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Estat de l’Empire de Russie/Notice sur le capitaine Margeret

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NOTICE
biographique et bibliographique
SUR LE CAPITAINE MARGERET.


I


L’Estat de la Russie et grand Duché de Moscouie parut à Paris, en 1607, chez le libraire Mathieu Guillemot.

Cet ouvrage obtint le plus grand succès. Il piquait vivement la curiosité en offrant des détails circonstanciés sur la Russie, alors si peu connue, que le capitaine Margeret disait dans sa Préface : que bien des gens croyoient que la Chrestienté n’auoit bornes que la Hongrie. Ce qui donnait une véritable importance à cette relation, c’est qu’on la savait rédigée sur l’ordre du roi Henri IV, qui, charmé des récits de l’auteur, avait désiré faire connaître au public les événements extraordinaires et tragiques dont la Russie venait d’être le théâtre.

Le temps, loin d’affaiblir l’intérêt qui se rattache à l’œuvre de Margeret, n’a fait que l’accroître, et dès le commencement du xviie siècle, elle a été souvent citée par les auteurs qui ont parlé de Demetrius Ivanovitch, le premier des faux Démétrius, depuis Jean Richer[1] et de Thou[2], jusqu’à M. Prosper Mérimée, qui publiait en 1852 son Histoire des faux Démétrius.

Presque toutes les personnes que l’Histoire de Russie a occupées à des titres divers connaissent le nom de Margeret, mais la plupart ignorent les circonstances de sa vie. Nos nombreux recueils biographiques sont pour ainsi dire muets à son égard, car la Biographie universelle de Michaud, le Dictionnaire biographique universel et pittoresque[3], la Biographie universelle de Weiss[4], et la Biographie portative universelle[5], qui lui consacrent chacun un article de quelques lignes, n’indiquent ni son prénom ni sa patrie[6].

Le président de Thou, qui a connu notre capitaine, l’appelle Jacques Margeret de Franche-Comté ; Richer le désigne sous le même prénom. Courtépée cite la famille Margeret au nombre des plus anciennes de la ville d’Auxonne[7] ; Girault, dans sa Notice sur les aïeux de Bossuet[8], donne, d’après les registres de l’état civil déposés aux archives de cette ville, deux actes de baptême, l’un du 28 mai 1590, le second du 22 juillet 1597, d’enfants nés du mariage d’André Boussuet et de Marguerite Margeret, sa femme.

Aux archives du département de la Côte-d’Or, à l’Inventaire Pincédé, on trouve à la date de 1478 l’extrait de l’acte de mariage d’un Jean Margeret avec Guillemette de la Gastine ; en 1571, l’enregistrement de la nomination de conseiller à la chambre des comptes de Dijon d’un Chrestien Margeret, qui y siégea depuis cette époque jusqu’au 27 novembre 1617 ; en 1580, l’enregistrement de l’office des greniers à sel d’Auxonne et de Mirebeau au profit du sieur Claude Margeret.

Enfin, on lit dans le Dépôt des notaires de Dijon (vol. 19, p. 32) :

« Le dernier novembre 1565, est une rente créée en faveur d’honorable Pierre Margeret, marchand de Dijon, est jointe une requeste de l’an 1607, de Jacquot ou Jacques Margeret, escuyer, pour avoir compulsion dudit acte. »

Cette dernière mention doit faire disparaître toute espèce d’incertitude, car c’est en 1607 que le capitaine Margeret est revenu de Russie, ruiné par la chute de Demetrius ; et aussitôt après son arrivée en France, il a dû se rendre en Bourgogne pour revoir sa famille et mettre ordre à ses affaires.

Il n’est pas étonnant que de Thou le désigne comme Francomtois, puisque sa famille était du comté d’Auxonne, situé entre le duché de Bourgogne et la Franche-Comté.

La nationalité de Margeret ainsi établie, nous allons donner le peu de renseignements que nous avons recueillis sur sa vie.

Pendant la Ligue, la ville de Saint-Jean-de-Losne se déclara pour le roi de Navarre, entraînée par deux de ses plus courageux citoyens, Lescotet et Martenne, et fit sous le commandement de Philippe Baillet, seigneur de Vaugrenant[9], une héroïque défense contre les Ligueurs de Nuits et de Dijon. Cinquante hommes d’armes choisis parmi les plus intrépides formaient le bataillon sacré de la résistance. Au nombre de ces braves se trouvait un soldat hardi et aventureux, Jacques Margeret, qui, voyant, en 1595, la cause de Henri IV triompher définitivement[10], quitta les bords de la Saône pour chercher au loin de nouveaux dangers.

Il prit d’abord du service auprès du prince de Transylvanie et de l’empereur, fort occupés à repousser les Turcs, qui menaçaient l’Europe. Il servit ensuite en Pologne comme capitaine d’infanterie ; puis, en 1600, sur les instances de l’ambassadeur Vlasief, il passa en Russie, et reçut du czar Boris Godonnoff le commandement d’une compagnie de cavalerie.

Boris avait succédé au faible czar Fédor Ivanovitch, fils d’Ivan le Terrible, dont il avait été le ministre. Démétrius, le véritable czarevitch, était mort sept années auparavant dans un accès d’épilepsie.

Les uns assuraient qu’il avait été égorgé par ordre de Boris, capable de tous les crimes pour se frayer le chemin du trône ; les autres croyaient que Démétrius vivait encore, et cette opinion s’accrédita d’autant plus que Boris était détesté des boyards et du peuple.

En 1604, un aventurier habile, qui se donnait pour le czarevitch Démétrius, obtint des subsides du roi de Pologne et des Lithuaniens, et envahit la Russie ; victorieux dans la première rencontre, il éprouva bientôt de grands revers.

Le 20 janvier 1605, à la bataille de Dobrynitchi, au moment où ce prétendu Démétrius, à la tête des Polonais, venait d’enfoncer l’infanterie qui formait le centre de l’armée russe, « deux enseignes de gens de pied étrangers, commandées par le Livonien Walther de Rosen et le Français Margeret, dit M. Mérimée, arrêtèrent la charge impétueuse de Démétrius, et donnèrent aux Moscovites le temps de se rallier et de revenir au combat. Les Allemands qui composaient la majeure partie des auxiliaires de Boris, criaient « Hilf Gott ! (Dieu nous aide !) » C’était leur cri de guerre. Il devint le cri de ralliement des Russes, qui le répétaient sans le comprendre[11]. » L’ennemi, surpris de ce retour inattendu, abandonna le champ de bataille. Loin de se décourager, le faux Démétrius continua la lutte pendant toute une année ; après la mort de Boris, il parvint à attirer les troupes moscovites sous ses drapeaux et à se faire proclamer czar.

Devenu empereur, Démétrius donna à Margeret le commandement de la première compagnie de ses gardes du corps, composée de cent archers et de deux cents hallebardiers, tous étrangers. En s’entretenant avec son capitaine des gardes, l’empereur lui parlait souvent de la France et de son roi[12], et se comparait volontiers à Henri IV, qui, comme lui, disait-il, avait reconquis son trône. Mais Démétrius était loin de posséder les vues politiques de ce prince.

Par la protection qu’il accordait aux jésuites, la faveur dont les étrangers jouissaient à sa cour, le mépris qu’il affectait pour l’ignorance et les superstitions moscovites, il s’était attiré la haine de ses sujets. Lorsqu’il eut épousé une Polonaise catholique, cette haine n’eut plus de bornes, et sa perte fut décidée.

Le 27 mai 1606, à six heures du matin, éclata une révolution terrible fomentée par le kniaz Chouiski ; les soldats étrangers, de garde au Kremlin, furent massacrés ; les Polonais qui se trouvaient à Moscou, pour assister aux fêtes du mariage de l’Empereur, mis à mort[13] ou faits prisonniers, et Chouiski proclamé czar.

De Thou, rapportant les détails de cette sanglante journée, dit : « Margeret était malade, ainsi qu’il me l’a lui-même raconté, et bien lui en prit[14]. »

Échappé comme par miracle à la mort, Margeret continua à résider à Moscou jusqu’au mois d’août, et le 16 septembre il s’embarqua à Archangel, pour la France, après en avoir obtenu, non sans peine, l’autorisation, le nouveau czar ayant désiré l’attacher à sa personne.

Arrivé à Paris, il se fit présenter au roi, qui le reçut avec bonté et l’engagea à écrire la relation de son séjour en Russie.

De Paris, il se rendit en Bourgogne, ainsi que l’indique la mention du Dépôt des notaires de Dijon de 1607.

Bien qu’il n’eût pas à se féliciter de la fin de son séjour en Russie, nous le retrouvons cependant, en 1609, au service du second de ces imposteurs[15] qui réclamaient l’héritage de Fédor Ivanovitch ; mais il abandonna bientôt cet aventurier pour entrer dans l’armée de Sigismond III, roi de Pologne, qui soutenait les prétentions de son fils Wladislas, appelé au trône des czars par les principaux habitants de Moscou.

Margeret se distingua sous les ordres de Zolkiewski, à la bataille de Klouchino et à la prise de Moscou.

Sigismond ne sut pas profiter des victoires de ses généraux. Au lieu d’entrer dans la capitale de l’empire, et de faire proclamer Wladislas, il prend Smolensk et retourne ensuite à Cracovie ; pendant son absence, les Polonais, par leurs cruautés et leurs violences, exaspérèrent les Russes ; et, le 19 mars 1611, les troupes du prince Démétrius Pojarski, enflammées par les prédications du patriarche Hermogène, se soulèvent ; le sang coule dans les rues de Moscou ; sept mille soldats polonais enfermés dans Kitaï Gorod[16] vont être massacrés, lorsque Margeret, avec une seule compagnie de cent mousquetaires, repousse les Russes, et, relevant le courage de ses compagnons d’armes, force Pojarski à abandonner la ville. Les Polonais durent à ce succès de se maintenir une année encore à Moscou.

En récompense de cette brillante conduite, il fut rappelé à la cour de Pologne avec le titre de conseiller du roi ; mais, renonçant bientôt aux loisirs d’une vie tranquille, Margeret se rendit, en 1612, à Hambourg, d’où il adressa une lettre aux boyards pour demander à rentrer dans l’armée russe : cette proposition ne fut pas agréée. En effet, sa dernière campagne dans l’armée de Sigismond n’était pas propre à inspirer de la confiance à Démétrius Pojarski : ce prince ne pouvait avoir oublié la journée du 19 mars 1611, et les instances de Margeret, plusieurs fois renouvelées depuis, furent constamment repoussées.

Ici disparaissent les traces de Jacques Margeret, et nous ignorons quel genre de mort fut réservé à ce hardi capitaine.

II

Parlons maintenant de l’ouvrage de Margeret : l’intérêt qu’il mérite est d’autant plus grand, qu’en le rapprochant des relations contemporaines, on voit que la condition des Russes des classes inférieures a peu changé depuis le commencement du xviie siècle jusqu’à nos jours, et que la noblesse a conservé le fond de son caractère au milieu des progrès de la civilisation, dus au génie de Pierre le Grand et aux efforts de ses successeurs.

Margeret entre en matière par une description détaillée de l’empire moscovite, description géographique, physique et politique qu’il complète par le portrait des Tartares qui habitent la Sibérie.

Son récit de l’histoire politique de l’empire de Russie commence au ixe siècle de notre ère ; il donne d’abord la généalogie des grands-ducs, l’étymologie du mot zar ou czar, dérivé du mot césar, qui, selon les Moscovites, indique une dignité plus haute que celle d’empereur ; puis il reprend l’histoire de l’empire, qu’il esquisse jusqu’à l’avénement de Boris (1er septembre 1598).

Il interrompt alors l’histoire politique pour parler de l’établissement du christianisme en Moscovie et retracer les cérémonies et les pratiques superstitieuses du clergé russe ; il expose l’organisation sociale du pays, distingue les différentes classes de la nation, traite des ressources du gouvernement, des impôts, des monnaies, des forces militaires, des diverses qualités des chevaux de guerre, et des rapports internationaux de la Russie, ce qui le ramène à l’histoire des czars, qu’il reprend où il l’avait laissée, c’est-à-dire au couronnement de Boris.

Il raconte les principaux événements de la vie politique et militaire de cet empereur, sa lutte avec Démétrius ; tout le règne de ce dernier et les commencements de la carrière agitée de son successeur.

Démétrius est réellement, suivant Margeret, fils d’Ivan le Terrible ; il soutient cette opinion avec beaucoup de finesse et d’énergie.

Levesque reproduit les mêmes arguments à l’appui de la même thèse ; d’autres historiens prétendent que cet homme extraordinaire est un moine nommé Grégoire Otrepieff. M. Prosper Mérimée, dans son livre sur les Faux Démétrius, fort de nouveaux documents, tranche la question et prouve d’une manière irrécusable que ce Démétrius n’est pas le moine Otrepieff, mais un simple Cosaque de l’Ukraine.

Nous terminerons cette analyse par la relation de deux faits singuliers qui pourraient faire suspecter la bonne foi de Margeret, si nous ne nous reportions pas au temps où il écrivait :

« Il se trouue en ladite ville de Astrican (Astrakhan) beaucoup de bons fruicts : et alentour se trouue la plante animale, de laquelle iadis aucuns Autheurs ont escrit, à sçauoir des Moutons qui croissent hors la terre, lesquels sont attachez à la racine comme par vn boyau de deux ou trois brasses au nombril. Ledit Mouton mange l’herbe alentour de soy, et puis meurt. Ils sont de la grosseur d’vn aigneau[17]. »

Là, Margeret ne fait qu’admettre sans discussion une opinion vulgaire de son temps, qui est consignée dans un livre fort estimé à la fin du xvie siècle, et encore au commencement du xviie, l’Histoire des médicaments apportés de l’Amérique, desquels on se sert en médecine, traduite de Nicolas Monardès de Séville, par Anthoine Collin, Lyon, 1619. Au chapitre xxxvi, page 248, se trouve la figure du barometz ou mouton-plante, puis une longue dissertation où sont rapportées les opinions de J. Scaliger, Cardan, Guillaume Postel, Jean-Baptiste Porta, du Bartas, Blaise de Vigenère, qui croyaient à l’existence de cette plante animale.

Claude Duret, dans son Histoire admirable des plantes et herbes esmerueillables et miraculeuses en nature et mesmes d’aucunes qui sont vrays zoophytes ou plant’animales, etc., etc., Paris, 1605, donne à la page 350 un dessin du barometz qu’il accompagne d’un commentaire dans lequel il reconnaît l’existence de cet être surprenant.

Si des savants comme ceux que nous venons de nommer croyaient à la réalité de cette fable, il ne faut pas s’étonner qu’un soldat s’en soit rendu l’écho.

Le célèbre auteur du Genera plantarum, Laurent de Jussieu, explique ainsi cette croyance dans l’article barometz du Dictionnaire des sciences naturelles :

« Barometz ou Borometz, écrit-il (Polypodium baromez), espèce de polypode de Tartarie, présente dans sa disposition une forme singulière : sa tige, longue d’environ un pied, et dans une direction horizontale, est portée par quatre ou cinq racines qui la tiennent élevée hors terre ; sa surface est couverte d’un duvet assez long, soyeux, d’une couleur jaune dorée. Ainsi conformée, elle ressemble à la toison d’un agneau de Scythie, et on la trouve ainsi citée dans les contes fabuleux imaginés sur quelques singularités du règne végétal[18]. »

Passons maintenant au second fait qui a pu faire douter de la véracité de l’auteur.

« Le Tsar Siméon, dit Margeret, estant en exil, ledit Empereur Boris lui enuoya vn iour de sa natiuité, iour qu’ils solemnisent grandement en toute la Russie, vne lettre par laquelle on luy donnoit esperance qu’il seroit en bref restitué, et celuy qui portoit la lettre auec du vin d’Espagne qui luy estoit enuoyé quant et quant par Boris, luy en fit boire à la santé de l’Empereur, comme aussi à son seruiteur, lesquels peu de temps apres devindrent aueugles, et l’est encores ledit Zar Simeon, ie luy en ay ouy faire le recit de sa propre bouche[19]. »

Comment, nous dira-t-on, supposer que le vin d’Espagne envoyé au czar Siméon ait pu contenir un poison assez subtil pour faire perdre le sens de la vue sans attaquer les autres organes ni le principe même de la vie ?

Nous répondrons que ceci n’est point absurde en principe, parce que certains poisons agissent essentiellement sur un organe déterminé. Cependant il est probable que Margeret, peu versé dans les sciences, partageait les erreurs du moyen âge répandues encore au commencement du xviie siècle, et que probablement il a considéré la cécité de Siméon comme le résultat d’un philtre ou d’une vertu transmise au vin d’Espagne par quelque opération magique[20].

En résumé, la relation du capitaine Margeret retrace fidèlement l’histoire des événements qui se passèrent en Russie de 1590 à 1606 ; écrite d’une manière attachante, on y reconnaît l’œuvre d’un homme d’action, qui ne dit que ce qu’il a vu ou entendu sans viser à l’effet, et son récit a l’accent de la vérité.

Si les Russes accusent Margeret de mauvaise foi, cela tient sans doute à la peinture peu flatteuse qu’il fait des mœurs moscovites. Au reste, leur critique se borne à dire qu’il ne doit inspirer aucune confiance, parce que les noms russes sont mal orthographiés dans son livre ; qu’il écrit, par exemple, Astrican pour Astrakan, etc. ; mais évidemment de telles remarques portent sur des fautes d’impression ou de traduction assez légères pour qu’il soit toujours facile de reconnaître la véritable dénomination sous le nom altéré par l’imprimeur ou l’auteur.

« Ce petit volume, dit M. Eyriès, dans la Biographie universelle, offre un exposé succinct, mais exact, et des détails intéressants sur les événements tragiques dont la Russie était le théâtre à cette époque ; Margeret est d’accord avec les auteurs nationaux, Levesque le cite souvent… Cet ouvrage eut le plus grand succès[21]. »

III

En 1668, après l’élection du roi Jean Casimir II[22], le czar Alexis désirant faire nommer son fils au trône de Pologne, envoya des ambassadeurs à Louis XIV, afin de solliciter, pour l’élection, l’appui de la cour de Versailles ; l’attention publique fut rappelée sur la Russie, et le libraire Jacques Langlois obtint un privilége pour réimprimer L’Estat de l’Empire de Russie, dont les exemplaires étaient devenus si rares qu’il n’en trouva qu’un seul chez le petit-neveu du capitaine Margeret. Celui-ci ne s’en dessaisit qu’à la condition expresse que rien ne serait changé au livre de son oncle.

Cette nouvelle édition n’a pas été faite avec tout le soin désirable : en la collationnant sur la première, on remarque des membres de phrases oubliés et des différences dans l’orthographe et la ponctuation, de sorte que le sens de quelques passages est complétement altéré.

Une réimpression, tirée à un petit nombre d’exemplaires, parut chez Fain en 1821. L’éditeur, M. Jules Klaproth, a reproduit exactement page pour page l’édition de 1669, dont elle porte la date et le privilége.

IV

Notre édition a été collationnée sur l’édition originale que M. Landresse, bibliothécaire de l’Institut, a bien voulu mettre à notre disposition ; nous avons respecté la ponctuation et les différentes variations que présente l’orthographe du texte de 1607.

De plus, nous avons ajouté l’Avertissement de l’Imprimeur et le Privilége de 1668, qui nous paraissent assez curieux pour être conservés.

On trouvera à la fin du volume des Notes donnant quelques éclaircissements historiques et la véritable orthographe des noms russes défigurés par le capitaine Margeret. Nous devons ces Notes à la bienveillance de M. P. Mérimée, de l’Académie française, et nous sommes heureux de lui en exprimer ici notre vive reconnaissance.

Henri Chevreul.
  1. Mercure de France, année 1611, de la p. 41 à la p. 452.
  2. Thuan. Hist., lib. cxxxv (1616).
  3. Publié par Aimé André, en 1854.
  4. Weiss, t. IV, édit. de 1841.
  5. Biographie universelle portative, Paris, 1851.
  6. Depuis que cette notice a été lue à l’Académie de Dijon, au mois d’avril 1854, M. Édouard Delessert a donné, dans l’Athenæum français du 26 août 1854, une biographie de Margeret traduite d’un livre intitulé Skazaniia O’Lje Dimitrii (Traditions concernant les Faux Démétrius), par Oustrialoff.
  7. Courtépée ; nouv. édit., t. II, p. 426.
  8. Girault, Notice sur les aïeux de Bossuet, p. 8 et 9.
  9. Ancien président aux requêtes de Dijon.
  10. Henri IV fit son entrée à Saint-Jean-de-Losne au mois de juin 1595.
  11. P. Mérimée, les Faux Démétrius, p. 421 ; Baër, Chronique de Moscou, p. 48.
  12. Margeret prétend même que Démétrius avait le projet d’aller en France faire une visite au roi. Voyez Margeret, page 44, édition originale.
  13. Margeret porte le nombre des Polonais massacrés à mille sept cent cinq.
  14. Thuan. Hist., lib. cxxxv.
  15. Celui que les Russes désignent sous le nom de Bandit de Touchino ou Bandit de Kalouga, parce qu’en abandonnant le camp de Touchino, il alla habiter la ville de Kalouga.
  16. Kitaï Gorod, un des faubourgs de Moscou.
  17. Margeret, page 1, édition de 1607.
  18. Dictionnaire des sciences naturelles, t. IV, p. 8.
  19. Margeret, page 30, édition de 1607.
  20. Opinion de M. Chevreul, membre de l’Institut.
  21. Biographie universelle de Michaud, t. XXVIII, p. 13.
  22. Ce prince mourut en 1678, dans l’abbaye de Saint-Martin de Nevers.