Encyclopédie méthodique/Art aratoire et du jardinage/Tonneau
Tonneau ; vase de bois qu’on remplit d’eau pour les arrosemens.
TONNEAU pour les arrosemens. Le tonneau auquel on a adapté l’appareil dont on va parler peut avoir environ trois pieds de longueur sur deux pieds quelques pouces de diamètre vers le milieu de son renflement, & un pied dix pouces de diamètre à chacune de ses extrémités. Il est en bon bois de châtaignier & bien cerclé en fer, à raison de trois cercles vers chaque bout. Les deux cercles entre lesquels se trouve le bondon ou l’ouverture, ont huit livres de largeur sur sept lignes d’épaisseur, & sont retenus chacun par quatre arrêts de fer placés à distances égales les uns des autres, & fixés sur les douves du tonneau avec une de bois à tête noyée. Ces arrêts se logent par le bout dans les entailles ménagées dans l’épaisseur de chacun des cercles, & ont chacun un embasse ou talon qui ne permet point à ces cercles de s’écarter. Ils sont encore placés entre les cercles dont on vient de parler, & qui servent à assujettir les fonds du tonneau. Ces cercles de fer, qui ont une certaine épaisseur, tiennent lieu de bandes de roue, & le tonneau lui-même se transforme en chariot au moyen du mécanisme simple et ingénieux dont on va parler.
Sur chacun de deux fonds du tonneau, est fixée, avec des vis en bois, une pièce de fer ayant trois branches applaties et distantes entr’elles de cent vingt degré ou du tiers de la circonférence du cercle. Du milieu, ou plutôt du point où se réunissent ces trois branches, s’élèvent verticalement un boulon de fer représentant les bouts de l’axe du tonneau, & ceux-ci sont percés à l’extrémité pour recevoir chacun une clavette. Une pièce de fer forgée, & d’une certaine force, ayant une longueur égale à celle de l’axe du tonneau, & se coudant ensuite à angles droits dans le même plan, se prolonge & se coude jusqu’à ce qu’elle puisse embrasser les deux boutons dont on vient de parler.
Cette destination suppose deux choses ; la première que cette barre de fer est brisée à peu près vers le milieu de la longueur, & qu'elle y fait charnière, pour que ses prolongemens qui sont coudés, puissent embrasser le tonneau ; la seconde, c’est qu’on a pratiqué une ouverture circulaire ou coller dans chacune de ces pièces coudées, pour recevoir les deux boulons dont on a fait mention. Cet appareil est arrêté par des rondelles & des clavettes. Près de la brisure de la barre dont on vient de parler, & qui est parallèle à l’axe du tonneau, se trouve une longue barre de fer dans le même plan que les extrémités coudées de la première, & perpendiculaire à l’axe du vaisseau. Au bout de cette barre, qui peut avoir deux pieds & demi de long, est adaptée, vers le milieu de sa longueur, une nouvelle barre ayant un pied & demi de longueur & qui est cylindrique. Cette petite barre facilite les moyens de pouvoir tirer le tonneau en le faisant rouler sur son axe. On adapte un robinet de cuivre à l’un des fonds du tonneau-charrette dont on vient de parler, après qu’il est arrivé à l’endroit où l’eau qu’il contient, doit en être retirée. Lorsque le tonneau est en mouvement, le robinet n’y est point adapté ; il n’y a qu’un simple tampon ou bouchon de bois, ainsi que pour former le bondon. — Il est facile de voir combien un pareil tonneau est commode & économique, quand il s’agit d’aller chercher de l’eau par un chemin plat & uni, à quelque distance, & de la faire transporter par des hommes.