Encyclopédie progressive/Économie politique/3

La bibliothèque libre.
Économie politique
Texte établi par François GuizotBureau de l’Encyclopédie progressive (p. 242-258).


BIBLIOGRAPHIE DE L’ÉCONOMIE POLITIQUE.


Si l’on voulait donner une liste complète des ouvrages qui ont été publiés et qui se rattachent, de près ou de loin, à l’économie des sociétés, ce catalogue formerait un gros volume. Il faudrait y comprendre ce qui a été écrit, non seulement sur la politique spéculative, sur le droit naturel et positif, mais encore sur la population, le commerce, les arts industriels, les finances, les monnaies, etc. Le seul catalogue de ce qu’on a publié sur l’économie politique proprement dite serait déjà considérable, car il est peu de sujets sur lesquels il soit si facile de discourir sans études préalables. La société présente à chaque instant de nouveaux phénomènes, dont tout le monde se croit en droit de porter un jugement, sans s’apercevoir qu’il n’est pas un de ces phénomènes qui ne tienne à mille autres qu’on n’a pas suffisamment étudiés. Nul n’est pressé d’apprendre, chacun se croit en droit d’enseigner.

Il a donc fallu se restreindre, dans cette bibliographie, aux livres qui peuvent jeter quelque jour sur l’économie politique telle que l’on conçoit aujourd’hui cette science ; encore a-t-on été oblige d’y admettre des écrits qui fourmillent d’erreurs, en faveur de quelques vérités qui s’y trouvent mêlées, ou seulement pour faire apprécier les sophismes dont on s’est autorise et les tâtonnemens au milieu desquels on a porté cette science au point où elle est parvenue de nos jours.

On a cru devoir suivre l’ordre chronologique préférablement à l’ordre alphabétique, qui n’a rien d’instructif et ne fait pas connaître la marche générale des idées. Quand un auteur a publié des écrits à des époques diverses, on l’a placé à celle où ses écrits économiques ont plus particulièrement fixé l’attention.


Les seuls écrits de l’antiquité où l’on puisse trouver quelques notions d’économie politique ou nationale, sont ceux de Xénophon, dans ses Économiques ; de Platon, dans le second livre de sa République ; d’Aristote, dans les chap. 8 à 13 de son Traité de la République. Les écrivains romains ne présentent que quelques pensées éparses sur ce sujet. Nous sommes donc obligés de passer de suite aux modernes.

Botero (Giovanni) : Delle cause della grandezza della città ; Des causes de la grandeur de la cité. — La ragione di stato ; La raison d’état. — Relazioni universali ; Relations universelles.

Il fut secrétaire et devint l’ami de saint Charles Borromée, archevêque de Milan. Après la mort de ce prélat, il fut chargé de diverses missions diplomatiques. Il rend compte dans ses ouvrages des pays qu’il a visités, et en tire des conséquences générales sur l’économie des sociétés. Sa Raison d’état fut traduite en français dès l’année 1599.

Sully, ministre de Henri IV, composa, dans la longue retraite qui suivit pour lui la mort de ce prince, ses Économies royales et servitudes (services) loyales, d’où l’abbé de Lécluse a tiré l’excellent ouvrage intitulé Mémoires de Sully.

Serra (Antonio) : Breve trattato delle cause che possono far abondare li regni d’oro e d’argento dove non sono miniere, Traité abrégé des causes qui peuvent faire abonder l’or et l’argent dans les pays qui n’ont point de mines.

Mun (Thomas) : England’s treasure by foreign trade ; Le trésor de l’Angleterre dans le commerce extérieur. 1664.

Il avait antérieurement composé plusieurs écrits en faveur du privilège de la Compagnie des Indes.

Savary : Le parfait négociant, avec des avis et conseils sur les plus importantes matières de commerce.

Il fut employé en 1673, par Colbert, à la rédaction du Code marchand. Ce sont ses deux fils qui publièrent en 1723 le Dictionnaire universel du commerce.

Child (Josiah) : A new discourse on trade ; Nouveau discours sur le commerce. L’édition anglaise de 1670 est la meilleure. — Considérations sur le commerce et l’intérêt de l’argent, traduit en français en 1742, par l’économiste Gournay.

Huet, évêque d’Avranches : Histoire du commerce et de la navigation des anciens.

Davanzati (Bernardo) : Lezione delle monete ; Lecture sur les monnaies. — Notizia de Cambj ; Avis sur les changes.

Collet (Philibert) : Traité de l’usure. — Il soutient dans cet écrit que l’usure est plus légitime que la dîme, parce qu’elle est le prix d’un service rendu par un instrument, le capital.

Petty (William) : Political anatomy of Ireland ; Anatomie politique de l’Irlande, 1672. — Treatise of taxes and contributions ; Traité des impôts et contributions, 1679. — Quantulumcunque ; Tant soit peu, 1682.

North (Dudley) : Discourses on trade ; Discours sur le commerce, 1691. Cet ouvrage renferme, suivant M. M’ Culloch, des principes que n’aurait pas désavoués Adam Smith.

Locke : Considerations on the lowering of interest ; Considérations sur la baisse de l’intérêt, 1694. — Further considerations on the value of money ; Nouvelles considérations sur la valeur de l’argent, 1695. Il n’est point inscrit ici comme auteur de l’Essai sur l’entendement humain.

Vauban (le maréchal de) : Projet d’une dîme royale, 1 vol. in-4o.

Ce n’était, de la part de cet excellent citoyen, qu’un expédient pour que l’impôt atteignît les classes privilégiées. Voltaire soutient que cet ouvrage est de Boisguilbert ; mais on a d’autres écrits de Vauban où l’on retrouve les mêmes principes et le même style.

Ricard (Samuel) : Traité général du commerce, 1705.

Davenant, Inspecteur général des importations et des exportations sous la reine Anne, a fait, de 1695 à 1711, divers écrits sur le commerce, qui ont joui de quelque estime en Angleterre.

Saint-Pierre (l’abbé de) : Projet de paix perpétuelle, 3 vol. in-12. — Mémoire sur les billets d’état. — Mémoire sur la taille proportionnelle. — Annales politiques de Louis XIV, publiées seulement en 1757 ; mais évidemment composées peu de temps après la mort de ce prince.

On sait que l’académie française eut la honte de l’expulser pour avoir blâmé, avec raison, l’administration de Louis XIV. La plupart de ses projets, qu’on appelait les Rêves d’un homme de bien, se sont réalisés depuis.

Law, Écossais, contrôleur des finances sous la régence du duc d’Orléans, avait composé en anglais divers écrits, et notamment des Considérations sur le commerce et sur l’argent. Tout fut traduit en français dès qu’il devint ministre. Voir l’article LAW, page 49 de l’Encyclopédie progressive.

Broggia (Carl’ Antonio) : Trattato de’ tributi ; Traité des impôts. — Trattato delle monete considerate specialmente ne’ rapporti di legitima reduzione, di circolazione, et di deposite ; Traité des monnaies considérées particulièrement sous le rapport des réductions légales, de la circulation et des dépôts.

Melon : Essai politique sur le commerce, 1736. Grand apologiste du luxe. On a reproduit ses argumens depuis ; mais il était excusable : Smith n’avait pas écrit.

Dutot : Réflexions politiques sur les finances et le commerce, 2 vol. in-12. C’est une réponse à l’ouvrage de Melon.

Paris-Duverney : Examen des réflexions politiques sur les finances, de M. Dutot, 2 vol. in-12, 1740.

Lui et son frère, Paris de Montmartel, financiers très riches, sont au nombre des hommes qui ont su faire un bel usage de la fortune. Ils ont la gloire d’avoir contribué à celle de Voltaire en l’intéressant dans quelques unes de leurs opérations, et, en lui procurant une grande indépendance, ils l’ont mis à portée de faire passer dans ses écrits celle qui était dans son caractère.

Ustaritz (Geronimo) : Théorie et pratique du commerce et de la marine. L’original espagnol est de 1742. La traduction française dont il est ici question est de 1753, en 1 vol in-4o. L’ouvrage avait été traduit en anglais en 1751.

Ce livre est rempli de faits et de judicieuses observations ; mais entache des préjuges de son époque sur les fonctions du numéraire. Les causes de la dépopulation et de la misère de l’Espagne y sont bien indiquées : c’est le despotisme royal et sacerdotal.

Ulloa (Bernardo) a écrit en espagnol vers le même temps sur les mêmes matières.

Decker (Mathieu) : Essay on the causes of the decline of foreign trade ; Essai sur les causes du déclin du commerce extérieur.

C’était un gros négociant, et il se déclare pour la liberté du commerce.

Deparcieux : Essai sur les probabilités de la vie humaine.

Montesquieu : Esprit des lois. Les livres 20, 21, 22, 23, traitent de l’économie des nations. M. Destutt-Tracy en a fait une excellente réfutation.

Ferguson : Essai sur l’histoire de la société civile. — Institutions de philosophie morale. — Le chap. 2 de la 7e partie traite de l’économie publique.

Zanon : Dei pregi dell’ agricoltura ; Des produits agricoles. — Dell’ utilità delle arti e manifatture ; De l’utilité des arts et manufactures. — Apologia della mercatura ; Apologie du trafic ; plusieurs lettres et essais sur des sujets économiques.

Hume (David). La seconde partie de ses Essais roule sur des sujets économiques. Esprit éminemment philosophique, Hume est un des fondateurs de l’économie politique. Cette partie de ses écrits mérite d’être profondément étudiée.

Ustaritz (Geronimo) : Théorie et pratique du commerce et de la marine, 1 vol. in-4o.

Nickolls : Remarques sur les avantages et les désavantages de la France et de la Grande-Bretagne. Ouvrage pseudonyme, dont le véritable auteur paraît avoir été un employé très instruit des affaires étrangères.

Herbert : Essai sur la police des grains, 1755. Beaucoup d’idées justes.

Harris : Essay on money and coins ; Essai sur les monnaies et les espèces, 1757.

Rousseau (J. J.) n’est placé ici que pour son article Économie politique dans la première Encyclopédie, et ce discours n’a guère que son titre de commun avec ce qu’on entend actuellement par la même dénomination. L’auteur ne traite que du droit politique, et considère l’économie sociale et la production seulement sous le rapport des ressources qu’elles présentent au fisc. C’est comme si, en étudiant la physiologie du corps humain, on n’y voyait qu’un appareil destine à alimenter un ulcère.

Quesnay : plusieurs articles dans la première Encyclopédie, entre autres l’article grains. — Tableau économique et maximes générales du gouvernement économique, 1758. — La Physiocratie, ou Constitution naturelle du gouvernement le plus avantageux au genre humain, 2 vol., 1767. C’est Dupont de Nemours qui a mis en ordre et publié ce dernier ouvrage.

Cet auteur peut être considéré comme ayant le premier traite scientifiquement l’économie politique, en ce qu’il a étudié le premier la physiologie du corps social considère comme un corps vivant et oblige d’obéir aux lois qui dérivent de la nature des choses.

Solera (Maurizio) : Saggio sopra i valori ; Essai sur les valeurs.

Mirabeau (le marquis de) : Théorie de l’impôt, 1760. — Élémens de la philosophie rurale, 3 vol. in-12 — L’Ami des hommes, 7 vol. in-12, qui parurent successivement.

Galiani (l’abbé) : Della moneta ; De la monnaie, 1760. — Dialogues sur le commerce des grains. — Ce dernier ouvrage écrit en français, était opposé au système des économistes, et Morellet y fit une réponse.

Anderson : A chronological history of commerce ; Histoire chronologique du commerce.

Franklin (Benjamin) : La science du bonhomme Richard. — Plusieurs Essais qu’on trouve dans ses œuvres morales et politiques, notamment sur le luxe, la paresse et le travail ; sur l’État de l’Amérique (anglaise), ou Tableau des vrais intérêts de ce vaste continent ; Observations sur l’état d’Ohio ; Réflexions sur l’augmentation des salaires. — Voyez aussi l’interrogatoire qu’il subit devant la chambre des communes en 1766.

Franklin, qui ne paraît pas avoir connu les écrits des économistes-politiques qui l’ont précédé, ne s’est trouvé démenti dans ses doctrines par aucun de ceux qui l’ont suivi, ce qu’il faut attribuer à l’excellence de la méthode expérimentale appliquée aux sciences morales et politiques. Il étudiait la politique et l’économie sociale comme il faisait la physique.

Gournat (Vincent, seigneur de). Il donna une traduction française de Josiah Child, et se fit principalement connaître par de nombreux mémoires comme intendant du commerce. Il professait, mais avec des amendemens très judicieux, les principes des économistes du siècle passé. Turgot a écrit son éloge ; mais le plus grand de tous les éloges est le nom de son panégyriste.

Beccaria (Cesare) : Elementi di economia publica ; Élémens d’économie publique. — Del disordine e dei remedj delle monete nello stato di Milano, 1762 ; Du désordre et des remèdes des monnaies dans l’État de Milan. — Tentativo analitico sui contrabbandi ; Tentative analytique sur la contrebande. Il n’est point inscrit ici comme auteur du Traité des délits et des peines.

Carli (Gian-Rinaldo) : Dell’ origine et del commercio della moneta ; De l’origine et du commerce des monnaies. — Breve ragionamento sopra i bilanci economici delle nazioni ; Raisonnement abrégé sur les balances économiques des nations. — Del libero commercio de’ grani ; Du libre commerce des grains.

Delfico (Melchiore) : Dissertazione sulla Uber ta del commercio ; Dissertation sur la liberté du Commerce.

Algarotti (Francesco) : Saggio sopra il commercio ; Essai sur le commerce. — Frammenti economici ; Fragmens économiques.

Messence : Recherches sur la population de diverses villes de France, 1766.

Steuart (James) : An inquiry into the principles of political economy, 1767 ; Recherches sur les principes de l’économie politique.

Mercier de la Rivière : L’ordre naturel et essentiel des sociétés politiques, 2 vol. in-12, 1767.

Baudeau (l’abbé) : Lettres d’un citoyen à un magistrat sur les impôts) 1768. — Il a rédigé pendant un temps les Éphémérides du citoyen, journal d’économie politique.

Ortes (Giammaria) : Riflezioni sulla popolazione delle nazioni ; Réflexions sur la population des nations. — Errori popolari intorno all’ economia nationale ; Erreurs populaires au sujet de l’économie nationale.

Genovesi (Antonio) : Ragionamenti sulle grande richezze, sull’ agricoltura, sul commercio in generale, sulle manifatture, e sullo spirito della publica economia ; Discours sur les grandes richesses, sur l’agriculture, sur le commerce en général, sur les manufactures et sur l’esprit de l’économie publique.

Verri (Pietro) : Meditazioni sulla economia politica ; Méditations sur l’économie politique. — Riflessioni sulle leggi vincolanti, principalmente nell commercio de’ grani ; Réflexions sur les lois prohibitives, principalement dans le commerce des grains. — Dialogo sulle monete ; Dialogue sur les monnaies. — Degli elementi del commercio ; Des élémens du commerce. — Considerazioni sul lusso ; Considérations sur le luxe. — Et plusieurs autres écrits économiques, mais d’un intérêt plus particulier pour Milan, sa patrie.

Condillac (l’abbé de) : Le commerce et le gouvernement considérés l’un relativement à l’autre, ouvrage non terminé ; il a été réimprimé en 1815.

Gherardo d’Arco (Giam-Batista) : Dell’ armonia politico-economica fra la città e il suo territorio ; De l’harmonie politico-économique entre la ville et son territoire. — Sull’ estrazione delle materie prime e delle manifatture ; Sur l’exportation des matières premières et des objets manufacturés. — Dell’ influenza del commercio sull’ economia interna dei popoli e nella prosperità degli stati ; De l’influence du commerce sur l’économie intérieure des peuples et sur la prospérité des états. — Dell’ influenza del commercio sopra i talenti e i costumi ; De l’influence du commerce sur les talens et les usages.

Mengotti (Francesco) : Del commercio dei Romani ; Du commerce des Romains. — Il colbertismo ; Le colbertisme.

Dupont de Nemours : De l’exportation et de l’importation des grains, 1764. — Les éphémérides du citoyen, ouvrage périodique, qui parut de 1767 à 1775, fut commencé par l’abbé Baudeau et continué par Dupont de Nemours. Il renferme un grand nombre de faits relatifs à l’économie politique. Il est rédigé entièrement dans le sens de la secte de Quesnay.

Cet auteur, éminemment laborieux et instruit, a publié pendant soixante ans une foule de mémoires, d’articles, de rapports, d’essais, qui tous ont pour objet le bien public ; mais qu’on trouve trop souvent imprégnés de l’esprit de secte. Il a rendu le plus grand service à la science en présidant à la publication des OEuvres de Turgot et en écrivant les mémoires sur sa vie, qui en composent le premier volume.

Palmieri (Giuseppe) : Riflessioni sulla publica felicità ; Réflexions sur la félicité publique. — Della richezza nazionale ; De la richesse nationale.

Pinto : Traité de la circulation et du crédit, Amsterdam, 1771. C’était un juif portugais.

Bade (margrave de) : Abrégé de l’économie politique, 1772.

Forbonnais : Élémens du commerce, 2 vol. in-12. Ouvrage qui suppose la réalité de la balance du commerce. Le même auteur a publié en outre un grand nombre de mémoires et d’essais écrits dans l’intérêt de l’administration.

Browne-Dignan : Essai sur les principes politiques de l’économie publique, in-12, Londres, 1776, en français.

Smith (Adam) : An inquiry into the nature and causes of the wealth of nations, 1776, 3 vol. in-8o ; Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations. Il y a trois traductions françaises de Smith : une de Blavet, une de Roucher, une de Garnier. Celle de Garnier est la plus estimée.

Senac de Meilhan : Considérations sur le luxe et la richesse.

Poivre, intendant de l’Ile-de-France. Les œuvres de cet excellent homme, publiées en 1 vol. in-8o par Dupont de Nemours, renferment des vues précieuses d’économie politique.

Turgot, ancien ministre des finances. Ses œuvres, publiées par Dupont de Nemours en 9 vol. in-8o, sont un des plus précieux dépôts que nous ayons des connaissances économiques positives.

Chastellux : De la félicité publique, 2 vol. in-8o.

Filangieri : Delle legge politiche ed economiche ; Des lois politiques et économiques.

Necker, ancien ministre des finances : Sur la législation et le commerce des grains. — Éloge de Colbert. — De l’administration des finances de la France, 3 vol. in-8o, 1784. — Un grand nombre de brochures et de mémoires sur les finances. — On a une excellente notice sur sa vie et son administration, écrite par son petit-fils (M. de Staël), et qui contient des documens précieux sur les finances de l’époque.

Macpherson : History of commerce ; Histoire du commerce.

Casaux (le marquis de) : Considérations sur quelques parties du mécanisme des sociétés, 1 vol. in-8o, imprimé en Angleterre en français en 1785.

Desmeuniers. Il a fait la dernière moitié du Dictionnaire d’économie politique de l’Encyclopédie méthodique de Panckoucke. Il y a suivi les principes d’Adam Smith, mais sans se les approprier. L’abbé Grivel, pur économiste de Quesnay, avait fait la première moitié du même ouvrage.

Price : Arithmétique politique. — C’est le premier qui ait proposées caisses d’amortissement au moyen des intérêts composés.

Young (Arthur) a fait une autre Arithmétique politique ; mais il est principalement connu par ses nombreux écrits sur l’agriculture et par un Voyage en France rempli de vues judicieuses et de données statistiques. C’est un disciple éclairé d’Adam Smith.

Rabaud de Saint-Étienne : Sur les jurandes et les maîtrises, 1789.

Lavoisier : Résultats d’un ouvrage intitulé : De la richesse territoriale de la France, suivi d’un Essai d’arithmétique politique, par Lagrange. Brochure de 68 pages.

Cette brochure, où se trouvent des pensées et des recherches de deux hommes justement célèbres, est fort précieuse.

Condorcet : Réponse à M. Necker sur la liberté du commerce des grains. — Réflexions sur l’esclavage des nègres (sous le nom de Schwartz). — Les notes des œuvres complètes de Voltaire, édit. de Kell. — Plusieurs articles de la Bibliothèque de l’homme public. — Esquisse des progrès de l’esprit humain, 1 vol. in-8o. Posthume.

Arnould : De la balance du commerce, 3 vol., 1794. — Système maritime et politique des européens pendant le 18e siècle.

Homme de l’administration. Sa balance du commerce offre quelques faits précieux, mais qu’il faut consulter avec défiance.

Mongez : Considérations générales sur les monnaies, 1794. — Cet ouvrage est suivi d’une Notice sur les monnaies françaises, par Dibarrart. L’un et l’autre peuvent être consultés avec fruit.

Garnier (Germain, ou le marquis) : Abrégé élémentaire des principes de l’économie politique, 1 vol. in-12, 1796. — Histoire des monnaies, 2 vol. in-8o, 1819. — Le Discours préliminaire et les Notes de sa traduction d’Adam Smith.

Il était de la secte de Quesnay, ou plutôt de Gournay, et ne s’est point corrigé, malgré la réfutation qu’en a faite Smith, malgré la traduction de cet auteur qu’il a donnée. Les notes qu’il a jointes à Smith sont intéressantes. En 1822, il a publie une seconde édition de sa traduction, exactement pareille à la première, sauf les notes qui forment deux volumes au lieu d’un.

Herrenschwand : De l’économie politique moderne, ou Discours fondamental sur la population. — De l’économie politique et morale de l’espèce humaine, 2 vol. in-4o, 1796. — Discours sur le commerce extérieur des nations européennes.

Rœderer : Journal d’économie publique, de morale et de politique, publié en 1796 et 1797. — Un grand nombre de bons articles dans plusieurs publications.

Rose : A brief examination into the increase of the revenue, commerce and manufacture of Great-Britain from, 1792 to 1799 ; Court examen de l’augmentation du revenu, du commerce et des manufactures de la Grande-Bretagne, de 1792 à 1799.

Apologiste intéressé de l’administration de Pitt. Jérémie Bentham lui répondit par une apologie de l’économie.

Beeke (Henry) : Observations on the produce of the income-tax and its proportion to the whole income of Great-Britain, 1799 ; Observations au sujet du produit de l’impôt sur les revenus, et de sa proportion avec le revenu total de la Grande-Bretagne.

Baring (Francis) : Observations on the establishment of the bank of England and on the paper circulation of the country, 1799 ; Observations sur la banque d’Angleterre et son papier-monnaie.

Ramel, ministre des finances pendant la république française : Des finances de la république française en l’an IX. On y trouve les meilleurs renseignemens sur les assignats et les mandats.

Gentz (Frédéric) : Prussien, à la solde du ministère britannique et ensuite de l’Autriche : Essai sur l’état actuel de l’administration, des finances, et de la richesse nationale de la Grande-Bretagne, 1800.

Cet auteur met beaucoup de diligence pour recueillir des renseignemens précieux ; mais il ne montre jamais qu’un côté de la question.

Canard : Principes d’économie politique, 1801. Titre ambitieux pour un discours médiocre couronné par une académie qui renfermait trop peu de juges compétens.

Schlotzer (Chrétien) : Principes élémentaires d’économie politique à l’usage des établissemens d’instruction publique en Russie.

Larochefoucault-Liancourt (le duc de) : Note sur l’impôt territorial de l’Angleterre, 1801. — Note sur les chemins d’Angleterre. — Voyage aux États-Unis.

Toujours ami éclairé du bien public.

Bell (Benjamin) : De la disette, traduit en français par Prévôt, 1804.

Say (Jean-Baptiste) : Traité d’économie politique, ou Simple exposition de la manière dont se forment, se distribuent et se consomment les richesses, 2 gros vol. in-8o (la première édition est de 1803, la quatrième de 1819, la cinquième est sous presse).

— Catéchisme d’économie politique, 1 vol. in-12 (la troisième édition est de 1826). — Des canaux de navigation, broch., 1818.

— Lettres à Malthus sur différens sujets d’économie politique, 1820.

Peuchet : Statistique générale et particulière de la France, 7 vol. in-8o, avec atlas, 1803. — Statistique élémentaire de la France, 1 vol., 1805.

Ferrier, employé dans les douanes : Essai sur les ports francs, 1803, broch. — Du gouvernement dans ses rapports avec le commerce, 1 vol. in-8o, 1805. — Ce dernier ouvrage a été reproduit, avec des changement, en 1821.

Monthion (de) : Quelle influence ont les divers impôts sur la moralité, l’activité et l’industrie des peuples, 1 vol. in-8o, 1808.

Lauderdale (lord) : Recherches sur la nature et l’origine de la richesse publique, 1 vol. in-8o, 1808. — Considerations on the state of the currency, 1813 ; Considérations sur l’état actuel du papier-monnaie.

Brougham (Henry) : An inquiry into the colonial policy of the European powers, 2 vol., 1808 ; Recherches sur le système des puissances d’Europe à l’égard de leurs colonies.

Soden (le comte de), Die national œconomie, 1809 ; l’Économie nationale.

Huskisson : Question concerning the depreciation of our currency, 1810 ; Question au sujet de la dépréciation de notre monnaie. L’auteur est actuellement à la tête de l’administration éclairée qui supprime graduellement, dans la Grande-Bretagne, les entraves opposées au commerce.

Humboldt : Essai politique sur le royaume de la Nouvelle-Espagne, 5 vol. in-8o. Beaucoup de documens précieux sur l’Amérique espagnole, qui ont acquis encore plus d’intérêt depuis l’affranchissement de ces contrées.

Kraus (Chrétien-Jacques) : Staats wirthschaft ; Économie politique, 1808 à 1811.

Hufeland (Gottlieb) : Neue grundlegung der staatswirthschaftskunst ; Nouvelle base de l’économie politique, 1807 à 1813.

Hamilton (Robert) : An inquiry concerning the rise and progress of the national debt, 1 vol. in-8o ; Recherches sur l’origine et les progrès de la dette nationale.

C’est le meilleur ouvrage que l’on possède sur la dette anglaise. Il est riche de faits et sûr de principes. Trois éditions nombreuses, la dernière de 1818. Il y en a une traduction française.

Buchanan, commentateur d’Adam Smith et fait pour l’apprécier.

Jacob (William) : Considerations on british agriculture ; Considérations sur l’agriculture anglaise, 1814

Destutt-Tracy : Commentaire sur l’Esprit des Lois (sur les livres 22 à 23, qui traitent de l’économie politique). — Élémens d’idéologie (le 4e volume, de la Volonté, prem. partie, est un petit traité d’économie politique, qu’on a réimprimé séparément).

Esprit net, questions bien posées.

Ganilh : Histoire du revenu public chez les peuples anciens. — Des systèmes d’économie politique, 2 vol. in-8o, 1809.— Théorie de l’économie politique, 2 vol. in-8o, 1815. — De la science des finances, 1 vol., 1824. — Dictionnaire d’économie politique, 1826.

Prinsep (Charles-Robert) : Two letters on corn prices ; Deux lettres sur le prix des choses en blé. — An essai on money, 1818 ; Essai sur la monnaie. — C’est le traducteur anglais du Traité d’économie politique de J.-B. Say.

Malthus : An essay on the principle of population, 3 vol. in-8o ; Essai sur le principe de population (la cinquième édition est de 1818. Il a été traduit en français par Prévôt). — An inquiry into the nature and progress of rent, 1815 ; Recherches sur la nature et les progrès du profit que rendent les terres. — Observations on the effects of corn laws ; Observations sur les effets des lois sur les grains. — Principles of political economy, 1 vol. in-8o, 1820 ; Principes d’économie politique (ils ont été traduits en français en 2 vol.). — The measure of value stated, etc. ; La mesure des valeurs établie, etc., 1823.

Torrens (R.) : An essay on the external corn trade, 1 vol., 1815 ; Essai sur le commerce extérieur des grains. — An essay on the production of wealth, 1 vol., 1820 ; Essai sur la production des richesses.

Hauterive (le comte d’) : Élémens d’économie politique, 1 vol. in-8o, 1817. — Considérations sur la théorie de l’impôt, brochure, 1825.

Saint-Aubin : Beaucoup de brochures et d’articles sur l’économie politique et les finances, depuis 1789 jusqu’en 1820.

C’est le bouffon de l’économie politique, bouffon quelquefois très judicieux.

Purves (Georges) : All classes productive of riches, 1 vol. in-8o, 1817 ; Toutes les classes productives de richesses.

Marcet (madame) : Conversations on political economy, 1 vol. ; Conversations sur l’économie politique. (Il y a une traduction française de cet ouvrage, par M. Prévot.)

C’est la seule femme qui ait écrit sur l’économie politique, et elle s’y est montrée supérieure à beaucoup d’hommes.

Gioja : Nuevo prospetto delle scienze economiche, 6 vol. in-4o ; Description nouvelle des sciences économiques.

C’est un disciple d’Adam Smith et de J. B. Say ; il a aussi ramassé, sans beaucoup de choix, ce qui a été dit par d’autres.

Ensor (George) : An inquiry concerning the population of nations, 1 vol. in-8o, 1818 ; Recherches sur la population des nations. — The poor and their relief, 1 vol. in-8o, 1823 ; Des pauvres et des secours.

Cet auteur et Godwin sont les antagonistes les plus capables de la doctrine de Malthus sur la population.

Say (Louis), de Nantes : Principales causes de la richesse des peuples et des particuliers, 1 vol. in-8o, 1818. — Considérations sur l’industrie et la législation, 1 vol. in-8o, 1822.

Gaudin (duc de Gaëte) : Notice historique sur les finances de France de 1800 à 1814, 1 vol., 1818. Mémoires, souvenirs, opinions et écrits du duc de Gaëte, 1826. — Faits précieux ; mais déplorable histoire du rétablissement du régime fiscal par Bonaparte.

Attwood (Thomas) : Observations on currency, population and pauperism, 1 vol. in-8o, 1818 ; Observations sur la monnaie, Ja population et la mendicité.

Chaptal, ex-ministre de l’intérieur : De l’industrie française, 2 vol. in-8o. 1819.

Dutens : Analyse des principes fondamentaux de l’économie politique, 1804. — Mémoire sur les travaux publics de l’Angleterre, 1 vol. in-4o. Les études faites par l’auteur, pour le premier de ces ouvrages, ont rendu le second très intéressant.

Saint-Chamans (vicomte de) : Système d’impôt fondé sur les principes de l’économie politique.

Ouvrage qui est de cent ans en arrière de l’état de la science.

Sismondi (de) : De la richesse commerciale, ou Principes d’économie politique, 1803. — Nouveaux principes d’économie politique, 2 vol. in-8o.

Bentham (Jérémie) : Défense de l’usure, in-12, 1778. — Théorie des peines et des récompenses, 2 vol. ( le second traite presque toutes les questions économiques). — Defence of economy against M, Burke and M, Rose ; Apologie de l’économie contre les principes de M. Burke et de M. Rose.

Camberleng, auteur des États-Unis, a fait une bonne brochure contre le système exclusif.

Tollenare (de) : Essai sur les entraves que le commerce éprouve en Europe, vol. in-8o, 1820. — De la réduction de l’intérêt de nos fonds publics, 1824.

Ressi (Adeodato), professeur à l’université de Pavie : Economia della specie umana, 1817 à 1820, 6 vol. in-8o ; Économie de l’espèce humaine.

James (Henry) : Essays on money, exchange, and political economy ; Essais sur les monnaies, les changes et l’économie politique.

Mill (James) : Elements of political economy ; Elémens d’économie politique, vol., 1821, une seconde édition en 1824. Il y a une traduction française de cet ouvrage excellent de principes, mais peut-être un peu trop abstrait.

Mushet (Robert) : Inquiry into the effects of bank restriction ; Recherches sur les effets de la suspension des paiemens de la banque, 1810. — A series of tables exhibiting the gain and loss of the fund holder ; Séries de tables montrant le gain et la perte des rentiers (par la dépréciation et la réintégration du papier-monnaie), 1821.

Craig (John) : Remarks on some fundamental doctrines in political economy ; Remarques sur quelques doctrines fondamentales en économie politique, in-8o, 1821. — Elements of political economy ; Elémens d’économie, politique, 3 vol. in-8o.

Lotz (J. F. E.) : Revision der grunbegriffe der national œconomie ; Revue des principes fondamentaux de l’économie politique, 4 vol. — Handbuch der staatswirthschaftslehre ; Manuel de l’économie politique, Erlang, 1822.

Place (Francis) : Illustrations and proofs of the principle of population ; Exemples et preuves du principe de population, vol. in-8o, 1822.

C’est une confirmation des principes adoptés par tous les économistes sur la population. L’auteur est un des hommes les plus judicieux de l’Angleterre.

Sinclair (sir John) : A code of political economy ; Code d’économie politique, broch. — Le même auteur s’est occupé avec beaucoup de zèle de recherches statistiques.

Lowe (Joseph) : The present state of England ; État présent de l’Angleterre, in-8o, 1822. On trouve dans ce livre de précieuses recherches de statistique ; mais, comme tous les ouvrages de ce genre, ils ne sont vrais qu’un instant, quand ils sont vrais.

Storch (Henry) : Cours d’économie politique, 2e édit., 4 vol. in-8o, Paris, 1823. L’auteur a composé aux trois quarts son cours de fragmens d’Adam Smitb, de J.-B. Say, de Destutt-Tracy, et d’autres auteurs estimés. Du reste, il ne traite ni des entraves qu’on oppose à l’industrie, ni des colonies, ni de la population, ni des impôts, ni des emprunts publics, ni de plusieurs autres des plus grandes questions d’économie politique.

Hodgson (Adam) : A letter to J.-B. Say on the slave trade ; Lettre à J.-B. Say, sur le travail des esclaves, 1823.

Dubois-Aymé : Examen de quelques questions d’économie politique, vol. in-8o, 1823.

Tooke (Thomas) : Thoughts and details on the high and low prices of the last thirty years ; Pensées et détails sur la hausse et la baisse des prix dans les trente dernières années, in-8o, 1 823.

Ouvrage d’un négociant philosophe qui sait se garantir des abstractions auxquelles se livrent plusieurs économistes anglais.

De Welz (Joseph) : La maggia del credito svelata ; La magie du crédit dévoilée, Naples, 2 vol. in-4o, 1824.

Bons principes, mais trop long.

Carrion-Nizas fils : Principes d’économie politique, in-12, 1824.

Thompson (William) : An inquiry into the principles of the distribution of wealth ; Recherches sur les principes de la distribution des richesses, in-8o, 1824.

Ravenstone : A few doubts as to the correctness of some opinions generally entertained on population and political economy ; Quelques doutes relativement à des opinions généralement répandues sur la population et l’économie politique.

Mac Culloch : l’article Political economy dans le supplément à l’Encyclopedia britannica. — A discours on the risc, progress peculiar object, and importance of political economy ; Discours sur la naissance, les progrès, l’objet spécial et l’importance de l’économie politique, 1824. (cet ouvrage a été traduit en français par M. Prévot fils). — Memoirs of François Quesnay ; Notice sur François Quesnay.

Porcinari : Riflessioni sul Trattato di economia politica del signor J.-B. Say ; Réflexions sur le Traité d’économie politique de J.-B. Say, in-8o, 1824. C’est une longue diatribe contre l’auteur français.

Fazy (J.-J.) : L’Homme aux portions, in-12. — Sur l’effet des privilèges (surtout de la banque de France), des emprunts publics et des conversions sur le crédit de l’industrie en France, 1826.

Les dernières Encyclopédies anglaises contiennent plusieurs articles importans sur l’économie politique. Voici le titre des principales :

Encyclopedia britannica, éditeur George Cleig, et surtout son suppl"ment publié par Napier.

The new Cyclopedia, par le docteur Rees, 76 demi-vol. in-4o.

The Edinburgh Encyclopedia, par le docteur Brewster ; n’est pas achevée, mais se poursuit.

The English Encyclopedia, Londres, 1821, 10 vol. in-4o.

Mai 1826.

J.-B. SAY.