Encyclopédie méthodique/Arts et métiers mécaniques/Boisselier

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Panckoucke (Tome 1p. 225-229).
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BOISSELIER.

L’ART du boisselier consiste à fabriquer divers menus ouvrages de bois, tels que boisseaux, litrons, seaux, soufflets, caisses de tambour, &c.

L’origine de cet art facile, est aussi ancienne que l’industrie humaine, & remonte sans doute au temps des besoins du commerce & de la société.

Les boisseliers sont les différentes mesures en bois qui sont d’usage ; & il seroit à souhaiter pour le bien & la facilité du négoce de tous les États, qu’il y eût à cet égard une règle fixe & générale.

On peut proposer pour étalon universel, le pied cube d’eau douce, qui est la règle de tous les poids & de toutes les mesures de contenance dans le Danemarck ; ce seroit du moins un moyen aisé de déterminer le rapport de la capacité & du poids des différentes mesures entre elles.

Quoi qu’il en soit, on emploie pour mesurer les grains, diverses mesures ; savoir, le minot qui se subdivise en boisseaux, demi-boisseaux, quarts & litrons.

Le minot doit avoir, suivant les ordonnances & réglemens, onze pouces neuf lignes de hauteur, sur un pied deux pouces huit lignes de diamètre ou de largeur entre les deux fûts.

Le minot contient trois boisseaux ; le boisseau contient deux demi-boisseaux ou quatre quarts de boisseau, ou seize litrons.

Le litron se divise en deux demi-litrons ; ensorte que le boisseau est composé de trente-deux demi-litrons, ou de seize litrons, ou de huit demi-quarts, ou de quatre quarts, ou enfin de deux demi-boisseaux. Le septier de grains est composé de quatre minots.

Le muid répond à douze septiers, ainsi le muid est de quarante-huit minots.

Il est ordonné par une sentence de l’hôtel-de-ville de Paris, du 29 décembre 1670, que le boisseau aura huit pouces deux lignes & demie de haut, & dix pouces de diamètre.

Le demi-boisseau doit avoir six pouces cinq lignes de haut, sur huit pouces de diamètre.

Le quart de boisseau, quatre pouces neuf lignes de haut, & six pouces neuf lignes de large.

Le demi quart aura quatre pouces trois lignes de haut, & cinq pouces de diamètre.

Le litron doit avoir trois pouces & demi de haut, & trois pouces dix lignes de diamètre.

Le demi-litron doit être de deux pouces dix lignes de haut, sur trois pouces une ligne de large.

Par un règlement de Henri VII, le boisseau en Angleterre contient huit gallons de froment, le gallon huit livres de froment à douze onces la livre ; l’once vingt sterlins, & le sterlin trente-deux grains de froment qui croissent dans le milieu de l’épi.

Les procédés de l’art du boissellier sont trop simples pour demander une longue description, & la plupart de ses outils lui étant communs avec ceux de beaucoup d’autres artisans, la seule inspection pourra suffire.

Avant donc que d’entrer dans quelques détails propres à cet art, il faut jeter les yeux sur les deux planches destinées au travail du boisselier, dont voici l’explication.

Planche I, on voit dans la vignette les différentes sortes de marchandises que les boisseliers vendent ou fabriquent, comme les tambours, tambourins, boisseaux, seaux ferrés, sabots, pelles, tamis, cribles, soufflets, &c.

Fig. 1, ouvrier occupé à placer le cul d’un seau. a, billot à planer. b, crochet de fer pour courber les éclisses dont on fait les cercles du seau. c, morceau de fer sur lequel on rive les clous des seaux.

Fig. 2, ouvrier occupé à faire un soufflet.

Fig. 3, chevalet à planer le merrein pour le seau ferré & les soufflets.

Fig. 4, enclumette.

Fig. 5, plane ronde.

Fig. 6 & 7, planes ordinaires & droites.

Fig. 8, serpette.

Fig. 9, serpe ou gros couteau.

Fig. 10, tenon.

Fig. 11, poinçons.

Fig. 12, chassoir.

Fig. 14, jarbière. a b, lame'. c, poignée de la jarbière qui va & vient librement de a en b, & de b en a.

Fig. 15, marteau.

Fig. 16, maillet de buis.

Fig. 17, ciseau pour couper le clou à tranchet. b, bande de tole. c, clou à tranchet.

Fig. 18, b, repoussoir.

Fig. 19, a, rivoir.

Fig. 20, vrille.

Fig. 21, bigorne.

Fig. 22, compas.

Fig. 23, scie.

Fig. 24, barre à tamis.

Fig. 25, règle.

Planche II, fig. 1, plane creuse pour le seau ferré.

Fig. 2, plane pour le dedans du seau ferré.

Fig. 3, jabloire.

Fig. 4, cisailles pour couper les bandes de tole.

Fig. 5, bâtissoir pour le seau ferré.

Fig. 6, seau ferré achevé.

Fig. 7, scie montée pour découper les rosettes des soufflets. c c, corps de la scie. b, virole adhérente au corps de la scie, dans laquelle passe le manche de buis a qu’on voit au dessous. Ce manche est percé d’un trou d, dans lequel est un écrou pour recevoir sa vis c. C’est en tournant le manche f dans sa virole b, que l’on tend ou détend la lame g.

Fig. 8, équerre.

Fig. 9, emporte-pièces pour les cribles.

Fig. 10, a, pince platte. b, pince ronde.

Fig. 11, fer à repasser le cuir des soufflets. On le fait chauffer pour s’en servir.

Fig. 12, forces ou grosse cisaille.

Fig. 13, tenailles.

Fig. 14, soufflet ordinaire.

Fig. 15, soufflet à deux vents.

Fig. 16, mandrin de fer pour les douilles de soufflets.

Fig. 17, colombe.

Fig, 18, vilebrequin, a, mèche à éventail, b, mèche en queue de cochon.

Les boisseliers achètent communément les corps des boisseaux tout faits & tout arrondis, qu’ils tirent de la province de Champagne.

Le corps du boisseau est de bois de chêne, ou de hêtre, ou de noyer. On réfend ces bois à la scie, comme des planches de volige. Quand ces bois ont été ensuite bien amincis au rabot, on les fait bouillir dans l’eau ; & lorsqu’ils sont encore tout chauds, on les plie avec une machine faite exprès, sans qu’ils se cassent.

Le boisselier qui veut faire un boisseau, prend un corps ainsi préparé dont il commence à unir les bords, avec une plane semblable à celle dont se servent les tonneliers, fig, 6, planche I. Cette opération étant finie, il cloue les deux bouts ensemble en dedans & en dehors.

Lorsque le corps est cloué, le boisselier le diminue tout autour à l’endroit où doit être placé le fond, avec un instrument appellé jabloire, fig. 3, planche II. C’est un instrument dont la lame peut se raccourcir ou s’alonger au besoin : après quoi l’ouvrier trace avec un compas sur une planche, la rondeur du boisseau ; ensuite il abat les quatre angles de la planche, & arrondit le fond avec la plane.

Le fond étant ainsi arrondi, on le fait entrer de force dans la place qui lui est destinée, & on cloue un cercle de chêne en dedans de l’épaisseur du corps du boisseau ; ce qui se fait pour assujettir le fond, & le rendre inébranlable.

L’ouvrier coupe des bandes de tôle, & les cloue au fond du boisseau dans la forme d’une croix de S. André ; il met un cercle de fer dans la partie supérieure, & un autre dans la partie inférieure ; enfin, il place entre les deux cercles tout autour du corps, des bandes de tôle en zigzag, & le boisseau est alors achevé solidement.

On se sert du boisseau dans le commerce pour mesurer les choses sèches, comme graines de froment, de seigle, d’orge, d’avoine, &c. ; certains légumes tels que les pois, les fèves, les lentilles, &c. ; les graines de chénevis, de millet, de navette & quelques fruits secs, comme châtaignes, noix, navets, oignons, &c. ; ou des poudres comme les farines, le gruau, le son, les cendres, &c. &c.

En plusieurs endroits, & particulièrement à Lyon, cette mesure se nomme bichet.

Le boisseau est l’ouvrage principal du boisselier, & l’on peut aisément appliquer aux litrons, aux seaux & autres mesures, ce que nous venons de dire par rapport à la construction du boisseau. Les soufflets sont aussi du ressort de l’art du boisselier ; mais il y a des ouvriers qui s’adonnent principalement à cette partie, & que l’on nomme, par cette raison, souffletiers.

Le soufflet est un instrument qui attire l’air, par le moyen d’une soupape qui s’ouvre lors de son intromission ; & qui, relativement au degré de compression qu’il lui fait subir entre ses deux ais, le fait fortir avec plus ou moins de violence, par un orifice fort étroit qu’on nomme tuyère.

Le soufflet domestique ordinaire & à un seul vent, est formé de deux ais ou planches de bois de hêtre, taillées en espèce d’éllipse ou d’un rond alongé vers une de ses extrémités, dont les parties qui ont le plus de circonférence ont chacune une espèce de queue plate, afin de pouvoir élever ou baisser à propos chaque ais, en en tenant une dans chaque main : voyez fig. 14, planche II.

L’ais ou la planche inférieure est ordinairement travaillée par un tourneur, qui fait dans sa plus petite extrémité un avancement en rond, deux fois plus épais que la planche ; ce rond est creusé intérieurement, & l’on y adapte une espèce de longue virole qui va toujours en diminuant, & que l’on nomme la tuyère ; c’est par là que le vent s’échappe lorsqu’il est comprimé entre les deux ais.

La planche inférieure est percée dans son milieu, de trois ou quatre petits trous, ou de quelque ouverture figurée suivant le caprice de l’ouvrier.

Afin que le soufflet ait le jeu qui lui est nécessaire, il faut que cette ouverture soit recouverte intérieurement par un morceau de cuir, qui s’élève toutes les fois que l’air s’introduit dans le corps du soufflet par cette même ouverture, & le cuir se ferme exactement lorsqu’on approche les deux planches. Ce morceau de cuir, qui forme une espèce de soupape, qui laisse entrer l’air lorsqu’on écarte les deux palettes du soufflet, & qui l’y retient lorsqu’on les comprime en forçant l’air de prendre son issue par la tuyère, se nomme l’ame du soufflet.

Pour entretenir l’air entre les deux ais du soufflet, on les assujettit au moyen de ce que les souffletiers nomment un quartier ; c’est une peau de mouton préparée & coupée de manière à s’ajuster à la figure & a sa grandeur que l’ouvrier donne à chaque planche. Mais afin que cette peau fasse des plis moins inégaux, & que le soufflet le ferme plus commodément, on met dans son intérieur deux petites baguettes arrondies & pliées en deux, dont les extremités vont se joindre près de l’orifice par où sort le vent.

Comme ces baguettes ne pourroient pas suivre les mouvemens qu’on donne à la peau, en élevant & abaissant les deux ais auxquels elle est attachée, on cloue ces baguettes à la peau, & on met à chaque clou un petit morceau de cuir en losange qu’on nomme rosette, qui sert à recouvrir le trou du clou, & à fermer dans certaine partie le passage à l’air.

Quelque près qu’on clouât le quartier sur la circonférence des ais, cette peau laisseroit échapper l’air par les petits interstices qui se trouvent nécessairement entre chaque clou ; c’est pourquoi il faut avoir soin de couvrir cette première attache par une lanière ou courroie de cuir, qu’on cloue à distances égales sur la peau qui est déjà mise à demeure sur les ais. Dans les soufflets à deux vents un peu propres, on met à la place de cette lanière, un petit galon d’or ou d’argent qui règne tout autour.

La planche supérieure du soufflet doit être un peu plus courte que l’inférieure, & venir se terminer à l’endroit de la planche inférieure qui est plus épais & qui sert à la tuyère. Cette partie la plus étroite de l’ais supérieur, est arrêtée par la peau qui la couvre ; & afin que le vent ne passe pas à travers les interstices qui se trouvent entre les clous qui la tiennent attachée, on y assujettit de petites courroies de cuir qu’on nomme traverses, & qui vont jusqu’à la surface extérieure de la planche de dessous. Dans les soufflets communs, ces traverses sont plus courtes ou plus longues, suivant les divers usages auxquels ils sont empoyés ; elles sont même quelquefois de lames de fer ou de cuivre, arrêtées à demeure par de petits clous, & ordinairement entourés d’une virole dans la partie qui entre dans le soufflet.

Le soufflet à deux vents, fig. 15, planche II, diffère du soufflet qu’on vient de décrire, parce qu’outre qu’on y emploie communément une peau plus propre, il est essentiellement composé de trois planches au lieu de deux ; la planche du milieu ne paroit pas, étant placée dans l’intérieur entre les deux autres : dès-lors ce soufflet a deux ames ou soupapes, dont la seconde est attachée à la planche intérieure ; ce qui fait que l’air est introduit & comprimé alternativement en dessus & en dessous, & que ce soufflet à deux âmes & à deux vents, peut conséquemment fournir un courant d’air perpétuel.

Le soufflet carré ne diffère du soufflet ordinaire, que par de petites feuilles de bois de fourreau qu’on y colle intérieurement à la place des vergettes.

Le soufflet carré à double vent, est le soufflet ci-dessus, auquel on ajoute de plus une planche & un ressort, pour recevoir deux ames ou deux soupapes.

On a construit des soufflets en triangle, qui ne s’élèvent que d’un côté.

On en a aussi fabriqué à lanterne, qui s’élèvent également des deux côtés, & qui demeurent parallèles à l’ais inférieur, suivant le modèle que nous présentent des lanternes de papier.

On en a fait de diverses autres formes & inventions, qu’on peut varier à volonté, quand une fois on connoit le principe mécanique pour recevoir l’air, le comprimer & le chasser par une issue déterminée.

Les grands soufflets à forge, qui sont mus à force de bras ou par le moyen de l’eau, ne différent des autres soufflets domestiques, que relativement à leurs proportions, à la grosseur de leurs clous, & à la qualité des peaux qui servent à assembler les deux ais.

On se sert ordinairement pour les gros soufflets, de peaux de veau bien passées & bien assouplies par l’huile, afin de leur donner de la force & du jeu. Les peaux de mouton ou autres moins fortes, ne pourroient pas résister au grand volume d’air qu’ils compriment.

Les caisses de tambour sont des cercles de bois, quelquefois même de cuivre, comme le corps de nos timbales. Aujourd’hui on se sert plus communément de chêne ou de noyer ; la hauteur de la caisse égale sa largeur.

Les peaux de mouton ou autres dont on couvre les tambours, se bandent par le moyen de cerceaux auxquels sont attachées des cordes qui vont de l’un à l’autre, & ces cordes sont serrées par le moyen d’autres petites cordes, courroies ou nœuds mobiles qui embrassent deux cordes à la fois ; le nœud ou tirant est fait de peau, ainsi que la couverture de la caisse.

La peau de dessous la caisse, est traversée d’une corde à boyau mise en double, qu’on nomme le timbre du tambour. On appelle vergettes les cercles qui tiennent ou serrent les peaux sur la caisse.

Lorsqu’on veut que les tambours forment une sorte d’accord entre eux, comme font à peu près les cloches, & que, par exemple, quatre tambours sonnent ut, mi, sol, ut, il faut que les hauteurs des caisses soient relatives entre elles, comme les nombres 4, 5, 6, 8.

Le tambourin ou tambour de Provence, diffère du tambour ordinaire, en ce que la caisse est beaucoup plus haute que large.

Le tambour de Basque est couvert d’une seule peau. Sa caisse n’a que quelques doigts de hauteur, & est garni tout autour de grelots ou de lames sonores. On le tient d’une main, & on le frappe avec les doigts de l’autre.

Le boisselier fabrique aussi des seaux, qui sont composés de planches de hêtre fendues très-minces, hautes d’environ un pied, dont on fait le milieu ou le corps du seau ; ensuite, ils y mettent un fond de hêtre ou de chêne, comme nous l’avons dit pour le boisseau ; ils fortifient le seau par des bordures qui sont aussi des feuilles minces de hêtre, par des cerceaux de fer ; & on y attache une anse qui est une verge de fer courbée en cintre, dont les extrémités tiennent aux deux côtés du seau. Voyez fig. 6, planche II.

Les boisseliers tirent les corps de seaux & les bordures par bottes, qui leur sont apportées de la première main ou de la forêt.

Les seaux qui sont faits de douves, sont travaillés par les tonneliers ; nous en parlerons à leur article.

Les boisseliers vendent des sabots, espèce de chaussure bien connue, faite de bois léger & creusé, dont les pauvres gens se servent faute de souliers. On les fait venir du Limousin & de l’Auvergne, & d’autres pays abondans en forêt, où les talons, les sabots, les pelles & tous ces ouvrages en bois, se fabriquent à grand marché.

Le tambour ou chauffe-chemise, est une machine de bois ou d’osier en forme de véritable caisse de tambour, mais haute de quatre à cinq pieds, & large d’un pied & demi avec un couvercle. Au milieu de cette machine est tendu un réseau à clair voie sur lequel on met une chemise ou autre linge, & dessous un réchaud plein de charbon pour chauffer ou sécher le linge.

Les boisseliers font aussi des tamis, qui consistent en un cerceau plus ou moins élevé, auquel on attache une toile de crin, de soie, d’étamine ou telle autre étoffe à claire voie, pour passer des choses liquides ou des poussières. Nous aurons occasion de parler ailleurs de ces tamis, instrumens trop simples & trop connus, pour demander ici une plus ample description.

Le crible est pareillement composé d’un cercle de bois large environ de quatre doigts, dont le fond est garni d’une forte peau percée de trous.

La communauté des boisseliers est réunie, par le règlement du 11 août 1776, à celle des tonneliers. Les droits de réception des maîtres sont taxés à 300 liv.

VOCABULAIRE du Boisselier.

Ame, en terme de boissellier ; c’est un morceau de cuir qui forme dans le soufflet une espèce de soupape pour y recevoir l’air, le comprimer, & le chasser.

Anser ; c’est garnir une pièce quelconque d’une verge de fer courbée en cintre dont les extrémités s’attachent au bord de l’ouvrage.

Bâtissoir ; machine qui sert à retenir les douves avec lesquelles on construit un seau ou un tonneau.

Batterie ; c’est le pied, le dessous, ou le fond du tamis ; ainsi appelé parce que c’est la partie par laquelle on frappe le tamis.

Boisselier ; ouvrier qui fait des boisseaux & autres menus ouvrages de bois.

boissellerie ; c’est l’art ou la profession du boisselier.

Boîte ; coffret couvert ou non, destiné à contenir quelque chose.

Border, en terme de boisselier ; c’est garnir d’un bord d’osier les extrémités d’une pièce de boissellerie pour la rendre plus solide.

Bordure, en boissellerie ; feuilles de hêtre fort minces, portant environ six pouces de largeur ; le boisselier s’en sert pour border les extrémités des seaux, boisseaux, minots, &c.

Botte de bordures ; c’est une douzaine de feuilles de hêtre liées ensemble, & préparées pour faire des bordures.

Botte de seaux ; c’est un paquet de six corps de seaux, tels qu’ils sortent de la première main & de la forêt.

Caisse de tambour ; cercle de bois sur lequel ou tend une peau.

Chassoir ; instrument de bois rond par le haut, applati & aminci par le bas, pour chasser ou enfoncer les cerceaux sous les coups de maillet.

Chauffe-chemise ; c’est une caisse ronde en osier ou en bois, élevée de quatre à cinq pieds, propre à faire chauffer ou sécher le linge au moyen d’un réchaud plein de charbon placé dessus.

Colombe ; espèce de varlope ou de rabot renversée & portée sur quatre pieds, dont on se sert pour unir le joint des douves.

Corps de seau ; c’est une planche de hêtre fendue très-mince, haute d’environ un pied, dont on fait le milieu ou corps du seau.

Éclisse ; planche très mince, dont les boisseliers se servent pour leurs divers ouvrages.

Enclumette ; morceau de fer court & gros, un peu écrasé par les deux bouts, dont les boisseliers se servent pour soutenir les planches ou’ils veulent clouer ensemble, & river leurs clous. V. fig. 4, pl. I.

Enverger ; c’est garnir les soufflets de plusieurs verges ou baguettes de bois qui sont courbées selon la forme des soufflets, & sur lesquelles on applique le cuir qui les couvre.

Foncer, terme de boisselier ; c’est donner à une planche la figure de la pièce qui doit servir de fond.

Jabloire ; outil dont la lame s’alonge & se raccourcit au besoin, & qui sert à faire les rainures où l’on doit placer les fonds.

Jarbiere, outil de boisselier ; c’est une lame de fer tranchant, ajusté dans un manche ou poignée de bois qui va & vient librement.

Mettre l’ame ; c’est garnir les soufflets d’une soupape de cuir que les boisseliers appellent ame.

Mettre en tenon ; c’est retenir les deux extrémités du corps du seau dans un tenon ou espèce de pinces de bois, pour les clouer plus facilement ensemble. Voyez fig. 10, pl. I.

Monter, en boissellerie ; c’est couvrir l’ouvrage ; comme un soufflet, de la couleur qu’il plaît à l’ouvrier de lui donner.

Plane ronde ; instrument de fer fort tranchant, recourbé en demi-cercle, & garni à ses deux bouts d’une petite poignée pour le rendre aisé à manier.

Quartier, en terme de boisselier ; c’est la peau qui doit être ajustée au soufflet.

Repoussoir, outil de boisselier ; c’est un instrument de fer rond d’un côté & aminci par l’autre ; pour repousser & enfoncer des cercles sous les coups du marteau.

Rivoir ; outil tranchant d’acier trempé, pour couper & river des pointes & clous.

Rosette ; petit morceau de cuir en losange, qu’on met à chaque clou qui retient la peau du soufflet.

Sabots ; sorte de chaussure de bois léger & creusé, dont les pauvres gens se servent faute de souliers.

Sarche ; cercle haut & large auquel on attache une peau percée ou une étoffe pour faire tamis, tambour, & autres semblables ouvrages.

Seau ; vaisseau de bois servant à puiser de l’eau.

Solamire ; en terme de boissellerie, est cette toile de crin, de soie, ou de toute autre chose à claire-voire, dont on garnit les tamis.

Soufflet ; ustensile domestique, qui attire l’air par le moyen d’une soupape, le comprime & le fait sortir avec violence par une tuyère.

Soufflet carré ; il ne diffère du soufflet ordinaire que par de petites feuilles de bois de fourreau, qu’on y colle intérieurement à la place des vergettes.

Soufflet a double vent ; on appelle ainsi celui qui pompe le double d’air des autres, par le moyen d’une planche qu’on y met de plus, & d’un ressort qu’on y ajoute.

Tambour ; machine de bois ou d’osier, élevée de quatre à cinq pieds, au milieu de laquelle est tendu un réseau à claire-voire, sous lequel on place un réchaud plein de charbon pour chauffer ou sécher du linge.

Tenon ; espèce de pince de bois dont les boisseliers se servent pour tenir joints les deux bouts d’une éclisse ou pièce de boissellerie.

Timbre du tambour ; c’est une corde à boyau mise en double au dessous de la caisse du tambour.

Tirant ; sorte de nœud fait de cuir dont on se sert pour bander un tambour.

Traverses ; ce sont de petites courroies de cuir ou même des lames de métal, qu’on place sur les clous qui retiennent la peau du soufflet.

Tuyère ; longue virole qui va toujours en diminuant, par laquelle le vent du soufflet s’échappe.

Vergettes ; cercles de bois ou de métal qui servent à soutenir & à faire bander les peaux dont on couvre les tambours.