Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs/06

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CHAPITRE VI.


Réflexions sur le caractere moral des Juifs : la plupart de leurs vices proviennent des vexations qu’ils ont souffertes.


Il seroit injuste d’imaginer que toute la nation hébraïque n’est qu’une tourbe de gens sans cœur & sans mœurs. On trouve une foule d’exceptions éclatantes parmi les Juifs Portugais, d’Italie, de France, & sur-tout d’Hollande, dont aucun, depuis deux siecles, n’a été condamné à mort ; parmi les Juifs allemands, d’Amsterdam, de Berlin, & même de Lorraine ; parmi ceux des Colonies angloises, dont beaucoup ont su captiver la considération publique : & si l’on fait attention à la prévention générale contre eux, on conviendra que les Juifs estimés sont incontestablement estimables.

Ils ont été souvent accusés de trahison. Nous avons déja prouvé que la plupart de ces imputations étoient filles de l’imposture : rien de plus déraisonnable, répétons-le, que de juger une nation sur des faits particuliers, à moins que leur multiplicité ne comporte une induction générale. Parce qu’un Marchand Juif aura trempé dans la conspiration formée contre la maison de Bragances(1) ; parce que dans le Mariland on aura pendu deux Juives pour correspondances avec les troupes angloises(2) ; parce que la Czarine vient de publier une ukase qui ordonne aux Juifs de ses États de borner leurs correspondances aux objets de commerce, attendu que des lettres interceptées ont prouvé qu’ils informoient les Turcs : que conclure delà contre le peuple entier ? On répond abondamment à ces anecdotes par d’autres contraires. Si les Malthois leur reprochent d’avoir jadis livré Rhodes aux Sarrasins(3), on leur rappelle Malthe délivrée en 1749 Par un Juif, d’une conspiration terrible(4) ; on cite les Juifs de Bordeaux, se cotisant pour subvenir aux frais de la guerre, & sur-tout un, Gradix soutenant les Colonies affligées de la famine. Je n’ai lu nulle part qu’aucun Juif ait figuré dans les troubles civils de la ligue, ni dans les entreprises audacieuses des Flibustiers. Une époque antérieure nous montre ceux d’Angleterre qui, dans un moment où on leur permet de respirer, s’empressent d’avancer de l’argent au Roi & aux Grands pour le voyage d’Outremer. On ne résiste pas au plaisir de citer, après le Roi de Prusse, un trait de générosité, auquel il ne manque qu’une application plus légitime. Quand Guillaume d’Orange voulut détrôner Jacques  II, son beau pere, Schwartzau, Juif d’Amsterdam, lui prêta deux millions, en disant : si vous êtes heureux, vous me les rendrez, sinon je consens de les perdre(5). Ce trait vaut celui de Fugger envers Charles-Quint. Dans l’énumération des qualités morales de ce Peuple, nous compterons la sobriété. Ockley nous assure à la vérité que les femmes Juives de Maroc aiment passionnément les liqueurs fortes(6) : elles feroient donc exception à l’observation générale, par laquelle il conste que les Juifs ne connoissent gueres de l’ivrognerie que le nom.

Un Auteur récent assure que la circoncision émousse en eux la salacité(7). D’un autre côté il est avoué des Physiologistes, que l’éléphantiasis & la lèpre, dont les principes font affoiblis, & non éteints chez les Juifs, produisent un effet contraire, & rendent libidineux, en charriant dans la masse des humeurs beaucoup de particules acrimonieuses(8). J’ai remarqué que les enfans hébreux sont très-précoces sur les notions relatives au développement de la puberté ; des peres m’ont assuré que le libertinage solitaire étoit extrêmement commun chez eux, & je présume que les Juives seroient fort sujettes à la nymphomanie, si elles éprouvoient les longueurs du célibat. C’est une opinion dont je développerai les probabilités, si on l’exige. Peut-être que pour eux, comme pour tant d’autres, le défaut d’occasion est la seule sauve-garde de la vertu. Lorsque vers le milieu de ce siecle, on voulut leur accorder dans le Royaume de Naples une existence légale, tout-à-coup, enivrés de ce bienfait, ils crurent que la liberté étoit la licence ; ils se livrerent à une débauche effrénée qui fit sur le champ révoquer l’édit(9).

Cependant, en général, on ne peut pas reprocher aux Juifs le libertinage qui flétrit & dépeuple nos Villes. Cardoso les loue de n’avoir aucun de ces livres détestables dont le but est d’attiser la luxure ; il prétend que la décence est en eux une vertu presqu’innée(10). Les Docteurs, statuant sur une foule de cas particuliers, ont donné un recueil de décisions qu’on pourroit nommer le code de la Modestie(11). On sait d’ailleurs que, suivant leurs expressions, les poutres même du logis ne doivent pas voir le Juif dans une attitude immodeste. Par les peines & la honte, par les mariages hâtifs, ils ont opposé de fortes barrieres au libertinage. Rien de plus rare chez eux que l’adultere ; l’union conjugale y est vraiment édifiante, ils sont bons époux & bons peres.

Je me fais un devoir de mentionner encore d’autres vertus presqu’universelles chez eux : une tendresse effective pour leurs freres indigens, un respect profond pour les auteurs de leurs jours ; ils seroient désolés de mourir sans recevoir la bénédiction de leurs peres, sans la donner à leurs enfans. Pendant onze mois le fils récite tous les jours la priere kadisch, pour le repos de l’ame du défunt, & célebre par un jeûne annuel l’anniversaire de son trépas(12). Il leur est enjoint de respecter leur instituteur à l’égal de leur pere, ou même plus ; car celui-ci, disent-ils, ne donne que l’être, & l’autre donne le bien-être. Ils s’honorent d’une tendre vénération pour les vieillards, vertu touchante, presqu’inconnue dans nos mœurs, mais si célebre dans la haute antiquité, & qui rappelle le gouvernement patriarchal.

Ne croyez pas toutefois qu’aux dépens de la vérité, nous voulons les revêtir de la robe de l’innocence. Un voyageur vient de nous répéter que les Juifs allemands établis en Angleterre, sont le rebut de l’espece humaine(13), voleurs, recéleurs, &c. &c, & cette peinture peut convenir à beaucoup d’autres. Soyons-en peinés ; n’en soyons pas surpris. On a dit avant moi qu’on ne remarque pas assez l’influence de chaque profession sur le caractere moral. En effet tout peuple placé dans les mêmes circonstances que les Hébreux, & vexé par la misere qui nécessite presque des crimes, leur deviendra semblable. Amenez sur la scene vos Brames tant vantés & ces paisibles Otahitiens : interdisez-leur tout moyen de subsister, que par un commerce de détail dont les gains sont précaires & modiques, quelquefois nuls lorsque la souplesse & l’activité ne suffiront pas pour subvenir à des besoins impérieux & toujours renaissans, bientôt ils appelleront à leur secours l’astuce & la fripponnerie.

Demandez à l’univers comment on a par-tout envisagé les Juifs. La politique, avec les yeux de l’intérêt ; le vulgaire, avec ceux de la haine ou du mépris ; & d’insipides Auteurs ont croacé pour fortifier ce sentiment. Veut-on lire des chefs-d’œuvres d’impertinence ? On peut consulter les ouvrages cités dans les notes(14), on verra des facultés théologiques, luthériennes, de Wittemberg, de Rostock, décider qu’un Chrétien malade ne peut appeller des Médecins Juifs, parce que la plupart sont des ânes : ils employent des remedes magiques ; de dix baptisés ils sont obligés d’en tuer un. Les Juifs sont maudits du ciel : conséquemment ils ne doivent pas guérir les Chrétiens, qui sont enfans de Dieu. Qu’un Chrétien dîne avec un Juif, c’est une espece de sacrilege, selon Tostat(15). Tel est aussi l’avis du Docteur Jacques de Gruffiis, & cette décision est digne d’un homme qui examine si un Clerc encourt l’excommunication en se battant lui-même(16). Quand on voit des Dissertateurs examiner sérieusement si les Juifs sont infâmes de droit ou de fait, & se décider pour le fait(17) ; quand un d’eux vient nous dire que les Juifs existent comme on laisse exister les bourreaux & les femmes publiques ; quand dans un livre, heureusement oublié, intitulé ; Decisiones aureæ, on lit que les Juifs font pires que les Sarrasins & les habitans de Sodome(18), qu’ils ne peuvent pas être possédés, parce qu’un démon ne peut en surmonter un autre ; quand on voit Shakespear, dans son Marchand vénitien, introduire sur la scène un Juif qui réunit tous les traits de la scélératesse ; quand on entend dire que le Juif, incapable de sentir un bienfait, doit être considéré sicut mus in perâ, serpens in gremio, ignis in finu ; quand on voit un savant, comme Buxtorf, commencer son Traité sur la Synagogue, en disant qu’on ne trouve chez les Juifs que fausseté, qu’hypocrisie, rappellons-nous que ces benins Écrivains n’étoient que les échos de l’opinion publique.

De concert avec eux, il semble que l’autorité souveraine ait conspiré à élever entre les Juifs & nous un mur de séparation. L’Europe a produit quatre cents réglemens pour rompre avec eux les liaisons les plus indifférentes. À la vérité, quelques-unes de ces prohibitions portoient sur un fondement légitime : telle fut celle d’avoir des esclaves chrétiens. Il est prouvé que les Juifs, ayant le goût du prosélytisme, les forçoient souvent à l’infraction des loix évangéliques(19). Une pareille défense ne pourroit aujourd’hui s’appuyer des mêmes motifs, & les sollicitations d’un Juif en pareil cas seroient sévèrement réprimées, si elles étoient connues : mais connues ou non, elles seroient infructueuses. Dans nos siecles modernes on trouveroit à peine un Chrétien qui ait embrassé le Judaïsme ; pour la curiosité du fait, nous citerons Antoine Debriey(20), & Milord Gordon.

D’anciens statuts du diocese de Metz, rédigés en 1610, engagent les Curés à s’opposer au service que rendoient aux femmes juives les matrones chrétiennes. On ne voit pas d’abord ce qui a pu dicter ce décret, mais il paroît que les sages-femmes étoient presque contraintes de participer à quelques cérémonies judaïques ou superstitieuses ; & lorsqu’à l’imitation de plusieurs Conciles(21), Grégoire XIII, par une constitution de l’an 1581, défendit aux Juifs d’avoir des nourrices chrétiennes, parce qu’après avoir communié, on les obligeoit à verser leur lait dans les gardes-robes, ces défenses portoient sur des raisons qui actuellement n’auroient plus lieu.

Mais combien d’autres réglemens enfantés par la haine ou l’ineptie ? En Orient, on vit un Abdala faire marquer les Juifs d’un fer chaud(22) ; un Montakaval leur interdire d’autres montures que des ânes ou des mulets ; un Calife, El aquem beanir Allah, leur faire porter au col la figure d’un veau, à cause de celui que leurs peres avoient adoré dans le désert(23). Actuellement en Perse, on les insulte impunément(24) ; en Afrique, on leur crache au nez dans les rues, les enfans les poursuivent à coups de pierres(25). À Fez, un jour est indiqué pour recevoir leurs impôts sur une place publique ; à mesure que chacun paye il reçoit un coup de bâton ou un coup de pied, & se retire en faisant une profonde révérence au bruit des huées de la populace(26). En Turquie, sur-tout au fauxbourg de Galata, beaucoup sont porte-faix, mais il leur est défendu de mettre un sac de foin sous leurs fardeaux comme font les Turcs. Un de ces malheureux avoit ramené à Constantinople Mahomet IV, égaré à la chasse ; il demanda pour récompense la liberté d’avoir un sac, & il l’obtint(27). Quelques législateurs les ont regardés comme incapables de témoigner contre les Chrétiens. Dans plusieurs contrées les loix les punissent avec une partialité féroce. Pour des délits légers, elles leur infligent des peines infamantes & même capitales. Pour des crimes très-graciablss, elles les livrent à des tourmens qui excedent la faute. Il y a vingt-deux ans que le malheureux Hirtzel Lévi, fut pendant dix heures vivant sur la roue, & l’arrêt du tribunal qui lava la mémoire d’un innocent ne lui rendit pas la vie.

L’union charnelle du Juif d’Avignon avec une Chrétienne fut autrefois punie par sentence du juge de la même peine qu’Abélard ; mais en Angleterre, ce péché assimilé par la loi aux crimes contre nature, étoit puni du supplice des Vestales. En Suisse, en Allemagne, l’usage fut jadis, lorsqu’un Juif méritoit la hart, de le pendre par les pieds à côté d’un chien qui est le symbole de la fidélité(28), & cette barbarie a duré en divers pays jusqu’à nos jours. Il semble qu’on ait voulu reprocher au créateur de les avoir formés à son image, & détruire cette divine empreinte. En général les Gouvernemens, plus empressés à punir les crimes qu’à récompenser la vertu, n’ont gueres su faire que des loix prohibitives, peu d’encourageantes ; ils ont trouvé plus facile de tourmenter les criminels que de prévenir les crimes.

À la honte de notre siecle le nom Juif est encore en opprobre, & souvent encore les disciples du maître le plus charitable, insultent à des malheureux dont le crime est d’être Juifs, & qu’on rencontre sur nos routes couverts des lambeaux de la misere. En Europe on les a soumis au même péage que les animaux, auxquels ils répugnent par principes religieux(29). Autrefois un Roi d’Espagne condamnoit à de grosses amendes quiconque recevoit d’eux quelques présens(30) ; & Philippe le Hardi, après leur avoir défendu de se baigner dans les rivieres où se baignoient les Chrétiens, les obligea de mettre une corne à leur bonnet ; ailleurs on les a forcés de porter des chapeaux jaunes, des roues sur leurs habits, &c. On ne leur a laissé que la figure humaine, encore y a-t-on voulu attacher un distinctif flétrissant en singularisant leurs costumes. Hélas ! que gagne-t-on en avilissant les hommes ? à coup sûr on les rend pires.

Au-lieu de combler l’intervalle qui sépare les Juifs de nous, on s’est plu à l’aggrandir ; loin de leur fournir des motifs pour s’éclairer, s’améliorer, on leur a fermé toutes les avenues du temple de la vertu & de l’honneur. Que pouvoit devenir le Juif accablé par le despotisme, proscrit par les loix, abbreuvé d’ignominie, tourmenté par la haine ? Il ne pouvoit sortir de sa chaumiere sans rencontrer des ennemis, sans essuyer des insultes. Le soleil n’éclairoit que ses douleurs ; martyr de l’opinion, il n’avoit rien à perdre ni à gagner pour l’estime publique, même lorsqu’il se convertissoit, parce qu’on ne vouloit croire ni à sa sincérité ni à sa vertu. Il étoit méprisé, il est devenu méprisable ; à sa place, peut-être eussions-nous été pires.

Shaftesbury observe que les Juifs sont naturellement sombres & mélancoliques(31) ; cela est concevable chez des gens toujours environnés de terreurs : delà ce coup d’œil faux & sinistre, cet air contraint & timide qui regne sur leur physionomie & se développe dans toutes leurs attitudes. Leur crainte est un fruit de l’esclavage, la misere a flétri leur cœur, le désespoir a provoqué leur aversion, & les a conduits à la vengeance. Telle est la généalogie incontestable de bien des crimes, & la marche presqu’infaillible de la nature humaine en pareil cas. Mais les torts des Juifs, leurs malheurs accusent notre conduite à leur égard. Nations, avouez en gémissant que c’est là votre ouvrage ! les Juifs ont produit les effets, vous aviez posé les causes : quels sont les plus coupables ?



(1) Baeze, riche marchand juif, ayant été mis à la question, avoua la conspiration formée contre la maison de Bragance. V. les révolutions du Portugal, par Vertot. On impute encore aux Juifs d’avoir livré Barcelone aux Maures : c’est une accusation de l’annaliste de saint Bertin.

(2) Journal encyclop. premier Novem. 1781.

(3) Lettres juives. T. 2, pag. 170.

(4) Brydone. Voyage en Sicile et à Malte. T. 1, pag. 243. L’auteur de la géographie dédiée à Mlle de Crozat, dit que la conspiration fut découverte par un Arménien, et un Juif converti. On parle aussi d’un Juif, qui, lors du siege de Tunis, par Charles-Quint, sauva la vie à plusieurs milliers d’esclaves chrétiens que Barberousse vouloit faire égorger.

(5) V. mémoires sur le Brandebourg.

(6) Ockley. Relation, &c.

(7) E. b. Pag. 77.

(8) Ambroise Paré, le 20. Ch. VIII de sa chirurgie. V. aussi la physiologie de Haller. La ladrerie pénetre sept toises de murailles, dit Joubert, erreurs populaires. Liv. 2, chap. XII.

(9) Quelques écrivains débitent que le cagotisme ayant déclaré la Reine frappée pour toujours de stérilité, si on laissoit subsister l’édit, il fut annullé sur le champ, Mais, je le demande à tout homme sensé, une imposture si grossiere, une crédulité si sotte, dans notre siecle, dans une Cour éclairée, tout cela est-il présumable ? En alléguant le libertinage des Juifs pour cause de cette révocation, j’ai pour garant un homme bien informé, et dont l’autorité n’est pas suspecte ; c’est M. le docteur de Gueldres, Juif, connu par son long séjour à Jérusalem, par ses voyages dans les trois parties de l’ancien monde, et par son poëme anglois : les Israélites à la montagne d’Horeb.

(10) V. son traité, aussi rare que curieux en Espagnol. Las excellentias de los Hebreos. Por el doctor Isaac Cardoso. Amst. 1679, in-4o., et l’ouvrage qui fait suite à celui-là, pour réfuter les calomnies dont on charge sa nation.

(11) Buxtorf, Synagoga judaica. Chap. II, IV et VIII.

(12) V. les cérémonies funebres de toutes les nations, par Muret. Paris 1679. Chap. XVI.

(13) Voyage en Angleterre et en Italie. Par M. Archenholtz. L’auteur de l’ouvrage intitulé : Londres, T. 2, est d’un avis contraire ; il cite les Juifs anglois, comme des hommes estimables attachés à l’état, et dont les capitaux font partie de la richesse nationale.

(14) Bern. Valentini. Pandectæ medico-legales. Francfort 1701. T. 1, pag. 4, 20.

Tractatus de Judaismo. Gissæ, 1660.

Behrens selecta medica. Francf. 1708. Pag. 26, &c.

Holzius miscel. germ. decas. prima. En Hollande on admet quelquefois des Juifs dans les loges de francs-maçons : mais à Berlin, depuis quelques temps, on ne les aggrege plus.

(15) Tostat. 1°. Reg. quæstione octavâ.

(16) Decisiones aureæ. Augustæ Taurin. 1597. seconde part. liv. 2, chap. XXIII, &c.

(17) Dodecas legalis de judæorum receptione, ac tolerantiâ. Ienæ. 170.0.

(18) Decisiones aureæ. Liv. 2, chap. XXIII.

(19) Hist. de Théodose : Par Flechier, liv. 3, et Boissi. Disertations pour servir à l’hist. des Juifs, T. 2, p. 24 et suiv. L’auteur de la lettre d’un milord, &c, prétend que les Juifs n’eurent jamais le goût de faire des prosélytes. Les auteurs qu’on vient de citer produisent les preuves du contraire, et l’auteur de la lettre peut choisir entre la mauvaise foi et l’ignorance.

(20) V. Præstantium ac eruditorum virorum Epistolæ ecclesiast. Amsterd. 1660. Il y a un extrait de lettre du prévôt ecclésiastique de Geneve, de l’an 1632. Il raconte qu’Antoine Lorrain, élevé aux Jésuites de Pont-à-Mousson, converti par Ferri, Ministre à Metz, très-lié ensuite avec les Juifs de cette Ville et de Venise avoit adopté leurs dogmes, et qu’il fut brûlé à Geneve en 1632. On a cité aussi Bucer, Rittangel, Bodin, le P. Mena, &c, comme ayant judaïsé en secret ; mais ces faits incertains n’ont pas encore le cachet de la vérité.

(21) Concile Agathens. Chap. XXXIV, pag. 1389 et 1390. Edit. de Labbe. Concile. Veneti., an. 405, chap. XII, pag. 1056.

(22) Soliloq. du docteur Dodd.

(23) Maillet. Description de l’Egypte. Lettre 12.

(24) Hist. des découvertes faites par, &c.

(25) Boissi. Dissertat. T. 2, pag. 170.

(26) Relation des Peres de la Mercy, au royaume de Fez et Maroc, en 1687.

(27) Basnage, liv. 8, chap. XXX. Les Juifs payent quatre sortes d’impôts au Sultan : 1°. pour chaque enfant mâle ; 2°. pour le droit de synagogue ; 3°. pour le droit d’enterrer ; 4°. pour acheter des pavillons aux Musulmans. Voici l’origine de cette taxe ; quelques Juifs s’étoient avisés de dire qu’ils iroient seuls en paradis. Où serons-nous donc, leur dirent des Turcs, présens à la conversation ? Les Juifs, intimidés, n’osant les exclure du ciel, déciderent qu’ils seroient sur les avenues, dans les cours : en conséquence le grand Vizir, informé, imposa aux Juifs un nouveau tribut pour acheter des tentes aux Musulmans, et les soustraire aux injures de l’air. V. essais sur Paris. Par M. de Sainte-Foix, T. 4, Pag. 135, &c.

(28) La chronique de Suisse, par Stumpf, renferme des gravures en bois, qui représentent un Juif pendu par les pieds à côté d’un chien. Nota que les Juifs ont été chassés de toute la Suisse. On n’en trouve plus que quelques familles dans le comté de Baden.

Actuellement encore, quand les chiens sont trop multipliés à Ligourne (Livourne), on les tue, et on les jette dans le cimetiere des Juifs. Voyages de Hasselquist, seconde part., pag. 4.

(29) Il a fallu un acte émané du trône pour les dispenser du péage corporel en Alsace. (Lettres-patentes de 1784).

(30) Basnage, liv. 9, chap. XIV.

(31) Mélanges de Shaftesbury. T. 3, seconde part., chap. III.