Encyclopédie méthodique/Artillerie/Fourreau

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Panckoucke (p. 137).
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FOURREAU. C'est la pièce dans laquelle on loge la lame des armes blanches, & qui la garantit des chocs & des frottemens. Les fourreaux des sabres de cavalerie sont maintenant faits en tôle d'acier : ceux des sabres d'infanterie d'artillerie & de baïonnette sont en cuir.

La tôle destinée à la fabrication des fourreaux doit avoir, étant limée & polie, 0 met. 0014 (8 points) d'épaisseur dans toute l'étendue de la feuille. En roulant la lame pour former le fourreau, elle se crique si elle n’a pas l'élasticité nécessaire : & si l'acier en est aigre ou brûlé, elle se casse. La tôle pailleuse est aussi de mauvaise qualité, & les cendrures qui peuvent s'y trouver nuisent à la solidité de l'ouvrage & le déparent. Pour éprouver les feuilles de tôle, on les plie légèrement pour s'assurer qu'elles sont élastiques : on plie fortement l'un des angles de quelques-unes, pour voir si elles n'éclatent pas ; & on casse un angle de quelques autres, pour reconnoître si l'acier en est doux & nerveux. Dans le cas où on auroit quelque doute sur la nature de la tôle employée, on feroit usage d'acide nitrique pour reconnoître si elle est d'acier ou de fer. (Voyez, au mot Etotte, le procédé à suivre pour cette opération.)

On éprouve les fourreaux en tôle d'acier au moyen d'une machine à déclic, dont la pièce principale est un poids en fer, tombant verticalement & uniformément sur le plat des fourreaux d'une hauteur de o met. 541 (20 pouces) au-dessus de la surface supérieure du plateau. On les éprouve ainsi en différens endroits de leur longueur, en dessus & en dessous. S'ils résistent à la chute de ce poids, on les marque du poinçon de réception.

Le cuir employé à la fabrication des fourreaux de sabres & de baïonnettes a subi l'opération du tannage ; cependant, comme ces fourreaux doivent être plutôt flexibles que durs, l'une des qualités essentielles que donne le tannage, on préfère le cuir où le tannage n'a pas été entièrement terminé. Voici comment on le reconnoit :

A mesure que le tan pénètre, la peau change de couleur ; le tannage gagne du dehors au dedans ; & quand la combinaison est complète, la tranche de cuir est d'une couleur de muscade ; mais le travail n'est pas terminé, on aperçoit dans le milieu de la tranche une petite ligne blanchâtre ; c'est ce