Ennéades (trad. Bouillet)/III/Livre 7/Notes

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Les Ennéades de Plotin,
Traduction de M. N. Bouillet
Ennéade III, livre vii :
De l’Éternité et du Temps | Notes


LIVRE SEPTIÈME.
DE L’ÉTERNITÉ ET DU TEMPS.

Ce livre est le quarante-cinquième dans l’ordre chronologique.

Il a été traduit en anglais par Taylor : Select Works of Plotinus, p. 177.

§ I. rapprochements entre plotin et les philosophes antérieurs.

Dans ce livre, Plotin paraît s’être proposé comme but principal de commenter ce que Platon dit de l’éternité et du temps dans le Timée, ainsi que nous l’avons déjà montré dans les notes (p. 172, 176, 201, 202, 206). Il soumet en même temps à une critique pénétrante les opinions de Pythagore (p. 172), d’Épicure (p. 195), des Stoïciens (p. 187, 189, etc.), et surtout celle d’Aristote (p. 179, 180, 191-194, 208).

§ II. rapprochements entre plotin et saint augustin, boëce, fénelon.

Quoique saint Augustin ait, dans le livre XI de ses Confessions, traité avec une véritable originalité la question de l’éternité et du temps, cependant il est facile de reconnaître, par les rapprochements que nous avons faits (p. 172, 175, 177, 183, 186, 187, 191, 201, 203, 207, 208), qu’il a dû s’inspirer de la théorie de Plotin, tout en la développant avec une grande liberté.

Boëce, comme on peut également en juger par nos citations (p. 181, 185, 199), a reproduit fidèlement dans son traité de la Consolation de la philosophie les définitions que notre auteur donne de l’éternité et du temps.

C’est sans doute par l’étude de saint Augustin et de Boëce que Fénelon est arrivé, dans son traité De l’Existence de Dieu, à exposer sur ce sujet des idées si conformes à celles de Plotin qu’il semble quelquefois le traduire plutôt qu’écrire une œuvre originale (Voy. p. 175-179, 181-184, 198, 199, notes).

On peut expliquer de la même manière les ressemblances que nous avons signalées sur certains points entre Plotin, Bossuet (p. 180, 201, 202) et Leibnitz (p. 200, 205)[1] qui ont pu d’ailleurs connaître la doctrine néoplatonicienne par la tradition scolastique.

Après eux, le P. Thomassin a consacré un chapitre entier de ses Dogmes théologiques (liv. V, chap. 11) à l’exposition de la théorie de Platon et de celle de Plotin sur l’éternité et le temps. Nous avons donné deux passages de cette exposition, aussi claire que fidèle, p. 182, 186.

§ III. AUTEURS QUI ONT CITÉ OU MENTIONNÉ CE LIVRE.

Ce livre a été souvent cité par Simplicius, comme nous l’avons indiqué dans les notes (p. 198, 204, 205, 209) et par Proclus (p. 180, 181, 198, 199).

Simplicius remarque que Plotin est le premier qui ait donné une théorie complète de l’éternité et du temps : ἐν δὲ τοῖς νεωτέροις Πλωτῖνος φαίνεται πρῶτος τὸν πρῶτον ἐπιζητήσας τὸν χρόνον, ϰ. τ. λ. (Commentaire sur la physique d’Aristote, p. 187.)

Proclus va plus loin ; il dit, et avec raison, que Plotin se montre vraiment inspiré dans ce livre : ὅγε Πλωτῖνος, ἐνθευτιϰώτατα τὴν αἰῶνος ἀϊδιότητα ϰατὰ τὴν Πλάτωνος θεολογίαν ἐμφανίζων, ζωὴν ἄπειρον ἀφορίζεται τὸν αἰῶνα, ϰ. τ. λ. (Théologie selon Platon, III, 18, p. 149.)


  1. L’opinion de Leibnitz sur le temps et l’espace est conforme à celle de Plotin, de saint Augustin, de Bossuet, comme on le voit par les citations que nous venons de rappeler, et elle est contraire à celle de Clarke et de Newton, qui identifient le temps et l’espace avec l’éternité et l’immensité de Dieu (Voy. Newton, Principia philosophiœ naturalis, Scholium gen.). Quant aux passages de Leibnitz qui se rapportent à l’idée d’espace, Voy. ci-dessus, p. 164, note 4.