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Encyclopédie méthodique/Arts académiques/Equitation/Bouche (équitation)

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Panckoucke (1p. 37).

BOUCHE. Le confcntement & l’obéiflance du cheval viennent en partie de la fenfibilité de fa bouche y par la peur qu’il a que le mords ne la lui bleffe ; oc en partie de la difpofition naturelle de fes membres, & de fon inclination à obéir. En cirant le cheval en arrière, on juge, enquelquo façon, de fon obéiftance & de la délicateiTe de fa bouche. On dit, bouche une, tendre, légère, loyale, Guartd le cheval s’arrête, pour peu que le cavalier le jette en arrière, & qu’il lève la main, fans attendre même qu’il tire la bridç. Une bouche fraîche. & écumante eft une très-boniie marque. Une bou^ che chatouilleufe, c’(eft-à-dire r qu’il craint trop le mords. Pour aflurer une bouche chatouilleufe, quelr ques-uns fe fervent d’un canon ^ trompe. Les bonnes leçons font pour cela les meilleurs remè-^ des, fans elles le canon fera peu d’eflet. Pour conferver h bouchs d’un cheval, ii ne faut pas trop Iç gourmander.. Une bouche faufte eft celle qui n’a au^ cune fenfibilité,. quoiaue fes parties, foient biea formées. Une bouche forte, ruinée & défefpèrèe,’ fe dit des chevaux qui n’obéiflent poim, qui $’em « i portent. Une bouehs afTurée eft celfequine bat^ qui ne pèfç jamais à la— main. On appelle un cher val fans bouche,. celui qui n’obéit point au cavalier.. Souche à pleine main-., eft celle qui a l’appui afluré ». & qui fouffre qu’on tourne la main fans fe cabrer » ni pefer fur le mords, qui peut même fouffdr une ébrillade fans s*ébranler, & fe défendre r & céU fans avoir la dèlicateffe & le fentiment fin de » bouches excellentes. U faut ohoifir pour l’armée uà cheval qni ait b bouche i pleine matn, autrement il feroit en danget de fe cabrer, fi’Un autre cheval le venoit^ choquer dans la mêlée. Bouche au delà de pleine main, ou plus qu’à pleine main,.eft^ celle d’un cheval qui a de la peine à obéir. Le càveçon doit être fort ferré, &bien doublé d’un cuir double pour le moins, de peur qu’il ne blefte le cheval ; car bien que ce foit un vieux proverbe ^ que nez faigœux fait une bonne bouche^ il eft confitant que fron ne lui fait point mal au nez, h bouche n’en fera que meilleure.