Encyclopédie méthodique/Beaux-Arts/Dictionnaire de la pratique/Argénture

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ARGÉNTURE. (subst. fém.) Les procédés pour préparer les ouvrages de sculpture à être argentés, sont les mêmes que l’on emploie pour les dorer. Il faut voir ces procédés à l’article DORURE, à l’endroit où l’on parle de la dorure en détrempe.

1.° Quand, suivant ces procédés, l’ouvrage est bien apprêté, adouci, réparé, il faut au lieu de jaunir, comme on le fait pour la dorure, donner une couche de beau blanc de plomb, broyé bien fin à l’eau & détrempé à la colle. Cette manœuvre est la même que celle de jaunir, il n’y a de différence que dans les substances que l’on emploie.

2.˚ Broyez ensuite du blanc de plomb très-fin à l’eau, & détrempez-le avec de la colle plus foible que celle dont vous vous serez servi pour l’apprêt. Donnez-en deux couches qui formeront l’assiette. Voyez ce qui est dit sur l’assiette, à l’article Dorure.

3.˚ Argentez l’ouvrage avec de l’argent en feuilles, de la même manière que l’on dore avec de l’or en feuilles. Voyez encore l’article Dorure.

4.˚ Brunissez les parties de l’ouvrage qui doivent être brunies. Le même article vous instruira de l’opération du brunissage.

5.° Quand ces parties seront sèches, vous prendrez de la colle dans laquelle vous mettrez de l’argent moulu & vous en passerez sur tous les endroits que vous voulez qui soient mais, & dans les profondeurs où l’argent en feuilles n’aura pu pénétrer.

6.° Quand cette opération est terminée, on peut sur-le-champ de l’ouvrage argenté faire en ouvrage doré. Il suffit de donner une couche légère de colle à matter dans laquelle on aura détrempé un peu de vermeil, & quand cette couche sera sèche, de passer dessus un beau vernis à l’or.

Comme l’argenture se gâte au mauvais air, il faut, pour la conserver, y passer un vernis à l’esprit-de-vin. (Extrait de l’art du peintre, doreur, vernisseur, par M. Watin.)