Explication du Sermon sur la Montagne/Chapitre XXIII. La porte étroite et la porte large.

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Œuvres complètes de Saint Augustin
Texte établi par Raulx, L. Guérin & Cie (p. 313).
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CHAPITRE XXIII. LA PORTE ÉTROITE ET LA PORTE LARGE.[modifier]


77. Mais, comme c’est là le partage d’un petit nombre, le Seigneur commence à parler de la recherche et de la possession de la sagesse, qui es l’arbre de vie. Or, pour la rechercher et la posséder, c’est-à-dire la contempler, l’œil a été préparé par tout ce qui a été dit plus haut, de manière à connaître la voie resserrée et la porte étroite. Et c’est ce que dit ensuite le Seigneur Entrez par la porte étroite ; parce que large est la porte et spacieuse la voie qui conduit à la perdition, et nombreux, sont ceux qui entrent par elle. Combien est étroite la porte et resserrée la voie qui conduit à la vie et qu’il en est peu qui la trouvent ! » Il ne dit pas pour cela que le joug du Seigneur soit dur ni son fardeau pesant ; mais seulement que bien peu veulent supporter le fardeau jusqu’au bout, faute d’une foi suffisante en celui qui crie : « Venez à moi, vous tous qui prenez de la peine et qui êtes chargés et je vous soulagerai. Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur : car mon joug est doux et mon fardeau léger[1]. » C’est précisément par là que ce sermon a commencé, en parlant de ceux qui sont humbles et doux. Mais beaucoup rejettent, bien peu acceptent ce joug si doux, ce fardeau si léger ; et voilà pourquoi resserrée est la voie qui conduit à la vie, et étroite est la porte par laquelle on y entre.

  1. Mt. 11, 28-30