Effets de théâtre/9

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Alphonse Lemerre, éditeur (p. 19-20).

GRAND OPÉRA


À R. de Bourboulon.


 
Premier acte. — Le roi s’ennuie affreusement,
Il aime Bahira, la fille d’une esclave.
Bahira veut rester fidèle à son amant.
L’amant, c’est Sigismond, guerrier de race brave.

Deuxième acte. — Le chœur des soldats qui s’en vont
À la guerre. Toujours amoureux et barbare,
Le roi fait enfermer son rival Sigismond,
Enlève Bahira dont la raison s’égare.


Troisième. — Sigismond, certain jour délivré,
Jure qu’il va se mettre alors à leur poursuite.
Il entonne un grand air, furieux, éploré.
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Mais on signale le roi vainqueur et sa suite.

Ô le joli retour des troupes et du roi !
Quelles variétés de costumes ! — En tête,
Les trompettes, le roi sur un beau palefroi,
Et le peuple qui pousse au ciel des cris de fête.

Puis, sous un dais porté par vingt preux chevaliers,
Arrive Bahira, sombre, habillée en reine.
Haletant, Sigismond se prosterne à ses pieds,
Et par un long solo lui fait savoir sa peine.

Curieux du ballet qu’on danse à son côté,
L’heureux roi n’entend pas le solo de cet homme.
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Il a vu Sigismond, perd toute dignité,
Vite il l’entraîne dans la coulisse et l’assomme.

Duo final. Bien pâle — oh ! comme il doit souffrir ! —
Sigismond moribond revenant à la scène,
Les deux mains sur sa plaie et n’ayant plus d’haleine,
Avec la Bahira s’empressent de mourir.