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Encyclopédie méthodique/Economie politique/AMPHYCTIONS

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Panckoucke (1p. 165-166).
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AMPHYCTIONS. C’étoient des députés des différens peuples de la Grèce, qui, dáns Tàssemblée générale, représcntòient toute la nation. Ils avoient plein pouvoir de proposer 8c de résoudre tout ce qu’ils júgeoient utile 8c avantageux à Ja Grèce. .’._ Le conseil amphyctíonique étoit à-peu-près en Grèce ce que sont les états - généraux dans les Proyinces-Unies, oú plutôt ce qu’on appelle en Allemagne la diète de Tempire. Voyeit ÉTATS-GÉNÉRAUX 8c ALLEMAGNE. On croit qu’il fut établi, par Amphyction, roi d’Athènes 8c fils de Deucalion. II voulut lier par les noeuds sacrés de Tamitié les, différens peuples de k Grèce qui y étoient admis. . Le conseil amphyctionique protégeoít aussi J’oracje de Delphes (i). Ll gardoit d’immenses richesses accumulées dans ce temple, 8c il jugeoît les différends qui pouVoient survenir entre les habitans de"Delphes 8c. ceux qui yenoient consulter Toracle. IIfe tenoit aux Thermopyles (z), quelquefois à Delphes même ; il s’assembloit deux fois T’année, au printemps Sc en automne , Sc plus souvent lorsque les affaires Texigeoient. On ne sçait point d’une manière précise Je nombre des peuples ni des villes qui avoient droit de séance dans cette assemblée : il varia fans.doute sclón les temps., ... Chaque ville indistinctement envoyoit deux députés , 8c avoit deux voix dans les délibérations : les plus puissantes ne jouissoient d’aucune prérogative d’honneur, ni d’aucune prééminence par rapport aux suffrages.-L’un deces députés s’appelloit Hiéromnémon , c’est-à-dire , greffier sacré ; garde des saints registres, Sc il étoit chargé de tout ce qui concernoit les intérêts de k religion ; l’autre se nommoit Pylagore , c’est-à-dire, ora- teur, député à Pyle, ou, ce qui est k même chosc,aux Thermopyles ; Sc "c’étoit lui .qui portoit la parole. Les villes cependant envoyoient quel-* quefois jusqu’à trois ou quatre députés , mais ils n’avoient que deux voix. Pllales ne signifioit proprement que Tassembléé des Thermopyles, Sc Pylagore, que des orateurs députés aux Thermopyles ; mais on donnoit aussi le premier de ces deux noms aux assemblées de Delphes, 8c le second aux orateurs députés à Delphes. •-• Le conseil amphyctíonique avoit deux sortes d’assemblées ; des assemblées particulières , ou les seuls députés deTa Grèce assistaient ; Sc da’ns des cas extraordinaires, des assemblées générales, Pu se trouvoient les députés de k Grèce, Sc tous ceux des grecs que quelque-motif de religion avoit àppeJìé à Delphes. Ces derniers ne jouissoient point du droit de suffrage ; on leur permettoit seulement d’assister aux délibérations, 8c d’être témoins des décrets.- 1 Le conseil jugeoit en dernier, ressort les différends qui survenoient entre les villes amphyctioniques ; il condamnoit à des amendes celles qu’il trouvoit coupables ; il employoit toute k rigueur des loix pour Texécutión de les arrêts, 8c même il levoit des troupeí au besoin pour forcer les rebelles à Tobéissance. Les ’guerres sacrées, entreprises par son ordre, en sont une preuve éclatante. " ’

’ -.. < O D4phes étoit une ancienne ville de la Phocide en Achaïe. Elle étoit fur la pente & vers le milieu de la raonit-- |ne du Parnasse. Apollon y avoit nn ternple ; magnifique ; il y rendoit. ses crades par le .ministère d’une prêtresse qui i-toit appellee la Pythie. L oracle de Delphes etoit le plus fameux de tous. • MMdtìn Gr/f°U l6 ní>m ^ TyhS W TírmovylíS m d^troU *ui- ^«a’^t k ^Ocide * Ja Thefíaiie, Phi%eTapEel^f

L’institution d’un tribunal qui devoit arrêter ou punir les injustices dans toute la Grèce, mérite de grands éloges ; mais comme la perversité humaine rend tout inutile 8c abuse de tout, il arrivoit trop souvent que les députés des peuples les plus puissans gênoient les suffrages, qu’ils effrayoient ou corrompoient leurs collègues, & que le conseil prononçoit en faveur du plus fort.

Pausanias donne la liste des nations qui envoyoient des députés au conseil amphyctionique, 8c il n’en cité que dix ; les ioniens, les dolopes,les thessaliens, les amianes, lesmagnéfiens, lés méliens, les phthiens, les doriehs, les phocéens 8c lés locriens ; il n’y comprend pas les achéens, les éléens, les argiens, les messéhiens Sc plusieurs . autres. Eschine (i/parle aussi des villes qui étoient admises dans ces assemblées. Acrisius institua un nouveau conseil’d'amphyc-. tlons, qui s’assembloient deux fois Tan dans Te temple de Delphes. Les députés se nommoient indifféremment A’fiÇiKT^ms, Tlí^íyofíí/t, l’tfnpvwaíis, & leur assemblée mh»U. Les romains ne crurent pas devoir supprimerces assemblées des amphyâlons. Strabon assure qu’elles se tenoient encore de son temps.