Encyclopédie méthodique/Arts académiques/Equitation/Manège art (équitation)

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Panckoucke (1p. 128-219).

MANÈGE fe dit auffi en général de Tart dlnftruire les chevaux à obéir, & les hommes à les conduire.

Abrégé des principes.

II faut qu’un homme qui s*exerce au inanége, foit bel homme de cheval, c*çft— à— dire, qu’il fe place bien fur le cheval, qu’il y foit ferme, qu’il y ait bon air. Il eft écuyer parfait, lorfqu’à cette qualité il joint celle de bon homme de cheval, c’ed-à-dire, qu*il a la pratitt^ des chevaux, qu’il fait les conduire & les dreflc^ toutes fortes d’airs & de’mandges ; qu*il connoît leur force ; qu’il étudie leurs inclinations, leurs habitudes, leurs perfections & leurs^fauts. Par un bon homme de cheval, on entend encye celui qui s’applique 2k connoici ^ à quoi un cheval peut être propre, pour n’entreprendre fur lui que ce qu’il pourra exécuter de bonne grâce, 11 cA bon de dreffer l’homme plutôt que le cheval, ou du moins de proportionner l’un à l’autre.

On étudiera d’abord le naturel du cheval, quelles font fes défcnfes, comment il fe gouverne dans fa fougue. Un des points les plus eifentiels pour le drener promptement, eA de ne le châtier point mal-à— propos, fur-tout lorfau’il n’a befoin que des aides ; la douceur, les carènes, lorfqu*il obéit ou qu’il cherche à obéir, & la patience l « rfqu*il réliAe, étant les plus courts & les plus (urs moyens de le bien drefler. On ne peut Vappeller dreflfé, que lorfqu’il répond parfaitement aux aides de la main & aux deux talons. Pour le faire parfaitement obéir à ces deux aides, qui font les princi-Eales, il faut d’abord donner au cheval les leçons îsplus difRcile$. On commence par l’inAruire à tourner pour faire de bonnes voites, terre-à-terre, c’cA en quoi confifte la plus grande dii ! iculté ; cha-Srue cheval ayant naturellement un air paniculier, ans avoir celui de tourner fi on ne l’y InAniir. On le lui apprend néanmoins trés-aifément, fi on le met à la longe, & qu’on le fafle marcher au pas deux ou trois jours de fuite fans le battre, puis au trot pendant dix’ou douze jours ; après quoi il fait connoître fon inAinfl, fa force & tout ce qu’il peut avoir de bon en lui. Il eA effenticl de ne le pointpreAerjufqu’à ce qu’il marche & trotte facilement, & qu’il s’accoutume à débarrafler parfaitement les jambes. On le poufle enfuite au galop, où étaiit aAuré on pourra l’animer davantage pour l’obliger, en fe mettant fur les hanches, à manier feul « & à faire quelques temps terre-à-terre, ce qui fe doit pratiquer plutôt à gauche qu’à droite* Si un cheval eA impatient, malicieux ou colère, 00 fc doiueri de g^rde de le battre, s’il ya ça . ^. M A N

ivant. S’il s’arrête, foit en allant en arriére, fbrr en fe jettant contre le pilier, il faudra l’intimider avet la chambrière ; ayant attention pourtant à le carefler lorfau’il obéit. Cette atternaiive le rendit bientôt docile aux leçons du maître. Il faut vigoùreufement employer la chambrière, a l’égard d’un cheval parefTeux & lâche. Ce n’cA que par les ca* relfes qu*il faut accoutumer à prendre un appui juAe & a fe mettre fur les hanches, un cheval qui a la bouche mauvaife. On traite de même avec douceur’les chevaux que la pefanteur empêche d’obéir à ce qu’on demande d’eux, ouxeux qui, à la pefanteur, joignent la malice. Après avoir commencé à lui donner fa leçon à la longe, on I attache enfuite entre deux autres. L’écuyer qui fe met derrière, lui apprend avec le manche de la houffine ou celui de la chambrière » à fuir les coups & le faire marcher doucement & de côté, deçà & de-là. Si le cheval refufc d’obéir, aa le raml^nera autour du pilier, où on racourcit la corde du caveflbn ; on l’y fait marcher doucement des hanches avec le manche de la houAîne ou de la chambrsére. 11 y connoitra bien plutôt ce qu’on lui demande, qu’au milieu de deux piliers, où il fe trouve bien dIus conn’aînt, & il réfulte de cette méthode pluueurs avantages confidérables. Un cheval ainfi dreiTé n’eA jamais fort en bouche, ni rétif, ni entier & opiniâtre à tourner à droite & à gauche.

Avant que de f^ire monter le cbeval, il faut (ju’il ohéiue fans répugnance aux leçons qu’on lui donne, & lorfgu’on le voit ainfi afluré, on le monte avec la (elle & la bride. Si on le travaille avee la felle & la bride feulement fans le monter, on aura foin d’abattre les étriers. L’écuyer qui monte un cheval pour commencer à le dreAcr ote d abord fes éperons, & l’accoiTtume, fans fe remuer du tout & fans lui faire fentir la bride, à porter (où homme volontairement, tandis que celui qui tient la chambrière continue à lui donner la leçon. Dès que le cheval a pris cette habitude, il faut lui donner un cavalier qui entende un peu le manège, & qui ait de la pratique à la main & aux calons ; qui l’accoutume peu-à-peu à fentir la main & à s’y laiflTer conduire, qui le fafle, mats avec be^coup de diferétion, manier tout feul, tandis que l’animal commencera à prendre l’appui de la main. Il s’înAruit toujours bien, quand on commence par le faire obéir à la main, plutôt qu’aux talons, qu’on n’emploie que dans la dernière ex^ trémité : par exemple, lorfqu’on voit le cheval afluré au pas ^ au troc ou au galop, & jamais terre «  à-terre. On oblige le cheval a prendre une carence terre-à-terre, lorfqu’aprés fa leçon on l’attache entre les piliers. Après l’avoir faicaller de côté, de< ; à & de-là, le cavalier defcead, lui frappe doucemène la poitrine avec la houffine, & à l’aide de la langue, lui apprend à faire des courbettes. Le cheval eft il colère & ftupidc « le cavalier le fram d^ U iuniiSi » fur uqc |aiiiibç de dçrrim, oy 9li fur toutes les deux, pour le faire ruer. Si ce moyen n’opéroit rien, & gue le cheval ne voulût Doim lever le devant, on fera renir un gros bâton haut de terre d’environ un pied & demi, 8c tenamt « ne des cordes du caveflbn, on obligera le cheval à fauter par deffiis ; & à mefure CjuUl s*en approchera, le cavalier l’aidera de la langue & de la houi&ne fur Tune & fur l’autre de fes épaules : c*eft un moyen infaillible de lui apprendre à faire une bonne courbette ; & par une bonne courbette » il faut entendre une courbette que le cheval fait librement, à Taîde de la langue feule, toutes les fois quHl plaît au cavalier de la lui demander ; & lorfqu’il accompagne bien enfemble le devant & le derrière. On n’oubliera pas fur-tout de carefler le cheval toutes les foia^qu’il obéit & qu’il exécute bien ce qu*on lui demande ; rien ne l’encourage mieux à bien faire, & rien ne le rebute plus que ia fèvérité. Lorfque le cheval fait franchement trois ou quatre bonnes courbettes de fuite, on ferg allonger, pendant cinq ou fix leçons, les cordes du cavefTon, afin qu’il prenne un bon appui dans la main. On le fera marcher de côté, de*çà & de-là, des hanches feulement ; & de um^ ^n approchant tantôt un talon & tantôt l’autr^Wi fera la même chofe à courbettes, deux ou trois de chaque côté ; & on lui apt>rendra à manier de côté pour les talons, lorfqu’il s’appuie de la main, en l’aidant de la houffine y au cas qu’il ne fe lève pas aflez dé devant & de derrière. Un bon écuyer, au refte, entretient toujours un cheval à la cadence qu’il prend lui-même, foit cabrioles, foit balotades » foit croupades.

Le cheval naît toujours avee un air qui lui efl naturel & particulier ; il faut l’étudier » il faut l’y indruire, pour dreifer cet animal prompceqient 6c parfaitement. Il faut auffi fe donner bien de garde de le battre » quand il prend quelque cadence de bonne volonté ou par défenfe. Qu’on le faffe fauter, & Qu’on l’y maintienne ^ fi on obferve qu’il fe défende des lauts. Il fe rabaifTera aflez de lui même, quand il n’aura plus allez de force pour continuer* les cabrioles, 1er balotades & les croupades, k courbettes ou au terre-à-terre. On fe réffouviendra auiTi de continuer & de finir entre les deux piliers la leçon qu’on donne au cheval ; c’efi le ièul en* droit où Ton trouve tout ce qui eft nécefiaîre pour le. bien inflruire, & toutes les jufieffes dépendent de celle de fernie-à— ferme. Attacher un chevalentre les deux piliers avec les longes d un filet qu’il aura dads la bouche au lieu de bride, l’y faire manier iàns felle & l’y châtier foi-même, en un excellent moyen de lui affermir promptement la tête, de lui fait’e prendre un bon appui à la maiq de la bride, de le fairç manier fur les hanches, de lui gasner Thaleiae fur les courbettes^

Une des leçons les plus effentielles & les plus utiles,. à plufieurségarll, qu’on puiffe donner à un cheval irréfolu & peu affuré dp fa cadence, de fon appui & de fes aides, c’efi dç le rçjQicnre autour JSfuitaûoa, Efcrim & Pânfu

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du pilier avec une longe attachée au banquet du mors comme une fiiufTe rêne, & de l’y faire lever demi-à courbettes & demi-terre-À-terre. Cela fe pratique en l’obligeant à lever le devant & à chaffer fort en avant. Rien ne contribue mieux à le réfoudrc & à le déterminer à bien embraffer la volte ;’ rien ne le relève & ne l’allège davantage ; rien de plus propre à le rendre fouple âprompt adonner tout ce qu’on lui demande. Pincer un cheval délicatement & le fçavoir faire à propos, efi une des principales aides, & des plus nëceflaires à fçavoir à l’homme & au cheval. Sans cette connoiffance, il eA impoffible qu un cavalier puiffe faire manier fon cheval de bonne grâce. Suppofez qu’on ait à accoutumer à l’éperon » un cheval qui y eft extrêmement fen^fible ; ce n’eft que par degrés qu’on furmonte cette fenfibilité. Voici comment il faut s’y prendre. On le fait attacher entre les deiix piliers, tenant les cordes courtes, après avoir commencé fa leçon au*tour du pilier feul, pour entretenir feul dans (k bonne cadence. Le cavalier ôte les éperons, ou lie deux balles à jouer à la paume à leurs molettes. Il oblige, en appuyant du talon feul, ou avec fes balles, le cheval à aller doucement de côté, de-çà & de-ti.

Quand le cheval a pris l’habitude d’aller décote au pas, il faut le tenir droit en une place, & ap* procher, de fois à autres, les deux talons enfemble, afin qu’il les fente en même-temps ; & quand il eft accoutumé à les fentir de cette manière fans manier, on commence i lui donner fa leçon entre les deux piliers, de crainte qu’il ne rompe fa cadence, en faifant quelque dèfordre. 11 faudra alors lui approcher doucement à tous les temps, les deux talons, ou feuls, ou armés de balles. Lorfque le cheval fouffrira l’une & l’autre manière, on prendra des éperons qui ne piqueront point ; & en fuite,’ en continuant les mêmes leçons qu’on lui aura données, on reprendra les éperons ordinaires, qu’on lui appuiera doucement ou fort, s’il en eft befoin.

11 n’eft point de cheval, quelque impatient qu’il foit, qui ne s’habitue enfuite à fouffrir les aides du talon au contentement du cavalier. Le cheval eft-il réduit à ce point, on commence toujours à lui donner fa, leçon autour du pilier & furies voltes. On l’attache enfuite entre les deux piliers, en obfervant de tenir les cordes un peu plus longues. Enfin, on commence à le faire aller doucement de côté, au pas, de çà & de là, & à reprendre fa cadence au fecours des deux talons, fans s’arrêter. Le cheval qui ne fait pas manier de côté, n’eft que par hafard capable de faire de bonnes voltes. Lorfqu’il vient à s’élargir, quoique bien inftruit à faire fes voltes, l’éperon le reflerre ; & lorfqu’en maniant par le droit, il lui arrive de fe jctter d’un côté ou d’autre, l’un ou l’autre des éperons l’obli* ge d’aller droit. Liorfau’un cheval manie à cour-* bettes de la même pile, celui qui le monte doit l’aider des deux talons » pour lui faire porter fet R

I3.0 M AN épaules en avant , & appuyer un peu plus ferme celui du côté duquel il le chaffe ♦ afin qu’il y obéiffe. 6appofé qu’on ait à dreffcr un cheval, qui, quoique yijgoureux & malgré la bonté de fes nieds & de fes pmbes , eft , faute de courage , très-lourd & trés-infenfible , voici la méthode qu’il fetut iuivre pour le réveiller. On le laiffe pendant 536 iemaines dans une écurie très-ibmbre , oit on lui donne à manger tant quHl veut, fans Fen &ire fortir. Si cette jmaniére de le gouverner ne le rend pas propre à Texerdce, on le mettra autour du pilier, où on le réveillera avec la chambrière , de la houflîne & de la voix , afin que par ce moyen il parte plus libreïRent pour les talons. Si cette méthode eft fans fuccès , il eft inutile de vouloir drefler un pareil cheval au manège , il n’y réuffira jamais. Le cheval eft-il forti des piliers , on lui apprend à fe laifler conduire de plein gré par la bride , &. à s’arrêter droit ioii Ton veut. L’arrêt doit fe faire toujours à trois eu quatre temps feuftement.

Si k cavalier trouve de la difficulté dans cette conduite ,.il fe fervira des deux rèhes , qu’il tiendra fèparées dans les deux mains , comme on fe fert des longes du caveffon. L’ufage d’une fequille contribue beaucoup à empêcher le cheval dfi branler la tète ; de^ême que celui d-une corde, grofle comme ki mokié du («tit doiet , mife autour de la muferole, paffée dans la felïe,lclong dufiège, arrêtée eiifuite au pommeau & ajuftée , à la longueur qu’on fouhaite que le cheval obéifle , on lui apprend à faire de bonnes pafiades terre-a- terre. Des paflades relevées ï courbettes font tout ce que le cheval parfait peut faire de mieux, c’eft tout ce qull y a de plus ’excellent dans l’art de monter à cheval , c’eft par où on achève ordinairement un chevaL On melure ordinairement la Ion- . gueur & la largeur des paflades à la force , à la gentiUefte & à l’inclination du cheval. La véritable proportion eft que la paffade n’excède pas cinq, ou fix fois la longueur de cet animal. La demi-volte aura deux pieds de largeur ou environ, fera ovale, & faite auj troifième temps de Tarrêt. Après l’avoir fermée à droite , de la main & du talon , on fait repartir le cheval de toute fa force , 6c on la ferme à gauche , en arrêunt au troifième temps. Le cavalier obfervera de ne point obliger le cheval à en faire plus qu’il ne peut, afin qu’il les fafie toutes de bonne grâce. Cinq ou fix nafiades fuffifent dans une carrière. Les paflades Televées, lorfqu’elles font bonnes & bien foutenues , couronnent les plus grandes jufteflès d’un cheval. La manière de faire partir de bonne grâce un cheval de la main , n eft Eas moins eflentielle. Pour v rèuffir , il faut, dans I première leçon, lâcher de trois doigts la main Îrui tient la bride ; preflier les talons en 1 état où on e trouve , fans aller chercher fon temps plus loin , 8l accoutumer le cheval à partir de cette manière , en fe donnant fur-tout bien de garde d*ouvrir les jambes & le bras droit. Quant au nombre des courjfettes t il en faut »cuf dans un arrêt 9 trois en ar> 2

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fètallt ; trob dans la demi-volte in tônrtlâB ! St trois avant que de panir. Le paflage fait félon ïe» proportions & les diftances neceflaires eft le feul moyen d’ajufter les chevaux à toute forte d’airs. Ce palÉige fe fait , lorfaue le cheval en tournant oa en marchant de côte , croife les jambes , un peu moins celles de derrière que celles de devant ; & pour faire lo paflfage des voltes Wen proportionné , il faut cjue les jambes de devant faflTent un cercle à-peu-près de la longueur du cheval , & celles de derrière un autre plus petit des deux tiers. Ce n’eft au refte que fagement « avec difcrétion , aull faut ufer de ce paflage ; c’eft ce qu’il y a de plus diffir : cile à apprendre dans le manège.

Le cheval eft-il parvenu juiqu’à manier parfaite-’ ment autour du pilier & à obéir au uaflàge , à la main & aux talons , le cavalier le mènera de pas par le droit, c’eft-à-dire, le long d’une haie ou d’une muraille ; il lui fera faire après cela trois oa qu^fre courbettes , puis marcher trois ou quatre pas , continuant ainil de le travailler en levant & en marchant de temps à autre , jufqu’i ce qu’il fâche le faire de fuite , & qu’il manie par le droit de fon plein gré.^^ le promène enf^ite rondemenr fur les voltes IPhême paflage , jufqu’à ce qu’il y marche fans s’embarrafler les jambes , ni fe les cho» quer en aucune manière. S’il fe préfente de l’air qui lui eft naturel, dans la jufteflc de la pifte ’, le cavalier faifira ce moment , & l’aidera tout doucement pour l’obliger à faire un quart de volte. S’il ne fe préfente pas de lui-même comme on le fou* balte , le cavalier l’y engagera par le moyen def aides de la langue , de la houfline fur le devant , & des talons , qu’il appuiera même vîgoureufement en cas que le cheval refiife de fe prélenter , jufqu’à ce qu’il foit toujpurs prêt à exécuter ce qu*on lui demande.

Quant aux chevaux qui fe préfentcnt à faire quelques courbettes par le droit , mais qui répugnent à tourner & à plier en maniant fur le» voltes , on partage la volte en quatre , & on les arrête Yur quatre parties, droit & jufte. Chaque ’fois que le cavalier les arrête , il les lève en une place quatre courbettes feulement fans fon tourner , il continue tournant de pas , arrêtant 2t levant quatre courbettes en une place ; & dès que le cheval eft parfaitement inftruit de cette leçon, «u lieu défaire les quatre courbettes en une place, le cavalier tourne doucement la main, & en l’aidant à propos, l’oblige tnfenfiblement à faire les quatre courber-^ tes en tournant. D’autres lui apprennent d’abord^ k tourner fur une volte juftement qûarrée, & enfulte fur un quarré long , la méthode revient au même. Pour achever d’ajufter un cheval , on le promè* nera dp pas fur les derai-voltes , commençant par une, deux ou trois, ou davantage de demi-volte , d’une baleine , félon qu’on le jugera afliiré & înftrnit. Car il faut prendre pRir maxime générale de ne jamais ennuyer , rebuter , trop fatiguer un cheval en Im donnant fes leçoos. Si on le met au refte M AN fat e$ iéttà-yékes » plutâc que fur uneautre loçon ; c*efi qa*iteft bîea plus facile au cheval de faire une demt-Toke feule qu*uae volte entière. Outre que cène méthode lui gagne plus aifément Thaleine que fur les roltes ; car s’il fait bien une demi-voke » il fera fans doute capable d’en bien faire une entière , qui ! redoublera autant de fois que fa force & fon Baleine le lui permetuont. Ce n’efl pas affez qu’un cheiral manie bien fur les voltes, il faut encore lui apprendre à manier fur le côté. On y parviendra aiiement en le faifant promener de pas , de côté , de la main & du ulon. LorfquHl obéit de pas , on le lève deux ou trois courbettes à-la-fois , & on continue aînfi de pas’Sc à courbettes. Après cette leçon 9 & l’avoir prombné de côté , de çà & de-là » on le chafTe en avant. Pour Tachever & lui donner enfin les plus grandes }uftefles^ il faut lui apprendre à aller & à manier çrï arrière. Rien de meilleur au reile, pour le perfeâionner entièrement , que les Toltes bien rondes ; mais elles doivent être larges , jnoyennes & étroites, autant qu’il plait au cavalier.

On remarquera encore t qu*il faudra pour conduire un cheval rondement fur les voltes, qu’il fouffre la main » qu’il y obéifle , que fon appui foit boa & jufle , fans branler la tète pour quoi que ce foit ; qu’il aille en avant pour les talons , & qu’il s’arrête toutes les fois qull plait an cavalier. ; qu’il obéifle aux talons de-ça & de-là, & qu’il prenne une cadence jufte & égale ; qu’il fouffre enfin les aides & les châtiments de la main & des talons* Quant à l’ufage des lunettes, il eftfouvem Inutile à regard des chevaux trop rétifs , trop impatients » trop colères , & qui n’ont pas de mémoire. Pour en tirer quelqu’^ntage , l’écuyer qui veut s’en fervir pour ajuâer fon cheval , prendra garde de se les lui point donner ». lorfqu’il maniera fur les voltes. Il prendra le cheval à pied & d’une main , par une aes rênes près de la branche da mors , pour le tirer en avant. Il fera reculer le cheval , le pouffant fur la main droite , & le tirant fur h gauche en chaneeant de main. En paâânt enfin de l’autre côté du cheval , & le pouflànt fur la main gauche , il le tirera fur la droite en le frappant doucement au ventre du manche de la houfline» pour lui faire faire la croupe de l’autre côté, & par ce moyen il lui apprendra touts les mouvements de la main qui tient la bride. Tonts les airs dont on fe fervoit autrefois font maimenam réduits à dnq, au terre-à-terre , aux courbettes , aux cabrioles, au pas &au faut. Pour tuffauire un cheval à Tair des cabrioles , on commence par le mettre au pilier , fans qu’il y ait perfonne deffus. On tâche de Ty rendre obéiuânt au pas , au trop, & à fouffrir la main au galop , à s’y laiffer conduire . & à fiiir la gauche de-çà &.de*là^ après avoir été attaché entre les deta piliers. Lorfquon peut lui mettre fans^ danger un homme deffus , o^ /ait faire au che’ val le même manège. On tâche de le délibérer au icrre-à-tecre, iç k (mc aller e^îiv^iit par obéif-M’A N’ jr3 pour lui ap«  prendre à lever le derrière & à ruer des deux à< la-fois. On le frappe enfin fur la croupe pour l’obli* ger à ruer. S’il obéit, on le careffe. yil ne répond que mollement à ce qu’on lui demantle , on lui préfente un bâton qui a environ cinq ou fix pieds de long & une petite pomme de fer au bout. Cette pomme fert de molette d’éperon ; on l’en touche , s’il en eft befoin. Ce moyen eft infaillible pourap^ prendre au cheval à ruer facilement* U faut, ttt refte , que ce foit également des deux pieds , que f«  faffe cette ruade , & on l’y déterminera en lui raetr tant un bâton de chaaue côté , jufqu’à ce ^u’il le connoiffe. S’il falibit le pareffeux , on robligeroir : à ruer par le moyen d’une efpèce d’aiguillon qu’on appelle poinçoiu Celui qui le monte , lève devant dans le temps que le cheval retombe à terre ; on préfente en même tempsJes bâtons au cheval , oui » ne manquant pas de répondre à cette aide » fafit a abord une bonne cabriole , la redouble chaque fois qu’en levant on lui préfente les bâtons ; & il la fera en«fin par le fenl moyeQ de la gaule. D abord le ca* valier n’en exige qu’une, il gagnera enfuite fur l’haleine du cheval d’en faire davantage , & il continuera à le travailler de cette forte , à plufieurs repriſes, & ſur-tout fans le forcer.

Quand le cheval eſt aſſuré entre les deux piliers à ſe lever devant à l’aide de la langue & de la houſſine, on lui donne quelques leçons pour le bien mettre dans la main , & pour lui faire faire ſes ſauts égaux dans la main , fur fa foi & fans s’abandonner fur les cordes du caveſſon. Si on remarque que le cheval répugne dans le temps qu’il eſt en liberté & ſur ſa foi , à obéir à la main, au talon, . aux aides de la langue & du poinçon ; on ne doit point aller plus avant , qu’on n’ait vaincu cette opi- niâtreté. Cette difficulté étant ſurmontée , on met le cheval autour du pilier où on commence ſa le- çon de pas. Se préſente-t-il lui même de ſon air, on prend ce temps pour tirer de lui deux ou trois ſauts, s’il ne s’y préſente point , on continue terre- à-terre avant que de le lever. C’eſt en levant & en marchant ainſi de pas, à pluſieurs repriſes, qu’il fera bientôt réduit à fournir une ou pluſieurs voltes entières.

Auſſi-tôt que le cheval eſt aſſuré fur les voltes .

T51 M A î^ .. , autour dit pilier, onTattache entre les ileuiptlîert^ & après que celui qni, eft deflfus Ta fait aller de pas , de côté , de*çi & de-là , à l’aide des deux talons , il faut qu’il le lève de Vair des courbettes , s*il les fait faire & qu’il lui apprcnne ?d’aHer de côté à courbettes. On en exceptera les chevaux inflruits aux Cabrioles , & qui manient à courbettes^ iorfqu’on l’exige d’eux , ot qu’on fe gardera bien d’aider de la langue, d autant que cette aide n’efi propre que pour les cabrioles , & que pour les voltes on n’a befoki que de la houffine , dont on les frappe fur le cou on fur Tépaule. Pour achever dlnftruire un cheval à faire des cabrioles en perfeâion , le cavalier peut lui apprendre les yoltes > en le promenant de pas, aflez large ^^ & fans le ferrer des hanches qui, àTair des cabrioles , doivent être dehors Si lujertes , parce qu’il fuffit qu’il y en ait une. Il fe lervira aum de la main pour mener le cheval rondemem des épaules & des hanches ; & après l’avoir promené , tant à droite qu’à gauche , fr le cheval fe préfente , il prendra ce temps 8c l’aidera , fe contentant d’une feule demi-volte , s’il a fait bien. En continuant quelque temps cette leçon , le cheval fera^ franchement des voltes en peu de )onrs. Qui voudroit 1& faire alors aller en arrière , agiroit mal ; parce que cela n’eil pas propre à l’air des cabrioles ; il ne s’agit que de l’entretenir dans cette leçon.

L’air , un pas & un faut eft di£Srem des trois au fres donc on a parlé , guoique compofé de touts les trois, qu’il faut que le clieval exécute quand il manie ; de forte , que le cheval qui manie à un pas & un-faut , mante en même temps terre- à-terre, a courbettes & à cabrioles. Pour le faire parvenir ^ ce degré de perfeâion , il faut que k cavalier lâche hi m^in , afin que te cheval faffe le pas avec via peu de colère , comme s*il manioit terre-à-cérre ; il la retire promptement comme quand le cheval manie à ceurbettes ; il le foutient enfuite pour lui faire faire la cabriole fort haine. Si le cheval étoit ]isireâeux, il lui prefleroit les deux calons au voncre pour le faire avancer ea lui lâchant uo peu la bride , les appuieroit enfuite plus fortement pour l’obliger àfâurer , tireroh & fomiendroit la main de la bride , jnfqu’à ce ou’il fçût manier parfaitement, & qu’il îât aifuré de fa cadence, I) diminucroic alors fes aides pour refter jufie fiir la felle & en belle poflure. On- mettra le cheval autour du pilier ; quand ily aura marché de pas, on^ le lève à courbettes ; enfuite , en marchant de pas , on lui demande un ùnt par Intervalle ; de cette manière ,s’ils’accotttume à fe lever en marehanc de pas , on lui desande un faur par intervalle : de celte nuniére, il s’accomume i^ fe lever en marchanc , & à répon-* dre au kut , quand on le fouhaite. Le cavalier fe fera fcivre, & donner^ un peu plus de fougue au cheval apvès^ fe faut ; puis il en* tirera deux ou trois temps. Si l’anîmal répond imparfaitemem àr ces aî^ des , s^il réfiAe à prendre cette cadence , on l’atta^ jckn enrr les deux piliei»» ou la tète contre le M AN

mûfl «n Py lèvera à courbettes ; 8c fitôt ijiilt y aura obéi , on lui fera faire un faut en lui montranr le bâton & le foutenant de la main & des talons. If fe portera en avant parce qu il y eft attaché , 8c continuant à fe drener de la forte , il aura biemôc pris cette cadence. Auffi-tôt qu’il y fera afTuré y 8c qu’il ira librement dans la main éi pour l’aide dem talons i il fe laiflera facilement conduire par le droit & fur les volces , étant déjà dreiTé aux cabrioles. La méthode eft la même , ft on veiit commencer un cheval de Tair d’un pas 8c un (aut , avant que de le commencer de lair des cabrieles. La différence n^ confifteroit en ce cas qu’à lui donnée la cadence dun pas 8c un faut.

TRAVAIL DU MANÈGE-

V. Pqfitiom, Trot^ Rênes ^ DefcmérCy Galop ; jéirs , &c*

De l’Epaule ek dedans. (LAGuEniNiiRE) ; Nous avons dit ci-devant , que le trot eft le fon» dément de la première fouplefle & de la première obéiffance qu’on doit donner aux chevaux ; 8i ce principe eft généralement reçu de touts les habiles écuyers ; mais ce même trot , foir fur une ligne droite, foit fur des cercles , ne donne à l’épaule 8t à la jambe du cheval, qu’un mouvement en avant , lorfqu’il marche fur la ligne droite ; 8c un peu circulaire de la ïambe 8c de l’épaule de dehors , lerA qu il va fur le cercle : mais il ne donne pas une dé^ marche aflez croifée d’une jambe pardeuus l’autre» qui eft Taâion que doit faire un cheval, dreffé » connoiffant les talons, c’eft-à-dire, qui va librement de côté aux deux mains.

Pour bien concevoir ceci , il fîut faire anention que les épaules 8c les jambes d un cheval ont quatre mouvemems. Le premier , eft celui de Tépaule en avant , quand il marche droit devant lui. Le deu* xième mouvement , eft celui de l’épaule en arrière, cfuand il recule. Le croifième mouvement , c eft

  • lorfqu’il lève la jambe & l’épaule dans une place,

fans avancer ni reculer, qui eft l’aâion du piaffer» Et le quatrième, eft le mouvement circulaire 8c croifé que doivenc faire Tépaule 8c la jambe du. cheval » lorfqu’il tourne érroic , ou qu’il va de côté. Les trois premiers moirvemems s’acquièrent factlement ^ar le trot, Tarrêt 8c le reculer ; mais le dernier mouvement eft le plus difficile, parce que dans cette aôîon , le cheval étant obligé de croifer èi de chevaler la ïambe de dehors par-defius celle de dedans, fi dans ce mouvement le pafTagede la ïambe n’eft pas avancé ni circulaire , le cheval s’attrappe la jambe qui pofe à terce , & fur laquelle il s’appuie y 8c la douleur du coup peut lui donner une atteinte, ou du moins lui faire faire une faufle pofition :ce qui arrive douventaux chevaux qui ne îbnt p(as afièzfouptes des épaules* la difficulté de trouver des règles cenaines, pour donner à répaule. 8c à la jambe la facilité de ce mcmvemenr icisculaire^ d’une fàmhc j^r deffiis l’antre % z toujouxis ■ :M A’N ^^bairttt tes èdiyeit, fwrce.qiief»iscette'fei> . fc«îon y un cheval ne pCBt tourner Êicileinent» ni &ir les talons de botïM fpice.

Afin de bien approfon<tir la leçon de Pèpaule en dedans » qui eft la plus difficile & la plus utile de toutes celles qu*on doit employer, pour aflbupHr les chevaux ; il faut examiner ce cui’ont dit M. de la Brone & Mé le duc de NewcaAle > an fujet du cercle , qui , fclon le ’dernier, eft le feul moyen d^aflbuplir paufaitement lès gaules d*un cheral. M M ; de la Broue dit que toutes les humeurs & » complexions des chevaux ne font pas propres à s» cette fujètion extraordinaire , de toujours tourner Tur des cercles poiir .les aâbupUr ; & leurs » forces n*étant pas capables de fournir tant de 9 tours tout d’une haleine , ils fe rebutent & fe roi«  9 diflent de plus en plus , au lieu de s’afTouplir. M. Ve duc de Newcaftle s’explique ainfi : M La tète dedans , la croupe dehors fur un cer-

  • > cle , met d’ahord un cheral fur le devant., il

» prend de l’appui & s*aflbuplit extrêmement les 1» épaules , &c.

Trotter & galoper la tète dedans , la croupe dehors , fait aller tout le d^yam vers le centre ; &

  • te derrière s*en éloigne » étant plus prefle des

» épaules que de la croupe.

» Tout ce qui chemine fur un grand cercle tr»* » Taille davantage , parce qu*il fait plus de chemin, » que tout ce qui chemine fur un plus petit cercle , ayant plus de mouvemens à faire , & il » faut que les jambes foient plus en liberté ; les n autres font pins contraintes & Aijettes dans le » petit cercle , parce qu’elles portent toutle corps , » & celles qui tont le plus grand cercle, font plus • » longtemps en Tair qu’elles.

1» L’épaule ne peut s*aflouplir, fi la )am|>e de der-M riére de dedans n’e/1 avancée & approchée , en » travaillant M^ la jambe de derrière de dehors ». On voir par le propre. rai fonnement de tes deux g ;rands hommes , que Tun & l’autre ont admis le cercle ; mais M de la Broue ne s’en fert pas toujours , & il préfère fo uvent le quarré. Pour M. le duc de Newcaille , dont le cercle eft la leçon favorite , il convient lui-même des inconvénieys qui s y trouvent, quand il dit., que dans le cercle la tête dedans , la croupe dehors , les parties de devant font plus fujettes & plus contraintes cjue celles de derrière , & que cette leçon met un cheval fur le devant.

Cet aven qu» Texpérience eonûrme , prouve évidemment que le cercle n’cft pas le vrai moyen d*aflbuplir parfaitement les épaules ; puifqu’une ckofe contrainte & appefantie par fon propre poids ne peut être llgère : mais une grande vérité, que cet illuflre auteur admet , c eAque Tépanlene peut s’aâbuplir, fi la jambe de derrière de dedaàs n’eft avancée & approchée en marchant de la jambe de dfrriére.deilehors. : gc c’efl cette judicieuie remar* sue qui m’a fiut ik^ti^t & uouvçr la leçon de | M A N r^>

l’épaule en dedanl^dont ndus aUodsdDmir Feinlt.-^ cation. ’. ’ • , .

. Lors donc qu’un cheval faura trotter libreqientf aux deux mains fur le cercle & for la ligne droite , quHl faura fur les mêmes lienes , marcher un pat, tranquille & égal ; & qu’on l’aura a^ccoutumé à former des arrêts & demi-arrêts , & à poripr la tête ea dedans j il fatodra : alors le mener ftu petit pas lent & peu raccoui ?çi le long delà muraille , & le placer d^ manière, que les hanches décrivent une ligne , & les épaules une gutte. La ligne des hanches doit être prés de la muraille , & ceUe’ des épaules , détachée & éloignée du mur environ un pied & de*ni ou deux , en le tenant plié k la main où il va. C eû-à-dire , . pour, m’expliquer plus familièrement , qu’au lieu de tenir, un cheval tout*à-fait droit d épaules & de hanches fur la ligne droite, le long du ipur , il faut lui tourner la tête & les épaules ua .peu en dedans vers le centre du man^e , comme Il efledivement on vouloit le tourner toutà-fait ^

& iorlqu’il efl dans cette pofture oblique & «ircu-

.lajre., tl faut le faire marcher en avant le long du mur , en l’aidant de U rêne & de la jambe de dedans : ce qu il ne peut abfolumcnt faire dans cette atritudc , fans croifer ni.chevaler la jambe de devantde dedans. par deOiis celle de dehors, & de même la jambe de decri^re de dedans par-deffus celle de derrière de dehors . comme il efl aiA de 1# vou- dans la figure de l’épaule en dedans , qui eft au commencement de ce chapiti^e, & dans le plan de terre de la même leçon , qui rendront la chofe encore pljus leofible.

Cette leçon produit tant de boni effets à-la-fois , * que Je U regarde comme la première & la dernière de toutes celles qu’on peut donner au cheval , pour lui faire prendre une entière fouplefle , & une pariaite liberté dans toutes fes parties. Cela eft fi vrai, qu’un cheval qui aura été aflbupli fuivant ce principe , & gâté après ou à l’école , Ou par quelqu Ignorant, fi un homme de cheval le remet pendant quelques jours k cette leçon, il le trouvera auffi fouple & auifi aifé qu’auparavant. Premièrement , cette leçon affouplit les épaules ; parce que la jambe de devant de dedans , croifanc &chcvalantà chaque pas que le cheval fait dans cette attitude, en avant par-deiTus celle de dehors , & le pied de dedans allant fe pofer au-deffus du pied de dehors, & fur la ligne de ce même pied, le mouvement auquel Tâaule efl obligée dans cette aaion , fait agir nécefiairement les refibfts de cette partie , ce qui eA facile i concevoir. a"". L’épaule en dedans prépare un cheval â fe . mettre fur les hanches , parce qu’à chaque pas qu’il fait dans cette pofture, il porte en avant fous le ventre , la jambe de derrière de dedans , & va la pUcer au-defltis de celle de detrière de dehors , ce qu’il ne peut faire fans baiffer la hanche : il eft donc toujours fur^une hanche k une main, 9ç toujours fur Tautre hanche à l’autre main j & par cou* féquent il apprend à plier les }aireu fotis iiu^ c’efl c « <iu’bii a « ^c être far les hanchat., —.’ 3^. Cette même leçon difpofe un cheval a finr lej talons, parte qu’à chaque mouvement, étant obligé de croîfer & de pafler lç$ jambes l’une pardeffiisrautre y tant celles de devant que celles de derrière, il acquiert, pairfà, la facdité de bien chêvaler les bras & les jambes aux deux mains, ce qu’il faut quM faffe, pour aller librement nie côté. Enfowe <iue toriqu’on mène un cheval Tépaule en dedans i main droite, on le prépare à fuir les talons àmainginch^y parce que cea Tépaule droite qui s*affaupUt dans cette pofture : & forfqu’on lui met l’épaiile en dedans à main gauche, c’eft répaule gauche qui s’affouplit, & qui le prépare à bicïï pafler la jambe gauche pour aller facilement de côté à main droite. . Pour changer de main dans la leçon de l’épaule en dedans : par exemple, de droite à gauche, il fautconferver lepU de h tête « c du col ; & en quittant le mur, faire marcher le cheval droit d’épaules & de hanches fur une ligne oblique, jufmi’à ce qu*il foit arrivé dans cette pofture fur la liRne de l’autre muraille ; & la, il faudra lut placer la tète eauche & les épaules en dedans, & détachées delà ligne de la muraille, en l’élargiflant ic lui faifantcroiferles jambes de dedans à cette main e^deflbs celle de dehors, le long du mur, & de même manière que nous v^noûB de l’expliquer « our la droite…… Comme le cheval manquera dans 1 exécution des premières leçons^ de l’épaule en dedans, foit en mettant la croupe trop en dedans, foit au contraire en tournant trop les epaulesen dedans & en Quittant laliene de la muraille, pour éviter la fujétion dé paffer & de çroifer fes jambes dans une pofture qui lui tient touts les mufdes dans une continuelle contraâion, ce qui le gêne quand il nV eft pas accoutumé, le cercle alors doit fervir de remède à ces défenfes. On le mènera donc au petit pas fur un cercle large, & on lui dérobera de temps en temps des pas croifés des jambes de dedans par-deffus celles de dehors ; enforie qu’en élargiflant le cercle de plus en plus, infenfiblement on arrivera fur la ligne de la muraille, & le cheval le trouvera dans la pofture de Tépaule en dedans ; 8l dans cette atâtude, on lui fera faire qndques pas « n avantlelongdumur ; enfuiteon l’arrêtera, on lid pliera le col & la tète, en faifant jouer le mors dans la bouche avec la rêne de dedans ; o^ ^^ fl^’ tera, « ton le renverra. S’il arrive qu’wn cheval fe retienne oc qu il fe défende par malice, ne voulam point fe rendre à la fujétion de cette leçon, il faudra la quitter pour Înelque temps, & revenir an premier principe tt trot étendu & hardi, tant par ligne droite que fur des cercles ; & lorfqu’il obéira, on le remettra au pas l’épaule ea dedans Air la ligne de la muTsûlle ; & sMl va bien quelque pas, il faut l’arrêter, le flatter & le defcendre. ’Lorfquç le cbçval « o^qmeqcera k obéir aux deuat M A N malhs à la leçon de Tépaule en dedaa » ; ^B lu ! ap4 prendra à bien prendre les. eoins » ce qui eft le plus difticîlede cette ieç^n. Pour cela il faudra à chaque coin, c’eft-à-dtre au bout de chaque ligne droite, faire entreries épaules dans Je coin « lui confervant la tète placée ed dedans ; & dans le temps 9u’on tourne les épaules fur l’autre l^ne, il faut taire pafter les hanches à leur tour dans le coin par où les épaules ont paftè. Ceft avec fai rêne de dedans & la jambe de dedans qu on porte le cheval eiî avant dans les coins ; nais dans le temps qu’on tourne fur l’autre ligne, il £iut que ce foit avec la rêne de dehors, en portant la mata en dedans « & prendre le temps qu il ait la jambe de dedans en l’air & prête à retomber, afin qu*en tournant la main dans ce temps-là, Pépaule de dehors puifle paAier par-deius celle de. dedans ; 8c comme l’aide de tourner eft une efpèee dé demi-* arrêt, il faut en tournant la main, le chafler um peu en avant avec le gras des jambes. Si le cheval refufe de paiTer la croupe dans les coins, en fis tenant larze de derrière ^& en fe cramponnant fur la jambe de dedans, ( dcfenfe la plus ordinaire des chevaux,) il faudra le pincer du talon de dedans* en même temps qu’on tournera les épaules fiur l’autre ligne* Voila, ielon moi, ce qu’on appeHe pnndre les calas, & non pas comme font la plupart des cavaliers, qui fe contentent de faire entrer la tête & les épaules dans le coin, & négligent d’y pafter la croupe ; de manière que le cheval tourne tout d’une pièce, au lieu qu’en y faifant pafler les hanches après les épaules, le cheval dans ce paffage d’épaules & de Hanches s’aftbuplit non-feule* ment ces deux paaies, mais encore les côtes, dont la fouplefle augmente beaucoup la^lilé des refr forts du refte de fon corjps. Si on examine la ftruaure & la méchanique du cheval, on fera aifément perfuadéMJe l’utilité de l’épaule en dedans, & on conviendnTque les rai<fons que j’apporte, pour autorifer ce principe, fonttiréçs de la nature même, qui ne ^ dément jamais, quand on ne la contraint pas au-delà dis fes forces. Et en même temps, fi on fait attefttioa à l’aâion des jambes du cheval, qui va fur un cercle la tète dedans la croupe dehors, il fera aifé de concevoir que ce font les hanches qui acquHrent cette fouplefte, qu’on prétend donner aux épaules fikr le moyen da cercle, puifqu*il eft certain que a partie qui fait un plus grand mouvement^ eft celle qui s aflbupltt le plus. J’admets donc le cercle pour donner aux chevaux la première fouplefle, &auffi pour châtier & corriger céujç qui fe défçn^ dent par malice, en menant la croupe dedans malgré le cavalier ; mais je regarde enfuite l’épaule en dedans comme une leçon indiijpenfable pour ache^ ver d’aiTouplir les épaula y & leur donner la facilité de paffer librement les jambes Tune par deffus l’autre, qui eft une perfeâion que doivent avoir touts les chevaux qu’on appelle bien mil & bîeif dreftès.

' ’De la Croupe au mur’

Ceux qut mettent la tête d’un cheval vis-à-vis du mur , pour lui apprendre à aller de côté , tombent dans une erreur dont il eſt facile de faire voir l'abus. Cette méthode le fait plutôt aller par routine que pour la main & les jambes ; & lerfqu’on Tote de la muraille, & qu’on yeut le ranger de coté dans le milieu du manège, n’ayant plus alors d’objet qui lui fixe U vue, il n’obéit quiiAparfaiteoteut à la main & aux jambes , qui font les feuls guides dont on doive fe fervir pour conduire un cheval dans, toutes fes allttres» Un antre défordre qui nait de cette leçon , c*eft qu’au lieu de paâTer la jambe de.dehors par-deiTus celle de dedans , fou- .vent U la pafle par-deffous , dans la crainte de s’attrapper avec le fer la jambe qui eA à ter rjs > ou de fe heurter le genou contre le mur, dans le temps qu^il levé la jambe & qu’il la porte en avant pour la pafler par-deâus l’autre.

M. de la Broue eft de ce fentîment , quand il confeille de ne fe fervir de la muraille, pour faire fuir les talons aux chevaux , que poilr ceux qui péfent ou qui tireiit à la main : & bien loin de leur Î placer la tête û prés du mur , il dit qu’il faut tenir e cheval deux pas en deçà de la muraille , ce qui fait environ cinq pieds de diAance de la tête du cheval au mur. ’

Je ne vois donc pas pourquoi tant de cavaliers pour faire connoitre les talons à un cheval , lui mettent ta tête au mur , en le forçant d’aller de côté avec la jambe , l’éperon , & même la chambrière , qu’ils font tenir par un homme à pied. Il eft bien plus fenfé, félon moi , pour éviter cet embarras & les défordres qui peuvent en.arrivcr , de lut mettre la croupe au mur* Cette leçon eft tirée de l’épaule en dedans. ^

Nous avons dit dans le chapitre précédent , qu’en menant un cheval l’épaule en dedans à main droite , on lui aflbupliftoit l’épaule droite , ce qui donne la facilité à IgL jambe droite , lorfeu’il va de côté h main gauche , de chevaler par^efluala jambe gauche , & de même en le travaillant l’épaule en dedans à gauche , c’eft l’épaule de ce côté qui s’afToupUt , & 3ui donne à la même jambe le mouvement qu’elle oit avoir pour chevaler librement par - defliu la droite , lorsqu’on mène un cheval de côté à main droite. Suivant ce principe, qui eft incontefiable » il eft aifé de convertir l’épaule en dedans en croupe au mur. On s’v prend de cette manière. Lorsqu’un cheyal eft obéiftànt aux deux mains "i, la leçon de l’épaule en dedans , & qu’il fait par conféquent pafler librement les jambes de dedans par*deflti$ celles de dehors , il faut, en le trayaillant par exemple à droite , après Favoir tourné dans le coin à un des bouts du manège , l’y arrêter, la croupe vis-à-vis & environ à deux pieds de difiance de la muraille , de peur qu*il ne fe frotte la queue contre le mur ; &au lieu de continuer d’aller en avant , il faut le retenir de la main & le prefler de M AN ijj

la jambe gauche, pour lui dérober quelque temps de côté fur le talon drplt , & s il obéit deux ou trois, pas , l’arrêter & le Ifatter , po^r lui faire cou-, noitre que c’eft là ce qu’oin lui demande. Comme la nouveauté de cette leçon embari^âb un cheyal les premiers jours qu’on b. lui fait pra«  tiquer , il faut , dans les commencements , le mener les rtoes féparéés & três-doucemem , afin de pouvoir mieux reteni ; les épaules -, Hc ne point chercher à le plier , maïs lui donner feulement une fimple détermination pour aller.de côté, ^^ns oSïerver de juftefle. Si-tôt qu’il fuira la jambe deux ou trois pas fans héfiter , il fatulra l’arrêter ua peu de temps, le flatter, & reprendre enfuite de côté , en continuant toujours de l’arrêter & de le flatter , pour le peu qu’il obéifte , jufqu’à ce qu’enfin il foit arrivé dans cette poAure au bout de la ligne ; le long du mur, & à l’autre coin du manège. Apres l’avoir laiffé repofer quelque temps dans la place où il a fini , on revient enfuite à gauche fur la même ligne , en fe fervant de la jambe droite pour le faire aller de côté , & obferver la même attention qui eft de le flatter dès qu’il aura obéi trois ou quatre pas de bonne volonté, & continuer ainfi jufqu’à ce qu’il foit arrivé au coin d’où l’on eft parti d’abord.

Si le cheval refufe abfblument de fiiîr les talbna à l’une des deux mains , c’eft une preuve qu’il n’a pas été aflez aflbupli à l’autre main. Et alors il faut le mettre l’épaule en dedans ; c’eft-à-dire , que fi le cheval refufe, par exemple, de fuir le talon gauche » la croupe^au mur , qui eft l’aide qu’on donne peur aller de côté à droite , il le faut remettre l’épaule en dedsMis à gauche , jufqu’à ce qu’il pafle facilement la^imbe gauche par ddius la droite. Et afin qu’il fe trouve. Tans s’en appercevoir, aller de oôré U croupe au mur à droite , qui eft la main où nous fuppofons qu’il eft rebelle , on lui tourne la tête Se les épaules de plus en plus en dedans , jufqu’à ce qu’elles foient vis-à-vis de la croupe ’, alors en lui plaçant la, tête droite, & en continuant de lui faire fiiir la jambe gauche , comme s’il alloit toujours répaule en dedans à gauche , il fe trouvera aller de côté à droite. De même» fi le cheval refufe de fîiir le talon droit, qtv eft aller de côté à gauche » il faudra le mener l’épaule en dedans à droite , & infenfiblemertt en tournant les épaules fort en dedans , & jufqu’à ce qu’elles fe trouvent vis-à-vis la croupe j le cheval fe trouvera fuir le talon droit , & aller par conféquent de côté à maiq gauche.

Suivant ce que nous venons d’expliauer , il eft aifé de remarquer, que ce qu’on appelle , épaule m é/edans À um main , devient épaule de dehors » lorfqu’on met la croupe au mur ; parce que la même épaule continue fon mouvement , quoique le cheval aille à l’autre main. Mais comme dans la pofture de la croupe au mur. le cheval allant de côté , doit être prefque droit d épaules & de hanches 9 Taâiea de l’épaule eft alors plus circulaire ^ 1^5 . M’A N . ’ &pkr cdnfSquént le nbnvement eR plus pénible ! & plos difficile à fsLire au cherval » que celui .qu*il ’fait Vépaûlc en dedans. Un peu d’attentîônf fera aifôment concevoir cette différence , & prouvera ’ en même temps évidemment , qu’un désavantages dç répaule en dedans ,eft d’apprendre à un cheval , à bien pafler & i chevaler librement fes jambes ’ Fuhe par deflîis Tautre , & que c’efl un remède à . toutes lesfautes qu’il petit faire quand on lui apprend à fuir les talons. ’

’ Lotfquè le cheval’ commence è obéir & ï aller librement de côté aux deux mains la croupe au mur y il faut fe placer dans la pofture où il doit . être pour fuir les talons avec grâce ; ce qui fe fait en obfervant trois chofes eflentielles. La première » c*eft de faire’ marcher les épaules avant les hanches ; autrement le mouvement cir-’culaire de la jambe & de Tépaule de ’dehors , qui fait voir la grâce & la foupleffe de cette partie y ne fe trouvéroit plus. Il faut tout au moins que la moitié des épaules marche avant la croupe ; en ’Ifarte que( fuppofant , par exemple , qu’on aille à droite) la pofition du pied droit de derrière » foit fur la ligne du pied gauche de devant , comme on le peut voir dans le plan de rérre. Car fi la croupe marche avant les épaules » le cheval e(l entablé , & la jambe de derrière de dedans , niarchant & fe plaçant plus avant que celle de devant dn même côté » rend le cheval plus large du derrière que du devant 9 & par conféquent fur les jarrets ; car pour être fur les hanches , un cheval en marchant doit.être étréci de derrière.

La féconde attention qu’on doit avoir, lorfqu’un cheval commence à aller librement de côté la croupe au mur’, c*eft de le plier Ha main où il va. Un beau pli donne de la grâce à un cheval , lui attire répaule du dehors & en rend TaSion libre & avancée. Pour Taccoutumer à fe plier à-la main où il va , il faut à la fin de chaque ligne de la croupe au mur , après l’avoir arrêté , lui tirer la tête avec la rêne de dedans , en faifant jouer le mors dans ia bouche ; & lorfqu’il eéde il ce mouvement , le flatter avec la main du côté qu’on la plié. On doit bbferver la même chofe en finiflant à Tautre main fur l’autre talon ; & par ce moyen le cheval S rendra peu-à-peu l’habitude de marcher plié, & e regarder fon chemin en allant de côté. La troifième chofe qu’on doit encore obfervcr dans cette leçon , cVft de faire enforte que le cheval décrive les deux lignes j favoir, celle des épaules Se celle des hanches , fans avancer ni re-p culer ; enforte qu’elles forent parallèles. Comme cela vient en partie du naturel du cheval , il arrive ordinairement que ceux qui font pefauts ou qui tirent à la main , fortent de la ligne enalhm trop en avant ; c’eft pourquoi 11 faut retenir ceux-ci de. la main de la bride , fans aidef des jambes. Il faur au contraire chafler en avant ^ ceux qui ont l^î mauvaife habitude de fe retenir & de s’acculer» «a fe fervant dçs jarret^i des |ras de jambe^^fic i ; M A N

cpielquefois même d^ éperons , futrant quHs fe retiennent plus ou moins. Avec ces précaudons on maintiendra les uns & les autres dans l’oidre Sç dans robéiâance de la main & des jambes. De peur qu’un cheval , en allant de côté , ne tombe dans le défaut de fe traverfer & de pouffer ou de fe jetter fur un talon ou fur l’autre, malgré l’aide du cavalier ; il faut , à la fin de chaque re«  prifc, le mener droit dans les talons d’une piAe*, Air la |tgn0 du «iheu de la place : on lui/apprend adii iur la mêmeUigne à reculer droit dans la balance de^ talons. ’ - ’

Quoique la leçon de l épaule en dedans & celle de la croupe au mur , qui doivent être inféparables , fuient excellentes pour donner à un cheval la ibupiede , le beau pli , & la belle poihire dans. laquelle un cheval doit aller ^ poux’ manier avec grâce & avec légèreté ; il ne faut pas pour cela abandonner la leçon du trot fur la ligne droite & fur les cercles ; ce font les premiers principes auxquels il faut toujours revenir , pour Tentretenir & le confirmer dans une aâion hardie & foutenue d’épaules &, de hanches. Par ce moyen on diverdt un. cheval, & on le délafle de la fufétion dans laquelle on eu obligé de le tenir, lorfqu’il eft dans latdtude de l’épaule en dedans & de la croupe au mur. Voici l’ordre qu’il faut obferver pour mettre à profit ces leçons.

De trois petites reprifes que l’on fera chaque jour , & chaque fois que l’on montera un cheval qui fera avancé au point d’ex^uter ce que nous avons dit dans ce chapitre , la première doit fe faire au pas répaule en dedans ; & après deux changements de main , qui doivent fe £iire d’une pifte , (car il ne faut poim encore aller de côté) , oif lui met la croupe au mur aux deux mains , & on le finit droit & d’une yi{ff au pas fur la ligne du milieu du manè^. La deuxième reprife doit fe faire au trot hardi , fbutenu , & d’une pifte ; & on finit dans la même aâion fur la ligne du milieu de la place, fans lui mettre la croupe ^u mur. La trotfièihe & dernière reprife , il faut le remettre l’épaule en dedans au pas , enfuite la croupe au mur , & toujours le finir droit par le milieu. En mariant ainfi enfemble çe$ trois leçons d’épaule en dedans , de trot , & de croupe an mur ; on verra venir dé jour en jour , & augmenter la fouplefie & l’obéifiànce d’un cheval , qui font , commç nous Tavpns dit , les deux premières qualités qu’il doit avoir pour être dreffé*

ï)es CfiangemenU demain ^ £» iiU manière Je doubler ; Ce qu’on appelle communément changement de main , efl ï^ ligne que décrit un cheval « lorfqu’il va de droite à gauche ou de gauche à droite ; & çommç cettç leçon eft en panie fondée fur la manière dp doubler » nous expliquerons d’abor^ ce que c’eft que faire doubler un cheval. . L9 manège , regardé comme le lieu ok Ton f](f ;KQ9 les chevaux, doit ^tre w quarré long ; éç h la divifion de ce quarré en plufieurs autres plus on moins larges, forme ce qu'on appelle , doubler iar^ & doubler étroit. Cette façon de doubler , foît large, foît étroit, iuivant la volonté du cavalier, rend le cheval •atieatif aux aides , & prompt à obéir à la main & aux jambes ; mais le difficile de cette aâion , eft ^e tourner les épaules au bout de la ligne du quarré fans que la croUpe fe dérange* Il faut pour cela i en tournant au bout de chaque ligne du qtiarré > former un quart de cercle avec les épaules , & que les hanches demeurent dans la même placew Dans cette aâion , la jambe de derrière de dedans doit refter dans une place , & les trois autres jambes , fçavoir, les deux de devant, & la )ambe de der- rière de dehors , tournent circulalrement autour de celle de derrière de dedans , qui fert comme de pivot. Lorfque les épaules font arrivées fur la ligne ides hanches « on continue depaflàger droit dans les talons, jufqu*à Tautre coin du quarré ; & cette leçon fe répète au bout de chaque ligne , excepté dans les coins où les angles du quarré font formas »ar la rencontre des deux murailles. Alors ce font les hanches qui doivent fuivre les épaules par où elles ont pafle, c'eft- à-dire, par Tangle du coin , & cela dans le temps qu'on tourne les épaules fur Tautre ligne. ' CeR du quarré dans les quatre coins & dans le milieu du manège , qu'on tire toutes les propor- tions qui s'obfervent dans les manèges bien réglés , & qui fervent à garder Tordre qu'il faut tenu- dans les changements de main larges & étroits , dans les Toltes& dans les demi-voltes; car quoioue qnet- 3ues hommes de cheval négligent cette régularité • n*eft pas à pronos de les imiter daas4ine pratique contraire à la futtefle. U y a des changements de main krges , & dés changements de main étroits , des contre^hange- ménts de main ^ & des changements de mara fen- <verfés. Le changement de main large , eft le chemin ^ue décrit le cheval d*uae muraille ï Taùtre , fett d*ane piile , foît de detix piâes , fur une ligne ioblique. Les deux lignes du changement de main large de deux piftes , dans le plan de terre , donneront l*idée de la proponion qu'on doit obferver pour changer large. fi eft à remarquer que lorfqu*on change de main de côté de deux pîâes^ la tête & les épaules doi- vent marcher les premières^ &dans la même po^ ture qu'à la crdu^ au mur; avec cette, difièrencè pourtant, que dans le changement de main , le che* val doit marcher en avant a chaque pas qu'il fait , ce qui donne beaucoup de liberté i Tepaule de dehors , & tient le cheval dans une continuelle obéiâance pour la main,& pour les jambes. Le changement de main étroit fe prend depuis la première liene du double étroit , & va fetermr» >ûûr à la murail'e fur une ligne parallèle à .œUeidn Efiîtatîon Efcrîme &Dar^e. Si  N ^ 137 changement de main large, comme on le voira» {)lan. .Quelques cavaliers confondent mal-à propos a demi-volce avec le changement de main étroit. AJafin de' chaque changement de n^ain, foit large , foitétroit , il faut que les épaules & les han- ches arrivent enfemble , ce qu'on appelle /orafr U changement de main , enforte que les quatre jambes du cheval fe trouvent fur la ligne de la muraille, avant que de reprendre à l'autre main. Oa n'a re- préfemé ici que la maladroite , parce qu'il eft aif^ de fe figurer les mêmes lignes pour la gauche. ^ Le contre-changement de main efi* compofô de deux lignes. La première eft le -commencement d'un changement de main large ; & lorfque le che* val eft arrivé au milieu de la place , au lieu de con- tinuer d'aller à la même main , il faut marcher droit en avant deux ou trois pas ; & après lui avoir placé la tête à lautre main , on le ramène fur une ligné oblique , pour arriver fur la ligne de la mgraillé qu'on vient de quitter; fc oh continue d'aller à ït main où on étoit avant que de changer. ' Le changement de main renterfé fe commence comme le contre-changement de main , & dans le milieu de la féconde ligne oblique , au lieu d'aileç jufqu'au mur, on reiivel'fe l'épaule pour fe retrou- ver à l'autre main. Voyee dans' le plan- de terre le renverfemeàt. d'épaultf où le cheval fe trouve à gauche en arrivantà'la muraille d^où il eft parti à droite» ■ • Touts ces différents manèges de changements de main , contre-changements & renverfements d'é* Eaulés , font £itta pour empêcher les chevaux d'aN

r par routine , c*tk le défaut deceux qui manient

plusdèmémoire que pour la main & les jambes* 27tf m4/zJ^f.(âoUKG£LAT). - .' Nons dèfignons dans nos manèges , la haute , la moyenne & la bafte école. Le^ chefs des académies fe chargent des élèves les plus avancés ;& l'inftruo tîon des antres, qu'ils ne perdent pas de vue, eft confiée à des écuyers qpi font fous leurs ordres. Cette divifion relative aux gentilshommes , «n fnppofeune femblabie relativement aux chevaux ; l'une Sci'aun-e font également néceffaires. Si d'une part 1er académiftes xie peuvent faire de vérita- bles progrès qu'autant qu'on leur fera parcourir une chaîne de principes qui naiftènt les uns des autres, & qui fe fortinent mutuellement, il eft in- difpenfable d'un autre c&téde leur fournir des che- vaux misÀ ajuftés de manière à leur en faire fentit révidence.' ' Déliés premières leçons il ne s^agit que de preA crtre au cavalier le& règles d'une belle afGette & d'une jufte pofition ; mais ces règles font bientôt oubliées , fi on ne frappe l'intellieence du difciple par rexpltcationdesrailons fpcleiquelles elles font appuyées : peut-être que la plupart des maîtres né- gligent trop ce point important. Quoi qu'il en foit ; on comprend qu'nn cheval fixé dans les piliers , & auquel an ne demande^qu'une4iôion de piafier dans ^

i3« M A N une lcule& même place , dérangera moins an acaièmide , uoiqii^aient occupé du fbtn de iè pbccr conformément aux préceptes qu’on- lui a déduits , que û on Tobligeoit à monter iur4ie-champ uhxheval en liberté , q[u*jl redouteroit » qu’il voudcoit relenir on conduire , & qui le difirairoit des uniques objets fur lefquels Ibuatteniion doit fe fixer. Ce ncR que lorfqu’il a ctmou quel doit être Parrangement des diffireocts parties de fon corps , & £i*oaapperçoît qu*elles fé préfenteot en quelque çon à la volonté, qu’oo peiwelui donner sn £e«  cond cheval accoutumé à cbeflfiîner au pas*. Alors on lui iadique les différents oiouvenient5.de la maih«  afin qfi*il puifle librement tourner ion cheval à droite & à gauche , le Uifler aller en avant , rarrèter & même le reculer : on obferve iàns cefTe en même temps les défauts de fa pofition » & on les lui indique (crupuleufement , dans la crainte qu’il il^ çontraâe de mauvaife^ habitudes » qu’U eid trés.difficile de corriger dans la fuite. PlttUeurs écuyers ne font aucune diflinâion des élevés q^i. leur (ont fournis ; ils diffèrent néanmoins beaucoup , fi on confidére le plus ou le moins de facilité de Leur ef-. prit , & la difpofuion plus ou moins favorable de leur C5>rps ; ainfj tçl d’en^e eiMt dont la conception eft beureufe , ne fera point troublé par^utt énorme détail de fautes qu !on lui reproche , taadis qu’un autre ceflera de nous entendre ^ (i nous.le reprenons de deux défauts à la-fbis. Tel fera de vains effons pour fe pliv>r de manière à rencontrer l’attitude qu’on exige de lui , & dont une confiruâton flus ou moins difforme , ou une aptitude naturelle éloigne. C’eft donc au maître k fe mettre à lapor^r tée des élèves , à juger de ; ce qu’il eft d’abord ette«t iiel de ne pas faire , & à leur faciliter^ par l’exaâê connoifTance qu’il doit avoir de la relation & de la i&mpashie du |eu dest parties dont l^r corps ’efl formé, les moyens d’exécuter & d’obéir* Unamre abus eft de les obliger trop promptemenrt à trotter , parce que dés lors us ne font attentifs qu’à leur te* nue , & qu’ils ne penfent plus ni à Tj^xaditudc «le la pofition » ni aux mouvemens d une main k la-J ^uelle ils $’ ;ittadientven fécond lieu» on n’efi point crupuleux fur le plus ou le moins de dureté ou dé vkene du mouvement des chevaux^il eft cependam trés-conflant qu’on devroit obferver des degrés à cet ^ard : l*aiiimaU dont les reilbrts font lians*, & dont l’avion n’eft point preflee « offre toujours moins de difficultés à l’élevé i qui peut fé rendre raifon à lui-mêine de ce çbul’û efi capablejde faire & irentreprendre. Ne fouftre-t-il en eâet.aucnn dir ffâiigemeot à ratfoe d*une teUe célérité ? U peut

  • tou)ours augmente»^ de pltis en |>)us laritefle ; cou*

ferve^c*il fa fermeté dans le tro^le plus étendu ? on doit lui donner un cheval qui , dans cette allute , ait moins d’union & plus de reîi», & aiitfi de fuite iufqu’à ce qu’il ait acquis paf cet exencice continué , ce que nous nommons propreniem* te fond de la fcUe* J’ajouterai que les leçons aii trot doivent tou* }ours tee entremêlées. des ieçonft au pas. GeUes^ci M A N

font tes feules où nous puif&ens exaâement fiitvre nos élèves » les reâifier , leur propofer une multi- )tude de lignes diflerentes à.décnre ^ & les occuper par conféquent fans èelTe , en metunt continuelle* ment leur main à Tépreuve , & en felfant accompa-Sner les aides qui en partent , de celles de Tune & e l’autre jambe fépaFément ou eofemble. La pratique de ces opérations étant ajcquife par ce moyen, ces marnes leçons fe réjpétent au trot ; du trot on paâe aux chevaux drefles au galop , & de ceux-ci aux fauteurs dans tes piliers^, & à ceux (^ travaillent en liberté au fon de la voix , ouà Taide de récuyer ; c’efi ainfi que fe termine ta marche de la baffe école ; marche dont on ne peut s’écarter fans craindre de précipiter les élèves dans luie roideur » une contention , une incapacité k laquelle ils de» VKoient préférer Leur première ignorance. Çuidés & conduits fulvant cette méthode « nonieulementiU ont reconnu cet équilibre nutceéâire » mefuréôc certain » d’où dépend lafinefTewla précifion , & la fureté de l’exécution ; mais Us ont app {is en général les effets de la nuin & des jambes > & leurs membres font , pour ainfi dire « dénoués ^ puifqu’ou a fait fréquemment mouvoir en eux tou* tes les parties dont l’aâion doit influer fur l’aiiimal. A toutes ces leçons 6iccèdent celles d’où dépend la fctence de faire manier des chevaux de paf<^ fage^Ici touts les principes déjà donnés, reçoivent un nouveau jour , & tout concourt à en démaontrer la certitude ; de plus il en dérive d’autres , & le difciple commence â s*appercevoir de la chaîne Se de la liaifon des règles. Comme il ne s’agit plus de la poikion & de la tenue > on peut lui développer les ralfons de tout ce qu^il fait* & ces raifons lui feront entrevoir une multitude de chofes à apprendre & à exécuter. On exige plus de finefle & plus d^harmQoiedans fes mouvements, plus de réciprocité dans le fentiment de fa main & dans celui de la bouche du cheval , plus d’union dans fes aides ». un plus grand enfemble, plus d’obéiflance , plus de précif^n de la part de Tanimat* Les demi-arréts multipliés, les changements de main , les voltes , les demi-voltfis de cfeux piftes , les angles de mar^ nège fcrupuleufement obfervés , l’aétion de la croupe’ ou de la tête au nmr , h plus grande jufteffedu partir ,.du parer & du reculer, le pli dans lequel on affujettit le cheval , &c. , font un acheminement k de nouvelles lumières qui doiventftapperraçadémiile ^lorfqtt après s’être convaincu de.la vérité de touteslés làaximes dont on a dû lui hàxe (entvt toutes lesxonféquences» fbit au paffage Âtr des chevaux fiicoefjîvemcnt plus fins ,.plus difficiles, 8c dneffés dtfférennéent ,’foirau trot , foit au galop , il eft en état de paffer à la haute école. Alors il n’efl pas fimplcment queflion de ce que Ton entend commnnémem par laccordde la main & des jambes , il faut aller pfus loin à cet égard, c’eft à-Arc Éaire rechercher à l’élève la proponioi* de la force mutuelle Se variée des rênes ; Tobligcr à n’agit que par elles j hii faire comprendre les ei^ M A îî fcts ccml^. Hs^unt feule rêne mue enjeux fem , les effets co «Hinés des deux rênes enfemMc mues •en même Cens , ou en fens eontraire ; & le cou* vaincre de rinfuffifance réelle tie raâion des jambes, ^ui ne peut être regardée comme une aide prin* «ipale, à/moîns qu’il ne s’agifle de porter & de <rhaflr<^r le derrière en avant , mais qui daiis tout «mrecas n’eft quViae aide fubfidlaireàU main» La connoiflant» de ces différentes proportions & de tours ces effets ne fuffit pas encore. La machine iur laquelle nous opérons , n*eft pas on être int* «limé ; elle a été conftruite par k nature , avec la Acuité de (e mouvoir ; 8c cette mère -commuae a dîrpofé (es parties de manière que Tordre de ies aiouvemems , conAam , invariable , he peut être interverti fans danger ou fans forcer T^ritmil à h défobéiffancc* U eft donc important d’ioAruire notre difciple de la fucceflion harmonique de ces génies mouvements , dé leurs divi&ons en phifieurs temps, & de lirî indiquer touts les inftants poflifcles , inAants qu’il doit néceffairement faifir dés S’il voudra juger datremenc de Févidence des efs fur lefquels il a été éclairé , condnfré véritablement le cheval de tête , diriger toutes fes actions, & non les déterminer feulement, & rapporter enfin à lui-même toutes celles auxquelles i^ !e contraint & le Bvre. ^oyei Manège*

Ce tCtfï qu*avec ée tels fecours que nous pouvons abréger les romes de la fcience , & dévoiler les myftères les plus fecrets de l’art. Pour en parcourir tours les détotirs, nous fuivrons la niéme ▼oie dans les leçons (Br touts les airs relevés jiious ferons enfuite 1 application de touts les principe^ donnés fur des cnevaux neuft , que nos difeîples entreprendront fous nos yeux ; £c 11 n*eft pas douteux gue dès-lors ils foniront de nos écoles avec moins de préfomption » plus de capacité , & qu’ils pourront même nous laitTer très-loin derrière eux , 5*ils perfévèrent dans la carrière que nous leur aurons oûvéne » & dans laquelle oîi ne doh avoir d autre guide que fa patience la phis confiante & le raifonnement le plus profond.

Première uçoN sur le droit , sous l^roaime. (Dupaty).

Le cheval étant une fois affagi par la leçon de loi^ge , le-conTeille de le monter 6t de le menef dehors fur le droit , fans lut demander atitre chofe que tfalter en avant & de trotter le mieux qull podrrk» & fans prefcrini à h tféteft à fon col une at^hiée trop gènanre. Meneï-lc ^e plus droit poflièle , enforte quM fente les deux tènes. Donnc2-iui del* librerré , & qu’il foit porté en avant par voi jambes tiien égales* A melure qu’il obéira , raccourctffez les rênes & enlevei fa tète & fou côl , non pas en mettam de la forcé dans les mabs , cottme tittriques-tifis , mais en badinait avec les rênes 8t en ofitm avec elles. Comihe tes petits i-eoups poudroient raflentir le cheval^ fcnfccx davanuge les Jambes , mais (ans force.

Evita* fur-twt-djÈfeha^nerra«màI on par ÎL i<Dapatrop«l>^, ou par des châtiments déplacés, t>tt même «kl voKMnt txîgcr de loi ati-delà de fes forces. On doit iça voir que le cheval a bienfeu demo^eAs d’o'bétr dans les comméncewenis , & S’il faut lui domaiîder lé ihoins poffible. ie né iroisiapprou^^érceuxqui , dés les premiers jours ; tiennent les rênes d^ bridbn très tendues , & ûriRentles janttre^ avecfbrctfv prétendant par-là dé^ cider Itiohdv^l. Cèft une grande ert^nr rca^’com-^ ment compr’Bndra’t'ilqti’on fui demande d’aller ^ri «vant^ il oRle«etient avec force ? d comment foutiendra- t-il avec fon peu de vigueur ces deux opéf» rations contra d*aais^ ;.i ., . » v. On ne doit jamais oublier que U n>vn doit ^re très^légfâre dahs ; les comnicncemerits furrotit,’ âc qu’elle ne doit faire qdra^rfferh tète. Les jattib^ de lliomme venait értfuitei travailler , portent I loaimal en ftvant.’Ceftsivecfe teitlpS & h douceur y qu’on placera la tète & le col : il ne faut pa|k tenter de le faire trop tôt , on ruine le cheval. Là grande leçon à Im donner eft de le porter bieÉ en avant : opq pas qu’-il jfi^iUip is-<r< ?|tt ?r tés vite & très-allongé i au contraire, op ne doit pas.leprcfler danii les commencements ; niais.il fai^ qu’il n’arrête pas de lui-même, & qb’il fente tes jambes de l%o^fiife en. les fayant fans leur réfifter. Les jennfes chevaux ont ordinairemtnt une allure qui n-efl ni le pas ni It trot. Si on le> preffe d aller h*op vite, leur alhire ne prend aucun caraâére , Srçc qu’elle ne fe forme qu’autant, que lek fo ces Péqûilibre fe perfeâioftneoi. Ccft donc mal fait de îès trotttr très vite , ils fe difloqucnt uns s’affouplir ^ils s’énervent ’& fe ruinent. Par un rrot aHoneé^lesmnfclesfbuôtent une diflenfion tr :» grande , ainfi que les ligaments qui s’étendent trop’, ce qui fait que les os iortent de leur place plus ou moins ; & il arrive que les mufcles afTciblis ne peuvent remuer que lentement des os incertains 8c vai^iafm fnr leur apmii.7e ne preffe donc ition cheval qii’à ihefure qiril place fort col & fâ tête, pirC« q^ » lorfqifil eft aitïfi’ préparé, tout fon corpi s’ajufte fur rattitude du col , &.il fe foutien’t de lui-même. Lorfqu’il a de ta vigueur , je le trotte fradciiemem , enforte aue fon allure foit nette , biien unie Se bien cadencée ; c’eft-à-dire que chaque xetnps de trot foit tnarqué par Une battue régulière. S fanimâl ceffe d’être dVccoi’di jei^llentis, car cVA une marque qùM n’y a plus ni équihbre ni union ; & ;e perdrois rou^t fi je eontinuois cette allure déford^imée.

Lorfquele cheval a fait un tetnps de trot » je le Ais repoffcren le Iki/làût aller au pas. Cette allure fe forme , comme le tçot , par réquilibre & la 1>ontie difpofition de ta tête & du col. Je lai/îe d’abord le cheval entièrement à Ai liberté : fatigué de la leçon du trot, il prend un pas qui lui Convient , & j*étUdie de quelle rtature il efl. Je raccourcis în(enfiblemenf mes rints^tn plaçant fa tête ft CR enletaiu» Ùka (Joe fe fens qu*ll vetif prendi’^ le trot»jç condnf qu’il çfi trop enUvi pour aller au pas : je lui rends la mâîn.& ]ç le reo&ets au pas fraac & uni, dx>nt les^ quatre temps doivent être bien marqués & également efpacés*

Telle ell la première leçon que je donne au cheval ; fans exiger de lui autre ehofe. Lorfqu’il l’exécute bien » & qu’il ya bien devant ^ui » on. peut lui faire çon noitre d’autres travaux. i r Je^ne âxe aucun temps au cheval pour me fatis^ faire ; cela dépend de. Tes forces & de fon %e ; mais plus on le tiendra i cette leçon, fur le droit , plus il acquerra de francfaife» & mieux il fe décir dèra en avant.

De riquîlibrt au cheval»

Lorfque le cheval, commence à tourner libreinent aux deux ma^hs » je crois très à propos.de le mener alors au manège y& de IV travailler d’une manière plus fpivie , lur-tout fie eft un cheval def* tiné pour Técole. Comme le terreia dans ua manège efi moins vafte,rallure du cheval doit £trc plus raccourcie, & le travail plus exaâ» Leçân du fat & du trbt/ar h droit.

n eft bon , lorfqu’on commence à exercer un cheval, de lui faire faire une leprife au pas, afin

  • qu*it fe dégoûrdifle , & rappelle ce qu*il a d^a ap-

>ris , & fe place fous Thomme. Cette reprife doit le faire à un pas franc , & le cheval éunt à fon aife , il fera alors bien plus en état de commencer U reprife au trot. ■ ,. ^ .

Cette reprifé fe fera eh tenant les, deux ^rènes égales autant qu’il eft poflible » & en fentaot la jambe de dedans plus que celle de dehors , afin d’accoutumer de bonne heure le cheval à fe plier pour la jambe de dedans. On trottera un peu plus raccourci que dans le dehors > & on enlèvera fouvent les deux rênes enfemble y enforte que te cheval s’afleye & fe grandifle davantage. Il eft bon de temps en temps , lorfque le cheval fe foutieni bien dç le chaftèr dans les deux jambes un temps ou deux’, fans lâcher lès rênes , & en maintenant la tête & le col dans leur degré d’élévation. On doit fentir , dans ce temps de chafte, que l’aâion d^s hanches s’accélère fans aue le cheval retombe fur le devant. En effet , c eft ce oui doit réfulter de la preflion un peu plus forte aes {’ambes ; car elles .excitent une coi^tiT^âion |du& fu- )ite & plus entière danp les mnfcles abdominaux , & par-la il arrive qù^ lei^ Jamb€ ;s de derrière fe portent promptement fous le centre de eravit& En pratiquant ce que je viens de aire , on donne flus de franchife au cheval i fe porter en avant : exercice qu’on donne avec difcrétion alimente les reflbrts dn cheval ; & la crainte qu^il a des. lam- ])es , fait qu’il ne s^y endort pas,. Si qu^il fe décide fans tâtonner.

Quand on arrive aux. coins , il faut hien fe ; garder de vouloir les prendre avec exaflltude ; moii »iàg.e eft au contraire de’ les arroiidir beaucQup , M A N

afin de foulager le cheval. Pour cela , jp&ntz na peu les deux mains en dedans , & fentez vos deux jambes comme fi vous vouliez tourner : pour peu que le cheval fe rallentifle, un appel de langue le ranimera, & un peu plus de jambes le ponera^ ea avant.

On trottera ainfi le cheval aux deux imains, & enfuite on finira par lui donner une reprife au pas/ Rien a’efi meilleur que le trot pottiqiié ainfi for le droit : mais on ne doit pas x^égUger le trot fur le cercle y car lorfque cette leçon , dont nous allons parler , eft bien donnée , de manière que le cheval ne fe couche point , & (e tienne le plus en équili^ bre qu’il eft pofiible ^ il eft- certain qu*elle aftbupUc les reins de 1 animal, & l’achemine à une obéiflaoce plus complerte. ’i .

Lt^pn du pas 6 du trot fur It cercle^ SI on veut que la colonne vertébrale du cheval s’affoupliftTe par la leçon du pas & du trot fur le cercle, il faut de toute néceffité que i !pn corps s’ar* rondiffe & fe mette ainfi à chaqiie pas fur une portion du cercle qu*il décrit. Suppofons une ligne qui partage également le corps du cheval en paâanc entre les deux oreilles, & qu’elle vienne aboutir au milieu des os des ile» ; fi. le cheval va bien droit devant lui, cette ligne fera droite : mais foppofonsr là flexible , ell^ sVrondira fi le cheval va fur le cer* cle , & elle partagera toujours également le corps du cheval. Je dis que cette ligne , fi on veut aflbu* plir le cheval , doit correfpondre à une ligne par reilleiqu^on traceroit fur le terrein pour y prome^ nerlè cheval.

On doit obferver que la partie du corps du che«^ val , qui eft en dedans du cercle , eft plus raccourcie que celle de dehors , & que par cooféquent elle eft plus, comprimée , tandis tpie la partie ae dehors a plus de jeu. Il y a donc une grande difproportion dans les poids que les jambes de dedans & celles de dehors fupponent » ainfi que dans la compreffion des reftbrts : le reftbrt ,^ ou la jam^e de der* rière de dehors, étant plus à fon.aife , il plus d’aâi»vité , & rejette^promptement la mafte fur celui de dedans*, qui alors n’a pas une égale élafticité, parce que fa charge eft ohis confidérable. De plus l’épaule de dehors eft plus avancée que celle de dedans, ainfi aue lacuifle de ce côté-là ; & fi on à ! y prenoit garcle , Taâion plus forte de la partie de dehors çhargeroit tellement celle de dedans , que ranimai fe coucheroit ei ? dedans , & que fes jambes feroient trop gênées , & fon équilibre détruit» D*après ces ob^rvations, il eft évident qu’il faut employer des aides qui rétabliflent cet équi* libre autant que cela eft poffible ,. afin que l’animal /e (outic^t^e. Un cheval qui. veut changer de direSion , étapt.en liberté, ou malgré Tluiimme qui le cojiduit ,. met lesjxanches du c&t^ oppofé à celui JM AN liêremcm le chemin que parcourent les épaules i & cela eft très-difficile a faire exaâement. Ce font nos opérations bien combinées qui capti ?ent toutes les parties du cheval , & qui le rendent obéiflant. Voici celles que je crois les plus sûres pour le mener fur le cerde« 

Après avoir placé > mon cheval & Tavoir enlevé autant que cela eft néceflàire » je fens la rêne droite un peu plus que la gauche, (je fuppofe le cheval à droite) pour ramener un peu la tête » le col & & les épaules en dedans ; je lui êiîs fentir ma ïambe droite, elle achève de le plier, & porte en avant tout ce côté-là , qui eA reurdé dans fa marche : puis j approche ma jambe gauche qui fixe les hanches , À même les jette un peu en dedans pour arrondir la colonne vertébrale du cheval ; enfin je foutiens un peu de la rêne gauche , afin que les épaules n’aillent pas trop en dedans , & que répaule de dedans du cheval ne foit pas trop gênée. Ces opérations ne fauroient être égales entre elles ; la rêne de dedans doit primer ainfi que la jambe de dehors : néanmoins dans certains infants on doit faire primer les aides contraires ; ces infunts font ceux où Ton fent que la marche du côté de dedans e^jrallentie*

Lorfqu*un cheval fe plie difficilement à une nutn , il faut faire primer les aides de ce côté , jufqu’à ce qu’il foit gagné ; alors on reviendra au travail ordinaire pour la leçon fur le cercle. C*eft ainfi quç Ton doit, au pas & au trot , mélanger fes opérations pour aflbuplir & arrondir le cheval, en le menant fur le cercle. Si, après l’avoir bien préparé , on veut , avec la bride & les deux rênes égales dans une feule main , le mener fur le cercle , il fera à propos de fe rappeller ce que j’ai dit au fu jet des changements, de direâion dans la théorie de réquitation.

Il y a des éctiyers qui prétendent que le cheval doit te coucher (ur le côté, de dedans dans le cercle. Je conviens que Tanimal fe place ainfi , fi Ton néglige de le plier & de le (outenir de la fambe de dedans , enforte qu’il s’arrondifie. Mais fi pn a foin de le travailler comine il faut, il ne fe couchera pas : les temps de chafie de la jambe de dedans accéléreront Taâivité de la jambe de derrière du même côté du cheval ; elle fe portera fous le centre de gravité , & aura affez de force p<»ir re* jetter la mafie fin- l’autre jambe » lorfque fon tour de le faire fera venu*

Temps di intitre U mors au chevaL

Jufqu’icî nous, nous femmes uniquement fervis du bridon. Si Tanimal, au pas & au t{pt , fe porté bien en avant fur le droit , & s’arrondit lur le jp^rcle, s^uxdeux mains ^ aflez pour qu’on puifle le^ mener en rond , quelqu’imparfeit que (oit k cercle au’il décrit , je penfe qu’il eft temps alors de Vembouçher, pour commencer à le placer corjeâcment, & pour lui donner des leçons j>lns jfiriâes. J’ai déjà dit que fes forces « fa fouplefie & _ M A N 141

Çoti adreflie, décidoiem de cet inflarit. Si on l’embouche à propos , il ne refufera pas le mors , & il obéira d’abord comme il faifoit au bridon , cependant avec plus de réferve , parce que cet infirument nouveau lui caufe plus ne douleur , & qiVil eft oblieé de fe foutenir de lui-même pouf réviter. C’eft pourquoi il fiiut le contenir moins , afin qu’il jouifie de plus de liberté dans les premiers jours , & qu il fe familiarife avec le mors : fi l’on vouloir l’amijettir, ilfe retiendroit., ne fe porteroitpas fi bien en avant , & finiroit par fe défendre. C’eft pour cela que je confeille ae le relâcher les pre«  miers jours ; enfuite de le reprendre peu-à-peu & par des degrés infenfibles , toujours en lui faifanc ientir les jambes, afin qu’il ne retarde pas fon allure lorfqu’il fentira le mors opérer un peu plus fur fes barres. On fe fervtra d abord des renés féparées , en en mettant une dans chaque main-, & on exécutera fimplement les leçons que j’ai prefcrites pour le travail du bridon. Après chaque reprife il eft bon d’agiter Hgére* ment chaque rêne de la bride , en détachant la rêne du col du cheval , & en l’enlevain. Ce travail, que Ton doit faire trés-délicatèment, amèoe la tâiie du cheval jufqu’au genou de Thomme, lui plie le col » & l’accoutume à obéir à l’aâioh de chaque jène. U faut en cela beaucoup de prudence , car il ym des chevaux fi fenfibles , oue ce travail les défefpé* reroit fi on ne prenoit nien des précautipns. On doit travailler à rendre également fouples & obéiffants les deux côtés du cheval : ainii ce que l’on fkit à une main , on le fera auffi à lautre. Puifaue nous commençons â ’ nous fervir de U bride , il eft temps de parler de l’attitude du cheval # & d’indiquer celle que nous regardons comme la meilleure & la plus %ùr^ pour les deux individus» De U hilli Attitude du chval.

Nous avons déjà dit un mot de l’attitude du cheval , en parlant de fa démarche , maïs nous n’avons pas donné les procédés de l’art pour y amener le cheval. U eft dans fa nature de chercher toujours à foulager fes parties foibles & doùloureufes , & par-là il détruit l^cord fi néceflàire pour l’équilibre & pour l’obéiflance aux volontés de Inomme.

C’eft ic ! qu’on doit fe rappeller ce que. nous avons dit fur l’anatomie ; car c’eft d’après la conftruâton de chaque individu qu’on doit le placer. ’Le cheval fe place relativement à Tatthude de fa tète : c’eft donc par la belle difpofition de cette partie que nous devons commencer celle de tout le corps. Nous ne devons pas avoir pour objet unique la grâce & le coup-d’œil , il faut s’occuper des moyens les plus propres à faire agir touts les mçmbries conformément à leur deftination naturelle. Nous réduirons à q^iatrc .pr4n| ;ipales ce ’grand nombife d’attitûd^ que pren^ la tê^^^u c ;hei^. La première eft celle de l’animalen liberté , & lorfque n’étant gêné par rien il s*a>andonae fur lès épaules.

i4i MA N & tend le col fans lefoutenir. La féconde eA celle ^ii il porte au vent, lorfque, cherchant à fe cabrer , ou (c roidiflant fous Thoinme , il )ette le haut de fa tète fort en arrière. La rroifièjne efi celle oiiils*encapuchonne ; c’-eft Tattitude de touts les chevaux deâi.nés dans les auteurs , excepté dans la Guérinière : le cheval auVieu de fe fouteair <& d’être ûir les hanches , arrondit fon col y mais en baîfiant ù, panie fupérteure ainfi que fa tête » enforte que le menton s*appuie prefque fur le poitrail. La quatrième eu celle que tout cheval bien placé doit avoir , celle qu*il prend en liberté lorfqu il s*anime

  • de lui-même Ôc qu’il étale toute fa beauté, celle que

.rart adopte, parce que la nature la favorife, & parce qii elle contribue à l’équilibre du cheval : c*eftauffi celle que j’ai donnée aux chevaux dans les efiampes de ce livre , n’en ayant jamais vu d’autres anx-chevaux dreflés par d*babiles maîtres , au flioins en France.

D après Texamen réfléchi du fquelettc du che* val, diaprés une étude exaâe de toutes fes articulations , & de la tournure naturelle de chaque membre , il fera facile de juger que fi les os des jambes fent hors de la direôion qu’ils doivent avoir , néceffairement Tanimal eft prêt i tomber : or cette ëiro^on fA tncomeftablcmenc celle dans laquelle «oui|^ les furfaces des os fe.touchem autant qu’il «ftpoffible.Onfera de plus «on vaincu que cette h>ï n*eft point obfervée dans un cheval en repos, dont le «oi efi allongé , ou la tète encapuchonnée. ’ En eflet , fi on âève une perpendiculaire qui t>aflre exaâemeat par le centre des os de la jambe 4e devant du cheval , & que cete liene foit celle de fon inmx4on , le col étant allongé forme un poids trop éloigné de cette jambe pour ne la point fur» charger. Plus’le poids de latete eft éloigné d^ cette l)|ne perpendiculaire , plus il eft grand , parce qu’il eft plus éloigné de (on appui. Aulfi arrive*t-il que les jambes ne ibilt point placées lorfque la tète a une fi mauvaife attitude ; au lieu de s’appuyer perpendtculairexnent, elles ferment une ligne (à>lique, & vont fous le ventre du cheval, enforte ^ue le poitrail , les épaules , le icol & ht tête , font hors de la ligne d’appui. Il ne faut que des yeux pour juger de la défeâuefité de cette attmide fc de fon peu de grâce : elle déplaît même aux gens les moins iiHlrwts.

L’attitude de la« tête encapitchonnée a des dé- .fiiuts & des incoliyénients d*un autre genre. Ordinairement ces chevaux pêfent à la main ; & eiMnme leur tête & leur col débordent encore extérieuremem la ligne d’appui des jambes , ils les fatiguent « ’ cpioiqu’eiles foient bien placées pour l’ordinaire. Comme le* potds font très-mal répartis , ^les handhes font fort à leur aife, & pouffent la maflfe fur les jambes de devant , ce qtii augmente la{>efan«  teur natorelle éh ddvant. Lorfque le cheval ayant -vaimnr fes fortes de lliom Aie » appuie fur fon poitrail ft têtç -mal placée ,• il fe livre a fes caprices ’£ins que Thomme fiiiSk eiiëment s’y oppofer : M A N

d^aifleurs 9 court rtfque de s’abattre k chaque inf* tant. .

Cette pofition de tète a de plus l’iocbnvènîene que le cheval ne voit pas fon chemm , parce que la conformation de r^i*ne 4ui permet de voir que les objets qui font dans la direôion du rayon vi* fuel. Outre cela , f amats te mors n’a de véritables effets, parce que rien n’eft dilpoft félon les loîx de la nature. Le «cheval ne^faureit^re libre ni vraiment afToupli ; il travailk toujours fur les épaulés » & n’eft point tenu par le cavalier.

Quoique l’attitude «oppofée » celle oh le cheval porte le nez au vent , ne paroi^Te pas devoir charger les épaules & les jambes de devant y elle ne laiiTe pas de les fatiguer , parce que la pofition de fon col & de fa tête ne contribue point à les «foula* ger & à les enlever« Eacplîquons ceci. Les venébres du col font au nombre de (èpt ; elles font emmanchées Tune dans l’autre , de manière qu elles forment affez bien la figure d’une s. Les deux premières forment une courbure , ou s’arrondiflènt ; les deux dernières en font autant, & vont s’appuyer à la première des vertèbres du garrot. Si je veux enlever la tête du cheval , de manière qu’elle foit trop haute, & qSelle fe porte trop en arrière , nécefliirement fe déplie le haut de l’encolure-, en obligeant les deux vertèbres fupérieures i quitter la pofition qui leur eft la plus commode. Si je continue à tirer la tête en arrière » il fe formera dans l’encolure un faux pli ; les deux extrémités de l’encolure chercheront à fe joindre comme on voit dans les encolures de cerf ; & la dernière des vertèbres cherchera à fe féparer de la première du garot. C’eft précîfè !mem tout le contraire que nous devons defirer : car plus il y aura d’union entre les vertèbres du col, pkis nous ferons sûrs d’enlever toute la machine. Il faut tellement difpc^r la colonne des vertèbres de tout le corps , qu’en la prenant par le bout , c’efb-à-dhre par la tête du cheval, nous putfllons i’enléver toute fans aucune interraption | & qu^ enlevant la première , notre aâion fe commuilioue jitfqu’à la der^ nière. Or » pour arriver là , Texpérience , Hnfpection du fquelette , & la vatfon , nous apprennent que ce ne fera jamais en latffiim le cheval norter au vent ; car dans ce cas il n*y a que le col & la tête d’enlevés, & jamais le g^irot & le dos ne le feront ; moyennant eeb-le cheval fe fatigue 6iE s’ufe , comme on le voit touts les jours. Je fuis cepeodam d’avis qu’on emploie Quelquefois cette attitude lorfqu’un cheval a la tête atta«  chée «n oen trop bas. A faut diminuer un peu la 4’ondeulrduiiatttde l’enoolure, & faire prendre p s’il fe peut avec le temps , utie autre attitude è la tête t pour cehi , on enlève le bout du tie^ du che* val. De plus, lorfque le cheval s’encapuchonne i ce travail y remédie à la lokigue.

Si le clîevai pone dé kii-mêiKie le net an vent fans vouloir le baiffin* , c’eA une preuve de rot* deot o«4e foibl^i^ D«ns l’un 9t l’hutte cas^ o« M A N tmpidic tn France avec Aiccés la marcirrgale ; elle oblige le cheval de baîAer un peu le nés j & peu à peu 00 lui fait courber U tête.

L*ufage de la ouningale e& cris-boa ; maïs il ne hui pas prétendre trop csqptiver le cheval : retenu 01) il eft par U muferole , il déploie diiEcilement fon cot , & il n’eii jamaî&à ibo aife. U efl à propos de la tenir un peu aifée , fur-tout lorfque le cheval commence à fe bien placer» La^maniogaie , en affujettKTant la tctedu pioulain dans ks premières lef fons, donne àrhomme une grande facilité pour le contenir, & ^uc lui faire feiuir leffet de fa main. Il eft conftaot que dés au*un cheval a le ne& au vent I il peut emporter (on homine impHtoément* Nous obvions.à cet inçonTéaiem par la mariingalt ajuftée aarecdt&ernement.

Si je donne quelquefois k leçon de h tice haute au chevid pour Taccoutumer à fe grandir , je re* Tiens blentàt à Tattitude qui lui eft la plus naturelle &la plus belle, il la prend de lui-nv^mie à mefure quM acquiert de U force & de Tappui dans la main* Mais pour lexonduire là , il £iut de Taffiet te & Tem* ploi des jsunbes du cavalier. Car jamais le cheval ne fera bien pbcé , (i on confie à la main de la bride feule tout le foin & Tattitude du cheval. Il eft d’ailleurs très néceflàire que tout le corps foit bien difpofé pour que la tète folt placée*

L’attitude des chcyaux gravés qui accompagnent cet ouvrage y rend au . juife mon idée. Si on com* pare leur pofition avec celle des .chevaux gravés dans touts les anciens livres de cavalerie , on verra nne grande diflerence. On peut dire qu*il n*y a pas long-temps qu’on connoit la véritable attitude du cheval, à en .juger par les anciennes gravures. Car il eft à préfumer qu’elles om été deliinées d’après nature ; que Tanifte a rendu au moins les entembles s’il a négligé les détails » & que les grands hommes qui ont écrit fur cet art ont préfidé aux «ieffins» & ont voulu que leurs idées fuftem fuivies.

Lorfque te cheval eft placé comme je te defire , il eft dans tpuce fa. force , dans le plus bel enfemble & dans fongrand degfé de mobilité» Parcou» rons tout fon corps , & examinons comment cha*que partie eft difpofée par rappon à la tête : fup* pofons le cheval en repos*

Touts les os de Tépaule & des jambes de devant fe foutiennent parfaitement ; les deux jambes pofenc bieii & font dan^.k plus belle attitude ; le pied porte bien à plat & également de la pince & des talons. Si de rextrémtté de la pince on élevoit une perpendiculaîre , elle reneomreroîl • à quelque chofe prés , TorerUe du dieval ; afthrément le devant ne pèfe point à ttne ; rien ne déborde la ligne d’appni des jambes de devant , & toute cette mafle n a aucune propenfion en avant. La croupe eft aufli baffe qu’elle puifte Vétre > puifqu’eUe eft chargàt un prête à l’être ; les reins font dans la pofition où ils ont le plus de force ; leur extrémité eft appuyée. Avantage ^*eilen’a pas lorfque le chev» ! eft fur M A N t45

les épaules* Les jambes de derrière ne fom point éloignées de la croupe i & fi de lextrémité des foflés oaabaiiToit une perpendiculaire 9 cette ligné ne tomberoit fur aucune partie de la jamfie. Oa conçoit que le cheval bien poflc fur fes quatre colonnes, eft très^aifé à ébranler ; & fi, en marchant , il conferve fa bonne attitude , U fera plusr léger âc flus sûr dans là smrche.

U n’y a peint. de cheval, k moins quU ne ibit confiruift ridiculement , qui ne puiiTe & ne doive êtredifpoféainfi. S’il eft tréi-roide, ou trèftfoible , il fera plus de temps à y parvenir, maiitl y viend» entin.

On auroit tort de prétendre que cetsc attitude charge & fatigue les hanches. Car tout cheval aurss affez de force dans fon derrière pour porter fes épaules, fi, après avoir placé le devant, infenfiblement ^ par degrés, on n’afture pas trop la main » & fi on ne veut pas trop le renfermer. De plus on ne doit jamais oublier que la réfiftance que. le cheval trouve dans la main du cavalier qui larrété ou forme des demi- arrêts , eft un obftacle confidérable pour lui & une augmentation du poids qu’il a à re* letter fur les hanches. Si un cheval bien placé fe porte avant pour la main trés^légére, & qu on veuille zffurer un peu plus la main, l’animal fe recette d’au’* tant fur fon derrière , & par là le charge davantage. Si Tadlon de la main eft trop augmemée , alors le ctieval, trop chargé furies hanches, fe défendra. On doit donc proportionner la tenue de la main à la force des hanches , & on n’écrafera point lé cheval* Un cheval ne travaille jamais de bone grâce , à moins qu’il ne foit placé attifi : k mefiire qu’il s’affouplit, ons’apperç©it que fa pofition fc reâifie , & qu’il devient plus brillant.

Touts les chevaux ne fortcnt pas des mains de la nature affez bien conformés, pour que l’art les conduife promptement à la belle attitude : à moins que la proportion de touts les membres entre eux ne foit paffaite , il faut du temps & de la patience pour les bien difpoièr ; & encore n’arrire-t on poim à b véritable beamé , fi la nature cil Ingrate. Les chevaux font difficiles à phcer , foit à caute de la mativaife dtijpofition de la tète , foit à caufe de la conformation vicieufe de quclqtfautre partie» La tête attachée trop bas eft celle dont Tencolare remonte trop haut au-deâus de l’attache des deux oreilles. L arrondiflement que forment les deux premières vertèbres cervicales, s’oppofe à la vraie attitude. On en approchera à la longue ,aptùs avoir fait portei le nés au vent : il n’y a aucun rtfque i^detnner cette attitude jufqu’à ce que le col fe Srandiâfe & fe&tttienne de lui-même, car le bout u nex tombera toujours aflez..

Si la tête eft au contraire trop haute ^ Si que l’occîpul foit plus haut oue l’atlas, il fera dlfficiie de faire bflliifer le pcx. Pour y parvenir il faut ufer d’une martiogale courte, & rarrondiflement de l’encolure, vtemira de celui de la troifiémeÀde hs quatrième ùrtébre ; caràJa longue elles s arroar 144 M AN diffent lians leur longueur : maïs ce travail eft diiRciLe pour le cavalier & pour le cheval. Un grand nombre de chevaux ont beaucoup de ganache , & par là font empêchés de donner dans la main. Il faut avec ceux-là employer le même moyen que pour la conformation précédente ; ils arriveront enfin à la pofition. Obfervez que fi après avoir gagné ce pli , vous n*enlevez pas la tête , il poarra & faire que le cheval finifle par s’armer & t’encapuchonner. Je confeille donc d’enlever le devant en chailant les hanches > «fin que le cheval fegrandi/Ier

L’encolure de cerf oppofe des difficultés invincibles ; ilne faut point penferiy remédier. Le coup dé hache eft moins défavantageux : mais on oe peut jamais efpérer d*avoir une tête bien afiiirée. Le ^arèt bas , charnu & rond , s’il eft accompat gné d*epaules immobiles , erofies & mal attachées , s’oppofe àuffi à la bonne dilpofition du cheval. Ceft une règle générale que » u ces parties font trop altérées , le cheval a beaucoup de peine à enlever le devant, fur-tout fi les hanches font foibles. Mais, quelque bonnes que foient ces dernières, elles font bientôt ruinées par les efforts qu’elles ont à faire pour compenfer la pefanteur du devant. Les reins bas , la croupe haute , les mauvais jarrets , font autant d’obftacles que la^ nature oppofe à Tan. Si on vient à bout de placer de tels chevaux , ils ne gardent pas longtemps leur pofition , & ils font ruinés avant que d’être ajuftés. Choififfez donc toujours les plus belles natures :

eft défagréable d*employer fa peine & fes talents 

à contredire cette nature qu’il faut embellir fans la forcer. ( Cependant il eft mile de les employer à la reûifier ).

Pu cheval mené droit & du chtval ment plie. Le devant du cheval eft plus étroit que la croupe d’environ un tiers, Si on appliquoit une régie de chaque côté du cheval , les deux règles ne feroient point parallèles. Si on vouloit les mettre parallèles , il y auroit de chaque côté du cheval un intervalle égal entre la règle & 1 épaule de l’animal , dans ce cas9le cheval feroitbien droitd’épaule & de hanche. Un cheval qui marcheroit ainfi feroit à mon avis le mieux place poffible. Mais cette perfeélion n’eft qu’idéale. Il faudroit pour avoir une parallèle applicable à nos deux règles , que les deux côtés du cheval fuflent bien ésaax , que les jarrets enflent le même degré de reiiort , les épaales la même liberté , que les vertèbres fuffent fans aucune in* flexion d’un côté ni d’un autre* On juge que c’eft defirer TimpoSible. Mais quand la nature hbus offriroit un tel animal , quel eft récuyer affez habile , aft^ adroit pour ofer concourir avec elle à former ce droit fi parfait ? D’ailleurs cette direâion droite se pourrou fervir que furie droit , & non lorfifn’il faut tourner , ou conduire le cheval fur des lignes différentes : ainfi nous ne le trouverions pas facile è ounicr , fi unç épaule n’avançoiï phis «{lie l’^iutrç. M A K

Il eft vrai que fi on peut mener le cheval le plus droit poffible , on parviendra plutôt à mettre les épaules fur les hanches : mais dans les tournants » il faut de toute néceftlté que cette égalité cefiê. Penfons donc à profiter de cette indication de la nature , pour manier le cheval en tours les fens » & ne perdons point de vue nos deux règles parallèles.

A ciefure que le cheval fe plie , la difiance de l’épaule à la règle du côté oppofe au pli deviendra double , parce que l’épaule du côté du pli touchera à l’autre règle. L’articulation de la tête avec l’atlas , toutes les vertèbres cervicales & dorfales centri* bueront à cet arrondiflement , qui vient plutôt de leur part que de l’épaule de dedans ; celle*ci a une toute autre aflion. On fent bien que l’omoplate & rhumenis font des corps trop folides pour s’arrondir ; mais la pofition & le mouvement qu’ils adoptent contribuent à £ûfe paroitre arroncUes les par* ties extérieures du cheval.

Dans l’état de liberté du cheval , s’il va d’un côti il s’arrondit de l’autre : sll va à gauche, le pli eft à droite ; l’épaule gauche avance , & la droite , fort gênée , prouve que le mouvement de cette épaule eft rallènti. Auffi le cheval porte fur la partie non pliée , de manière qu’il eft toujours prêt à tomber. Pour obvier à cet accident qui feroit terrible pour rhomme , & afin de faciliter l’ufage du cheval , il faut le faire marcher du côté où il eft plié «  & ce plr doit venir des côtes. Si le col feul eft plié , le cheval n’en eft pas moins de travers ; & l’épaule de dedans eft toujours reculée. U faut la&ire avan^» cer ; par- là la jambe fera plus prompte à foutenir la mafle , & à fe porter où il âut Pour cela , il eft Î>lus naturel & plus facile au cheval de fiiire pafi !er ’épaule de dedans fur celle de dehors , que celle de dehors fur celle de dedans. Avec le temps & U fouplefte , l’une & l’autre manières font faciles ; mais la première eft la plus prompte & la plus commode au cheval.

Lors donc c{ue les j :ôtes font arrondies , l’épaule du côté du pli fe porte en avant, & eft toujours prête à devancer l’autre , enforte aue touts fes mouvements naturels foiu libres, ft le cheval efl dUpofé i les employer*

Voici les moyens d’amener le cheval au véritaV ble pli , gui n’eft cependant tel qu’après que les épaules font bien gagnées, §Lqiie l’épine du dos eft bien flexible en tout feus.

Duflï dtC^Aulif

Tout cheval, dans la conformtrion de fon col ; a des moyens de fe plier* L’^attache des Vertèbres cervicales , fouvent inégale des deux côtés , de mauvaifes habitudes , & d’autres raifons çneore, rendent ce pli plus difficile d’un côté que de l’au* tre ; cependant avec de la patience & de risteltigence on parvient à régaliier : égalité indtfpenfable , fi ou veut que le cheval fe mette dans les deux rênes* Lorfqu’çn a donné au chefal la pre» mièrc

M A N mlère f ôuplefle au bridon , U fe prêtera moins difficilement à plier fa tôte & foQ col pour h preffioa d’une rêne.

Après arolr placé le cheval devant lui » lui avoir enlevé la tête , & avoir formé fon équilibre , fcntez la rêne de dedans , en l’enlevant , & en la détachant du col du cheval ; mettez de la fuite & de la douceur dans la preffion du mors fur la barre : sûrement le cheval pliera le col. Le col étant plié, laiffez tomber la jambe de dedans , prés & le long des côtes , iàns la porter en arriére : vous obligerez parlà répaule de dedans de s’enlever & de marcher , & alors vous appercevrez rarrondiffement du pli. 11 ne faut pas lâcher la rêne de dehors t car le pli pourroit devenir trop confidérable ; alors il feroit faux , & les épaules ne (eroient point enlevées. Votre jambe de dehors empêchera les hanches de fortir de leur alignement , & fe réunira à celle de dedans pour porter Tanimal en avant. Les opérations qui déterminent le cheval à fe plier 9 ont des effets généraux & des effets particuliers , qu’il eft eflentiel de bien fentir & de bien dUcerner.

L*effet général des deux rênes eA d’enlever le devant.

L’effet particulier de chaque rêne efl , pour celle de dedans , d’emmener le pli en dedans ; pour celle de dehors , de le fixer au degré convenable. 1 L’effet général des deux jambes eft d*aligner la j croupe , & de porter Tanimal en avant. L’effet particulier de chaque jambe eft , pour celle de dedans , de faire avancer Tépaule & la nanche de dedans , & de plier les côtes ; poar celle de dehors , d arrêter la hanche qui voudroit échapper. Si rhomme Cent & diftingue tous ces effets néceffaires dans le beau pli , le cheval en doit faire autant. Mais pour l’amener là , il faut ne point brouiller les opérations ; il faut au contraire les lui rendre claires par la (implicite , & les faire toui

  • ours dans une direâlon qui ne change pas touts

es jours^ enforte que la répétition fréquente laiffe , dans le cerveau de lanimal^ des traces profondes ^ui ne puiffent s’effacer.

Dans les commencements on eft obligé de mettre moins de régularité & d*accord dans les opérations , jufqu’à ce que le cheval réponde bien à toutes en général, & à chacune en paniculier. Enfuite il vient au point de n’avoir plus befoin que d*êtrj ; avifé.

Pour accoutumer le cheval h fe plier lorfqu’il eft roideà une main , on baiffe la rêne de dedans , & on la fait beaucoup travailler , fufqu’à ce que le col foit bien affoupli.

Lorfque l’adion de la jambe opère bien » que le cheval conçoit ce qu’elle demande de lui , & qu’il fe plie jpour elle & pour les deux rênes égales , il eft confirmé dans le pli. Alors » aptes avoir égalifé les rên^s, on porte un peu la main en dedans ; enforte que les épaules fe détachent du mur, & le cheval eftl)ieh droit. Mais fi , pour augmenter 1^ M A N- i4f

pli , on femoit plus la jambe de detiors que celle de dedans Jes hanches iroient de ce côté,, & le cheval feroit ce qu’on appelle les deux bouts dedans. Ce pli eft faux , parce que le cheval ne peut pas faire un ufage égal de fes deux jarrets ; car celui de dedans eft plus chargé que l’autre , la maffe fe portant prefque toute deffus , & fon aâivité n’eft point redoublée à proportion. D ailleurs le cheval eft moins beau & moins i fon aife dans ce pli, qui eft généralement défapprouvé. Quelquefois les chevaux fe prefentent à un plî qu’ils prennent d’eux-mêmes , & fans les -opérations de l’écu^^er. Ce pli eft encore faux , parce que pour Tordinaire il dénote roideur dans la colonne vertébrale : il faut donc que le cheval fe plie pour l’homme.

Il arrive encore qu’après être demeuré plié de l’épaule quelque temps , û on lâche la jambe de dedans , cette épaule tombe ou s’arrête , & il n’y a j>lus d’arrondiffemènt que dans le col ; il eft sus qu’alors le cheval fe foutient bien moins. Il faut rappeller le pli par la rêne & la jambe de dedans. On a beaucoup gagné lorfqu’on tient bien les épaules : on n y parvient que par adreffe & non par force. Cela n’eft point aifé fu|[ les chevaux qui ont les épaules froides , ferrées , & même roulantes ; Il eft encore plus difficile de donner le beau pli à ceux qui ont le nez au vent , qui ont rencolure fauffe, renverféeâc penchante ; ces derniers n’ont jamais de grâce.

Le cheval fe plie-t-il librement « trottez-le fur le droit ;& de temps en- temps ranimez fa cadence par un appel de langue , & augmentez Teffet de vos jambes : mais que la main foit légère à proportion. On doit fentir alors que le cheval fe grandit & fe place mieux , qu’il s’embellit, & devient bien plus léger.

Il ne faut pas abufer de ces temps , ni les répéter trop fouvent : ils écrafent les hanches & ruinent les reuorts. 11 y a bien de la difcretion à apporter à ces moments , dont on dédommage le cheval en le relâchant enfuite un peu plus.

Des coins & des douhUs.

Deux murs dtfpofés à angle droit forment un coin. Prendre un coin , c eft mener fon cheval le f>lus près poffibledu fommet de l’angle. Comme e cheval ne peut pas devenir quarré , il ne peut i pour bien garnir le coin , que paffer fur une portion de çercje extrêmement petite : opération imf )offible,file cheval n’eft très-fouple ;trës-pcnible, orfqu’il l’eft ; m9is très-utile pour le confirmer dans le pli.

Pour bien paffer un coin , Tanîmal doit être dans le pli ’, fans cela on ne peut dire que le coin foie pris dans les règles. Conduifez le cheval plié , jufqu’au coin , avec les mêmes aid< ;s qui ont gagné ion pli. Vn inftant avant que d*arTiver , marquez un demi-arrêt de la main , fans changer le rapport des ^ides les unes avec les autres. Par ce demi-T i4<^ M A N arrêt, le cheval (e rafleoira , & fe mettra en force. Dès que vous le fenttrez léger à la main 6c bien fomcnu 9 augmentez la preiuon de vos deux jambes y fans que leur accord cefle d*ètre le même : par-là vous accélérerez Tsâion des hanches. Et comme le cheval eft déjà arrivé plié , il garnira le coin, &le paffera fans s’arrêter, ni fans changer la difpofuiort de Tes membres. A Tindant oii le cheval pafle le coin , il faut porter un peu la main en dedans , afin que les épaules fe remettent fur la nouvelle ligne qu’elles doivent parcourir. il arrive fouvent que le cheval , même bien mis , en paflant le coin lâche fon épaule de dedans , & ta poufle en dedans. Ceft une preuve que les vertèbres ne font pas adez arrondies , & Yéjpzule aifez tenue. Dans ce cas il eft à propos de forcer un peu de la jambe de dedans , & d’augmenter le pli avec les rênes , de manière que toutes les venèbres faffent , les unes après les autres , un mouvement de flexion en dedans » pour pafler fur une portion de cercle qu*on^ décriroit le plus près du fommet de Tangle formé par les deux murs*

Un autre inconvénient qu’on voit arriver, eft celui de lailTer échapper les hanches du cheval lorf- 4u*il a pafTé le coin : on fent alors qu’elles frottent le mur , & que fi elles n*en étoient retenues , elles échapperoient. Ceft une preuve qu’elles ne font pas aflcz chargées , ni aflez fixoes par les jambes de rhomme dan» la ligne à parcourir. On ^remédie à cet accident , en fentant un peu la rêne de dehors pour faire rentrer les hanches , & on les maintient dans leur ligne avec un peu de jambe de dehors , fi celle de dedans les range trop. Si cette dernière jambe peut être modérée , & fi , en diminuant fon effet , on maintient conftammcnt le pli , il futfira de la relâcher un peu ; alors les hanches , moins rangées , feront mieux dans la ligne à parcourir. Telle eft, à mon avis, la manière de pafler le coin. Ceft la plus brillante , parce que le cheval Ti*arrête point , & qu’il eft toujours dans le droic le plus parfait. Mais ces beaux momenfs ne font réfervés qu*aux chevaux fouples , liants , & pleins de bonne volonté. Ceut dont les épaules fon géqées, les reins foîbles & roides, les jarrets délicats ou douloureux , ne fauroient paner le coin régulièrement. Il faut d’ailleurs ne foumetrre le cheval à cette épreuve , que dans un ige & à un degré de fouplefte qui rïous fafTent efpôrer qu’il ne foufFrira pas quand on la lui fera fubir. Il y a des écuyefs qui , en paftant le coin, élargiffent le cheval avec ta rêne de dehors , & y portent l’épaule de ce côté, ’enforte que cette épaule fe rapproche du mur ; pendant ce temps ils dégagent le col & la tête avec la rêne de dedans , & tirent les épaules en portant la main en dedans. Mais cette complication d’a{)es nuit à la fimplicité du travail , & interrompt l’allure du cheval. De pluî, comme pous l’avons dit précédemment, en rapprochant du mur Tépaule de dehors, il y a un titrs des hanches qui’ untr’^cn dedaûs ; aiû£ le che* M A N

val eft néceflâirement de travers ; te pour remettre enfuite le cheval droit , îl faut que les épaules parcourent un grand terrein.

Par les moyens que j’indique , le cheval a toujours les épaules à une égale diftance du mur , Ipuifque le principe de mon paftage d» coin eft le beau pli bien gardé. Le col & les épaules , étant bien difpofés , y entrent facilement , & en’fonenr d’eux-mêmes : ceft à moi à ne pas laiffer tomber , répaule de dedans.

Pour accoutumer le cheval à fe foutenir & k bien garnir le coin , je l’exerce au pas , & je le tiens même dans le coin quelque temps fans en fortir, en le careffant, & en lui faifant comprendre , par la fixité de mes aides , que je lui demande , d’y refter. S*il force la jambe, & s’il veut mettre les hanches dedans , c’efi i moi à avifer aux moyens de lui faire refpeâer mes opérations , & de lui donner de l’attention. L’animal cherche fans ceffe à fe foulager ; & comme il fait tirer avantage de fes propres fautes même , dès qu il s’apperçoît que le , cavalier lui en pardonne quelqu’une, il eft prompt & induftrieux k en commettre de nouvelles. Des doublés^

Les doublés (buttes coins pris dans un endroit quelconque ; & ils fe prennent parles moyens qui font pafler le coin au cheval. Il faut Cçavoir doubler partout y & n avoir parbefoin d’un mur pour exécmer correâement.

Dans le pafTage du coin , comme dans celui da doublé , la jambe de derrière de dehors fatigue beaucoup. C’eft celle qui fert de point d’appui àr toute la mafTe ; auffi eft elle toujours prête à man* quer fon office, fi la rêne de dehors ne la fixe dans la poiition ou fon reflbrt eft bien compofé. La jambe de derrière de dedans fatigue moins. ’ Souvent lé cheval laifTe échapper fes hanches ^ & s’abandonne les épaules en dedans ; alors elles y vont trop, &les hanches ne les portent plus, il faut dans ce cas redreffer le cheval eo enlevant le devant , & en 1 elargiffant par le port des deux rênes un peu en. dehors. Dans ce moment la jambe de dehors fe fait fentir ; & file cheval y réfifte , il eu bon alors de le pincer de l’éperon y afin qu*il fe laifte foutenir par cette jambe.

Ceft une aaion difficile pour h cheval que détourner en s’arrondiffanr 8c en fe plaça m convenablement fur fes jambes. Cependant il faut être mai* tre de toutes fes parties dans cette aâion , fans quoi’ on ne peut être afTuré de pouvoir en tiret du fci* vice , ni de le conduire à fon gré. Di répaule en dtiànà le Ung du wmr ; Lorfque le cheval a été préparé par les moyens que nous avons donnés iufau*ici , on peut aifément le travailler Tépaulc en dedans Et il eft tempi de chercher adonner un affouplifTe ment complet à touis fes membres , en les maniant le» uns après les aunres.

M A N Je prîe d’oWcrver que le principe de tomes mes leçons cû toujours le beau pli de l’épaule , & qu’elles en dérivent toutes. Quand on ne donnera point les autres leçons» que celle du pli de Fépaule ne fou bien comprKe & bien exécutée par le ckeval , on aura la fatistaâion d’obtenir de lui une obéiflance prompte & facile.

Le cheval étant bien placé fur fes jambes, bien plié , Se autant dans les deux rênes qu*il fe puifle , je porte les deux rênes en dedans , en les enlevant un peu j par-là les épaules s’éloignent du mur , & le pU augmente plus ou moins, lelon que je continue à porter la main en dedans* Ma jambe de ce côté contient les côtes dans leur arrondi^Tement , & celle de dehors* travaille avec elle, mais plus foîblement, pour contenir les hanches, & porter Tantmal en avant.

Le cheval ainfi difpofô , j^augmente l’aide de ma ïambe de dedans. Cette jambe alors remplit trois tbnâions qu’il efl important de bien diflinguer & de bien fentîr : i^ Elle porte en avant , en excitant & en accélérant la contraâion des mufcles de Tabdomen ; i*. elle plie & arrondie les côtes , & elle •enlève Tépaule de dedans ; 3^ enfin , tout cela préalablement fait & exécuté, elle poufle Tanimal 4e ce côté. C’efi par ces trois fondions qu’elle contribue à la leçon de Tépaule en dedans. Celui qui <liflinguera bien par le taâ ces aâions différentes , les diminuera ou les augmentera félon le befoin : tel cheval eu. plus difficile à pliei :qu*à pouffer. Tandis que cette jambe de dedans agit , comme le pU eft néceiTairement bien maintenu , on emploie la rêne de dehors, (ans lâcher celle de dedans , pourélargir l’animal, & Tobliger d’aller de côté en faifant devancer les hanches par lés épaules. Le cheval contente nos defirs s*il paffe la jambe de dedans fur celle de dehors , & s*il place le pied de manière que U jambe de dehors foit oblîeée de fe dégager de deflfous celle de dedans pour former le fécond temps de fa marche. Ce qui sVxécute devant, fe fait derrière ; enforte que la mafle fe porte fur la jambe de dehors de derrière , & un peu fur celle de devant du même côté , tandis que les deux jambes de dedans font des mouvements circulaires trés-développés.

Pour exécuter ees mouvements à Tavant-roain , Tomoplatefe ferre contre la poitrine , & s*éLéve en portant fa partie fupérieurc en arriére ; Thumérus , par fa facilité à faire pivot-fic à tourner en tous fens , îe pone de côté en avant du Hernum ’, le bras & les ^s qui lui font attachés fuivent la direâion que lui ^onne Thumèrus, & lanimal chevale. Pour hes exécuter à ratrière-main , le fémur fe porte en dedans par ladduâion. Rico n*e&iî aiijè à concevoir que ces mouvemeats pour celui qui a quelques no«  lions d’anatomle.

Dans les commencements, on doit moins éloifpcv e$ épaules du mur, pour ne oas forcer le cheval : î tnefure qu^il prendra de VaUajjice^ qo «ugmeatess foa pli peu-à-peu« 

^M A N • 147

Arriva au coin , on redreffera le cheval fur l’aligneuient du mur, en dimi^nuant fon pli, & on paflera le coin ’, aprè^ quoi on reprencha la leçon de répaule en dedans.

11 eft rare qu’on ait befoin d*em ployer beaucoup de rêne de dedans peur plier le cheval & le maintenir , parce ou’il connoît déjà les fondions de la jambe de dedans qui le plie. D’ailleurs l’attitude de l’épaule loblige bien de fe plier. Du Pli Tcnverfé.

Tandis que mon cheval , en allant l’épaule de At{ dans le long du mur , fe perfeôionne dans fon pli, je lui donne une leçon oppofée , pour lui faire per«  dre la routine , & l’accoutumer a bien fentîr la rénc de dehors. Au lieu de le plier en dedans du manège, je le olie eh dehors avec la rêne de dehors , & je le fais cheminer ainfi en le contenant toujours avec la jambe la plus près du centre du manège, /augmente peuà-peu ce faux pli , & je fais faillir Tépaule de dedans , qui étoit de dehors avant ce pli , & qui devroît être rentrée , dans toute autre leçon , 1 animaF cheminant ainfi. Je ne prends pas les coins , mais je paiTe d’un mur à l’autre , en élargiflant mon cheval avec la rêne oppofée au pli.

Cette leçon prépare le cheval à ceBes de la IV^ clafTe , en lui facilitant les moyens de croifer la jambe de dehors fur celle de dedans , & déporter fur la panie de ce côté. Il faut éviter foigneuiemejit de laiffer le cheval s’abandonner fur cette panie de dedans : car alors il s’écrafe & s’atterre. On obviera à ce défaut , en enlevant le devant , & en le décidant bien en avant.

Si le cheval exécute bien cette leçpn , U efl tout acheminé à cellcde l’épaule renverfée, qu’il exéculera alors plus aifément. Quand nous aétaiileroi.s cette leçon , nous expoferons les aâions par lefquelles l’animal exécute celle- eu Dt FEpauU en dedans , dans le cencUt Dans la leçon de l’épaule en dedans le long du mur, les épaules du cheval travaillent plus que les hanches ; & le mouvement circulaire de la jambe de devant de dedans efl plus grand que celui de la jambe de derrière du même côté. Par le moyen de la même leçon donnée dans le cercle, on procurera aux hanches tout le développement qu’on, defire. Voici comme elle s’exécute.

Le ch«val étan^ fur Je cercle, mené comme notJS l’avons dit, on range, avecTaicle delajambi^de dedans ,. les hanches hprs du cercle que décrivent les épaules , enforte que les hanches en tracçnt un autre plus large que celui des épaules du cheval. A chaque pas on renquvelle l’aide, & on Taccomps* fne de celle de la jambe de dehors pour porter animal en avant & pour Tenlever ;.car à cette leçon tl cherche à s’arrêter & à fe mettre fur les épaules. Effe^Lvcment , coinmje c’efl la jambe de devant de dehors qui fait le moin^ de cheipin , le chey^ i9K0d à s’ap.piyrÂr «i^ffus , ^ même elle do^* Tîj

148 M A N meure au point qu^il cherche à toamer, & qti’il le feroit fi la rêne de dehors ne venoit au fecours pour élargir Tépaule de ce côté. La jambe de dedans de derrière du cheval travaille plus que les antres » puifqu’eïle parcourt le plus grand chemin , tandis que fa voifine fert le plus fouyent de point «Tapput. Aînfi Tobjet de cette leçon eft de donner du développement à Tarticulation du fémur & des «s du baffin.

Il faut obferver que fi Je cheval n^efl bien enlevé, il traîne la jambe de dedans ’de devant , & s*appelantit fur fa voifine ; qu*en outre fon travail eA mou, ft deftru&f du bel équilibre ; & fur-tout aue , fi Tarticulation fe dénoue dans rarriére-main , le ref- {on ne s^augmente pas , puifquHl efi alors peu comprimé ’^ ce qui eft contraire au but de tous ces monvemenci & de toutes les leçons la croupe en dehors, dont l’objet principal efl de donner la^ plus Î’rande élafiicité aux jambes de derrière » qui par là e fortifient, & deviennent d^an ufage plus sûr & plus agréable pour le cavalier.

On fait précéder les hanches par les épaules ; & après pHifieurs pas on remarque aue ces dernières ïbnr éloignées du centre, parce qu elles ontmarché un peu & câié : alors en rapponant la main en dedans on les y ramène. Si les hanches précédoient , la rêne de dehors , ou Tenlever de la main redVeiTeroit le cheval, & le ^laceroit comme il doit rêtre.

L’homme qui (ént bien, & que fait diriger fts opérations , fait avec un cheval fouple deux cercles ]iop interrompus te bien formés , l’un avec les lianches f Tautre avec les épaules ; enforte qu’à charpie pas les deux extrémités embraflient un terrein proportionné à Tétendue refpeâive des cercjes qu*elles parcourent : c*efi la perfeâion de cette leçon , fur- tout fi la cadence & Tharmonie des mou-

  • vements répondent à l’uniformité des pas.

Les chevaux fbibles des reins font marcher les hanches fans les épaules , parce qu’ils les prennent ë>ur leur point d’appui : c’eft un défaut très-grand, ans ce cas Tanimal nous avertit de différer cette leçon & de la donner modérément , car elle fatigue extrêmement Te train de derrière.

En eflet , lorfqUe le cheval travaille fur le droit , chacun de fes membres parcourt à-peu-près la même étendue de terrein a tous les pas ;^il fe charge de la maife & la rejette de manière à être foulage i promptement, & Tes efforts font partagés. Mais dans les leçons fur le cercle la croupe en dehors, le derrière , qui a plus de terrein à embrafier que le devant , eft chargé plus longtenrps fi l’animal eff bien placé, & la jambe qui travaille le plus a déplus Sranas efforts à faire , & eft plus longtemps hor^ e fon aplomb : car plus une jambe efl éloignée de fa voifine , plus elle eft fatiguée par l’exteniion des jnufcles & des ligaments capfulaires, & par fçffort des mufdes addudeurs dans Taâion de fe rapprocher de r^utre ; celle- ci même fouffre , parce qu’elle porte le poids bien plus longtemps. Ainfi y moins M A N

on donne d’éeartement aux d :ux jambes de devMi ou de derrière , plus on les menace , & phis on tient le cheval d’aplomb ; mais aulii, enles^loî* gnant Tune de l’autre, on développe davantage lar* ticulation & les mufcles qui la meuvent. Ceft à l’écuyer intelligent à régler fa leçon fur la nature de l’animal qu’if drefie. Onne fauroitlui donner de règles cenaines fur cela. * De r Epaule renverfée , fur la ligne oblique* La leçon du pli renverfé conduit à celle-ci & en eft le principe* Prenons donc le cheval allant i droite & plié à gauche. Au lieu de le faire cheminer avec la jambe qui eft la plus pies du centre du manège , laifiez-la fe mollir , & (entez davantage celle qui lui eft oppofée , & qui eft devenue par-là celle cie dedans , puifau’elle donne le pli. Enlevez les deux rèhes , en élargifiant de celle de dehors , & pouiTez le cheval de côté avec h jambe de dedans» Toutes ces aides bien enfemble feront données dans le même temps , fans dureté , fans à-coups & fans prefter le cheval ; car il faut que l’animal, avant que de fe décider , ait le temps de fe rafieoir & de fe mettre en force. La main doit travailler plus que les jambes , mais fans arrêter le cheval. Toutes ces opérations étant bien exécutées , oa fentira que le cheval marque un demi arrêt en fe grandiftant , qu’il s’arrondit , qu’il pafi !e la jambe de dedans de devant fur celle de dehors , & va la placer du côté du centre du manège. Enfuite celle de dedans de derrière en fait autant. Les épaules font bien plus éloignées que les hanches , du mur qu’on Quitte ; & fi on contiauoit ainfi , on formeroit une fuite de pas obliques , d’un mur à l’autre. Dans cette leçon ^ on obferve de poufter le che^ val de côté ; car fans cela il ne chevaleroit pas. Oa le met bien dans fon aplomb , afin qu’il ne fe culbute pas de côté ; & on ne donne pas. un pli exceffif au col pour ne point trop gêner i’aâion de la jambe de dedans.. Lk colonne vertébrale fe plie & s’arrondit pour la jambe de dedans de l’homme , 8i presque fans le fecours de la rêne , pour peu que l’ani* mal ait été exercé. Le derrière & le devant doivent s’accompagner i chaque pas » afin de former la li ; gne oblique*

De rEpnute renvtrpe , fur le cercfe. *^^ Si, après avoir accoutumé le cheval ï la leçoif précédente , on vent la donner fur le cercle, oir arrêtera un peu la main en ^enlevant & en élargiffant de la rêne de dehors : alors le cheval fe fixera davantage fur les hanches ; & comme dans cet inftant on donnera un temps de jambe de dedans pour augmenter le pli & potmer de côté, les épaules dé^ crirx>nt une portion de cercle autour des hanches ! En continuant on formera le cercle. On aura Uittention de toiijours élargir en ente* Vant, afin d’ailujettir les hanchts, fans quoi éllei oublieroienc leur principale fonâion, &lechevai M A N rraljieroît la jambe àc dehors de devant , an lieu de Tenleyer pour la faire marcher.

Dans cette leçon , comme les jambes de derrière font plas occupées à porter qu*ik embrafler du terrein » elles ne font pas trè$*fatî£uèes ; auffi leurs articulations ne s^affouplifTent-elTes pas. Les épaules au contraire travaillent plus ; mais comme elles doivent être bien enlevées , elles ont plus de facilité à agir.

Cette leçon , comme oale voit, efi moins ruineufe pour le cheval que la précédente ; & elle gagne plus les épaules, puifou’elles ont plus de mouvements à faire. Cefl auffi, à mon gré, une des meilleures de Téqnirarion , & celle qui rend le cheval le plus maniable en tous fens ; car sHl la cennoit bien y on pourra le mener de tous côtés fans aucune difficulté. On peut la donner au pas , an trot & au galop , fans miner les jarreis , pourvu qu’on s’y entende. Il n’en eft pas ainfi des autres. Jufqu’au moment où )’ai parlé de plier le cheval pour lui procurer la première foupleAe, mon travail étoit préparatoire , & devoit le difpofer à des leçons plus régulières , plus pénibles , & auffi plus propres à lui donner lextréme foupleife & le fini qui contribuent aux belles aflions. Jufques-là j’a* vois fuivi la nature avec attention, faifant luc- . céder les leçons les unes aux autres , félon qu’elle me les indiquoit, & chaque leçon fervantde bafe à celle qui la fui voit. Le cheval faifoit ainfi tous les jours de nouveaux progrès fans fe fatieuer. J’ai fuivi la même méthode à melure que mon manège eft devenu plus favant & plus difficile ; car la leçon du pli eft le principe de toutes les autres. Lorfque le cheval la connoit bien , il peut paiFer fucceffivement aux fuivantes , & par-là on le conduit infenfiblemem à- toutes celles dont l’objet eft de mouvoir l’épaule de dedans fur celle de dehors : but eftentiel des leçons de la troifiéme claiTe. Auffi avons -nous principalement fait agir cette épaule ^dans toutes les portions que peut prendre le cheval.

Ces leçons ont une grande reflemblance « foit pour les aides à employer , foit pour les aâions du cheval. S*il les exécute bien toutes aux deux mains, il a acquis une grande fouplefte » & on eft alors maître des parties de dedans.

Mais il refte encore à feire agir celles de dehors fur celles de dedans, ce qui eft plus difficile[ : & nous avons dû commencer par les chofes les plus fimples» 4l’auraqt plus que les leçons que nous venons de décrire , fervent* de bafe à celles que nous allons expofer.

Comme les premiers éléments nous ont conduits aux travaux dont nous avons dè)a parlé, je me fuis fait une loi de menre dans cet ouvrage uo ordre conforme à celui que b nature exige de quiconque veut la conduire à une plus haute pertec* tion en fuivam Us indications qu’elle lui donne* C eft ainfi que doit faire Técuyer , & ne pas entre- ^rçodre légèrement. uoç leçoi) quelconque, fans M A N 149

xvoîr obtemi préalablement les développements eiïentiels qui peuvent la faciliter. D’après ce principe , nous continuerons de faire fticcéder les leçons , les unes aux autres , dans lor* : dre le plus propre à foulager l’animal en l’inftruifaut. L’expérience fera voir que je ne précipite rien, & que par l’arrangement de met travaux | accélère les progrès , & même aue je m’affiire du fuccès. Cependant je ne blâme la méthode de perfonne , & je m’interdis toute critique : chacun a fa manière de voin

De tachèvtmêttt élu ChcvaL

Dans les leççns précédentes, la jambe de dedans du cheval a paiTé fur celle de dehors , & lepaule de dedans étoit* plus enlevée & plus portée en avant : l’épaule , la jambe & tout le côté de dehors étoient retenus & arrêtés. Il s’agit aâuellement de conferver i la partie de dedans Ton pli , fon arron«  diiïement , & de faire paffisr la jambe de dehors par*deffiis celle de dedans.

Acheminons le cbeval-à ce nouveau travail , en commençant par les aâions les plus faciles « fuivant la méthode que nous nous fommes prefcrite. Du Changement de main (Tune pifle» Le changement de main eft l’aâion par laquelle le cheval fe déplie & fe déplace d’un coté , afin de fe plier & de fe placer de l’autre. Pour produire cette aâion dans le manège, on quitte le mur où on eft, pour aller gagner le mur oppo(é & travailler à l’autre main. Le chemin décrit par le cheval ejft une ligne oblique.

Le cheval étant , le long du mur , bien plié & bien placé , à l’inflant deftinéà le lui faire quitter, on enlève les deux rênes, & on porte la main en dedans : par-là, le cheval eft fixé fur les hanches, il fe grandit , & porte les deux épaules en dedans , en les éloignant du mur. On contient fon pli avec la jambe de dedans ; & celle de dehors venant k l’aider , l’animal parcourt d’une pifte une ligne oblique , les hanches fuivant les épaules. Le cheval marchant ainfi , avance l’épaule de de* hors plus que celle de dedans , qui fe trouve par-là phis retentie & plus gênée. Le principal point d’appui eft la jambe de derrière de dedans : le reflbrt qui poufte & agit le plus , eft le jarret de dehors. Le jarret de dedans ntigue davantage . quoiqu’il n’ait • pas la peine de reietter la mafle nir l’autre ; mais comme il la porte toujours , la compreffiod continue lui eft fenfible.

Quelques pas avant que d’arriver à l’antre mur ; on travaille à chaneer le pli & les aides qui le donnoient. Pour cela il s’agit de fentlr la rêne de de* hors en relâchant celle de dedans. Le pli diminue, & change par ce moyen. On le décide par une prçG fioa de Ta jambe devenue de dedans , & par reole"> ver de la rêne devenue de dehors ; puis, avec les deux jambes approchées à l’inftant où on arrive au mnr^ on remet le cheval en avant.

Par cette leçon, on voit, que je déploie Tépaule iro . M A N • de dehors , qui , dans les leçons de If Iir clafle avoir toujours été retenue & reculée par la manière dont je pUots le cheval , & dont je faifois failhr Ion épaule de dedans. J’habitue ainfi l’animal a une action nouvelle, principe du travail de deux piites, & objet des leçons de cette IV clafle. ; Cette leçon-ci eft fort douce, & il ny a point de cheval , plié & un peu arrondi, qui ne Texecute facilement, ^ , . >. . .m • a jx-

Il n’en eft pas ainfi de la fuivante ; s il n eft déjà «agné dans les épaules , il Te défendra : mais on préviendra fes caprices avec Tatiention de ne la donner qu’après avoir obtenu de lui une entière obeifûince aux leçons de la troifième claffe , & en ne lui demandant que ce que la nature lui permet de feirc , &. ce que l art lui a appris par gradation. Des Ckangemnts de mains àt deux pifits. Je commencerai par avertir que les aides dont je viens de me fervir, ne font pas celles que j emploie lorfque le cheval a acquis toute la fouplefle & toute rintelligence que je defire : mais elles étoient les plus propres à IV conduire. Ceft pourquoi ie diûingue’le cheval mené de deux piftes pour U ïambe de dehors , & le cheval qui s’y porte foutenu de la jambe de dedans. Je confeille la première ’ manière pour commencer : avec Tautre , on finira, on ajuftera & on perfeftionncra le cheval. Pour aller de deux piftes ♦ il faut que le cheval i>1ié , porte la jambe de dehors un peu en avant de ’autre, en croifant plus ou moins par <leflîis ; & Îue la même chofc s’exécutant dans le train de erriére , celui-ci foit détaché du mur en mêmetemps que le devant, & l’accompaene toujours fans quitter la difpofition première qu on lui a donnée. Voici mes opérations pour la jambe de debors.

Chaupmnt dt main de deux piftes pour la jambe de dehors.

le marque en demi*temp$ d’arrêt ; ]t détermine ks épaules en dedans j en enlevant la main , & en détachant & fentant la rêne de dedans « & je place le cheval dans l’attitude de l’épaule en dedans. Je le contiens avec U jambe de dedans qui garde le pU : puis je laifle tomber pins ou moins fort ma jambe de dehors , qui force la croupe du cheval i aller en dedans. Rendons compte des motifs de ces opérations.

Si répaule de dehors n^dl enlevée & avancée , la jambe de ce ràté né pourra chevaler : c’eft la raifon de l’enlever des deux répes. Si Tépaule de dedans , qui concourt au pli » & qui par cette difpofition tend à avancer, n’eft retardée , elle s’oopofera k la marehe de la jambe de dehors ; cVft ce qui oblige de fentir la rêne He dedans. Comme tout le ^oids fe porte fur la jambe de derrière de dedant , fans l’aâion de ma jambe de dedans elle per droit fon reflbrt , & fans une forte preffion de ]>ide de «u jambe oppofée , Us reins ne s’arroiroiroient M A N

point, & la croupe n’iroit pas eh dedans, parce que l’animal n’a pas encore Vidée de ce travaîL Les premiers jours il refufe d*obéir à la jambe de dehors ; il eft bon de lui faire fentir l’éperon afia aifil ctaigne cette jambe, & en même temps «a nxe fon pli , en aH’urant & en détachant la rêne qui le donne. On répétera’ces aides jufqu’à ce que le cheval s’arrondifle volontiers. Alors il ne r^îTtera plus à la jambe , & il la prendra bien. On doit alonger ces premiers changements de main , afin qu’il s’accoutume à les faire bien ea avant & fans fe tenir ; d’ailleurs cela le foulage. Il eft à propos que la jambe de dehors chevale cornplettement , afin de faciliter cette aâion ; ainfi , oa donnera au cheval tout le temps d’agir (ans le prefler.

Ceft ainfi que je prépare le cheval. Je conviens

![ue ces opérations ne le mettent pas dans tin parait 

aplomb ; car pour qu’il chevale, je fuis obligé de lui donner un très-grand pli avec ma rêne de dedans , &. de contenir les hanches avec la jambs de dehors , ce qui le met les deux bouts dedans. Mais il n’y a pas diantre moyen de réuffir & de Tacheminer à un travail plus parfait. Le cheval , il eft vrai , s’écrafe fur les ]ambes de dedans ; mais il arrondit la colonne vertébrale & dénoue Tépaule de dehors. Ceft à moi à ne le pas tenir trop longtemps à une leçon défeâueufe , qui n^eft utile que pour un temps.

Chargement d^ main de deux piftes pour lajamhi de dedans.

Ceft ici une autre combinaifon d^aides, & d’au^ très réfultats dans les aâions du cheval. L’animal. ira de deux piftes fans chevaler , en po«’ fant le pied de dehors un peu en avant , & vis- a vis de celui de dedans ; & Tépaule de ce côté fera déployée, autant qu’il fe pourra, afin que tout mar* che enfemble.

Pour y parvenir , après avoir redreffé & enlevé le devant avec les deux rênes , je fens un peu celle de dehors ; je chafle de la jambe de dedans , & je laifle tomber l’autre très-doucement Ma rêne de dedans n’a que très-peu d*aâion , & elle ne fertque pour l’enlever du devant ; à moins que le pli ne fe perde , ou ne diminue trop. Mes aides dominantes font ta rêne de dehors , qui arrête ce côté & fixe fa mafle fur la jambe de dehors ; & ma jambe de de* dans , qui plie & enlève l’épaule & accélère Tac* tion de la jambe du dieval par la contraâion dea mufcles abdominaux, qui , étant touchés , fe cony traâent toujours. Il ne faut pas croire que la rêne de deherfineiie en dedans ; ce n’c^ pas fa fonâion : mais les deux épaules étant déterminées à %^y por» ter , cette, rêne ne fiaiit. qne rmatder la «iari :he de l’épaule de dehors. Cela éttant fait , la craint» qoe lo cheval aura de l’épecon de dedans Ttogageia i y porter les hanches , amis fans fe fetter fur U jarret de dedans » parce çiue ce jarret , dont l’aâioo efl augm^ptée |iar ma jaiphe de ce câfcé » jie rcik pa^ M A N ^ longtemps uns ïe mouvoir , & îl te (ait en flnrïift. D ailleurs avec le foin de poner toujours la main ^ù Ton va , on fait devancer les épaules. On diminue auffi cet arrondliTement total qui mettoit les deux bouts dedans » & le cheval m dans un vérîtable équilibre mobile en cous fens : preuve qu*aucun membre n^eft exceffivement chargé. Dans ces leçons , c*eft la ^ambe de dedans qui t’élargit » & qui par conséquent fait une aâion Su’elle n*avoit pas exécutée jufqu^à préfent. Ceft onc encore un mouvement naturel que nous perfeâionnons.

Rien n*eAplus propre que cette leçon à bien faire connoitrè les jambes à un cheval ; carTaâionde celle de dedans, qui ne doit pas le laiiïer en repos qu*il ne fafle bien cheminer tout ce côté , redouble fon attention « & augmente fes reflbns. Tout che^ val peut l’exécuter » mais plus ou moins bien felon la bonté de fes épaules ; car fi elles font libres, le derrière eu toujours a/Tez boA, Avec le temps il fe placera , & fécondera aiafi le devant. Comme le propre de cette leçon eft de faire cheminer le cheval autant en avant que latéralement , ranimai larigue moins qu*à aller uniquement de côté : ainfi on peut la repéter trés-fouvent, mais fans exiger trop à-la-fois. S’il parvient à la bien exécuter, on pourra alors lui faire fuir les talons dun mur à l’autre.

Du Travail d< cUHun Talon fur tautru Dans la leçon précédente , le cheval » en allant de côté, gagnoit au terrein en avant , ce qui donnoit à fes épaules une efpéce de déploiement , en même temps les jarrets étoient moins de temps dans l’état de âexjon , & tout le reflbrt étoit moins longtemps comprimé de fuite. Ici il eft tenu plus ftriâement fur les hanches : dans la détente du reiTon , il ne poufle pas la mafle fi en avant , elle retombe dans le même endroit ; & les épaules , après avoir pris la pofition conforme à la direflion C|u’on prétend leur donner, n’en changent pas, jufqu’à ce qu’on ceffe le travail. Voici comme j’opère.

Après avoir mis le cheval très droit, je le plie comme à l’ordinaire : je marque un demi-arrêt ; je porte avec les deux rênes les épaules un peu en dedans , afin qu’elles marchent les premières , puis en animant Te cheval , je laifle tomber mes deux jambes comme dans la leçon fuîvante, avec cette différence que leur ufage principal eft de maintenir l’animal dans fon attitude , car elles ne doivent point accélérer fa marche , puifque l’effet de la main eft fur tout dcrejetterla mafle furie derrière , en arrêtant le devant , & en lui prefcrivant la route qu’il doit fuivre. Le premier temps étant bien fait , touts les autres pas fuccèdent aifément avec les mêmes opérations.

Si 1 homme ne confêrve pas la plus grande régularité, Taplomb le plus parfait & le fouticn le plus égal dans fa pofition, il rendra le cheval incenain M A N ïa

& înexaft dans fon travail. Le cavalier bien maître de fon propre équilibre , ménagera la preflion dô fes cuillès , car iouveni elles agifient trop , & pai> là , portent trop en avant ; ils enfuit que l’animal ne peut pas saiieoîr comme il convient pour cette leçon , qui exige de fa part an équilibre parfait ^ lequel eu perpétué par rexécution du cavalier 6e par le mouvement des jambes du cheval , qui s’écartent peu & font très-voifines de leur poinrd’in* nixion : ce qui fuppofe delà part une grande fou-* plefle , & de la part de l’homme une difpofition , dont l’objet foit de foulager l’animal par une jufte répartition de la mafie fur fes appuis. Il le maintient dans cette jufteffe,par un léger anouchement de fes jambes, qui ne font que diriger & foutenir. Souvent la volonté du cheval eft fi grande , qu’il fe porte trop de côté & trop vite : alors notrç jambe de dedans acquiert une deftination que nous ne lui connoiffions pas ; elle arrête le cheval, en la lui fai*fam fentir ferme. 11 trouve alors une force qui ar-’ rêre fon ardeur, il fe calme, fe rejîlace, & fe laifile guider au gré du cavalier. S’il vient à pouiTer les hanches en dedans , & à les fiaiire marcner les premières , Taide de la jambe de dedans l’arrête ; & fi en même temps on porte les deux rênes en dedans, on y conduit les épaules, & l’animal eft droit autant qu’il fe peut.

Ce travail doit fe £iire de bonne volonté de !» part di) cheval : s’il faut le forcer, en ne réuftir» pas.

Si je veux reporter le cheval fur l’antre talon ^ voici mon procédé. Etant à Tautre main , je le porre en avant deux pas avec ma jambe de dedans qui arrête fon allure de côté ; en même temps je l^e redrefle dans mes deux rênes, jedéfais fon pli, je le replie à l’autre main , & , en portant les deux rênes en dedans, je le fais cheminer conune s’il commençoit la leçon. ’

Ceft un bon moyen pour l’accoutumer à être attentif, que de varier le lieu de ce travail , de l’ar^ réter , de le reprendre, de le changer de main dans touts les endroits du manège , afin ^léviter toute routine» S’il en contraAe , il ne travaille plus que pour lui , & il oublie les ordres de fon maître. Ceft une règle gêné ta^e, que pour changer l’é^ tat de la leçon qu’on donne aâueltemem au cfae* val , il eft néceœtire de le redrefter , pour lu^ donirer une autre difpofition. En effet , il eft oblige d’arranger fes membres relativèmesirau travail ^li’ii exécute : tel ordre convient alors , qui s’oppoiêroir à une opération contraire. Pour l’y conduire, & ihême lui faciliter quelque leçon que ce foit, il convient de le mettre dans la fituation d’où elles dérivent toutes : cette pofition eft d’être droit d’é» paule & de hanches ; alors on donne au cheval tel pli qu’on defire , & on le manie avec facilité. Il eft expédient de changer fouvent la leçon au cheval , de le faire paffer d’un travail à un autre fans le laiffer s’accoutumer à un genre d’exercice i il s’y endort & perd fon attention.

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M AN DclatiteaumxfC

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" Après cette leçon , nous faifons paffer le cheval à une autre plus Ariâc & plus pénible. Au lieu de le porter de côté, d’un mur à l’autre , fans captiver fa marclie en avant autrement que par la main de la bride , ici il trouve l’impénétrable réfiftance 4’un mur. A cela prés les opérations ont le même rapport que ci-deflus , feulement les jambes font plus d’effçt que la main > par la raifon uinple que le mur engage plutôt le cheval à reculer qu’à avancer. Le but de cet exercice eft d’obliger le cheval à s’afleoir de lui-même & fans le fecours du mors. Bien des écuyers défapprouvent cette leçon : je crois qu’elle peut être utile dans bien des cas , & qu’en l’employant avec difcrétion , il peut en refulter beaucoup d’utilité ; mais il faut une* grande prudence*

La leçon fe donne d’une extrémité du mur à Vautre , par les mêmes moyens ; & alors on redreffe le cheval , & on le met ï l’autre main , coqime dans le travail précédent»

Si on veut paffer le coin, & remettre le cheval fur l’autre mur , voici comme on s’y prendra. On contient les hanches de droite 8c de gauche , ^ar l’approche des deux jambes ; puis en enlevaiit

  • ps deux rêpes , &en les portant en dedans, on fait

décrire au ;c épaules une portion de cerde plus grande que celle des hanches. En trois ou quatre pas au plus , on a paffé le coin , & on fe trouve à un autre mur.

On doit éviter , en paffant le coin , que le cheval ne s’accule, au lieu de fe porter en avant : U ipain légère & douce y remédiera. S’il vient à laiffer échapper Tes hanches , on les contiendra avec la jambe de dehors : mais il vaut mieux prendre toutes les précautions pour les maintenir, que de fe voir réduira cet expédient.

Il faut dans cette leçon fe foutenir fQirmême, o ; çonferver foigneufement la bonne pofition ; car^ fi on perd le centre de gravité du cheval , on arrête fa belle exécimon. Il eft contraire au bel cnfemble , dejetterlesfeffesendehors : la règle générale en ^out , eft de fe placer de n^anière que la colonne Vprtébrale foft d’aplomb f)ir celle de l’animal^ P.c la croupi 4U mur^

Quelques écuyers préfèrent la leçon de la croupe au mur à celle que nous venons de décrire , parce quelechevalmanoeuvre parles aides de l’homme , & qu’il n’etl pas contenu par le mur : cela eft vrai j mais cet avantage eft également procuré par la le-S

d’un mur à l’autre. Celle dont il s’agit n’en 

ffère que par le paffage du coin , que je fais ainfi. Arrivé à Tendroit où je veux le prendre, j’enr lève la main pour affurcr le devant , & le porter fur les hanches ; alors je les pouffe en dedans , de forte qu’elles décrivent une portion de cercle plus grande (jui ? celle desépaulçs, dont je dimipuç Iç M A IC

pu , & que jeVallentis par l’effet de la itiaîd : ’^s Jm cmitinue ma leçon.

X)n a foin de tenir le devant comme fufpendu , afin qu’il ne devienne pas le pivot autour duquel tourne la croupe.

Nous avons en vue , dans nos précédents travaux , de perfeâionner , par une habitude artifi^ cielle, les mouvements dont la nature a doué le cheval. Nous defirions les développer , les rendre complets , & les approprier aux (ervices que nous attendons de cet aniùial. Notre projet eft-il rempli } notre fpéculation & nos fuccés font-ils d’acr cord ? Pour en juger , confrontons les mouvements de la nature encore brute , avec ceux que nous ont procurés les leçons du manège.

Chacune de celles que nous donnions à l’animal avoit pour objet principal Taffoupliffement d’un membre. Nous avons d abord placé l’animal fur fes jambes •, conformément au méchanifme de (ts ac«  tions naturelles : nous avons en fuite donné à fon col , par le moyen du pli , à fes jambes de devant & de derrière , ainfx qu’a fa colonne vertébrale » toutes les flexions & les mouvements indiqués par la nature , & que le fecours de Tanatomie nous a fait connoitre. Nous avons varié les attitudes du cheval , afin de l’obliger à varier fes aâioqs ; & par-là il nous a été poi&ble de les perfeâionner toutes. Nos moyens Ôc nos opérations ont été les plus fimples & les plus relatifs aux fenfations du cheval , ainfi qu’à la conformarion de fon fquelette«  Jamais nous n’avons voulu produire des effets f^ar hafard : le raifonnement nous a conduits ; & noua avons exigé de l’animai une obéiffance telle que fa nature le permettoit.

Nous n’avons prefcrit aucun terme pour obtenir de lui cette obéiiiance. Prétendre le dreffer en peu de temps ; fixer une époque pour donner une le^ çon , ik paffer fuccefBvement par touts les degrés ; efpérer amener touts les chevaux au même point 2 c’eft ignorer l’art & la nature. Il eft difficile de par-r venir à bien finir un cheval d’un bon naturel , â moins de deux ans d’un travail fage & réfléchi ; fouvent même ce temps ne fufSt pas. Cependant on peut tirer du fervice de l’animal , fans qu’il ait acquis toutes les perfeéKons de Tare. Mais on ner doit pas regarder comme dreffé celui qui n’a d’autre avantage que d’être affoupli par les ufages journaliers , quoiaqe fon utilité foit plus réelle. Un cheval bien «ni, bien juftè, & brillant dans fes mouvements , prouve l’art du cavalier , 8c la facilité qu’il a à trouver des reffources dans Tanimal. Xfis ménagements & la modération de l’écuyer dans fon travail, font plus propres à accélérer les progrès du cheval que des leçons longues & fouvent répétées. La douceur & la patience déterminent mieux cet animal à obéir que les coups & le$ procédés violents. L’expérience engage l’homme à fe fervir de la voie de la perfuifion : il femble que le cheval fe rende volontiers aux bons^raiteipentSt Çc qu’ils é|endçpt fon intelligencç, M AN -^ ’ OV MAHiOE. ( Thikoux)

La furface d*iiji maséee préfente un quarré long , entoaré d*im mur» & formanr quatre angles droits , qu*OQ nomme les eoîns. Ainfi , pour afleotr un man&e j-éguiîer , il faut en tracer la largeur lur la moitié de fa longueur. On nomme Izpifte gggggg le chemin que les chevaux frayent le long damur. Vers Tun des bouts, & quelquefois aux deux extrémités . du manège » on trouve deux piliers hhhh y hauts de fix pieds, efpacés de cinq, & plantés au milieu de la portion du terrein qu*ils ■occupent, afin de ne pas gêner la manœuvre qui s*exécute fur la pifte. C)omme le chef de Facadémie fe tient ordinairement aux piliers, on a foin dy Aifpendre le fouet d’nfage au manéee ^ diftingué par le mot chan^rière » dont il a feulle droit de, fe fervir i î. L’utilité des piliers ne fe borne pas Ik marquer la place de Teaiyer , & à foutenir la chambrière » leur véritable deftination eft de recevoir un cheval dreffé k fauter , qui en retient le noin de fauteur dans les piliers, fur lequel on éprouve la tenue perfeâionnée par la grande ha* bitude du trot. Pour ne rien omettre de ce qui entre dans la conflruâion d*un manège, il nous refte à décrire la levée A Ac , qui eft un eÂ)ace quelconque réfervé en’dehers des limites de la camère, Dii les acadéfflifles , lorfqu’ils font montés à cheval , viennent attendre Tinflant de commencer leur leçon , & d^ ils peuvent examiner tout ce qui fe psme dans le manège*

Cçmminî on y reçoit la Leçon»

CeA récuyer qui nomme le cheval qu’on doit monter 9 car les chevaux de manège ont chacun leur nom* Alors un palefrenier va chercher ce cheval défigné, qu*il amène jufqu’à la porte do la levée i, en le tenant d’une main & une courroie -d*étrier de l’autre. Si les felles à piquer , qui fervent au manège y font dénuées d^étriers, en revanche elles ont un pommeau oit le palefrenier accroche l’étrier poiKcheffiflifls qu’il apporte, & qu^ljie remporte qu’aprâ qu’on eA totaUement arrangé fur le cheval. Enfuite on vient prendre place dans la levée. Pendant nue le nouvel élève attend l’ordre d’entrer au manège , il ne tient qu’à lui d’employer utilement l’inaâion ou il eft contraint de reâer , puifqu’attentif àla leçon dont il eft témoin , il fe met en état de tirer tout le parti poâible de celle qu’il s’apprête à recevoir. Sans cette précaution , étonné de la rapidité d’une allure avec laquelle il li’eft pas encore familiarifé ; occupé , d ailleurs , du foin de conferver la juftefle de fa pofition , il pourroit comprendre auez difficilement certaines expreffions confacrées par Tufage , & , dans Tincertitude, béfiter à futvre les confeils qui lui fe» rotent adreflés en langage d’équitaiion. Au lieu qu’ayant une entière connoiflance de la forme ordinaire an canevas d’une leçon , il fait d’abord qp’iin écolier monte fucceffivement trois chevaux » E^uitaùon , Efcrime & Danfe.

M A N IJ3

fur chacun defquels il fait deux temps de travail , appelles reprîfes , parce qu’ils font (eparés par ua intervalle ; qu’ainfi la totalité d’une leçon comporte fix reprifes exécutées fur trois chevaux diffé^ rents. Il fait enfuite que chaque reprife eft coupée par deux changements de main, enforte qu*entamée de gauche à droite, après la première divifion elle fe continue de droite à gauche , jufqu’à ce que le fécond changement de main oblige ii la finir telle Îp’elle a été commencée. Il fait enfin que , nonçnlement le dehors eft le côté de la pifte qui r^no le long du mur, &, conièquemment , le dedans celui qui borde le manège, mais encore que cettea dénomination pafle alternativement à toutes leu parties du cavalier & du cheval : c’eft-à-dire , qu’ao commencement dé la reprife , où Ton fuit la pifts de gauche à droite , le dehors eft i gauche ; qu’aprèà Je premier changement de main, le dehors pafte ; droite, puifqu’on chemine de droite i gauche’ finalement qu’à h fuite du Second changement " toutes chofes étant remtfes dans leur ordre pri mitif , le dehors fe retrouve à gauche & le dedan^ à droite.

Cette digreftîon finie en même temps que la mencer fa leçon. En coniéquence , ce dernier raffemble fon cheval , & le porte en avant pour ouvrir la première reprife qu’il entame, ainfi qu*il eft d’ulage^ en fuivanc la pifte de gauche à droite. Comment onfalue.

Chaoue fois qu’on commence une reprife , on a pour habitude de faluer l’écuyer. Outre la défé^ rence aui lui eft due« cette coutume honnête ap ? prend à faluer avec erace & fuivant les règles do réquitation. A pied , c’eft avec la main gaucho qu on ôte fon chapeau ; mais le cavalier fe fert do la main droite , attendu que la gauche^ remplie par les rênes de la bride, (e trouve chargée du foin de diriger le cheval. Ainfi , lorfqu’on pafte devant celui oui tient la chambrière , on abandonne le bri* don placé dans la main droite , & on élève le bras qu’on arrondit, en ployant fucceflîvement les jointures du coude & du poignet , jufqu’à/ce que la main foit parvenue à la hauteur du chapeau. Tant i que cette préparation fubfifte , il faut kifier la tète immobile , dans l’appréhenfion qu’on ne la foupçonne de venir au-devant de la main. Après avoir enlevé le chapeau , on déploie moëUeufement le bras , en obfervant, cette fois, de fiiire jouer la jointure du poignet avant celle du coude , & on defcend la main qui apporte le bouton du diapeau direâement fur la cuifi^e , afin «que le fond foit tourné du côté des épaules du cheval , 8c que la ’ forme regarde les hanches. La méthode enfeignée pour faluer ne doit paroitre minntieufe dans fes détails , qu^autant qu’on ne fait pas attention à la gaule qui eft reftée dans la main droite. Mais fi o% ,

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M A N réfléchit que.le cheval n’apperçoît jamais l’Snftmment de fa correâion, lans chercher à le fuir, alors on découvre la néceffité de ces prétendues bagatelles «qui tendent toutes , & à lui dérober un fpeâacle auflî défagréable » & fur-tout à éviter les l^ouvements défordonnés que l’attouchement in* volontaire de la gaule pourroit lui occafionner. £n «fFet, lorfqu*on la fuit dans fa route, depuis Tiriftant où la main droite lâche le bridon , jufqu à celui où elle apporte le bouton du chapeau fur la cuiffe » on voit la gaule , toujours en oppofition avec le pouce de ceite main , s’éloigner d’abord infenfiblenent du cheval , à mefure que le bras s’élève pour s’approcher de la tète du cavalier, & paiTer enfuite au deffus delacroupe, au moyen de fa direâion horifontale au pouce, que le cavalier ramène pour lors fur fa cuifle : eofone que la rondeur de cette partie forme une élévation qui empêche nécefTairement la gaule de toucher , foit à la hanche, foità la croupe du cheval.

Ce n’eft pas feulement dans le choix de la main , avec laquelle on ôte-le chapeau , que la façon de faluer d’un homme à pied diffère de celle ufnte par le même homme à cheval. Le piéton ne s’en tient Îias à fe découvrir , il baifTe par gradation la téie & e corps Mais le cavalier , qui ne doit connoître aucun prétexte pour déranger la perpendiculaire du fian, n’incline pas même la réte qn il fe conrente de tourner pour regarder celui qu’il falue. Auflîtôt qu’<Hi cfl totalement paiTé-, on replace la tête direâeà ce’le du cheval , afin de fe conformer au précepte qui enjoint de regarder encre fes oreilles la pifte qu on veut lui faire fuivre : puis on relève le bras , & on remet le chapeau , fans omettre aucune des précautions prifes pour Tôrcr. Enfin on redefcend le bras pour reprendre le bridon. Quoique , dans leurs recherches , les inventeurs du bridon aient moins confidéré l’aplomb du cavalier que celui du cheval , cependant les élèves , en attendant qu’ils {.’.bent 1 employer à ce dernier ufage , doivent continuera fe fervir du bridoji, afin de placer , à la même hauteur , les deux mains également occupées , & pour que les deux épaules , maintenties direéles à la ligne qu*on décrit , confolidént la juftcfle de la pofition , en confervant le haut du _ corps perpendiculairement affis fur le milieu du corps.

Prendre un coin qui ft pri fente à gauche* Dès qu’on s’aflujettit à fuivre exaâement le plan d’un manège , on contraâe auffitôt l’obligation tacite de faire pafler le cheval dans les quatre angles qui bornent la carrière : convention apparemment ignorée de touts les commençants , car. ils arrondifTent à tel point l’angle droit qui forme chaque coin , qu ils on font un angle obtus. Mais , comme l’élève diroit avec raifon qu’il ne peut foufcrire un ’engagement dont il ne connoit pas l’étendue , on va lui détailler les circonflances qui accompagnent i’cvolutioa ordinairement appellée prendre un coin, ’M A N

& lut démontrer qu’elle cenfi/le à faire entrer le cheval dans chaque angle , & à l’en/aire fortir : Or , pour qu’un cheval entre régulièrement dans un coin , il faut que fa jambe de devant du dedans s^a-» vance la première dans l’angle , fur la pointe ditquel fe pofe enfuite fa jambede derrière du dehors ^ fit, pour qu’il en fortes, il faut que ce foit par le chevaler de la jambe de devant du dehors , fuivi du port tranfverfal de la jambe de derrière du dedans* Avant que de fe mettre en devoir de difpofer les deux bipèdes du cheval , conformément aux conditions qu’on vient de prefcrire , on doit fe rappeller que les reprifes entamées de gauche à droite o£^ irent , pendant toute la première main le mur k gauche , ainfi que les coins à prendre ; enforte que non-feulement le dehors repréfente le côté gauche , & le dedans prend la place du côté droit , mais encore que les numéros 2 & 4 déiignent actuellement les jambes de devant & de derrière dit dehors , tandis que celles du dedans font remplacées^ par les numéros i & 3. Il n’eft pas moins intéreffant, cerne femble, de faire oDferver la parfaite analogie qui exifte daps l’arransement des jambes d’un cheval qui tourne de gauche à droite , avec la combinaifon des jambes de celui qui prend un coin trouvé à gauche, afia que la méthode précédemment enfeignée pour la première de ces évolutions mène à l’exécution de la féconde. Lors donc qu’on approche du premier coin qu’on rencontre -à gauche, on marque un demi-arrct, en foutenant un peu la main fur le dehors. Quand on juge que I9 chtval cfl prêt à toucher aux dpux lignes qui forment Tangle , on arrondit la main qu’on reporte auffitôt fur le dedans, & qu’on finit par rendre , en augmentant la preflion des jambes égales , l’afliette du milieu du corps un peu plus fentie fur le dedans que fur le dehors. Prévenu , qu’au inoyetr du rapport frappant qui fe remarque entre le, tourner à droite & la prife d’un coin à gauche , ces deux évolutions s’exécutent d’après les mêmes temps de main, rélève ne doit pas être médiocrement furpris de trouver, à préfent, le demi arrêt féparré de rarrondiffement de la main par le fomien de la même main fur le dehors , tandis qu’auparavant, le demi-arrêt précédoit abfolument la main arroiidie. Mais une légère réflexion va faire appercevoif la nécefiîié de cette différence qui tient au local ; En effet , comme le tourner de gauche à dreite , entrepris dans un efpace illimité , aftreint feulement à fixer la jambe i , afin que la jambe 2 puiffe la chevaler avec aifance, le demi-arrêt doit être -alors immédiatement fuivi par rarrondiffement de la main , puifque ce dernier temps , qui détermine le cheval à regarder fur fa droite , Texcite à retenir feulement près de lui la jambe i, au lieu que la prife d’un coin à gauche , voulant que ce foit nommément cette jambe i qui s’avance la première dans Tnngle , on ne doit pas fonger à demander 911 çlieval la fuite du tourner à droite , qu’il n’ait pleinement faiisfait à ce préliminaire. Or il n’y a que le M A N temps de la «laîn foutenuc fur le dehors, avant Tarrondiflement de la même main , qui puifle affurer que le cheval , incliné pour lors fur la jambe 2 , portera la jambe i dans Tangle , afin qu’elle ferve de pivot atr bipède de devant pendant la fortie du coin trouvé à gauche. •

Dans Tappréhenfion que l’élève ne conferve encore quelque doute, on va fuivre avec lui les opérations du cheval qu’on fait paâer dans un coin ouvert à gauche. Auâîtôt le demi-arrét » le cavalier , en foutenant la main fur le dehors , change la direâion des rênes , fans en altérer la valeur : enforte que , reftées au même degré de tenfion , quoique dirigées du dedans fur le dehors, la rêne droite pouffe la colonne de devant qu’attire la rêne gauche. D*après cette difpofition de Tavant-main , cha- 3ue pas du cheval, incliné à gauche , s’entame inîipenfablement avec la jambe i allégée aux dé-Î >ens de la jambe 2, & , conféquemment , indique e port tranfverfal de la jambe 4. Ainfi la main foutenue fur le dehors » fur-tout précédée du demiarrêt y & fecourue par la preffion des jambes égales du cavalier, fuffit pour que le cheval exécute régu-Vièrement Tentrée dans le coin à gauche. Quant aux céfulcats tirés de l’arrondiffement de la main , de ion retour fur le dedans , & de fa defcence , accompagnée de l’affiette portée fur le dedans , qui procurent la fortie du même coin , ils font totalement égaux à ceux reconnus lors du tourner de gauche à droite. C’eft pourquoi le cheval entré dans le coin avec les jambes i & 4 , porte la tête à droite ; enfuite le poids combiné , tant de Tailiette du cavalier 5[ue de la colonne de devant , entièrement revenu ùr la jambe i , facilite le chevaler de la jambe 2 ; enfin la defcente de main , d’accord avec la preHion des jambes égales du cavalier , néceffite le jeu tranfverfal de la jambe 3 , par laquelle le cheval achève la fortie régulière du premier coin qui fe préfente à gauchct

Premier changement de main de gauche à droite. Lorfqu’on a fait plufieurs fois le tour du manège » en fuivant.Ia pifle de gauche adroite, l’écuyer avertit de changer de main , afin de procurer à fes élèves Toccafion de répéter le même exercice de droite à gauche. Ce/nme le changement de main oblige à couper la carrière par le tracer d’une d’a-Sonale , & au moyen de ce qu’ifne ligne ne«devient iagonale qu’autant que , partie d’un angle , elle s’élève à travers le centre pour aller fe perdre dans lan^le oppofé nn/iii , il faut que celui qui pré fide à la leçon, ait foin de ne commander cette évolution qu’au moment où la fortie d’un coin place le cheval fur tfne des deux grandes parallèles : fituation feule convenable au projet qu’on médite, puifqu’alors » au-deflous de la furface qu’il veut parta* ger, le cheval « en quittant le coin , fe trouve pre(^ 3u’en face de celui dans lequel la diagonale doit Ifparoîcre, Après avoir décrit les obligations que 1 le changement de main , pris en général , impofc | M A N is

à l’ccuyer , nous allons prefcrire aux élèves les devoirs qui font relatifs au premier qu*ils vont exé<cuter de gauche à droite.

Si la prife des coins ouverts à gauche s’eft, ternfinée par la méthode du .tourner à droite , à plus forte raifon les mêmes procédés ferviront-ils au premier changement de main , dont la figure re«  préfente un demi - tourner prolongé de gauche à droite. Cette définition admife. , fâchant d’ailleurs qu’une demi-évolution engage à reflreindre de moi^ tié toutes les valeurs qui créent l’évolution entière ^ l’élève doit modifier , & le foutien de la main fur le dehors , & fon arrondiflement , & fon port fur le dedans, qui fuccèdent au demi-arrêt , pour que touts ces enets modérés parviennent au cheval en raifon moyenne» AufTi le cheval, balancé fur le * dehors f répond d’abord à la demi-rondeur de la main, en tôurnantmoins la tête à droite que les yeux : & conféquemment au port 1 mitigé de la main fur le dedans ,*il fe contente de pofer la jambe 2 au-defTus de la jambe i , au lieu du cheva- 1er total qu’il exécutoit conformément au tourner abfolu de gauche à droite. Enfuite % d’après la defcente de main unie à la preffion des jambes égales du cavalier , on voit le cheval détacher fuccemvement, & la jambe ; , & la jambe 1 , & la jambe 4, qui reprennent toutes fur la diagonale le rang tranfverfal qu’elles occupoient fur la pifle. Quoiqu’on ait pofitivement aiTuré , & qu’il foit univerfellement reconnu qu’une diagonale doit for- ’ tir d’un angle pour entrer dans un autre opppfé , l’élève a certainement remarqué , fans en être furpris , la néceflité où on efl ab manège d’éluder la rigueur de cette loi générale. Comment, en effet, pourroit-on tracer, avec autant de régularité, la ligne qui caraélérife le premier changement de main exécuté de gauche à droite ? D’un côté • la fortie du coin , qu’on abandonne à gauche , exige que le cavalier ouirepafTe, au moins de toute la longueur du cheval , le premier angle d’où la diagonate doit tirer fa fource : de l’autre , l’entrée dans le coin , dont il veut prendre pofTeflion à droite , le force à fe ménager une pareille diAance en deçà dn fécond angle qui attend la fin de la diagonale. Voilà l’origine des deux c c qui timbrent chaque grande parallèle 0000. I^’un empêche quel’écuyer, par diflraâion , ordonne a faux l’ouverture du changement de main ; l’antre dirige le point de vue des élèves pour le fermer exaâemenu Prendre un coin qui fe préfente à droite. Pendant qu’on chemine fur la diagonale du pre<«  mier change mem de main, il faut fe refTouvepir que la pifleoù elle conduit apporte une inverfioa. totale dans le plan de la leçon. Au lieu d’avoir le dehors à galoche , comme il efl aâueliement à droite, les jambes i & 3 f e dépouillent du titre de jambes du dedans en faveur de celles 2 & 4 , qui perdent auflîtôt la qualification de jambes du dehors pour en revêtir celles i & 3. A l’aide dun6 ^ Vij

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j,S M AN remarque anffi utile , Télèye n’eft pas platSc entrée dans la nouvelle pifte , qu'il difiK>fe le cheval à prendre le premier coin qui fe préfente i droite. Au moyen de ce que le changement de main aboutit preiquedansunangle, le peu d’intervalle qui {èpzre h clôture de la première évolution d’avec l’ouverture de la féconde , pourroit embarrafler celui qui tarderoit à fe rappeller l’analogie précéd. mmentapperçue entre la prifed’un coin «l’action du tourner. Mais notre élève ne balance pas à foutenir fa main fur le dehors , bien perfuadé que la colonne de devant , répartie pour lors fur la ïambe i , force le cheval a apporter dans le coin la jambe 2 , & néceflairement oe placer tranfverfiilement la jambe 3 fur la crête de Vangle. Enfuite , fidèle obfervateur de la méthode du tournera gauche, il exécute la fortiedu coin ouverte droite avec la cambrure deia main , au’il ramène auffitôt fur le dedans , & termine ces deux opérations par une defcente de main étroitelnent liée à la preffion de fes jambes éjsales. Le cheval , qu*entraine une puiâance irréfinible , après avoir porté la tête à gauche , pafle fa jambe 1 fur fa jambe 2 , & finit h lortie du coin par le jeu tranfverfal de la jambe 4. Je fais qu’il eft d’ufaee , à chaque changement de main 9 de fiiire paflèr Tes rênes dans la main du dehors : je conviens même que c*eft ce paflàge des rênes d’une main dans l’autre qui donne le nom ï l’évolution dont je viens de parler. Mon but» en négligeant cette règle pour les feuls éléments, eft de mettre mes tièves à portée de bien fe confirmer dans les deux évolutions du tourner , de la feule main gauche , avant que de leur confeiller de s’aider de la main du dedans.

Le DottUer,

Il arrive ouelquefois crue l’écuyer invite un de fes élèves à doubler ; c’eft-â’dire qu*il lui confeille de partager la longueur du manèee de façon à ne prendre , dans le quarré long qu offre fa fuperficie , que l’eipace nécefiaire pour décrire un auarré parfait plus ou moins r^ulier. Ainfi le doubler eft compoll de deux faux coins contre deux vrais. Dès Uu’on entend commander cette évolution , il faut le figurer avoir totalement parcouru ta carrière , & opérer, ei» confé^nce, comme à la prife des coins, fuivant la main où on eft , fiins oublier de s’étendre fur le dedans. Quoique le doubler n^ait N été imaginé qu’afin*de garantir les chevaux des atteintes qu’ils pottrroient fe donner ea travaillant trop près les uns des autres , cependant on s’en fert avec avantage pour éprouver )e degré de» forces de celui qui double. En effet, prefque tout» ks chevaux de manège ont une fi grande habitude des diverfes évolutions qi^compofem chaque leçon , qu’ils les exécuteroient volontiers à la voix ,^ enforte que, fans fnjuflice, on peut foupconner les nouveaux élèves d’avoir peu de part , toit à la prife des coins , foit aux changements de main. Mais » la première j^fle du dou&er étant indéterr M AN ^

minée, ainfi oue les deux premiers coins SQifs qui lient cette pifle ordonnée , Se à celle qii^on abali* donne » & à celle qu’on va chercher r c’eft alor9 réellement la feule volonté du cavalier qui fair a[^r le cheval le plus routé. Ou doit fem is combien il eft avantageux de doubler de rempr en* temps, quoique (ans nécefiité , puifiqfue la précifion avec laqneUe on demande cette dernière évolution Air kl preuve de la jufteffe de toutes celles qui la pré^ cèdent. Lorfqu’un élève reçoit une leçon parriau«  lière, il eft le maître de fixer îe point d’où il i^eur partir pour doubler de fou propre mouvement Aulien qu’entre plufieurs- académiftes , travaillanc concurremment fur la même pifte , celui qui mène la file , ou qui la termine , a feul la permiflîon icr doubler fans en être averti : encore hiut-il , qu’ar-* rivé précifément au milieu de la pifte , il fe trouveau centre dun des deux longs côtésr Second CkangiMunê de main de droite à pmch» C’eft auffi l’écuyer qui aimonce le fécond changement de main dont k diagonale , tracée de droite à eauche y^qq q^ ramène l’élève fur la première piue deftinèe à voir commencer & finir chaque re* prife. Nous nous contentons d’indiquer ici la direc* tioi» du .fécond changement de main , afin de rappeller, qu’après la préparation du demi-arrêt , le» temps de main foutenue furie dehors , cambrée & reponée fur le dedans , comme pour le tourner à gauche, doivent êire en raifon proportionnelle au dcmi-tourner repréienutif des deux changp^ ments de main»

Fin d^tatçom

Lorfqu*6n entend prononcer fe mot £•/« , 00 s’apprête à marquer l’arrêt définitif. Pour parve* nir à mettre le cheval en état d’interrompre , fan» effort , VaAlon entretenue depub le commencement de la reprife , on doit avoir foin de le faire paffer , nar degré , du trot au pas , du pas au demiarrêt , 8c du demi-arrêt à l’arrêt total. On recule enfuite un ou deux pas , & on retourne dans la levée pour y attendre l’inftant de commencer la féconde reprife.

Quelqu’appliquê qu’on (iippofe un nouvel élê- . ve , ne peut-on pas imaginer, fans bleffer la délicatcffe, au*il n’a pas encore eu le temps d’apprécier rutilité des deux ouvertures ménagées dans le mur d’appui qui fipare ordinairement la carrière d’avec la levée r r ? En effet , cette dernière , toujours occupée par ceux qui commencent ou finU^ fent une reprife, deviendroit le théâtre d’une confufion inévitable , fims l’ordre exprefl&ment adreffè aux entrants & aux fonants de ne jamais fe fervir d*antre paffage que de celui qui s’offi^e ^ leur gauche. Touts les chefs d’académie ont fi bien fenti b néceffité de cette règle ( qui fympatife d’ailleur» avec Tufage d’entamer chaque reprife de gauche à droite ) qu’elle s’obferve à la rigueur, même dan» le» fl^n^es ou la difpofidoo du terieia n’a penne MAN qu^une levée fiâîre. Alors , pour y fupplèer , îl cft enjoint aux élèves de fe porter à gauche , foît qu’ils arrivent , foit qu’ils s’en aillent. Quoique l’univer* falitè d’une loi fafle fon apologie, cependant, afin de gagner la confiance du leâeur le plus fcepr tique, on va rendre compte des motifs de l’admiffion de celle-ci.

Nul doute que le premier |nattre de aanège, à qui les avantages d’une levée régulière feiont montrés dans tout leur jour , n’ait fur-tout été féduit par la certiflide d’empêcher qu’aucun obAacle n’in* lerrompit cette éfpécè de courant que l’enchainement des reprlfes établit depuis, le moment ôii le pemier cheval fort de la levée pour emrer dans la carrière , jufqu’à celui où le dernier fort de la carrière pour rentrer dans la levée. Auffi n’a-t»U pas manqué , en prefcrivant à fes fucceffeurs lès deux ifliies qui font tout le mérite de cette partie d’un manège eh forme». de leur obfèrver que , fioâ en itipprime une» auffi- tôt on voit les élèves, in* ouiétes par la rencontre de leurs camarade», berner d’abord quelques infiants avant que de chercher à paffer , mais bientôt , entraînés par la foule , fe précipiter pêle-mêle , & forcer tumultueufentent le féal débouché qdi leur foit accordé. Quelle différence , lorfqu’on rétablit les deux portes d’une levée feinte ou réelle ! Alors , qu’un élève fe préfente avec l’intention d’entrer au manège , ou au’il ait deflein de changer de cheval , Ou bien dans t’attente de fa féconde repriie, ou enfin pour ibrtir tout-à-fait , pourvu qu’il ait l’attention de conftr* ver fa gauche ,. jamais aucun embarras ne l’aitéte. Cefi*aiofi que chacun paâe à fon tour de b levée dans le manège , & du manège , dans la levée* Travail du Manège.

Les éléments qui font la bafe de l’équitation ; ces éléments où l’on puife des notions anatomiqnes de l’homme & du cheval ; qui enfeignent la façon de monter fur un> cheval ; qui donnent la méthode pour s’y placer furement & agréablemem ; dans lefquels on démontre la mécanique des mouvemens du cheval ; où on indique èomment , après avoir fn naflembler un chev|l , on peut le porter en avant , foit au pas, foit au trot, foit au galop ; qui traiteiitde la néceffité abfolue de marquer un demi-arrêt avant ^e de tourner , ou de gauche à droite, ou de droite à gauche ; dans lefquels on trouve les moyens d’arrêter un cheval , enfuite de te reculer , enfin la £iri d’en dépendre ; ces éléments qui contiennent la defcription d’un maH^e, & le deuil des le^ çons qui s’y prennent ; ces éléments enfin où oo expUmie :.tout ce qui concerne la leçon du faut dans les iHliers ; ces éléments , dis«)e , malgré leur étendue, ne peuvent jaiiiais fatisfatre qiie ceux qui n’ont d’autre but , en Venant au manège , que de iâyoir ce qu’on entend ordinairement par (e tenir fur un ch^L Ce n’eft que h parfaite inteWgence des airs de manège qui mène à l’an de l’équitadon , & qui , feue , peut £iue acquéru le dure MAN ij7

dliolllme de cheval. Comme Ofl s^atréndoit peut^. être que )*allois dire le titre d’écuyer , je me voit oblige d’appuyer la difiinâion que je fais ici de cet deux perfaonagei » en appréciant la dofe de £ivoit propre à chacun d’eux*

DilliHffhtt et fhomHkt dg tktval fài>'tttUuytf. J^’homme de cheval eft celui qui fait monter daKa toute iWndue de reieorelTioti } qui fait encore me« ! ner , à leurs airs, ks oifférents enevaux qu’oif lut préfente , & ce « avec le degré de juilefle qu’île (exigent ; qui peut même , à l’aide de l’exécutioa préçife qu’il s’efi rendue familière ^ parvenir à drefn Obt queloues chevaux.

Non-ieulcmem l’ècnyar poflëde éminemment, tout le talent qui confiitue le meilleur homme de cheval , mais U a , de pluf que lui , ta connoiflance intime de la charpente du cheval : connoiflânce qui lui àonne ce taâ pour difUnguer , an preiiiie’r coup* d’œil , le cheval dent la conftruâion peut s’adapte^ à l’équitation f ou que ceue même confiruâion en éloigne : comiciiiGiàce qui lui fen , avee beaucoup plus d’avantages , en lui prefcrivant ce qu’il peut attendre de d»^ individu. Auffi les chevaux affes heureu ;r pour tomber entre ks mains d’un écuyer , avant toujours la jpoffibilité de répondre àb ce qu’on leur demande , fe prêtent-ils , fans rtnnignance , à recevoir le genre d’éducation qu’il fe phdt à leur donner.

Je ne m’étendrai pas davantage fur les différences Îui féparent l’homme de cheval d’avec, l’écuyer. )eux qui liront cet ouvrage dans ioxK entier, fe-* root à mkvdi^ de décider fi jVii eu tort d’en f^e deux dafles* Cependant je ne puis m’empècher deaire obferver oue , fr l’écuyer efi celui qui prépare à rhomme de cneval le théâtre fur lequel ce dernier fait parade de fon içavoir,donc l’écnyer eft -créateur en €etce,partie, où le plus habile homme de ch^eval n’eft que €|faittfre.

Confirmé dans les premiers principes ^ l’élève abandonni les éléments peur fe livrer tout entier , au travail. Arrêtons-le uii :mAant à l’entrée de cette nouvelle carrière, premièrement , afin de lui défi* nir ce qu’on entend au manège , par le mot travail , Se lui donner enfuite les moyens de foigner l’exécution des difiérents airs qui compofent ce travail , dont la fcrupuleufe régularité fait tout le mérite. D’éfinition du travaïh

Travailler , en terme de manège , c’efl avoir l’art d’exiger du cheval une certaine manière de fe porter en availt, qui, quoique conforme aux allures naturelles , quant à la combijiaifon tranfverfale des quatrejanri)es,e(t cependant tantôt plus mefurée » tantôt plus cadencée , tantôt plus élevée. On peut donc affimtler les allures artificielles du cheval , autrement foa travail , à la danfe de l’homme. Cette comparaifon me paroit d’autant moins choquante , que les chevaux peuvent varier leur travail par Texécution de plufieurs pas diyerfement figurés.

ij8 MàN Les uns > prés ^e terre , reprifcntent notre danfe terre-à-terre ; d’autres , pins élevés , ont de l’analogie avec la danfe de caraâère ; enfin des fauts abfolument en Tair nous rappellent la haute danfe. C’eft du réfultat de ces dittérentes combinaifons artificielles du cheval , connues en équitation fous le nom d’airs de manège , que les premiers maîtres de notre art ont compofé ce qu’on appelle encore auionrd'hui le travail > & dont, à linftar de la danfe f ils ont formé trois clafles , qui font, les airs terre-à-terre, les airs relevés » &’les grands airs. La première claâe , ou les airs terre-à-terre , comporte l’exécution de cinq leçons ; fçavoir , le pas d^école , qu*on termine ordinairement paV le manier en place ; Tépaule en dedans ; la hancne èa dedans , plus connue fous la dénomination des deux bouts en dedans , dans laquelle les changements de main ont toujours lieu fur deux piftes , & qu’on peut rendre trés-intéreflânte , au moyen des contre-changements de main, renverfements d’épaules , voltes , demi-vokes, quart de voltes ; quatrièmement, la tête au mur ; finalement là croupe au mur.

On compte dans la (êconde clafle,ou les airs relevés , le paiTage , dont on fe fert pour exécuter , de la façon la plus féduifante, les cinq leçons cideflus détaillées ; le piaffer qu’on fubAitue pour lors au manier eaplace : enfin la galopade qui permet , Quoique très-difficilement , de rendre quelques-unes des mêmes leçons , & à laquelle on adapte les voltes , ou , ppur parler plus jude, les. demi* Toltesà pirouettes.

La troifiéme daffe , ou bien les grands airs , corn- |M’end la pefade , la courbette , le méfair , la crou- {»ade , la batotade , la cabriole , le pas & le faut , ou e galop gaillard.

Eh rapprochant les difTérents produits de ces trois claHes d’atrs , qn- trouve que , les fauts exceptés , toutes les figures qui compofent le travail confident dans VépattUen dedans ; la hanche , ou bien les deux bouts en dedans ; la tête , aTnfi que la croupe au mur s les changements , contre-changestients de* main» & renvedements d’épaules ,touts fur dfîuxpiftcs ; bref dans lesvohos, demi-voiies Sl qiiart-de voltes, tanv étendues qu’à pirouettes, Cén’çft’effeaiYememque h degré d’aâion qu !oii mer à l^i^écutlon de ces dtverfes évolutions ^lù tes. range, ou dans la preipiére , ou d^ns la féconde claffe, pwifquele pas d*écoIe, le paffage , la galopade, ne différent du pas , du trot, du galop , le premier, que par fa mefwe plus écoutée, le fécond , que par fa cadence plus tride , la troifième «  que par fon élévation plus foutenue. A Tégard du manier en place &*du piaffer , on appqrçoit aifémeni qu’ils ne font que des arrêts ciégants imaginés pour terminer les airs fans les déparer.’ Il n’en cft pas «infinies grands airs t ils font , & doivent réellement faire une claffe à part , étant plutôt les léfultatsde la force que de la volonté du cheval. Voilà* fans doute, l’origine du nom diftinchfde ’MAN.

fauteurs en liberté que portent les chevaux réfervés pour cette dernière claffe , tandis que ceux dreffes aux deux premières s*appellent tous indifféremment chevaux de tête , ou de haute école. Le travail analyfé , nous allons enfeigner comment il fautpréparer un cheval à l’exécuter avec cette précifion qu’exigent les airs de manège. ^ Préparation au travail.

Toute aftion demande une préparation , & plus on veut que l’aâion projettée foit élev^, plus on doit (btgner la préparation qui va lui communiquer l’élafiicité. De-là , nous voyons un homme , avec la iimple intention de marcher, fe placer d’une façon moins avantageufe que celui qui s’avance au milieu d’un cercle pour ngurer un menuet ; & la pofition que prend ce dernier nous parohra négligée , il nous la comparons à la manière dont fe campe un danfeur prêt à s’enlever pou^ battre un entrechat* Mais pourquoi chercher mes preuves ailleurs que dans la claffe des animaux foumis à Téquication ? Rappelions-nous la première leçon des éléments, ât retraçons-nous I& cheval à l’inftant où fon cavalier veut Tébr^nler au pas* Nous trouvons cet inftant précédé de la fage préparation du raffembler, qui met le cheval d’à-plo/nb ûitfes 3uatre jambes. Paffons enfuite à Tallure plus vibrée u trot. Nous la voyons éclorre du même raflembler , auquel fe joint alors le demi-arrêt ; condition effenrielle , afin que la détente des mufclesdu che’* val au trot , montés d’un ton plus haut- que ceux du cheval au pas , puiffe la’ricerJe trotteur conformémentà laviteffe de l^alluré Ou’on veut luiVaire entamer. Continuons notre- recherche, & fuivons le cheval au galop. Que de précautions , avant que de créer cette allure rapide l répartition tranfveriale des maffes de Savant & de rarriére^main ; enlever conféquent du bipède dé devant fur le centre : fina* lement la maffe entière mife en équilibre fur une feule jambe de derrière, ponr que le iteffort de cette jambe , pouffé jufqu>'à (on dernier période , darde le galopeur en ralfon dé la contrainte que la préparation du galop lut fait éprouver. Si les allu<* res naturelles du cheval dépendent d’autant de cir«  confiances préliminaires, combien les allures arrificielles doivent-elieS’On entraîner ? Je m’arrête, en penfant que mon élève débute dans la carrière de la haute école. Ce fe^ott, en effet , furcfaarger fon attention par des differtations prématurées , qui pourroient au moins Teffrayer , fi leur longueur in* di(penfable.neJe dégoûtait pas. Je me borne donc à prefcrire ici les conditions générales du travail fur le droit. Elles fe réduifent à mettœ le cheval dans la main , à l’affeDtr fur les hanches, âc k lut donner le pli fur le dedans. ATégard des airscompofès , ceux qui fnivrom l*ordre des leçons qui vont fe fuccéder , parviendront*, par gradation , à celles où le cheval fe met fur deux pifles ; a’eiftà- dire , où le bipède de devant trace une pifle , tan^ dis que le bipède de derrière cheatine fur une aucre« 


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M A N Du cheval dans la maint

Le cheval dans la main eft celui qui, non-feulement place fa tête de manière que le bout dunez Toit perpendiculaire au chemin quMl fuit, mais encore oui conferve cène ^ofuion avantageufe pën* dant ion travail.

Du cheval fur les hanches »

Le cheval eft fur les hanches, lerfque rarrièremain, abfolument coulée deflbus le centre, fert de pivot élaftique à la totalité de la maiTe qu’elle enlève & pouâè, pendant que Tavant^main, très-élevé d’après fon affiette fur le même point central « ne garde le volume que l’arrière main lui déc9che » qu’autant de temps qu’il en faut pour entretenir la progreflion du cheval. Il rèfulte de cette double combinaifdn que, û touts les compas du bipède de derrière fe ferment un peu plus, kc plus longtemps au travail qu’aux éléments, auffi le lé^er efTon qu’ils font pour s’ouvrir produit-il toujours la cadence qui diftingue le moindre pas des airs de manège d’avec touts ceux ûcs albres ordinaires. J’^ fouvent obfervé que les élèves réuffiffoiént mieux à remplir la première de ces conditions 9 qu’ils n’exécutoient la féconde. Je me fuis en même temps convaincu que lesdiiHcultés qu’ils éprouventalors, proviennent de ce qu’ils veulent afteoir le cheval, avant que prélimtnairement il feit dans la main. Or, comme dans cet’état, au lieu d’enlever la m^ffé fur les hanches, ils l’apportent inévitablement fur les jarrets, le cheval, hors de la main de fon cavalier, autrement le nez en l’air, n’a d’autre poilibilité d’agir qu’en employant des monvemems faccadés, qui préfagent, ifmon des dèfenfes prochaines, au moins des douleurs aâuelles ; La démonftration qui fuit va prouver ce que j’avance ici.

• Soit A, le front du cheval, ( fig. 13) ; B, la hauteur de fon œil ; C, le milieu de fon chanfrein ; D, fa bouche ; £, fes épaules ; F, fts bras ; G, fes jambes de devant ; H ^ fon garot ; I, Con corps ; K, fes hanches ; L, fes jarrets ; enfin, M, fes jambes de derrière. Pofons aâuellement la m^in du cavalier au-deifns du garot H, & nommons-là N. D’après ce plan, abaiffons d’abord une perpendiculaire O, de A, qui paffe par D, & aboutiâe parallèlement à G. Attachons’en une autre P à K, & menons-la de même parallèlement à M. Elevons enfuite de D à N « une ligne Q, repréfentative des rênes, & du même point N, tirons une féconde ligne R, qui forme angle droit avec la première, Q. Il eft évident que cette féconde ligne R tombe (iir K, hanches dn cheval. En conféquence, cha^ » que fois qu’on defire mettre fur les hanches un cheval préalablement mis dans la main, oa a pour folution l’avant-main enlevé de D à N par Q, qui, afBs fur le point central I, ne ptu refluer fur l’arriére main que deN à K, hanches du cheval, par R. Changeons pour un inftant la feule pofition du bout du nez » & au lieu d’avoir fe poSnt D perpendiculaire au point A,. plaçons-le horifontalemenr^ ( fig. 14.) ; auflîtôt étant obligés d’allonger la pre-^ miêre ligne Q de N à D, nous ne pouvons retrouv. er notre angle fans conduire la (econde ligne R de N à L, jarrets du cheval.

Si quelqu’un réfiftoit à la vérité des calculs, ou qu’il doutât de la jufteffe de mes opérations, je 1^ confeille d’abandonner la règle & le compas pout s’en rapportera la nature. En effet, examinons le cheval libre de fes attitudes, tel que lelimonnier • d’une charrette lourdement chargée, & nous né tarderons pas à croire au principe inconteftable qu’il faut abfolument commencer par mettre dans la main un cheval dont on cherche à tirer parti, quel que foit le ^enre de travail qu’on veuille ea exiger. Je fais qu’il n’cft cependant pas rare de rencontrer des chevaux qui cheminent péniblement fur les épaules, quoique dans la main, en appa* rence, ou pour mieux dire, jia tête balTç ; car, en( reprenant la fuite de mes démonftrations, on voit^ ( ^’13) ».q" « If cheval ne vient régiljièrement dans la mam, qu’alors qu’on peut mener une ligne droite S de fon garot H au milieu de fon chanfrein C, & non-leulementque cette ligne S coupe le diamètre du cercle T, mais encore que le point B, hauteur de l’œil du cheval, fe trouve exaâement parallèle au point N, main du cavalier ! La même ligne S pafle-t-elle au deffous du point C. (fig. 14), le cheval eft dit hors de la main, ou le nez au vent ; par la raifon contraire, on le taxe d’avoir la tête baffe, ou de s encapuchonner, lorfque cette ligne S paffe au-dcffus. Or^ lune & Tautre pofition de la tête’du cheval le fait évidemment fortir de la main de fon cavalier, puifque le point B commande le point N, ou lui refte inférieur. Mais accufera ton le cheval du vice radical de cette double combinaifon de l’avant-main ? En e^et, l’inûinâ feul lui fuffiroit pour en reâifier Terreur, fi le concours de circonftances étrangères ne s’oppofoit pas à ce mouvement naturel. Par exemple, nous avons la preuve journalière que c’eft la foibleffe du cheval attelé qui l’engage a fe laiffer aller fur les épaules, afin d’effayer, en additionnant le poids de fa maffe entière au peu de, forces qui lui reftent, d’ébranler le fardeau qu’on s’obftine à lui faire traîner. A l’égard du cheval monté, le cavalier répond toujours des fuites de f » négligence, ou de fon inexpérience, lorfqu’il lui permet de marcher autrement que’dans la main «  Les deux cçMus U, V, (fig. 13), qui envelop^ peut le cheval dans la main, aihfi que ceux U, V ( fig. 14), dont le cheval hors de la main eft’en* tourè, ont été ajoutés avec l’intention de prouver qu’on a la plus grande facilité d’affeoir un cheval une. fois mis dans la main, quand mèmt il ifoit jufqu’às’encapuchonner, mais qu’il eft phyfiquement impcfiTiblc de mettre fur les hanches un cheval qui porte le nez au vent. Dans la première fuppofiiion, nous avons le quajt de cercle X daa^ t6o M A N V ( fig* 13J » ^î forme le triangle Z aTêc les Sints D « C^> N « Or » ce dernier étant le point liant du triangle, la main du cavalier N tient fans ceffe les épaules du cheval E au-deftis des hanches K, triangle, & E » N, K > dans V.par le quart de cercle Y. Dans la féconde hypothèfe, la ménie divifion du cercle X dans U, (âg. 14 >, defcend trop au-deflbus des épaules E, triangle 2, D, F, N, pour que la main N puifife jamais efpérer de les élever plus haut que les jarrets L » triangle, & F 9 N, L dans V, par le quart de cercle Y, 8’oii il rèfulte que la mafle du cheval, qui fuit alors une vibration direâe » furcharge paiement les deux bipèdes » foit qu’elle remonte, en fuivant la ligne Q, (fig. 14), de Di N, par le quart de cercle X dans U, triangle Z, D, f, N, pour reiuer le long de la ligne K de N à L, par le quart de cercle Y dans V ♦ triangle, & F, N, L, fur les jarrets douloureufememaffeâés ; foit qu’elle reprenne précipitamment la route înverfe pour écrafer les épaules déjà foulées. On doit donc mettre au nombre de ces vérités géométriquement démontrées » que le cheval n*eft & ne peut jamais écre en force, fi les deux colonnes vertébrales de Pavant & de Farriére-main, également amenées an centre I, ne placent d*abord la tête perpendiculairement au commande enfuite la tenfion modérée du reffort des hanches K, ( fig. 13), triangle Z, dansU, par le quart de cercle X, D » E, N, au lieu de la tenfion forcée des jarrets L, ( fig. 14 ^, même triangle Z » dans U, par le quart de cercle X, D » (fig. 14) triangle, & dans V, par le quart de cercle i, F, N, L 5 ♦ qu*afin de favorilçr l’enlever des épaules ; coniéquemment de recevoir avec (olidtté la maffe combinée de Thomme & du cheval, de la foutentr avec atfance, de Téléver avec force ; enfin de la décocher avec la rapidité convenable au degré d*aâion que le cheval met dans la fuite de fes mouvements.

Après avoir prouvé combien il eft dangereux pour le cavalier de fe fier au cheval hors de la maîn » par la raifon qu’il eft douloureux pour le cheval de travailler autrement que furies hanches, ( comme on peut s’en convaincre par les dprifions comparées des figures 1^ & 14) ; je v4s m’attacher à feirefentirla néceflitéde ployer fur le dedans le cheval qu’on veut mener aux airs qui cpmpofent les difléremçs claffes du travail.

Jifi^ pli fur U d^ians^

Voicî, ce me femble, Tinflant de réunir fous un même point de vue les lueurs que je n’ai pu m’empècher de laifièr échapper dans la première partie de cet ouv^ge^ chaque foisqull g fidlu parler do M A N

la répartidon des mafTes du cheval. Pour peu qn^i en ait été queftion, j’ai fait preflentir que l’art de mener les chevaux, iàns employer vis-à-vis d’epx une force au moins inutile, fans mettre une con «  trainte évidemment nuifible à la pofition du cava* lier ; enfin fans avoir recoifrs à des chitiments qujl finirent or « linairem^ par les irriter » émanait de Texaâitude avec laquelle on faifoit cette répartition. Achevons aâuellement de nous convaincre, & montrons le pli comme la première rède du calcul volontaire ou contraint des forces du cSieval ; conféquemment comme le premier inftigatenr de {t$ évolutions libres ou déterminées. En reprenant la chaîne des principes qui fervent de bafe aux éléments, on la trouve compofée d’une fuite d’obier* vations qui » toutes prefcrivent la condition exprefle de ployer préliminairement fur le dedans un cheval • avant que d’en exiger le moindre mouvement compliqué. Dés la première leçon » nous voyona les deux aâions du tourner s’effeâuer avec cette aifance que donne la fureté, parce que le port de la tête fur le dedans enujge le cheval à retenir près de lui, & à placer deilous le centre de l’avantmain, celle des deux jambes de devant fin laquelle il fe prépare à tourner. Mais c’eft fur-tout au galop oiil’ûSetdtt pli devient palpable. On fe rappelle qu’à cette leçon difficile dans fa préparation, & périlleufe dans fon exécution, Quoique le produit d’une allure naturelle, le pli tend à l’allégement de la jambe de devant que le cheval regarde ; par conféquent qu’on a toujours la faculté d’obliger un cheval, préalablement ployé, d’entamer le galop par cette jambe regardée privativement à toute autre. Ce principe, que je crois avoir fuffiigmment établi dans la dernière leçon des éléments, va don-r ner une folution abfolumcnt femblable dans toutes celles du travail. Premièrement, au moyen d’un pli modéré, les parties du dedans de Tavant-main font aflèz allégées, pour que le cheval, fans cepen* dant encourir le reproche d’être couché fur le de » hors, ne puiâb^de même jamais ouvrir les différen-^ tes évolutions auxquelles on le difpofe 9 que par U jambe de devant du dedans. La féconde propriété du pli, réfulame de la première, eft d’indiquer au cheval, & d’annoncer ço même temps aux fpe^teurslamain oii on travaille, une ce foit fur une ou fur deux piâes. Au furplus, le cheval eft ployé fuivant les règles de Téquication, lorfque le cavalier, en confervant la perpendiculaire du h^ut du corps, apperçoit de profil l’œil du dedans, & encore lorsqu’il a l’attention de lui maintenir le bout dunezfcrupuleufement au-deffous des oreilles. On nefauroittrop ebferver ce dernier précepte, car s’il arrive qu’au lieu d’amener la tête fur le dedans, en faifant lucceffivement prêter la totalité de Ten^ colure, on en contourne feulement les deux pre^ mières vertèbces, alors les épaules, qui reftent éga » lement char|ées, laifiSsnt le cheval maître de cornmehcer Taâion par telle jambe qu’il lui plait, au mépris de toute indiciutoaçontriurç dp la part du giv^Iiery

M AN fitTalier^puirquerefict du pli, forcément arrêté à Tendroit oiileixolure biâournée forme un coude, dérange la tête de ion aplomb, fans influer fur le refte de l<i maiie— On appelle au inanége ce pli difforme, le pli de perroquet.

La récapitulation générale de tout ce qui précède doit mettre 1 élève dans le cas de ne plus douter que 9 pour mener un cheval avec fureté, juftelié & precifion, tant aux allures naturelles, qu’aux allures anificielles, il faut commencer par ra(fembler les deux colonnes des venèbres au centre : combmaifon préliminaire qui fait toujours venir le cheval dans la main, & qui donne la faculté de 1 aûeoîr plus ou moins iur les hanches. Seconde* mène » que lobéiflânce du cheval fuit uniquement la diftribution calculée des mafTes de 1 avant main, à laquelle fuccède aufll-tôt, & naturellement, la répartition tranfverfale de celles de rarriére-main* : deux conféquences ordinaires du pli fur le dedans. Troiljèmement, que les temps de la main font les feuls agents de la conduite du cheval. Quatrièmement ) tk enfin, que Tutilité des jambes du cavalier ic borne 9 en équitation, aux preifions modvées^ & à Tenveloppe ; Savoir, les preffions plus ou moins aâives, afin de communiquer au cheval le degré d* « âion proportionnel au deeré de mouveinent qu on veut lui donner : TenveToppe » afin de s^oppofer au déplacement du cavalier qu elle maintient folidement aflîs fur Ls trois points d appui reconnus indifpeniables. Telles font les loix tondamentales de l*équitation ; loix extraites du livre de la nature, dont on ne s écarte jamais fans errer. En vain, d après une fauflfe & aveugle compafiion fe récrie-t-on louvent fur la prétendue fatigue que doit éprouver un cheval rafiemblé. La plus légère teimure de Tanatomie du cheval ; que dis— je » la feule înfpeâion de tes quatre bafes, raffure complètement à cet égard* Cette dernière façon d’apprécier Taâion du raflembler me paroit même préférable dans ce oioment, vu <ju’au point d’avancement où je fuppofe mon élevé, il lui (uiiît certainement de tirer ces preuves des différences évidentes quM n*a pu s empêcher dappercevoir entre les proportions des jambes de devant, &lcs dimenfions des jambes de derrière, fans entrer encore dans aucune diflertation aiutomî^ue. En effet, l’arc formé par les hanches, les cuifles, les jarrets & les canons de derrière, mis en comparaifon avec la perpendiculaire des épaules, des bras, des eenoux & des canons de devant, annonce affez que Ta force, conféquemment que TéUAicité du cheval réfide dans fon arrière-main, tandis que les fonâions de Tavant-main font nniquement d*étayer la maffe pendant Tefpace de temps où le bipède de derrière fe hâte de revenir deflbus le centre, afin de reprendre le même volume qu’il vient de lancer, & pour le darder une féconde fois fur le bipède de devant. Concluons donc de nouveau que toute progreffion d’arrière en avant, foit (Qu’elle donne Texifience à l’une des trois allures E^uitatiêii y Efcrinu & D^u

M A N i^f

naturelles, foit qu’il en émane un des airs artificiels, ne peut ni s’entamci ni s’entretenir > fi les articulations coudées de Tarrièiemain ne fc ferment en raifon de Taâion que leur refibrt y créer : c’eftà-dire que, s’il faut feul « : ment raffcmbler de plus en plus le cheval qu’on veut fucceflivcment faire paiier de Tinaâion aii pas ; du pas au trot ; du trot au galop ; on doit réellement afleoir fur les h :  : nche$ celui qu’on prépare à l’exécution de tel air de manège que ce puiffe être, en ayant, toutefois, la ’diicrétion de mefurer la durée des reprifes du travail fur le degré de contraAion qu*il entraîne, & ce, par la raifon qu’on danfe. moins longtemps qu’on ne marche.

Il ne me refle plus qu’à remettre fous les yeux de mes leâeurs les difiërents fignes dont je me fuis fervi dans les élémems pour repréfenter, tant le volume animé du cheval « que 1 s quatre jambes qui le fupportent. On a pr. cédemment vu que j’ai choifi la première quantité fiâive parmi les nombres quarrés afin d avoir une divifion exaâe. Or, cette figure repréfentative de la maffe entière étant 24, il en réfuite que chaque bipède équivaut à 12, &^que chaque jambe, foit de devant, foit de derrière, porte 6. De-là, le numéro i, qui remplace la jambe droite de devant, fe trouve chargé du poids de 6* Il en efl de même du numéro 2, que je mets à la place de la jambe gauche de devant. Enfuite j’appelle, 3 » la jambe droite de derrière ; enfin, ) ai lubftitué le numéro 4 à la jambe gauche de der* rière, & chacune de ces deux dernières jambes foulève le même poids de 6. PafTons aâuellement à la première leçon des airs terre à terre. Comment on met un Cheval dans la main, fur les hanches, & comment on lui donn : U pli fur le dedans »

Il faut moins de favoir que de réflexion pour appercevoir dans la leçon du pas d*éco ! e, matrice du travail, la manière d’apprendre à mettre un cheval dan » la main, & à l’afleoir fur les hanches. Le moindre parallèle ne va laifier aucun doute à cet égard. On vient de lire que le pas d’école s’effectuoit par la réunion des deux colonnes vertébrales furie centre, & que c’étoient des demi-arréts, favamment ajoutés au raffembler primitif, qui entretenoient ce premier air terre-à-terre. De même c’eft la marche aïe la colonne de devant fréquemment retardée par la main du cavalier, qui force le cheval à fe débarrafier, pour ainfi dire, du fiirplus de fon encolure, & oui l’oblige d’en former un arc au bout duquel il place (a tête perpendiculaire à la pifte qu’il fraie. De même encore, ce font les preiuons égales des jambes du cavalier qui, dilieen : ant la colonne de derrière, contraignent les hanches du cheval à refter plus baffes que ies*épaules, autant jpar lapport calculé de l’arrière-maln », qui fait exaâement couler les jambes 3 & 4 deffous le centre, que par le rapport motivé de l’avantmain » qui contient très-près du même ctmre lef i<Ji M A N jambes i & i à mefare qu’elles reviennent h. terre : Ainfi tout cheval vient dans la main, 8c s’affeoît fur les hanches, d’après les mêmes procédés qui lui font régulièrement exécuter le pas d^école : procédés qui confiAent dans le préalable d*un raflem-Mer exaâ, & dans la fréquence des demi-arrèts. On parviem plus atifément au pli fur le dedans, piiifqu il fufik, pour le faire paraître, de diminuer par degrés la tenfion dine rêne^ & d’augmenter co même raîfon la valeur de Tautre.

Des différentes manières de mener le cheval au travail. Tant que le cheva) répète la fuite ôcs mouvements qui lui font naturels, d où réfukent fes trois allures, le cavalier peut, & mim% ne doit faire ufage que des temps Amples de la main. La première partie de cet ouvrage en offre fept : la main placée ; la main rendue ; la main repriîe ; la msin arrondie ; la main cambrée ; la main rapprochée du corps ; la main remontée le long du corps. Autour d*mii que notre élève apprend Tan de confcruire un nouvelenchainement des aâions du cheval, afin d’en obtenir Tes allures anificielles, nonfeulement îl faut lui décompofer les temps de main ci-deffus rappelles, & extraire les divers effets que chaque rêne reçoit féparément de leur combinaifou » mdis lui démontrer la puiifance immédiate de ces mêmes rênes, & fur Tenfemble jdu cheval, & fur telle ou telle divifion de fa maife. En remontant au principe établi dans les éléments, que tes rênes iont deux barrières mobiles entre lefuuelles les jambes égalesdu cavalier font cheminer le cheval, & fuivanr pied à fûed les confôouences ^i en émaneot pendant les leçons de la baue école, on trouve premièrement que le cheval demeure au milieu de ces barrières teintes » abfolument droit d’avantnain, de corps & d arrière-main, toutes les fois que Taâivicé des jambes égale » du cavalier eft équi-Yalente à la retenue de fa main. Secondement, que le cheval paiTca travers les rênes, dans la même dlreâion, lorsque Faâivité des fambeségalesremporte fur la retenue de la main. Troifiémement, 3 ne le cheval fort d’entre les rênes, toujours fur le «  roit, £ la retenue de la main prime à fon tour faâivité des jambes égales » Delà, les temps de la jna’iA placée, de la’main rendue, de la main reprife, de la main rapprochée du corps, de la main Temontée.le long du corps,’ne peuvent produire fur tout l’enfemble du cheval que des effets conftamment égaux entre eux, puifque les deux rênes iou}Oiirs maintenues dans la plus fi : rupuleiftfe égalité, quoicnie p^M-coitrant différents degrés de tenfion, preflent alternativement, mais très-égalemeat 9 chacun des cotés du cheval qu*elles gouverl » enr. (feù, ainfi que lecheval, baiancé par les p » liaïkms réciproques de ht maio & des jambes égales « te fon cavalier, refle dans Tattente du port en avant ou du pon en arrière. Voilà le raflembler. C’eft ainfi que les rênes détendues permettent au « lievalde les traverfer » pour fuir les preiEaa » de » M A N

jambes égales an cavalier, qui mollît alors la pdft’ fance de fa main. Voilà le port en. avant. C’efl aînfi qu’une main modérément reprife communique aux rênes la feule tenfion qu’il leur faut pour ne pas empiéter fur les preffions réitérées, Se ne* ccffairement primantes des jambes égales. Voilà le demi-arrêt. Ceft ainfi que le cheval defcend d’entre les rênes pour s’en échapper, lorfqu’enfin les preffions des jambes égales du cavalier cèdent à la piiiffance augmentée de fa main. Voilà le port en arrière. Conféquemment touts les temps de main dont je viens de faire Tanalyfe, ne réuffiffent à tenir le cheval droit de tête, d’épaules, de corps & de hanches, qu’alors que les deux rênes eliffent parallèlement, & en ralfon proportionnelle, fur les deux colonnes vertébrales qu^elles maitrifent chacune de leur côté. La main arrondie, ainfi que la main cambrée, qui difpofent le cheval aux deus évolutions du tourner, lui font éprouver des feafations bien différentes & plus compliquées* Que ce foit le port à droite ou le port à gauche qu’on exige, on fe rappelle qu’il faut toiajours commea-* cer par gagner le bout du nez : auiii, dans Tune & Tantre de ces circonflances, la maiir pivotet^elle fur fon poignet, avec l’intention de tendre une féale rêne, qui ne devient préparatoire à l*a3ion projettée qu’à l’inftant où la main du cavalier forme angle avec l’épaule du cheval. Vient enfuite le port de la main, qui, loin d’anéantÎT ta première* tenfion obfervée dans une rêne, y joint aufitôt, & d*après le même procédé, b pulfation de l’autre* ’Or, l’angle une fois ouvert de la tète du cheval à fon épaule, au moyen de la tenfion primitive de l’une des deux rênes, le port fecondaire de la main a pour premier effet de prolonger le point de contad de cette rêne rendue, qui fait fucceffivement remrer toutes les parties Qu’elle atteint : & pour fécond effet, de donner à 1 autre rêne une valeur |>ulfative, dont les efforts travaillent à redreffer es divifioiis qui bombent ^ aân qu’elles remontent dans la nouvelle combinaifon des rênes, à mefure que les fambes égales du cavalier obligent le che^ val de les traverfer.

D’après toutes ces obferVatlons, qu’une multitude eexpériences met au rang des taits les mietui prouvés, on a recoonu d’abord quatre divifioi » mobiles dans l’enfemble dn cheval ; fçavoir, la tête que l’encolure fait agir, les épaules qui ft meuvent d’elles-mêmes, ainfi que le corps & les hanches. Oa s’eff enfuite affuré que chacune de ces divifions du cheval cédoit au gré du cavalier, dès que fa maio éloignoit oh rapprochoit les rênem d’une des portions mobiles de la mafle cpi’il vou «  loit diriger. En cosféquence, les principes du tra » vail ont été fondés fur la fcience de ménaeer le » angles rentrants ou fortantf aui peuvent résulter des différemes pofitions des rênes. La méthode ois on apprend l’art de mener le cheval à les allures artiftcielles en préfente huit, quatre pour chaque ç&ti : la tenfion fûiégit la tête & l’encolure » ki M A N ffîeffion qptit mène les épaules » l’écart au& contient le corps, le foutien qui gouverne les hanches. La teniîon a lieu chaque fois qu’une main arrondie ou cambrée augmente en valeur la rêne qu’elle tient. Pour que la prefiîon opère fur le cheval, il faut qUe ie cavalier approche la rêne de l’épaule qu’il veut preflcr. L*ècart fe fait fentir auffitôt qu’une rént arrive à la hauteur de la cuiffe du cavalier ; & la mêxne rêne écartée pafle au foutien, fi de fa cuifle le cavalier la remonte au niveau de fa hanche. Comme il y auroit autant à’injuftice à vouloir qu^un élève, Quoique montant un cheval bien mis . aux airs, traçât avec la feule main de la bride > rimoienfîtë clés combinaifons qui peuvent fortir de ces huit effets des rênes, que d’exiger qu’.un écu^er fut reftreint au même expédient vis-à-vis du jeune cheval qu’il inftruit, on a divifé les huit temps de main, qui leur donnent TexiAence dans trois manières de les compofer. La première s’appelle mener les rênes féparées. On connoit la féconde fous la dénomination de mener les rênes réunies dans’la main du dehors » en s’aidant de la maîa du dedans. La troifiême fe nomme mener de la feule main gauche. Je vais enfeigner comment on mène un cheval les rênes fèparées. Première façon dt miner U cheval au pas dcoUf Ut rênes fiparées.

La pofition à donner aux deux mains pour mener les rênes féparées, n’embarrafle pas longtemps un élève qu*on avertit qu’elles doivent repréienter la main feule. Accoutumé ^ des la première leçon des éléments, à placer fa main gauche à la hauteur & vis-à-vis du nombril ; à la tenir éloignée de la felle, ainfique du corps, d’environ quatre doigts ; à maintenir les ongles tournés vers le ventre ; à conferver le petit doigt exaâement audefTous du pouce ; enfin, à laifTer les jointures du milieu des doigts abfolumeat oppofées à los du coude ; il avance, fans héfiter, les mêmps phalanges des doigts de la main droite auprès de celles de la main gauche f &jlne lui refle, pour arriviy au fini’de la pofition des deux mains, qu’à les reculer, jufqu’à ce que les pouces » dont alors Içs extrémités fe regardent > foient perpendiculairement audefTus des épaules du cheval. Je pourrons peut-être ne pas ajouter que chaque rêne entre » comme dans la main fenle, par le petit doigt de la main qui la dirige, & fort par le pouce qu’on appuie de même ferme defTus, afin d’empêcher qu elle n’échappe. Mais je crois indiipenfable do rappeller que la condition exprefïe du pli exige la tenfion plus op moins continue de la rêne du dedans. Or, dans la fuppofition de la feule m^in gauche, cette t^nfion ne pouvant jamais avçir lieu qu’avec l’arrondlfTement pu le cambrer, fuivaqt la direâion oii on efl, & ces ieux opérations de la main metfant tou-Î’our ^ la rêne du dedans au^deiTous de celle du delors, il faut, tant qu’on travaille les rênes fèpafèp ^, c(uel4 vmOi di^ del^orç primç cpnAs^menc M A N 1^3

celle du dedans. £n conféquence » après avoir falué, au lieu de prendre le bridon avec la main droite, on fepare les rênes tel que je viens de l’indiquer f mais en même temps on a l’attention de baiffer la main du dedans > de manière que le pouce de cette main fe trouve au niveau du petit doigt de la main du dehors. Reprenons aduellement la fuite ordinaire aux leçons de manège, &repré*. fentons-nous 4’élève entrant, de gauche à droite, avec rintention de travailler au pas d’école. A peine le cheval a-t-il formé quelques pas droit de tête, d’encolure, d épaules, de corps & de hanches, qu’on voit l’éleye faifir avec adrefle la pofition avantageufe de fes deux mains perpendi* culairement placées au-deflus des épaules du che «  val, pour chercher à le mettre dans la main > fit fucceffivement à l’afleoir fur les hanches. Lorf^ut la répétition calculée des demi-arrêts, qu’on fait être le ralTembler de laâion, a fait exécuter ces deux conditions préliminaires dti travail, on fonge aui ! i «  tôt k remplir la troifiéme. C’eft alors que U main droite, aâuelle du dedans, noa-feulement aban «  donne à la main du dehors la primauté qui lui convient 9 & qu’elle doit conferver, mais encore qu’elle racconrcit la rêne du dedans, & afin de la placer très-près de l’épaule droite du cheval, & afin que fa tenfion lui donne le pli du même côté. Comme je ne foupçonne pas qu on ait oublié les pofitions indicatives de la tête du cheval venu dans la main ^ & régulièrement ployé, & que j’ai ci-devant appris à diftinguer le cheval qui travaille fur les hanciies, d’avec celui qu’on écrafe impitoyablement fur les jarrets, je me contente de renvoyer aux feâions précédentes les leâeurs dont la mémoire feroit en défaut^ & je pourfuis. Le cheval bien mis dans la m ; iin, fufEfamment afGs fur les hanches « & noblement ployé fur le dedans, le cavalier doit s’occuper du foin intéreffant de rendre & reprendre trésfouvent, dans la crainte que la fenfibilité des barres ne s^émoufle defTous la preffion trop continue du mors. La pre-r miêre fois que j’ai fait fentir la ncceffité de rendre la main & de la reprendre, c’étoit aux éléments, où l’élève menoit de la fe^ile main gauche. On lui confeillealors.de baiffer Tavant-bras, en augmentant le creux du defTiiç du poignet ; comme, pour refiituer aux rênes la quotité que la main rendue Iftrur, ôte 9 il efl enjoint dp remonter lavant-bras » en bomi ; >ant la même furface du poignet. Âéhiellement qu’on mène les rênes féparées, & fur-tout d’après Tobfervation précédente, qu*à cette manière de mener, les deu)f mains doivent repréfentcr la main feule, on pourroit en conclpre qu’il faut encore baiffer & remonter les mains, pourvu néanmoins qu’elles reftent dans la proportion où elles fe trouvent, c’ef^-à-dirp,. celle du dedans confervée plus bafle, & çlus près de l’épaule du cheval que celle du dehors. Toute jufle que paroît cette induftion, je vais démontrer qu’au travail la façon 4’opérer ç^i dçvu a^ons i rendre Si puis reprendre ïtf4 M A N diffère de celle employée pendant les leçons des éléments. £n effet, lorfque féléve encore novice, parcouroit la gradation des connoifTances multipliées oui viennent de Tachemlner aux airs de manège, ies fineffes de l’an qu*on auroit voalu lui donner » trop précoces, Tauroient infailliblement empêché de profiter des principes élémentaires qui dévoient naturellement les précéder. Mais aujfourd

  • hul que la pratique des grands mouvements de

la mai II le met à portée de les exécuter plus en raccourci » fans cependant les confondre, il eu temps qu’il fâche qu’au travail, rendre c’eft ceffer de tenir y & que reprendre c’eft continuer à tenir ; cnforte qu’au lieu de faire féparément les deux opérations indiquées dans les éléments, baiffer & remonter la main, ces deux temps fe réunifient en un feul, qui confifle à fermer & ouvrir avec précaution les trois derniers doigts de la main : par conféquent » aux rênes féparées, les trois derniers doigts de chaque main. A l’égard du temps de main, enfeigné dans les éléments pour rendra » il change, au travail, de nom & d’ulage : on le con «  noît ici fous le nom de defcente de main, qui a pour but de clorre les airs où le cheval eft plus aiSs que de coutume, & pour effet de laiffer détendre les refforts néceffairement un^u comprimés pendant l’exécution de ces airs. Au furplus, les deUx rênes exigent une égale attention de la 5 art du cavalier : car fi c’efi aux dépens de la rêne u dehors qu^il foigne celle du dedans, non-feulement le pli trop forcé devient défagréable ï voir, mais l’impulfion de cette rêne n’étant contre-balancée par aucune puiffance, couche inévitablement Tavant main uir le dehors. Dans la fuppofition contraire, la pulfation venamde la feule rêne du dehors, le pli s’anéantit, & l’arriére-main rentre aufiîtôt fur le dedans. On doit donc travailler les deux rênes de façon aue le pli n*aille jamais gu détriment de Taptomb aes épaules, qu’il faut entretenir dans la plus fcrupuleufe égalité, tant qu’on veut que les deux bipèdes du cheval cheminent au milieu de lapide.

Prendre un coin qui fe prêfenu à gauche^ Quelque foin qu’on appone à Texécution de ce dernier précepte, on ne peut éviter que la rêne du dedatns, en raifon du pli, ne donne à la colonne de devant un commencement d’impulfion plus fentie fur le dehors que fur le dedans ; impulfion qui, Îuoique feulement efquiffée » commande cepenant au cheval l’enlever primitif de fa jambe de devant du dedans. On fait, en fécond Ueu, que Tangle ouvert fur l’épaule du cheval, toujours d’at >rès la tenfion de cette rêne du dedans, h met continuellement dans Toccafion prochaine de s’oppofer aux moindres écarts des autres parties du même côté, ou au moins de les reâifier, puifque d’un très-petit mouvement la main du dedans ac-Î [uiert la poffibilité d’ajouter graduellement, & lûvani les circonftances » tantôt la preffioa à U M A N

tenfion ; tantôt Técart à la preffion, tantôt 1^ fon^ tien à Técart. Si les angles rentrants, que produi* fent les différentes pomions de la rêne du dedans, la rendent feulement préparatoire y & quelquefois confervatoîre au travail » on mène donc réellement un cheval fur le droit avec la feule rêne du dehors. Ce font effeâivement les pulfatians moti • vées de cette dernière rêne qui déterminent viâorieufement toutes les aâions du cheval, dans la direâion fuppofée, au moyen de ce qu’elles applatiffem à propos, ou laifient fubfifier les angles fortants, à memre qu’ils paroiffent fur le dehors » Ainfi le jeu de la rêne du dehors ne peut jamais inquiéter un cheval fuf&famment préparé par la tenfion de la rêne du dedans » vu que les trois derniers effets qui reftent à la rêne conduârice, pref* fion, écart, foutien, répondent aux mouvements naturels du cheval, qui fe fent alors pouflé fur lesjambes qu’il auroit de lui-même placées deffous fon centre, s’il avoit eu naturellement rintentioi » que l’art lui prête* La rencontre du premier coin qu’on trouve à gauche établit une preuve fatisfiû(ante des effets compofés que la nouvelle combi* naifon des rênes iéparées peut en&nter. Quoique la méthode qui fert à prendre les coins foit écrite dans les éléments, cependant comme le travail de* mande encore plus de précifion, }t vais répéter les circonftances qui caraâérifent la prife endère de * ces angles fi difficiles à paffer avec exaâitude. La première règle confifie a faire entrer les épaules » de manière que la jambe de devant du dedans pofée dans le coin ^ foit enfuite chevalée parla jambe de devant du dehors » La féconde exigiB que les hanches garniffent à leur tour le coin, enforte que les jambes de derrière doivent fuccéder tranfvcr* falement » & dans la même proponion, aux jam* bes de devant, ï mefure que celles-d quittent l’angle, pour fe placer fur la nouvelle pifte qu’on va chercher. U faut donc trouver quatre pofnions qui donnent aux rênes ta faculté de mener alternativement dans chaque angle les quatre jambes du che1k, & d’après leur combinaifon tranfverfale. Peu familier avec le travail, notre élève a befoin fans doute d’ufer de toutes fes reffources » afin de ne pas laiffer échapper les inflants propices à l’exécution des quatre temps de main qui vont déterminer les mouvements du cheval. Cette réflexion engage àrappeller ici la petite rubrique enfetgnée lors de la préparation au galop, qui eft de compter une » quelle que foit la main où on travaille, chaque fois Sue la ^ambe de devant du dedans vient à terre, & e compter deux, quand le cheval s’appuie fur celle du dehors. Affuré, d’après ce calcul, que le chevat parvenu à la hauteur du coin enlève la jambe r, qu’on fait être aéhiellement celle de devant du dedans » on ajoute fucceflivement la preffion de la rêne du dedans à fa tenfion primitive, en éloignant modérément la rêne du dehors de l’épaule gauche du cheval. Le produit de la double combinaifon de la rêne du dedans » aidé par l’éloignc* M A N ment motivé 6e celle du dehors ; préfente le clie «  val » toujours avec le pli fur le dedans, étayé par la jambe i abfolument mife dans le coin, &, pat la jambe 4 un pea plus deflbus le centre de l’arrièremain que de coutume. Les èpaxiles entrées dans Fangle, on change auffitôt la combinaifon des rênes. C’eft k la preffion de la rêne du dehors qu’où ramène à cet effet fur Tépaule gauche du cheval, <iu’eft dû le paflage de la jambe 2 par-deffus la jambe i. Comme on fait, à n’en pouvoir douter, qu’au chevaler de la jambe 2 fuccéde tranfverfalesnent Tenlever de la jambe 3, aâuelie du dedans » & qu’il faut, pour que les hanches remplacent les épaules » que des deux jambes de derrière » ce foit celle du dfedans qui entre à fon tour la première dans le coin, on le hâte de fubftituer l’écart de la rêne droite à fa preffion, & afin d’inviter le cheval à porter cette jambe 3 derrière la jambe i » & afin de permettre k cette jambe i de fe dégager de defibus la jambe a 9 pour venir fe mettre à cdcé d’elle. Ainfi » du feul écart fecondaire de la rêne droite, on tire le double avantage d’obliger Tarrière-main à remplacer l’avant-main dans le coin, & d’en faciliter la fortie i cette première divifion du cheval. L’imagination du cavalier n’a pas plus d’effort à faire pour achever le paflàge du coin, que le cheval de peine à fe donner pour en fortir fon arrière-main. En effet » puifque le bipède de devant efi encré dans l’anele par la preiuon de la rêne du dedans, aidée de la rêne du dehors, & qu’il en eft forti d’après le calcul inverfe de la preffion de la rêne du dehors » fuivi par l’écart de la rêne du dedans ; donc le bipède de derrière » entré dans le même angle au moyen de ces deux derniers temps, écart de la rêne du dedans, & preffion de la rtnt du dehors » non-feulement doit en fortir en vertu des deux temps contraires, écart de la rêne du de* hors » & preffion de la rêne du dedans’, mais il faut encore que ces deux derniers temos contraires placent le cheval dans la nouvelle pifie » tel qu’il étoit avant que d’abandonner l’ancienne. Muni de cette pièce de comparaifon » l’élève redonne à fes mains la pofition qu’elles avoient pendant qu’il alloit trouver le coin, & la rêne gauche à l’inftant éVrartée » pouffe la jambe 4par-deffus la jambe %. A l’égard de la preffion qu’ofl||fionne le retour de la rêne droite fur l’épaule du credanSi toute légère Îu’elle eft, fon aâîvité fuffit pour conferver le pli u cheval ; le balancer en même temps fur les jambes A& 3 ; & conféquemment lui faire entamer la nouvelle pifie p# le jeu primitif de celles i & 4. Tai fi fouvent prouvé la néceffité de chaffer le cheval dans chaque nouvelle combinaifon des rênes, en fe fervant^de la preffion des jambes égales » & tellement appuyé fur rimpoffibilité d’en attendre aucune évolution, fans le préalable du demiarrêt, que je me crois difpenfè de jamais renouvei1er ces deux coifeiIs. Je paffe donc tout de fuite à la récapitulation » & à l’analyfe des moyens que je viens d’indiquer » pour prendre » au pas d’école » le M A N les

premier coîn qui fe préfente à gauche ; 11 eft confiant que les épaules viennent d’entrer dans l’angle ouvert à gauche, avec la jambe droite de devant, parce que la preffion de la rêne du dedans a chargé les 12 de la colonne de devant fut la jambe 2, tandis que l’écart de la rêne du dehors répart les 12 de la colonne de derrière fur la jambe 3. Delà » le jeu fucceffif, tranfverfal & néceffité des jambes I & 4, autant allégées qu’elles peuvent l’être » dont celle de devant prend d’abord poffeffion du coin près duquel fe pofe celle de derrière. Leschofes en cet état, le cavalier provoque fubitement la répartition inverfe des’24delamaffe. A laminute.les i2dela.colonne de devant, qui fuient la pullation de la rêne du dehors, reviennent brufquement fur la jambe i, que cette furcharge fixe deffous le centre de l’avant-main, & les 12 de la colonne de derrière » mus par l’écart de la rêne du dedans » fe balancent obliquement fur la jambe 4 » qu’on fait être un peu plus deffous le centre de l’arrière-main que de coutume. C’eft alors qu’on voit les jambes 2 & 3, légères i leur tour, quitter la pifie. La première chevale fa voifioe, pour fonir les épaules du coin où la féconde entre auffitôt, & d’après le même procédé. Ainfi, dès que les épaules entrées dans l’angle ouvert à gauche » avec la jambe droite de devant » l’abandonnent avec la jambe gauche de devant, les han* ches s’en emparent avec la jambe droite de der* rière ; conféquemment, des deux conditions exigées pour le paffage régulier des coin », l’une eft exécutée » & Vautre entamée. Les jambes 2 & 3 n font pas plutôt remifes à terre, que le cheval, cédant à i’impulfion du pli » profitant d’ailleurs, & de la petite preffion que le retour de la rêne du de* dans fait éprouver à fon épaule droite, & de la puiffance que reprend fur la hanche gauche la rêne du dehors écartée pour revenir à fa place, rétablie promptement la première diflribution de fes maffes. Ce nouveau calcul offre la jambe i, toujours plus légère » en raifon du pli » que la jambe 2, tant Sue le cheval eft fur le droit » qui s’avance à côté ’elle dans la nouvelle pifie ; d’après quoi la jambe 4 » à l’aide de la même combinaifon primitive, fe débarraffe du fardeau de la colonne de derrière » ([u’elle fupportoit en entier, & chevale auffi la jambe 3. Donc le paffage de l’angle ouvert à gauche fe trouve confommé dans toutes les règles » puifque les hanches entrées avec la jambe droite de derrière j en fortent avec la jambe gauche. Premier changement de main de gauche à droite. . L’élève trouvera certainement dans la fuite da travail des évelutions plus compliquées en apparence que celle dont il vient d’achever h figure, mais il n’en rencontrera sûrement aucune qui demande, au fond, plus d’exaâitude & deprécifion. Je puis même avancer qu’un coin fidèlement fuivi dans fes détails, doit être regardé comme la pierre de touche du vrai talent. Comment » en effet, bsir i66 M A N ^ firderle paffage de ces angles, avant’qu’uae prt-2 tî^ue coftfomniée des huit temps de aiain ait rendu jiAhre des quatre divifions mobiles du cheval i Toutes font mifes à contribution. Après avoir fu Srgner le pli, ne fâut-il pas fçavoir Teiicretenir ? e faut-il pas encore fçavoir ptuiTer les épaules dii dedans fur le debors, & puis les repoufler k propos du dekors fur le dedans i Ne faat>il pas enfvite fçavoir doBner au coros cette tournure domi>circulaire qui lui fait imiter l’avant main dans iW marche, & montrer Texemple àrarrière-main ? Ne faut-il pas enfin fçavoir imjprimer fur les hanches les deux impulfions inverles qui mènent & ramènent les épaules ? Je le redis avec confiance » la prife exade d un coin eft la mère^volution de toutes celles qu’on exige au travail fur le droit. Le pre<mier changement de main à faire de gauche à droite en dionne une preuve incontefhble* La comparalfon au travail avec la danfc une fois admife » on fent que la fcrupuleufe régularité de l’exécuter a feule le droit de commander Tintàrêt des fpeâateurs. £n conféquence, on doit attendre patiemment, & que lavant-main du cheval foit au niveau du timbre qui marque le changement de main » & que le cheval, ainii qu’à Tencrée dans le coin, s’appuie fur la jambe i. On fait alors, à peu de chofe près, ufage de la combinaifon des rênes ci-devant enfeignée pour demander la fortie du coin, tant avec les épaules qu*avec les hanches. On dit 9 à peu de chofe prés, parce qu au moyen de la demi évoludon projettée, il faut fe cpnteqter de fixer d’abord la rêne droite fur Tépaule du cheval > au lieu d’ajouter la preffion de cette rêne du dedans, à fa tenfion, & fî bien proportionner cnfuite, foit la preffion, foit lécart de la rêne gauche, que les jambes % Se 4 embraflent Ariâenient dans la diagonale le terrein néce^Taire pour arriver traafverialemem au-defTus de celltrs i & On auroit tort de ne pas s’afTurer du placement i terre des jambes du cheval, avant que d’e/fayer à lui demander l’ouverture d^ changement de main ; car, c’eA en comptant une pour le port de la jambe de devant du dedans, qu’on doit fixer la yéne droite ; de giéme qq’il iic faut pas laifTer échapper ^intervalle qui fe trouve entre une comptée & deux à cpmpter, pour faire agir la rêne gauche.

Malgré l’ennui que peuvent canfer les répétitions trop fréquentes, j’aime mieux encourir ce léger reproche, & rappelier à mes le£)eur$ que les niaffes de chaque colonne vertébrale font toujours en oppofkion oblique : qu’ainfi les 1 2 de l’avantmain entièrement balancées fur la jambe t, diaprés la preffion de la rêne gauche, & contenues fur cette jambe du dedans, conféquemment ap fixer de la rêne droite, les 12 de l’arriere-main portent auffitôt à-plomb fur la jambe 4, pendant le jeu rranfverfal & fuccefiif des jambes 2 & 3. L, a jambe 2 entrée la première dans la diagonale, & mife au-deffps de la jambe ; | 01 ; voit la jambe 3 I

■ M A N •

I deTcendreâ terre » afin de recevoir à fou cour les 12 de la colonne de derrière, que l’écart de la rêne gauche repoufTe du dehors fur le dedans, uadis que la preffion continuée par le fixer de la rêne droite fait repafier les « 2 de la colonne de devant du dedans fur le dehors. A cette tranfpofition des 24 de la maffe, aâuellement étayés par les jambes 2 & 3, fuccède l’enlever des jambes i & 4. Celle de devant file à côté de la jambe 2 fur la diagonala ou celle de derrière arrive également, en fe pla-, çant au defTus de la jambe 3 Lorfque le bipède de devant abandonne ta dîa «  gonale du premier changement de main ouvert de gauche à droite, & pafie fur la pifle qu’on va frayer de droite à gauche, on détruit le pli par une defcente abfolue des deux mains. L’élève n a pas oublié qu*au travail, defcendre la main, c’eft précifément ce qu’on appelle aux éléments la rendre. MzH avant que de reprendre le cheval > dont la tète & les épaules font feulement entrées dans la nouvelle ptUe, on a deux obfervarions efTeatielles à faire. La première nous apprend quetouc changement de main refte imparfait, ou pour parler la langue de l’èquiration, n’efl point fermé, tant que le bipède de derrière ne fe remet pas exaôement à la fuite de celui de deva^nt. La fécond^ avertit notre élève qu’il chemine à préfent do droite à gauche ; qu*en conféquence, la rênç droite & les jambes 1 & 3 « de dedans quelles étoient i deviennent du dehors ; comme, par 1^ Olème raîfon, la rêne gauche, aihfi que les jambes 2 & 4 « font du dçdanst Cetfe dernière remarqua engage à donner aux deux mains unç pofition totalement inverfe à celle qu’elles avoient avant Iç changement de main. Eu égard à la nouvçlle direc’^ tion du cheval, le cavalier emploie fa main gauche, qu’il laiflfe au-defibusde fa droite, à faire reparoitre le pli fur le nouveau dedans, oc c’eft U main droite, aâuelle du dehors, qui fe charge dç mener^ Les effets qui fortem de l’inverfion des rênes s’accordcnf en tout point avec la première obfervation. A moins que, pendant la traveriée àç la diagonale, le cheval n ait dérangé Tordrç tranfverfalde fes jambes, il eft évident que » forti de l’ancienne pifte avec les jambes 2 & 4 alors du der hors, Çl ce d’après iurefiion & l’écart de la rêne gauche aidés par SRxer de la rêne droite, il e& évident, dis-je, que les prenfiers pas qu’il formç dans la nouvelle pUle doivent être imprimés, de gauche ^ droite, par Icsimêmes jambes du dehors, puisqu’elles font encore foumifenà la même combinaifon des rênes. Or, la jambe 2 pouffée dans la piâe au-deifus dp la jaipbe i, nul doute que cç foit la jambe 3 qui vienne obliquement fe mettrç derrière elle. Voilà l’inflant oii les rênes détendues perdent leur valeur avec leur nom, pour reinonter en puiffançe & dénomination inverfe. De-là le prolongement du premier changement de main ne peut avoir Heu que par le port intermédiaire de 1^ jambe 1, & la clôture de cette évolution pac Iç M A N )eu 4de la îatbbe 4. rélévarien de la réfie droite permet à la jambe i de veair fc ranger le long du mur à côté de la jambe 2. A Tégard de la jambe 4 9 elle cède indifpenfablemem à 1 impulfion, quoique récente de la rêne eauche » à qui fa nouvelle qualité de rêne du’dedaas communique affez de puiâance, & pour donner le pli, & pour chafTer cette jambe de derrière » au moment où elle devient du dedans » à h place qu’elle doit occuper dans la pifle parallèlement à la jambe 3. Pour peu qu’on veuille approfondir la combinaifon des rênes qui ferme le changement de main de gauche à droite, on apperçoit que le pli formé à gauche détermine le ciieval à s’appuyer fur les jambes i & 4 9 dernières mifes en aâion : par conléquent on a la fatisfafKon de voir le cheval entamer la nouvelle pîfte 9 qu*il fuit aâuellement de droite à gauche, par la jambe 2, devenue du dedans 1 avec la même aifaace qu’il a débuté dans l’ancienne par la}ambe J, qui jouiâbit alors du même titre. Prendre un coin quîfc préfinte â droite, I^es procédés qui font prendre au cheval les coins ti droite, étant exaâement calqués fur ceux qu’on a ci’devant détaillés, foit pour l’entrée dans les coins à gauche, foit pour leur fortie » Télève peut exécuter de lui-même l’évolutioa qui fe préfente, puifqu’il ne s’agit que d’adapter à la rêne gauche les temps de main qui influpient auparavant fur la rêne droite, & d’attendre de cette dernière les effets émanés de la première à l’autre main. En fuiyant arec attention le jeu tranfverfal des quatre jambes du cheval, on voit les d^x bipèdes fon-Hiis à cette nouvelle combinaifon des rênes, entrer alternativement avec les jambes 264 dans le coin qui fe préfente à droite, d’où les mêmes di* Vifions fortent enfuite avec les jambes x & 3. Second changement de main de droite à gauche.* L’élève eft pareillement à même de fe paffer de confeils pour fisurer le fécond changement de main de droite à gauche. La parfaite reflemblance entre l’évolution a demander & celle précédemment opé-, rée » indique affea les feuls temps de main dont on puîâe faire ufage. Je me borne donc à répéter ici Ai’aufEtôt que la colonie de devant en rentrée dans la pi Ae par 011 on entame la reprife, il faut foigneuiement fermer le fécond changement de anain, afin que, les hanches rcmifes à la fuite des épaules » le cheval reparoifle ployé à droite comme tn commençint.

VArrA.

A eettà première le^on du travail t ainfi qu’à tontes celles qui vont fuivte, la condition expreffe de ployer le cheval fur le dedans entraine ToDligation indifpenfable de faire précéder l’arrêt par f’anéamiiTement total du pli.Xnconféquence, quelles pas avant que de marquer un ^rrêt, on y pré— 1 yare Iç chcral » au moyca 4’wc diminution gra— I M A N 167

duelle de la tenfion de la rêne dtl dedans » & aue «  mentant en proportion égale la puiflazice de celle du dehors. Les deux mains revenues dans la pofinon oii elles étoient ramènent le bout du nez du cheval direâ à la pifle qu’il fraie. Voilà l’inftant marqué pour former un arrêt définitif. Du Manier en place*

L*accord parfait qui doit régner entre les temps impulfifs de la main & des jambes égales du cavalier, & les temps impulfés des auatre jambes du cheval : cette unité d’aâion, qyi donne toute prééminence à la belle expreffion du travail, demande aue les différents airs dont il eft compofé ne perdent Jamais la cadence qui fait leur caraâére diftinâifl Bien loin de fouffrir qu’elle fe ralentiffe pendant les évolutions des coins, ou celles des changements de main » on. ne permet pas même aux élèves d’interrompre fubitement les mouve «  ments du cheval qu’ils travaillent ; de là, l’ufage reçu de dorre les airs terre-à-terre par le manier en place. •

Ce que c’eft que le Manier en place, On recoanolt le manier en place à ce que le cheval entretient le jeu fuccef&t & tranfverfal de (^s quatre jambes qu’il fait mouvoir pofitivement comme pour former le pas 9 & que » cependant » il ne fe porte ni en avant ni en arrière. L’avantage que procure le manier en place » fubftitué au reculer » eft de prouver tju’on a fu maintenir le cheval dans ce jufte aplomb qui lui conferve laifànce de répondre promptement & précifément aux feules Indications de fon cavalier* ^ Comment on met un cheval au Manier en place » L*explication précédente amène les vrais moyefis qui font exécuter le manier en place. En effet » dès qu’à cet air, le cheval doit mouvoir fes quatre jambes comme à l’allure du pas, mais fans avancer ni reculer, on ne peut donc exciter un cheval à manier en place » qu’en opérant cùmme pour le porter en avant, & contrariant à la minute ces mêmes opérations par d’autres qui les annuUenr. v Qiaque fois qu’on veut établir un principe, on ne fauroit répandre trop de clarté fur les préceptes 3ui le développenté En conféquence » je croîs evoir reprendre le cheval dans la fuppofition d*un arrêt le mieux formé, ce « qu’on appelle au manège » parer un arrêt. Alors, dans la main & fur les hanches » d*après Texaâe réunion des deux colonnes vertébrales au centre, le cheval eft récl « ’ lement balancé dans les mains & les jambes de fon cavalier. Il n’exifteplus de pli : difpofition des s4 de la maffe qui met ti bien le centre en équilibre fur les quatre jambes, que la moindre liberté offerte à la colonne de devant feroit renouveller au cheval les temps du pas d’école ; de même qu’il reculeroit au plus petit relâchement de la preffion des jambes • égales du cavalier. Or, fi ce dernies profite d#


GoQgle

t69 . M A N l’aptitude oti fc trouve le cheval de répondre à telle imuulfion qu on veuille lui commiyiiauer » & que, larriéFe-main contenue deflbus le point central , il pouffe Ta va nt- main avec Tune des deux rênes , la preffion qu occafionne cette rêne , devenue obligatoire , incline tnèvitablement les 1 2 de la colonne de devant fur une des jambes qui la foutiennent* Suppofons que ce foit la rêne gauche qu’on faffe agir. Dès cet inftant, l’équilibre que la fade répartition des 24 de la maffe avoit établi fe trouve abfolument dérangé. La jambe i fupporce à préfentles la de la colonne de devant, déterminés de gauche à droite , tandis que la jambe 4 eft obliquement chargée des 1 2 de la colonne de derrière : combinaifon naturelle qui ne laiffe au cheval d’autre poffibilité de répondre aux incitations des jambes égales de fon cavalier , qu’en détachant fucceffivement les jambes a & 3. Tel court que foit Tintervalie que ces deux jambes tranfveriales mettent à quitter terre, & à y revenir , il donne le temps de Âibftituer la pulfation de la rêne droite à la puiffance de la rètK gauche , qui laiffe auffi-tôt refluer les 12 delà colonne de devant de droite à gauche. Dans cet état ,’ le cheval , dont Tavantmain incline à gauche , & rarrière-main penche à droite , remet fubitement à terre les jambes 2 & ^ qu’il n*a pas eu le temps d’étendre ; mais » toujours excité par la preffion non- interrompue des jambes fermées de fon cavalier , il enlève avec la même prefteffe les jambes i & 4 Le premier temps du inanier en place une fois confommé , nulle difficulté d’en exiger d’autres. Tant que chaque rêne balance les 12 de la colonne de devant inverfesnentà chaque jambe en l’air, & tant qu’on a foin de maintenir la colonne de derrière deffous le centre, incertain du genre de mouvement qu’il doit entreprendre, le cheval lève & rabat à la même place , les unes après les autres & tranfverfalement, fes jambes de devant & de derrière, ou manio en place.

Cûrrtt du Manier en plaee.

De touts les airs de manège, il n’en eft point de phis attrayant , & qui demande autant de difcrétlon de la part du cavalier que le manier en place. Au moyen de l’affiette exaâe du cheval , & vu le défaut d’ondulation des colonnes vertébrales qui reviennent fans ceffe fur elles-mêmes , les hanches auroient ^ îbuflKr d’une exécution trop fuivie de cet air. En effet , toujours inférieures aux épaules , ce font les hanches qui fupportent la majeure partie des maffes combinées de l’homme & du cheval , fans employer à la vérité beaucoup plus d’efforts qu’lk la formation du pas d’école , mais cependant avec uae forte de contrainte reladve k la fujéiion iqui caraâérife le manier en place« Quant à l’arrêt qui clôt définitivement cette première leçon du cravail , on le marque au cheval, en diminuant in* fenfiblenent la pulfation réciproque de chaque tine* A fnefure ^u’op fenr Ip çnevd rsUentir Tcii-M AN

lever tranfverfal de fes quatre jambes , le caralîe^ a foin de relâcher la preffion de» fiennes , afin de laiffer détendre les deux colonnes des vertèbres » & pour que le cheval recouvre la faculté de fe reinettre dan> Tinaâion^oii il n*eft pas plutôt , qu*on l’y fixe par une djfcente entière de la main qui termine & le m ;inier en place , & le premier des airs terre a-térre.

Pofition du cavalier pendant la leçon du pas técole^ Ou les principes d’un art font radicalement faux , ouïes confé^uences tirées de feâion en i^&xaTk doivent avoir leur bafe écrite dans la première leçon clés éléments. Conformément à cet axiome , fi nous interrogeons notre élève fur la pofition gue demande la leçon du pas d’école , voici quel fera le dilemme qui diâera fa réponfe. L’inionàion fbrmelle de regarder entre les oreilles du cheval , 3u’on mène aux allures naturelles , ayant pour but e placer les clavicules du cavalier perpendiculai* rement au-deffus de fes hanches , & par fuite , de mettre fes hanches parallèles aux épaules du cheval , & le cheval à Ta lure du pas ordina re , étant abfolument droit de tète , d’épaules , de corps & de hanches , il n’efl donc pas au pouvoir du cavalier d’entretenir la perpendiculaire du haut de foa corps dans la direâion de l’avant main du cheval qui travaille au pas d*école , à moins que de tour* ner un peu la tète for le dedans, & de reculer médiocrement fon épaule du même côté , puifque la condition du pli détermine auffi le cheval a ren«  trer l’épaule du dedans. Ajoutons cette règle gêné* ra c aut vérités fondamentales dont nous avons prccêdemment fait une épreuve fatisfaifante , qu’il tàut toujours fe defSner à l’inflar de la tournure qu’on donne au cheval , afin de le conferver d*a* plomb dans toutes fes évolutions , en pefant avec lui fur les jambes qull prend alors pour points d’appui.

Steondefaçênde mener le cheval au pas t école , les rênes réuies dans la main du dehors , en iaidaat de la main du dedans^

L’élève , qu’une prattque’raîfonnée de la leçon du pas d’école aux rênes (éparées a confirmé dans l’exécution de ce premier air terre-»à-terre , p«ut aâuellement entreprendre la knême leçon , en réun’iffant les rênes dans la main du dehors , & ne fe fervant de la main du dedans que comme d une aide avec laquelle il donne le pli , & maitrife toutes les panies du dedans. A cette féconde façon de mener, la reprife commençant toujours de gauche à droite , le cavalier place fa main gauche luivant la méthode diâée dans les éléments. Il avance en«  fuite fa main droite fur la rêne du dedans : impo& tion qui la met plus baffe que celle du dehors j & ploie le cheval fur le dedans. Pour contrebalancer lesprefiions motivées qu’occafîonne Tappui de la main du dedans , le petit doigt de la main gauche faii plus pp moins vibrer la rçnc du dehors qu’on M A N Ctit être en poffei&on de mener le cheval au travail. Prendre un coin, qui ft pré fente à gauche^ L^obéidance du cheval ne peut être <|ucla même, foit qu’il réponde aux rênes féparées, ou bien qu’il agifle d après les rênes réunies dans la main du dehors, pourvu que les indications qui lui parviennent, aient une valeur relative àrexécution attendue. Quelle aue foit la manière au*on emploie, le cheval prend ^s coins qui fe préfentent à gauche, iQrfque Tinfluence des rênes, d’abord dirigées du dedans fur le dehors, & énfuite du dehors fnr le dedans, poufle alternativement fes deux bipèdes dans langle, & les en fait fortir. La preuve en eft, qu*à cette féconde façon de mener, la jambe i entre dans le coin, ea vertu de la prefGon de la rêne du dedans foumife à la main droite, aidée par récart de la rêne du dehors, que le petit ftoigt de la main gauche éloigne de T’épaule du cheval ; comme la jambe 2 fort du même angle auilltôt que la main^auche ramène la rcnt du dehors, pendant que la main droite emmène à fon tour la rêne du dedans. Quant aux jambes 3 & 4, elles fuivent iranfverfalement ainfi qu’aux rênes féparées, & par les mêmes moyens.

Premier changement de main de gauche â droite. Je me difpenferois volontiers de retracer à mes leâeurs les détails des deux changements de main » fans la tranfpofition des rênes, indifpenfable à cette féconde façon de mener, & qui demande une méthode particulière. En effet, celle écrite jufou’actuellement fait bien connoitre le produit de révolution, qui ne peut jamais être, quant au cheval, que Taâion de traverfer diagonalement la carrière du manège, mais elle. laiUe abfolument ignorer 1 etymologie de changer & changement de main, relative au cavalier. Or, ces mots viennent de ce que les élèves, lorfqu’ils mènent de la main du dehors en s’aidant de celle du dedans, paffent réeUcment y à chaque changement de main, leurs rênes d’une main dans l’autre, en s’y prenant de la manière que je vais décrire.

Le premier changement de main de gauche à droite entamé comme à Tordinaire, en rai fon du fixer de la rêne du dedans que commande la main droite, & d’après le pouffer de la rêne du dehor » que fait agir le petit doigt de la main gauche, s’ouvre, ainfi cuonTa déjà vu, par le port de la |ambe 1 qui s avance feulement audeffus de la jambe 1. Les épaules du cheval entrées dans la noijvcUe pifte qu’on va fuivre de droite à gauche, il faut ôrer la main droite de deffus la rêne du dedans, & profiter de l’inAant où cette rêne devient du dehors pour opérer avec la main gauche ce qu’on appelle une defcente de main. C’eil pendant l’intervalle qui fe trouve entre la defcente & la remontée de la main qu’on tranfporte les rênes de la main gauche dans la droite. Comme cet e nouvelle n^ain du dehors doit les recevoir inverfe-Equltdtion, Ejcrime 6 » Danje »

i

M A N itf »

ment à la (>ofitioh qu’elles avoient dans la maia gauche, le cavalier gliffe fa main droite toute ouverte entre fon corps & les rênes, de manière que la paume de la main le regarde. Alors la main gauche dépofe les rênes fur le plat de la main droite qui les fépare avec l’index, & les empoigne avec les autres doigts. De cette façon, le bouton des rênes qui fortoit par le pouce de la main gauche & flotoit fur l’épaule droite du cheval, s’échappe actuellement deffous le petit doigt de Ta main droite & retombe fur l’épaule gauche. Lesjrênes prifes avec la main droite reprennent la valeur que la defcente demain leur a fait perdre, auflitôt que le cavalier met cette main du dehors à la place qu’occupoit auparavant la gauche, & que celle ci prend poffeffion de la nouvelle rêne du dedans, dont la tenfion faite pour ployer le cheval à gauche, ferme en même temps le premier changement de main de gauche à droite,

Prendre un coin quife prêfente â droite* Si révolution précédente exige une feâion à part, il n’en eft pas ainfi de la prife des coins qui fe préfentent à^drQJte. Au moyen de ce que l’entrée de ces angles &leur fortie reconnoiffent à cha-Î [ue main des caufes femblables, il me fufiit d’oherver que les effets de la rêne du dedans émanent a6bellement de la main gauche, tandis que l’index de la main droite remplit deffous la rêne du dehors les fondions attribuées au petit doigt de la main gauche, avant la tranfpofition des rênes. Second changement de main de droite à gauche. Comme je ne connoîs d’autre différence entre les évolutions du premier & du fécond changement de main que dans le tranfport des rênes, | a «  bandonne un moment le cheval pour fuivre l’exécution du cavalier. Suppofant i’avant-main du cheval de retour dans la première pifie par où on entame la reprife, on s’attend à trouver la main droite encore du dehors, non-feulement defcendue, mais prête à remonter : circonftance qu’on fait être le prélude de la fubffiti)tion des rênes. Ea conféquence, l’élève avance fa main gauche pardeffus la droite, qui ne lâche les rênes qu’après les avoir conduites dans la main gauche, redevenue du dehors, dont le petit doigt les fépare à l’ordinaire ; & la main droite vacante reprend auflitôt fur la rêne droite fes fonâions avec fop titre de main du dedans. Au furplus, à cette féconde façon de mener, les deux changements de main qui ont trait au cavalier, font à leur vrai point de perfection, lorfque le paffage des rêqes ne rallentit pas les aâions du cheval, qui ne doit en interrompre la mefure que pour l’arrêt.

V Arrêt.

On prépare l’arrêt par l’abandon total de la rêne du dedans, & on TcfieiSlue par le foutien gradué des deux rênes, dont les preffiops égales avertif-Digitized’by 170 M A N fenc le cheval, abfolument déployé, qu*il eft tenps de former un arrêt »

Du manier en place »

Si notre élève, curieux de poufler la leçon du pas tf école à fon dernier période, toujours avec Taide de la main du dedans, veut effayer de faire manier le cheval en place, il faut alors que la main droite, étendue fur les deux rênes, lui ferve à balancer inverfement les 12 de chaque colonne yerlébrale. On conçoit aifémcnt comment Tinfluence de la main du dedans peut déterminer Tavant main à pafler tantôt fur une jambe, tantôt fur l’autre, tandis que la main gauche marque à propos les temps qui contiennent Tonduhrion de rarrièremain, excitée par la preffion des jambes égales du cavalier, & s’oppofe au déplacement du cheval que cette contrariété d^eflets oblige à manier en place.

L arrêt du manier en place.

Bien convaincu de la néceffité d abréger la durée du manier en place, Télève fe hâte d’en marquer larrêt, qu’il exécute ainfi gu’aux mains féparées : c’eft-à-dire qu’on laiâe amonir infenfiblement les vibrations de la colonne de devant > fc qu’on ceiTe d’alimenter le centre par l’apport de la colonne de derrière. L’élève faifit Tinfiant où le cheval revient dans l’inaftion, & pour l’y confirmer, il enlève la main droite de defTus les rênes, afin qu’une defcente de la main gauche favorife la clôture du manier en place.

Troifieme façon de mener le cheval au pas d’école ^ de la feule main gauche,

. Sans la grande habitude des deux précédentes façons de mener le cheval au pas d’école ^ dont la feconde exige beaucoup plus r.e précifion & de juftefle que la première, Téléve auroit raifon d’être effrayé de la propofition de tenter la troifieme, qui le reftreint au ieul ufage de fa main gauche. Mais, efpérant de réuffir, il commence par égaler fcrupuleufement les deux rênes, 6c après le fakit, il laifle retomber jufques deffu » fa cui/Te la raaîn droite fufpendue dès-lors de toutes fondions. Lorfque la légèreté du cheval annonce fon affiette, & conféquemment fa difpofirion à répondre aux moindres indications, le cavalier ediaie de lui donner le pli. Pour cet effet, la main arrondie travaille comme à la préparation du tourner. Auffiiôt que le cheval abandonne Cz tête, on rend promptcment à la rêne gauche fa tenfion primitive, afin qu’elle empêche l’avant main d’être couchée fur le dehors^ Dans cette intention, non— feulement il faut remonter doucement k main toute arrondie, mais avec le petit doigt modérateur des difiances graduées de la rêne gauche, écarter on foutenir, fuivant le befoin, cette rêne du dehors reconnue motrice des différentes fenfations qui coopèrent à la conduite du cheval. Tant qu’on iiiit la première M A N

pifie de gauche à droite, on doit s^attacher à conre^ nir le pli, fans qu’il dérange Taplomb des épaules, foiten employant avec adreffe le plus ou le moins d’arrondiffement de la main » foit en faifant jouer alternativement les rênes fous les deux derniers doigts de cette idain. L’élève entrevoit toutes les fineffes dont la troifieme façon de mener eft fufcep* tible, puifque les temps de main font uniquement réfervés pour les effets obligatoires des rênes, mais que ceux préparatoires & confervatoires fortenc aâuellement de deffous les doigts. D’où il réfulte que, fi le cavalier n apprend pas à contrebalancer avec Tannulaire, qui péfefurla rêne droite, une impulfion que je fuppofe, dans ce moment, trop marquée par la rêne gauche foumife au petit doigt ^ le cheval pirouette à droite, & manque la leçon. J’obférve encore, avant ^ue de paffer outre, que les temps des doigts dont je viens de parler, font les feuis expédients qu’on ait à prêfent pour rendre la main & la reprendre.

Prendre un coin quife préfente à gauche* Quoique le cheval fuivc la direâion des rênes J & jamais la manière qui les dirige, cependant, va le raccourci des mouvements que cette troifieme façon de le mener nous laiffe, on ne peut trop s’af* furer de l’efficacité des petits moyens qu’on em «  ploie aâuellement, avant que de rien entreprendre d’un peu coraphqué. Or, la meilleure preuve qu on putffe donner de la jufteffe de leurs combinailons » ed, fans contredit, de montrer le cheval toujours droit d’épaules, de corps & de hanches, malgré le pli fur le dedans. Parvenu à ce degré d’exécution, de fimples réminifcences aideront notre élève dans le pafiage du coin qui fe préfente à gauche. On fe rappelle qu’après le demi arrêt, ce font les rênes, d’abord tendues du dedans (ur le dehors, qui pouffent les épaules dans le coin : qu’enfuite les rênes, tendues du dehors fur le dedans, repouffent les épaules hors du coin, & f( » nt auffitôt entrer les hanches. Finalement, que les rênes remifes à leur place achèvent la foriie du coin. Travaillons maintenant à tirer touts ces différents effets de la feule main gauche, & ponons la précifion au point que le cheval ne conçoive pas même l’idée d’y réfifter. La méchanique enfeigne que plus un reffort eft comprimé, moins fà d^ente coûte d’effort. Confé «  quemment on marque affez ferme le demi-arrêt ^ précurfeur de toutes les évolutions, pour que le raffembler exaâ qu’il produit faffe defirerau cheval d’entrer en aâion. Dès que le cavalier apperçoit llieureufe difpofition où fe trouvent les deux bi-> pèdes du cheval, il ne tarde pas à porter fa main arrondie fur le dehors, fans oublier l’éeart du petit doigt, qui met la réae gauche à quelque diftance de répaule du cheval. Voilà bien certainement les deux rênes deffinées ^ïl dedans fur le dehors, & le cheval, empreffé de les traverfer, qui a déjà pofé la jambe i dans le coin. Pour favorifer le cbevaler de la jambe a » foUiciter en mtême temps la .M AN fambe 3 Ma Vemiilacer dans Tangle, & remettre la jambe 1 en liberré, on rapporte la main, toujours arrondie, du dehors fur le dedans, & ce qui détermine le cheval lé plus viâorieufemeni, on ref » ferre le petit doigt, en écanant l’annulaire. Touce fnodique qu’eft cette combinaifon intérieure, on lui doit cependant le fini de la contrepofition des xenes braquées à préfent de eauche à droite, & feule elle commande le port alternatif & tranfverfal des jambes 2, 1 & i : car on fait qu’en raifon <lu pli, la jambe oe devant du dedans doit conftainment entamer chaque pifte. Il nous refte donc la jambe 4 à faire paffer dans le coin ouven à gauche, Scpar^deffus ta jambe 3. Mais les trois temps fucceflifs de la main replacée, de l’annulaire fermé, du petit doigt écarté, ne repréfentent-ils pas les rênes dans leur « rdre primitif, fur-tout Tarrondiffement de la main étant entretenu ? Auffi le che^5^ 9 fenfible— à la vibration de la rêne du dehors tendue fous l’écart du petit doigt, con^rmé d’ailleurs fur les jambes 2 & 3 par la preffion de la rêne du dedans qu’abandonne l’annulaire, avance la jambe 4 à la fuite de la jambe i, Se par-deflTus la ïambe 3 ; ce qui termine dans toutes les régies le paflàge du coin qui fe préfente à gauche. Preneur changtmem de atain de gauche à droite. Il n*eft point de récompenfe plus attrayante pour un cheval qui travaille, que d’abréger la durée de fes reprifes.U faut donc fonger k demander promptement au nAtre le premier changement de main qu’on ouvre de gauche â droite. En conféouence, on écoute avec une nouvelle attention 1 enlever progreffifdes jambes de devant^ jufou’à ce qu’on furprenne à terre celle du dedans. A l’raAant oii l’élève compte une, pour cette jambe de devant, non^feulement il ceflc toute aâion du petit doigt, mais il ramène modérément la main arrondie fur le dedans, afin d’obtenir de la jambe 2 le feul demi-chevaler qui fait entamer au cheval la diago* nale dans laquelle on deiire le porter. En analyfant le produit de ces deux temps de main, on trouve au réfultat, premièrement, que l’inaâion du petit doigt laiâe à la rêne du dedans, arrêtée fur l’épaule droite du cheval par l’arrondiffement primitifdelamain, le fixer qu’elle communique auilîtdt à la jambe i : ■ fecondement, que la preffion de la rêne du dehors, qu’efleâue le port fecondairedela main arrondie » décide enfuite la jambe 2 à décrire le quart de cercle qui Tamène au dedevant de fa compagne. Le cheval entré dans la diagonale avec la)ambe 2, on redonne à la main fa première pofition, eaforte que la jambe 4, coritenue parTécan du petit doiet, quitte la pifte à fon tour, pour mettre le bipède de derrière dia{ ; onalement à la fuite de celui de devant. Lorfque es épaules du cheval font arrivées dans la féconde pifte où la diagonale aboutit, le cavalier fait une defcente entière de la main arrondie, mais il a fpin de U remonter Cambrée, 6c afin d’attirer la M A N 171

tête fur le nouveau dedans, & afin de fermer le premier changement de main de gauche à droite. A l’égard de U conduite du cheval, qu*on dirigé aâuellement de droite à gauche, elle dépend autant de la tournure cambrée de la main, que de l’extenfion motivée de l’annulaire » dont on tire ici les mêmes fervkes que le petit doigt rendroît à l’autre main.

Prendre un coin quîfe préfente à droite^ Jamais le cheval ne refufera de pénétrer dans les coins ouverts à droite, & l’élève oonfcrvera la faculté de l’en for tir i volonté, s’il adapte à la main cambrée les temps ci*deflus employés par la main arrondie, & fur— tout fi l’annulaiic paroit dans les occaiîoas oii on occtq>oit le petit do ! gt «  Second changement de main de droite à gauche. L’ouverture aiofi que la fermeture du fécond changement de main de droite à jgauche, auront à coup fur la même rèuffite* Ainfi je fuppofe le cheval revenu dans la première pifte, & conféquem^ ment à fa direâton aânelle de gauche ï droite, la main du cavalier remontée, placée & arrondie. Varrêt.

Le defTein du cheval mis à Tair du pas d*école, ne différant d*avec l’efquifle du cheval qu’on ébranle i l’allure du pas ordinaire que par le pli, donc une fois le pli détruit, le temps d arrêt exprimé da’ns la première leçon des éléments, efl le même que celui qui termine la première leçon du travail, où on mène de la feule main gauche.

Du manier en place.

On fait que les temps du manier en place réfultent toujours du balancement oblique des 24 de la mafle. Or, toutes les fois qu’à cette dernière façon de mener, la main, feule motrice de la vibration qu’on attend, répartit alternativement les 12 de chaque colonne vertébralct » tantôt fur une jambe, tantôt fur l’autre, le cavalier ne doit avoir d’autre foin que de fuivre avec la plus grande attention cet enlever fucceflîf des jambes « afin qu’à mefure que le cheval en pofeuneà terre, la preffion calculée, foit du petit doigt, foit de l’annulaire, précède le temps de main inverfe qui lui £ûc détacher lautre.

Varrêt du manier en place »

Quanta l’arrêt qui clôt défintiivement, & Talr du manier en place, & la première leçon du travail, on le marque avec la feule main gauche exaâement comme on a fait aux deux précédentes Êiçons : cefl-à-dire, qu’on détruit tnfeniiblement le balancement de la mafle, en dégradant les pulfatîon ) qui le produifent, & qu’on patiente^ jufqu’à ce que le —cheval en foit au fimple ébranlement, pour lui demainder l’arrêt total. Yij

i7> M AN ’De ripauli en dedans »

’Pendant que la nature artîculoit les quatre divifions mobiles du cheval i elle prèparoit en même temps les loue de Téquitarion, qui le rendent autant utile qu agréable, & dont les premiers écuyers-Arofeiieurs nous ont tranfmis le code. Pour nous, éclairés par les obfervations de nos prédécefleurs, notre empire s’eft tellement établi fur ce fier quadrupède, que, fi nous favons maîtrifer defpotique-Hient la totalité de Ton individu, nous avons éga* iement lart de ployer, à volonté, telle ou telle portion difiinâe de ion être. L’élève quitte la leçon « u pas d’école où on apprend à travailler un che-Tal droit d’épaules, de corps & de hanches, quoi3 ne avec le pli fur le dedans ; je vais lui montrer, ans celle intitulée l’épaule en dedans, comment on peut amener les épaules du cheval à la fuiie de ia tête » fans altérer la marche ordinaire aux deux dernières divifions du corps & des hanches. Comjne je n’ai jamais trouvé de méthode qui donnât autant Tintelligence des différents airs de manège, que de crayonner la figure qui leur eA propre, je commence par décrire de quelle façon il faut qu’un cheval foit contourné pour être l’épaule en dedans.

Ce que e^ijl que V épaule en dedans. On dlAingue la combinaifon de Tépaule en dedans, & à la pofition du cheval qui s’y prépare, & à la marche de celui qui s’y prête. Pour la pofition, le cheval ployé fur le dedans, a l’avant-main entièrement dehors de la pifte où l’arrière* main refie. Pour la marche, le cheval, toujours avec le pli, fait pafler fa jambe de devant du dedans par-defius celle du dehors, tandis que fes jambes de derrière continuent leur jeu parallèle. Il réfulte de ce différent caTcul des deux colonnes vertébrales, que les 24 de la mafle du cheval en place font étayés, fçavoir, par la jambe de devant du dedans abfolument fortie de la pifie ; par celle de devant du dehors roife fur la crête de la pifte ; & par les deux jambes de derrière placées dans la pifte même. La figure de Tépaule en dedans reconnue, difféquonsen la marche. Or, d*après fa pofition, le cheval ne peut former le pas analogue à cet air qu’avec la jambe de devant du dedans, ébranlée la première, qui chevale d’abord celle du dehors : qu’avec la jambe de derrière du dehors, qu’il avance enfuice droit dans la pifte qu’elle fraie : ou*avec la jambe de devant du dehors, mue la troisième, qu’il retire de deflfous fa voifine pour la remettre encore fur le bord de la pifte : enfin qu’avec la jambe de der^ rière du dedans, qui, pofée dans la pifte à côté de fa compagne,.termine le pas de Tépaule en dedans, où on retrouve Tavant-main dans la pofition demi —circulaire mW a reçue. Void la première fois que le cheval fe mcût de deux piftes, c’eftà d’re que les jambes r & a tracent une ligne, pcnJantque les jambes 3 & 4enAiivent unç au-M AN

tre. Cette nouvelle façon de marcher, de la pari du cheval, demande qu’on inftruife l’élève des nouveaux procédés faits pour exiger la formation du pas en avant, avec une différence aufti marquée dans le jeu des deux bipèdes.

Comment on met un cheval à F épaule en dedans » L’épaule en dedans définie dans touts (es points » je crois pouvoir, fans indifcrétion, entamer la méthode, non-feulement qui combine » mais encore qui décernline un cheval à cette féconde leçon des airs terre-à* terre. L’élève vient de lire qu’aux trois conditions préliminaires & communes à chaque leçon du travail, d’être dans la maîn, fur les hanches, & ployé fur le dedans, le cheval doit ajouter, à celle que nous traitons,. d’avoir l’épaule du dedans abfoiu ment dehors de la pifte, d’où Tépaule du dehors eft un peu moins fortie » & où les deix hanches refteuL £n conféquence » lorlqu’on veut deffiner un cheval à l’air de l’épaule en dedans, il faut que la preftîon de la rêne du dehors, unie à l’écart de la rêne^u dedans, dont la tenfion primitive a déjà ployé le ^eval, cbaiTe de la pifte les deux épaules balancées enfemble du dehors fur le dedans. D’après ce plan préparatoire ^ on oblige le cheval à l’exécution du même air » premièrement avec la preffion de la rêne du dedans, afin d*obtenir le chevaler de la jambe de de « > vant du dedans, & fucceftîvement le port tranf « verfal de la jambe de derrière du dehors ; fecondément, avec l’écart de la rêne du dehors, à l’aide duquel le cheval avance fa jambe de devant du dehors, dégagée de defibus celle du dedans, & qui lui permet Teniever oblique de la jambe de derrière du dedans.

Je vais obferver, dans la leçon de l’épaule en dedans, Tordre établi dans les uâions de la leçon du pas d’école. Ainfi notre élève va commencer par mener les rênes féparées : où les lui fera réunie enfuite dans la main du dehors » en s’aidant de la main du dedans ; enfin il travaillera le cheval h l’é* paule en dedans de la {cule main gauche. Je ne m’expoferai pas davantage au reproche qui pourroit être fondé dans ce moment, ne trop rebattre les mêmes principes. Auffi, fans répéter à mes leâeurs les quantités choifies pour remplacer la mafle du cheval, dans foa entier & dans les divifions, fans leur rappeller, ni les huit pofitions des rênes, ni les huit temps de main qui les produifent : fans leur redire combien la correfpon^ dance intime entre les preftîons des jambes toujours égales du cavalier ^ & les opérations éma* nées de fa main eft eftentielle, afin de fournir une caufe aux divers effets qn on attend de l’aâion du cheval ; finalement, (ans leur repréfenter Toppofition naturellement tnrnfverfale qu’on apperçoit perpétuellement entre les épaules & les hanches du cheval d’une part ; de l’autre, entre les jambe$ de devant & celles de derrière^ ie fuis mon èlèv^ ■ M A N dans la carrière oii je vais Taider à mettre fon cheval à l’épaule en dedans, les rênes (ëparées. pTtmicrt façon dt mener U cheval a F épaule en dedans, Us rênes féparées.

On commence la leçon de Tépai^le en dedans, amfi que toutes celles qui compofent le travail, en fuivanc, de gauche à droite, quelques longueurs de manège, le cheval droit de tête, d’épaules, de corps & de hanches : intervalle qu’on emploie à raflembler le cheval jufqu*à ce que*, dans la main & affis, il foit encore régulièrement ployé fur le, dedans, & dont nous allons profiter pour faire la remarque fuivante. Nul doute qu’on ne^ puiffe difpofer le cheval à l’exécution de l’épaule en dedans, fur t^ie furface où on fe trouve, puifquê la préparation de cet air confifte uniquement dans la preffion de la rêne du dehors, & l’écart de la rêne du dedans. Mais fi notre élève obferve que ces deux temps de rênes font abfolument ceux qui déterminent Tavant — main du cheval à fortir des coins, pourquoi n*attendroit — il pas que le paâage d’un angle lui facilitât, & au cheval, le placement préalable des épaules fur le dedans ? Lors donc que, conféquemment à la preffion ^e la rêne du dehors, la jambe a » fortied*un coin ouvert à gauche, fait place à la jambe t, & qu’on fent le cheval au mo «  ment de retirer fa jambe i, on lui marque très-fenfibleinent Técartde la rêne du dedans, au moyen d un mouvement circulaire de la main droite, qu’on éloigne aflez de l’épaule du cheval pour qu’elle arrive au niveau de la cuifle du cavalier. Cette pofition de la rêne du dedans augmente le pli, qui s’étend alors jufqu’aux premiers côtés du cheval, & nécefllte évidemment la jambe i à quitter la pifte. Dans la crainte que l’extenfion un peu forcée de cette jambe de devant du dedans ne dérange l’aplomb du cheval, on a foin de réitérer la prenîon de la rêne du dehors, afin de chafler, prefqu’enfemble, les deux épaules fur le dedans ; eniorte que le cheval, qui détache pour la féconde fois la jambe i à la fuite de la j’imbe 4, l’amène fur la crête de la pifleà côté de la jambe i > & finit la préparation de Tépaule en dedans par le pon tranfverfal de la jambe 3, qui s’avance auprès de la jambe 4 reftée dans la pifte. L’avant— main n’en e(l pas plutôt dehors, que la prei&on de la rêne du dedans, ramenée par un fécond mouvemçnt circulaire de deâiis la cuifle du cavalier à l’épaule droite du cheval, commande à la jambe i de clie* Valer la jambe 2. Voilà Tinftant où on doit faire agir l’écart fecondaire de la rêne du dehors, dont l’effet eft de contenir la jambe 4 dans le milieu de la pifle. Le cheval folidement appuyé fur le^ jambes I & 4, on efface promprement lecart de la rêne dû dehors, qu’on remplace auffitôt avec la preffion renouvellee delà même rêne, en faifant reparoîtrele premier écart circulaire de la rêne du dedans. A cette nouvelle combinaifon des deux rênes, fuccède le jeu tranfverfal des jambes 2 Si M A N r73

). La première, maintenue fur le dedans par la preifion de la rêne gauche, reprend indifpenfablement fon poAe fur la crête de la piAe ; la féconde file droit deffous l’arrière— main, ainfi qu’a fait précédemment la jambe 4 foumife à l’écart de la rêne du dehors, & confomme dans toutes les règles le premier pas de l’épaule en dedans, puifqu^on re-* trouve les épaules en dehors de la plÂe, au milieu de laquelle les hanches font rèftées, 6c que, par la. combinaifon même des quatre jambes, le cheval ne peut fe mettre en marche qu’avec celle de de* vaut du dedans.

, 11 eft bien pardonnable à ceux qui n’ont d’autre guide dans la carrière de l’équitation que la foible lueur des éléments, 4’imaginer que l’exécution, très-pénible fuivant eux, des allures artificielles, dépend d’une multitude effrayante de temps de main & de jambes. Mais notre élève, affuré par pratique & par théorie, de la fimplîcité des ihoyens qui combinent un cheval au pas d’école ; fur-tout récemment convaincu de l’efiicacité de ces mêmes procédés, quelque peu compliqués qu’ils font, pour exiger l’épaule en dedans, pourroit-il efpérer la même indulgence ? Non fans doute. Cependant, afin d’ôter jufqu’à l’ombre d’une incertitude, nous ajouterons ici la démonflration calculée de cette féconde leçon du travail à l’expérience qu’on vient d’en faire.

En reprenant la pofition relative k l’épaule en dedans, & faififfant le cheval à la fortie d un coin, nous trouvons que, fi le bipède de devant abandonne la pifte oii refie le bipède de derrière, & fi lepli gagne les premières cotes, c’eft que’l’écart circulaire de la rêne du dedans, accompagné par la preifion de la rêne du dehors, entraîne les épaules au moment précis où le cheval tient la jambe i en l’air. Alors les 12 de la colonne de devant, autant attirés à droite que pouffes à gauche / obligent le cheval, menacé de perdre l’équilibre de cette première divifion, pris Air la jambe 2, d*éloigner la jambe i, afin de la menre deffous le centre de l’avant-main, dont le volume penche du dehors fur ^e dedans. La répartition inégale des 12 delà colonne de devant quadre bien avec l’exécution I » rojettée de Tépaule en dedans, puifqu’il faut que es jambes i & 2 travaillent en dehors de la pifte ; mais, à moins que d’invoquer l’art pour entretenir la marche parallèle des hanches, nonobfiant le plan diagonal des épaules, le calcul inverfe des 12 de la colonne de derrière, qui fuit naturellement, anéantiroit, à coup fur, la tournure— préparatoire au même air. L’élève apperçôir actuellement la néceffité d’étendre le premier écart circulaire de la rêne du dedans, jufqu’à ce qu’elle arrive ai ? niveau de la cuiffe du cavalier. Parfon moyen, on évite d’abord l’oppofition direâe de la rêne du dedans avec la hanche droite du cheval, donx Tavantmain, apporté feul en dedans, prcfenTC un arc bandé fur le dehors, enforte que l’aflion de cette rêoe droite ne parvient à l’arrlère-main que de con* 174 M A N cert avec la rêne gauche. Par fon moyen encore la même réde droite ^ qui repréfeme la corde de notre arc Mif, tendue fur les première » côtes » excite le cheval à rentrer cette panie de fon corps : conféquenfiment l’invite à rétablir, de lui-même » régalité détruite dans la difiributiQn des mafles de la colonne de devant, fans coucher cependant à la pofition primitive des jambes i & i placées fur le dedans, rar fon moyen enfin » les valeurs diftinâes de chaque rêne, qui viennent de chaâer féparément les deux épaules hors de la pifte » fe réuniffent pour former une feule puiflance capable au contraire d’empêcher les hanches d*en fortir. Apres avoir démontré comment les rênes peuvent faire prendre au chev%l la tournure préliminaire à l’épaule en dedans » je vais décompofer leur produit pendant la marche du même air. Le premier pas de Tépaule en dedans s’entame en vertu de la preffion de la rêne du dedans, rapportée circulairement de la cuifle du cavalier à 1 epaule du cheval : preflîon qui pouiTe la jambe i {>arde{rus la jambe 2. Rien de plus conféquent que e chevaler de la jambe x 9 puifque ce temps de la jambe de devant du dedans fuit les 11 de la colonne de devant » balancés de droite à gauche. Mais y où je regarde comme très efTenriel de venir mu feceurs de mon élève, c*eft afin de lut faire obferver, qu’^auflitôt le paflage de la jambe i, la corde de l’arc, autrement la rêne du dedans, fe trouve diredlement tendue fur la hanche droite du cheval. Le rentrer des premières côtes donne une preuve trop récente de la puifTance direâe d’une rêne, pour ne pas fentir là nèccfiaé de contrebalancer promptement roppofition aéluelle de celle du dédans. Cette remarque amène l’explication de l’écart intermédiaire de la rèdt du dehors, qui a la propriété de conferver la figure demi-circulaire de l’avant-maîn, en obligeant les jambes 3 & 4 à continuer leur marche parallèle. En effet, on enjoint cxprefféqient d’écarter la réàe gauche prefqu’en même temps qu’on pouffe avec la rêne droite, afin que la rêne du dehors » éloignée à fon tour de Tèpaule du cheval « prenne un appui relatif fur les parties qu elle gouverne, & amortiffe ainfi la Euiffance tropaélive delà rêne du dedans fur la anche droite. Conformément à cette dernière combinalfon des rênes 9 le cheval, qui a la jambe 1 pardeiTus la jambe 2, cédant en outre à la preffion des jambes égales de fon cavalier « ramène au centre l’ondulation de la colonne de derrière, dont les 12 9 balancés de gauche à droite j appe.fantiffent la jambe 3 « de manière à permettre le pontranfverfal de la jambe 4. Puifmie les jambes 9 & 3 ne terminent régulièrement l’exécution de l’épaule en dedans » qu’alors que le cavalier fait leur faire reprendre » à l*une fur la crête de la pifie, à Tautre dans la pifte même, la place qu’elles occupoîent pendant la préparation, on ne doit pas attendre ici la répétition fervile des détails qu’on a déjà lus. J’ajouterai feulement, comme une preuve MAN

de mes calculs, que fi la pofition du cheval à Vi^ paule en dedans émane des caufes qui donnent la (ortie des coins avec l’avantmain 9 ( preffion de la rêne du dehors, écart de la rêne du dedans), la marche de cet air doit être » & efi effeâivement le fruit des combinaifons analogues à l’entrée dans les coins, avec la même divifion du cheval. ( Pref «  fion de la rêne, du dedaiis, écart de la rêne du dehors )• Les leâeurs qui fe feront impofé la loi de me fuivre page à page, auront à laddition de ces diverfes combinaifons » premièrement » l’impoffibilité d’entretenir la figure de Tépaule en dedans, fans faire paffer le cheval de la préparation à l’action, & iucccffivement de Taâion à la préparation » fecondement, que les parties les plus lenfibles du cheval » conféquemment les plus intéref* fautes à ménager pour le cavalier » qui font les barres, fe trouvent auffi les moins affeâées ^ nonobftant la marche différente é^s deux bipèdes, puifqu’une fois le pli donné » le plus grand effet des rênes a lieu, tantôt fur lavant-main qu’elles pouffent, tantôt fur le corps qu’elles maintiennent. Examinons à préfent » dans la prife des coins » comment elles peuvent influer furrarrière-main. Prendre un coin qui fe prifentt à gauche. Les écuyers rédaâeurs du travail ont établi pour principe général, que le paffage des angles ne doit point détruire la figure caraâériffique des airs de manège. De-là cette règle univerfellement adoptée de prendre les coins feulement avec les jambes que le cheval laiffe dans la pifie. Il faut donc, à l’épaule en dedans, trouver les moyens de mener dans chaque angle les deux feules jambes de derrière du cheval, avec autant d’exa£titude qu^on y a conduit. les deux bipèdes pendant la leçon du pas d’école* Avant que notre élève entreprenne de faire entrer exclufivement les hanches dans le premier coin qui fe préfente à gauche, & de les en fiiire fortir, il eft à propos de lui rappeller l’oppofition oblique toujours exiftante entre les deux extrémités du cheval, afin qu’il fente la néceffité de contenir l’avant-maià fur le dedans, lorfqn’il veut, comme dans l’occurrence aâuelle, que l’arrière— main travaille fur le’ dehors. Comment, en eflet, fe flatter de réuffir, fi la jambe de devant du dedans, fixée à terre, ne fert pas de pivot aux trois autres, & pendant l’entrée des hanches, & pendant leur fortie ? En confé* quence, les épaules du cheval font à peine en face de l’angle ouvert à gauche, qu’on faifit l’infiant où la preffion de la rêne du dedans excite la jambe i à chevaler la jamibe 2, pour employer, cette fois, la preffion de la rêne du dehors, au lieu de l’écart de la même rêne, précédemment ordonné. La nouvelle opération ne la rêne gauche, que doit encore fuivre l’écart circulaire de la rêne droite, fatisfait à tout ce qu’on peut defirer, bien entendu lorfqu’on a foin de foutenir raodérènient les deux rênes dans la valeur qu’elles viennent de recevoir. Car, alors, non-feulement les 12 de la colonise d^ M AN ffleyatif, balancés de eauche à droite » en chargeant la jambe i de tout le volume de l’avant-main, s’oppoient au déplacement de cette jambe de devant du dedans, mais il en réfulte naturellement un commencement d’impulfion de droite a gauche, pour les 12 de la colonne de derrière » qui détermine Téloignement tranfverral de la jambe 4 que le cheval avance prés du coin. Âuffitôt le placement à terre des jambes i & 4, le cheval, <)ue la preifion des jambes égales de fon cavalier invite de traverfer la même direâion des rênes, &, cependant, retenu par la tenfion motivée de ces barrières fîâives tracées du dehors fur le dedans, enlève la jambe 2, légère des 6 qui lui font afieâèsy &lui fait chevaler à fon tour la jambe i. Quant à la jambe 3, également débarraffée des 6 qu’elle a coutume de fupporter, obligée d’ailleurs de céder à la puiffance direâe de la rêne du dedans, elle va jufqu’au fond de Tangle où le cheval la pofe au deâfus de la jambe 4. L’arriére* main entrée feule dans le coin à gauche avec la jambe 3, travaillons à Ten faire fortir avec la jambe 4. Or, la aiême combinaifon des rênes, c’eft-2k-dire, la rêne du dehors tendue de nouveau fur Tépaule gauche du cheval, & la rêne du dedans maintenue direâe à la cutfle du cavalier, ne lai fient les 24 de la nuifle fur les jambes 2 & 3, dernières mifes en aâion, que le temps qu’il faut à la jambe 1 pour qu elle pivote fur Je talon, & à la jambe 4 pour qu’elle torme le pas qui l’amène dans la nouvelle pifte par-defliis la jambe 3. Ces deux jambes tranfverfales pofées, Tune prefqu’à la même place qu elle a quittée, l’autre mlfe dehors du coin, le cheval ne peut obéir à la puiflance relative des rênes & des jambes égales de fon cavalier, qù en de tachant d’abord la jambe 2 » qu’il avance une féconde fois au-delTus de la jambe 1 : enfuite il entre tour à— fait dans la nouvelle pifte, après avoir retiré la jambe 3 de deflbus la jambe 4. Enfin, au moyen du fécond mouvement circulaire de la rêne du dedans, la jambe i renouvelle le pas de l’épaule en dedans y où la jambe 4 lui fuccède comme auparavant. Je prie mon leâeur d’obferver, en premier lieu, dans le chevaler oblique des jambes 2, 3 & 4, que > fi la jambe de devant du dehors pafie ftriâement au — defius de celle du dedans, tandis que les deux jambes de derrière embraient alternativement autant de rerrein que leur extenfion le permet, favoir la jambe 3, afin d aller réellement prendre ppfieffion du coin ouvert à gauche, & la ïambe 4, afin d’en fortir, c’eâqu’o^ raifon de leur retenue, les rênes ont une adion plus abfolue fur les hanches que fur les épaules. Secondement 9 qu’à tel air que ce foit » les rênes font combinées de manière que celle qui travaille » ou comme préparatoire, ou comme obligatoire, ou fimplement comme confervatoire, agit toujours, par prefllon, fur des parties qii’e le cheval bombe ; témoin le pafTage du coin à gauche, d^oii Télève fort 9 & dont la préparation n’eil pas plutôt ca-M A NT

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tamée par lar preffion de la rêne du dedans, que ce font les prcflions réitérées de la rêne du dehors qui font pivoter les épaules, pendant que Técart de la rêne du dedans pouffe les hanches. Or, dans la circoaftance préfente, vu la tournure demicircu «  laire qu’exige la figure de l’épaule en dedans, Técart de la rêne du dedans équivaut bien certainement, pour l’arrière-main, à la prefSon de la rêne du dehors, pour l’avant-main.

Pritnîer Changement dt main de gauche à droite » Les deux changements de main, qui di vîfent la^ leçon de l’épaule en dedans » font de la plus facile exécution, puifque » d’après Ja pofiiion du cheval, les épaules, déjà forties de la piAe, fe préfentcnt d’elles-mêmes à chaque diagonale. A infinie, projet formé de changer de m^iin pour la première fois ^ évolution qui (e trace de gauche à droite, on n’a d’autre foin que d’attendre le moment où le cheval, appuyé fur les jambes i & 4, répond, & à la premon de la rêne du dehors, & au renouvelle* ment de Tccart circulaire de la rêne du dedans : ( l’élève n’a point oublié aue cette féconde combinaifon des rênes a pour but la conibmmatîon de chaque ps de l’épaule en dedans, & qu’à la main oii nous fommes, ce fpnt les Jambes 2 5£ 3 qui les terminent) i alors on marque un demi-arrêt « L’égalité qui fuccède dans la tenfion mutuelle des rênes, entraine Texaâe répartition des 24 de la maffe, enforte que la prenion des jambes égales du cavalier, fuite ordinaire du foutien modéré de fes deux mains 9 oblige le cheval de paffer fur la diagonale du premier changement de main de gauche à droite, qu’il trayerle droit d’épaule^, de corps, de hanches, mais, conformément aux loix du travail, avec le pli fur le dedans. L^évolution du premier changement de main, s’ouvrant à la leçon de l’épaule en dedans abfolument comme à celle du pas d’école, doit auffi fe fermer de la même manière. En conféquence, je laiffe mon élève opérer feul, jufqu’à ce que le cheval, ployé fur le nouveau dedans, annonce qu’il efi en état de recevoir telle imptcflion qu’on voudra lui communiquer

  • Quoiqu il faille, à la rigueur, qu’auffi*

tôt la fermeture du changement de main, le chevS^l reparoiffe Tépaule en dedans, cependant je confeîUerai toujours aux élèves d’attendre la fortie du coin où la diagonale aboutit « afin d’avoir, aux deux mains, la certitude acquife d’entamer avec précifion les temps d^une leçon iotéreilânte à touts égards* Les çhofes remifes dans leur ordre, c’eÂ-à-dire notre élève exigeant aâuellement les jpas de l’épiule en dedans, au moyen des pre&ons de la rêne gauche » & le cheval marchant à cet air avec le chevaler de la jambe 2, le jeu fucceffif de la jambe %, l’écart de la jambe x, fuividu porrtranfverfal de la jambe 4 » on doit fe préparer au paf’ fage exdufif de l’arriére-maindansle premier c(^ qu’on va trouver à droite.

.7(î

M A N Prendre un coin qui fe préfente à droite, & fécond changement de main de droite à gauche » • La prîfe des angles ouverts à droite, ainfi que le fécond changement de main de droite à gauche, ne pouvant émaner que des*caufes qui produifent les mêmes évolutions à gauche » & de gauche à droite, je renvoie mes lecteurs aux deux feâions précédentes, tant pour la méthode à fuivre, qi^ pour la décomppfition des rênes > & Tanalyfe de leurs effets.

Varrêt.

Comme on ne peut déterminer aifément un cheval aux Uçons du travail, qu’après Tavoir préparé fur le droit, de même il ne faut penfcr à marquer 1 arrêt de tel air que ce foit, qu’après avoir remis .le cheval dans fa première direftion. Or, conformément à la tournure demi-circulaire de Tépaule en dedans » les deux conditions préliminaires de l’arrêt doivent être la rentrée de l’avant— main, & la dedruâion du pli. Ainfi Télève indique qu’il va finir la reprife, lorfqu’avec la preffion réitérée de la rêne du dedans, & l’écart fécondai re de la rêne du dehors) il repouffe les épaules du cheval de> vant les hanches. Il replace enfuite fes deux mains à la même hauteur, afin d’anéantir le pli. Bref, pour s’affurer que la répartition des 12 de chaque ’colonne des vertèbres eft exaflèment faite fur les quatre jambes du cheval, il le mène encore quel ques pas abfolument droit, & finalement il lui deriiande Tarrêt de la manière dont on a coutume de • clôture toutes les leçons, tant des allures que des airs.

Vojîtion du cavalier pendtnt la leçon de f épaule en dedans.

Sans avoir fait une étude bien particulière des loix du mouvement, on fait cependant que Taplomb de tout corps mobile « eft le réfultat du rapport proportionnel entre Télan du centre & le jet de la bafe. Je ne préfume pas qu*il faille une connoiffance plus étendue, poiu— appercevoir qu’un corps fupporté, qnî n’a conféquemment d’autre appui que la bafc du corps qui le fupporté, doit, —par cerre raifon même combiner fon centre de façon— nu’il fiiive conftamment la direâîon de celui fur leqael il fe trouve perpendiculairement affis. Outre les preuves ècrnes dans les précédentes leçons, celle de répattlc en dedans, où le cheval, fe meut inverfe • ment du dedans fur le dehors, çn fournit une irréfifiiWc. En effet, comment les élèves auroient-ils la pofïîbîlité de conferver la perpendiculaire du haut de leur corps, & fur-tout d’entretenir l’aftion du cheval avec les^îrcffions de leurs jambes toujours égales, s’ils û*avoient pas l’attention.de s’étendre un peu furie dehors ^ Qu’on fupprime cette précaution, awffitôti chaque pas du cheval, dont Tavant-maip forti de la pifte retourne fur le dehors, Taffiette du milieu du corps reile inévitable-M A N’

ment fur le dedans. Quelle peut être alors la re^ fource du cavalier chancelant i Celle de fe raccro* cherau centre du cheval qui lui échappe, &fi les efforts qu’il fait, en mihtani avec (a jambe du de^ hors, ne parviennent pas a détruire entièrement l’aplomb du cheval, toujours eft-il qu’ils gênent évidemment le jeu des jambes du dedans, chargées à contre-fens d’un poids qui devroit porter lur les jambes du dehors, puifque le cheval deftine aéluéllement ces^ dernières à lui fervir de points d’appui. Travaillez vos chevaux avec des rênes pouffantes, afin d’alléger fpécialement les jambes que vous defirez mettre en aâion : pefez en même temps que vos chevaux fur les jambes que vous leur indiquez pour fupport : voilà les deux pria «  cipes fondamentaux de Téquitation, & les feuls moyens d’obtenir des évolutions, dont le brillant annonce la foltdité ; car jamais on n’exécute agréablement que ce qu’on entreprend iïïrement. Seconde façon de mener le cheval à C épaule en dedans, les rênes réunies dans la main du dehors, en s^ aidant de la main du dedans.

Si j’ai confeillé d’attendre, pour mener de cette façon au pas d’école, qu’on fut réellement confirmé dans la première, à plus forte raifon renouvellerai je le même coafeil à la leçon de l’épaule en dedans, où les temps de main, fans être plus nom* breux, font plus compliqués. Je fuppofe donc mon élève en état d’échanger la valeur des moyens que cette féconde méthode raccourcit, contre la prefteffe & le fini de leur exécution. Alors je le vois revenir les rênes réunies dans la main dq dehors, & n’eihployer la marn droite, aâuelle du dedans » qu’à féconder le travail du petit doigt de la main gauche, foit afin de raffembler le cheval, foit afin de le ployer. Ce n’eA qu’après avoir pleinement fatisfait aux quatre conditions préparatoires à l’air qu’il médite, qui font, mettre le cheval dans la main, l’affeoir fur les hanches, lui donner le pli fur lededaos, patienter jufqu*à la fortie d’un coin, qu*il détermine l’avant-main à quitter la pifie, an moyen de Técart circulaire de la rêne du dedans, que la main droite éloigne de l’épaule du cheval, pendant que le petit doigt gauche articule les preffions motivées de la rêne du dehors. Le bipède de devant placé fur le dedans, on n’a pas un moment à perdre pour entamer la marche avec le chevaJcr de la jambe i & le port tranfverfal de la jambe 4 ; Tune en raifon du rapprochement circulaire de la relie : du dedans toujours au pouvoir de la main droite : l’autre en vertu de l’écart de la rêne du dehors vibrée deffous le petit doigt de la main gauche. On fait fuivre l’enlever oblique des jambes a & 3 par le renouvellement des procédés qui tracent l’efquiffe de Tépaule en dedans : preffion de la rêne du dehors, écart de la rêne du dedans* Prendre un coin quife préfente à gauche » Quelque obéiffant que foit un cheval, il eft çncorç

M A N ^ttcore à propos derenouvellerfon attention trant ^^^-•^^ *"* demander une évolution nouvelle. Ainfi, lorfq^ue le temps approche de prendre le premier coin qui Te préfcme à gauche, on doit marquer ua demi-arrêt, afin de répartir enfuitc, d une manière certaine, les 24 de la maffe fur le* jambes ’8^ 4 > en ramenant la rêne du dehors près de Tépaule gauche du cheval, & laiffant la rêne du dedans à la jdiftance du premier écart circulaire de la main droite. Le réfuliat de cette double combinaifon des rèoes produit, comme aux deux mains fdparées, le fixer de la jambe i, Técan de la jambe 4tle demi-chevaler de la jambe 2, &rentrée dans le coin avec la jambe 3. La même pofirion des mains, aidée toutefois par la preflion des jambes égales du « ^valîer » donne en fécond lieu, le pivotement de la jambe i, la fôrtie du coin avec la jambe « 4 y la répécition du demi — chevaler de la jambe 2, & l’enlever tranfverûil de la jambe 3. Auâltôt le paflàge exdufif de Tarrlére-main, ce (ont les temps de rênes ci-devant enfeignés qui remettent lavam-main en marche par le port de la |ambe u

Prtm’ur changement de main de gauche à droite. Depuis que nous travaillons Tépaule en dedans, i>n a dû remarquer que les dtverfes évolutions de la pcife des coins & des changements de main nV voient aucunes difficultés, à cette leçon, pour Îuiconqu^aifi/lbit adroitement le repos à terre es jamJlVde devant du dedans & de derrière du dehors. Ua vient d’éprouver que ce temps efl notamment le feul favorable aux changements de xnain, puifqu’un demi-arrêt des deux rênes fépajrées, en fixant le bipède de devant placé fur le dedans » fufpend la marche des épaules du cheval jM>fitivement en face de la diagonale que la preiBon des jambes égales du cavalier lui fait enfuite traverfen L’élèvç obtiendra la même réuiCte, les rênes réunies dans la main du dehors « s’il attend patiAnment, pour demander le premier changejnent de gauche à droite, que la féconde comhinaifon des rênes, c’eft-à-dire, la preffion de la rêne

; auche & l’écart de la rêne droite, commande l’enlever 

tranfverfal des jambes 1 & 3. Alors le demiarrêt charge également les quatre jambes » enforte que, d’après le calcul alternatif des deux bipèdes, < « d’ailleurs en raifon du pli confervé fur le dedans » le cheval entame indifpenfaJblement la dia^nale par les jambes i ât 4. Auffiiât que les épaules du cheval font ent ;’ées dans la nouvelle pifte, on exécute la tranfpoficion des rênes, K{t la main droite reçoit de la gauche, comme la première legon Tenfeigne. L’élève n’ignore, ni les circonftan-CCS qui tfaraflérifcnt la fermeture des changements de main, ni les procédés qui leur font particulièrement analogues:rf fait encore combien il eft intéreflâm « malgré l^ifage contmire, d’attendre la .fortie du coin ou on touche, avant que de t’eprendfi ^ ; & la tournure » & la marche de lépauleen £fùi4Uton^ Efcrim & Danfe.

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dedans. En un mot il fe rappelle ^ue la combinaifon de cet air fuit aâuellement le jeu de l’index de la main droite « qui gouverne la rêne du dehors, 8c fort de deflbus la main gauche 9 qui difpofe de la « ^ne du dedans ; en conféquence » je le laifle aller feul trouver le premier coin qui^fe préfente à droiiu Prendre un coin qui fe préfente à droite, & fécond changement de main de droite à gauche. Après avoir conduit, pour ainfidire, les mains de mou élève, lorfqu’il tenoit les rênes féparées; aprè^ lavoir fuivi pas à pas jufqu*au premier chan « gen ^ent de main, dans, la féconde façon de menex «  a 1 épaule en dedans, j*ai la préfomption de croire mes confeits fuperflus, tant pour le paflàge des coins ouverts à droite, que pour revenir de droite à gauche, à travers la diagonale du fécond change* ment de main.

VArrit.

La fedion particulière à l’arrêt ne peut pas avoir plus d’étendue > puifque, de telle manière qu>n mène, les préparatiâ doivent être les mêmes. Ea effet, que les rênes foîent dirigées du dedans fur le dehors, par iine ou par deux mains, leurs puLffances obligent toujours le cheval de rentrer fon avant— main dans la pifte* Cefl enfuite à l’abandon total de la rêne droite qu’on doit le déploiement du cheval, conféquemmentla répartition égale des mafles : répartition qui s’opère, & dont on s’aiTure pendant les derniers pas qu’on lui permet de former fur le droit, avant que de le fixer en place. Troi/ème façon de mener un cheval à Npatdc en df dans, de la feul^ main gauche.

Le fiftème de Téquitation, démomrè par le calcul des rênes, a pour principe eénéral les preillons motivées des jambes égales du cavalier, en ce quelles excitent Taflion du cheval, & pourcaufcs particulières les pofitions variées des mains, qui ne conduifent qu’autant qu’elles ont lart de modifier à propos cette même aâion. lied donc évident que la conduite du cheval augmente en difficultés ^ à mefure qu*on reiTerre dans une ièule maiq les agents de (adireâio « i. Or, pour aider l’élève à réparer cette difette de moyens par la précifion de ceux qui lut reftenc, je vais tracer ici Téchelle graduée des différents effets de chaque rêne, ainfi que des temps de main qui les occalionnent. En fe reprifentant les quatre divifions mobiles du cheval, qui font la tête, l’épaule, le corps, la hanche, on le rappellera qu’une rêne tendue fur elle même amène la tète : que la même rêne preffée contre l’épaule cbaffe cette féconde divifion ; que le corps fléchit fous une rêne écartée : enfin qu’une rêne, Si pafle de l’écart au foutien, repoufte la hanche, ^nféquemment on fait, d’après exoérience faite dans la leçon du pas d’école, que le pli à droite fuît Tarrondifiement de la main, parce que ce temps produit û cenfion de la rêne droite, Comme le pli 4 178. M A N ^ ^ gàuchtf émane du cambrer de lamaîn quîtcnd U rêne gauche. On fait encore que les épaules cèdent à l’approche de la main arrondie ou c^fftbrée, parce que la preffion Aiccéde alors à la teniton. Od fait aufTi que le corps creufe, lor(que la main écane une rêne déjà tendue par l’arrondiflement ou le cambrer. Finalement on fait que la même rêne, d’abord tendue, quelle qu’en foit la caufe, puis écartée, qui devient enfuite foutenue, détruit, à la volomté du cavalier, les points d*appui des hanches , ilu cheval. D’où il réfulte que, û l’arrondifieineih communique à la main le pouvoir qu’elle ea^^ce Aux toutes les parties droites du cheval » c’eâ la cambrure qui lui donne prife fur les parties gauches. Appliquons ces principes à la kçon de Tépaule en dedans, & que la ieule main gauche dirige tes huit effets des rênes, dont nous connoiffons Va valeur, avec tant de juileiTe » que le cheval imagine encore être fournis aux impulfions plus énergiques des deux mains féparées.. Avant que de paffer dans la carrière, on a foin de vérifier fi la main gauche eft placée de manière Sue les rênes foient également tendues deffous les eux dj-niers doigts qui lés commandent. Audi.tôt cet examen, on entre le cheval affez raflemblé {>our le voir fucceffivement venir dans la main » & e fentir fe mettre fur les hanches. On remplit enfuite Ja dernière condition du travail, en ployant le cheval avec larrond^ement de la main, il y auroit un peu de préfomptiom à négliger l’avantage qu’on retire de 1 évolution du coin. Mais., lorfque les hanches ont remplacé les épaules dans l’un des angles, ouverts d gauche » c’eâ alors qu’il faut porter la main arrondie fur le dedans « afin d’obtenir les 2 temps du premier écart circulaire de la rêne droite, & de la preflîon de la rêne gauche, oui procurent la fortie des épaules, que le cheval chaue pvefque enfemble dehors de la pifte. Le bipède de devant une fois placé fur le dedans 9 on reporte fur le dehors la main toujours arrondie, & modérément foutenue vers le corps. Cette double précaution, en donnant le fécond mouvement circulaire, affurc la preffion de M rêne droite ramenée fur l’é}>aule du dedans, & produit en même temps l’écan econdaire de la rêne gauche, d^oii provient le che-Taler de la jambe x, & le port tranfverfal de la jambe 4. Après avoir fait exécuter au cheval 4a moitié du premier pas de l’épaule en dedans, rien de plus aire que de le lui faire achever, puifque les temps de main efientiels à la confommation de ce premier pas font abfolument les mcmes que ceu ! ( qui le préparent à l’entamer. Ainfi la main arrondie reportée fur le dedans fnfEt, & pour demander le jeu fiicceflîf des jambes tranfverfales a & ? > 9^ pour difpofer le cheval à réitérer l’enlever oblique de celles i & 4.

Prendrt un coin qui fi prifinu à gauche. Les épaules du cheval font-elles en face du premier coin qu’on rencontre à gauche > le cavalier M A N

fixe fa main arrondie,’dans l’inftant où, déjà portéefur le dedans, elle commande l’enlever des jaxnbes 1 6t 3. Dés-lors Timpuliion de la rêne gauche entretenue fur répaule du dehors, & l’écart de la rêne droite laiffée direâe à la hanche du dedans » confervent la répartition des 24 de la maâê, fupportés par les jamoes 1 & 4. Enforte qu*avec laTeule attention de toujours poufler la main arrondie Air le dedans, à melure que le cheval pouffe fa croupe fur le dehors, non-feulement on fait entrer l’arriére main dans les angles ouverts à gauche ^ mats encore on l’en fait fortir.

Premier Changement de main de gauche à droitem ^ Il n*eft pas plus difficile de changer de main à cette troifième façon de travailler Tépaule en dedans qu’aux deux précédentes. LorCqu’on defire entamer le premier changement de gauche à droite » on doit également attendre que le cheval apporte à terre les jambes 2 & 3, qui confomïnent cha’^ue pas^ de cet air. Alors, vu la fituation avantageufe des deux épaules tournées vers la diagbnale, fi le demi arrêt hiit à point nommé la pofition que vient de prendre le cheval, on l’oblige de traverfer la carrière droit d’épaules, de corps & de hanches «  mais on a grand foin de l’entretenir ployé fur le dedans, en laiffant fubfifter l’arrondifiement de la main, jufqu’à ce que les épaules foient entrées dans la piAe qu’on va chercher. Quant à la clôture des changements de main, l’élève fait qufliys évolutions ouvertes fur le droit, doivent f^irmer de même. En confèquence, il defcend la main arron «  die pour la remonter cambrée. Comme on a vu, qu’avant de reprendre la combinaifon de l’épaule en dedans, il eifl prudent de faire paffer le chevaU ployé à gauche, dans un angle à droite, on fe conforme aux règles écrites dans la leçon du pas d’école pour la prife des coins à droite. Auffi-tôt la fonie du coin, il faut que la main cambrée travaille à placer les épaules du cheval fur le « nouveau dedans, afin de lui faire enfuite renouveller de gauche à droite, les pas carafiériflîques de l’épaule en dedans, par un calcul des réndi, égal à celui qui les lui faîfoit exécuter de droite i gau* che, & avec autant de précifion qu’il les figuroit deffous la main arrondie. ^

Prendre un coin qui fi prifinte h droite, & fécond ^ thangement de main de droite à gauche. Le paffage exclufif de rarrière-main dans les an{ ; les aâueliement onrerts à droite, ainfi que Tévo* ution du fécond changement de main de droite à gauche, s’opèrent avec la main cambrée », d*aprés les mêmes procédés qui font précédemment réitffir

! a main arrondie. 

VArriî.

Il fiiudrott un entier oubli des deux condîtiona Rréltmînaires à l’arrêt qui doit clorre la leçon <|e épaule en dedans | pour en interrompre brmquer M A N ineot la marche. Mais les épaule^dacbeTal rentrées dans la plAe où les kanches travaillent encore ; mais, le pli totalement e£facë, la main redreâTée peut alors valablement marauer un arrêt » que le cheval remis d aplomb fur les quatre bafes, peut former en « outé afliuraoce^

i>e la Hanche, ùu des deux Bouts en dedans, Lorfqu^on débure dans la carrière du travail par le pas d*écoIe, rien n annonce^’au’il ezifte un air de manège où le cheval foit oblige de marcher autrement que fur le droit. Mais, au ibrtir de Tépaule en dedans, comment pourroit— on trouver injuAe celai qui douteroit de la folidité d*une méthode, dont les principes propres à diriger lavant-main du cheval » ferotetot iniuffiCants pour maitrifer Ton arrière— maifv ? Le troiûéme air terre-à-terre » one j*intitule la hanche en dedans, quoTt|u’il foit plus connu fdus le titre des deux bouts en dedans » diffipe touts les foupçons, nés & it naître. En effet, cette leçon, la plus épineufe de celles qui conipofent le travail, applanit les difficultés éparfes dans Texécution des airs de la première claffe, & facilite iingulièrement Tintelligence de ceux compris dans les deux dernières.

Ce que c*ifi que la. Hanche ^ ou Us deux Bouts V en dedans.

Le d^ffin de la hanche, autrement des deux bouts en decRns y préfente le cheval avec la tète & la croupe en dehors de la piAe, ce qui donne à la totalité de fon corps la figure d’un démi-cercle ouvert fur le dedans. La marche particulière au même air, veut que les deux jambes de devant jouent parallèlement dans le milieu de la pifie ; que la jambe de derrière du dedans chemine plus fUr ce cdté que celle de derrière du dehors, dont les pas doivent feulement s*imprimer fur la crête de l ; | pi(le. La conformité qu’on eft à ponée de remarquer, d’une part entre la préparation de rarriêre-main, Taâion du bipède de derrière d*un cheval répartit la han Ae en dedans ; de l’autre part entre les mêmes conditions analogues, foît à la pofition de Vavant-main, foit au marcher du bipède de devant’ / d’un cheval combiné Tépaule en dedans, ne peut échapper aux élèves qui paffent de la féconde à la troifième leçon du travail. La telTembhnce efl fi frapante que, (ans le pli qui juAifie le nom des deux bouts en dedans, on ne pourroit pas appel)er cette dernière combinaifon autrement que la hanche en dedans. Comme notre élève a la mémoire toute récente des points d’appui créateurs de l’épaule en dedans, Se qu il peut en appliquer la répartition, quoiqu-inverfe, à la foi^anon des pas de la hanche en dedans » je vais tout de fuite donner la manière de mettre un cheval à ce troifième air terre à terre.

Comment on met un Cheval la hanche, ou les deux ^ bouts en dedans.

Si la feâion précédente nous montre un rapport M AN 17^

extérieur entre l’avant-main du cheval mis à Icpaule en dedans, *& larrière-main du cheval qui* travaille la hanche en dedans, elle nous avertit,’ en-méme temps, que ce produit apparent émane «  pour Tune de ces circonftances’, du contrafie intérieur déjà répartition des mafles faites pour l’autre : coq^rafte que la marche comparée de ces deux airs met dans le plus grand jour. En eiTet, le bipède de derrière ne peut aâuellemenc fuivre la route que le bipède de devant lui frayoit auparavant en dehors de la pide, qu’autant que la jambe de der< «  rière du dehors chevale celje du dedans, comme faifoit, à Tair d’où Ton fort, la jambe de devant du dedans, en s’avança nt par-deiTus celle du dehors. Ainfi, puifque, par eflcnçe, Tair qu’on entame eô abiTolument l’inverfede Tair qu’on quitte ^ il faut donc employer des temps de main oppofés » ou étrangers à Tepaule en dedans, chaque fois qu’on veut avoir la Ifiinche en dedans. Or, quels ont été les temps confeillés pour la féconde leçon ? On fe rappelle que les preffions rècidivées de la rêne du dehors, & l’écart de la rêne du dedans ont donné la préparation. L’aâion eft venue de la nreffion de la rêne du dedans, aidée par l’écart de la rêne du dehors. Conféquemmeîit, les temps propres à la, troifième leçon ieront, quant à la préparation, la preffion modérée dp la rené du dedans, fuivie du foulien très marqué de la rêne du dehors, & on corn-Elétera l’aâion avec la prelTion de la rêne du deors ^ calculée fur l’écirt de la rêne du dedans. Malgré la pratique réfléchie des deux premières leçons du travail, au moyen de la nouvelle com—’ binaifon de celle qu’on médite, fur-tout eu égard à la manière variée dont on opère les changements de main, je ne me difpenferai pas encore d’entrer dans le détail des trois différentes façons de mener un cheval, ta hanche ou les deux bouts en dedans. Je préviens auffi quten va retrouver les numéros repréfentatifs, tant du poids total ou partiel de la mafle, que des quatre jambes qui la fupponcnt. Primiire façon de mener un Cheval, la hanche ou t^s deux houu en dedans, les rênes fép’arées. Avant que de fe livrer à Texécution de tel a ! r de manège que ce foit, on fait qu’il faut prendre certaines précautions, dont les unes font communes à toutes les leçons du travail, tandis que les autres n’ont de relation qu’avec l’air qu’on exige* Témoins les deux précédentes leçons qu’on entame de même fnr le oroit, quoiqu’ayant enfuite une marche bien différente, afin d’être également affuré d’affeoir le cheval préalablement venu dans la main, & de le ployer fur le dedans. Ces trois conditions préparatoires, feront encore les préliminaires de la hanche, ou des deux bouts en dedans. Mais, toujours en raifon d un calcul inverfe à celui de l’épaule en dedans, au lieu d’attendre la fortie d’un angle, comme je l’ai ci— devant confeillé, on profite ici de l’entrée dans le coin. Alors la preffion de la rêne du dedans ajoutée à la tenfion de la Zii même rêne, en assujettissant Ies 2 de l’avant-main, inclinés déjà sur la jambe 2, qui, dans la circonstance actuelle est celle de devant du dehors, indique la répartition oblique des 12 de l’arrière-main qui passent sur la jambe 3, ensorte que le soutien subséquent de la rêne du dehors fixe à terre cette jambe de derrière du dedans, pour qu’elle serve de pivot à la jambe 4 pendant qu’elle avance, de gauche à droite, sur la crête de la piste. Aussi-tôt que les deux temps de la rêne droite pressée sur l’épaule du cheval, & de la rêne gauche soutenue à la hauteur de la hanche du cavalier, ont ébranlé les jambes 1 & 4, on fait promptement succéder les deux temps opposés de la rêne gauche pressée, & de la rêne droite écartée ; & le cheval, qui pose la jambe 2 dans le milieu de la piste à côté de la jambe 1, retire la jambe 3 de dessous sa voisine pour l’apporter sur le dedans, & la mettre en dehors de la piste positivement à la place qu’occupoit la jambe 1 pendant la combinaison de l’épaule en dedans. Tels sont les procédés qui dessinent un cheval, la hanche ou les deux bouts en dedans, & telle est la manière dont le cheval est obligé de marcher pour entretenir à la fois la tête & la croupe placées sur le dedans.

Autant j’ai cru devoir approfondir les deux premiers airs du travail, autant j’estime devoir abréger l’analyse du troisième. En effet, je regarde comme trés-suffisant de répéter à mes lecteurs, instruits des causes productrlces de l’épaule en dedans, que nous opérons à présent par les contraires, & pour la préparation, & pour l’actlon de la hanche, ou des deux bouts en dedans, sans décomposer encore le jeu transversal des quatre jambes du cheval, & peser minutieusement les quantités qui les chargent alternativement au gré du cavalier. Il ne me reste donc plus, jusqu’à ce que l’élève soit auprès du premier angle qu’il va rencontrer à gauche, qu’à lui recommander de faire correspondre les pressions de ses jambes toujours égales avec le travail de ses mains, afin que la colonne de derrière maintenue dessous le centre, en facilitant l’exécution du cheval, écarte même l’idée d’une désobéissance.

Prendre un coin qui se présente à gauche.

L’inversion observée entre l’épaule & la hanche en dedans auroit été gauchement apperçue, mal digérée, seroit établie sans fondement, & dénuée de preuves satisfaisantes, si toutes les évolutions de ces deux airs ne se ressentoient pas de la même opposition. L’élève vient d’éprouver, dans la précédente leçon, combien la prise des coins est épineuse, tandis que les changements de main n’offrent aucunes difficultés. Il doit donc espérer de passer actuellement les angles avec la plus grande aisance, & s’attendre, en revanche, que les deux changements de main exigeront toute son attention. Mais, malgré la facilité dont nous nous flattons, réservons la nôtre pour le premier coin qui se présente à gauche.

La règle, au manège, étant de permettre l’entrée dans les coins aux seules jambes qui fraient la piste, & le cheval, esquissé la hanche en dedans, ne laissant au milieu de cette piste que les deux jambes de devant, puisque celles de derrière cheminent plus ou moins sur le dedans, il en résulte qu’il doit suffire de renouveller les deux temps de main préparatoires de l’air qu’on exécute, qui sont la pression modérée de la rêne du dedans ; & le soutien très-marqué de la rêne du dehors, pour que les épaules entrent seules dans le cola ouven à gauche. D’après ces deux temps de main, dont le premier commande la répartition des masses de la colonne de devant sur la jambe 3, conséquemment engage le cheval, balancé de droite à gauche, à porter la jambe 1 jusqu’au fond du coin ; pendant que le second charge obliquement la jambe 3 du volume de la colonne de derrière, ce qui détermine le placement transversal de la jambe 4 en face au point saillant de l’angle, il faut opérer la sortie du coin à gauche, encore avec les seules épaules. Or, on obtient la réussite, en employant la pression de la rêne du dehors, immédiatement suivie du soutien un peu senti de la même rêne : soutien de la rêne gauche, qu’on substitue, cette fois, à l’écart de la rêne droite, qui n’a, pour le moment, que la fonction d’entretenir le pli, dans la vue de repousser victorieusement le cheval incliné de gauche à droite. Alors la jambe 1, qui supporte à son tour la totalité des 12 de l’avant-main, souffre que la jambe 2 s’avance au-dessus d’elle, & vienne se mettre la première dans la nouvelle piste qu’on va chercher à droite. Quant à la jambe 3, constamment chargée des 12 de l’arrière-main, tous ses efforts se reduisent à tourner seulement sur elle-même. Au moyen du jeu transversal des jambes 2 & 3, les épaules du cheval se trouvent directes à la nouvelle piste qu’il va parcourir de gauche à droite : ensorte que les deux temps, ci-devant conseillés, de la rêne du dedans modérément pressée sur l’épaule droite du cheval, & du soutien de la rêne du dehors élevée au niveau de la hanche gauche du cavalier, font reprendre la marche analogue à l’air qu’on figure. Ainsi le cheval attentif aux impulsions que son conducteur fait lui communiquer, retire d’abord la jambe 1 de dessous la jambe 2, & l’apporte à côté d’elle au milieu de la nouvelle piste qu’il entame. Vient ensuite le renouvellement du chevaler oblique de la jambe 4, qui reprend son premier poste en dehors de la piste. Bref, on voit le cheval achever le pas de la hanche, ou des deux bouts, en dedans, avec l’enlever successif des jambes 2 & 3 posées, l’une dans la piste même d’où l’autre s’éloigne.

Des changements de main exécutés sur deux pistes.

Il étoit dans l’ordre que la découverte des quatre M A N Vivifions mobiles du cheval fit imaginer ^aflre différents airs de manéze, qui miflent ces portions mouvantes 9 pour ainh dire » en détail dans la main dtf cavalier.|L*élève en connoit déjà trois ; le pas d’école t dont Tempire fe borne au pli : l’épaule en dedans, qui maicrife ravant-main entier : la hanche » autrement les deux bouts en dedans, avec lefcniels on gouverne derpotiqueroent ràr^ére-main. Refte à prendre connoillknce d’une quatrième manière de tendre les ri ; flbrts du cheval, qui Texcite à conduire diagonalemenc chacun de les bipèdes » qu’on Yoit alors frayer deux ptfies très dlftinâes. Confidérée feulement comme air de manège, cette dernière façon de marcher peut paroicre extraordinaire ; mais la bifarrerie qu on fe croit en droit de lui reprocher difparoic, aufli-tot qu’on fe rappelle qu*il eft de règle Ariâe » en équication » de tellement entretenir la combinaifon conAirutive de chaque leçon, que les évj>lutions qui leur font propres » loin aen altérer le caraflère primitif « doivent toutes en émaner. Or, oii feroit la poflîbilité de conferver au cheval la fieure demi-circulaire que lui donnent » & la tête & la hanche en dedans, ft les Rangements de main de la troifiéme leçon du travail avoient encore lieu fur une feule piAe, comme aux précédentes î Auffi ne fe permet— on jamais de di* v » fer ce troifiéme air terre-à— terre autrement que par le jeu des deux bipèdes conjointement dirigés lur un plan diagonal. Lorfque j’adapte les changements « de main exécutés fur deux piftes à l’air de la hanche 9 ou des deux boucs en dedans ^ je ne prétends pas en priver les autres airs de manège. Cependant j’obferve que, conformément à la règle générale ci-deffus rapportée de tirer les différentes évolutions du f9nd inème de chaque leçon, eelk de l’épaule en dedans eft évidemment la leule avec laquelle la marche fur deux piftes foit incompatible : incompatibilité qui met la dernière main à roth pofition intrinsèque toujours exiftante entre l’épaule JSc la hanche en dedans*

Du Changement de main exécuta fur deux pifles. On dit qu*un cheval change de main fur 2 piftes, lorfqu au lieu d’entrer droit d’épaules » de corps » de hanches » dans chaque ligne obliqne qui divife la carrière, il s’y prélente de profil, enforte eue le corps glifte iur la diagonale ; que les épaules paften^au-de{^us, & que les hanches reflent audeftbus. Il faut donc, pour avoir un changement de main fur deux piftes, exécuté félon toutes les règles de réquitation, que le cheval, ployé furie dedans, entame l’évolutioff par le chevaler de la jambe de devant du dehors, & qu’il l’achève avec une enjambée pareille & proportionnelle de celle de derrière du dehors, afin que le jeu des jambes 3 & 4 imite parfaitement Taâion des jambes i & 2, Ccmment on exécute un Changement de main fur deux piftes »

Rapprochons les deux circouftances effentielles M AN 181

au’^IfaDgcment de main exécuté fiir deux piftes ; & nous apperceyrons que cette évolution dépend uniquement de l’adrefle avec laquelle on répane les 11 de chaque colonne vertébrale fur les deux ïambes du dedans, à mefure qn*oa veut avoir le chevaler fucfcffif des deux jambes du dehors. Ainfi^ le pli donné par h tenfion de la rêne du dedans ^ ce fera d abord à la prefiîon de la réoe du dehors, non-feulement qu’on fera redevable de la réparti** non des i a de ^avan^main fur la jambe de devant du dedans » mais la puiflànce pulfative de la même rêne déterminera les ta de rarriére-main ^ cJuTrger la jambe de derrière du dehors : prei « iére opéra* tion des deux rênes, qui engage la jambe de de*’ vant du dehors i chevaler celle du dedans » 8c d’où réfulte aufli-tôc l’écart tranfverfal de la jambe de derrière du dedans. Ce feront enfuite, oc la preffion légère de la rêne du dedans, & le fontienua peu marqué de la rêne du dehors, qui, produifant la contre-pofition des 24 de la mafte, aâuellement étayés par les jambes de devant du dehors & de derrière du dedans, qui, dis-je, favoriferont autant l’écart de la jambe de devam du dedans, que le paftagetmitatifdelajambe de derrière du dehors.

Des CQntri’skanpmetus de main exituUs fur deux pifles.

La tournure demi-circulaire que le cheval com* biné, la hanche ou les deux bouts en dedans, eft obligé de fe donner » reconnue trte— analogue à l’exécution des changements de main fur deux piftes, on ne doit pas trouver étonnant que le troifiéme air terre-à-terre réunifl’e les variétés hicceffivenient imaginées, & pour rendre le travail plus intéreffant, & pour faire valoir la précifioo du cavalier, & pour faire admirer lobeiiTaoce du cheval. Tels font les contre-changements de main ; les renverfements d’épaule ; les voltes, toutes variantes du changement de main fur deux piftes, yaX portent le même carââère d*exécution, fc dont je vais rendre compte avant que de reprendre le fil de notre leçon, dans la crainte auedes digreC> fions trop multipliées ne puififent otftraire les lecteurs

Ce que cVj ? qu*un contrt-ekanpmeni de main exécuté ^ur deux piftes*

Quelle que foit la manière doat Op-fe décidée contre^changer de main, c*eft M^joùrs interrom* re Taâion d’un cheval qid traverfe jaiâgâtti|cnâeiic a carrière par un changement dé main, & l’obliger à revenir fur k% pas^ en fe fervant de la même combihaifoa, comme s’il partoit de la pifte ou oq avoit intention de le mener. Au moyen de quoi » *-. l’évolution aâuelle n*étant autre que la pnicédeme, mais exécutée en fens contraire, le dedans prend la place du dehors, qui devient à fon tour le dedans. En conféquence, lorfqu’on veut contre- » changer de main fur deux piftes, fans enfireindre les loix du changement de nuin également fiu( i

1^2 M A N ^ « feux pHlcç, on commence par déployer le cheval lever des quatre jambes du cheval, gelle de devant & de derrière qu’on allégeoit avec foin comxhe jambes du dehors pendant le changement de main fur deux pifles, & ce « pour faciliter leur chevaler oblique, métamorpholées en jambes du dedans » lors du contre— changement de main auffi ûir deux piftes, & en cette dernière qualité 9 chargées dles 12 de leur colonne > attendent à préfent » pour fe mouvoir, au^elles aient été primées, par celles qui les feconaoient avant l’interruption de la première évolution »

Comment on exécute un contre-changement fie main fur deux piftes,

Puifque les clrconftances du changement de main font encore les mêmes au^contre— changement de main, on n’a donc aucune innovation à faire pour la nouvelle conduite du cheval. Ainfi la feule difficulté doit être de chercher un temps qui marque très-fenfiblement le point de féparation entre ces deux évolutions. Or, de touts les temps de main dont nous connoiflbns la valeur, il n’en eft aucun qui puifTe, je ne dis pas remplacer, mais équivaloir au demi^arrér. En effet, fans le fecours de ce temps intermédiaire, comment pouvoir faire précéder la féconde combinaifon— à donner au cheval par la deftruâion indifpenfable de la première ? D’ailleurs, n’eft-ce pis au moment cil le demi-arrêt eflace le pli, que le dedans & le dehors difparoiifent ? Alors, incertain de l’impulfion qu’il va recevoir, le cheval, abfolument fur le droit, refte un inAant dans Fattente : înaâion, toute momentanée qu’elle paroît, qu’il faut employer à redonner promptement le pli fur le nouveau dedans, que le pert de la tète du cheval éta|)lit par fon feul fait. Du même temps on ramène fur l’épaule dn cheval la tint nouvellement conftiruée du dehors » afin que la preffion qu’elle produit excite le chevaler de la jambe de devant actuelle du dehors. Enfin, avec le foutten de la même rêne, on détermine le paflage fubféauent &fem » bUble de la jambe de derrière du dehors. Dti Ttnvirfvnitui A*^uUs exécutés fur deux pifles. Le plus ingrat de touts les airs de manège qu^on putffe exiger fv** d^x piftes, celui qui réunit le plus de défavantaget pour le cheval » & dont l’exécmion fait le moins dlionneur au cavalier, efl, fans contredit, le reoverfement d ! épaules. Aulli ^ doit-on prefque toujours (^ faire prier pour employer cette évolution, & encore ne jamais la demander au cheval, qu’après avoir captivé la bienveillance des fpeâateurs par un contre-changement .de maiii exécuté félon toutes les règles de l’art, M AN

Ce que cejl qu^un renverfement ^épaules exittué fur deux piftes.

Je fuis intimement convaincu que le renverfement d’épaules exécuté fyr deux piftes feroit banni de toute école bien dirigée, (ans l’ufage dont il cfl pour atténuer la réfiflance de quelques chevaux indociles, ainii que je me propofe de le démontrer dans l’art de dreiTer les chevaux. Il efl confiant que les élèves doivent regarder avec affez d’iodîftérence la combinaifon de l’épaule renverfée, pnifqu

  • elle ne leur apprend rien de nouveau : je dis

plus, au moyen du défagrément inévitable de coucher fur le dehors le cheval qu’on mène tes épaules r en ver fées, il ne feroii point du tout étonnant qu’on répugnât à demander ce genre de travail. En effet, qu’eft-ce au’un renverfement d’épaules exécuté fur deux piftes ? finon un contre changement de main auffi fur deux piftes, pendant lequel on ne déploie pas le cheval. Or, on apperçoit aifément que cette feule omiffion fuffit pour ternir le brillant du travail. Premièrement, en ce que le plan de la leçofi, qui refte dans le même état « laifTe le de^ dans & le dehors tels qu’ils étoîent lors du contrechangement de main fur deux pifles. Seconde* ment, en ce que les jambes de devant & de deri rière du dedans, par leur chevaler inverfeau pli » entraînent évidemment l’équilibre fur le dehors ; enforte que, non-feulement les difficultés, qui donnent du relief au contre-changement de main fur deux pifles, s’évanouiffent au renverfement d’épaules également fur deux piftes, pour faire ’place à la plus infîpide combinaifon que l’équitation admette, mais encore, qu’en raifondu pli coi^ fervé, circonftance qu’on fait être indicative de la répartition des xi de l’avant-main inclinés fur l’épaule oppofée, on ne peut éviter an cheval, réellement porté du dedans fur le dehors, une pente 3ui devient fi préjudiciable à fon aplomb. Ce n’eft onf pas avec l’intention d’eofeigner un nouvel air de manège que j’entreprends la defçription du ren «  verfement d’épaulçs fur deux piftes,)’ai pour b « t de faire connoJtre une manière de calculer les maffes du cheval ; calcul qui n’a précifément d’autre pafïe-port que le produit, fl j’ofe le dire, rebroufle d’une combinaifon inverfe.

Comment on exécute un renverfemem ^épaules fur deux piftes.

Quelque peu d’eftime que mérite fe renverfement d’épaules, pris comme air de manège, cependam, puifqu’en confidération de fon utilité future pour réducation du cheval, on le fouffre encore dans les académies, il faut que notre élève, qui ne doit rien ignorer de ce qui concerne l’équitation, foitînftruit de la méthode particulière à cette dernière évplution. En conféquence, lorfqn’au lieu de contre-changer de mahî, on fe dérermine à retourner dans la pifte paf un renverfement d’épaules, C](écuiè Tur deux piftes j, on emploie d’abord lei M A N preffioiis de la rêne du dedans à maînteirir les il de l’avant^main fur ki jambe de derant^du dehors ^ qui (é fouiçet auflitôt, (juoique înverfeaient » au chevaler inattendq dela|ainbe de derant du de* dans. LVrièrc main du cheval fubit enfûite une répartition femblable, en vertu du foutien de la même rêne du dedans > dont la tenfion direâe à la hanche commande auffi le chevaler de la jambe de derrière du dedans qui pafle par-deiTus celle du dehors. Pendant que la rené du dedans, tout en ployant le cheval, poufle alternativement les deux jambes du dedans pardeâiis celles du dehors, de fon côté la rêne du dehors s’occupe à recevoir les divifions dont elle a coutume de difpofer, afin d empêcher le cheval, déterminé par la feule rêne du/ dedans, detre par trop couche fur le dehors. Premier changement de main de gauche à droite, exécuté fur deux piftes, ioapé par un contrcchange’ , ment de main également exécuté fur deux piftts : repris enfuite, & interrompu par ^n renvetjemeni d’épaules encore exécuté fur deux piftes ; enfin entamé par une volte, ou bien une detni-volte, ou fermé par un quart de volte »

Malgré les digreffions qui coupent la leçon de la hanche, autrement les deux bouts en dedans, je me vois encore obligé d’en retarder la fuite par une dernière remarque » qui me paroit d autant plus intéreflante qu*elle eA applicabie » non-feulement à touts les airs de manège d’une ou de deux piftes » mais même qu’elle a rapport aux diverfes allures qu’on demande au cheval. Cette obfervation eflentîelle a pour but de rappeller aux élèves le confeil, précédemment donné dans plufieurs autres occalions f d’apporter la plus fcrupuleufe attention i ce | 3ue la valeur des temps de leur main, & le degré < es preffions de leurs jambes égales foient refpec—’ tivement ca}ci}lés fur la quantité d’obéîffaace du cheval. Le cavalier fe trouve bien dédommagé d’une fujétion auffi frudueufe par la finefle qu’elle communiqueau cheval, dont l’ondulation de cha-* que cdonne des vertèbres n’agit plus alors qu’en proportion de la liberté qu’on lui offre, ou qu*on lui ravit, de forte que fout le reflbrt vertébral, fur le centre duquel on eft affis, peut être artifiement tendu ou relâché > futvant aue les puiflances de la main & des jambes égales ou cavalier augmentent on diminuent » tantôt féparément, tantôt concurremment.

Si notre élève a déjà recueilli quelques fruits des foins qu*il a pris pour fe bfincr une affiette inébranlable & finie « c’eft fur-tout pendant l’exécution des airs où le cheval fe meut fur deux piftes }|u’il en fait la phis abondante moiffon. Et de fait, upprifQons un inflant le repos affuré de l’un des trois points d’appui d’éouerre, tant recommandés dans les éléments, dés-tprs, ixonobftant toutes les qualités conflitutives d’une bonne main, on voit difparoitre cet enfemble qui doit confiamment régner entre la retenue de la maio & Les preffions des MAN i8j

jambes égales. Qu’on laiffe fubfifter un dëfordre auffi préjudiciable, il devient auffitôt la fource des difTonances qu’on apperçoit dans les aâions des deux bipèdes du cheval : car, fans parler des efFeti pernicieux qui s’échappent d’une main vacillante oc égarée, comme le moindre déplacement de Taffiette entraîne infailliblemeiitla titubation du bas^ du corps, les preffions réfultant d’une enveloppe incertaine produifent néceflairement fur l’arrieremain du cheval des pulfatîons inégales & difiufes^ » qui, loin d’alimenter le centrç par l’appon de là cglonne de derrière y déterminent, au contraire., l’ondulation de cette même colonne vertébrale plus d’un côté que de l’autre, & brouillent à coup fur les opérations du cheval, inquiet d’une pareille irrégularité. C’eft afin de donner une preuve c^mplctte de ce que j’avance ici, que je vais fuivre Içs mouvements involontaires d’un cheval combiné fuir deux piftes » à qui, dans la fuppofîtion précédente, le cavalier Ihllote indifcrè.tement les jambes. Re* préfentons-nous l’efquifle d’un cheval qui travaille de deux piftes, & qu’on porte de gauche à droite y nqus voyons que la feule jambe gauche du cavalier, inconfidérément approchée, hâte forcément la marche du bipède de derrière, que’le cheval diligente beaucoup plus qu’il ne le doit, & même jufqu*â lui faire dépafter le bipède de devant, & ce pour éviter uniquement une preffion auffi géname* Le retard qu’on fuppoferoit enfuite provenir du ballotement de la jambe droite, préjudicieroit autant à la combinaifon du cheval, en contrariant la répartition du même bipèd& de derrière que cette feule raifon met dans limpôffibilité d’imiter le jeu de celui de devant. On n’a donc pas tort de reconnoitre la folidité de l’affiette du milieu du corps comme le vrai principe de la bonne exécution, puifqu’à la privation d’une qualité fi précieufe i cheval, fuccedent des preffions inégales & chancelantes qui s’oppofent aux opérations les mieux calculées de la main, foit qu’on prépare les deux bipèdes du cheval à fe fuivre fur une ligne droite, foit au’on veuille leur donner alternativement une direaion dliagonale.

U faudroit accorder^ bien peu de pénétration ^à notre élève, pour ne pas le croire aâuellement en état d’entreprendre un changement de main fiu : deux piftes orné de.touts fes agréments. Auffi, dans la perfuafion où je fuis d’avoir applani les difficultés prefque inféparables de cette évolution compliquée, ne balancé-je plus à reprendre le fil de notre leçon interrompue auffitôt après la fortie du premier coin qui fe préfente à gauche. Premier changement de main de gauche à droite, exé^ cuté fur deux piftes.

Lorfqu*on a la noble émulation de divifer la’ troifième. leçon du travail par des changements de main exécutés fur deux piftes, & accompagnés de toutes leurs variantes, il eft fur-tout euentiel de ménager le terrein, de &çoa à n’être j)as gêné dans i«4 M A N la fuite des eontre*chaimements de nain , renveriement d^épauies » &c« Conféquemment, le centre du cheval , que nous avons laiffé dans la combinaiion de la hanche^ ou dei deux bouts en dedans , auffiiôt la fortie du premier coin ouvert i gauche » arrive à peine au niveau du timbre’ indicatif du premier cnangement de main de gauche k droite » aue le cavalier emploie avec le plus grand fuccès , abord les preilions réitérées de la rêne gauche , afin d’engager Tavant main à s’éloigner de la pifle Îarle cbevaler delajambe 2 aâuellement du deors. Les foutiens alternatifs de la même rêne ga«che travaillent enfuite fur rarriéremaln , juiqu’à ce que le cheval , en paiTant la jambe 4 par-denus la jambe 3 y confomme le premier pas du changement de main fur deux piites , dont Texécution , de gaudie à droite » parvient à fon vrai point de régularité» chaque fois qu’on a foin d aider une preffion de la rêne gauche » avec un écart de la* rêne droite 9 & de faire agir une preflion de la même rêne droite concurremment avec un foutien de la rêne gauche*

Si la théorie des changements de main exécutés fur deux pifles n*en précedoit pas la pratique , no tre élève fe endroit» peut $tre , dimcilement raifon du cbevaler des deux jambes gauches quM fem venir obliquement par-deffus les deux jambes droites. Mais , prévenu que les airs oii Je cheval marche fur deux pifies , n*exi(lent gu’autant qu’on mène féparément chaque bipède uir un plan diagonal ; ( condition qui , pour aller de gauche à droite , oblige les fambes % 8Ê4 à paffer par-deâus celles I & 3 ) inftruit d pilleurs que c’eft au moyen de la répartition des 24 de la m^iTe , fupponés par les jambes i & 4 > qp’ofi obtient» & le paiTage primitif de la jambe 2 , & l’écart fubféquent de la Jambe 3 »’ il tire la condufion fui vante* ru jfque ces deux dernières jambes tranfverfales fe chargent à leur tour des mêmçs 24,rçavoir la jambe 2, afin que le cheval recouvre la liberté de retirer la )anbe i » pendant que la jambe % facilite le cheraler de la jambe 4 , donc les menés jambes i & 4 f qui viennent de confommer le premier pas de deux pifies , en recevant encoVe une fois le total de la mafle , permettront aux jambes a & 3 d’entamer un fécond pas» Donc , ajou^erai-je » Texamen réflédil des quatre bafes du cheval dirigé fur deux piftes fait appercevoir dans le cbevaler de la jambe de derrière du dehors , qui clôt chaque pas de cette combinaifon diagonale, le germe d’un autre pas «dont la clôtuq» lert eocorç de principe an , Suivant , & alnft de fuite.

On ne m’accufera liurement pas d’avoir omis la pins légère occafion de faire valoir la puiflance abfolue Ses jambes du cavalier. I^eur égalité rela* tive à l’enveloppe me femble irrévocablement prouvée dans la première partie de cet* ouvrage. T’ornes les leçons , tant des éléments que du travail f démontrent cette même égalité du bas du (prps commç la ça^f^s uniyerieUe dçla fouipiffion M A N

I & de Tobéi^ance du cheval. Tout récemment Je viens d’indiquer les principauat inconvénients qui réfultent du brandillement inégal des jambes bailotantes. Le cavalier fe met dans le cas d’éprouver un autre genre de défagrément dans lexécution des airs de deux pifies , iorfqu*il néglige ou d’apporter , ou de contenir la colonne vertébrale de rarriére-main defibus le centre avec les preffions defes jambes toujours égales ; car alors un cheval le mieux drefie, autant furveillë dans la conduite de fon avant-main , qu’abandonné dans la progref» fjondefon arrière- main, ne peut éviter. de iiau* cher : c’efi -à-dire , de paflfer les deux jambes du dehors par-defiuus les deux jambes du dedans , au lieu de les étendre par - defibs ; & ce , d’après Taxiome qii’on profefle en équitation , que la main conduit le cheval , parce qu elle motive , jufqu’à l’anéantifiement , l’aâion que les jambes du cavalier lui donnent.

Prtmur coatre-changemtnt de maïn , de droite à gaut che , exécuté fur deuxpifitu

Tout changement de main ouvert fnr deux piftes , qui porte le caraâère d’une exécution auffi précife que celui oui précède , efi du meilleur augure pcrur la jufieÔe des variantes ou’oa veut lui taire luccéder. Au moyen de ce qué^j^puls préfu* mer que mon élève, en garde contre les renverff ments d’épaules, préférera de retourner, par un coiitfe-changement de main entrepris de droûe i gauche , dans la pifte qu’il vient d’abandonner , eQ changeant de main de gauche à droite , j’eftime devoir retracer ici cç que j’ai dit plus haut au fujet de cette contre-évolution.

fc Quelle q^e foit la manière dont on fe décide à n contre-changer de main » c’eft toujours interromn pre l’aâion d’un cheval qui traverfe diagonalement la carrière par un changement de main, & If Tobligeri revenir fur fes pas , en fe fervant de 1» la même combinaifon , comme s’il par^oit de la »^ifte où on avoit intemion de le mener ^. £n conféquence de cet avertifiement, avan^ que de travailler au contrechangernent de inain , il faut elorre le changement de main , qu’on intecrompe au milieu de la carrière » avec autant d’exaâitudç que ù le cheval étoit arrivé dans la pifie où on paroxfibit vouloir le conduire. On n’a Mûrement pag oublié la méthode écrite dans les autres leçons pour fermer un changement de main quelconque. On fe rappelle que cette méthode , qui prefcrit de poufièr les hanches immédiatement ji la fuite des épaules dans la pifte «ju’on va chercher , offre la deftruvSioo & la reconftruâion du pli pour Iç feul moyen d’upe entière réuflite* Or , fi nous avons la puriofité de comparer touts les rèfulcars de nos précédentes opérations, nous trouverons leur quotient toujours appuyé fur le demi-arrêt. Donc , lorfque nous défi* rons contre-changer de main fur deux pifies » de droite à gauche,^ féconde .évolution qui doit fuip vred’affea-rr^ bpr^i^ eatasiéç ^e gauche ^ droite I

MÀN ïrolte), n faut indifpenfablement coftihencef par ’marquer un demi-arrét, afin de nous ménager le temps de fubAituer une nouvelle c^mbinaifon à celle que nous femmes far le point d anéantir. Ainfi, le vrai point de difficulté du contre-changement de main étant plutôt dans Temploi qu’on fait du demi-arrét, que dans la manière de marquer ce temps en lui-même, le cavalier prouve qu’il en fait tirer tout le parti poffible, quand il attend, pour le mettre en ufage, que le chevaler de la Ïambe 2 annonce Técart oblique de la jambe 3 ; car es 24 de la maâe, alors étayés par les jambes i & 4, font à la veille de refluer far celles 2 & 3, qne le cheval apporte à terre. Voilà TinAant précieux à faifir pour marquer le demi-arrét, puifqu’il aflîire Texade répartition du total de la mafle remife fur les quatre jambes du cheval. £n effet, la puiflance réciproque des rênes, qui fuit la pofition cies mains que le cavalier replace de niveau, & qu’il unît à la prefton de fes jambes égales, après avoir effacé le pli, rapportent à— la-fois les deux colonnes vertébrales au centre du cheval ; enforte cjue les II de celle de devant fe divifeflt, & fur la }ambe 2 déjà mife à terre » & fur la jambe i auflitôt que 9 retirée de deflbus fa vôifine, elle vient fe pofer à c6té d’elle. L’équilibre entièrement rétabli dans le bipède de devant influe fur celui de derrière. La même puiflance des rênes également fendues opère fur Tarrièremain du cheval une répàrriiion iemblable i celle que fon avant-main vient d’éprouver. La jambe 4, qui ne chevaloit h jambe 3 qu’en raifoa de lallégement qu’elle recevoit du ioutien de la rêne du dehors, fupporte à préfent fa quote-part des 1 2 de b colonne de derrière. Aùffi cette jambe de derrière du dehors » loin davancèr par-deflus celle du dedans, ne £sàt plus que le trajet néceflaire pour » en venaat prendre place à côté d’elle « fermer le premier changement de main interrompu, où le cheval fe meut fur deux piŒs de gauche à droite*

Nonobftant la £déUté des temps deAinés à msfr* quer le demi-arrêr que doitfuivre le contre-changement de main de droite à gauche, exécuté fur deuxpiftes, il eu prudent de n’entreprendre cette contre évolution qu’après avoir fait quelques pas iur le droit. Premièrement) afln de vérifier fi on a lieu d’être fatisfait de Tobéiâànce du cheval Secondement, pour avoir la faculté de changer la direâion des rênes avec la pofition des mains. L’élève s’abandonne iâns réferve à ce dernier précepte, lorfqu’il réfléchit que la répartition des 24 de la maffe ne peat fubfiiler en même valeur fur chacune des quatre jambes du cheval, ^qu’autant que les deux mains à la même hauteur communi-’ ^uent anx rênes une puiffance rationnelle. Lz chaîne des effets ifliis du demi-arrêt, qui fert à-lafois de borne au changement, & d’époque au contre-changement de main, démontre la vérité de ce qn’on avance ici. JTefl-ce pas effeôivement d’à* près la nouvelle impulfion à donner de droite à ^filiation ^ Efcrlm £* P^/^

MAN i8j*

ganche>iuffitôtque la main gauche baiffée place fur l’épaule du cheval, & raccourcit la rêne devenue du dedans, que le pli fe forme à gauche ? N’eft ce pas encore à Tinôant 011 la main droite prime, comme étant du dehors, qu’elle récupère la poflîbtlité d’inculquer au cheval un mouvement înverfe à celui qu’il avoir, en le pouffant a^uellement de droite à gauche ? N’efi-ce pas enfin dans la réunion de ces deux circonfiances que nous avons apperçu, dès la première leçon des éléments, la caufe de Tébranlement indiqué des 24 de la maffe, fixés d’abord par le demi-arrêt, & quifluent, ou refluent enfuite, tantôt devant les preffions, tantôt devant les foutiens de celle des deux rênes que le cavalier, en l’élevant » confiituo rêne du dehors ?

Ou je m’abufe, ou j*ai mis mes leâeurs dans Timpuiffance d’avoir aucun doute fur la manière • dont le cheval exécute le premier contre changement de main fur deux piftes, de droite à gaucho. Tous prévoient, fans doute, qu’au moyen de la ^ nouvelle diref^on des rênes, tendues de droite à gauche, ce font les jambes 2 & 3 qui fupponent les 1 2 de chaque bipède, pendant que le chevaler de la jambe x, & l’écart de la jambe 4 entament % contre-évolution. Tous font en état d’ajouter que les mêmes jambes 263 confommenc enfuite le premier pas du contre — changement, dont nous nous occupons de droite à gauche, après que les 24 de la maffe, reponés fur les jambes 1 & 4, ont permis, & l’affranchiffement de la jambe 2, & le chevaler définitif de la jambe 3. Je ne trouve pas qu’au contre-changement de main il y ait la moin-. dre utilité de réitérer le confeil, fi fouvent donné., dalimeiuer le Centre de gravité du cheval par l’apport de la colonne venébrale de derrière foumife’ aux preffions des jamb^ égales du cavalier, d’au* tant que j’en ai déjà Vait fentir l’importance au changement de main. Au refte, à l’une comme à l’autre de ces deux évolutions exécutées fur deux Ï>iftes, le plus dîficile efl, , fans contredit, d’exiger e premier pas, puifqu’en entretenant avec foin la combinailon des rênes, qui le commandent » on réuflit à s’en procurer d’autres.

La rapidité des progrès de notre élève, qui le mettent prefqu’au niveau des jsrèceptes, autorife la brièveté ^es conii^s relatifs à la clôture du premier contre-changement de main fur deux pifies, 3u’i( vien^ d’exiger de droite à gauche. Il efl évient que cette contre.-èvoluiion n’étant, & ne pouvant être qu’un changement de main fur deux piftes, mais exécuté en feus contraire ^ toutes lès circonfiances effentielle ; à Tua deviennent indifpenfables pour Tautre. Aînfi je me contente d’ajouter aux avis qui précèdent le contre-cliangement de main, qu’après s’en être fervi pour revenir dans la pifte, d’où on s’eâ éloigné par un changement de main, il faut néceffairement, avant que de rien innover, faire une defcente totale des deux mains. Les avîuit^fes q^A’oq Ç|} re^^ font 9 premièrement U M A N de procurer au cheval un délaffemcnt bîen mérité par fon obéiffance ; {ccondcment, de le difpofcr à recevoir telle autre efpècc d’impulfion qu’on juge convenable.

PrtmUr rtniHrfemtnt tPipauUs, de droite i gauche, exécuté fur deux piftes.

Le cheval rentré dans la première pifte, toutes les combinaifons qui avoient pour objet, foit le premier changement de main de gauche à droite, foit le premier contre— changement de main de droite à gauche, abfolument effacées par la détente des deux rênes, conféquemment le cheval redreffc de tête, d’encolure, d*épaule$, de corps, de hanches, on voit que le cavalier eft le maître, en remontant les mains, de répartir les 24 de la maffe à fa volonté. Or, d’après l’intention fuppofée de réunir dans la troificme leçon des airs terre-à-terre toutes les variétés que Téquitation admet, Télève doit fonger à reprendre le changement de main, reconnu pour être la hafe des autres évolutions diagonalement exécutées fur deux piftes, auffitôt que le cheval, remis la hanche, ou bien les deux bouts en dedans, a régulièrement pafle les dcvtx angles qui mènent à la féconde grande parallèle, & qu’il fe trouve perpendiculairement arrivé deffous le timbre indicatif du premier changement de main de gauche à droite. Mais, comme il feroit trés-polTible que les couleurs défavantageufes dont jVi peint le renverfement d’épaules, enflent fait imaginer qu’on ne feroit jamais dans le cas de l’employer, je vais, pendant que notre élève parcourt, pour la féconde fois, la moitié de la première diagonale, lui renouveller le correâif ajouté lorfque j’ai décrit cet air renverfé, M Qu^l^c P**^ d’eftime que mérite le renverfement d’épaules, pris comme air de manège, 91 cependant, puifqu’en confidératton de fon utilité I » future pour Téducation du cheval, on le fouffre n encore dans toutes les académies » il faut que Il l’élève » qui ne doit rien ignorer de ce qui con9 » cerne VéquitatîcA, foit inftruît de la méthode par-V ticulîère à cette dernière évolution » • Tout en m’écoutant, l’air penfif de mon élève annonce qu’il s’occupe de la réflexion fuivante : fi le cheval, à qui je renverfé les épaules, eft obligé de mouvoir chacun m fes bipèdes fur une pifte diôinâe, & de la même nunièrç que celui que je contre-change de main fur deux piftes : û chaque pas du renverfemeiu d’épaules doit s’entamer & fe confommer par le inême enlever des )ambcs qui caraâérife le contre — changement de main fur deux piftes, & toutefois au moyen du pli confervé fur le dedans, fi la figure de la leçon, alnfi nue la tournure du cheval qui la répète, doiyen

  • (iibfiAer dans T^t^t du changement de main

égaîem.nt fur deux piftes, il en réfulte qu’au renverfemen d épaules projette de droite à gauche, ce font ici deux jambes du dedans qui vont chevaler celles du dehors, & ce » d’après les prcf— I M A N

fions & les foutlens de la rêne droite, reftée dtv dedans, par la raifon qu au contre-changement de main de droite à gauche, exécuté fur deux piftes, pofitivement les mêmes jambes droites, que le pli condituoit du.dehors, chevaloient celles du dedans, 6c ce, d’après les temps preflés & foutenus de la même rêne alors du dehors* Cette obferva*^ tion indioue bien, à la vérité, la néceflké de mar* quer un demi-arrêt au cheval à qui on veut renverfer les épaules, mais elle invite » en même temps 9 le cavalier à ne pas changer aâuellement la pofition de fes mains. En effet, le changement qui fuîvroit la nouvelle direâion des rênes, nui* reit évidemment au plan de notre évolution ren* verfée ; car le pli, comme on lefait, cède toujours à celle des deux rênes dont la valeur augmente fous la tenfion que la main du dedans a droit de lui communiauer. Aufli, pour interrompre une féconde fois le premier changement de main de gauche à droite, exécuté fur deux piftes, & faire rétrograder le cheval par un renverfemeiu d’épaules de droite à gauche, on écoute attentivement l’enlever et la jambe i, lorfque, dégagée de deffous la jambe a, elle annonce le chevaler oblique & néceffité de la jambe 4. Alors, fans « iéranger la pofition de (es mains, ni toucher k la direâion des rênes, le cavalier marque un demi-arrêt. L’expérience acquife dans 1 » pratique des deux précéden* tes évolutions ne laiffe aucune incertitude fur leproduit de ce ^emps intermédiaire. On a conftamment éprouvé ou’il remet le cheval d’aplomb fur fes quatre jambes. En conféquence, excepté le pli, que la tenfion de la rêne du dedans entretient encore à droite, on ferme le premier changement de main emaméde gauche à droite, avec la même précifion qu’on l’a fermé avant le premier rechangement de main de droite à gauche, puifqu’aù lieu du chevaler de la jambe 4, on engage le cheval à ranger cette jambe de derrière du dehors feulement à côté de fa compagne la jambe 3. Dès Ju’on a phyfiquement reconnu le placement égal es quatre jambes du cheval, on mollit un peu la rêne gauche, afin-de pouvoir ajouter, cette fois, la preffion de la rêne droite à la tenfion entretenue de cette même rênedu dedans. Le cheval, nonobftant le pli maintenu à droite, vient promptement au fecours du volume de fon avant-main repouffé de droite à gauche » & l’étaie avec la jambe l’qu’il avance, à cet effet, par-deffus la jambe a » Le relâchement prémédité de la rêne du dehors n*eft pas équivoque. On apperçoit aifément, dans cette efpèce de nulHté de la rêne gauche, l’équiva* lent d’un écart fecondaire de la rêne du dehors » Eropre à favoriferle pàffage inverse des deux James du dedans. Comment s’v méprendroit on ? La dégradation calculée de la rené du dehors, qu’on motive fur la puiffance augmentée de la rêne du dedans, ne confent — elle pas au chevaler de la jambe 3, qui remplace ici celui de la jambe 4, puifqu’après la foulée de la jambe i, que vient M A N’ â*eircîter là preffion inattendue delà rSne droite, la jambe 4, auffi légère que fa tranfverfale la jambe ï, perd terre à fon tour, mais, affranchie du fou* tien direâ de la rêne gauche, ne la yoi^on pas uniquement & parallèlement s’éloigner de la jambe 3 t pour attendre les 1 2 de rarriére-main à Tinftant oïl ceux de Tav^int • main retournent fur la jambe 1 ? On fixe à terre ces deux jambes tranfverfales i Se 4, en échangeant la preffion contre le foutien de la rêne du #edans, enforte que le cheval n a d’autre moyen de répondre aux follicitations réitérées des jambes égales de fonconduâeur qu*ayec le jeu des bafes obliques i & 3. L’éloignement parallèle delà jambe gauche de devant, numérotée 2, fe fait de même en proportion de Técart Acondaire de la rêne du dehors. Quant au chevaler de la jambe droite de derrière, timbrée 3, il fuit la valeur du foutien de la rêne du dedans. Nous ne pouvons donc pas douter qu’au renverfcmem d’épauJes, c’eflla rêne du dedans qui commande feule la totalité de lévolutioH. Le pU fe forme ^ ou s’entretient deffous la tenfion de celte rêne : fa preffion détermine le chevaler de la jambe de devant du dedans ; bref « c’eA le foutien de la jnêmè. réae qui donné le paiTage imitatif de la jambe de derrière du dedans, tandis que la rêne du dehors, déchue de fon autorité, n a plus que la fonâion de relever, de temps en temps, ré-’paule que les ma/Tes renverfées ècrafent. Au refte, quelque attention qu’on apporte à fuivre ce dernier confeil, il eft de la plus grande difficulté, pont n’en pas dire davantage, d^mpècher que le cheval, i qui on renverfe les épaules, n’ait l’air fauche & contraint. Une fimple réminifcence de effet ordinaire au pli, qui tend à rentrer l’épaule que le cheval regarde, démontre rimpoffibilité de s’oppofer entièrement à cette pente prefque indif-Î >enfable, quoique fi préjudiciable, dans un air où e cheval, porte contre fon pli, ne fait pas un feul mouvement qui li’augmente la furcharge de l’èpaule du dehors. Ainfi j ai tout lieu d’efpérer que la pratique la mieux étudiée du renverfement d’épaules ne peut pas détruire la mauvaife opinion qu’en donne la théorie. Finalement, lorfqp’on eft revenu fur la première pifte, il fuffit d’une defcente des deux mains pour clorre le renverfement d’cpaules ; mais, en reprenant les rênes ^ il faut fcru puleufement reftreindre celle du dedans à fon travail ordinaire, qui confifte, & à ployer le cheval, & à veiller fur les trois autres divifions mobiles du dedans. A Tégard de la rêne du dehors remife dans touts (es droits, elle exerce fur tout l’enfemble du cheval un empire d’autant plus abfolu, qu’il aYes fondements établis fur des mouvements volontaires, en ce qu’ils font innés.

Premikrt v^lte d< fauche â drçue, txicmit fur dtux fiftcs.

Enfin voici le moment oii notre élève va fiilre Mblier les petites négligences qui ont pu lui échap.. M A N 187

per pendant les évolutions nrécédemment exétu* tées fur deux pifies. Il n’en pas douteux qu’u : e volte puverte à propos, conduite avec intelli. gence, foigneufement arrondie, régulièrement fermée, donne la plus haute idée du talent de celui qui l’entreprend. Je fais qu’à vrai dire, toute furface quarrèe peut recevoir la figure circulaire d’une volte : mais comme celle que nous méditons fur deux pifles de gauche à droite, fert de prélude au premier changement ^e main, que nous mènerons également de gauche à droite, oc exécuterons auffi. fur deux pifies, il faut d*abord fixer le tetrein fur lequel cette volte préliminaire doit avoir lieu, après quoi déterminer les efpaces qui l’attendent. Or, le changement de main de gauche à droite, qui fuit une volte fur la même direâion, ne laiffe d’autre choix, pour étendre la circonférence de l’évolution circulaire, que la portion inférieure du terreio. qu’on veut enfuite divifer par le tracer d’une diagonale, afin que la dernière feâion de la volte remette le cheval pofitivement en face de la ligne qui coupe la carrière de gauche à droite. Ainfi le cavalier indique aux fpeâateurs qiie la volte qu’il entame eft le précurfeur d’un changement de main fur deux piftes, lorfqu’il attache le grand cercle des épaules aux quatie tangentes marquées dans l’ordre qui fuit. Non-feulement il accrocne le premier quart du cercle, tant à la grande parallèle du manège, qu’après la petite longueur nâive du doubler, mais il a befoin que cette première divifion commence à filer de defibus le timbre du changement de main de gauche à droite, & qu’elle finifle eqtre les deux marques indicatives du doubler. On voit auffi’tôt les épaules du cheval figurer leur fécond ^uart de cercle, en les fuivant, depuis l’inftant ou elles abandonnent le milieu de la petite parallèle fiâlve du doubler, jufqu’à ce qu’elles arrivent au niveau du C, gravé deffiis la leconde grande longueur de U carrière » L’avant* main efquifle enfuite le troifième quart du cercle, en quittalit le point marqué par l’extrémité du fe* cond quart, pour aller, en dévidant, toucher au milieu de la petite parallèle du manège. La quatrième & dernière portion de notre ligne circulaire part du même fond de la carrière, & rejoint la première tangente qui l’abforbe alors qu’elle la reçoit. Mes leâeurs, prévenus que le petit cercle deffiné par les hanches imite en proportion le grand rond que les épaules décrivent, ne feront point étonnés de mon filence au fujet de l’arrièremain. Il rèfulte, & de la théorie, & de la prarique des voltes que, pour les demander avec cette jufteffe qui force la précifion du cheval, il faut que le cavalier s’en repréfente la figure comme fufpendue par quatre points également efpacés dans le quatre parfait que donne la moitié du manèçe. J’ai faitobferver, lors de la théorie des voltes, Hue les procédés cféateurs d’une évolution circulaire n’étoient point du tout inquiétants pour qui-* conque avoit l’art de mener un cheval fur deux A ai/

188 M A N . piftes.. Il ne s^agît abfolument que de « otîi^r la puiffance de la rêne du dehors far la progreffion cintrée qu^on veut obtenir, tantôt en plus avec Tavant-main, tantôt en moins avec rarrièremaln du cheval. En conféquence, pour que celui qu’on a réparti la hanche, autrement les deux bouts en dedans » puiflè articuler, en raifon convenue » chacune des quatre divifions des deux cercles, qu’il trace de Π; auche à droite » on laiâe la rêne droite, déjà conervatrice du pli, eardienne des parties du dedans, & ce font les prenions, plus fenties que les ibutiens de la rêne gauche, qui jportent alternativement les jambes 2 & 4 » ou ieulement au-dcffus de celles i & « 3. 9 ou qui font que ces deux jambes du dehors outrepaffent entièrement les deux ïambes du dedans, comme il arrivoit pendant les changements & contre-changements de main fur deux ptfles. Le fuccés d’une volte dépend donc du plus ou du moins de valeur qu’où fait inculquer à Ja rêne du dehors, puifque, fi les deux jambes du dehors font toujours » quoique relativement entre elles » des pas plus éloignés que les deux jambes du dedans » c’eA par la raifon que les premières entanent nne aâion, dont les dernières leur facilitent uniquement la préparation. Tout ce qui précède « ous aiTure bien que les huit effets des rênes adroi^ cernent liées » & foutenus par des preâipns correfpondantes des jambes égales, mènent à l’exécution des airs variés qui compofent la première cla^Tc du travail : car telle c& Tinfaillibilité des principes fucceffivement établis depuis les éléments » que aaème la tranfpofiiion des différentes parties dont leur diaîne eA formée, ne peult en altérer l’efficacité particulière. Le cheval de retour furie point originaire de la volte » on le porte définitivement dans la diagonale du premier changement de main de.puche à droite, qu’on lui fait parcourir fur deux piAes » jufqu’à ce qu’il ait atteint celle qui la termine. ^

Prcmiltris fiaSiîont ^unt volte, de gaucàe A droiu y ^ exieutéu fur deux pifies*

La volonté ne fiiffit pas toujours en équîtatîon. îâvec la meilleure envie de mener un cheval fur la Yohe,. foit à deffein qu’elle précède un changement M AN avantage, & de tenir le cheval moîni aflujetti que la volte entière, & d’équivaloir au changement de main, fans avoir lsy)eine d’en fuivre la diagonale. Nous favons, en effet, que chaque divifu)n d’une volte a la propriété de remettre le cheval fur Ja même longueur d’où elle le tire, mais dans la fitma-. tion invcrfe qui réfulte du changement de main le mieux fermé* La féconde claffe d’événements nuifiblesaux voltes, ne connoit d’autre caufe que la diflraâion du cavalier ré(j||it à la demi-volte par la prodigalité du terrein qu’il deilinoit à la totalité de révolution, ou qu’un peu trop de précipitation oblige à fe reftreindre au quart, de volte. Au furplus, qu’il y ait indulgence, ou manque de précaution, le cavalier, en adoptant l’une de ces deux fraâions, fuit à la lettre les loix général^ de la volte complettement exécutée fur deux piffes. Ceffà-dire que la première demi-volte, conduite de gauche à droite, émanera des preflîons de la rêne gauche, qu’il aura foin de réitérer au préjudice des ioutiens de la même rêne du dehors, afin que la marche des épaules, doublée fur Taâion des han* ches, engage chaque bipède daHs les deux quarts de cercle que le cheval décrit » en abandonnant la partie fupérieure de Tune des grandes longueurs de la carrière, & revenant, de la tête à la queue, fur la pofition inférieure de la même grande parallèle. £ft-ii feulement queffion de crayonner un quart de volte, dirigé de gauche à droite. Auffi-t&t la fonie d’un angle ouvert à gauche, la puiffance des jambes égales du cavalier contient l’arrière-main deffbus le centre du cheval ^ pendant que les temps encore preffés de ta rêne du dehors font, pour ainfi dire » pirouetter le bipède de devant autour de celui de derrière, enforte que le cheval eff tout étonné de fe trouver, cheminant de droit à gauche fur la petite parallèle qu’il frayoit auparavant de gauche à droite.

Puifque le chaneement de main entrepris fur deux piffes, tel chargé d’ornements qu’il puiffe être, n’a pas d’autre but que celui qu’on exécute avec la plus grande fimplicité j puilque ces deux évolutions, comme leurs dérivés, tendent à donner au cheval une direflion diamétralement oppofée ; donc eRes ont une fin égale. Ainfi, qu’un élève amplifie le premier changement de main fur deux de « amfurdeuxpiftes, foiià^^^^^ pi « es » ouvert de gauche à droite, de toutes les l ! ^*^T° ^J^^^^’I^ PO « r elle-même, il peut arrî— f variétés imaginables r qu’il le fyncope par moitié, ; par quart, ou qu’il poufl*e bonnement le cheval Ter telles circonffances qui mettent obAacîes aux defu-s du cavalier. Les unes, & ce font Tes feules Traiment excuûbles, tiennent abfolument au che-Tal ; comme » par exemple, lorfç^vton en monte un dont la grande jeunefle exige du ménagement, ou bien lorfque, dans le courant de Ja leçon, on appcrçoftque le cheval montre un peu de répugnance à recevoir la combinaifon préparatoire des deux bouts en dedans. Alors l’élève abandonne pnidem-^ Vitnt une partie de fon projet, pour fecontemefcl « nelquefois de la moitié, quelquefois du quart d" M Yoltcideux fraâions ^ui réuniflent le double dans ta première diagonale qpi lie les deux grande » parallèles du manège, & la lyi faflé parcourir de gauche à droite » fur le droit & fans aucune interruption, dans tout état de caufe, le cavalier apporte autant d attention i fermer l’évolution enjolivée^ qu’à clorre l’évolution unie.

Je fuppofe à préfent le cheval définitivement emrè dans la féconde pifte qt » *H trace de droite à gauche, &, fans m’arréter à la manière dont on Vy a porté, j’obferve que le demi-arrêt, accompagné de la de&eme abiblue des deux suins (iparécs ^ M A N laîflfe rélcve ftaitrc, en reprenant les rênes, de préparer les maffes du cheval de façon à leur donner telle nouvelle impulfion qu’il jugera convenable. Or, fi toutes les leçons qui compofent le travail prcfcrivent de remonter les mains en raîfon înverfe à leur dcfcente, il en eft de même à celle des deux bouts en dedans^dont on s’occupe. En conféquence le pli reparoît à gauche d’après la ten-Tion de la rêne gauche aAuelle du dedans, & la rêne droite plus élevée, parce qu’elle eft du dehors, noa-ieulement a foin de répartir le cheval les deux bouts en dedans, sais elle fc charge encore de le diriger de droite à gauche. Ceux de mes lefleurs qui aaront, i cette féconde main, la euriofité d’analyfer les effets des rênes, voudront bien, en cas d’incertitude, avoir recours aux démonftratioas écrites avant le premier changement de main de gauche adroite, enfaifant toutefois réflexion que, vu la nouvelle direâion du cheval ; qu’on mène aftuellement de droite à gauche, les jambes 2 & 4 remplacent fur le dedans les jambes I & 3 qui jouent fur le dehors. Prendre un coin qui ft préftnte à droite. Second changement demain de droite à gauche ^exécuté fur deux pip<s ^ coupé par un contre-changement de main également exécuté fur deux pifles ^ repris enfuite, 6 » interrompu par un renverfcment <t épaules encore exécuté Jur deuatpiftes ; enfim entamé par une volte^ ou bien une demi-volte, ou fermé par un quart de volte.

Me voilà, cette fois, bien légitimement dlfpenfé de renouveller aucun des préceptes adaptés, tant au paffage des coins qgi fe préfentent a droite, qu’à Texécution, fur deux piftes, du fécond’changement demain de droite à gauche, aiafi qu’aux diverfes variations qu il compone. L’élève a fi fouvent éprouvé ane la féconde partie de chaque leçon eft une fidèle copie de la première divifion,

? u’il fait employer la méthode enfeignée pour 

une aux évolutions comprifes dans l’autre. Pafions à l’anrét.

VArrét.

Revenu fur la pifle où les reprîfes commencent & finiffent, *on difpofc le cheval à marquer l’arrêt qu’il attend. Preroierement, avec les temps de la lène droite, d’abord écartée, puis foutenue, en repouffe la croupe, du dedans lur le dehors, juf. ou à ce que les hanches foient retournées derrière les épaules. Cette préparation achevée, ( prépatation elTentielle à l’air de U hanche, autrement des deux bouts en dedans, en ce qu’elle s’accorde avec le précepte qui dit : « Ne marquez jamais » l’arrêt de tel air que ce foir, qu’après avoir remis I » le cheval dans la première direâiçn v.) Cette préparation, dis —)e, achevée, l’élève anéantit f aâion de la rêne du dedans, en plaçant fes deux mains abfolumcnt à la même hauteur. Dès que la

; (etç, rwolure|lc>épavdes^lc corps » Ui (mfihfi 

M A N 18^

du cheval préfentent une ligne droite, on ramène i foi les rênes, dont la puiffance calculée fur la preffion des jambes égales du cavalier fait refluer au centre les deux colonnes vertébrales dans un degré de proportion qui’détruit leur mouvement. Portion du Cavalier pendant la leçon de la hanche » ou bien des deux bouts en dedans.

L’utilité des connoiffances qu’on acquiert dans un art augmente leur valeur. Auffi voyons— nous

  • que les plus importantes de toutes les découvertes ^

qui font journellement l’objet des recherches de la plupart des écuyers-profeffeurs, ont en vue l’entretien de l’aplomb du cheval, conféquemment la fureté du cavalier. Or, à force de travail & d’expérience, les maîtres de notfe art ont établi cette rè «  Î^le générale : le cavalier ne peut fixer l’accord parait qui doit invariablement fubfifter entre la perpendiculaire du haut du corps, 1’affiette immuable du milieu du corps, l’extenfion flexible du bas du corps « & le centre de gravité du cheval fur lequel il porte, s’il u^apprend pas à contourner fes hanches fuivant la direélion qu’il fait communiquer à Tindi* vidu qu’il gouverne. C’eft-par hommage pour cette vérité « digne à touts égards d’une adoption univer— ^ felle » que, depuis la première leçon des éléments où j’offre le tableau de la vraie pofuion de l’homme à cheval, je ne ceffe de répéter, que la feule façon de conferver l’affiette qu’on a prile, eft de mainte* nir la ceinture & les hanches portées en avant » quelle qift foit la tournure ou la rapité des mouvements du cheval. De— là cet autre précepte, qui en émane, & dont toutes les leçons du travail retentiffent ; il faut s’affeoir par préférence fur le côté où Ton porte fon cheval, parce que cette at «  tention entraîne » autant l’obligation d avancer l’épaule du dehors, q^’elle nécefiite l’extenfion du talon du dedans. En effet, quel eft le piéton qui n’a pas éprouvé qu’en avançant, par fuppofition » la pointe de l’épaule eauche, la perpendiculaire du haut du corps, viflé de gauche à droite, vient tellement à plomb fur le{ talon droit, qu’on ne peut s’empêcher de ployer un peu le genou gauche ?

D’obfervation en obfervatlon, nous venons da remonter à la fource des confeils épars dans les leçons précédentes. Les éléments prefcrlvent de regarder entre les oreilles du cheval qu’on mène fur le droit à fes allures naturelles, ann, y eft-il dit, que les deux épaules du cavalier reflent per «  pendiculairemem au-deiïus de fes deux hanches qui doivent toujours être parallèles aux épaules du cheval. La leçon dupas d’école où on amène le bout du nez du cheval fur le dedans, par conféquent où le.cheval rentre médiocrement fon épaufe du dedans » avertit le cavalier d’imiter la tournure qu’il fait prendre au cheval, en portante comme lui, la tète & le haut du corps un peu fur le dedans. La figure plus compliquée de l’épaule en dedans, exigeant de h part du duval une déffiarche soia »

I90 M AN analogue k fes mouvements naturels, puiique la jambe de devant du dedans avance contre le pli par-deflus celle du dehors, à cette féconde leçon du travail, le cavalier cft obligé d’employer aufîi plus d*art pour fe conferver perpendiculaire au cheval « & cependant obferver le parallèle exaâ de fes hanches avec Tadion artificielle des épaules que fa main dirige du dedans fur le dehors. C*efl tilors que les élèves, quoique le haut du corps tourné fur le dedans, forcent TaiSette du milieu du corps, & Textenfion du bas du corps fur 4e dehors à Teffet de pefer avec leurs chevaux fur la jamoe de devant qui fournit le point d*appui. C’eft encore à deflein de fixer les mêmes points de réunion, Îu* en recommande agx élèves rafTiette fur le deans 9 pendant que le cheval travaille la hanche ou les deux bouts en dedans ; car, autrement, le cavalier déplacé de deflus le centre, aui fe reâent du contour de rarrière-main, roule oc tombe forcément fur le dehors dans le vuide que forment les hanches apportées fur le dedans.

Conclunoos : tout air de manège, dont la figure incline le centre du cheval fur le dedans j décide Taffiette du cavalier fur le dedans ; & fur le dehors, lorfque la direâion entraine le cheval fur le dehors. Par ce moyen, non-feulement on &cilite le paflaee des jambes qui chevalent, en appuyant le double poids des mafles combinées de 1 homme & du cheval fur les jambes qui fervent de bafe, mais on eft encore difpenfé d*employer la moindre contraâion pour fuivre les mouvements artificiels du cheval, puifque les trois divifions diftinâement articulées du corps de Thomme prennent, fuivanc les circenftances, une tournure & une propenfion calquées fur les quatre divifions mobiles du corps du cheval.

Stconde façon Je mener le Cheval la hanche ou let deux bouts en dedans ^ les rênes réunies dans la main du dehors, en s^aidant de la main du dedans^ •

Pour ne pas entreprendre înconfidérément Ip troifième air terre* à terre les rênes réunies dans la jnain du dehors, en s’aidant de la main du dedans » il eft à propos de fe précautionner d’une récapitulation fuccinâe des effets qui viennent de produire la même répartition des mafTes du cheval f ar les rênes féparées, & fur— tout de fe rappeller, qua cette féconde façon de mener, tant qu’on fuit la première pifte de gauche adroite, la main droite fert à gouverner le dedans, & qu’on dirige le dehors avec le petit doigt de la main gauche : au lieu qu’en revenant de droite à gauche, c’cft la main gauche qui conduit à fon tour le dedans, tandis que le dehors obéit à l’index de la main droite, qui çomtnande à la place du petit doigt de l’autre main. Or, le pli formé d’après la tcnuon de la rêne du dedans, on a préparé la troifième leçon du travail, & par la preffion modérée de la même rêne du dedans, & par le fouden très-marqué de la rêne du dehors : Tadion e/l iffw dç U preffion de la M AN

rêne du dehors unie à Técan de la rêne du dedans ; Repaflbas aâuellement touts ces calculs, en ayant les rênes réunies dans la main du dehors, mais aidons-nous de la main du dedans.

De cette féconde manière, aptes avoir amené le cheval dans la main, l’avoir commodément aflîs «  fuffifamment ployé, aufii-tôt l’entrée dans un an* gle ouvert à gauche, on eflaie de balancer les épaules du dedans fur le dehors, afin de répartir bien certainement les hanches du dehors fur le dc^ dans. Si Télète inftruît prévient alors le confeil de moins prefler la rêne droite, baiflée dès l’origine fur l’épaule du dedans, que de remonter la rêne gauche jufqu’à la hauteur du foutien, lobéiâance du cheval ne fait pas languir après la préparation attendue. On ne peut s’y méprendre, en analyfanc le placement à terre des jambes i & 4, dont le cheval avance celle du ^dedans au milieu de la pifle, fur la crête de laquelle il dépofe celle du de «  hors. L’heureufe fenfibilité des cuifies du cavalier, fruit dHine affiette à toute épreuve, l’avertit du mo* ment favorable, où l’aâion doit fuccédçr à la pré—’ paration, & bientôt les mains dirigées de gauche a droite demandent & obtiennent la fin du premier pas caraâériftique de la hanche, autrement des deux bouts en dedans. En effet la preffion de la rêne gauche, apportée fur l’épaule du cheval pendant l’enlever de b jambe-^, conduit bien la jambe de devant du dehors ^ c6té de celle du de* dans, mais c’eâ l’écart de la rêne droite qui, par fon oppofition conditionnelle, avec toutes les parties qu’on lui confie, empêche évidemment la jambe 3 de s’égarer fur le dedans, puifmie le cavalier ne doit jamais déplacer fa main confervatrice qu’il n’ait déjà jugé, &ne foit enfuite phyfiquement affuré du repos final & méthodique 4e la jambe de derrière du dedans.

Prendre un Coin qui fe préfente À gauche. Veut-on prendre avec exaâitnde les coins ou* verts à gauche, il faut attendre que le cheval, ap «  (>uyé fur les jambes a & 3, foit au moment d’en «  ever celles i & 4, afin de lui renouveller les temps pulfatifs des rênes primitivement tendues du dedans fur le dehors, & pour que le bipède de devant entre feul dans l’angle, il n*eft pas douteux qu’en obfervant une proportion fcrupuleufe entre la preffion de la main droite & le foutien de la main gauche, le cheval ^ toujours excité par l’impulfion des jambes égales de fon cavalier » étend & pouffe la jambe i jufqu^au fond du coin, & retient en même temps la jambe 4 en face du point faillant de l’angle. L’élève prouve inconteftablement combien il e& pénétré des démun/hations établies lors de la prife des coins à gauche par le moyen des rênes féparées ; quant aux rênes réunies dans la main du dehors, il en chaffe ^Bcore les épaules avec la preffion de la rêne du dehors, & cependant qu*il emploie artiflement Iç foutien de la même rêne pour s’oppofer à l’ea* M A N trée’des hanches. Ceft cionc à prifent le petit doigt de la main gauche qui, vibrant d’abord la rêne du dehors fur Tépaule du cheval > oblige la jambe 2 à chevaler la jambe i, & dont le foutien conféquent empêche auffitôt la jambe 3 » platée fur le dedans, de rentrer dans la pifte à la fuite de ù, tranfverfale.

Pnmur changement de main de gauche à— droite, exé » cuti fur deux piftes, coupé par un conircckange* memd^ main également exécuté fur deux piftes : ^fpris enfuite y & interrompu par un renverfement m épaules encore exécuté fur deux piftes ; enfin entamé par une volte, ou bien une demi-volte, ou fermé par un ^uart de volte^

Ce feroît une négligence intolérable » que de laiâer échapper la fortie d*un coin à gauche, fans préparer Touveriure du premier changement de main de gauche à droite » fur-tout en confervant le projet de répéter toutes les variétés dont cette évolution exécutée fur deux piftes efl fufceptible. On ne peut., en effet, jamais réunir a^nnt de circonftances favorables, foit pour le fonas, foit p#urles acceflbires. Relativement au local, comme le cheval entre fur une des grandes parallèles de la carrière, il fuffit d*économifer Tefpace que préfente la diagonale, & on a la faculté d’entre— couper le changement de main, ou par un contre-changement de main, ou par un renverfement d*épaules. La pofition des mains » la combinaifon des rênes, la répartition des maffes » ne laiflent d’ailleurs rien à defirer. Premièrement » l’appui de la main droite fur la rêne du dedans place cette main audeflbus de la sauche qui dirige la rêne du dehors. En fécond lieu, la tenfion de la rêne droite s’oppofe au déploiement de l’encolure, tandis que Télévation concertée de la rêne gauche aiTure à la rêne du dehors une putflânce qu’elle a droit d’exercer, ou par pjreffion, ou par écart, ou par foutien ; enforte que toutes les parties du dehors font abfolument à la difcrétion du cavalier. Enfin la décompofition des maffes offre les 12 de l’avant-main inclinés du dehors’fur le dedans, conféquemment les 12 de l’arnért-main apportés du dedans furie dehois, donc les 24 de la mafTe, étayés par les jambes 1 &4, permettent évidemment aux jambes 2 & 3 de fe mouvoir au gré du cavalier.

Premier Changement de main, de gauche i droite, exécuté fur deux piftes.

Tel difficile qu’on foit en matière de preuves, il me parole encore plus difficile de ne pas admettre que les rênes, dirigées du dehors fur le dedans, ne pouffent le cheval fur le dedans. qu’en venu de la divifion qu’elles ôacafionnent dans la totalité de la ma/fe « dont il charge alors les jambes traniverfales de devant du dedans, & de derrière du dehors : qu’enfuite les rênes tendues du dedans fur le dehors repouifent le cheval fur le dehors, d’après le contre-balancement qu’elles font éprouver M A N 191

au même volume qui fe répartit autant furla jambe de devant du dehors, que fur la jambe oblique de derrière du dedans. Du concours dç ces éclair* ciffements naît une mafle lumineufe qui porte la clarté jufques fur les moindres mouvements du cheval. Auffi l’élève, armé du flambeau de la vérité, profite du moment où le cheval abandonne un coin à gauche, pour lui demander l’exécatioa du premier changement de main qu’il a deflein de lui faire tracer, & de gauche à droite, & fur deui^ piftes. En conféquence, avec la mnin droite baiflee fur l’épaule du cheval, on entretient la rêne du dedans tendue, ce qui conferve le pli pendant la durée de l’évolution : en conféquence, le petit doigt de la main gauche met la rêne du dehors etioppofition fucceftive avec l’épaule, ou la hanche 9 afin de commander le paffage alternatif des deux jambes du dehors par defTus celles du dedans. Premier contre — changement de main, de droite J gauche, exécuté fur deux piftes.

Mats, à jtelne a-t-on exieé quelques pas en diagonale fur deux piftes, & de gauche à droite, qu’il faut s’apprêter a revenir de droite à gauche, & de la même manière, par le moyen d’un contre-changement de main, eu d’un renverfement d’épaules. * Si, comme j’ai tout lieu de l’efpérer, la première de ces deux évolutions obtient la préférence, on doit ôter la main droite de defTus la rêne du dedans, afin que la main eauche, retenue, marque feule un demi-arrêt, d’oii’réfulte le redreffement de l’encolure, ainfi qu’une égale diftribution des 24 de la mafle, dont chaque jambe du cheval reprend fa quote ; *part. Ce préhminaire achevé ; prèliminaire daiis lequel on reconnoh aifément la clôture du premier changement de main de gauche à droite, relève paffe les rênes de la main gauche dans la droite, &, du même temps, en attribuant à la main g4uche, aduelle du dedans, les fondions qu’exer* çoit auparavant la droite, il fait reparoitre le plt fur le nouveau dedans. Quant à cette dernière main, devenue du dehors, elle détermine le che «  val à retourner fur deux piftes, de droite à gau* che, dans celle qu’il fuivoit de gauche à droite, toutefois à l’aide du jeu de l’index, qui remplace celui du petit doigt gauche deflbus larênedudehors.

  • Autatit un demi— arrêt impotle à la préparation

du contre-changement de main, amant une def* cente abfolue des deux rênes devient cftentielle pour eSkctr la fuite des opérations analogues à la même contre-évolution, & refaire auftîrôt les cal* culs propres à celle qu’elle vient d’interrompre. Lors donc qu’on a « unené le cheval dans la pre* mière pifte à fuivre de gauche à droite, il faut, après avoir abandonné la rêne gauche, rendre totalement la main droite, à l’effet que, d’une part, les rênes détendues procurent au cheval une réeompenfe bien acquife, & que, de l’autre, elles anniùlent toute efpèce de jcombinaifon. De là, pour i9£ MAN ^ renouveller celle €uî conftitue le troîfièine aîr terre— | à>terre » on eft— obligé â% remettre les rênes dans la main gauche » & le cheral ployé fur le dedans au moyen de la tenfiaa qa% produit Tappui de la maîn droite, dont la croupe faille en outre fur le dedans, d*après le foutien un peu mare^ué de la main gauche, fe retrouve encore une fois à la difpofition de fom cavalier, cheminant de gauche à droite y ft dans la combihoifea de la kmche, ou é^B deux bouts en dedans »

Premier rcnvirfemtnt fépauUs, ic droite i gaucke » exécuté fur deaxpijliu

Les élèves font généreniement le facrifice de toutes ces difficultés » fi délicieufes à furmonter » lorfqu*au lieu de contre-changer de mata, ils fe réfignent au renverfement d’épaules. Cette évolution exige encore un demi-arrêt » mais elle n’entraîne point la fubftitution des rênes ; elle défend de toucher en rien au deflein du cheval ; chaque chofe enfin doit reûer pofitîvemem au même état où elle fe trouve pendant le changement de main. Conféquem ment il fufHt, pour ramener le cheval par un renverfement d’épaules » d’amortir les effets de la rêne du dehors, & de rendre la puiflance de celle du dedans plus aâive. Or « d’après la combi* naifon du changement de main de gauche à droite » qne nous exécutons ftir deux piftes, on. parvient à renverfer les épaules de droite à gauche » & fur le même plan, en extrayant de la main droite, fçavoir, la tenfion de la rêne du dedans qui donne & contient le pli ; la preffion de la même rêne qui contraint la jambe i 9 quoique du dedans, à che* valer la jambe i ; finalement le foutien encore de cette rêne du dedans, afin de faire rebroaiTer chemin à la jambe 3, qui pafle à contre-fens par-deffus la jambe 4. Dès qu^on a repoufie le cheval fur la première pide qu*il fraie de gauche à droite, oa n*a plus qu’à rendre les deux, mains, fans ôter cette fois la droite de defius la rêne du dedans. Mais, en remontant (es mains, le cavalier rétablit les rênes dans leurs véritables fondions, dont il n*avoit eu la complaifance de les deftituer, qu’en çonfidération du renverfement d’épaules de droite à gauche, qu*iL vient d’exécuter fur deux piftes. Première veltç ^ de gauche à droite, exécutée fur ffeux fijles,

Si rélève, à cette féconde façon de mener, enchaîne les quatre divifioas de la volte avec l’exaâitude prefcrite dans la première, nul doute que le cheval, attentif à la précifion de fon conduâeur, ne vienne fermer Tévolunon circulaire furie point marqué par fon ouverture^* Ainfi, fans avoir éprouvé ia moindre perte de terrein, fans déranger la pofition des mains, fans altérer la valeur refpeâive des rênes, fans changer leur direâion combinée, on éloigne une féconde fois le cheval de la pifte fur laauelle il efi de retour, en le pouffaa ( aç 4f « Y ptn^s 4ans la diagonale du premier changelirertt de ittaln ou’on lui fait définmV’éltl6Sf articuler de*< gauche à droite*

Premières fraâiotu d’une rolte, de gtuuhe i dnite i • exécutées fur deux pifieu

Ceux dont la prudence tempère Tambition, fe rcftreignent, fans aucunes caufes étrangères, aux fraâions de la volte. On fait qu’elles confiAent en demi & en quart de volte. Oa fe rappelle que la demi-ligne circulaire part du haut bout de l’une des deux grandes parallèles, & vient aboutir à la portion inférieure de la même grande longueur ; & encore qu’on doit toujours attacher le premier point du qnart de volte au commencement d’une piâe, par la raifon qu’il faut indifpenfâblement rabattre l’autre extrémité du quart de cercle fur la fia de la ptfie qu’on abandonne en fortant d’un coin. Au iurplus, qu’un élève arrondifie une volte entière, qu’Û en exprime la moitié, qu’il en efquifle le quart, jamais il ne peut réuffir qu’avec’ uae fuite réfléchie ie% temps preffés & fourenus de la ^e du dehors : fuite calculée fur l’écart de la rêne du dedans. En conféquence, on élargit la demi-volte de gauche à droite » comme on brufque le quart de volte à la même main, au moyen d’une direâion plus ou moins fentie de la rêne gauche, que le petit doigt approche de l’épanle du cheval, & quHl oppofe enfuite à la hauteur de la hanche. N’oublions pas, auffitôt le report des épaules dans la pifte qu’on va fuivre de droite k gauche, d’ôter la main droite de deflus l’ancienne rêne du dedans, afin qu’une defcente de la main gauche achève promptement la décompofitîon des maffes entamée par la deftruâion du pli. Ceft alors que la main droite, en fa qualité de main du dehors, s’empare des réaes. A l’égard du cheval, d’après ie pli qu’il reçoit de la main gauche appuyée fur la nouvelle rêne du dedans, d’après la puiflance que Tindex de la main droite communique à la rêne du dehors, il reparoit dans la combinaifon de la hanche, ou des deux bouts en dedans y Sl figurant de droite à gauche, les mêmes pas qui le portoient ea avant de gauche à droite. Prendre un coin quifepréfenu 4 droite, Secoàd chan^ fement de main, de droite À gauche, exécuté fur dfuxpijles, coupé par un çonire-càangtment de maix également exécuté fur deuxpifUs : repris enfuiu ^ & interrompu par un renverfement £ épaules encore exécuté fur dâux pifies ; enjfn enxamé par une volte, qu èien une demi-folte 9 ou fermé far un quar4 da volte.’•

Lojn que le laconifme afleâé des feâions qu’on va lire me caufe aucuii remords, j’efiime au contraire devoir élaguer dorénavant tout ce qui tient du précepte, bien convaincu que cette efpèce d’abandon indique a mon élève le degré de confiance qu’il doit avoir dans fes propres forces. Que n’eft-on pas aâuellement en état d’entreprendre feiil ? Seroit — ce la prife des coins qui te préfentent à droite }

M A N iiroite ? Seroit-ce Texécution fur deux pîftes du fécond changement de main de droite à gauche ? Seroient-ce même toutes les dépendances de cette dernière évolution qui pourroient inquiéter ? Comme je fuis pour la négative, je retourne dans la première pifte où les reprifec commencent & finiflent, afin de fiirveiller la préparation au temps d’arrêt,

JL Arrêt »

La clâttfre des changements de main ayant pour effet principal Pentier anéantiflement de toutes les combiaaifoos artificielles | produifam en conféquence l’effet fecondaire de redreffer les quatre divifions mobiles du cheval, il n’exifie aucun temps propre à Tarrét, comme la fermeture du fécond chanjgement de main, quel qu’en foir le genre d’exécution de droite à gauche. Ce a’efi donc qu’après avoir mis touts ies foins à fermer celui ou’on vient de terminer fur deux piftes, & avoir nit au moins plufieurs pas de fuite abfolumentfur le droit, qu’il faut fooger au temps d’arrêt définitif du troifième air terre-à-terre ^ qu on marque autant avec la retenue de la main gauche » feule direârice des rênes, qu’avec le foutiea des jambes égales. Troifième façên de mener le cheval U hanche ou les deux bouts en dedans^ de la feule main gauche. On fait le plus grand éloge d’un élève » dès qu’on le juge en état d’entreprendre la troifième leçon du travail, en menant de la feule main gauche, puifque le plus épineux des airs connus e(l, fans contredit, celui ae la hanche, ou des deux l>outs en dedans, quanS même on en rctrancheroit lei changements de main fur deux pifies, & toutes les variantes qu’on a coutume d’y joindre. Ainii j dire de quelou’un qu’il vient aifément à bont de cette leçon dimcileavec une feule main, c>eft publier hautement qu’à force de travail & d application, il eft enfin poffeffeur de ce bel aplomb qui refaite de l’exaâe & imperturbable correfpondance entre les trois divifions du corps de l’homme à cheval, & d’où naiffent les qualités conftitutlves d une main excellente. Si par bafard on trouvoit ce préambule hyperbolique » on n’aoroit dti’à fuivre la filiation des procédés que je vais décrire ; ils font de nature, & par eux-mêmes, & par leur enchaînement, à convaincre les plus incrédules de b réalité de ce que j’avance..

• Des amateurs infiruits concevront la meilleure opinion dé Pacadémifte affez maître de k% mouvements pour ne permettre au cheval qu’une action conientie, quoique dépendante de la feule main gauche. Que fera-ce, <iuand ils verront le cheval yfavamment porté des jambes dans la main, & plus judicieufement encore reponé de la main dans les jambes, venir dans la main avant la fîn du premier tour de manège, fe mettre fur les hanches, &par fuite fe ployer fur le dedans. Lerffue pluueurs effais répétés affurent du point de Mquitation, Efcrïme C* Danje »

M A N içî

réunion où le cheval, prefqu’en équilibre » ne peut réfifler aux impulfîons qu’il reçoit, le cavalier entame la leçon. C’eft alors qu’avec la main arrondie, rapportée fur le dehors, ( conféquemment, fans relâcher la i^êne du dedans, dont la tenfion p^imi*tive donne & cOnferve le pli) non-feulement la preffion de la rêne droite pouffe la jambe i a^ fond d’un angle ouvert à gauche, mais qu’elle l’y fixe, jufqu’à ce que le foutien décifif de la rêne gauche, émané de l’écart du petit doigt, en défendant l’approche du coin, repouffe vîgoureufement la jambe 4, que le cheval étend auflitot fur la crête de la pifte, oc qu’il appuie derrière fa tranfverfale. La flatique équitante ne nous laiffe pas ignorer que les mafles reviennent obliquement appefantir les jambes abaiffées, afin que le cheval difpofe librement des jambes qu’il veut élever. Or, pour peu qu^on ait de fentiment dans les cuiffes, & de fineffe dans la main, il efi aifé de faifir ce temps unique qui fé’pare l’aâion achevée d^avecKaâion naiffame ; enforte qu’en faifant rentrer à point nommé le petit doigt dans la main qu’on reporte arrondie fur le dedans, on fubfiitue la preffion au foutien de la rènegauche » & du même temps, on remplace le premon de U rêne droite par Ion écart. Du nouvel arrondiffement de la main, ainfi que de fa pofition récente, réfultent deux effets, dont vofci le détail.’ Le premier dérive de (a feule rêne du dehors ^ qui, modérément preffée fur répaiile gauche, afuire les 12 de lavant-main charges fur la jambe i ; dès-lors, qui oblige le cheval, & d’enlever la jambe a, & de la pofer au milieu de la pifle. Le fécond effet participe à-la-fois des deux rênes, quoiqu’il ait cependant fa caufe principale dans la puiffance écartée de celle du dedans ; car, puiique leur direâlon aduelle de gauche à droite amène autant Pavant • main fur la jambe i, qu’elle repouffe Parrière main fur la jambe 4, il n*eft pas au pouvoir du cheval de faire fuivre la jambe 2 par une autre que par b jambe 3. Mais, au moyen de ce que la jambe 4, imprimée fur la crête de la Eifte, ébauche la tournure demi-cintrée convenale à Pair de la hanche, ou des deux bouts en dedans, il fe ppurroit que le cheval abusât de la for* tie de fa croupe pour forcer Pextenfion de la jambe de derrière du dedans, fi l’écart préfervatit de la lène droite n’afiignoît pas la place que cette derr nière jambe doit occuper en dehors de la pifie* Prendre un coin quîfe pré fente à gauche. Parmi les calculateurs, il en eft peu qui n’aient expérimenté que, du feiii de la difficulté, fouvenc il s’élevolt certaines combinaifons inattendues qui, comparées avec les précédentes, fembloient naître pour rafraîchir un e(prit trop appliqué. Notre élève n’a peut-être pas encore fait cette remarque, quoi* Sue le travail en fourniffe de fréquentes occanons. LU refte, la prife des coins avec la feule main gauche en donne une preuve d’autant moins équivo » que) qu’elle tire fa foitfce de Pair qu’il exécute. En fi b

./

194 M A N cflFet, lorfqu*on récapitule la diftributton des mafftSy préparatoiremcnt à la figure de la hanche » autrement des deux bouts en dedans, & qu’on fuit leur répartition analogue à l’aâion du même air, on trouve les deux bipèdes du cheval abfolument difpofés pour fiire entrer lés épaules feules dans les coins qui Te préfentent à gauche, & pour les en faire fortlr. Premièrement, la main qu’on rapporte arrondie fur le dehors dirigeant les rênes de droite à gauche, les 1 2 de Tavant-main reviennent à cha «  <Iiie pas fur la jambe 2, & les 12 de rarrièrc main reftent fur la jambe 3 ; par conféquent le bipède de devant, incliné fur le dehors, invite le cheval a poufTer la jambe z dans le premier angle ouvert à gauche ^pendant que toppofition naturelle du 1>ipède de derrière, confirmée parle foutien de la rénc gauche foumife à Técart du petit doigt, entretient la marche oblique de la jambe 4 » aue le cheval arrête, & pofe en face d » point de réunion des ileux pîftes. Secondement, on reporte la main arrondie fur le dedans. Dès ce moment la nouvelle direction des rênes, tendues de gauche k droite, tepoufTe la colonne de devant fur la jaîmbe i, afin de favorifer Ye chevaler de la jamba 2 ; & les épaules fortent du premier coin ouvert à gauche. Bref, la main arrondie de retour fur le dehors, fur-tout ^idée par V foutien du petit doigt, rappelle au cheval, artificiellement combiné, la ha^nche ou les deux bouts en dedans, que la jambe 3, mîfe en dehors de la pifte, ne doit y rentrer qu*à la décomp >(Itxon du troifième air terre-à-terre. Premier ehangememt de main, de gauche à droite, exécuté fur deihi pifies, coupé par un corure— changement di main également exécuté fur. deux piftts : repris enfuUe, & interrompu par un renverfement (Ce* paules encore exécuté fur deux pifitj ; enfin entamé par une volte, ou bien une demi-volte, ou fermé par un quart de volte.

Quelque ardent que puifTe être un élève, malgré faiTurânce que doivent lui donner ies premiers Succès, il ne me paroît point du tout extraordi^ flaire, qu*à la veille de pafTer aux changements de xnatn exécutés fur deux piftes, & ornés de leurs ^Variantes, il foit intrigué de fé voir réduit au fecours de fa feule main gauche. Mais cette timidité, bien capable de refroidir le zélé dont je le fuppofe animé, ne tient cas longtemps devant Téchelle de proportion, ou les puiâances eraduées des différentes portions de la main font fidèlement gravées. On a vu » dans la leçon de l’épaule en dedans, que j*ai fcrupuleufement rempli leur canevas expofé dans la leçon du pas d*école. On efl donc parfaitement inflrult que, fi îa main feulement arrondie donne la tenlion de la rêne droite, 1^ main feulement cambrée donne la tenfion de ta léne gauche : que fi la main, d*abord arrondie, puis amenée fur la droite, produit la tenfion & ré cart de la rêne droite, qu’accompagne îndifpenlabltment la prsfîiôn ù^ la râae g^ii : hc, la main » M A N’

d’abord cambrée, puis amenée fur la gancbe, prd^ duit la tenfion & l’écart de la rêne gauche, indiCpenfablement accompagnée par la prefTion de la rêne droite ; conféquemment, que fi la main arrondie, qu’on reporte enfuite fur la gauche, en offrant encore la tenfion de la rêne droite, produit les deux effets de la même rêne prefTée, & de la rêne gauche écartée, la main cambrée, qu*on repon «  enfuite fur la droite, ajoute à la tenfion de la rêne gauche les deux effets de la même rêne preffée, & récarc fecondaire de la rêne droite. On fait enfin que i la main toujours arrondie, toujours amenée fur la droite, mais retenue fur elle — même, fait parcourir à la rêne droite les trois degrés de tenfion, écart, foutien, auxquels fe joint aufCtôt la preffion intermédiaire de la rêne gauche, la main toujours cambrée, toujours amenée fur la gauche » mais retenue, fur elle-même, fait paffer la rên «  gauche par le » trois degrés de tenfion, écart, foutien, fans omettre la preffion auxiliaire de la rêne droite.

^ Point de oî qui ne foit commentée. Point de règle qui n’ait fon exception. Voilà ce qu’on entend par^tout, ce que tout le monde éprouve, & ce qu*on répète le plus ordinairement. Or, nous ^avons pour principe général en équitation, que l’arrondiffement de la main commande les vibrations fuccefiiives de la rêne droite, & que les valeurs progreffives de la rêne gauche fê multiplient deffous la main cambrée. Mais comment entretien* d roit* on l’encolure ployée, pendant que la main arrondie détermine de gauclie à droite la marche oblique du cheval qu’on mène fur deux piftes, & qui paffe alors les jambes 2 & 4par-deffu$ celles i oc 3, fi les élèves n’apprenoient pas à tirer, avec leur petit doigt, quelques exception » de la rêne gauche, ou bien s’ils ne fâvoient pas adroitement provoquer, avec l’annulaire, les temps particu* liers à la rêne droite, lôrfqne leur main cambrée décide, dedroitei gauche, le chevaler alternatif des jambes i & 3 fur celles 2 & 4.^ Muni d’une boufTole aufli jufte, dirigeons le cheval vers la diagonale du premier changement de main de gau< che à droite, & faifons-lalui tracer fur deux pilles. Premier changement de main, de gauche à droite,. exécuté fur deux pifiej.

La crainte d’ennuyer « ’a fouvenç fiut promettre d’élaguer tout ce qui tient du précepte, mais foue la réferve de fubflituer des récapitulations équiva^ lentes aux procédés méthodiques, puifqu’elles me^ teot un élève iAflruit à ponëe de orer du pafiè des indiiâions avantageufes pour le préfent & favora-^ blés à l’avenir. Par exemple, au lieu d’enfeignef aâuellement les temps de la feule main gauche ; ainiî que le jeu des deux derniers doigts de cette main qui déterminent un cheval, déjà difpofé fur çîedx piftes, à changer & contre-changer de main ; quihiirenverfcDt les épaules, qui le mènent fur les voltes, enfin qui lui fcnrcfquiffer la moitié, 01^ feulement décrire le quart de cette évolution circulaire ; au lieu, dis-je, d’entrer à ce fujet dans aacune répétition littérale » il me femble plus à propos de prefeitter fous un mèoie point de vue les diâSrentês combinaifons des rênes, qui créent les trois principaux airs terre-à-ierre » afin que leur comparaifon indique Tanalogie gu’eUes peuvent avoir avec les évolutions qui leur (ont inhérent^* Dis trois principaux airs urrt-’à’ttrrc. Le pas D*écoL£. Formation du pas iCécoUfur la ligne droitû ï-epU : Teniîon de la rêne du dedans. Enlever fucceiCf & tranrverCii des quatre ïambes : . Scrupuleufe égalité dans la valeur réciproque des deux rênes* Paffagt ies coins. Entrée de ravant-main : Tenfion & preffion de la rêne du dedans ; Demi-écart de la rêne du dehors. Sortie de Pavant-main :’ Preffion de la rêne du dehors. Tenfion & écart de la rêne du dedans ; Entrée de l’arriére-main : Tenfion & écart de la rêne du dedanSi Preffion de la rÂne du dehors. Sortie de rarrîére-main : Tenfion & demi-preffion de la rêne du dedans. Ecart de la rêae du dehors. Changement de main » Ouverturje f Œml-preffion de la rêne du dehors. ’Tenfion fixée de la rêne du dedans. Tenfion fixée de la rêne du dedans. Demi-écart de la rêne du dehors. Deftruâion du pli i Les rênes rendues. RéconAruâion du pli : Les rênes reprifes avec la tenfion de la nouvelle rêne du dedans. Fermeture : Demi-pfeflion delà nouvelle r^ne du dehors. Tenfion fixée de la nouvelle rêne du dedans. Tenfion fixée de la nouvelle rêne du dedans* Demi-écart xle la nouVelle rêne du dehors. L* ÉPAULE EN DEDANS. Préparation & formation du pas fur la ligne. Le pli : Tenfion de la rêne du dedans. Préparation : Preffion de la rêne du dehors. Tenfion & écart circulaire de la rêne du dedans. Adiog : Teafioii & preffion circulaire de la rêne dif de* dans. M A N Ecart dé la rêne du dehors. •1^5 Paffagc des coins Entrée de Tarriére-main : Preffion renouvellée de la rêne du dehors ; Tenfion & écart circulaire de h rêne du dedans.’ Sortie de rarriére-maHi : Preffion renouvellée de la rêne du dehors. —Tenfion & écart circulaire de la rêne du dedaxf^n Changement de main » Ouverture : Un demi-arrêt, le pli confervé par h tenfioff d0 la rêne du dedans. Dieftruékon du pli : Les rênes rendues. Reconfiruâion du pli : Les rênes reprifes avec la tenfion de la nonvell0 rêne du dedans.. Fermeture : G>mme au pas d’école. La hanche ou les deux bouts en dedans ; Préparation 6^ formation du pas fur la ligne. • Le pli— : Tenfion de la rêne du dedans. Préparation : v Tendon & preffion de la rêne du dedans4 —Sounen de la rêne du dehors, Aâion : Preffion de la rêne du dehors. Tenfion & écart de ta rêne du dedans ; Paffage des coins. Entrée de Ta vaut— main : Tenfion & preffion de la rêne du dedans ; Soutien rehquveUé de la rêne du dehors. Sortie de Tavant-main ; Preffion delà rêne du dehors. Soutien renouvelle de la rêne du dehors* Tenfion de la rêne du dedans. Changement de main exécuté fur deux pifics^ Ouverture : Preffion de la rêne du dehors. Tenfion & écart de la rêne du dedans. Tenfion & demi->reffion de la rêne du dedans^’ Soutien de la rêne du dehors. Deftruâion du pli : Les rênes rendues. Reconfiruâion du pli : Les rênes reprifes avec la tenfion de la nouvelle rêne du dedans. Fermeture : Comme a^u pas d’école. Autre fermeture relative au contre^ckangement de main exécuté fur deux pifles. Auffiiôt les temps de la rêne du dehors preiTée ; de la rêne du dedans tendue & écartée » on marque Bbij

i<)6 M AN un demi-arrêt » les rênes égaies, & le pli reparôîr fous la tenfion de la nouvelle rêne du dedans. Contrcchangemtnt de main ixécutéfur d<ux piftes. Ouverture du contre-changement de main exécuté fur deux piâes :

Preflîon de la nouvelle rêne du dehors. Tenfion & écart de la nouvelle rêne du dedans. •Tenfion & demi-preiEon de la nouvelle rêne du dedans.

Soutien de la nouvelle rêne du dehors. Deftruâion du pli :

Les rênes rendues.

Reconflruâion du pli :

Les rênes reprîfes avec la tenfion de la nouvelle rêne du dedans.

Fermeture :

Comme au pas d’école.

lAutre fermeture du même changement de main, préparatoire au renverfenuni £ épaules exécuté fur deux pifleu

• Auflitdt les temps de la rêne du dehors preflée, de la rêne tendue & écartée » on ^narqne un demtarrêt, le pli confervé par la tenfion de la rêne du dedans.

Renverfcment S épaules exécuté far deux piflesm Ouverture du renverfeœent d*épatiles exécuté fur deux pifles.

Tenfion & prefllon de la rêne continuée do dedans.

Ecart de la rêne continuée du dehors. Derat’prefTion de la rêne continuée du dehors. Tenfion & foufiien de la rêne continuée du dedans.

Les rênes rendues & reprîfes encore avec kr tenfion de la même rêne du dedans. Fermeture :

Comme au pas d école.

Si j*ai fu faire connoitre quels font les temps lîmples de la main d*oi(brtent les effets généraux des rênes ; *fi î*ai fu donner une appréciation certaine du degré d’influence de ces mêmes efièts généraux fur tout Tenfemblc du cheval, ft particularifer en même temps leur aâion immédiate fur relie ou telle diyifion ifolée de fa raafi^e ; enfin fi i*ai fu tirer, par Técorcher des trois principaux airs terreà-terre, la quintefiTence des différentes poCtions de la main qui Gouverne les mouvements artihcîcls du cheval, il ne me refie donc plus qu à préfider au travail de mon élève occupé du premier changement de main de gauche à droite, qu’il doit exécuter fur deux piftes avec le fecotirs de fa feule main gauche. Or > pour que le cheval » ployé à droite, pafie diagonalement tes deux jambes gatiches par-defTusJIes deux iambes droites, on n*ignore pas qu4l faut, pendant le repos à terre des jambes I & 4, rapporter fur le dedans la main arrondie^ dont les doigts font exaâement rentrés, & reporter jenfuite fur le dehors la main encore arrondie ^ MA N •

mais arec le petit dorgt écarté, ^ mefuré que Te cheval appuie les fambes a & 3. Alors les temps fucceffifs & progreéifs des rênes ; gauche, preflee ; droite, tendue & écartée, puis tendue & modé-^ rément preffée ; finalement, de la rêne gauche fou-*’ tenue, demandent & obtiennetK alternativement le chevaler des jambes 2 & 4 fur celles 1 & 3. Pretuier contre-changement de main y de droite à gau^ che, exécuté fur deux piftes »

On a les mêmes droits à la réufilîte du premier contre’changement de main de droite à gauche, , exécuté fur deux piftes, chaque fois qu’un demiarrêt annonce réchange qu’on eft prêt à faire de : cette féconde évolution* contre la première diagonalement entreprife de gauche à droite. £n eôet^ auflitôt que la puiflànce des jambes égales du cavalier, non-ieulement accompagne, mais prime la retenue de fa main redreffée ; le cheval que ce temps intermédiaire remet d’aplomb fur fes quatre jambes, abandonne volontiers toute efpèce de combinaifi>n pour attendre celte qu’on veut lui communiquer. Dans cet état, la main.cambrée p rapportée fur le nouveau dedans, produit les troi » effets, de la tête du cheval ramenée à gauche ^de la jambe i pouiîée par « deffus fa voifine ; de l’écart oblique de la jambe 4. Voilà l’inftant oi) Tannu^ laire, en fortant de la main cambrée qu’on reporte fur te dehors, donne le foutien de la rêne droite qui fait promptement fuccéder le chevaler rranf* verfal de la jambe y i l’enlever naturel de la jambe 2.

Premier renverfement t épaule de droite à gauchi^ exécuté fur deux piftes.

Lorfqn’on fe méfie de fes forces au point de ra<^ mener le cheval par un renverfement d*épaules, on reporte, fans préjudice à la préparation du demi-arrêt, la main arrondie fur fe dehors, afin que, d*une part, & la tenfion, & la preflion de 1 » rêne droite, refiéc dn dedans, fafient diagonale* ment** rétrograder, malgré l’indication du pli, i » jambe x par-defius la jambe 2, tandis que de l’au— tre, l’écart de la rêne gauche permet réioignement oblique de la jambe 4. Viennent enfuite les temps de la rêne gauche preffée ; de la rêne droite tendue & foutenue, qui, comme on en a la preuve, remettent le cheval, toujours ployé à droite, en pleine poffeffion de fa jambe a, & qui contraignent la jambe 3 à’repaffer brufquement par-deffus la jambe 4.

Première Volte^ de gauche à droite^ €• premières Fraffians d’une vohe de gauche à droite, exécutées fur deux piftes »

Le principe univerfel des évolmions circulaire* ment exécutées fur deux piftes étant écrit dans 1 » méthode ci-deffus enfeignée ; ayant en outre démontré que c’eft uniquement Térendue du terrein qu’elles embraffent qui conftitue ces évolutions, ou volte entière, demi— vohe ou quart de volte, 00 M A N ▼oadw bîcn chferclicr leur folution, par k moyen de la feule main gauche, dans les précédente » fections, fans attendre rien de neuf à cet égard. Prendre un coin qui ft préfente à droite. Second changement de main.de droite à gauche^ exécute fur deux piftes, coupé par un contre-changement de main également exécuté fur deux piftes ; repris en » fuite, & interrompu par un renverfement £ épaules encore exécuté fur deux piftes ; enfin, entamé par une volte ou bien une demi-volte, ou fermé par un qttart de volte.

Que nous nous reprèfentions le cheval entré dans la nouvelle pifte, & que nous le fuivions, à cette féconde’main, travaillant la hanche, ouïes deux bouts en dedans, nous le verrons pafler aifément les angles ouverts à droite f changer, contrechanger de main ; fe prêter au renverfement d*épaule ; tracer une volte ; n’en defTiner que la moitié, ou revenir ; pi^pftcment par un quart de-volie, chaque fois que 1 élève écoute attentivement Tenlever des jambes., du dtdans, avant que de pouffer fon cheval fur le dehors, ou quil attend le jeu des jambes du dehors pour le ramener adroitement fur le dedans,

V Arrêt.

La réunion des deux extrémités d*un cercle en Îirouve la régularité. Ainfi le temps d arrêt avec equèl on interrompt « de la feule main gauche, la première allure naturelle au cheval, eft celui qui termine le dernier air artificiel qu’on fâche exiger de la même nianière

La tête au mur.

Nous venons bien d’êpuifer toutes les combinai* fons diftributives du cheval, mais pas encore toutes telles caraâéridiques de fcs aâions artificielles. Les deux derniers airs terre-à-terre. offrent dans ceux intitulés la tête, ainfi que la croupe au mur, ure vafte carrière, où les amateurs peuvent exercer les talents acquis dans les trois premières leçons du travail. En effet, aâuellement en pleine pofTcffion de la chaîne venébrale du cheval, notre cicve n’a-t-il pas le droit d’en tendre le> reffcrrs à fon gré ? Fidèle économe des forces de Tanimal qu’il fubjuguc, il a fu d’abord gagner b première divifion mobile, autrement Tencoiure » en menant au pas d’école. L’épaule en dedans ; la lianche ou les deux bouts en dedans, avec des changements, contre— changements de main, re nverfcments d’épaules, voltes, demi-voltes, quarts de voltes » tous exécutés fur •deux pifles, lui ont fucceffivemem app*^u à diriger féparément ch’acune des trois autres divifions mobiles ; qui font, les épaules, le corps, les hanches j & concurremment les quatre enfembic, tant du dehors fur lé dedans, que du dedans fur le dehors. Ainfi les deux leçons qui vont terminer la première clafife du travail, étant compofées des mêmes ^en-Tcs de pas que celles dont on a ci-devant lu la diffectioa y j’en prëfenterai amplement Thifiorique, au-M A N 197

quel ]Vjouterai cependant, comme obfervation effentielle, qu’il faut prudemment s’en tenir ^ la première façon de mener les rênes féparées, jufqu’à ce qu’on ait cetaâfin & sûr, fruit d’une habitude raifonnée, & qu’on doit y revenir, fans héfiter, auffitôt cjue le cheval bégaie aux indications plus refferrees des rênes réunies dans la main du dehors, ou qu’il refte indécis deffous les preffions de la feule main gauche. Mais il me répu «  Sneroit fuiguliérement de reparler des prenons es jambes égales du cavalier, puifqu’il n’exide pas une des leçons & des éléments, & du travail, qui ne montre l’ondulation calculée de Tarrière-main, comme la caufe univerfelle de ^’obéif* fance du cheval, quelle que foit d’ailleurs la tour* nure que fon avant-main puiffe recevoir. Ce que c*eft que la Tête au mur.

Il n’eft pas un air de manège dont la figure ne dépende de certaines proportions conventionnelles* Celles attributives de la tête au mur font, d’après les conditions pofées & reçues, de placer le cheval de manière qu’avec le pli fur le dedans » chaque bipède, parallèle au mur qu’il regarde, fraie obliquement une pifte difiinâe, au moyen du chevalet alternatif des deux jambes du dehors par-def «  fus celles du dedans. La pratique journalière des leçons m’a fouvem permis d obferver que les élèves ipanquoient ordinairetnent celle de la tète au mur, pour vouloir fuivre trop à la lettre le titre approuvé par l’équitation. Or, ils évieeroient aifément recueil fatal à cette leçon, s’ils avoient l’attention de conferver aux épaules du cheval la prééminence qui leur fait artiftement & diagonalement entamer les diftérenrs airs auxquels on parvient à le ployer fur deux piftes. Au refte^ il ne faut pas une oreille abfolument délicate pour appercevoir l’erreur qu’on laiffe gliffer dans la pofition d’un cheval qui marche ftriâement la tête au mur ; car la prompte répéùtion du heurt des pieds du dehors contre ceux du dedans, avertit à point nommé du moment où le nea-chevaleY provient du défaut d’obliquité.

Comment on met un Cheval la tête au mur* On retrouve dans l’ébauche de la tête au mur une rvjffemblance complette avec la figure du chan «  eement de main exécuté fur deux piftes ; reffern*^ blance qui commande l’emploi des mêmes procé «  dés* £n conféquence, auftiiôt le pli formé parla tenfii>n de la rêne ài dedans, la preffion, & le fou «  tien immédiat de la rêne du dehors produifent le chevaler des deux jambes du dehors, que favortfent, & récart, & la demi-preffion de la rêne du dedans.

Comment on exécute la leçon de la ttte au mur. Plus on veut compliquer les allures^rrificielies, moins il faut permettre au cheval d’en prècipifer Texécution. De-là cette recommandation, qui fert d^exorde à toutes les leçons du travail, de les faire 19 ?  : M{ A N.. « ntamer au dieval dfcôit : ^.rêtCr^^ncolurc, d*ègaules, de corps, de l^ndie^r^n de fe ménager aflez de temps pour mettre lé cheval dans la main ; i’afleoir par gradation fur les hanches ; bref, afin de lui donner le pli Air le dedans. Comme notre élève a fouvent éprouvé que la foupleffe eft’le vrai diapafon de 1 obéiflanc « du cheval, il doit attendre qpe le fien foit à ce degré de légèreté reconnu pour être le germe de la finefle & de la foumiffion. Alors on mène la hanche, ou les deux bouts en dedans y iufqu’à la hauteur du pre<snier coin « & au lieu de trava’dler à prendre ce icoin 9 on demande Texécution de la tête au mur, en opérant une fuite motivée de temps prefles, écartes, puis foutenus de la rêne du d^ors, dont on modine la yaleur progreflive fur la putflànce auxiliaire de la rêne du dedans quelquefois écartée ; Ijuelqnefois modérément Ipreilee ; mais çonftamment tendue. Le cheval ébranlé b tète au mur jcliemine, preroièrc ; nent avec le chevalpr de la )ambe de devant du dehprs, que fçconde à l’inf^aat récart obliqye’de la jambe de derrière du d&p dans. Enfuit^ il retire la jambe de devant du dedans de deflbus celle du dehors « & la pofeà côté d’elle. Qaiatrièmemçnt, & e/ifin, il enlève la jam]be de dcrrijère du dehors qu*il étçnd au-deflus de fa parallèle, & que, du même ^emps^ il avance derrière fa tranfv.crfalç. On fait fuivre a^ cheval le tracer des piAes, non-(eul^menjt avec la tète ; mais fitïcore avec les trois autres divifions Qiobiles des épaules, du corps, des hanches, obli^ueçient tournées fur le dedans, fuivant ce principe, lairant-main a, & doi^ toujours avoir une aâio ; î primitive fur rarrièr^-main qui tfa, & fle peut janjai^ >voir qu unp a^ion imiiative^

Paffag^s des eôins.

Le fouvcnir de ce principe en rapelle « n a « tre analogue à la prifé des coins* Ce dernier enjoint aux acadéroiAes de ne faire paflcr dans les angles que les feules jambes avcfc lefouelles le cheval traie la piAe. Puifque le plan oblique de la tête au mur engage le cheval a placer un peu pins au milieu de la piAe la jambe de devant du dehors que celle du dedans qu’il appuie continuelinent auprès de la crête, il en réfulte qu’à cet air, on effeflue la prife des coins en augmentant la valeur des temps de main ci deffus adaptés aupaffage exdufif des épaules dans les mêmes angles. CeA donc aûuellement la oreflîon renouvellée de la rêne du dehors, précédée & fuivie par le foutien de la même rêne, & encore aidée par la tenfion fixée de la rêne du dedans, qui pouue d*abord la jambe de devant du dehors dans Us coins prefqu’à rexclijfion de celle du dedans, & qui l’en cbaffû enfuitjî auffi privaiivémenr. Changements de main.

Les élèves n*ont pas le choix dans les différents chanRcments de main. 11 n’eA que celui fur deux fic6 J4iii piiifle valailemcpt divifcf la leÇon delà M AN’

tête an mur. Enfeignons à préfent la manière donc on rencluine à la quatrième leçon du travail. La réfolution prife de changer de main, avant que de U communiquer au cheval efquiflila tête au mur, il hut néceAairement travailler à repouAer l’avant— main du dehors fur le dedans « afin que’les épaules abandonnentia parallèle qu’elles ont en.face, & qu’elles arrivent les premières au niveau de la diaeonale. £n annonçant que c^ piàliminaire s’appelle dévider les épaules, l’équitatioç iodique les moyens de réufHr. En effet, puifqu’un chf val placé vis-àvis du mur ne peut le préfenter diagonalemefft à la carrière qu’il veut craverfer, fans diligenter fes épaules plus que fes hanches ; de foa côtô, le cavalier ne peut efpérer cette aâion privit^ée de la part du bipède du devant, à moins que de renou* veller les temps de maîa qui viennent d’ordonner rentrée dans les angles, aiofi que leur fortie » plu* tôt avec la jambe de deirant du dehors qu’avec celle du dedans. Lorfque les épaules revenues fur le dedans y priment les hanches, on ouvre le changement de main que le cheval parcourt fur deux piAes, & qu’il ferme d’après la méthode ci-deràac établie, conçue & fuivîe.

VArrêu

Nous avoQs dèia fait nombre d*obfervat ! ons particulières à i*arrèc de9 dîA^cents airs de maïuège* Leur |-éfultat préifentç le redre^èmcnt du cheval ^ qu’onaTintention d’arrêter, comme une préparation expreAe & ipdifpenfable. On confomine cette pré «  pararion par le feu} fait de la clôture du changement de main ; ainfi « nul doute qu*il faut faîfir le cheval à fon retonr fur la première pifte, pour lui, marquer le teq^ps d’arrêt de la tête au mur. Pofitiom du Cavalier f€ndâsi$ U Ufon dt la tlu au mur.

1^ portion qu’on doit adopter pendaijt la marche de ce qiiatrièmeair terre-à-terre n’eA pas iiouvelle. On fe dàcîdevà la prendre étendue fur le dedans, auffitôt c[u’on penfe an chevaler des jambes du dehors, qui ne peut avoir lieu ou’autapt qpe les maAçs combinjées de l’homme & dn cheva} portent à plomb Oir les jambes du dedans.

JDe la eroufê au mur.

Les écvyeffs envifagent la croupe au mur moins comme un air de man^e, qu’ils n’en conAdérent la figure comme une ver Aon de la tête au mur. Il eA cenAant que le feul intitulé de cette dernière leçon avertit les élèves qu’elle ne diffère d’avec la précédente que par la fituation abfolument invetfe du cheval 5 eu égard toutefois à fa direâion actuelle, puifque la combinaifon interne des maffe^* atttA mie leur répartition externe « font communes à Tun oc à l’autre de ces deux airs terre-à-terre. Ce que c*effl que U croupe au mur.’ Pour qu’un cheval marche la croupe au mur, il faut qu*aycc le pli, fes épaules fuient obliquçmeat .M A N menées iù dehors fur le dedans^ ^ il Faut que le bipède de devant trace en dedans de la carrière une ieconde pifte parallèle à celle qui règne le long du mur, & oue {’aâion de ce bipède ait lieu par le chevaler de la jambe de devant du dehors y enfin il faut que le jeu de Tarrière-main, qui fuit la pifie ordinairement frayée le long du mur, correfponde en tout point à celui dé Tavant-main » au moyen du paflàge de la jambe de derrière duxlehors que le cheval avance également par-deflus celle du dedans « 

Comment an mtt un Cheval la cPonpe au mur. Ce n*eft qu’en comparant qu*ori peut faînement juger. Voilà pourquoi, nonobftanc la defcription exaâe de la tête au mur, j’ai donné Tanalyfe fidèle de la croupe au mur, afin que la comparaifon de ces deux airs engaeeà fe f^irvir, pour le dernier, de la médiode.uutée pouf le premier. Comment on exécute la leçon dt la croupe au mur* Il ne fûffit pas d’ap))erceToir les nnances qui diverfifient le^airs de manège, pour en attraper la tournure à la première vue. rar exemple ^ quoi* qu’on exécute très-régulièrement f air de la lête au mur, on peut être extraordinairement efmbarrafle de choifir Tinflânt où on doit préfenter un cheval à Taîr inverfe de la croupe au mûr : à plus forte raîfoii aura-t-orï quelque inquiétude fur la conduite qu’il faut tenir pendant le cours de cette dernière leçon du travail terre-à-terre » Mais un élève entre dans la carrière avec la confiance qu’infpirenr des principes éprouvés » auflitôt qu*il le repréfente h nouvelle pofition du cheval obligé de mettre actuellement les pieds de devant dans l’empreinte qo’il formoit auparavant avec les pied » oe derrière, & qu’en conféquence if obferve l’impoffibîlité phyfique d’entretenir le ded » n indiaué par le pli 9 fi la rêne du dehor » ne repoufle.pas le cheval de plfle en pifte, & ce, dès la première qui fert*à fa préparation. Le point de difficulté coniiAe donc à difpofer le cheval au travail dd la croupe au mur avec liire fuite de calculs abfolument oppofés à ceux qui préparent la combinaifon antérieure de la tête au mur. Or, rien de mieux àr faire en pareille circenfiance ; cependant après avoir rempli les trois conditions du cheval dans la main, du cheval fur les hanches, du cheval ployé, que de mener Tépaule en dedans jufqu’à la fin d’une pifte, puifque alors les combînaifons ci-deflus employées pour la têre au mur réprennent le cheval & le ramènent fur la même ptfie, la croupe tournée vers te mur, & par le chevaler alternatif des deux jambes du dehors*

Faffage des coïnSé

On a vu le cheval obliquement conduit la tête eu mur, pofer la jambe de devant du dehors un peu plus Ml milieu de la pifie que celle du dedans, & cette jambe de devant du dehors efleduer prefque feule la prife des Coins. On retrouve bien la MA N J99

même obliauité pendant la marche de la croupe au mur, mais les hanches occupant le long du mur U place qu’avoient les épaules, la jambe de derrière du dedans, comme gardienne du milieu de la pifie, doit s’emparer des angles à fon tour, au détriment de celle du dehors qui n’en fait qu’effleurer la crèce* Ainfi, lorfqu’on t^m^ les épaules à la hauteur du coin, on ajoute prooiptemcnt la preffion à la tenfion de la rêne du d< : dans, & ces deux temps unis auxfoutiens réitérés de la rêne du dehors retardent autant l’aâion de l’avant-maïn, qu*ils accélèrent le jeu de l’arriére-main : donc la jambe d. derrière du dedans placée plus pr^s du coin que celle du de* hors, en trace auffi T^ngle d’une manière plus iur timé.

Changements de main.

La crospe au mur eft le (èul air de manège qu’aucun des changements de matn connu » jufqu a pré- « . fent ne puiiTe pas divifer. £a eiTct, d’aprè> la fiiua* tion à comre-fens du bipède de devanr, les épaules tracent elles mêmes un plan oblique en dedans de la carrière, enferte que k cheval préfente to<ijours fon épaule du dehors à chaque diagonale ; circonfiance qui ferme évidemment l’cntrce des deux changements de main, *de quelque manière Ju’on veuille les traverftr. Il faut pourtant efTaycr e couper la leçon de la croupe au mur, fans ca efiàcer la figure* Voici comment on y parvient. A peine le cheval anivei-il a4i bout d*uHe des Ion-* gueurs du manège, qu’un demi-arrêt annulle toutes les opérations analogues à l’air qu’il exécute fur deux piftes. Ehns cet état, les quatre divifions mobiles font abfolument redreflees, mais l’avantmain encore fur le dedans laifie l’arrière-main parallèle 9U mur qu’elle fuit. Je crois avoir afiez fouvent fait obfcrver qu’une évolution épineufe en apparence, n’eft pas la plus difficile en réalité* Nous en avons ici la preuve : car la tenfion de U nouvelle rêne du dedans n’a pas plutôt retourné le pli, que la puifiance de la rêne aâuelle du dehors détermine le cheval, obliquement efquififé la croupe au mur, à revenir de plAe en pifle Iur celles qu’il vient de parcourir avec la même tournure. Varrêt.

Quoique les élèves foient infiniîts des formalités ordinaires à l’arrêt des airs de manège » cependant ils manqueroient infailliblement celui qui tei> mine la croupe au mur, s’ils ignoroient qu’il ne faut penfer à le marquer siu cheval > qu’au moment où rapproche d’un mur a facilité (on redreflement préparatoire*

P option du cavalier pendant la leçon de la^ croupe au mur*

Ayant démontré, par la règle des rapports coi » * parés, que la tête Si la croupe au mur ont une même caufe, il en réfulte que leurs efiîets font eu raifon égale. Âinfi^, les élèves ne doivent point être étonnés de m’cntendre dire que la pofitlois : loo. • M A N étendue fur le dedans, enfeîgnée pour la qua* triéme leçon, eft encore la feule ^ prendre pendant la cinqmème & dernière du travail terre^àferre.

Méthode d’instruction relative’sur-tout a la cavalerie. ( de bohan).

Ceft des premières leçons mal données & mal conçues que proviennent toujours les attitudes forcées & gênées, qu’on ne détruit qu’avec tant de peine.

Le zèle & la volonté d’un commençant le font ordinairement roidir & contraindre, pour fe redreffer & s’étendre, file maître n’a l’attention de lui démentrer que la grâce ne peut exifter qu’avec Faifance. Ce neft qu’au bout de quelques jours, que toutes les parties de fon corps auront acquis la fouplefle & l’habitude de la pofitton qu’on lui demande.

« On prendra toutes les précamions néceââires pour conduire le caralier par gradation, en commençant par les mouvements les plus lents, les plus doux, les plus réguliers & les plus unis, pour arriver, à mefure qu’il fe confirmera dans fa pofture, aux mouvements les plus rapides, les plus durs & les plus irréguliers.

Le pas uniforme (ur une ligne droite fera donc choifi pour les premières leçons, comme l’allure la plus douce, & dans laquelle il eft le plus aifé de conferver fon équilibre.

On fe gardera bien de fe fervir de la méthode ufitée dansprefque toutes les écoles, de commencer par faire trotter les cavaliers à la longe fur des cercles, &fouventfur de jeunes chevaux, dont l’allure irrégulière exige une longue pratique pour n’en être pas déplacé ; mais quand même on choi* firoit le cheval le plus fage & qui trotte le plus ré{(uliérement, le corps, dans le mouvement circu* aire, en proie aux forces centrifuges & centripètes, préiente des difficultés pour conferver ion aplomb y difficultés qu’un commençant ne fauroit vaincre ; il n’eft, dans ces leçons, occupé que de fe tenir par des moyens de force ; il faut donc attendre qu’il foit bien confirmé dans le mouvement fimple & dired, avant de le faire pafler au.mouvement coropofé & circulaire.

On donnera toujours au cavalier un cheval mis ou dreffé, afin qu’il puifie pratiquer les préceptes qu*U a reçus ; alors, l’obéiffiince ou la déf « béiffance de l’animal fervira même k l’avertir de fes fautes, il recevra de fon cheval une leçon continuelle.

Pour faciliter les moyens de donner leçon aux commençants, & multiplier les précautions contre les accidents qui pourroient arriver en les mettant d’abord en pUine, on a imaginé des efpaces fermés, appelles iranègeSfZffez vaftes pour travailler les chevaux fur toutes les allures, mais pas a^Tez Srands pour que l’élève puiffe ceffer un inflan t ’entendre le maitre i ces manèges font encore fort M A N

commodes pour drefTer & aflbuplir les chevaux ; Il y a des manèges de deux efpèces, les uns cou «  verts & les autres découverts.

Les premiers font deflinés à fe garantir des mau-’ vais temps, qui feroient un obflacle à la fuite & continuité des leçons que l’éducation des chevaux exige.

Les féconds font des efpaces fimplement limités par des barrières.

On a élevé dans toute la France des manèees deflinés à l’inftruâion de la cavalerie, & c’eft furtout depuis la paix de 17^2, que ces édifices fe font multipliés à l’infini, mats la forme qu’on leur a donnée, fervira, tant qu’ils exifleront, a prouver la faulTeté de nos idées & de nos principes, fur les moyens de former de la cavalerie. Les planches des Newcaflle & des la Guérlnière ont fervi de plan à nos archîteâes ; au lieu de donner à ces manèges la pins grande longueur poffible, on ne leur a donné, dans cette dimenfion, que trois fois leur largeur ; c’étoit la proportion de ceux de Verfailles, &L nérfonne ne s’éleva contre cette imitation y abfurde pour la cavalerie, car ce n’eft que dans des efpaces longs qu’elle peut décider & unir fes allures, qualités qui deviennent le principe de 1 ordre, de l’enfemble, & de la force de nos efcadrons. D’autres raifons militent encore en faveur des efpaces vaftes pour faire travailler la cavalerie, puifqu*ii faut que ces manèges foient propres à contenir un grand nombre de chevaux à-la-fois ; & pour que ces chevaux ne s’y ruinent pas promp «  tement, il faut que les coins ioient aftez éloignés » pour que les mouvements direâs ne foient pas réduits en mouvements circulaires. La faute qu’oa fit alors exifte encore aujourd’hui, mais elle eft d’une conféquence à mériter l’attention du miniftère. Si on approuve mes principes, & qu’il y ait encore des manèges à élever, je confeille de leur donner 80 pieds de largeur fur 300 pieds de longueur. Il V a deux manèges à Lunéville, dans lefmiels 7a hommes marchent enfemble avec aîfance* Ce font les feuls que je connoifiTe où la cavalerie puifte travailler avantageufement, & fans fe rwner. Touts ceux de nos garnifons ne font propres qu’à exercer une douzaine de cavaliers à-la-fois & en file.

On dira peut-être que les manèges font inutiles ^ & que la cavalerie doit s’inftruire en plaine ; je réponds que, tant que la faifon permet à la cavalerie de fortir, il hut la mener dehors, mais qu’en -France, pendant cinq mois de l’année, les pliâtes » les neiges, les glaces, les frimats l’empêchent de fortir ; & que, lorfqu’elle n’a point de manège, elle refte dans une inaâion nuifible à l’homme & per^ nicieufe au cheval.

Quant aux manèees découverts, fermés par de fimples barrières, ils doivent avoir à-peu-près les mêmes proportions ; je préfère ces derniers pour inftniire les hommes ^ &les premiers pour inflruire les cbevauxi

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. M A. N Mais rcvenohs aux leçons de mon cavalier ; après avoir démontré fa pofiti#n, il me refte à fixer la martfhe qu’on doit lui faire fuivre pour la confolider ; & i indiquer la fuçceffion des leçons qu’il doit recevoir. Je n’entrerai que dans les détails des opérations qui fervent à mener le cheval parfaitement drefle, car c’eft de rinftruâton de l’homme dont il s’agit feulement ici, la féconde partie de cet ouvrage traitant fuffifamment de celle du cheval. Il ii’eft pas douteux que la jufiefle de la podure de l’homme fur le cheval influe infiniment fur Tobéiflânce de ce dernier ; il faut donc s’attacher premièrement à la conferver, & fecondement à rendre les opérations des mains & des Jambes du cavalier fimples 9 faciles » & indépendantes du refie du corps.

Prtmiirt leçon.

Le cavalier prêt à marcher fera placé, ainfi que taous l’avons déjà dit, fur un cheval drefle & fage ; il fera fans étriers » parce que fes cuifies n’ont pas encore acquis le degré d’allongement dont elles font fufceptibles ; les mains ieront placées ainfi que je l’ai indiqué plus haut, tenant chacune, une rêne du bridon. Il faut fe garder de mettre le cheval en bride, parce que les commençants font fu*ets k fe tenir à la maia, & par conféquent à d^ter a bouche de leur cheval ; d’ailleurs il eft néceiuiirc de leur expliquer & faire fentir l’eiFet des rênes, & le bridon devient beaucoup plus commode pour cet objet.

Afin de Commencer par le inouvement le plus fimple & le plus aifé, on mettra le cheval au pas, fur « ne ligne droite A B, ()^. 1 5 En le (uppofant arrêté au pcnnt A » pour fe porter au point B » fes bras, qui ne font qu’àoemi tendus ^ fe baifl*eront également, & aflez pour donner pleine liberté au cheval de porter fa mafle en avant, mais pas aflez pour qu’il n’exifle plus aucun fentiment entre les mains du cavalier & la bouche de fon cheval.

Par une fimple flexion dans les deux genoux, le cavalier fera fentir les premières aides de fes jambes au cheval, en fe fervant des moyens que nous avons expliqués en parlant des aides, & en obfer^ant de mettre beaucoup d’égalité dans les deux plis des genoux, afin que la direâion du mouvement foit fur la droite A B. Car mon cheval efl drefle, comme on le verra par la fuite, à fe poner à gauche fi la jambe droite de l’homme donne plus d’aide, & à droite fi c^ft la gauche qui en donne le plus. La ligne droite eft, dans ce casci, la réfultante de deux forces égales en direâion oppofée. Je préfère les manèges découverts pour initruire les nommes, parce que, n’ayant point le fecours du mur pour contenir leurs chevaux droits, ils font obligés d’employer leurs deux jambes avec ^uftefle ; au lieu que les écoUen habitués aux manèges fermés de murs, ne travaillent ordinairement qu’avec lajambe de dedans, Ci fe trouvent — Ei^mtation, Efcrimt & Danfe^

M AN.201

très-dérangés lorfque le muHeur manque. Il eft évident que la pofition la plus avantageufe au cheval, eft ceUe dans laquelle il fera parallèle à la ligne i, a, puifqup ç^Ue qu’il fuit lui eft parailele, &quMnepeut la quitter fans allonger foa chemin. Toute Tattentio » du cavalier doit donc être portée à contenir (on cheval dans cette direction ; il y aura pe^ de peine, puifque mon cheval eft drefle ; ii lui fufÇr^fiwJ&nentd’opéfw toujours en proportion de laloateuroud^ la viteffe que le cheval mçttroit dans foi) allure. : • Nous avons vu quelepoiys établi d’aplomb far fa bafe, étoit placé le plus folidement poflible, mais que fi cett^ bafç, ou le corps du cheval, venoit à fç porter en avant, lé corps de Ihomme tomberoit néceflàirement çn arrière, fi quelque Suiflance ne le fouteaoit & ne— lattiroit en avant, bus avons Remontré que ^a réfiiltante du poids des cuifles & des jambes emportées av « c le cheval, faifoituncft’ort capable de foiueiir x » corps, & i empêcher de tomber en arrière ; mais fi cette lot eft (uffifante pour l’équilibre, lorfquè le cheval eft dans un état de mouvement uniforme, elle devient infuffifante, dans l’inftaJic où l’animal pafle de rétat de repos, à l’é^t de mouvement 4 parce que l’acoup de ce changement d’état donne une impuU fion au haut du corps de l’homme qui « end a le laiflfer en arrière ; ficplqs il y aura de diflèrenoe entre l^repos & la vîteflTe, plus l’à-coup & l’impulfion feront. confidérablcs, & plus auffi l’aplomb de l’homme fera difficile garder. Il « ft donc premièrement bien eflentiel de n’empbyer aucune force dans les opérations des jambes, qui leur feroit perdre dej eflbrt qu’elles fonr par leur pefanteur, conjointement avec les cuifles, pour attirer le corps en avanr.

La partie immobile, emportée avec le cheval qui fe meut direâement, attire néceflàirement le corps de rhomme, auquel elle fert de bafe ; les points du corps les plus près des kSts de l’homme feront ceux qui feront les phis attirés, ft cette force d’actraOion en avant diminue proportionnellement en s’approchant du fommet de la tète de l’homme ; c’eft ce qui fait que, fi dans un moment inattendu, un cheval pafle fubitement de l’état de repos au mouvement direâ, les reins de l’homme cèdent à l’impulfion, en âéchifl ! ant en avant, & le haut de fon corps refte en arrière ; il eft donc néceflTaire que l’homme fe précautionne, non-feulement par une réfiftance dans fes reins, mais même que fes mufdes lombaires donnent une l^ère impulfion à fon corps, pour le porter parallèlement en avant a Tinftant delà motion de l’animal ; il eft inutile d’expliquer ainfi le principe en donnant leçon, il futtit de dire à l’homme, comme aiétfaode générale, que tout votn corps ft font, en avant tm même temps que l^animat, car ce mouvement dans lef moules lombaires eft aufii natiiirel à cheval mi’î pied.

Le cberal & Inomme^ piis en mouvement avec Ce

iQZ M AN ces précanifons, conrerveront Icuf centre de gnr, vice dans la même verticale ; & étant fur la direction A B, le cheval continuera à fe mouvoir uniformément, fi les aides fe continuent avec gradation. Il ne s’agira que de continuer les mêmes caufes pour obtenir les mêmes effets. Il femble que ce feroit ici le moment d*expofer comment le cheval peut fortir de la dirgâion qu*on lui a donnée, & les moyens de l’y faire rentrer ; mais ce feroit ^confondre les deux parties de Tan de monter à cheval, & c’efl de* la poiition de Thomme feulement dont il s’agit dans ces premières leçons. £n parcourant la ligne A B, on fera fentir au commençant Teffet d « s poids & contre-poids de chacune de ces parties, qui doivent toutes tirer fur leur attache, fçavoify les genoux tirés & preiTés fîtr la ièlle par le poids des j^imbes. Se les cuifles tirées &l preÛèes iur la felle par leuf^ propre poids. La charge^ale fur fes deux fefles l’avertira que fon corps it*eA penché ni à droite ni à gauche, car Tinégalité de cette même charge l’avertiroit que le . corps efl penché du côté de celfô qui fupporteroit • le plus grand poids. Chaque pas de l’animal pro-* diiit une petite fecoufie Imperceptible de hant en Bas dans tout le corps de l’Iiommé, ce qutfemble l’inviter à— y céder, en fe relâchant de plus en plus ; cette petite fecoufie aidera les cuifTes à’s’allonger & fe mettre fur leur plat » & les jaftibes àfe placer plus tombantes & plus près du corps dtf cheval. Quelques maîtres pourroient être tentés de nier cette vérité, mais pour St’en convaincre, qu’ils interrogent les commençants, ceux-ci certifieront qu’ils fef placent plus facilement fur un cheval en mouvement que fur un cheval arrêté.

Iln’eftpoint néceflàireouele cheval en cheminant fur la droite A B, ait l’encolure pliée à droite, coaune-on le recommande dans prefque toutes les écoles ;, je remarquerai, au * contraire, que cette pefition d’encolure à droite rejette ordinairement les épaules du cheval à gauche, contrarie fa ma « che, en un mot » te met de travers & hors de fon aplomb ; Je fais qu’un cheval de manège, dafK un paâagetride, ou une galopade raccourcie & enlevée, acquiert de. la grâce aux yeux des fpeâateurs par cette pofitiba d’encolure, mais ce n’eft ni des tours, ni des gentilleifes dent j’entends parler dans cette inflruâion, c’eft des principes certains & démontrés de lart de monter & drefler les dievaux pour la guerre ;.or ^je me réferve de montrer par la^ fuite combien il eft eflentiel que les chevaux foientabfolitment& rigoureufemem droits pour l’enfemble & le train de nos efcadrons, qui • aedoivent (^Minoitre ni paflage ni galop enlevé, mats feulement un trot franc & un galop décidé. Lorfque le cavalier a lu mur ou la barrière du « lansgeàf » gauche, & Tefpace du rtianége à fa droite « oadkqu’ik marche adroite, & viuv^rfi^ . ojr. di£ qu’il, marche à gauche. : Arrivé au pomt B, texlievaTiayaiit la » tâeidans ]fe<QÛft^&aepottT » )r^us cheoincy deyàni : Iui, M A N

il faut le tourner à droite, pour le nfettre fur la nouvelle direâion B C ; pour opérer cet à-droite, le cavalier ouvrira fon bras droit à droite, %n augmentant la force de fa rêne droke, pour déterminer les épaules de fon cheval à embrafler le terrein de ce côté, fon bras gauche empêchera qu » Tencolure feule obéiffe au mouvement de £i rêne droite, en retenant la tête & l’encolure ; il augmentera en même temps l’effet de fesjambes, pour que les opérations des mains ne rallentiffent pas le mouvement de la raaffe ; la jambe gauche fur-tout empêchera le cheval de fe jetter à gauche, & au contraire aidera à porter la maffe de^ l’animal à droite. Dans ce petit mouvement circulaire de l’a*niraal, la partie gauche de Thomme ayant à décrire un plus grand cercle que la partie droite ^ îL faut prendre garde qu’elle ne rèfte en arrière, comme la force centrifuge tend toujours à l’y jetter ;  : mais ce n’eft pas, comme l’enfeignent plufieur » maîtres « Tépaule de dehors feulement qu’il fiacre avancer, c’eft toute la partie gauche, qui doit fui-^ vre ce mouvement provenant fur-tout de la hanche.. Le cheval ayant paffé le coin, & fe trouvant fur la droite B C, les lignes des épaules & des hatfches de l’homme doivent être perpendiculaires fur le côté 2, 3* L’élève cheminera fur cette ligne comme fur la précédente, & arrivé au point C » emploiera les mêmes moyens pour paffer le coin & reprendre la direâion C D.

J’ai fait jufqu’à préfent l’énoncé de touts les. principes de la pofition de l’homme, c’efl à celui qui donne leçon à appercevoir les fautes que l’élève commet, à le reprendre, &fe fervir des meilleurs moyens pour le corriger..

Lorfque le commençant aura fait ainfi pTuiieurs> tours marchant à main droite, on lui fera faire ua à droite au point M, ou à tel autre qu’on voudra, , pris fur les côtés i, a, 2, 3, 3, 4, 4, 4 » ^ > &^ traverfant le manège E perpendiculairement, à fa. longueur ou largeur, partant par exemple du point M par un à-droite, & arrivant au point M en faifant un à gauche’, en employant les moyens*con-^ traites à ceux qu’il a employés pour Êiire à droite, , il fe mettra fur la direâion M o, oii marchant & toucnant alors à main gauche, il pratiquera les moyens néceffalres pour mener fon chevaf droit. L’à-gauche qu’on fait pour paffer de la ligne M VL fur la ligne M B, s’appelle en terme de manège,. un changement demain ; on peut auffi les exécuter par des demi à-dnoite & demi à-gauche, en traverfant diagonalement le man^e..

Après, une kçon d’iln— qinus d’heure-, plus oa moins, jugée fiimfante par le maître, il fera faire halte au commençant. Je le fnppofe arrivé au point £, afîn de Laiffer la lîhené des murs à. ceux qui pourroient travailler après. On lui commandera halte, ce qu’il exécutera en. diminuant l’effet de fe& jambes, & formant un arrêt avec. ég<ilité de force Si de direflian dans fcs deux bras. Si la tête,.rencoUire &.les.épauies font bien furk même dixeer . M AN don, le cheval obéira arec précîfionV Nous avens vu, dans le paiTage du repo$ au mouvement à Hiiftant du départ » que le corps de J’homme étoit fujet à faire un mouvemement en arriére ; par la raifon contraire, à Tinftant de la ceffation du mouvement, fon corps eft (ujet à faire un mouvement en avant ; il faut, pour Téviter, que le cavalier fe précautionne par une réfiAance dans. les reins, qui arrête ia continuité d*impulfion oue le corps a de cheminer. Ces mouvements ne fe tont fentir que trés-légérement dans les allures lentes 9 & par conféquent pourroient être niés par ceux qui n*ont pas approfondi leurs remarques fur réquitation. Pour fe convaincre que cette impulfion exiile & fe fait fentir lans Tinf^ant de 1 arrêt, H n’v à qu*àt pafler d une allure vive à la ceflation totale du mouvement.

Je oe fais fi c*eft pour avoir apperçu cette impulfion & pour y remédier, que quelques maîtres donnent le principe de mettre le corps en arrière en formant un arrêt, principe que jai démontré faux, & que je condamne encore ici comme inutile, puirqu*une légère réfiAance dans les vertèbres lombaires fu&t ; principe faux encore, en cela même qu’il eft vague & indéterminé. Cette leçon fera répétée alternativement aux (deux mains, jufqu’à ce que le maître juge le commençant affez folide pour n’être pas dérangé par une aâion plus vive.

D4Uxîime Uçonl

La deuxième leçon commencera, comme la première, par quel nues tours de manège à droite & à gauche, & dei cnangements de main en lignes perpendiculaires & diagonales, prifes fur différents points des côtés du reâangle A B C D, mais le pas du cheval /era un peu plus déterminé & all<uigé parle moyen des aides du cavalier ; pendant les premiers tours » on le fera plufieurs fois arrêter & repartir, afin de le famiiiarifer avec ces mouvements, • jufqu^à ce qu’il n’en foit plus ébranlé. L’inftantoii le commençant fera le plus Jufte & le plus aifé, fera celui nue le maître choiùra pour le faire pa^er ï Tallure du trot ; pour cela, il lui fera augmenter les aides des deux jambes également & uniformément.

Dans ce paffage fubit de Fallure du pas à celle du trot, il faut avoir la même précaution pour conferver fon coips perpendiculaire, que dans le paffage primitif du corps au mouvement, & il en fera ainfi toutes les fois que les allures augmenteront en vtteffe.

li’aâion du trot étant opérée, comme nous l’expliquerons, par les foulées fucceffives des deux bipèdes diaeon< « let, c’efî l’allure la plus difficile pour la liaifon de la partie immobile de Thomme au corps du cheval ; car à chaque temps de trot, il fe fait fentir fous les fefTes de 1 homme une impul. fion qui tend à les élever de deffus la felle, où elles retombent dans rimervallc des foulées. M A N ioj

I II eft évident que pour être moins enlevées, ii faut que les iaSts foient chargées le plus poffible c’ert-à-dire, que la ligne verticale du corps tombe’ perpendiculairement fur leur milieu ; fecondement, il faut que la roideur ne faffe rien perdre du poids des cuifles & des jambes, qui, attirant auffi les feffes par leur pefa*nteur, les rendront d’autantplus immuables qu elles feront plus d effort ; auffi voit-on que rhonimc en bottes fortes efl plus lié à fon cheval <j|ue celui qui efl en bottês^molies, ce qui prouve évidemment que toute force détruifant J effet des poids, s’oppofe nécfeffairement àlaliaifoa de la partie immobile. Les forces de preffion qu’on craploieroit deviendroient un obftacle à ce que raflîerte eût un appui continuel fur la felle, car la preffion des coiffes les empêche moins de remonter lors du choc des foulées, qu’elle ne les empé* che de redefcendre, cnforte que la défunion s’augmente à chaque temps de trot, dans la proportion de Tinégalité de la réaâion à l’aâion. Le feul principe de liaifon à donner, efl d’obtenir toute la pefanteur de ks cuiffes & de fes jambes, & de s’appliquer â détruire tout obftacle qui pourroit empêcher de retomber dans la felle fitdt après le choc.

Ccfl principalement dans cette allure. du fror, que le commençant fera des progrès rapidi^s, & iU le feront d autant plus, qu’on ne fe fera pas preffé de Xy faire paffer.

On le jugera eaétat de trotter, lorfqu’au partir de fon cheval il ne fe roidira pas. Il parcourra au trot les mêmes lignes qu*il a parcourues au pas i on l’y remettra plufieurs fois pendant la reprife, afin de lui faire connoitre & fentir Teffet de fes opérations de jambes & de mains, dans cc> chfingements fubits d’allures.

Il efl très-effen » el qu’à l’inftant des adroite, des à-gauche, ou des arrêts, il travaille des bras, en prenant fon point d’appui aux épaules, & fans communiquer la moindre force au refie du corps * défaut affez ordinaire aux commençants. L^élève acquérant habitude, folidué & con* fiance, fes cuiffes feront bieritôt allongées & fur leur plat, & elles fe fixeront, à mefure que lés * mufdesqui les gamiffent s’applatiront en fe relâ* chant.

On ne peut déterminer le temps qu’on laiffera le cavalier à cette leçon ; il fera relatif à fes progrès, c’efl au maître à les juger. On lui fera décrire dlflSrentes lignes dans le manège, afin de le confirmer dans fes opérations de mains & de jambes, & on prendra auffi les changements de main car les demi à-droite & demi à— gauche r fuivant les diagonales G G. U eft temps alors de faire changer de cheval â l’écolier, & cela eft facile, parce ^u’on en infîruit prefque toujours plufieurs a la fois ; inais, Je l’ai déjà dit, ce ne fera que des chevaux bits qui feront deftinés à cette école ; & l’avantage de ces changements de chevaux n’eft fondé que fur la variété des’ Gc ij allures plus ou moins douces.

On exigera alors que le trot soit franc & allongé, & si l’assiette conserve une certaine immobilité, on permettra quelques tours de galop* Mats il ne s’a* Π; it point d*exp)iquer ici ni de faire étudier à Téléve ’accord qu*il doit mettre entre (es mains & fes ïambes pour faire partir fon cheval uni, foit fur les pieds droits, foit fur les pieds gauches ; ce font ’des opérations qu’il ne pourra comprendre que quand il fera d*une certame force, & aflez uni & lié pour fentir ce qui fe pafle fous fes fefles & fes coitieSé Nous traiterons de ces moyens dans la féconde partie, notre objet étant, dans ce moment, fexaâe union des deux machines.

On prendra donc TinAant où le cavalier fera le plus lié à fon cheval, & où ils feront l’un & Tautre le plus d*à plomb, pour commander au galop. Le cavalier fermera fes deux jambes également, en femant un peu plus la rêne de dehors que celle de. dedans, & s*il est nécessaire, le maître aidera en montrant fa chambrière, & même en en attaquant légèrement le cheval derrière la botte, , Le galop étant une répétition fuivie de petits fauts en avant, il eft démontré que la ligne horizontale du corps du cheval change à chaque inftant & devient oblique à ce même horizon, tantôt en edevant le devant, lorfque les jambes de devant font en rair, tantôt en enlevant le derrière lorfque les I’ambes de derrière font en Tair ; de forte que, dans ’exaâltude géométrique, le plan hortzonul qui fert de bafe à Vhomme dans Tétat de repos du cheval, devient un plan incliné dans le galop ; mais il eft évident que, quelque direâion que prenne le corps de l’animal, lorfque quelques unes de fes jambes quittent terre, la ligue verticale par laquelle pafle fon centre de gravité refte toujours perpendiculaire à rhorifion, & nous avons démontré que pour que le corps de Thomme reflât en équilibre fur celui du cheval, il falloit que les deux lignes Terticales de ces deux cOrps fuflent toujours confondues en une feuLe & ^ème ligne droite ; il s’en fuit donc qu*il faut* que le corps de Thomme refte — toujours perpendiculaire à Thorizon : fi le corps de Iliomme étoit d’une feule pièce, comme une verge inflexible A B (^fig. i6), lorfque la diredioii de fa bafe C D viendroit à changer en C K, A viendroit oéceflàirement en F, pour lors fon centre de gravité O tomberoit en P, à moins qu’une force CrG ^ eu toute autre, ae détruisit Teffet de la pefameuh La force Û G eft la tenue à la mainque prennent ordinairement’cetfx qui fe renverfem ^ cheval, .c’eft-à-dire, ceux ifiii ne confervent pas leur corps dans la direâion A B. Mais le coq » de Thomme, n’étant pas inflexible y & ayant « ne cfaanihire dans fes venébres lombaires qai lut []termetde le mettre foit en avant, foit en arrière, elle doit être très-moëileufe ^ afin que le corps change à chaque inftant par appon à fa bafe, & {amais par rapport à Fbo.lizoïu

M A N

Ceft au galop que la divifion de l’homme ea troi^ parties, deux moftles & une immobile, eft la plus apparente, puifque Timmobile, lié & em^ portée par le cheval, fuit fes mouvements & fes nouvelles direâions, au lieu que les fondions des deux mobiles font de varier fans cefle, afin de conferver l’équilibre de la machine entière^ les Elis des genoux étant parfaitement lâchés, les James auront à chaque mftant la pofition que prendroient d’eux-mêmes des étriers pefants fufpendui br des fils, c’efi-à-dire, que la jambe formera avec la cuifl*e un angle d’autant plus aigu, que le de^ vant du cheval fera plus enlevé.

Il eft donc eflentiel, dans cette allure du galop ; de recommander fans cèfle au cavalier de rendre fouples & moëlleufes fes charnières des reins & des genoux, car fi ces deux panies cefibient un inf* » tant leurs fonélions, l’équilibre feroit perdu » Les premières fois que le cavalier galopera, on le remettra toujours au trot pour le taire changer de main, & repanir fur la ligne droite, par les mêmes moyens que nous avons indiqués plus haut. Il ne faut demander au commençant que la ré^ f ; ularité de fa pofiure, & on doit s’en tenir à cette eçon jufqu*à ce qu’on juge que fes cuifles & fes jambes ont pris le degré de tenfion & de lâché qu’elles doivent avoir.

Troifiime Leçon »

II eft temps de permettre au cavalier Tufage dei étriers, des éperons & de la bride. Il fera aifé de fixer la longueur des étrivières i ou porte-étriers, puifque le cavalier eft fuppofè avoir acquis le degré de tenfion dont fes cuifles font fttfceptibles ; il les chauflera de manière que le gros de fon pied port^fur la grille ; pour lorsle talon, qui fe trouvoit plus haut que V pointe du C’ed, deviendra plus bas d’environ un pouce, & grille de rétrier fe trouvera fupporter le poids de la jambe »

Êo fe reflbuvenant de Tutitité & de la néceffité du poids des jambes, pour concourir à l’équilibre de la machine, on doit fentir combien il eft eflentiel que les étriers ne foient pas trop « courts, car dès-lors il eft évident qu^iis atiéantiroient l’efiet de la pefiinteur des jambes, pr rapport à leur traâion fuf les genoux. Ceft au froncement qui fe fers r fur le cou-de-pied du cavalier, & au baiflemenf de fes talons, qu*on jugera du trop grand raccour— ; ciflement des étrivières.

L’inconvénient des étrivières trop longues n’eff pas moms ^rand que celui des étrivières trop courtes, puifque le cavalier ne peut alors fiiire poner fes pieds fiir la grille, qu’en la cherchant » en baîflant & appuyant les pointes ; alors les alons lèvent, les jambes fe roidiflSenr, rétrier ne porte rien, & eft perdu au moindre contre-tempe p^’éprouve l’homme »

Les étrivières trop longues on trop courtes font ^ donc deuxdéfiiutseflBmiels^quicontrariemlapet M A N fition Si dérangent Tiquilibre, la grâce & la tenue du cavalier*

Il efl plus commun ie voir des étrivières plutôt trop longues que trop courtes ; cela eft une fuite des •’Principes que donnent certains maîtres, qui, fans avoir jamais raifonné leur art, prétendent Îiue le corps, les cuifles & les jambes doivent (tre ur une feule & même ligne.

Le cavalier armera Tes talons d’éperons. Us doivent être fixés au talon de la botte, la molette direâement fur la couture » l’axe de la molette doit être horifontal à la terre > & non perpendiculaire, comme quelques perfonnes les portent, parce que, ainfi placés, lorfqu’on s’en fert, ils déchirent & ne piquent pas.

Les éperons doivent être placés bas, parce que le cavalier en fera plus furement maître, & qu’il eft des occafions, par exemple dans l’efcadron, oti fes jambes éunt preiTées, fi fes éperons étoient hauts, ils porterolent involontairement* Nous avons déjà parlé de la manière de fe fervir des éperons, nous en parlerons encore dans la féconde partie, comme d’un moyen propre à donner aux jeunes chevaux la connoifiTance des aides.

L’élève a dâ Comprendre jufqu’ici les différentes opérations de Ca mains par rapport au cheval, & connoitre Teflet de fes rênes, qu’il tenoit féparésnent ; la pofition de fa main eauche, tenant les rênes de la bride, lui a été expliquée fur le cheval immobile, ainfi que l’ufage de fa main droite, tenant le petit bridon appelé filet » Il fuffit ici de favoir que les opérations indiquées produifent les effets qu’on demande, & ce ne. peut être que dans la féconde partie, en parlant des mouvements de l’animal, que nous en prouverons mécaniquement la fureté.

L’élève travaillera a||fi dans le manège découvert, aux deux mains fur toutes les lignes &, fur les trois allures, il pratiquera les opérations des snains Se des jambes indiquées pour tenir fon cheval droit & dans un train égal. Deux chofes principales doivent devenir l’objet de fon attention particulière ; favoir, la fixation & judefie de fa main Sttche, & la pefanteur de fes jambes confervées r fes étriers dans l’inftant où elles fe ferment. Les étriers deviennent une efpéce de balance, qui fert à avertir te cavalier du déplacement de fon corps, ou de la roidetir de quelques-unes de fes parties, & au bout de quelques jours, ils lui donnent le fentiment d’une jufiefie qu’il n’avoit pas encore connue..

Je termine ici tout ce que je peux dire fur la portion & fur les fonâions de chaque partie du corps de Thomme à cheval ; c’eft en confervant cette Îofture, & en fiiifant mouvoir fes parties mobiles îlon les loix indiquées, qu’il parviendra à fubjuguer & maitrifer le cheval le plus ardent, & en tirer des fervices incroyables, que n’en obtiennent jamais ceux qui ignorent Tari,

M AN

Du tTOl.

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Intelligence, patience & douceur, font des qua^ lités abfolument néceflaires à un homme de che^ val ; elles doivent être fécondées par le talent, mais il ne peut jamais que les reii^Uoer. Pour inftruire un cheval, travailler avec fruit fon infiinâ & fa mémoire, il faut difcerncr fon calaflère, car les moyens varient fnivam Toifervation de ces différences ; il eft des chevaux colères & mutins, il en eft de timides & craintifs ; celui ({ui les traite également eft un cûjfscol, qui ne peut jamais obtenir de fuccès que du hafard ; c’eft fous de pareilles gens qu’il eft fi commun de voir des chevaux rétifs. Le manque de patience fait fouvent hâter une befogne qui doit être lent^. Nombre de gens fatiguent & excèdent les chevaux dans le$ premières leçons, fur-tout ceux qui montrent de la gaieté ; ils ont recours au galop, aux terres labourées ; ils exténuent & ruinent un cheval, qui, orfqu’il ne peut plus aller, paffe, aux yeux de 1 Ignorant, pour être dompté : c’eft le terme. Du Caveçon & de la Longe.

L’homme voulant affervir le cheval à fa volonté ; le maitnfer, & en obtenir les fervices dont il eft fufceptible, fe fervit de fon intelligence, qui enfanta lart de le fubjuguer & le rendre obéiffanr. Sans cet an, nos propres forces n’euffent jamais fuffi pour nous rendre maîtres d’un animal libre & fougueux ; malheur à ceux qui cntreprcndroient encore de le vaincre par une réfiftance égale à fa force ; toute contrainte doit donc être éloignée du cheval, fur-tout dans les commencements, fi on îî®, Y5^’^^ ^^ « ^ » "^ * jamais, ennemi de l’école & de 1 obeiffance.

QiCil me foit permis de fuppofer pour l’objet de mes leçons un de ces chevaux fains, vigoureux ardents, entiers fur-tout, un andaloux, par exem ! pies, ou un anglois amené au manège dans cet inf. tant ou il quitte le nom de poulain pour prendre celui de cheval ; quand on veut donner un modèle c eft toujours la belle nature qu’il faut choifir, & je ne connois point de race plus fière, pi us guerrière & plus agréable que l’efpagnole, & point de race plus fvelte & plus infatigable que l’ancloife ; le cheval, en un mot, quel qu’il foit, deftiné à porter un cavalier & à obéir à fes volontés, doit être amené a ces fins, par une gradation de joug, qui ne lui permette pas de s’y défendre : toutes les attentions préhmmaires derécurie font fuppofées, c’eftà-dirc, que l’animal ne doit point être vicieux à 1 homme, mais au contraire aifé à l’approche, facile a feller, à brider, à conduire en main, & fe laiffant ’"’? n^x ^. « ^c ? » * « * droite & à gauche avectranquillité ; il nefiiutque de la douceur pour obtenir ces chofes, & je ne m’appefantiraî pas fur les moyens connus de tout le monde pour y parvenir. Le cheval doit tire amené à fécole avec une feUe, ayant dans la bouche un filet ordinaire, &• 20^ M A N ^ de plus un grand brîdon, dit vulgairement hnd0n dUcurie ; il faut prendre garde que la fous-gorge n’en foit poîntferrée, & que les porte-rhors (oient d*une longueur fuffiiante pour ne point faire froncer les lèvres r la felle doit être placée de manière à ne point gêner les épaules ; les paneaux doivent porter également dans toute leur étendue, il faut « u’elle foit le plus prés poiTible du cheval. Le iiége doit être horifontal, & point relevé du derrière, comme on le voit communément, ce oui rejette Thomme fur la fourchure » charge inégale-, ment le cheval, & occafionne fouvent de grands défoi^res en contrariant infiniment fes allures : la felle, doit être placée de manière, que le centre dç gravité de Thomme fe trouve perpendiculaire fur le centre de gravité du cheval ( Voye^ Position), & elle doit être fixée dans cette pofition par les fangles, la croupière & le poitrail ; tous ces foins étant pris, le cavalier montera & defcendra pluûeurs fois le cheval, fans que perfonne le tienne ; mais il n*eft pas temps encore de le faire marcher. Pour prévenir & remédier aux défordres auxquels il pourroit s’abandonner, il faut préalablement lui donner la connoiiïance de la chambrière ; ce fera en le faifant trotter’pendant quelques jours, un caveçon fur le nez, au bout d’une longe » L*ufage du caveçon, connu depuis longtemps, eft regardé avec raifoa comme fort utile, parce qu’obligeant le cheval à fe plier fur les cercles, il met touts les mufcles en aâion & les aflbuplit promptemcnt. Il faut qu’il foit ferré fur le nez du cheval, de manière a ne pas vaciller. Le tout étanx difpofé pour le faire marcher, un homme fe placera au centre du cercle qu’on fe )ropofe de faire parcourir au cheval, & tiendra a longe ; un autre homme, prenant le cheval par le bridon, le mènera fur la circonférence du cercle, fe tenant à fon épaule de dedans, &, en le tenant toujours, le promènera au pas fur cette circonférence, dont le rayon doir^voir au moins 20 pieds ; après avoir fait deux ou trois tours, plus ou moins fclon le befoin, Thomme qui le tient par le bridon, fe retirera peu-ii-peu ; au cas que le cheval veuille s’arrêter, Técuyer, qui doit être un peu en arrière du cheval, & près de l’homme qui efl au centre, montrera doucement la chambrière entre l’épaule & le ventre ; en attaquant même légèrement,’s’il en étoit befoin, le cheval partira au trot & même au galop ; Técuyer doit avoir la main gauche fur la longe, afin de pouvoTir agir fur le caveçon, & le fecouer légèrement fur le nez du cheval, en donnant les faccades du haut en bas, îufau’à ce qu’il foit remis au trot ; s’il rue ou faute, c eâ encore au caveçon à le corriger avec plus ou snoins de force, félon que befoin fera : fî le cheval en ruant ou en fautant diminue fon train, fe remet » u pas, ou s’atréte, la chambrière doit le porter en avant & l’attaquer ; favoir, s’il fe cabre, a la croupe, s’il fait des fauts, entre l’épaule & le centre ^ K s’il rui :, à l’épa^ilç ; » s

MAN

Le caveçbn & la chambrière ne doivent jamais opérer à-la-fois, ces deux aflions fe conrrarieroient & jetteroient le cheTal dans de grands défordres » le premier de ces inf)ruments fert dans le cas oit le cheval, faifant des fottifes, augmente trop fon action ou s’emporte, & le fécond, c’eâ-à-dire la chambrière, dans le cas où il diminue fon train. Dans les moments oii le cheval trotte bien & uniment, il faut prendre garde que la ehambrière ne fa^Te aucun effet, la tenant cependant dans une pofuion oii le cheval puifle en appercevoir les moindres mouvements.

Si le cheval fe jettoit fur le centre du cercle, celui qui tient la chambrière > la montreroit à l’épaule du cheval ; quand elle commencera à le con*. tenir au bout du rayon du cercle, & qu’elle le fera cheminer franchement, on prendra fon temps pour l’arrêter en fifBant, le flattant de la voix, & fecouant Icgèremcût la longe : ( Avec un cheval neuf, on peut avoir recours à touts ces moyens, qui feroient ridicules avec un cheval uni) : fouvent ces petites faccades au lieu d’arrêter le cheval raniment ; il ne faut pas s’opiniàtrer, ni vouloir les augmenter. Quoi qu’il foit ei^ientiel de ne jamais céder au cheval, il ne faut cependant pas rifquer de le faire fe défendre. Dans la crainte de charger les jarrets, & de le rendre colère, il faut, avec ces fortes de chevaux, mettre beaucoup de temps à les arrêter, en rétrécilTant peu à-peu le cercle qu’ils parcourent ; il en efi de même lorfque, au partir lur ces cercles, ils s’abandonnent & s’em* portent ; il faut fe garder de les faccader, ils s’en vont ordinairement plus fort ; il faut au contraire élargir le cercle crainte d’accident, les laiiTér faire & n’avoir recours qu’à la voix & au fiiRet pour les appaifer.

Il efl eflentiel, dans ces premières leçons, d’em «  ployer la plus grande dfecevr, & prévenir tout ce qui pourroit ettaroucher le cheval, ou lui donner de l’ardeur.

Qu’on fe garde bien de fe fervir d’un pilier sh lieu d un homme, pour y attacher la longe ; ce précepte efl dangereux : je confeille au contraire, lorfqu’oR eft obligé de fe fervir d’un homme qui n’eft pas inflrutt, de le diriger continuellement fur ce qu’il doit faire. Mais, dans les régiments, » la claiTe des chevaux neufs doit-toujours être con «  duite par ce qu’il y a de plus indruit ; c’efl le moyen de hâter les progrès & d’abréger l’inflruâion. Le cheval étant arrêté & en repos, il faut le laiffer fouffler un moment, le carreiifer & le mettre fur le cercle à l’autre main, en y obfervant les mêmes règles, qu’à la précédente : cette leçon doit être très-coune, mais les reprifes répétées deux & trois fois ; elle doit aufll être continuée plufieurs jours de fuite ; beaucoup de chevaux apportent à récole des difpoiîtions de fouplefTe, qui permettent de ne fe tenir que peu de jours à cette leçon ; ilefi même des chevaux ardens., auxquels elleieroic plus nuifible que falutaire ; il en e^ d’autres au » : M AN ifuels « Ile doit écre continuée long « teilips » tels que i k& chevaux pareâeux » chargés dépaules, ou les 1 ayant froides » les chevaux bas du devant » ou qui | fe ployent difficilement ; c*eft y je puis dire, le meilleur ) & peut-être le feul moyen de donner quelque fonpleffe & légèreté à ces maflès défagréables ; les chevaux de cette dernière efpèce fe préfentent avec difficulté fur les cercles, leur roideur eneft la caufe, ils font fujets à s’y défendre, il faut par conféquent, fi on ne veut pas les ufer, proportionner les leçons à leur force, & fur-tout n’exiger de vitefle qu*à mefure qu’ils acquièrent de la liberté ; il faut laifier galoper ceux qui fe préfentent à cette allure ; feulement, s’ils s’abandonnent trop fur leur devant, il faudroit faire travailler la longe furie caveçon, par des faccades de bas en haut, & les changer fouvent de main.

Moins le cheval a de difpofition à tra, vailler fur les cercles, plus il a de tendance à s’éloigner du centre ; c’eft auili ce qu’on éfSrouve avec touts les chevaux roides, qui tirent continuellement fur la la longe, & avec tant de force, qu’ils entraînent fouvent celui qui la tient ; car, plus ils trouvent de réfiâance, plus ils tirent, & ils prennent un point d’appui continuel, fi on n’y remédie. il faut, avec de pareils chevaux, une perfonne entendue, qui tienne la longe dans fes deux mains i de façon à pouvoir réfiAer & rendre alternativejnent, en tirant de temps à autre la tête & l’enco-Jure du cheval à lui, & en la relâchant auffi-tôt i ^’eft fur-tout dans Tinftant où le cheval tire le plus, flu’il faut tojut lui abandonner ; par cette méthode, oc en le changeant fouvent de main, il fera des Î progrès fcnfibles, s’a(rouplira & fe foutiendra : orfqti’on arrête le cheval, il faut l’exercer au reculer ; pour cela, un homme fe mettant en face du cheval, faifira une rêne de chaque main, &, {>ortant fes deux bras également en avant, opérera ’effet des rênes fur lembouchure, jujfqu’à ce que lé cheval recule ; s’il s’y refufoit, la même perfopne faifiroit les deux rênes de la main gauche feulement, & de la droite donneroit de légères fac.cades de caveçon fur le nez de Tanimal, mais il faut beaucoup de douceur & de patience dans ces commencements, Se ne reculer que peu de pas & très— douce ment : pendant le temps qu on met un cheval à la leçon de la longe, il ne faut pas le monter, fur-fout fifon défaut eft de s’appuyer fur la jna’tn, car on détruiroit par cette féconde leçon, le fruit de la première : j ai vu des chevaux qui, après quihze jours de cet exercice, n’étoient pas .reconnoiflables. Je l’ai employé avec fuccés, pour f émettre d’excellents chevaux, devenus pefans fur .les épaules & peu iùrs de jambes, pour avoir été mal montés.

On juge le terme qu il faut mettre à ces leçons, lorfqueles chevaux manient avec aifance fans forcer ni s’appuyer fur la longe, & qu’ea montrant la chsiDibrtère, Us s’échappcn^ avt galop, uniment & arec facilité } pendant les derniers jours de.ceft^ M A N 107

leçon,’on fera très-bien de la terminer en les mon-< tant en liberté au pas décidé, j’en donnerai les moyens par la fuite.

Les chevaux efpagnols, les danois, ceux da Holflein, les napolitains ; en France, les chevaux limouCns, les auvergnats, les daupliinois, les poitevins ont en général moins befoin de cette leçon, que les chevaux anglois^ les barbes, les normands i c’eft à l’homme de cheval à les juger. ^ Jugeant le cheval fouple & obéifiant à la cham-^ brière, on lui ôtera tout-à-fàit le cjiveçon, & le cavalier montera deflus avec les précautions ordî* naires. Cette méthode de mettre fur-le-champ un cheval neuf en liberté, paroitr^ peut-être ridicule à bien des gens, fur-tout aux panifans des ècoleir oii on efi dans l’ufage de làifiêr les chevaux neufs dix— huit mois à la longe ; mais l’expérience nous démontre que les chevaux montés fur les cercles font très-fatigués & fe ruinent bientôt : lorfqu’on efl obligé d’y avoir recours, il faut toujours que ce foit fans être montès « 

’Chcvdl monté en libertin

n eft efTentiel de ne jamais mettre un theval neuf qu’entre les mains d’un homme inflruit, car on ne peut douter qu’il faille beaucoup d’art pour faire obéir cet animal, qui, étonné du fardeau quil porte, s’abandonne fouvent à des défenfes infinies, fur-tout fi le corps de fon cavalier, vacillant fans cefle, contrarie fes mouvements : ce dé* but fur un cheval neuf, t^ la pierre de touche de touts ces prétendus écuyers, dont la fcience eft dans la force ; en vain ils lutteront avec leur cheval qui, toujours plus fort qu’eux, s’abandonnera à mille déitglemens avant de leur obéir ; delà les faccades, les jarrets perdus, & le cheval ruiné. Le cavalie^ctant en felle, parfaitement placé 9 comme nous l’avons dit dans la première p « tie, il ne doit avoir d’autre ambhion que de déterminer la maiie de fon cheval à parcourir une ligne droite, ou fuivre les murs d’un manège. La première chofe qu oh doit apprendre à un cheval, c’eft de fe porter en avant aux aides des jambes, parce que fitdt que le cheval y obéit, le cavalier peut prévenir le » fautes & les défenfes ; & on verra par la fuite que c’eft le feul remède qui puiffe corrieer les chevaux qui ont des vices. Le cavalier voulam marcher à droite, doit baiffer les deux mains, afin de rendre au cheval & lui permettre de fe porter en avant > puis en fçrmatit les deux jambes également < lui faire fentir les premières aides du premier degré, appeler de la langue en même temps, & fi le cheval n’obéit pas, fe fervir de la gaule, Qi lui donnant un léger coup fur l’épaule droite.

La maffe une fois ébranlée, le cavaBer dort fentir fa rêne gauche avecaflez de force, pour redref* fer peu-à-peu le cheval à gauche le long du mur ^ mais file cavalier n’opéroit que du bra » gauche, il pour rok arriver que le cheval a’obètroic qu’en assenant Utêie & plient Fencelure de ce mâme ipg M A N côté » & que, coi|g|^rié par cette poAure, il s^ar^ réterok ; mais comme c*efi la maile & non l’encolure qu*il faut déterminer à fe porter k gauche, il cil néceflaire ^ue la féqe droite tienne la tête & Tencolure un peu à droite, pendant qu’un mouve-Aient plus fort de la rêne gauche at » rera Tépaule à gauche » & la janbe droite doit fe fermer davantage, 8l augmenter Ces aides, afin d’empêcher que le cheval s’arrête, & en même temps déterminer ion centre de gravité à fe porter à gauche ; mais cetcp jambe n’étant pas « acore connue » doit être fécondée par un léger coup de gaule, k la place même où elle fe fefme.

Si le cheval n’eft.pas affez forcé par ces mouvements du cavalier, & qu’il refufe d’obéir, en continuant deiaifTer tomber l’épaule à droite, pour lors la gaule doit réitérer fes fecours avec plus de force fur cette épaule, & en même temps la rêne Î gauche travailler avec plus de force pour redrefer le cheval.

Une fois mis en mouvement, & déterminé le long du mur, le cavalier doit chercher à l’y mener au pas, & à lappaifer en fe relâchant lui-même, & en donnant au cheval toute la liberté poffible, c’eft-à-dire, en ne fe fervanr des mains qu’avec la force néce flaire pour le tenir redreffé, & parallèle au mur autant que faire fe pourra. La force & la roideur du cavalier excite le cheval à l’ardeur, par la preffion qu*il éprouve des cuifTcs ou des jarrets, & les opérations des jambes roides produifent toujours des effets roides & à coups, au lieu que quand les jambes font moëlleufes, le cheval y prend une confiance oui le fait y répondre moëlieufement 8c ians furprile. Le cheval —parallèle au mur, eft le point de perfedhon du cheval parfaitement dreiTé, & il feroit abfurde de vouloir l’exiger d’un cheval neuf à fa première leçon ; c’eft prenne toujours en clema « dant trop aux chevaux qu’on les fait fe défendre.

Quand le cheval diminue fon pas, le cavalier doit fermer moëlieufement fes jambes, en appelant de la langue, cette dernière aide forvlra S faire connoitre la première ; mais il doit obferver que fes mains en fe baifTant, précèdent toujours les aides, afin de ne pas s’oppofer à leur effet ; cette contrariété, dans les mains & dans les jambes, eA fouvent la fource des défordres auxquels s’abandonnent les jeunes chevaux*

Le cavalier cheminant ainfi » & arrivant au bout de la façade du manège, doit redreffer fon cheval avec la rêne gauche, & fa jambe droite jufques dans le coin, fans chercher à l’y fake parfaitement entrer ; y ét^t arrivé, il s’a^t d’en (ortir par un à-droite ^ le cavalier doit profiter habi^iemeot de la siéceflité ou efl le cheval de tourner, pour lui faire connoitre fa rêne droite, qui doit s’ouvrir à droite & le décider. Sur un cheval parfaitement drefTé y les opérations des mains & des jambes doivent êtrç imperceptibles, parce que l’animal répond aux premières aides » mais fur un ^çh^val neuf j auquel il M AN

s*agit de les faire eonnoitre » il faut que les mouve^ ments foient grands & fe fafTent franchement. Ln rêne gauche doit en même temps ilîminuer fon effet, & ne plus faire qu’aider la droite, en retenant la tête & l’encolure, fi elles étoient difpofées à fe trop porter à droite & laifTet l’épaule à gauche, & à mefure que le cheval finit fon à-droite, la —rêne droite doit diminuer fon effet & la rène gauche augmenter le fien, pour contenir le cheval redreâè, c’ell-à-dire, parallèlement au mur ; revenu fur la ligne droite, les deux mains doivent varier leurs opérations fuivant le befoin ; & l’aâîon des jambes . fe faire comme fur un cheval drefR, en obfervant feulement de l’accompagner des aides de la langue, ou de la gaule. L’objet efl de tenir le cheval droit, & pour ce, les jambes doivent fuivant ces cas, travailler féparément, ainfi que les rênes ; mais toutes les fois qu’il s agit de hâter ou rallentir la marche, c’efl aux deux jambes & aux deux rênes à o^vailler enfemble ; il faut rejetrer le précepte de touts les auteurs qui, ne parlant que de la jambe de dedans, prétendent que celle de dehors efl remplacée par le mur ; de pareils préceptes annoncent que leur auteur n’avoit nulle idée de la précifion, de la jufleffe & du mouvement des corps. La jambe de dehors efl aufS néceffaire ^ue celle de dedans, quelquefois même elle doit travailler davantage, puifqu’il efl des chevaux qui laiffent tomber leur maffe en dehors : qu’on fe perfuade donc une fois que Tefpace fermé de mur ne comporta point un art & une méthode différente de monter a cheval.’dehors, méneroitron fon cheval d’une jambe ? Non ^ fervez-vous donc des deux quand vous êtes à couvert, comme quand vous êtes en plaine.

Nous venons de voir par les opérations des rênes, qu’elles ont chacune un effet différent & oppofé, c’efl-à-dire, la rêpe droite en s’ouvrant détermine le cheval à droite, & la rêne gauche le détermine i gauche ; mais nous avons vu auffi qu’il efl très-poflible au cheval de fe fouflraire à cette obéiffance, en amenant l’encolure du coté de Faction de la rjtnc : pour prévenir cet inconvénient » il faut avoir recours au travail des deux enfemble, avec la proportion suivante ; la tene du côté oii^ vous voulez tourner efl celle qui doit faire le prin-^ cipal & premier effet, mais la rêne de dehors doit lui aider & faire le fécond effet, c’efl-à-d£re ^ n’employer que la force suffisante pour empêcher l’encolure d’obéir à la rêne qui doit diriger la maffe : de même, lorfque le cheval chemine le long d’une façade du manège, la rêne de dehors doit toujours faire le premier effet, & celle de dedans ne doit faire que le fécond c’est ainsi qu'on tiendra le cheval redressé. On nomme vulgairement cheval redressé, ’celui dont les épaules font fur la ligne qu’il doit parcourir ; mais cette définition n’eft point exaâe, car les épaules peuvent très-bien fuivre le mur à gauche, & la maffe ou le centre de gravité, être togibé à droite, auquel cas W tft faux de diro dire que le cheval est redressé, puisqu’il est essentiellement de travers.

Le cheval laisse tomber sa masse à droite ou à gauche, en se pliant & laissant ses deux extrémités d’un côté & la masse de l’autre, ce que le cavalier sent aisément par le dérangement dans l’allure du cheval, & le malaise qu’il ressent lui-même dans sa position ; on voit que les moyens de le remettre droit se bornent à amener les extrémités du côté opposé, & se servir de la jambe & de la gaule du côté où les côtes se gonflent ; mais le vrai moyen de corriger le cheval lorsqu’il est un peu plus avancé, c’est de le tourner en cercle du côté où la masse tombe en le ployant beaucoup.

Quand le cheval aura fait quelques tours, de manège au pas, en suivant exactement les murs, le cavalier cherchera à le faire changer de main, afin de lui en faire faire autant à gauche, dans ces premiers changements de main, il ne faut exiger aucune justesse, chercher simplement à parvenir à son but, qui est de promener le cheval à gauche.

Pour ce, on prendra le moment où il fera appaisé ; & après avoir passé le coin 2, (fig. 15), arrivé au point G, le cavalier lui fera faire un demi à-droite, par les mêmes moyens dont il s’est servi pour lui faire faire un à-droite entier, en observant que les moyens doivent être moindres pour un demi à-droite, que pour un à-droite entier, & le déterminera avec les jambes sur la diagonale G G ; arrivé à son extrémité, le cavalier, par un demi à-gauche, remettra son cheval sur la direction G 3 ; en observant, dans ce demi à-gauche, que la rêne gauche doit faire le premier effet & la rêne droite le second.

Autre régie générale ; c’est qu’en proportion que les mains travaillent pour tourner un cheval., les jambes doivent augmenter leurs aides ; car tout mouvement de main tend à rallentir la masse, & afin qu’elle percute toujours également, il faut regagner par les jambes ce que les mains font perdre de vitesse.

Dans touts ces à-droite & demi à-droite, les deux jambes doivent travailler également, à moins que le cheval en tournant ne laissât tomber sa masse à droite ou à gauche, auquel cas, la jambe de ce même côté doit opérer beaucoup plus que l’autre, qui ne doit presque rien faire. Nous avons vu le cavalier promenant son cheval au pas à main droite, il doit employer les mêmes moyens inverses pour le promener à main gauche, & au bout de deux ou trois tours, quand il aura reconnu l’espace qu’on veut lui foire parcourir, on le mettra au trot, qui est l’allure où les jeunes chevaux doivent être exercés, jusqu’à ce qu’ils soient ce qui s’appelle débourés. Pour passer à l’allure du trot, le cavalier revenu à main droite, je suppose son cheval étant droit, baissera les deux mains, & fermant ses jambes, l’excitera à partir, l’aidant soit, de la langue, soit de la gaule, s’il en est besoin ; & une fois dans cette allure, il l’entretiendra dans.


le même degré de vitesse, & lui fera parcourir le manège de la même façon qu’il l’a fait au pas.

Si je n’avois qu’à décrire les opérations d’un homme de cheval sur un cheval neuf, je garderois le silence sur toute espèce de défenses & sauts auxquels les jeunes chevaux sont sujets à se livrer, parce que l’homme véritablement instruit les prévient & les évite ; (les fautes des chevaux sont presque toujours occasionnées par celles du cavalier, il n’y a que les ignorants qui s’en prennent à leurs chevaux, & les battent des sottises qu’ils leur ont fait faire). Mais mon but est de faire connoître les opérations que l’art employe, non-seulement pour éviter & prévenir les fautes du cheval, mais encore pour y remédier, & le corriger de celles qu’il peut faire, lorsqu’un cavalier peu habile les a laissé convertir en habitude.

C’est aux premières leçons que le caractère & les qualités des chevaux se découvrent, & il est nécessaire de les bien discerner, pour leur donner une éducation avantageuse.

La nature, trop bizarre dans ses jeux, nous met dans l’impossibilité de décrire particulièrement chaque individu ; aucuns ne se ressemblent parfaitement, ainsi nous ferons obliges de nous contenter de trouver certains rapports qui, les rapprochant, nous permettent de les comprendre généralement dans quelques classes. Nous les diviserons d’abord en deux ; la première comprendra les chevaux bien conformés, forts & nerveux, & la féconde, les chevaux mous & faibles, quoique quelquefois. bien proportionnés. Les chevaux de la première classe sont presque toujours obéissants & aisés à instruire, la raison en est dans leur force, qui leur permet d’obéir avec aisance à tout ce que le cavalier leur demande. Il s’en rencontre cependant quelques-uns qui, ayant été battus & effarouchés par ceux qui les ont élevés, sont colères & rétifs, mais l’art les corrige aisément : il n’en est pas de même des chevaux de la seconde classe, dont la foiblesse est la source de touts leurs vices ; il est vrai qu’ils sont aisés à prévenir, en ne leur demandant que ce qu’ils peuvent donner, mais si malheureusement un pareil cheval est tombé dans des mains ignorantes, il faut bien du temps & de l’art pour le corriger des défauts qu’il aura contractés, & cet art ne peut être que le fruit d’une théorie raisonnée & d’une longue habitude.

Revenons à notre première classe, voyons l’espèce de vice auquel ces chevaux sont sujets, & les moyens de les corriger : communément les sauts sont les seuls dérèglements auxquels ils s’abandonnent lorsqu’on veut les trop contraindre, les raccourcir, les faire passer ou tourner dans des endroits où quelqu’objet les aura effrayés ; pour lors ils emploient franchement leurs forces, pour s’y soustraire, & ils sont sujets aux espèces de sauts qu’on nomme sauts de mouton & cabriole. Dans le saut de mouton, le cheval s’élance & s’enlève des quatre jambes presqu’en même temps, sans 210 M A N. cher de ruade, & (on dos s*arrond ! t comme dans le faut de carpe, ce qui rend la tenue très— difficile, fur-tout lorfque ces (auts font répétés de fuite : la cabriole eft de touts les fauts du cheval le plus brillant, le plus enlevé, & celui qui annonce le plus fa force & fa vigueiA* ; c^eft Tefpèce de faut auquel on drefle ordinairement les fauteurs dans les manèges ; le cheval enlève d’abord le devant, & s’élançant avec force embrafle un terrein confidérable ; 6c dans TinAant que fes quatre jambes font à la même hauteur, & que le devant va fsetomber, il détache vieoureufement la ruade ; ce faut, quoique fort & brillant, n’eft p^nt dangereux, ordinairement le cavalier n*en eft point déplacé.

Il faut, lorfque le cheval fe difpofe à fauter, fi c^eft droit devant lui & en avant, le déployer franchement, en fermant les jambes, dans Tinftant où il veut raffembler fes forces ; c^efl un moyen prefqne (ur d’empêcher le faut, parce qu’un cheval pour fauter, eft obligé de diminuer la vîte (re de fa maffe, & de raifembler (es jambes près de fon centre de gravité, afin de pouvoir prendre rélan néceflkire pour l’opérer ; un écolier, pour peu qu’il commence à fentir fes chevaux, s’appereoîtaifément de ce moment oii le cheval médite fa lottiie, 8cû dans cet inftant il l’occupe & le pouffe vigoureufement en avant, il eft démontré qu’il la préviendra.

Mais il eſt rare que les chevaux ſautent droit devant eux ; preſque toujours prévenus par leur cavalier qui les en empêche, ils s'échappent ordinairement, en jettant leur maſſe ſoit à droite, ſoit à gau- che ; ces ſauts de travers ſont un peu plus difficiles à prévenir, parce que l’acte préparatoire du cheval eſt plus prompt, & qu’il faut plus de tact pour ſentir cet inſtant : mais quand on le peut, la correction eſt de les redreſſer par la rêne à laquelle ils vouloient ſe ſouſtraire, les porter en avant de la jambe oppoſée, en les châtiant même par la gaule derrière la botte, ou fermant l'éperon, s'ils commencent à connoître les jambes ; par ces moyens on les corrigera bientôt.

Paflfons à la féconde clafte, malheureufement la plus nombreufe » & voyons les moyens d en tirer parti.

C/eft prefqne toujotrrs la mauvaîfe conftruâion des chevaux qui eft caufe de leur foibleflc. Cependant il n’eft point de règles faus exception : j’ai vu des chevaux dont les belles proportions attiroient les regards des plus grands counoifTeurs, être mous & incapables d’aucun fcrvice. Je renvoie aux livres d’anatomie, qni traitent cetre matière amplement ; & je me bornerai à donner quelques idées abfolument nécefiaires. Deux caufes premières s’oppofent à la banté du cheval, fçavoir, la difproportion dans fa charpente, c’eft-à-dire, dans Pofléohgie ^ a**, la disproportion dans fes mufcles, c’eft-à-dire, dans hmyologie : je m’explique ; le cheval qui a la ganache grofle, le garor bas ^ les ,. M A N.., ,

épaules ferrées, les reins trop longs, les Iiaticlies hautes, ou qui eft tron long ou trop court jointe, &< :., péché dans fa cnàrpente. Celui qui, étant parfaitement d’aplomb fur fes quatre membres bien proportionnés, nais dont les os ne font pas garnis de mufcles fuififamment gros, ou dont le tîftu eft trop lâche, 8cc., pèche dans la myologte. Ces défauts font autant d’obftacles qui s’oppofent à la bonté de l’animal, & on ne peut exiger de ces chevaux le même genre de travail que du cheval parfaitement proportionné, & pourvu de mufcles coaipaâs & tendineux.

Nous avons laiffé le cheval partant au trot i inain droite, & cheminant le long d’u6e façade du manège, je fuppofe AB { fig. 15). Après avoir fait quelques temps de trot, quelquefois il s’arrête tout court, jettant les épaules dans le mur, & la croupe en dedans, fans vouloir avancer ni reçu-* 1er ; plufieurs raifons peuvent occafîonner cette dé* fenftf ; la première, que le cheval foit effrayé par quelqu’objet ; la féconde, que le cavalier exigé trop de vitefte & trop d allongement dans fon al «  hire. Le cheval ne peiit y fournir, s*i ! eft trop abandonné fur les épaules.’Quelques perfonnes pourront faire une réftexion contraire à ce’que j’avance, & croire qu^un cheval abandonné f « r ts épaules doit embraiiér plus de terrein que celui qui eft d’aplomb ; cela paroit d’abord raifonnable, puifque plus vous voudrez le raifembler, plus il diminuera fa vucHe ; mais qu on fafTe attention que le cheval étant fur les épaules, fa mafte ou fon centre degraviré, dêpaffam trop les jambes de devant » ^ prend une direôion oblique à b terre, & non parallèle à l’honfon, & que par cbniéquent les jambes de devant peinent beaucoup pour relever fans ce^Te cette malle, qui les charge trop, & les gêne dans leurs mouvements, au lieu que le cheval d’aplomb, c’eft-à-dtre, foutenu par les jambes qur pofentà terre, peur cheminer avec beaucoup plusde vitefte, par la liberté dont jouiâfent ïes jambes qui fe meuvent. Il ne peut y fournir s*il a le devanr bas &.les hanches trop hautes. Alors i( fe révolte contre les aides & s’y défend en s’arrétant court ; il eft fouvent entretenu dans cetre fottifè par lar faute que la furprife fait faiie au cavalier, qui eft de mettre le corps en avant, ou d’avoir de Tincertiiude & de la vibration dans cette première partie mobile ; il faut donc que le cavalier ait grande attention de fixer fon corps dans cet arrêt fubit ; il y parviendra par une force moëlleufe dans la charnière de fes reins ; (k en relâchant parfaitement foit bas, il doit fe fervir des moyei^s indiqué » pour faire partir de nouveau le cheval, en oblervant de ne l’allonger que proportionnellement à fa firucrure & àla fouplelTe. Silechevalaété effrayé par quelqu’objet, il faut avec beaucoup de douceur le mener fur ce qui Ta épouvanté. Si le eheval retombe plufieurs fois dans cette faute, qu’il s’arrête à chaque tour, fans qu’on en puifte foupçonner d autre raifon que la colère, il faut que le cavalier • M A N Ûàït de prévenir ces loftants où le cheval Ce rai-Jenth, & qu’il le çhàcie vigoureufenient de la gaule ou des éperoQS : fur de tels chjsvs^ux,. la main ne doit abfolument faire aucun effet, puifqy’elle eA faite pour arrêter la mafle : celui qui tient la chambrière doit aider les mouvements du cavalier : cette défenfe eft une des plus grandes marques de foîbleŒ dans les chevaux, elle eft commune à ceux qa’o^ travaille trop jeunes ; c*eft pourquoi je recommande encore beaucoup de douceur & de très-courtes leçpns.

Il eA des chevaux qui, après s*étre ainfi arrêtés court, fe cabrent, c’eft-à-dire, enlèvent les jambes de devant, & rejettent tout le poids de leur corps ftlKc^les de derrière ; cetie fottife e.ft dangereufe ; eïTéeft fouvent occafionnée par la trog grande feniioilité de la bouche ; inquiétés par les jnains d$i cavalier qui,.travaillant avec trop de force, rejette le poids de 1 avant-main fur Tarrièremain, les chevauk colères qu’on veut forcer k Tobéiflânce & redreâer à une rêne, font fujets i fe cabrer pour chercher à s*y fouftraire ; il faut s’appliquer à prévenir ces inftants, ce qui eft tréspoibble, parce que le cheval ne peut le cabrer en marchant, il faut abfolument qu’il s’arrête, & que fes jambes^de derrière viennent prendre un poin ; d’appui fous le centre de gravité ; dans ces inftants on doit le porter vigoureufement en avant, & le châtier d’un coup de gaule derrière la bot<e : mais fi le cheval a été fi prompt que vous n ayez pu ie prévenir, ou û malgré vos aides & votre châtiment il a refufé d’aller en avant, il faut dans 1 infiant de la pointe lui rendre tout abfohiment, & que la charnière de vos reins » bien moëlleufe, permette à votre corps de fe mettre en avant, comine il eft démontré (/^. i6).

Le corps du cheval étant dans la diredion C D, & le corps de l’homme dans la perpendiculaire A B, lorlque le cheval enlève le devant, & qu’il change fa direâion C D en C K, ft celle de l’homme A B fuivoit le mouvement du cheval, elle fe trouveroît toujours perpendiculaire an cheval & dans la direôion F O H ; mais comme nous avons démontré précédemment que le corps de, 1 homme ne devoit pas être perpendiculaire fur le cheval, mais bien a Thorifon, il faut donc qu’à mefure que le cheval s’enlève, la charnière des reins de l’homme fe plie, & permette au corps de refter dans la direâion A B, afin que fa verticale fe trouve toujours ne former qu’une feule & même ligne droite avec celle du cheval*

Le moelleux dans le pli des genoux eft eftentiel dans le moment, afin que les jambes foient près du cheval, fans le ferrer ; & que par leur poids elles fervent à contenir les feffes dans la felle ; les jambes, bien relâchées dans leur ligament, prendront d’elles-mêmes cette pofîtion que leur donnera leur pçfanteur*

Le moindre coup de main eu de jambe pourroit bJrç renverfer le cheval ; il faut donc une cefta•M AN ut

(Ion entière de moqvenaenf ^lelâ part de l’homme ; & qu’il attende, que la points finie, le cheval foie prêt à reprendre ; t erre ; go^r lofs fes deux éperons doivent fe fermer £l le pincer vigoureufement ; il ne fera plus po0îhlê au cheval de fe renverfer, parce que pour recommencer une pointe » il faut qu’il 4>renne un nouveau point d’appui à terre, & les éperons faifapt leur ^et avant, il fera obligé d’y obéir.,. ^

Celui qui tient la chambrière doit en faire ufage p & aider le cavalier, en châtiant le cheval à la croupe, fur —tout fi on q^int qu’il fe défende aux éperons.

Les jeunes chevaux, qui commencent à avoir de la force dans les reins, font des pointes par gaieté ; il en eft qui ne s’enlèvent qu à une très-petite diftance de terre ; ceux-là ne font nullement dangereux ; mais il eft toujours prudent de ne pas leur en laifîer contraâer 1 habitude, parce que les jarrets feroient bientôt ruinés ; les chevaux qui font fujets à faire des pointes font ordinairement légers. Il eft des chevaux fujets au défaut oppofé à ce* ^ lui que je viens de décire, c’efl %dire, qui, au lieu d’enlever le devant, prennent un point d’appui fur cette partie, enlèvent leur croupe, &, détachant leurs jambes de derrière par une viva extenfion, opèrent ce que nous appelions la ruade* Lorfque le cheval rue, le cavalier doit, fans déplacer fa partie immobile, relâcher le |)as de fes reins, en mettant le corps en arrière, afin que la direâion B A du cheval {fig » i7>) venant à fe chan-^ ger en B C, la fienne n’en fuive pas le mouvement en HOK, mais rcfte en D O N. pour fe trouver toujours perpendiculaire à l’horifonf » de manière que fa ligne verticale & celle du cheval foient toujours confondues en une feule ligne droite. Le cavalier doit auffi, en pliant fes genoux, porter fon cheval en avant, en foutenanc un peu les mains s’il s’enterroit trop. n eft des chevaux chatouilleux, que les moindres, mouvements du cavalier font ruer ; il faut les monter fouvent & peu. L’éducation que nous donnons aux chevaux, contribue beaucoup, comme je l’ai déjà dit, à leur former le tempérament, & fouvent a les rendre plus ou moins vijgoureux : fi on montoit les jeunes chevaux plus fouvent, ils feroient d’une bien plus grande refTource, fur-tout pour la guerre ; leuj corps s’accou ; umeroît au travail ôc en fouffriroit moins : il eft d’ailleurs contre nature, de tenir un animal aufti fort, vinet— quatre heures enchaîné dans la même pofîtion ; fes mufcles dans Tinaâion ne prennent aucune vigueur ; je voudroi^ qu’on ne ménageât les jeunes chevaux que fur la manière de les travailler feulement, c’eft-à-dife, qu’on proportionnât leur allure à leur force, mais ((u’on les fit travailler au moins deux heures par jour, à l’âge de cinq à fix ans. D’autres ruent par foiblefle de reins ; d’autres, parce qu’ils ont les hanches hautes & le garot bas. Il £iut, règle générale fur les chevaux rueurs, faire travailler les jam-Ddi, 111, M A —N tes (ott en avafnt, 5& ckaflfist beâttcoup les Hanches afin de les occuper & charger ; tnars comitie ces leçons foiitfatigtiafite^, & qu’A fafat^lleurs avoir éeard à la fotbkâe êé Tantmal ; d)es dorveiit être très courtes : nous ^Mcfveroni’^atifl5 que ies chevaux ne ruent prefque jamais droit, & que c’eft tommunément eh jettam les hanches (oh à droite > foit à gauche : les opérattom de main du cavalier doivent donc fe fî^ire dans rinteijtioh d’oppofer les épaules aitx hs^aèhes : le cheval étant à droite fur la direâion i, i, s’il nie en dedans, c’eff en y appor* tant la croupe ; il feut, ponr la redrefler, non— feu* lement que les hanches fe ferment, mais encore que les rênes apportent les épaules à droite, parce que le cheval fe trouve forcé par ce moyen de îetter les hanches à gauche ; quand il y a répondu, la rêoe gauche doit redreffer la maâe entière, de concert avec la jambe droite. Ce moyen d’oppofer les épaules aux hanches, en fe ferrant des rênes, eA contraire aux principes que nous avons établis, & ne peut erre regarde que comme une licence permiie feulement dans les cas où les jambes du cavalier ne feroient pas fuffifantes, ou que le cheval s’y défendroir.

Voilà en central à quoi fe bornent les fottlfes 8t dé^énfes des chevaux (^ h ligne droite ; favoir, à s’arrêter, fe jetter de côté, fe cabrer & ruer : par les moyens’que nous venons d’indiquer, & lurtout en prévenant les arrêts fubits, on corrigera’ en peu de temps le cheval ; &, règle générale, moins on aura recoufç aux mains, mieux on opérera.

Il ne fuiEt pas de faire parcourir le manège à mn cheval, en lui faifant toujours fuivre les murs ; il s’accoutumeroit à une routine fans s’indruire : on voit dans les manèges des chevaux tellement accoutumés à la régularité d’une reprife, qu’ils mènenr leurs cavaliers. Avec un cheval ainfi habitué, le cavalier feroit peut être dans le cas de manœuvrer des mains, & de faire connottre les rênes à fon cheval ; d’ailleurs, l’animal en fe mouvant toujours dans la même direftion fe roidiroit, & notre objet eft de raifoupltt ; pour cela, il faut que le cavalier change fouvent de main de droite à gauthe, & dé gauche à droite, & double quelquefois du D au D, en obfervant de faire parcourir au cheval cette ligne D D, comme il parcourt la ligne 1, 2, c’eft-à-âire, le tenir droit & les hanches bien visà-vis des épaules, le tout contenu également par les deux jambes & l’égalité dans les rênes. Parvenu à l’extrémité D, tourner de la même manière que dans les coins, de façon que les hanches pilent bien par où les épaules ont paffé, & fans fe jerrer €fi dehors, ni décrire un cercle phis grand. Il faut en trônant ainfi de jeunes chevaux, commencer fes changements de main indifféremment aux deux extrémités du manège, afin d’éviter qu’ils faiTent rien par habitude.

Quand le cheval fe décidera franchement furies Egnes droites, & obéirs^ aux mains & aux jambes M. A N,

iu cavalier, * c*e<l une preuve’q « *ii aura déjà acqufii une cértairie foupflefle ; pour lors la leçon du cérclo lui fera àvantageufé, ihais donnée avec modération ; ’J.

Dà mouvement iifculaîre »

Ceft avec raifon,.que touts les hommes de che^ val & tolus les écuyers ont fait grand cas de la le* çon du cercle ; elle eft très-propre à aiTouplir le cheval, lorfqu— elle efl’dotmée par un habile mairre J mais toutes les éçole^.en ont abufé, -en faifant commencer leurs écoliers & leurs cKévatix neufs par les cercles : cette méthode eft un obftacle aux prv grès des —premier », & la ruine des feconds-Quand j’aurai expliqué la jufteffe nécefîaire de la leçon du tefcîe » fa difficulté démontrera le ridicule de s’en fervir pour début.

Ne perdons poibt de vufe que Tob^t que nous devons continuellement cherche^ à atteindre, & le fcul de Tart de l’équitation, eft de mettre l’homme & le cheval d*à-plomb, & de les y maintenir le plus longtemps poffible. Le mouvement reâiligne eft celui dans lequel l’aplomb eft le moins difficile à prendre, & le plus aifé à conferver, tant pour Thomme que pour le cheval, puifque fes quatre colonnes le trouvent à leur place naturelle » vis àvis lesunes des autres, & n’ont qu’un mouvement fimple à opérer ; le cavalier n’a donc d’autre attention à avoir que d’empêcher la variation de l’avant’main, ou de l’arrière— main, & de contenir le centre de gravité dans la jiifte balance de fes jambes ; fi le cheval en fort un inftant, le cavalier en eft aveni promptemènt pa ; l’irrégularité des mouvements, « il n’en eft foint qui n’aient aflfe de taél pour s’en appercevoir ; il n’en eft pas de même du mouvement circulaire, * dans lequel le chéva) ; pour être d*à-plomb, doit être pire, & fon corps prendre la direâion d’un arc de cercle, c’eft-à-^ dire, que touts les points de fon côté de dedans » foient également éloignés du centre ; or, dans cette pofture circulaire, le cavalier ne peut fe placer avec la même facilité ; il faut néceffairement qu’il mette Ton cqrps dans la direâion de celui du cheval » c’eft-à-dire, que fi le cheval marche à droite, il faut que la partie gauche du cavalier foir plus en avant que la droite, afin que (es deux hanches fe trouvent dans la direâion d’un rayon du cercle. Cette pofture, quoique plus difficile que la droite, femaintiendroit aifément, fi le cheval ne remuoit pas, mais, fiiôt qu’il chemine fur le cercle, les deux corps font aifTujcttis aux foi ces centrales^ en raifon de leur vhcfle ; le corps de Vhomme par la force centrifuge tend fans ceffe à s’écarter du centre, comme nne pierre dans une fronde ; voilà pourquoi touts les écoliers roulent en dehors, & malgré l’évidence de l’effet des forces centrifuges, qui rendent à fetter le cavalier en dehors, il eft d^s maîtres qui donnent pour principe de faire affeoir le cavalier, ilon au milieu de la felle comme je l’ai indiqué, dans touts les cas poffibles, mûn M A N ^l veuknt au contraire que Taffiette Toit beaucoup frlus en dehors qu*en dedans : heureufement l’écoier, dans rinapoffibilité de prendre cette f ofition > ne fait nul cas du précepte, & conferve la pofition que la nature lui indique. Pour réfifter à cette force qui les y jette, ils fe roidiifent s’ils n’ont pas déjà acquis un certain degré d*à-plomb & de tenue » qui les mette à Tabri de craindre la chute : il eA évident qu’une telle méthode nuit aux progrès d*un commençant, qui ne s’occupe que des moyens de ie racrocher.

S’il ne s agiflfoit que de réfifter à la force centrifuge, & d’empêcher le corps de l’homme de s’éloigner du centre, on y parviendroit en le faifant alfeoir ou pancher en dedans ; mais pour lors le poids de l’homme ne chargeant plus que la partie de dedans, géneroît le mouvement du cheval, & le feroit jiéceiTai rement fortir de fon à-plomb & courir rifque de tomber.

Le feul moyen de confervei : fon à-plomb » dans les mouvemeots ; circultires, eft d’avoir la partie de dehors trés-avaocée, ezaâement dans la direâion d’un rayon du cercle, & de fuivre ie mouvement du cheval 9 de façon que la hanche de dehors chemine centinueJlement & en même-temps que lui ; je m’explique »

Le cavalier voulant promener fon cheval fur les cercles, étant » je fuppofe, k main droite au point D, il doit avec fa rêne droite décacher les épaules du mur » & décidant fon cheval fur la direâion D K, avoir (es deux jambes à ponée de lui fervir h contenir les hanches de fon cheval fur la pifte que les épaules ont fuivie. La jambe de dedans doit fervir d’arc-boutant, 8c empêcher la maffede tomber à droite, & la jambe gauche empêcher les hanches de s’échapper à gauche : les rênes doivem continuellement travailler pour entretenir le cheval fur la ligne circulaire ; car » étant en proie aux deux forces don^ nous avons déjà parlé ; favoir, à la force centrifuge & à la force centripète j dont l’une tend à l’éloigner du centre, fc l’autre à l’y attirer, U cheval obéit avec indécifion & à coup, alternativement à l’une & à l’autre ; il faut donc que les rênes Terveot à le déterminer fur la ligne circulaire, & que 9 conjointement avec elles, les jambes du cavalier Vy contiennent ; cette obligation de fentir davantage la bouche de fon cheval fur les cercles, tft favorable pour apprendre aux chevaux à connoître leurs rênes : nous ferons auffi à cet égard une obfervation, c’eft que les rênes travaillant beaucoup en cercle, leur aâion tend tou-Î’ours à diminuer U vitede de la mafTe, &, pour ’entretenir dans un meuvem< ; nt uniforme, l’avion des jambes du cavalier doit s’augmenter ; je l’ai déjà dit, fans cette componfation des forces aux obftacles, il n’y auroit point duniformité : autre raîfon pour laquelle ks aides doivent s’augment’er fur les cercles, c’cft aue tes chevaux étant dans une pofition gênante, ils font plus fujets à (c laiâer aller, & à fortir de Ui^r aplomb > & que le feul & M A N at$

unique moyen « le les relever, & les empêcher de . s’abandonner fur fes épaules, eft de fe fervir des aides des jambes*

Il eft aifé de comprendre que le mouvementcirculaire eft nlus fatigant pour le cheval qtte le mon^ vement rcçKligne ; cela eft caufé par la néoeftité où font les jambes de^hevaucher oontinuellentent hs unes fur les autres : de cette gêne, plus ou moins grande dans chaque individu, réfulte quelquefois des défenfes qui n’ont d’autre fource que le défaut de foupleffe. U eft même peu de chevaux qui répondent parfaitement aux premières leçons circulaires, c’eft pourquoi il faut les y amener peu— à-peu, & fe contenter les premières fois de mêler la leçon rectiligne de quelques tours en cercle, & n’en jamais i^ire plus de deux du trois de fuite à chaque main. ~ Le cheval fe refufe quelquefois au mouvement de la rêne qui veut le déterminer fur le cercle ; plus on ; ouvre la droite, je fuppofe, plus la mafTe tombe à gauche & s’éloigne du centre : ce refus de la part du cheval eft prefque toujours occafionné par la faute de l’homme, ioit parce que fa partie gau «  che eft trop en arriére, foit parce que fa jambe Îpuche eft fans effet, ou que la droite en a trop, oit enfin parce que le cheval eft trop plié* i*. Si le cavalier laifle fa partie gauche en arrière, & qu’il demande à fon cheval de tourner i droite, il qù phyfiquement impoilible qu’il y réponde ; au contraire, fa mafte fe portera de plus en plus à gauche, pour oppofer fes forces à celles de Thomme ; mais fuôt que le cavalier avancera fa partie gauche, les obftacles cefltront & le cheval obéira ; a**, fi le cavalier, au lieu de fe fervir de fes deux jambes, éloigne abfolument la gauche, pour lors, la droite n’étant plus balancée fera trop d’effet, le cheval la fuira, & ne trouvant rien qui le foutienne à gauche, il y laifie tomber fa mafte, & dès lors, fe pliant trop à droite, il y aura impoftîbihté phyfique de tourner : pour parer à cet inconvénient, il faut donc diminuer l’effet de la jambe droite, & faire opérer la gauche, vis-à-vis le centré de gravité, jufqu’à ce qu’elle l’ait jette à droite. Il faut obferver que les chevaux ont ordînaîrele fait droitier ou gaucher ; je n’en chercherai point la raifon, il fuffit.que le fait ex ? fle, & communément les chevaux fe plient plus difficilement à droite qu’à gauche. Le cavalier doit donc s’attendre à avoir plus de difficultés à vaincre à une main « u’à l’autre ; mais il ne doit pas pour cela borncr’fes leçons à toujours travailler à la main la moins foaple, car il retarderoit les progrès, en croyant les accélérer ; il faut alors, en marchant à gauche, affouplir la main droite, & toujours rapporter fes a<ftioas à fon objet principal. Je fuppofe un cheval fe plaçant avec aifance à’main gauche, & difficilement à main droite ; lorfque le cavalier marchera à gauche, il ne doit prefque point y placer fon che- H4 M AN Ta ! , mais au contraire faire travailler fa jambe droite trés-prés du centre de gravité, a-fin de le, îetter à gauche , & rorfau’il marche à droite , ouvrir beaucoup la rêne droite , en ayant la jambe droite très-en avant , pour empêcher la maiTe de tomber, & lui apprendre à fe redreffer par la rêne ^tfuche, qui doit travailler conjoiotemenl avec la jaofbe oppofée.

Les progrès de ces leçons deviendront fenfibles, & , après les avoir pratiquées quelques jours , le cheval travaillera avec beaucoup plus de libené, de fouplefle & de grâce » fur les lignes droites. C’eft alors qu’il cherchera de lui-même à partir au galop , & qu’en le tenant droit , on peut lui en permettre quelaues temps , fans chercher à le raccourcir par l’opération de main , mais feulement à l’appaifer en fe relâchant » & en ayant des jambes très-moëlleufes.

Si le cheval , en fe prèfentant au galop, part faux, il faut que le cavalier le remette (ur-le-champ an trot , & le fafle recommencer , en obfervant de fe fervir de fes deux jambes & de la rêne de dehors , pour contenir les épaules parfaitement redreflèes , fans quoi il feroit toujours la même faute. Il eft un inftant à prendre pour faire partir un cheval juAe ; ce n*eit que le liant & Image oui donnent ce taâ ; cet inftant eft f i droite J celui où la jambe gauche de devant & la jambe droite de derrière font en Tair, ficvont.pofer à terre :. fi le cavalier rend alors & augmente fes aides , le die val partira néceflairement fur le pied droit. Il faut éviter touts les moyens auxquels Tignorance a recours , & qu*on pratique dans certaines écoles pour faire partir les chevaux , tels que de les mettre de travers» & fur-toutde les enlever d’un temps d*arrêt , ce qui eft contraire à toute efpéce de raifon : je permettrai tout au plus de profiter din coin , ou aun tournant quelconque , « même on c’en doit faire ufage que pour des chevaux très-dif &ciles au partir , ql s’éloigner le moins poffible des moyens Amples & naturels.

Le cavalier, dans le partir au galop , doit avoir Ja plus grande attention a ce que ion corps ne foit Î^oint furpris & laifti en arrière , dans l’inftant oii e cheval s’éjchappe par un mouvement très-prompt, & par lequel les écoliers font fujets à être dérangés. Le mouvement du galop eft très - différent de celui du trot , & étant nne répétition de fauts » le 4levant & le derrière du cheval font alternativement enlevés , félon lenr plus ou moins de vigueur f leur plus ou moins de ibupleftç , ou leur plus ou moins de qualités ; il faut néceftairement que Ip corps de l*homme fuive ces différems mouvements, & que foB corps change à chaque inftant λar rapport à ion cheval , & jamais par rapport ï, ’horifon : ce corps ne peut refter d^aplomb qc perpendiculaire à rhorifon , que par un grand moelleux dans la charnière des reins , qui forme la fectîon de la première partie mobile , avec la partie immobile. Le pU des genoux dpit être très-lâché, M A N

afin que les jambes ne foient point enlevées,& poi«  tées en avant en même temps que le devant du cheval , ce qui arriveroit fi elles ne formoient qu’une feule pièce avec les genoux ; au lieu que cette ièâion étant très-moëlicufe , la ligne verti* cale des jambes refte perpendiculaire à Thorifon^ près du centre de gravité du cheval , fc par conféquent à portée d’accompagner & foi^énir fa mafie.

Le cheval ayant fait un tour ou deux de manège au galop , à une main , on l’en fera changer , ana de lui en laifter faire autant à l’autre. On peut voir par ce terme de Uiffer faire , que je veux qu’on en* tende en eénéral que les jeunes chevaux fe prèfen^^ tent au galop avant de les exercer à cette allure, à moins qu’étant afluré de leurs forces , on ne leur reconnoifie nn caraâère parefieux.

Le changement de main fe fera comme au tVot «  en obfervant d’y fentir un peu plus la rêne de dehors que celle de dedans , afin d’éviter que le che^ val , qui ne fe trou ire plus contenu par le mur , ue change de pied.

Le cheval , jufqu’à rextrémité de la Ikne G G ; fe trouve toujours marcher à droite , & doit par conféquent arriver au point G fur le pied droit ; mais avant aâuellement à parcourir la ligne GC il eft clair qu’il va marcher à gauche, & galoperoit^ faux s’il ne changeoit de pied dans l’inftant de fon paiTage de droite à gauche ; quel eft cet inftant de paftage ? Ceft le demi à gauche qu’opère le cheval pour pafler de la ligne G G fur la liene G C ; ce demi à-gauche eft donc le moment qifil faut pren«  dre Dour lui faire changer de pied. Il faut que dans rinftant qui précède la dernière foulée du pied droit de devant , le cavalier marque un temps d’arrêt , en fenunt un peu plus la rêne droite que la fauche ; par ce moyen il contiendra la partie droite du cheval » il fermera en même temps Ces jambes , & la droite plus que la gauche , parce qu’il s’agit de jetter la maftç furie pied gauche ; le cheval s’y trpuvera forcé , & reprendra immanquablement. Il çft obligé, par fa conftruâion, de partir fur le pied droit , U la mafle eft bnxfquement jettée à droite, & de partir fur le pied gauchç, ûh maflTe eft brufquement fettée à gauche.

S’il arrive qu’au lieu de reprendre net , le che«  val s’arrête au trot, c’eft une preuve que les mains du cavalier auront fait trop d effet , 6l les aides pas aiïez. Il faudra donc fermer la jambe droite jufqu’â l’éperon , & l’appuyer même vi^oureufement , (î le cheval balançoit : ayant été châtié ainfi une fois ou deux , il reprendra après au moindre avertlffet ment du cavalier/

Il eft des chevaux qui , en arrivant au bout du changement de main , fuient tellement la jambe droite du cavalier , qu’ils fe jettent à gauche ^ s’éloignent du mur, fans changer de pied : il faut , fur de tels chevaux , que les deux mains fe portent au mur, afin d y diriger les épaules , & que la jambe gauche ferve de foutien à la mafte , fans Digiti’zed by

M A ^f néanmoins détruire PefFet d& la jambe droite. D’autres chevaux fe fouvenant de la place où ils ont été châtiés, cherchent à éviter la punition, fe liâtent de reprendre avant d*y arriver, & forcent la’.main de leur cavalier ; il faut les corriger par le contraire, c’eft-à-dire > les appaifer, & les laifTer plutèt arrêter au trot que de foudfrir qu*iis s’emportent.. *

Quoique ces différentes opérations foient aflez fimples & aifées à concevoir, il eft néceffaire qu’un mahre les démontre par la pratique i fon écolier ; & il eft indifpenfable, avant que celui-ci puiffe les mettre en ufage, qu*il ait acquis un certain taâ, qui lui enfeigne Te moment des foulées qu’il doit faifir pour opérer avec jufteffe*

Des qualités des chevaux »

La fiicceffion des leçons que je viens de tracer, eft la feule méthode qui foit conforme à l’art, & dont on puiffe attendre de véritables fuccès. Ceft celle qaon doit généralement fuivre pour toute forte de chevaux de monture, à quelqu’ufage qu’ils foient deftinés, & de ces premières leçons, dé* pendent la fageffe & quelquefois la force de ranimai pour fa vie ; mais parvenu au point où je viens de le laiffer, dans la dernière leçon, le cheval n eft encore que ce que nous appelons vulgairement dé^ bourré, C*eft en ce moment que Téciiyer peut porter ua jugement certain fur fes difpofitions, fes forces & les qualités, & qu’il peut décider le genre de (ervice auquel il eft propre, pour lui continuer une éducation relative.

Le cheval de manège, ou cheval de parade, le cheval de guerre, le cheval dechaffe, le cheval de courfe, doivent tous être fains, fouplcs & forrs, mais différents, par les qualités particulières au fervice qu’on exige : je ne m’étendrai point fur la totalité des connoiffances qui doivent fervir à diffé-Tencier ces chevaux, il faudroit faire un thaité des races & des haras. Je n’ai à parler que de l’équitation ; ce ne fera donc que fous ce point de vue que je les envifagerai.

Le cheval deftiné au manège ou à la parade doit avoir les airs relevés ; c’eft-à-dire, une aâîon dans les mouvements de fes jambes « qui rende fes allures trides, cadencées & brillantes ; il doit avoir du feu : fans ces qualités ^ il eft commun & fans diftinâion.

Le cheval de guerre ou d’efcadron doit être plus froid, avoir les allures moins relevées, mais franches & étendues, & être d’une taille & d ui^e force qui lui permettent de réfifler aux longues fatigues ; trop de légèreté & de fineffe font des défauts pour lui.

Le cheval de chaffe doit réunir la légèreté à la violeur ; fa taille ef) de huit à dix pouces ; il faut qu’il ait le rein coun, des difpofitions à fauter, & de rhaleific pour fournir de longues courfes ; lardenr eft un grand défaut dans ces chevaux. Le cheval de courfe enfin doit différer de touts M A N 2IÇ

ceux dont nous venons de parler, par une conftruâion fvche, élancée & particulière, que nous définiffons vulgairement en drfant qu’un cheval a de la race. Les allures de ces chevaux ne font nullement relevé[es, mais au contraire fort rafantes ; ils font & doivent être peu chargés de chairs • d’une encolure mince ; ils n’ont d’apparence qu’aux yeux des vrais connoiffeurs ; mais quelles règles ^ quels principes donner fur la connoifiance de la bonté & des différentes qualités des chevaux ? La théorie feroit bien fautive, fi elle n’étoit fécondée d’une pratique d’équitation, qui donne, par le fentiment, le taâ le plus fur ; puifque les yeux ne peuvent juger que lextérieur, tandis que l’adîette de l’homme de cheval juge de la force & de 1 elaf* ticifé des refforts. Ceft ce que lexpérience prouve touts les jours. Nous avons beaucoup de gens qui connoiffent bien les proportions du beau cheval & les tares auxquelles il eft fujet : il y en a beaucoup plus qui y prétendent, mais très-peu qui jugent lainement de la bonté d’un cheval. Qui n’a pas vu d’excellents chevaux avec des jarrets gras & étroits, & des roffes avec des jarrets larges JSc fecs ? Ici la théorie eft en défaut, & ce n’cft pas en cette feule occafioo que ces anatomiftes de jarrets fe trompent. Concluons de-là que la théorie & la pratique de l’équitation font deux connoiffances également indifpenfablef pour procéder à un-bon choix. Se furtout pour porter un jugement fain fur les qualités & la bonté d’un cheval. Cçft ce dont on le convaincra de plus en plus en s’initiam dans notre art. De r embouchure & de fes effets.

On appelle embouchure, toute machine paffant dans la bouche du cheval » à l’effet de le mener & l’avertir des volontés du cavalier. J^ Si je ne confidérois l’embouchure des chevaux que relativement à l’équitation, à peine ce chapitre trouveroit-il place ici, puifque la plus légère attention fufHt pour donner au cheval un mors qui lui convienne ; c’eft ainfi du moins que Thomme de cheval envifage cette partie ; il ne regarde la bride que comme un moyen fecondaire ; il rapproche. les di^érences qu’on a multipliées à l’infini furies formes & proportions des mors. Ceft l’ignorance des ccuyers qui a fait de l’éperonnerie un art de charlatanifme : tout le monde veut monter, maitrifer & dreffer des chevaux, & peu de gens ont fait un fuffifant apprentiffage de ce métier difficile ; qon— feulement on n’eft pas de bonne foi fur fes ta «  lens, mais encore on fe trompe foi-même, on s’adreffe à un éperonnicr pour trouver les moyens de mener un cheval, qu une mauvaife aflîette & une mauvaife main ont mis de travers & ont fait défendre ; on encourage l’artifte mercenaire, on lui pcrfuade aifément que fon art eft un art effentiel 8c profond, il faut bien que celui ci à fon tour prenne un air fcientifique ; il paffe les doîets dans la bouche du cheval, palpe les lèvres, les barres, la langue ; le voilà magicien, il parle beaucoup, z, 5 M AN vous dît des mot » que vous n entendez pat, «  qu’il ne comprend ccnainement pas lui-même ; n’importe, il ajufte un mors ; il tous répond de foB effet, & tous vous retirez content ; le cheval, intimidé & étonné de la nouvelle inachine qu’on lui a mis dans la bouche, paroît en effet plus obeif£int, mais cette vidoire n’eft pas longue ; comme U cavalier n’a rien acquis, les Éwtes du cheval reviennent bientôt par les mêmes caufes que cilevant ; ona recours à on autre éperonm », qui vous trompe encore, & vit a vos dépens ; & comment ceU n’arriveroit-il pas ? lorfque touts aos livres, touts nos traités de cavalerie font des raifonnements à perte de vue fur la configuration & les proportions des difièrentes parties de la bouche &du mors. A dieu neplaife que, fèdu.t par ce langage, je copie les auteurs contemporains contH me ils ont copiée leurs devanciers, ii on a bien lu mon livre jufqu’ici, on ne me faura certainement Ts mauvaii ^ de paffer légèremem fur un article qui, i’efpire, paroitrade fort peu d importance à ceux qui lîi’aurontbien compris dans ma manière de mener les chevaux.

Mais fi ce n’eft pas relativement à léquitation, à l’écuyer, ni au manège que j’ai à parler des emboucliures, je dois ici donner mes foins pour préferver la cavalerie de l’ufage dangereux qu elle en feit quelquefois, aînfi que les chaffeurs eSclesamaeurs ^de chevaux. J’ai recommandé ailleurs de ne fe fervir que de (impies canons a tranches droites, tevaisendonnerlaraifon : ce n’eft jamais par la force qu’il faut prétendre ma tnfer les chevaux, fes eff « s font infuffifams, s’ils ftjnWent réuffir iSSÏu Sauf ¥q « e V « —^^^^^^

devienne légèrement douloureux fi le cheval ne fécoutoit pas ; toute embouchure produifant cet « effet eft fuffifamment forte.., , t. j u nature n’a point différencié les bouches d « s chevaux amant qu’on a cru le remarquer, & qu on a voulu le faire croire : touts les poulains quelconques font obéiffans au bridon ; ceft avec cet ajuP tement que l’homme de çhe>^l les accoutume au joug, è avec un plus fort & f/ / ? « f » ? « » "5 prelon plus douloureuf., il défefpereroit lamroal. Si le bridon eft oWigé de travaiUer davamage ■fur l’un que fur l’autre, ce n’eft pas quun tel chefû y foit moins fenfible, qu’il fente moins 1 effet dé la main de fon cavalier, mais c’eû que plus ardent moins foople, plus foible dans fon derrière, l’attitude gênée qu’on liii donne Iç contrarie trop, & il cherche à la fuir ; ce n’eft donc pas la preffion fur les lèvres ni far les barres qu’U fout augmenter, mais il faut appalfer le cheval, l’affoupUr, & dans le dernier cas fur-toat, Téduire prefqu a rien l’effet des mains. Ceci fera affez clair pour ceux qui ont tu beaucoup de chevaux, parce qu’ils ont rencontré fouvcoî des homme* uès— vigoureux, M A N

employant toute la focce dont ils étoîent capables ; emportés par des chevaux qu’un homme plus habile cp’eux menoît avec la plus grande facilité, en ne fe fertrant que d*un feul bridon. Dans ce métier* ci la théorie ne fuâit pas, je Tai déjà dit, & il eft néceflaire de le rq>éter, il faut pratiquer & beaucoup voir ; j’engage donc mon leâeiur à fe tranf* porter fouveiu fur ces terreins on on poufle les chevaux à des courfes rapides, oii des efcadrons font des flmulacres de charges qui reffembknt A fouvent à des fimulacres de fuite, par le défordre gui y règne ; c’eA-là où il verra les hommes les phis tortS" emportés par les plus petits chevaux, dont ils mettent pourtant la bouche en fang ; affurémenc on ne peut pas douter que le mors ne faffe affez d*effet y & pourtant il ne fuffit pas. Eft-ce à 1 éperoniiier à remédier à cet inconvénient ? non fans doute:tant que votre cavalerie ne fera pas plus inflruite » des cabeflans ne fuâiroieni pas pour rendre les cavaliers maîtres de leurs chevaux, & donaer de lenfemble aux efcadrons. Que Ton s’occupe donc beaucoup moins de tomes ces infpeâions de bouche, & de toutes ces divifions entre bouches trop fenfîbles,. bouches ardentes, bouches fortes, bouches qui évitent la fujétion du mors » barré fourde, barre tranchante » barre ronde, barbe griffe, barbe maigre, &c. &c. &c., qu’on fe borne à donner à toutes ces bouches, à toutes ces barres & à toutes ces barbes, Tembouchure la plus 1 douce, un fimple canon entier, aju(léà la propor* tion de la bouche, c’eft-à dire, qui ne foit ni tcop large ni trop étroit » & dont l’angle, formé par les deux canons, donne affez de liberté à Ja langue, que le canon pone fur les barres à un pouce aih> deffus des crochets. La brifure du mors ne fert point à l’adoucir, car elle doit ^tre fans mouvement, fi elle en avoir, on fent aifémênt que le* fonceau fe dérangeant de deffous la barre » fon effet feroit fans juftefle. Si les lèvres font rentrantes & couvrent les barres » que les fonceaux foient plus droits, avec liberté de langue, afin de ne pas faire renrrer la lèvre. Ces deux points de contaâ du mors étant bien pris, la manière dont le cheval porte la tète & Tcncolure doit décider de Tefoèce des branches. Ceft en les allongeant ou en les raccourciffant, qu’on peut augmenter ou diminuer la force du mors & fon effet. La branche fuit abfolument ea cela la propriété des|bras dé leviers. Je ne ferai point ici des démonûrations qui demandent des notions de méchanique, que tout le monde peut avoir ou fe procurer aifémênt, voye^ Aides &/Sjfr’i8; mais quoique)e reconnoiffe les différents effets des branches relatifs à leur forme, Je me garderai de conclure, comme prefque touis les auteurs, que la â^ure & les proportions du corps du cheval & de fcs jambes doivent en déterminer le choix : autre charlaranerie préconifée par rignorancc. La pofition naturelle de la tête & de Tencolure du cheval doivent être les feules règles à cet égard, i**. On augmentera la force du mors & on

, ■ M A N è’if fam&nera la tête du cheval en allongeant les branches, celles-là conviennent donc davantage au cheval qui porte an vent.

2**. On relèvera la’tête & Tencolure du cheval qui auroit de la difpofition à s*encapuchonner, en ayant des branches plus courtes, & en faifant opérer la main dans une dlreâion moins perpendiculaire au bras de levier.

On voit que ce principe de conftruâîon de mors a la même bafe que celui qui détermine la direction du travail de la main du cavalier, comme je Paî déjà fait voir. Si le mors n*étoit point ûxè fur la barre, fon effet feroit nul. L’œil du banquet fert ù Tempêcher de defcendre » & la gourmette l’empêche de tourner & faire la bafcule. Les gourmet* tes à la françoife, compofées de gros chaînons bien proportionnés & bien polis, font généralement celles du meilleur ufage, en ce qu*ellcs font moins inciiives, & font un effet plus égal dans .touts les points de contaâ. La gourmette doit être l’errée.à une ligne de la fenfibilité, c’eft-à-dire, qu’elle ne doit être abfolument fans effet que quand la main du cavalier n’en fait aucun : tout Part de 4’éperonnier confifte donc à être bon forgeron & à plai : er les gourmettes avec jufieffe pour eoMcher la baifcule.

Prés du fommet de l’angle des canons, ou fur la —Gbertè de la langue » je voudrois qu’on plaçât quelcrues anneaux mobiles, qui font dans la bouche du cneval l’effet d’un infirument connu /ous le nom de madigadour. Les hongrois fe fervent de cette méthode pour faire goûter le mors à leurs chevaux ; je l’ai effayé fur les miens, & je m’en fuis très-bien trouvé.

Les premiers jours qu’on met une bride au cheval, il eft très-à— propos de lui laiffer dans la hou— ■ che un grand bridon au lieu d’un filet, afin de ne i fe fervir de la bride que lorfque le cheval fera ha— I bitué à l’embarras qu’elle lui caufe ; le temps qu’on perd en employant cette précaution, eft bien regagné oar l’affurance-où on eftde ne point trouver de réfmance de la part dé l’animal, lorfqu’on abandonnera les rênes du bridon pour prendre celles de ht bride, & on commencera toujours par s’en fervir fur les lignes droites ; pour donner au cheval la connoiilance des rênes de la bride, on pourra les employer féjMfément, faifant attention dans le$ commencements de joindre l’avertiffement de la rêne droite du bridon k l’effet de la rêne droite delà bride, car c’ef)f un principe général, dans rinflruftion des chevaux, de fe fervir toujours d’une aide, ou d’un moyen déjà connu, pour donner la connoiffance de celui qui eft ignoré. J’obferveraî encore que, lorfqu’on a pour objet d’arrêter ou diminuer le train de l’animal, il faut eue l’effet de la main gauche fe faffe également lentir fur les deux barres. Le cavalier qui aura une pofition jufte, le bras gauche moelleux & la main feniîble, formera une bouche fenfible à fon cheval, parce qu’il n’abufera pas de la preffipn conti• E^iuitation, Efcrime fi » Dânfe.

M A N

nuelWuihorsfur Ubarre, preffion qullarendrofe lourde & calleufe. ^

L’expérience la plus fuîvie fait voir oue l’homme de cheval donne & entretient la fineffe des aides dans raaimalleJ>lusgroffier, tandis que l’ignorant détruit la fenfibilité du cheval le plus diflineué L’art nous rend donc maître de ces différences & l’homme inftruit, qui eft chargé d’un travail, peur le ^ conduire d une manière relative au fervice qu’on exige des chevaux.

Je ne parlerai ni des bridons à l’italienne, ni des mors à la turque, & de toutes les machines in— " ventées pour foumettre les chevaux à l’obéiffance bien convaincu que ces reffources font abfolument inutiles, lorfqu’on a réuni la théorie & la pratique de notre art. « ^ i

Du Pas de côtL

Un cheval ne feroit ni fuffifamœent affoupli ni fuffifamment obéiffant, s’il n’étoii fufceptible que des mouvements direfts & circulaires pour pouvoir le redreffer, changer la direâion de fa raarche, le gouverner avec facilité, & le mettre à même de fuivre touts les mouvements de l’efcadron ; il faut encore qu’il puiffe faire des pas de côté, c’efl-à-dire, faire chevaucher fes [ambes lune fur l’autre. En effet, foit dans l’alignement des rangs, foit dans Tobfervation des chefs de file, foit dans les converfions, les chevaux font fouvent obligés d’appuyer foit à droite, foit à gauche, nos efcadrons même opèrent ces mouvemens en maffe, & l’ordonnance nous les indique par les commandemens de main à droite ou main âgau* che:c’eft donc mal-à-propos que des préjugés contre rinftruflion du manège ont révoqué cette leçon de Tinfiruâion de la cavalerie ; je la juge néceffaire & indifpenfable, mais je vais l’expoftr d’une manière plusfimple.en rcjeitant les termes fcientifiques de nos anciens auteurs, confervés par nos écuyers modernes. Main à drêite ou main à gaw che(erz la feule exprefEon delà marche oblique quoique fa direftioa puiffe être variée autant qu’il y a de degrés dans le quart de la circonférence mais ces direôions fe trouvent déterminées par les points de vue ou d’alignement qu’on indique toujours. Les chevaux doivent encore connoître des cas décote circulaires, exprimés en termes de manège, par voltes rcnvcrféts ou hanches en dehorsi C’eft Fexpreffion du mouvement des files de fécond rang dans les converfions. Je nommerai donc ces pas de côté, mouvements de con verfion; commençons par les pas de côté en ligne droite. On n’exercera les jeunes chevaux au pas de côté que lorfqu’ils auront été primitivement aflfouplis fur les trois allures direfles du pas, du trot & du galop, & lorfqu’ils feront obéiffants aux aides àQ% rênes & des jambes. Le maître jugeant un cheval à ce point d’inftruflion, choifira le moment où lé cavalier arrivera dans l’un des coins du manège au point A, par exemple, pour lui commander maié à droite,’Le cavalier lalffant entamer la nouvelle Ee

2, 8 M A N direâion. A fi par les épaales de foti cheval » for*^ mera un temps d’anét avec fes deux rênes, & fermera fa jambe gauche pour porter la mafle à droite : ùl jambe droite n*aura d’autre effet, que de fe fer* mer légèrement pour empêcher le cheval de reculer, il continuera à porter la main gauche à droite faifant fentir la rêne droite au cheval, aflfcz pour lui indiquer la détermination de fa marche fur cette nouvelle ligne, & il fentira un peu plus fortement la rêne gauche,. pour contenir fes épaules, pendant que Taâion fuivie & continuelle de fa jambe gauche, entretiendra le mouvement de la mafle à droite, & contiendra les hanches vis-à-vis des épaules. Le cheval, fuyant la jambe gauche, fera obligé de faire chevaucher les jambes gauches fur les droites. Ici le mur eft d’un grand fecours, en ce qu’il aide le cavalier à contraindre le cheval à Tobéiflance ; cette leçon s’exécute toujours avec d’autant plus de fuccès, que le cheval a pritnitlvement acquis plus de fouplefie. Il en eft pourtant qui s’y dérendent, foit en reculant, foit en fe jettant fur la jambe gauche du cavalier au lieu de la fuir ; alors, il faut augmenter les moyens d’y forcer le cheval ; on lui mettra un caveçon, dont un homme à pied tiendra la longe, près du mur & à la gauche du cheval : Tinftructeur fe placera auiTi à gauche & en arrière du cheval, auquel il montrera la chambrière, & dont il Vaitaquera fortement, s’il refufoit l’obéiflànce à la }ambe gauche du cavalier, & il lui en enyelopperoit la croupe, s’il reculoit : l’effet du caveçon eft d’arrêter les épaules par de légères faccades, fi elles cheminoîent trop viveincnt, ou fi, malgré l’effet de la rêne gauche, elles tournoient à droite. Les petites défenfes des chevaux à cette leçon ne doivent point étonner ; les précautions & les tnoyensqueJeVîens d’indiquer, employés deux ou 3 fols, fufEient pour aflurer l’obéifTance du cheval.

! Le cavalier doit avoir la plus grande attention, à 

ce que fon affiette & fon corps ne reftent point à gauche, tandis que le cheval chemine à droite. Il faut dans cette leçon, comme dans toutes les occa. fions poflibies, que fes feffes foient chargées bien également, & que la ligne de fon corps conferve une pofitîon verticale à l’horifon. Arrivé au coin li, ceux qui tiennent la chambrière & la longe du caveçon doivent pafTer du côté droit, & le cavalier doit, pour reveniir à gauche, employer les moyens contraires à ceux que nous venons d’indiquer, pour cheminer à droite.

Il faut attendre que le cheval foit bien obéîffant à cette leçon, pour lui donner celle des pas de côté fur les cercles, c’eft-à-dire, avant de lui faire faire le mouvement du fécond rang dans les con-verfions.

A moins que le cheval ne fo ? t très-afloupli, très-obéiifant, & celui qui le monte très-inf^ruit & très-familiarifé avec ce genre d’exercice, lorfqu’on voudra fîire exécuter au cheval le mouvement de canverfioB, on lui mettra un caveçon, dont un M A N

homme ï pied tiendra la longe au centre du cercte qu’on voudra décrire : marchant à droite, ]e fuppofe, fur le cercle D, le cavalier fera un temps d*arrêt pour arrêter les épaules, & ouvrira la rêne droite pour les amener fur la direâion d’un rayon du cercle ; il/ermerafa jambe drcHte pour faire cheminer la maffe à gauche, ranger les hanches, & donner au corps du cheval la direâion du rayon. L’aide de la rêne gauci » doit alor^détermîner les épaules à parcourir le cercle D, la jambe drom v continuer à fe fermer, pour faire parcourir an centre de gravité le cercle B « & nécefrairement les hancheis du cheval chemineront fur le cercle A. Oa voit que les mains doivent arrêter & diriger les épaules à entamer le cercle D, & les jambes s’accorder avec leur effet, pour que le centre de gra* vite. & les hanches du cheval parcoureat en même temps les cercles B & A ; la jambe gauche du cavalier eft deftinée à balancer l’effet de la jambe droite, fi le cheval la fuyoit avec trop de précipitatioft, ou qu’il voulût reculer. Celui qui tient la chambrière peut aider à ce mouvement, en fe tenant à droite du cheval pour chaffer les hanches, fi leur mouveilTent étoit trop lent. Il eft affez otdinair ^ue les chevaux fe portent par élan fur le cent^du cercle ; c’eft pourquoi, celui qui tient la longe du caveçon, doit s’oppofer à ce délordre,’en donnant de légères faccades de haut en bas fur le nez du cheval : cela^fert auffi à arrêter les épaules, fi elles avoient trop de tendance à s’abandonner à gauche.

Lorsqu’on aura fait deux tours à droite, on chaa «  géra le cheval de main, en lui faifat^t traverfer le diamètre du cercle, & en employant les moyens inverfes pour le plier à gauche ; les leçons ne doivent jamais être pratiquées qu’au pas r données avec intelligence, elles achèvent d’aflbuplir un cheval, & lui donnent une attention &, une obélffance parfaite, dont on s’apperçoit après la marche , direâe, où le cheval fe place avec la plus grande facilité.

Sitôt qu’on a un certain nombre de chevaux, qui ont eu deux on trois fois cette leçon, il faut les y exercer enfemble fans caveçon » & touts les jours finir ainfi kur travail d’école »

Des Sauteurs.’

En ramenant l’art de l’équiratîon, au feul objet de dreffer les chevaux, peur nous rendre’des fervices vraiment utiles ^ nous éloignerons de nos écoles de cavalerie tout ce qui eft connu aujourd’hui, fous le nom d’airs relevés : nos leçons fe borneront à parcourir différentes lignes, tantôt à droite 9 tantôt à gauche, fur les trois allures, & à faire quelques pas de côté ; nous fimplifierons notre langage, en ne nous fervant que d’expreffions connues & familières dans la cavalerie, & notre travail aura, dès fon commencement, une diftribution fimple & utile.

Nous rejetterons entièrement l’ufage des fautsursj M A N Greffes avec tant de lifques & de peines i cMnme n’érant d’aucune utilité, putTqu* !  ! n’eft pas rare de voir que des écoliers^ quoique très-fermes fiur cette efpèce de chevaux, font défarçonnés par un cheval dont les mouvements font irréguliers. L’homme de cheval n’acquiert de la tenue, que par Thabitude de monter des jeunes chevaux, qui s abandonnent ^ à toutes fortes aécarts & de contre-temps. Ceft au maître à proportionner les difficultés aux forces de fes écoliers, & à les conduire d’une manière pro^ portionnée à leurs progré s.

Des Maîtres & de la Pratique,

La lenteur des progrés » dans touts les arts, doit être plus fouvent imputée à la médiocrité des maîtres, . qu*au manqtie de difpofition des écoliers : rien de fi difficile que de bien montrer ; nul n*eft trop favant pour cet emploi : voilà mon avis, d’a-v près lequel on peut juger combien)e blâme Tufage Sènéral, oii eft la cavalerie, d’abandonner le foin e TinftnifKon à des bas-officiers, qui n’ont ordinairement qu’une groffière routine « font fans apti* tude pour juger les défauts de leurs élèves, & iaos talens pour s’énoncer d’une manière juAe & pré— ^ cife 9 communiquer leurs penfées fur un art » dont on n’eft j^gnais en état d’expofer les principes, fi on ne les pofsède à fond.

La manie des ignorants efi de donner leçon ; ils le fervent des mots qu’ils ont retenus de leurs maidres, & débitent au hafard ces ridicules litanies, que nous entendons pfal^odier dans nos manèges. Quelqu’un difoit au fameux Marcel : Pourquoi a avez-vous nas un prévôt pour commencer vos écoliers ? ce Ceft, répondit le danfeur, que je ne I » fuis pas trop favant pour montrer à faire la révércnce n.