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Encyclopédie méthodique/Art aratoire et du jardinage/Planche

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Définition

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Planche d'un jardin ; c'est un espace de terre plus long que large, où l'on plante soit des fleurs, soit des légumes.

Planches ; labourer en ; c'est une pratique qui s'observe à l'égard de certaines terres légères.

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PLANCHE ; c'est, en terme de jardinage, un espace de terre plus long que large qu'on dresse ordinairement, & qu'on pratique de trois à quatre pieds de large sur la longueur du quarré dont cette plate-bande fait partie. Toujours une planche doit avoir à droite & à gauche un sentier d'un pied de large. On dit dresser, former, labourer, border, semer, sarcler une planche.

On plante dans les planches, soit des fleurs, soit des légumes ou des herbages.

On appelle planche côtière, celle qui est au pied d'une muraille ou d'une palissade. Ces sortes de planches sont souvent bordées de fines herbes. (Voyez pl. XXVI).

Planche ; terme d'agriculture. On laboure en planches des terres médiocrement sujettes à garder l’eau qui y afflue. En les labourant, on laisse subsister une raie profonde, au bout de trois, quatre ou cinq toises, plus ou moins, selon la disposition du sol, & les espaces intermédiaires sont bombés.

Cette pratique, usitée depuis très-long-tems en France & ailleurs, a été adoptée par Tull, Anglois, célèbre agriculteur, pour caractériser en général la méthode qu'il a proposée indistinctement pour toute sorte de terre ; observant toujours de faire les planches moins larges & plus bombées dans un terrain humide, que dans celui qui est de meilleure qualité.

Si on laboure une terre qui ait été en froment, dans l'intention d'y en remettre d'autre sans interruption, il faut former les planches au milieu de l’espace occupé ci-devant par les séparations ou grands sillons, & les bien relever, sans toucher aux rangées qui viennent de porter du froment. Si on mêloit le chaume avec la terre, on ne pourroit pas semer avec les nouveaux semoirs, ni dans la suite labourer près des rangées de bled, sans courir les risques d'en arracher beaucoup de pieds : car le chaume s'y trouvant entrelacé & long, entraîneroit tout ; lorsque la charrue, venant à le rencontrer, l'attireroit avant qu'il fut pourri. Si cependant on a eu l’attention de faire couper le bled très-près de terre, comme le chaume sera alors fort court, il incommodera peu en labourant. C'est aussi ce qu'on doit pratiquer, si l'on a quelque bonne raison pour changer la direction des planches. Il seroit encore mieux d'arracher tout-à-fait le bled, comme on arrache le lin, le chanvre, &c.

Nota. Il est toujours avantageux d'éviter, en labourant, qu'une partie de la longueur des planches soit humide ; il faudroit que la partie sèche souffrît, en attendant que l'autre fût assez desséchée pour être labourée ; au lieu qu'en disposant autrement les planches, on peut la-


bourer celles qui sont suffisamment sèches, pendant que la t«rre des autres se ressuie.

Pour former les nouvelles planches dans une terre qui vient de produire du froment, on commence par approfondir le sillon par un trait bien profond, pour qu'il se trouve plus de guéret sous le froment. Ensuite non-seulement on remplit ce profond sillon, mais on fait en sorte qu'il se trouve sous la partie la plus élevée de la planche, épargnant toujours les endroits où il y a du chaume, qu'on ne détruira qu'au premier labour des plate-bandes. On évite ainsi les inconvéniens que pourroit produire le mélange du chaume avec la terre ; & l’on s'épargne une peine absolument inutile, le froment n'étendant point assez ses racines durant l'hiver pour atteindre la terre des anciennes rangées.

Suivant cette méthode, il reste dans chaque ancienne plate-bande deux petits sillons aux côtés de la nouvelle planche, chacun entre le chaume & le froment qu'on vient de mettre en terre ; ce qui est avantageux pour égoutter l’eau pen-, dant l’hiver. Mais il faut que ces sillons soient assez loin des rangées de froment, pour que la terre des planches n'écroule pas dans les sillons. Quand il n'y a pas de chaume, on ne fait qu'un grand sillon au milieu des plate-bandes. (Extr. du Dict. économ.)