Elagabale La bonté du dieu
ROBERT HONNERT
Elagabale
La bonté du dieu
Elagabale, étonné d’être triste,
Chassa ses hommes et ses femmes
Et parcourut les jardins du palais.
Il découvrit les rosiers
Qu’il connaissait par les pétales des bouquets
Et, parmi le gazon, un ruisseau
Dans l’eau duquel il se trouva beau.
Il s’assit sous un cyprès,
D’où il regarda le ciel
Qui était plein de lumière,
Et comme il avait chaud
Il gémit
De n’être pas aussi empereur dans le ciel.
Pour éteindre le soleil.
Puis il vit un jeune esclave
Qui avait abattu un moineau
Et qui lui rognait les ailes.
Alors il se sentit touché
Par une ineffable bonté ;
L’esclave lui tournait le dos ;
Il avança doucement, :
Entre ses épaules courbées, il enfonça
Le poignard doré qui ne le quittait pas,
Et des mains de l’esclave déjà mort,
Il enleva avec douceur
Le moineau haletant qu’il caressa
En pleurant.