Enthousiasme (Le Normand)/09

La bibliothèque libre.
Éditions du Devoir (p. 115-127).


IX

COSTUME DE PÂQUES


On pourrait reprocher à Marise de n’être pas économe. On pourrait même l’accuser d’être prodigue. Mais est-ce tout à fait sa faute si elle n’a aucune idée de la valeur de l’argent ? Élevée avec la perspective d’un gros héritage, et fille unique, en plus, comment aurait-elle appris à se priver, puisqu’il n’y avait personne avec qui partager ?

Un pareil état de chose aurait fort bien pu développer en elle un monstrueux égoïsme. Aussi pourrait-on presque la louanger, car si elle est prodigue, gaspilleuse même, c’est plus souvent pour les autres que pour elle-même.

Marise offre sans cesse des cadeaux à ses amies. Tout est prétexte à des envois de fleurs, de bonbons. Si elle les invite, rien n’est trop beau, trop cher ; elle se ruine pour leur servir des primeurs. Est-ce la fête de quelqu’une ? Elle y pense, et se ruine de nouveau. Faire des surprises la ravit, la transporte au septième ciel.

Il est vrai que pour elle, enfant unique, choyée — par une mère peu exigeante pour elle-même et généreuse à l’excès pour sa fille et pour ses amies — les fêtes de toutes sortes furent toujours dans sa vie des jours glorieux, même parmi la grisaille des années les moins prospères. Noël, le Premier de l’An, Pâques, son anniversaire, tous ces événements étaient et sont encore marqués par de somptueux cadeaux et par de plus somptueux festins. Marise a mangé des fraises hors saison. Marise a ouvert des huîtres achetées à prix d’or, Marise a eu sa dinde de Noël, et qu’il fallait manger avec des invités, parce qu’une dinde bien à point, mangée à deux, ce n’est ni drôle, ni bon ; c’est trop, cela coupe l’appétit.

Et les cadeaux ont toujours été des cadeaux splendides. À ceux qui accusaient parfois la mère de gâter sa fille, la mère répondait :

— Que voulez-vous, je n’en ai qu’une.

Et aujourd’hui que Marise, dans sa superbe ignorance ou son mépris de l’argent, achète à son tour des présents d’un prix parfois excessif, elle répond en riant à l’auteur de ses jours qui proteste :

— Que veux-tu, je n’ai qu’une mère, après tout.

Aujourd’hui, d’ailleurs, Marise est une personne arrivée. Elle a une situation excellente. Elle a gagné elle-même ce qu’elle dépense. Elle pratique sans l’avoir lu le « Devoir d’imprévoyance »… Mais, hélas ! ce n’est pas pour croire, comme Isabelle Rivière, qu’il faut avoir en Dieu une confiance illimitée, qu’Il aura soin de nous comme Il a soin du lis des champs, et qu’Il aime que par amour pour Lui, on donne beaucoup au prochain…

Non, Marise n’est pas mystique. Marise a la foi solide, mais grêle. Marise est individualiste, Marise a des défauts humains. Mais à tout prendre, elle est charmante. Elle est si heureuse des joies qui lui arrivent, elle aime avec tant d’enthousiasme tous ces cadeaux qu’elle reçoit ou donne, qu’il est certain que Dieu, du haut de son ciel de gloire, lui sait gré de ne jamais bouder la vie, de savoir rire, sourire, de ne jamais s’appesantir sur les épreuves et… de s’appesantir plutôt sur ses joies !

Quand Marise était petite, elle recevait les amies de sa mère comme si elles eussent été les envoyées du Seigneur. Plus de façon, de signes de bienvenue, de paroles agréables, d’invitations pressantes à temps et à contretemps, ne se virent jamais ailleurs. Puis elle les conduisait par la main jusqu’à sa chambre et là, ne leur faisait grâce de rien. Elles devaient admirer en détail, tout ce que sa mère lui avait donné depuis sa naissance, et tout ce qu’elle possédait de robes, de souliers, de chapeaux, de rubans, de bas, de jupons, même ! et aussi admirer ses jouets, ses portraits, et même sa bicyclette.

Grande, Marise est restée la même. Quand elle a reçu une belle raquette de tennis, il a fallu que ses amies, en plein hiver, voient comment, avec cette merveille, elle ferait son service. Elle fit une fois de trop la courbe savante et longue, d’un bras si savant et si long, que la raquette atteignit le plafonnier du salon et causa un inoubliable dégât. À sa mère qui parlait des fureurs du propriétaire, des frais qui s’ensuivraient ; à sa mère qui balayait les miettes de verre avant qu’on ne l’y aidât, Marise disait :

— C’est un hasard heureux, maman. Ce plafonnier était laid, démodé. Il n’y en a plus dans les salons modernes. Nous ferons poser une petite plaque qui ne déguisera rien et laissera reines et maîtresses de la lumière nos belles lampes.

Mais l’orage maternel tombait quand même abondant sur sa tête.

— Ah ! Marise, seras-tu donc toute ta vie aussi étourdie ? Jouer au tennis dans un appartement ! Si j’avais prévu pareille bévue, je ne me serais pas appauvrie pour te donner cette raquette…

Elle dut pourtant s’appauvrir ensuite pour lui payer un abonnement à un « tennis d’intérieur », et un professeur, et de belles robes de sport bien blanches…

Marise était alors une débutante oisive, qui, son bac en poche, se reposait sur ses lauriers. Ses études finies elle n’avait plus rien à faire, qu’à attendre les invitations, à les accepter, à les rendre, à se dévouer à quelques œuvres de charité bien cotées, à lire les livres à la mode, dans les moments de loisirs que lui laissaient ses occupations vaines et sans importance. Et à attendre le prince charmant. Il en passa plusieurs. Aucun ne lui parut digne de son amour. Aucun sentiment ne la soulevait de cet enthousiasme exalté dont elle avait besoin pour agir… Peu à peu, le monde se révélait un lieu où l’on s’ennuie. De très gaie qu’elle était d’abord, Marise devenait pensive et triste, et en elle-même mécontente. Il est énervant de vivre en attendant un bonheur qui ne vient pas, un bonheur aléatoire et incertain…

Mais un jour, enfin, Marise crut aimer. Elle devint pieuse, fut toute transformée, et se retira un tout petit peu du monde pour savourer ce sentiment qui s’entourait de beauté, de livres, d’idées. Elle fut, pour un temps, si reconnaissante à Dieu, qu’elle se mit à venir Le voir tous les matins, Le suppliant pour son bonheur et le succès de sa vie…

Elle crut ne pas obtenir ce qu’elle demandait. Elle demeura sous l’impression que Dieu ne se souciait pas de sa piété, parce qu’il lui répondait étrangement. Soudain, le prince charmant qu’elle croyait aimer, fit place à un homme qui lui déplaisait, et qu’elle put soupçonner d’intérêt, en vue de l’héritage toujours en perspective. Puis, accidentellement, elle surprit une conversation, où un petit fait le montrait jouant un mauvais rôle. Elle aurait pu croire à une calomnie. Elle fut certaine que c’était une médisance. Du coup, elle perdit la confiance qu’il faut avoir dans l’époux de son choix et sentit qu’elle n’aimait plus.

La force qu’elle eut de mépriser son amour-propre et de rompre des fiançailles que tout le monde trouvait si heureuses, elle ne s’en rendit pas compte, mais elle la dut sûrement à Dieu qui veillait sur elle, à ses messes matinales. Et aussi, cette résolution qu’elle prit de changer sa vie.

Désormais, elle cesserait d’être la jeune fille qui reste trop longtemps dans le monde, à voir entrer dans le bal, les unes après les autres, de saison en saison, les nouvelles débutantes. Elle sortirait encore, elle avait, Dieu merci, de précieuses et fidèles amies. Mais elle aurait autre chose à faire qu’à attendre, attendre, et ne rien voir venir.

La bachelière se remit à l’étude. La bachelière se doubla d’une traductrice, d’une sténographe. Ce français impeccable qu’elle écrivait, elle le doublerait aussi d’un anglais impeccable qu’elle écrirait et parlerait.

La tâche prit quelques années de patience et de joie. Marise découvrait la satisfaction d’agir, de poursuivre un but concrétisé.

Ses dix-huit ans envolés, sa vingtaine bien entamée, elle comprenait aussi que les années qui passent et vous transforment, apportent avec elles leurs compensations. Avoir moins d’illusions, c’est être préservé de plus d’erreurs… L’expérience perfectionne l’art de vivre…

Marise avait l’insigne bonheur d’avancer en âge sans vieillir au moins sur un point : son enthousiasme avait la vie dure. Il restait intact. Son enthousiasme serait, ma foi, éternel. Se faisait-elle une robe ? Tout le monde devait l’apprendre, devait la voir. Réussissait-elle une traduction ? Tout le monde devait l’apprendre et la lire. Aimait-elle un beau livre ? Tout le monde devait l’apprendre et en écouter l’analyse. Allait-elle à une élégante réception ? Tout le monde devait l’apprendre et avoir l’eau à la bouche à l’énumération des plats qui avaient composé un dîner fin…

Tout le monde, c’étaient les amies et amis que Marise conservait et aimait et réjouissait de sa présence, de sa parole, abondante, et joyeuse… de sa beauté aussi. Car Marise était belle… Marise avait des traits réguliers, des cheveux noirs que tous les teints aussi blancs que le sien lui enviaient. Elle croyait aussi posséder une jolie taille, et tout le monde le croyait aussi et l’aurait toujours cru s’il n’y avait pas eu ce costume de printemps…

Ce costume, fait par le meilleur tailleur de la ville, qu’elle avait décidé de s’offrir à elle-même cette année, comme cadeau d’anniversaire.

Marise continuait à ignorer la valeur de l’argent, même si celui qu’elle dépensait à présent, était celui qu’elle gagnait. Depuis qu’elle dépassait trente ans, Marise préférait oublier le chiffre marqué par le nouvel anniversaire ; et pour ne voir que le plus beau de la fête, aux cadeaux que sa mère et ses amies lui donnaient, elle avait pris cette habitude d’en ajouter un, qu’elle se payait elle-même.

Cette année donc, ce serait cet ensemble créé par ce couturier étranger que la guerre avait fait échouer sur nos rives et qui tout de suite était devenu célèbre et dont les prix étaient inabordables !

Des amies la blâmeraient, parce que, non contente de dilapider son argent, elle le jetait aux mains d’une race peut-être infâme ! Mais Marise était décidée. Elle gagnait son argent. Personne d’autre n’en avait besoin. Elle avait bien le droit de le dépenser à sa façon. Elle avait aussi droit à une compensation, pour son lever tous les jours matinal et tout l’ouvrage qu’elle abattait si bien. Et si, maintenant, on ne la voyait plus dans le monde que le samedi et le dimanche, au moins, elle n’attirerait pas la pitié, et l’on pourrait dire :

— Jamais Marise n’a été si chic !

C’était de la vanité pure. Mais elle ne s’en cachait pas. Elle avait même osé, un jour, dire cette monstruosité : « Si Dieu lui avait demandé de choisir entre la beauté sans intelligence et la laideur géniale, elle aurait sans hésiter réclamé la beauté sotte ». Peut-être, à la vérité, était-il fort aisé d’opter ainsi après coup, quand elle avait reçu un plein panier de dons, et la beauté et l’intelligence par-dessus le marché.

Marise, joyeuse, les mains dans les poches de son manteau de fourrure, un foulard élégamment noué sur ses boucles brunes, était allée retenir le tissu extraordinaire de son costume de fête et consulter les modèles que le grand couturier suivrait, mais en les embellissant de son inspiration. Puis par un beau jour de mars blanc, propre, et juste assez froid pour être gai, Marise se rendait tout heureuse à un premier essayage… Elle se tenait bien droite. Elle était grande, sans l’être trop. Elle était mince et souple, et elle marchait la tête haute, parce que, sans le vouloir, sa distinction n’allait pas sans un peu de hauteur. Elle ne se mêlait pas facilement à ceux qui n’étaient pas de son milieu. Certains disaient même qu’elle était snob, mais non, ce n’était pas du snobisme, c’était une seconde nature. Et son beau tailleur de Pâques, elle se l’offrait aussi en compensation de ces odieux voyages maintenant obligatoires dans la promiscuité mal odorante des tramways bondés, qui la faisait tant souffrir.

Mais voilà, elle l’aurait son beau costume. Le couturier marmottant des salutations en un anglais fantaisiste et incorrect, venait vers elle, l’étoffe sur le bras, et sa fille le suivait la bouche remplie d’épingles.

Marise enleva son manteau, se planta devant la glace. La fille piquait des épingles sur un coussinet, se libérant la bouche pour parler. Marise crut qu’elle se préparait à l’entretenir aimablement, pendant l’essayage. Mais non, ce n’était pas cela. C’était pour interroger son père.

Les quatre mains unies du père et de la fille drapèrent l’étoffe en jupe pendante et longue, puis en jaquette courte et encore informe. Le couturier s’éloignait, revenait, tournait et retournait Marise. Il l’examinait vraiment sans tendresse. Il n’avait l’air ni avenant, ni aimable, loin de là. Il la lorgnait, le front soucieux, l’œil critique. Faisant un pli ici, un pli là, il grimaçait, les sourcils, froncés. Puis il confia ses observations à sa fille, exactement comme si Marise n’était qu’un mannequin sans oreilles. Autour d’elle s’enroulait le drôle de dialogue monosyllabique. La jeune fille parlait si affreusement l’anglais que Marise ne saisissait pas un mot de ce qu’elle disait. Mais le vieux, par ailleurs, articulait si rageusement son anglais, non moins fantaisiste, que Marise pouvait le croire furieux.

Elle commençait à se sentir moins à l’aise et moins sûre de son chic !

Comme les costumes se portaient cette année sans col, la jeune fille avait dû demander si celui-là serait ainsi, car le vieux, tout en tripotant l’étoffe du haut, répondit d’un ton mécontent et hargneux :

No, no, her neck is too long…

Ceci n’apprenait rien à Marise. Son cou était long, c’était vrai, mais il faisait bien dans le paysage. Marise ne porterait pas avec tant de grâce ses cheveux flottants, s’il ne l’était pas.

La bouche du vieux était tout de même loin d’être appréciatrice. Pourtant, dans la glace, Marise pouvait constater que ses coups de pouce et d’épingles sur l’étoffe avaient tout de suite de l’effet. Ainsi l’encolure telle qu’il l’avait drapée la faisait paraître beaucoup moins maigre. Elle secoua la tête, son œil brilla, déjà elle se préparait à oublier que ce grognon de tailleur venait de critiquer son cou, quand elle l’entendit répondre à une autre incompréhensible remarque de la jeune fille :

No, no padding, her shoulders are too broad…

Bon, ses épaules maintenant ! Cette fois elle a une furieuse envie de protester. Avoir les épaules larges, hautes, non tombantes, quand on est grande et mince, c’est beau. Cela, elle en était sûre. La preuve, c’était ces bourrures dont les autres devaient s’affubler…

Sur les plis du corsage, il n’a rien à dire, et en vérité, elle l’attendait là. Car Marise sait qu’elle est bien proportionnée, et que nulle mieux qu’elle, ne porte le chandail.

De la jaquette, on passe à la jupe.

Le grognon couturier s’éloignait pour juger pendant que la jeune fille tendait bien l’étoffe à la taille, mais voilà qu’il se remettait à maugréer, puis à articuler, à mordre les mots pour crier presque :

— No, no, not that. Her waist is too small…

Et comme son aide drapait aussitôt quelques plis, il s’écriait :

— No, no, not there… She is too hippy…

Bon, voilà qu’elle avait trop de hanche à présent, elle, qui passait pour maigre ! Et l’échenillage continuait toujours comme si elle n’avait ni oreilles, ni yeux ; il mettrait un peplum pour cacher la hanche trop large pour son goût, et aussi, pour étoffer cette taille qu’il lui reprochait d’avoir trop fine.

L’effet était excellent. Il se redressait, paraissait enfin approuver du regard, en même temps que Marise, qui avait envie de pouffer de rire, devant ce malmenage inaccoutumé, et tant d’illusions perdues ! Elle qui s’était jusqu’à ce jour crue bien tournée !

Mais il n’était pas encore au bout de ses compliments. Il expliquait à sa fille, pourquoi il fronçait le devant et le derrière, et il tournait Marise comme sur un pivot, et l’examinant de profil, constatait :

You see, she is so narrow, so narrow…

Cela, sur le travers…

C’était le comble.

Mais lui ne s’apercevait pas de sa cruauté, tout au chef-d’œuvre qu’il composerait. Il y aurait dans la jaquette des plis crevés sur un tissu contrastant.

Marise s’admirait déjà même si son couturier ne l’admirait pas.

L’essayage finissait. Il ne s’agissait plus que de décider de la longueur de la jupe. Douze, quinze, ou seize pouces de terre ? Il releva le bord de l’étoffe, se pencha, regarda les jambes par-dessus ses grosses lunettes… Marise s’imagina qu’elle devenait cagneuse. Mais non. Constatant que là, il n’avait vraiment rien à corriger, il disait :

Make it short…

Marise s’apaisa. Enfin, quelque chose d’elle trouvait grâce devant cet œil implacable. Il approuvait mollets, chevilles et pieds !

C’était tout. Elle remettait son manteau de fourrure. Elle reviendrait quatre jours avant sa fête, qui tombait cette année sur le matin de Pâques.

Dehors, elle éclata de rire, au risque de passer pour folle, en revivant la scène à laquelle comme mannequin, elle venait d’assister, mais elle était tout de même un peu déconfite. Elle qui s’était imaginée qu’elle était assez belle fille ! non seulement de traits, mais de taille.

Eh bien, cela lui apprendrait, dirait sa mère, à courir les tailleurs à soixante-quinze dollars !

Her neck is too long…

Her shoulders are much too broad…

Her waist is too small…

She is so hippy…

She is too narrow…

À la dessiner sur ces mesures, on ferait une belle caricature !

Quand une semaine plus tard, elle revint pour l’essayage final, elle ressassait ce flot de compliments que le couturier lui avait prodigués : elle les avait sur le cœur…

Cependant, lorsqu’elle eut arboré le somptueux costume et qu’elle se vit des pieds à la tête dans la longue glace, elle reconquit du coup sa confiance en elle-même. Indéniablement, elle avait bonne apparence, avec ce splendide vêtement et son teint blanc, ses beaux cheveux noirs et ce petit air souverain qu’elle avait…

Ses yeux ne furent plus que sourire, contentement, enthousiasme. Sûrement, on se retournerait sur son passage.

Et tout à coup, une idée surgit dans son cerveau, et tout de suite, elle l’exprima, demandant au couturier si, dans son métier, il lui arrivait souvent de trouver une femme de proportion parfaite.

De sa voix brusque et brève, il répondit :

Oh, no, I met only one, in 1902. Now she is old and no longer a beauty.

Lui non plus n’était plus une beauté ! Mais Dieu qu’il travaillait, bien !

Marise paya rubis sur l’ongle et repartit le sourire aux lèvres.

Only one, in 1902 !

Et il passait là au moins trente femmes chaque jour !

Son honneur était sauf.