Encyclopédie méthodique/Artillerie/Ancre

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Panckoucke (p. 10).

ANCRE. Machine en fer qu'on jette au fond des fleuves pour fixer les ponts militaires ; elle se compose d'une barre de fer nommée verge, de deux bras ou pièces courbes soudées au bout de la verge, formant un arc de cent vingt degrés, dont le centre est au tiers de la verge & dont les extrémités sont soudées avec une patte ou morceau de fer plat de forme à peu près triangulaire & la partie supérieure de la verge est percée d'un trou pour recevoir l'organeau ou anneau auquel on amarre le cordage. Deux jumelles en fer, nommées jas, embrassent le sommet de la verge. Elles sont réunies par six chevilles en quinconce & par deux frettes fixées par des caboches à trois pouces de chaque bout. La direction du jas est perpendiculaire à celle des bras. La longueur du cordage d'ancre doit être telle que la tension contre l'organeau agisse de haut en bas.

Pour éprouver une ancre, on l'arrête solidement dans le sens où elle doit faire effort, & l'on tire dessus avec un cabestan, au moyen d'un cordage ayant les mêmes dimensions que celui dont on doit faire usage pour l'emploi de l'ancre. On tend ce cordage autant qu'il est possible, sans le faire rompre ; si l'ancre résiste à cet effort & qu'elle ait d'ailleurs les dimensions prescrites, elle est reçue pour le compte de l'artillerie.