Encyclopédie méthodique/Arts académiques/Equitation/Pied (cheval)

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Panckoucke (1p. 232).

PIED. Dans le cheval, c’eft la partie de la jambe, depuis la couronne jwfqu’au bas de la corne. On difiingueles quatre pieds par leurs noms différens. Des dçux pieds de devant, l’un eft appelle le pied de l’éirier, le pied du montoir de devant ; le pied de la main de la bride, c’eft le gauche, te droit s’appellç le pied hgrs du montoir de devant. Autrefois on appelloit mains ces deux pieds, mais ce terme a vieilli en ce fens. Des deux pieds de derrière, le dr « it s’appelle le pied hors du montoir de derrière ; on l’appelloit autrefois le pied de la lance, ce terme eâ encore en ufage dans les co€rfcs de bague. Le pied gauche fe nomme le pied du montoir de derrière. On dit qu’un cheval a les pîcds gras, quand il a la corne fi foible & fi mince, qn^ipQpns d’être broché très-bas, il court rifque d’être piqué quand on le ferre. Les chevaux anglois font fiijets à avoir le pied gras. On dit qu’un cheval a le pied ufé, quand il l’a mauvais, quand la corne eft ufée. Avoir peu de pied, c’eft-à-dirç peu de corne) avoir mauvais pied, c’cft-à-dire, qji^ la cprnç ne vwt rieflpQur h ferrure. Qn appelle pîèd dérobé » le pied du cheval rompu, &fi ufé » que faute de corne on peut à peine le ferrer ; ce qui lui arrive pour avoir marché longtemps pied nud, c’eft*à-dire, déferré. Pied comble fe dit d’un cheval qui a la foie arrondie par-deftbus » en fi>ne qu’elle efti plus haute que la corne : ce qui fait boiter le cheval » & empêche de le ferrer, à moins Qu’on ne voûte le fer. Pied encaftelé fe dit du pied Je devant, dont la corne eft devenue fi fèche Se fi étroit », (Qu’elle reflerrc & approche de fort près les deux côtes du talon, & oblige par la douleur qu’elle y caufe » le cheval à boiter. Ces for(e$ de chevaux doivent être ferrés à pantoufte. Pied-neuf fe dit d’un cheval à qui la corne eft revenue après que le fabot lui eft tombé, auquel cas il ne vaut plus rien que pour le labour. Le terme de pied neuf peut auftî s’appliquer.. aux chevaux fujets à muer de coriie, tels que font les chevaux qui viennent de Hollande. Celle qui leur vient dans leur pays natal étant trop humeâée, d’une confiftance trop foible » dès qu^ils ont été quelque temps dans un pays plus fec, ils en muent peu-à-peu » parce que la première corne leur croît, ou qu’il s en forme uric plus ferme & plus folide. Pour prévenir que ce changement ne leur applatifte les pieds, il faut que le maréchal leur doniie une bonne forme par la ferrure. Le petit*pied eft un os fpongieux renfermé dans le milieu du fabot & qui a toute la forme du pied. On dit auftî » remettre un cheval fur le bon pied, galoper fur le bon pied, quand on le fait aller uniment & furies mêmes pieds qu*il a comr mencé à partir.