Encyclopédie méthodique/Arts académiques/Equitation/Rassembler (équitation)

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Panckoucke (1p. 272-273).

RASSEMBLER, c’eft tenir le cheval dans la main & dans les jarrets, de façon que fes mouvements foient plus vifs & moins allongés ; efiediveoient, le cheval alors paroît plus court qu^auparavant. Se raffembler eft Taâion an cheval dans cette occafion, Raffembler tes quatre jambes enfemble, mouvement que fait un cheval pour fauter un îoffè, une haie, &c.

Ce que c’est qu’un cheval rassemblé. (Thiroux).

J’ai dit plus haut que l’homme & le cheval ne pouvoient jouir du mouvement avec ſureté, qu*au moyen du ſcrupuleux entretien de leurs perpendiculaires. Je dois ajouter actuellement que tout être agiſſant ne parvient au mouvement, qu’autant qu’une ſage préparation le met en force. Telles font les loix de la nature. Les bipèdes s’y ſoumettent en rapprochant aſſez leurs baſes pour qu’une ſeule, chargée de toute la maſſe étale le centre, pendant que l’autre s’en éloigne » afin de le recevoir. Le quadrupède uſe de la même précaution ; mais obligé de ſoigner à-la-fois les quatre jambes qui le ſoutiennent, on le voit doubler cette opération qui caractériſe le raſſembler. On juge donc le cheval raſſemblé, lorſque les deux colonnes vertébrales, également reployées ſur le centre, amènent les quatre jambes abſolu- ment ſous le corps, en forte que le point de réunion, autant reſſerré qu’il peut l’être, s’élève de lui-même comme pour contenir l'abondance des forces qui y refluent de toutes parts. Pour apprécier toute l’utilité qu’on retire de cette dernière combinaiſon, lorſque de l'état du repos on veut faire paſſer le cheval à celui du mouvement, il ſuffit de comparer la diſpoſition apparente du cheval qui, dans une inaction parfaite, attend patiemment que le cavalier ſoit monté & placé, avec celle qui dérive du raſſembler. Alors on ne doit avoir d’autre deſir que de connoitre la méthode qui montre à raſſembler un cheval.

Comment on rajfemhlt un cheval.

AuffTuôt qu’on a quelques idées de la flruAurc ^u chçva} f il çft aif<^ de prévoir comment on réuflit

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rèuflît à le raflembUr, fur-tout en obrervant que i d un côté, les rênes de la bride, & de l’autre, la puilTance des jambes égales maitrifent l’ondulation de chaque colonne foumife dés-lors à la difcrétion du cavalier. Cette remarque faite, fi on fe retrace la pofition du cheval au moment où Thomme achève de prendre la fienne, on le trouve dans la double impuiflance de faire un pas en avant ou en arrière. La première caufe d’inaâion vient du dé-Êloiement abfolu des deux colonnes vertébrales, n fécond lieu, les rênes, ifans être dures, font cependant aflez fermes pour s’oppofer au moindre effort de la colonne de devant, tandis qu’avec la preffion des jambes égales on a la faculté de forinerune barrière impénétrableà la colonne deder-* rière. Or, partant de ce point, on voii qu’une légère augmentation^ &dans la valeur pulfative des jambes égales, & dans la retenue de la main, fuf.iît pour obliger le cheval à reptôyer, en même temps, fes deux colonnes fur le centre, & confécpdemmentpour l’exciter, non-feulement à reculer les jambes de devant, mais à lui faire avancer celles de derrière. Ainfi, pour rafiembler un cheval, il faut que la nuin rapprochée du corps ajoute à la teitfion égale des rênes, & que la predîon des jambes du cavalier amène & foutienne rarriére-main du cheval au centre. Dés cet indant, le choc qu’éprouve mutuellement chaque colonne, rebroufîèe vers le point central, produit TefFet d’un reflbrt tendu qui n’attend qu’un très*petit moyen pour opérer fa plus grande force.

N’eu-ce pas ici le moment favorable pour faire appercevoir aux élèves le double fecours qu’ils font en droit d’attendre de la preffion motivée de leursjambes ? Ona vu précédemment le cavalier les employer, au moyen de l’enveloppe, à la confervation de l’affiette, lorfque, tombant fur la ligne du corps, H leur fait embraffer exaâement la capacité du cheval, pofitivement à l’endroit où les fanglesaffiirentlafelle. Il n’eu pas douteux que, dans cet état, les jambes les plus étroitement collées, ne peuvent ni donner, ni doubler l’aftion du cheval. Premièrement, les jambes agiflent fur une panie oiTeufe, accoutumée de iS^^ue-maîn k foufîambes enveloppantes, comprimant le centre même du cheval ^ leqradion, dès-lors ambiguë, ne doit pas avoir plus d’effet pour le chaffer en avant, que pour le porter en arrière. Maisauffitôt qu’il s’agit d’exciter, par preffion, l’ondulation de la colonne de derrière, que ce foità deffein de raffemWer le cheval, o^i bien avec l’intention de le porter en cher rarrière-main, dont la colonne vertébrale ar< rive ^u centre à mefure que les jambes du cavalier viennent, en glifTant le long du ventre du cheval Mqu’uation, Ejcrimc & Danfs.

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reprendre fur la ligne du corps la place ordinaire & favotablc à leur enveloppe. Je m’arrête encore, afin d*obferver qu’il faut affez foigner les diverfes prcffions que peuvent produire la main ou les jambes égales, pour être afTuré que leurs puiffances ne parviennent au cheval qu’autant qu’on veu^lui donner ou lui ôtcr de Taâion. Dans le premier cas, les jambes égales doivent agir fur rarrière-main du cheval, de manière à lui faire fentir diflinâemenc dans leur preffion un commencement qui l’invite à fe porter en avant, un milieu qui le détermine, & une fin qui l’y force ; comme dans la féconde circonflance, la retenue de la main fuit ponâuel* lement la réfiftance ou l’obéiffance du cheval, eh paffiint de la main légère à la main douce, & de la main douce à la main ferme ; qualités de la main qui confident à ne lui donner que le degré de fermeté nécefTaire pour qu’elle prime toujours le point de réfifiance de l’appui du cheval. Cette double précaution évite au cheval la furprife de l’acoup qu’il reçoit immanquablement des jambes fnbitement approchées, ou empêche qu*il ne foit douloureufement affeâè delà faccade émanée d une main brufquement retenue. RECHERCHER un cheval, c’efi lui donner toute k gentillefle & les agréments dont il eft ca «  pable.

REINS. Les reins du cheval— commencent vers le milieu du dos jufqu’à la croupe. Les reins bien. faits font ceux qui s’élèvent un peu en dos d’âne ; quand ils s’élèvent trop, on dit que le cheval eft boiTu. Autre bonne qualité du cheval, c’eft d’avoir les reins larges ; ce qu’on appelle le rein double ; les reins courts, marquent la force. Les mauvaifes qualités des reins font d’être longs & d’être bas, ce qui s’appelle un cheval enfellê. On entend en difant qu’un cheval a du rein, que la force de fes reins fe fait fentir au trot & au galop, aux reins du cavalier.

RELAIS, RELAYER. Les chevaux de’relais font ceux qu’un grand feigneur qui voyage envoie de* vant, ou qu’il ordonne de tenir prêts, pour pouvoir en changer quand il veut faire plu » de dili-* gence. Bêlais fe dit auffi du lieu où on envoie, ou : * bien où on tient prêts à partir des chevaux frais, deftinés à foubger ceux.qui font fatigués.

RELAYER, c’eft monter ou faire atteler à fa voiture des chevaux frais, qu’on appelle chevaux, de relais.

RELEVER. C’eft obliger le cheval à porter en beau lieu & lui faire bien placer fa tête, lorfqu’il porte bas ou qu’il s’arme pour avoir l’encolure trop «  molle. Il y a de certains mords propres k relever ûo cheval. On appelle auffi les airs relevés, les. mouvements d’un cheval qui s’élève plus haut que le terre-à*terre, quand il manie à courbettes, à ba-Iptades, à croupades & à cabrioles. On dit auffi un. pas relevé, des paftades relevées.

REMIS. Un cheval bien remis, terme de ma-, nèee, qui veut dire qu^ l’écuyer a appris l’exercice. Mm