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Enlevé ! (traduction Varlet)/Chapitre XII

La bibliothèque libre.
Traduction par Théo Varlet.
Albin Michel (p. 442-449).

XII. Où il est question du Renard-Rouge


Nous n’avions pas achevé de nettoyer la dunette, qu’une brise se leva, du N. -N. -E. Elle emporta au loin la pluie et amena le soleil.

Une explication est ici nécessaire, et le lecteur fera bien de suivre sur la carte. Le jour où le brouillard nous enveloppa et où nous coulâmes le bateau d’Alan, nous avions embouqué le Little Minch. Le soir après la bataille, nous étions en panne à l’est de l’île Canna, ou plus exactement entre celle-ci et l’île Eriskay située au sud de Long Island. Or, de là, pour gagner le loch Linnhe, le plus direct eût été de passer par le Sound of Mull. Mais le capitaine n’avait pas de carte ; il craignait d’aventurer son brick au milieu des îles ; et comme la brise le favorisait, il aima mieux prendre par l’ouest de Tiree et longer la côte sud de la grande île de Mull.

Tout le jour la brise se maintint dans la même direction, fraîchissant au lieu de diminuer ; et, dans l’après-midi, une houle s’établit, venant du large des Hébrides. Nous devions, pour contourner les îles intérieures, nous diriger vers le sud-ouest, en sorte qu’au début nous eûmes cette houle par le travers, ce qui nous fit rouler fortement. Mais après la nuit tombée, quand nous eûmes doublé la pointe de Tiree et que nous mîmes le cap plus à l’est, la mer nous venait juste en poupe.

Cependant, le début de la journée, avant que la houle se levât, fut très agréable ; car nous voguions sous un beau soleil, au centre d’un panorama d’îles montagneuses. Alan et moi étions assis dans la dunette avec les portes ouvertes de chaque côté (le vent venait juste de l’arrière) à fumer l’excellent tabac du capitaine. Ce fut alors que nous nous contâmes nos histoires réciproques, ce qui fut précieux pour moi, car j’appris ainsi à connaître ce sauvage pays du Highland où je devais aborder si peu de temps après. À cette époque, où la grande révolte[16] avait juste pris fin, il fallait y réfléchir à deux fois avant de se risquer sur la bruyère.

Ce fut moi qui donnai l’exemple, en lui racontant mes malheurs, qu’il écouta avec beaucoup de sympathie. Mais lorsque je vins à faire mention de mon excellent ami M. Campbell le ministre, Alan prit feu et déclara qu’il haïssait quiconque portait ce nom.

– Mais, dis-je, c’est un homme à qui vous seriez fier de tendre la main.

– Je ne sais trop ce que je pourrais offrir à un Campbell si ce n’est du plomb. Je tirerais volontiers sur tous ceux de ce nom, comme sur des corbeaux. Si j’étais à mon lit de mort, je ramperais sur les genoux jusqu’à la fenêtre de ma chambre pour en abattre un.

– Bon Dieu, Alan, m’écriai-je, que vous ont fait les Campbell ?

– Eh bien, vous savez que je suis un Appin Stewart, et que les Campbell depuis longtemps persécutent et exterminent ceux de mon nom ; oui, et ils nous ont arraché des terres par trahison – mais jamais à la pointe de l’épée ! cria-t-il très haut, en assenant un grand coup de poing sur la table. (Mais je n’y fis pas attention, car je savais cet argument familier aux vaincus.) Il y a bien autre chose encore, continua-t-il, et le tout du même tonneau : langage mensonger, papiers menteurs, tours de vieux routiers, et, toujours sous les apparences de la légalité, ce qui est encore plus irritant.

– Vous qui êtes si prodigue de vos boutons, dis-je, je doute fort que vous soyez bon juge en matière d’affaires.

– Ah ! dit-il, en retrouvant son sourire, j’ai reçu ma prodigalité de la même main qui m’a donné les boutons, c’est-à-dire de mon pauvre père, Duncan Stewart, béni soit-il. C’était le plus charmant homme de sa race ; et la meilleure épée des Highlands, David, ce qui revient à dire : du monde, je le sais bien, car c’est lui qui m’a enseigné à tirer. Il fit partie de la Garde-Noire[17], dès les premiers enrôlements ; et, comme d’autres gentilshommes partisans, il se faisait suivre d’un écuyer pour lui porter son fusil, dans les marches. Or, le roi, dit-on, eut envie de voir un assaut d’épée du Highland. Mon père et trois autres nobles furent choisis, et envoyés à Londres, comme les meilleurs tireurs. On les mena donc au palais où, pendant deux heures d’affilée, ils déployèrent tout l’art de l’épée, devant le roi George[18] et la reine Caroline, et Cumberland le Boucher, et un tas d’autres que j’ignore. Et quand ce fut fini, le roi (qui n’était après tout qu’un vil usurpateur) leur donna de belles paroles et leur mit en main à chacun trois guinées. Or, en sortant du palais, ils passèrent devant une loge de portier ; et mon père, se disant qu’il était sans doute le premier gentilhomme highlander qui fût jamais passé par là, crut devoir donner au pauvre portier une haute idée de sa qualité. Il déposa donc les trois guinées du roi dans la main de cet homme, comme si c’était son habitude ordinaire. Les trois autres qui le suivaient font de même ; et les voilà dans la rue, sans un penny, certains disent que ce fut un tel, le premier à gratifier le portier du roi ; d’autres, que ce fut tel autre ; mais la vérité est que ce fut Duncan Stewart, comme je suis prêt à le soutenir aussi bien avec l’épée qu’avec le pistolet. Tel était mon père, Dieu ait son âme !

– Il n’a pas dû vous laisser beaucoup.

– C’est vrai. À part mes culottes, il m’a laissé peu de chose. Et c’est pourquoi j’en suis venu à m’enrôler, ce qui a nui grandement à ma réputation, et me ferait encore plus de tort si je tombais aux mains des habits-rouges.

– Hé quoi ! m’écriai-je, vous avez fait partie de l’armée anglaise ?

– Oui, moi-même, dit Alan. Mais j’ai déserté du bon côté, à Preston-Pans[19], et cela me console un peu.

Je n’étais pas de cet avis, car je tenais la désertion devant l’ennemi pour une faute impardonnable contre l’honneur. Toutefois, en dépit de ma jeunesse, je sus taire ma pensée.

– Mais, mon ami, dis-je, c’est la peine de mort !

– Oui, au cas où ils me prendraient, ce serait haut et court pour Alan ! Mais j’ai dans ma poche mon brevet signé du roi de France, qui me protégerait un peu.

– J’en doute fort.

– Moi aussi, répliqua-t-il sèchement.

– Mais bon Dieu, mon ami, m’écriai-je, vous qui êtes un rebelle condamné, un déserteur, et un homme du roi de France, pourquoi donc revenez-vous en ce pays ? C’est braver la Providence.

– Bah ! je suis revenu tous les ans depuis 46.

– Et quoi donc vous pousse, ami ?

– Eh bien, voyez-vous, je m’ennuie de mes amis et de chez moi. La France est un beau pays, sans doute ; mais j’y regrette la bruyère et les daims. Et puis j’ai certaines petites commissions à remplir. Des fois, ce sont quelques gars que je ramène au roi de France : des recrues, pour tout dire ; et puis aussi un peu d’argent. Mais l’affaire la plus importante est celle de mon chef, Ardshiel.

– Je croyais que votre chef s’appelait Appin.

– Oui, mais Ardshiel est le capitaine du clan, dit-il (ce qui ne m’avança guère). Voyez-vous, David, celui qui toute sa vie a été un si grand personnage, et qui descend des rois et porte leur nom, est présentement réduit à vivre dans une ville de France comme un simple particulier. Lui qui avait quatre cents épées à sa suite, je l’ai vu, de mes yeux, acheter du beurre au marché, et le rapporter chez lui dans une feuille de chou. C’est plus qu’affligeant, c’est une honte pour nous tous de sa famille et de son clan. Il y a les petits, en outre, les enfants et l’espoir d’Appin, qui doivent apprendre à lire et à tenir une épée, dans ce lointain pays. Or, les tenanciers d’Appin ont à payer une rente au roi George ; mais leur cœur est ferme, ils sont fidèles à leur chef ; et tant par amour que par un rien de pression, et voire une menace ou deux, les pauvres gens raclent une seconde rente pour Ardshiel. Eh bien, David, c’est moi qui suis chargé de la porter. Et, frappant sur sa ceinture, il fit sonner les guinées.

– Ils payent donc deux fois ? m’écriai-je.

– Oui, David, deux fois.

– Quoi ! Deux rentes ? répétai-je.

– Oui, David. J’ai raconté une autre histoire à cette espèce de capitaine ; mais je vous dis la vérité. Et je m’étonne moi-même du peu de pression qu’il y faut. Mais cela, c’est l’affaire de mon bon parent, cet ami de mon père, James des Glens ; James Stewart, c’est-à-dire : le demi-frère d’Ardshiel. C’est lui qui ramasse l’argent et en fait la répartition.

Ce fut la première fois que j’entendis le nom de ce James Stewart, qui devint plus tard si fameux au temps de sa pendaison. Mais j’y fis peu d’attention sur le moment, car j’avais l’esprit trop préoccupé par la générosité de ces pauvres Highlanders.

– Je trouve cela noble, m’écriai-je. Je suis un whig, ou peu s’en faut, mais je trouve cela noble !

– C’est vrai, vous êtes un whig, mais vous êtes aussi un gentilhomme, ce qui explique vos sentiments. Toutefois, si vous apparteniez à la race maudite des Campbell, vous grinceriez des dents, au contraire. Si vous étiez le Renard-Rouge…

Et sur ce nom ses mâchoires se serrèrent, et il se tut. Je n’ai jamais vu de visage plus féroce que celui d’Alan après qu’il eut nommé le Renard-Rouge.

– Et qui est le Renard-Rouge ? demandai-je, effrayé mais pourtant curieux.

– Qui il est ? s’écria Alan. Eh bien, je vais vous le dire. Lorsque les hommes des clans eurent été écrasés à Culloden, et la bonne cause perdue, alors que les chevaux piétinaient jusqu’aux paturons dans le meilleur sang du Nord, Ardshiel fut obligé de fuir comme un cerf traqué sur les montagnes – lui, sa femme et ses enfants. Nous eûmes toutes les peines du monde à le faire embarquer. Et il tenait encore la bruyère, que ces gredins d’Anglais, faute de lui prendre la vie, s’attaquèrent à ses biens. On le dépouilla de ses droits, en le dépouillant de ses terres ; on arracha les armes à tous ceux du clan, qui avaient porté les armes depuis trente siècles ; oui, et jusqu’aux habits de leurs dos – tant que c’est devenu un crime de porter un plaid de tartan[20], et qu’on peut vous mettre en prison si vous avez un kilt[21] autour des jambes. Mais il y a une chose qu’ils n’ont pas pu tuer. C’est l’amour que ceux du clan portent à leur chef. Ces guinées en sont la preuve. Et alors voici qu’apparaît un homme, un Campbell, cette tête rouge de Colin de Glenure…

– Est-ce lui que vous appelez le Renard-Rouge ? demandai-je.

– Allez-vous me le reprocher, s’écria farouchement Alan. Oui, c’est lui. Il arrive, exhibe des papiers du roi George, qui le nomment soi-disant agent royal sur les terres d’Appin. Au début, il file doux, et s’efforce d’amadouer Sheamus – c’est-à-dire James des Glens, l’agent de mon chef. Mais entre temps il lui vient aux oreilles ce que je vous ai raconté ; comme quoi les pauvres manants d’Appin, fermiers, laboureurs, bouviers, se dépouillent jusqu’à leurs plaids pour trouver une seconde rente, qui est envoyée outre-mer, à Ardshiel et ses pauvres enfants. Comment avez-vous jugé cela, quand je vous l’ai dit ?

– Je l’ai jugé noble, Alan, répondis-je.

– Et vous ne valez guère mieux qu’un simple whig ! s’écria-t-il. Mais quand cela parvint à Colin Roy, le noir sang des Campbell lui bouillit dans les veines. Il grinça des dents, attablé devant son vin. Quoi ! un Stewart aurait une bouchée de pain, et lui ne pourrait l’empêcher ? Ah ! Renard-Rouge, si jamais je te tiens au bout de mon fusil, le Seigneur ait pitié de toi ! – (Alan s’arrêta pour ravaler sa colère) – Eh bien, David, que fait-il ? Il met toutes les fermes à louer. Et il se dit, dans son noir cœur : Je vais trouver d’autres tenanciers qui enchériront sur ces Stewarts, ces Maccols et ces Macrobs (car ce sont les noms de mon clan, David), et alors, pense-t-il, Ardshiel n’aura plus qu’à tendre son bonnet sur les routes de France.

– Et après, dis-je, qu’est-ce qui arriva ?

Alan déposa sa pipe, éteinte depuis longtemps, et mit ses deux mains à plat sur ses genoux.

– Ah ! dit-il, vous ne le devineriez jamais ! Car ces mêmes Stewarts, ces mêmes Maccols et ces Macrobs (qui avaient deux rentes à payer, l’une au roi George, par la force brutale, l’autre à Ardshiel, de bonne volonté) lui offrirent un meilleur prix que tous les Campbell de l’Écosse ; et il avait été les chercher au loin – jusqu’aux bords de la Clyde et à la Croix d’Édimbourg, – les priant et les suppliant de venir, car il y avait un Stewart à affamer et un chien de Campbell à tête rouge à favoriser !

– Ma foi, Alan, dis-je, l’histoire est singulière, et bien belle aussi. Tout whig que je suis, je suis enchanté que cet homme ait été battu.

– Lui battu ? répéta Alan. Vous ne connaissez pas les Campbells, et encore moins le Renard-Rouge ! Lui battu ? Non ; et il ne le sera pas, avant que son sang ne teigne la colline ! Mais s’il vient un jour, ami David, où je trouve le temps et le loisir de lui faire un peu la chasse, il n’y a pas assez de bruyère dans toute l’Écosse pour le mettre à l’abri de ma vengeance !

– Ami Alan, lui dis-je, ce n’est sage ni chrétien de proférer ces paroles de colère. Elles ne feront aucun mal à celui que vous appelez le Renard-Rouge, et aucun bien à vous. Racontez-moi simplement l’histoire. Que fit-il ensuite ?

– Votre remarque est juste, David, dit Alan. C’est bien vrai, que cela ne lui fait pas de mal ; et tant pis ! Mais sauf en ce qui concerne la religion (et là-dessus mon avis est tout différent, sinon je ne serais pas chrétien) je pense assez comme vous.

– Votre avis n’a rien à voir ici, on sait bien que la religion interdit la vengeance.

– Ah ! comme on sent que vous avez reçu votre éducation d’un Campbell ! Le monde serait trop beau pour eux et leurs pareils, s’il n’existait des choses comme un gars avec son fusil derrière un buisson de bruyère ! Mais revenons à l’histoire. Voici donc ce qu’il fit.

– Oui, dis-je, continuez.

– Eh bien, David, ne pouvant se débarrasser des loyaux paysans par les bons moyens, il jura d’en venir à bout par les mauvais. Ardshiel devait mourir de faim : tel était le résultat final à obtenir. Et puisque ceux qui le nourrissaient dans son exil refusaient de se laisser acheter – de gré ou de force il les chasserait. Il envoie donc chercher des gens de loi, des paperasses et des habits-rouges pour le seconder. Et les pauvres gens de ce pays durent tous faire leurs paquets et décamper, chaque fils hors de la maison paternelle, chacun loin de l’endroit où il avait été nourri et élevé, et où il avait joué dans son enfance. Et qui vint les remplacer ? Des gueux à jambes nues. Le roi George peut attendre ses rentes ; il lui faudra s’en passer et économiser le beurre sur son pain. Mais qu’importe à Colin le Rouge ? Faire du mal à Ardshiel, cela lui suffit ; s’il peut retirer le manger de la table de son chef, et les jouets des mains de ses enfants, il rentrera chez lui en chantant victoire.

– Permettez-moi une remarque, dis-je. Soyez sûr que s’ils recueillent moins de rentes, soyez sûr que le gouvernement a mis la main au plat. Ce n’est pas la faute à ce Campbell, ami, c’est par ordre qu’il le fait. Et si demain vous tuez ce Colin, vous en porterez-vous mieux ? Il sera aussitôt remplacé par un autre agent, juste le temps de faire la route.

– Vous êtes un brave garçon dans le combat, dit Alan, mais l’ami, vous avez du sang whig en vous !

Il parlait assez doucement, mais il y avait sous son mépris une telle colère que je crus bon de changer de conversation. J’exprimai mon étonnement de voir qu’avec les Highlands couverts de troupes, et gardés comme une ville assiégée, un homme dans sa situation pût aller et venir sans être pris.

– C’est plus facile que vous ne croyez, dit Alan. Un versant de colline découvert, voyez-vous, équivaut tout entier à une grand-route : s’il y a une sentinelle à un endroit, vous passez par un autre. Et puis la bruyère est d’un grand secours. Et partout il y a des maisons amies et des granges et du foin. Et encore, quand on parle d’un pays couvert de troupes, ce n’est là qu’une manière de parler. Un soldat ne couvre que juste l’espace de ses semelles de souliers. J’ai péché avec une sentinelle de l’autre côté du torrent et j’ai ramené une belle truite. Je suis resté dans un buisson de bruyère à six pieds d’une autre sentinelle, et j’ai appris de lui à siffler un air vraiment joli. Tenez, le voici.

Et il me le siffla.

– Et d’ailleurs, reprit-il, cela ne va plus aussi mal qu’en 46. Les Highlands sont ce qu’on appelle pacifiés. Rien d’étonnant, s’il ne reste pas un fusil ni un sabre, de Cantyre au cap Wrath, sauf ceux que les gens avisés ont cachés dans le chaume de leur toit. Mais je voudrais savoir, David, combien cela va durer ? Pas longtemps, dirait-on, avec des gens comme Ardshiel en exil, et au pays des gens comme le Renard-Rouge en train de siroter du vin et d’opprimer les pauvres. Mais il est difficile de savoir ce que le peuple supportera ou non… Ou comment Colin-le-Rouge pourrait cavalcader sur tout mon malheureux pays d’Appin, sans rencontrer jamais un brave garçon pour lui envoyer une balle.

Sur quoi Alan se mit à rêver, et resta longtemps sans rien dire.

J’ajoute ici, à propos de mon ami, qu’il était habile sur les instruments de musique, en particulier sur la cornemuse, et poète réputé dans sa langue ; il avait lu assez de livres français et anglais ; c’était un tireur immanquable, un bon pêcheur à la ligne, un excellent escrimeur aussi bien à l’épée qu’à son arme spéciale[22]. Quant à ses défauts, il les portait sur le visage, et je les connaissais déjà tous. Mais le pire, sa propension puérile à prendre la mouche et à chercher querelle, il s’en départit avec moi, en considération de la bataille de la dunette. Mais si ce fut parce que je m’étais bien comporté, ou parce que j’avais été le témoin de ses beaucoup plus grandes prouesses, je ne saurais le dire. Car il avait beau estimer hautement le courage chez les autres, il l’admirait surtout chez Alan Breck.