Encyclopédie méthodique/Arts académiques/Tome 1

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ENCYCLOPEDIE

METHODIQUE,

OU

PAR ORDRE DE MATIÈRES ;

PAR UNE SOCIÉTÉ DE GENS DE LETTRES,

DE SAVANS ET D’ARTISTES.


Précédée d’un Vocabulaire universel, servant de Table pour tout l’Ouvrage ; & ornée des Portraits de MM. Diderot & d’Alembert, premiers Editeurs de l’Encyclopédie.
ENCYCLOPÉDIE

MÉTHODIQUE.

ARTS ACADÉMIQUES.

ÉQUITATION, ESCRIME,

DANSE,

ET ART DE NAGER.



A PARIS,

Chez PANCKOUCKE, Libraire , hôtel de Thou , rue des Poitevins.

A Liège,

Chez Plomteux, Imprimeur des Etats.

M. D C C. L X X X V L
Avec Approbation et Privilège du Roi.

ABA

ABANDONNER un cheval , c’eft le faïre courir de tome fa vitefle , fans lui tenir la bride. Abandonner les étricrs , c efl ôter (^i pieds de dedans. ^’ abandonner , ou abandonner Ton cheval après quel- qu’un , c’eft le pouriuivre à courfe de cheval.

ABATTRE un cheval , c’eA le faire tomber fur le côté , par le moyen de certains cordages appelles entraves 6t lacs. On l’abat ordinairement pour lui faire quelques opérations de chirurgie , ou même pour le ferrer quand il eft trop difficile. Abattre l’eau , c’eft efluyer le corps d’un cheval qui vient de fortir de Peau , ou qui efl en fueur, ce qui le fait par le moyen de la main ou du couteau de chaletir. S’abattre fe dit plu» commu- nément des clievauK de tirage, lorfqu*iIs tombent en tirant une voiture. On ditaufiî d’un cheval qui bronche , ou qui tombe , qu’il eft fujct à s’sbaitre.

ACADÉMIE, Manège ou bâtiment dellîné principalement k apprendre aux jeunes gens l’art de monter à cheval. On y reçoit des penfion- oaires & des externes. Les penfionnaires y logent , & apprennent à danfer , à voltiger , les mathé- matiques , à faire des armes, &c. & les externes n’y viennent que pour apprendre à monter à cheval, [Suivant le duc deNewkaflle, la première Aca- dtmt fiit établie à Naples , par Frédéric Grifon , Jeqiïcl , ajoute-t-il , a écrit le premier fur ce fujei en vrai cavalier 6c en grand maître. Henri Vlll , continue le même autour , fit venir en Angleterre deux Italiens, dilciples de ce Grifon , qui en for- mèrent en peu de temps beaucoup d’autres. Le plusgr ’nd maître que l’Italie ait produit en ce genre aéiê PignatellideNaples. LaBroue apprit fous lui, pendant cinq ans , Pluvinel neuf, & Saint-Antoine un plus longtemps. Ces trois François rendirent les écuyers communs en France. Jufqu’à eux, on n’y inavoiivuquc d*Italiens.(V.).].

ACADÉMISTE.(Homm. Exerc.). Pensionnaire ou externe qui fuit les exercices dVne académie.

On trouve dans l’ordonnance de Louis XIV, du 3 mai i6ç4, un article relatif aux Academifles. a Détendons aux gentilshommes des académies Ae chalTer , ou faire chaiTer, avec fulîls , arque- Jsufes, hallicrs , (ilets , collets, poches , tonnelles , traîneaux , ni autres engins de chalTe ; mener ni faire mener chiens courants , lévriers , épagnauls, Barbets & olfeaux ; enjoignant aux écuyers defdites académies d’y tenir la main , à peine d’en répondre en leur propre Se prive nom , fur peine de trois cents livres d’amende, confifcation d’armes , che- vaux , chiers , oifejux , & engins à chalTer »>,

ACCOUROIR la bride dans fa main , c’eft tine a^ion du cavalier , qui , après avoir tiré vers Jui les rênes de la bride, en les prerwnt par le


bout oîi eft le bouton avec fa main droite , le» reprend enfuite avec fa main gauche , qu il ouvre un peu , pour laifter couler les renés pendant qu’il les tire à lui.

ACCOUTUMER un cheval , c’eft le ftilcrÀ quelque exercice , ou à quelque bruit , aâa qu’il n’en ait pas peur.

ACCULER fe dit lorfque le cheval qi3Î maDle (ûr les vohes , ne va pas allez en avant à chacun de fes temps & de fes mouvements ; ce qui fait que fes épaules n’embraffeni pas afTex de terrein » 6c que fa croupe s’approche trop près du centre de la volte. Cheval acculé» Votre cheval iaccuU Se s’entable tout à la fois. Les chevaux ont naturel» tement de l’inclination à ^’acculer en faifant ê^i de- mi-voltes. Quand les Italiens travaillent les chevaux au repolon , ils afFe^ent de les acculer. Acculer a un autre fens vulgaire, & fignitie un cheval oui fe jette & s’abandonne fur la croupe en déiordre iorfqu’on l’arrête , ou qu’on le tire en arrière,

ACHEMINER un cheval, c’eft l’accoutumef à marcher droit devant lui. Un cheval acheminé efl celui qui a des dlfpofitions à être drelTé , qui connoit la bride & répond aux éperons, qui eft dégourdi £c rompu.

ACHEVÉ. Un cheval achevé eft celui qut eft bien dressé , qui ne manque point à faire un cer** t^in manège > qui eft confirme dans un air ou un manège particulier. Cheval ctï/nm^n^t", achenûné 6c achevé , voilà les termes dont on fe fert pour mar-» quer les différentes difpofitions , & , pour ainfi-dlre y les diftérentes clafTes d’un cheval qui a de l’école.

ACTION signifie , à l’égard du cheval, un mouvement vif. On dit donc une belle ou une maavaife a6lïon du cheval. On dit d’un cheval qui a de l’ardeur , & qui remue perpétuellement, qu’il eft toujours en aîlhn. Cheval toujours en aâion. Bouche toujours en aBion , fe dit du cheval qui mâche fon mords, qui jette beaucoup d’écume, 6l a la bouche toujours fraîche. C’eft un indice de beaucoup de vigueur & de feUf Nçwkaftie dit auftl les avions des jambes,

ADROIT fe dit d’un cheval qui choifit bien l’endroit où il met fon pied en marchant daiis un terrein raboteux ou dinicile. Il y a des chevaux très mal-adroits, &. qui font fouvent dos faux pas, dans ces oçcaiions , quoifju’ib ayenj 1^ jambe fort bonne.

AFFERMIR lafcouche d’un cheval , ouVafermîr dans la main Si. fur les hanches , c’eft continuer les leçons qu’on lui a données, pour qu’il s’accoutume a l’effet de la bride , ôt a avoir les hanches baiTcs." f^^er AssuRJ-R.

AIDES (les) sont des secours & des soutiens