Encyclopédie méthodique/Physique/ACADÉMIES

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ACADÉMIES. C’eſt aux académies des ſciences, établies dans l’Europe ſavante, qu’on doit les progrès ſûrs & rapides que les ſciences phyſiques & mathématiques ont faits ; & il ne ſera pas hors de propos de conſacrer ici un article à cet objet.

Socrate, & Platon, ſon diſciple, ont été les premiers fondateurs de l’ancienne académie ; mais leur doctrine étoit peu propre à reculer les bornes des ſciences, puiſqu’ils ſoutenoient, comme dogme principal, que nos connoiſſances étoient incertaines, & que la vérité étoit inacceſſible à notre intelligence. Les ſucceſſeurs de ces philoſophes ont été Arceſilas, Laeyde, Evandre, Hegeſine, Carneade, Clitomaque, Philon & Antiochus.

Platon tint d’abord ſes aſſemblées dans un jardin ſitué dans le Céramique, un des faubourgs d’Athènes. Ce jardin & la maiſon d’où il dépendoit, fut nommé académie, du nom du citoyen Academus qui en étoit poſſeſſeur ; dans la ſuite, il fut embelli & décoré avec magnificence.

L’académie des ſciences de Paris fut établie en 1666, par les ſoins de Colbert : elle fut d’abord compoſée de Meſſieurs Carcavy, Huyghent, Roberval, Frenicle, Auzout, Picard, Buol, Lachambre, Perrault, Duclos, Bourdelin, Pecquet, Gayen, Marchand & Duhamel. Elle publia pluſieurs mémoires, dont la collection eſt connue ſous le nom d’anciens mémoires de l’académie. Ayant pris une nouvelle forme en 1699, elle a publié, chaque année, depuis cette époque, un volume de mémoires ſur diverſes parties des ſciences ; il y en a quelques-uns ſur la phyſique. Les ſecrétaires perpétuels de l’académie ont été, après Duhamel, MM. de Fontenelle, de Mairan, Fouchi, & Condorcet.

Le nombre des académies nationales & étrangères, qui s’occupent de la phyſique & des autres, ſciences qui y ont rapport, eſt trop grand, pour en faire ici mention ; nous nous contenterons de citer ici celles qui ont publié des collections de mémoires, leſquelles ſont déjà aſſez nombreuſes. On en compte déjà trente ; telles ſont celles de Paris, Londres, Berlin, Petersbourg, Stockholm, Upſal, Bologne, Sienne, Turin, Bruxelles, Montpellier, Breſt, Toulouſe, Dijon, Gottingue, Gieſſen, Dantzick ; Manheim, Erford, Harlem, Fleſſingue, Rotterdam, Bavière, Bohême, Philadelphie, Lauſane ; les mémoires de la ſociété italienne, ſous le titre de mémoriè di matematica e fiſica della ſocieta italiana ; les eſſais ſcientifiques & littéraires de l’académie de Padoue ; les tranſactions philoſophiques de l’académie de Dublin, & les tranſactions de l’académie d’Edimbourg. Tous ces ouvrages contiennent un grand nombre de mémoires ſur divers objets de phyſique ; on aura ſoin de faire mention, dans le cours de cet ouvrage, des articles de phyſique les plus intéreſſans qui y ſont traités, aux mots auxquels ils ſont relatifs.