Exposition de la doctrine de l’Église catholique orthodoxe/1884/Première Partie/VI

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Fischbacher / Félix Callewaert père (p. 101-132).


VI

L’ÉGLISE


« Et en une seule Église, sainte, catholique et apostolique. »


L’Église est la société de ceux qui croient à toute la révélation faite par Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Cette Église est une, c’est-à-dire qu’elle ne peut être composée de membres professant des doctrines différentes ;

Elle est sainte, c’est-à-dire qu’elle n’est composée que de ceux qui professent des doctrines dont le caractère est conforme à la sainteté par essence, c’est-à-dire, à Dieu ;

Elle est catholique, c’est-à-dire qu’elle n’a pas un caractère local, national et provisoire, comme la synagogue israélite, mais que tous les peuples, dans tous les temps, sont appelés à en faire partie, et qu’elle maintient, en son entier, la doctrine révélée, sans retranchement, sans addition ;

Elle est apostolique, c’est-à-dire qu’elle vient des apôtres et qu’elle professe les doctrines que les apôtres ont enseignées de la part de Jésus-Christ.

L’Église chrétienne fut, dès l’origine, gouvernée par un sacerdoce qui n’est autre que celui de Jésus-Christ lui-même, transmis d’abord aux apôtres et à des disciples choisis qui le transmirent à d’autres. Jésus-Christ lui-même institua le sacerdoce chrétien et en indiqua les fonctions par ces paroles :

« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc, enseignez toutes les nations ; baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Voici que je suis avec vous, tous les jours, jusqu’à la consommation du temps. » (Math., xxviii, 18 et suiv.)

Ainsi Jésus-Christ sera continuellement avec son sacerdoce qui doit se perpétuer jusqu’à la fin du monde, chargé d’enseigner et de baptiser.

Il fut en outre chargé de remettre les péchés. Jésus, en effet, ayant soufflé sur ses apôtres, leur dit : « Recevez le Saint-Esprit ; à ceux auxquels vous remettrez les péchés, ils seront remis ; à ceux auxquels vous les retiendrez, ils seront retenus. » (S. Jean, xx, 22, 23.)

Après avoir institué l’Eucharistie, il dit à ses apôtres : « Faites ceci en mémoire de moi. » (S. Luc, xxii, 19.)

Enseigner, administrer les sacrements, célébrer le culte, telles sont les fonctions de ce sacerdoce avec lequel Jésus-Christ sera, en même temps qu’avec l’Église, jusqu’à la fin du monde.

Le moyen de transmission du sacerdoce pratiqué par les apôtres fut l’imposition des mains, unie à certaines prières. Saint Paul dit à son disciple Thimothée qu’il avait revêtu du sacerdoce : « Ne négliges pas la grâce qui est en toi, qui t’a été donnée par la prophétie avec l’imposition des mains de l’assemblée des prêtres. » (1, Thim., iv, 14.)

« Je t’avertis de ressusciter la grâce de Dieu qui est en toi par l’imposition de mes mains. » (2, Thim., i, 6.)

Dès les temps apostoliques, on distingua deux degrés dans le sacerdoce. Ceux qui possédaient le premier degré avaient l’autorité sur ceux qui ne possédaient que le second. Cependant on les désignait par les mêmes titres de prêtres ou Anciens et d’évêques ou Surveillants. (Act., xx, 17, 28 ; Philipp., i, 1 ; Tit., i, 5, 7.) Cependant, quoiqu’on ait donné les mêmes titres à tous ceux qui possédaient le sacerdoce, ceux qui avaient été élevés au premier degré étaient supérieurs aux autres. Saint Jean les appelle anges des Églises (Apocal., i, 20 ; ii, 1, 8, 12, 18 ; iii, 1, 7, 14.)

Le mot ange (ἄγγελος) signifie messager, il a donc la même signification que le titre d’évangéliste, bon messager, donné à ceux qui accompagnaient les apôtres dans leurs courses apostoliques, et qui étaient placés par eux à la tête des Églises.

Saint Paul fait connaître en détail les fonctions de ces premiers prêtres, dans ses épîtres à Thimothée et à Tite qui avaient reçu ce titre, le premier pour Éphèse, le second pour la Crète. Parmi ces fonctions était celle de conférer le sacerdoce par l’imposition des mains. (1, Thim., v, 22.)

La distinction hiérarchique entre le simple prêtre et l’évêque est donc de droit divin, puisqu’on la voit exister, à titre d’institution, dès l’origine, et qu’elle était la base de la constitution de l’Église, aux premiers jours de son existence.

Le moyen de transmission du sacerdoce, c’est-à-dire l’imposition des mains par l’évêque, en union avec l’assemblée des prêtres, et jointe à la prière, est aussi d’institution divine, puisqu’elle confère la grâce et l’autorité sacerdotale, et qu’on la voit pratiquée dès les premiers jours de l’existence de l’Église.

Le sacerdoce, dans l’Église chrétienne, est un ordre hiérarchique composé des évêques et des prêtres, qui reçoivent leurs pouvoirs par un moyen ou un rite d’institution divine, et qui a été transmis par ceux qui l’avaient reçu légitimement.

L’évêque et le prêtre sont chargés, dans la société chrétienne, de faire toutes les fonctions sacrées, d’enseigner conformément aux croyances constamment admises comme révélées par l’Église ; de défendre la doctrine révélée contre les attaques, de quelque nature qu’elles soient, dont elle serait l’objet. Ils n’ont aucun droit sur cette doctrine, ils ont seulement le devoir de constater, chacun au nom de l’Église particulière qu’il représente, la foi toujours admise par cette Église. Tous les pasteurs ne sont, quant à la doctrine, que les voix, les échos ou les représentants de leurs Églises respectives.

Quant au diaconat, qu’il soit l’institution apostolique dont il est parlé dans les Actes (c. vi), ou qu’il remonte directement à Jésus-Christ, comme plusieurs Pères l’ont pensé, l’Église orientale le considère comme un ordre sacré, c’est-à-dire comme le troisième degré du sacerdoce. En effet, les diacres sont élevés à cet Ordre par l’imposition des mains unie à la prière, comme les évêques et les prêtres ; seulement leurs pouvoirs sont limités, comme ceux des prêtres, et les évêques seuls possèdent tous les pouvoirs du sacerdoce.

Dès l’origine de l’Église, les premiers pasteurs, accompagnés de prêtres et de diacres, se réunirent, en présence des fidèles, pour défendre la foi attaquée. Ces réunions sont appelées conciles. Les uns étaient locaux, les autres universels ou œcuméniques, parce qu’ils représentaient toute l’Église, ou une grande Église, composée, comme celle d’Orient, de plusieurs patriarcats.

Dans ces assemblées, on agita des questions doctrinales et l’on fit des règlements pour le bon gouvernement de la société chrétienne.

Quant aux questions doctrinales, les premiers pasteurs de l’Église se contentèrent de constater la doctrine constamment et universellement admise, et de l’opposer aux théories nouvelles que certains hommes voulaient introduire dans l’Église. C’est ainsi que les deux premiers conciles œcuméniques, tenus, le premier à Nicée, le second à Constantinople, formulèrent dans leur symbole, la doctrine traditionnelle sur tous les points qui avaient été contestés par les hérétiques jusqu’à leur temps.

Les conciles, en vertu de l’autorité divine donnée aux évêques pour gouverner les Églises, ont fait des règlements disciplinaires. Nous en parlerons ailleurs. Nous indiquerons seulement ici l’organisation extérieure de l’Église qu’ils partagèrent en cinq patriarcats, lesquels furent subdivisés en primaties, en provinces ou métropoles et en diocèses ou simples évêchés. Cette organisation, ainsi que les titres et dignités qui en découlent, ne sont que d’institution ecclésiastique.

La seule hiérarchie divinement instituée est celle du sacerdoce, partagé en épiscopat, prêtrise et diaconat.

Un des droits des évêques est de représenter l’ensemble des Églises paroissiales soumises à leur juridiction, lesquelles forment leur Église épiscopale et de rendre témoignage de la croyance admise par cette Église sans interruption. Ainsi, de tous les témoignages épiscopaux, résulte le témoignage constant et universel de l’Église sur les questions doctrinales. À ce témoignage universel et constant est attaché l’infaillibilité.

Si l’Église n’était pas infaillible, c’est-à-dire, si elle pouvait dévier de la vérité, elle ne serait plus la colonne et la base de la vérité ; elle ne serait plus l’épouse chaste, pure, intègre, sans rides ni souillures, du Verbe incarné qui est vérité ; Jésus-Christ ne serait plus avec elle, malgré sa promesse d’y être jusqu’à la fin du monde ; il cesserait d’en être le Pontife souverain, le chef ; le Saint-Esprit cesserait de la diriger ; elle n’existerait plus.

Donc l’Église est infaillible et elle s’exprime par ses premiers pasteurs, lorsque tous constatent la croyance constante, universelle, chacun au nom de son Église particulière, d’accord avec les prêtres, les diacres et les fidèles de cette Église. Mais si les évêques parlent en leur nom personnel, leur témoignage n’a aucune valeur catholique.

Si les évêques constatent la foi admise sans interruption, l’épiscopat est le représentant et l’écho de l’Église universelle de tous les temps, il est l’organe infaillible de l’Église.

C’est en ce sens que le concile œcuménique est infaillible.

L’Église orientale admet sept conciles œcuméniques :

Le premier de Nicée.

Le premier de Constantinople.

Celui d’Éphèse.

Celui de Chalcédoine.

Le deuxième de Constantinople.

Le troisième de Constantinople.

Le deuxième de Nicée.

Tous les autres, soit en Orient, soit en Occident, ne furent que des conciles d’un ou plusieurs patriarcats, d’une ou plusieurs provinces, et ne représentèrent pas l’Église universelle.



Tous les membres de l’Église, morts ou vivants, pourvu qu’ils n’aient pas perdu leur caractère, en ce monde ou en l’autre, sont en communion entre eux, c’est-à-dire qu’ils peuvent s’entr’aider par leurs prières, et obtenir des grâces les uns pour les autres.

Les membres qui ont quitté cette vie et qui sont récompensés, composent l’Église triomphante, parce qu’ils ont remporté la couronne promise à la fidélité. Les membres encore vivants en ce monde terrestre forment l’Église visible et militante, parce qu’ils sont encore dans la lutte contre le mal.

On perd le caractère de membre de l’Église, dans l’autre monde, par la condamnation ; sur la terre, par le schisme, l’hérésie, l’apostasie et l’excommunication.

Le schismatique est celui qui se sépare des pasteurs légitimes de l’Église en refusant de se soumettre à leur autorité.

L’hérétique est celui qui, soit par addition ou retranchement, soit par une négation absolue, rejette, avec opiniâtreté, une vérité révélée, définie par l’Église.

L’apostat est celui qui renonce, par un acte notoire, au christianisme.

L’excommunié est le criminel justement retranché de la communion de l’Église, par l’autorité légitime.

Tous les chrétiens, bons ou mauvais, qui ne sont compris dans aucune de ces quatre catégories, sont membres de l’Église. Nous disons bons ou mauvais, car Jésus-Christ nous a appris que l’Église est semblable à un champ dans lequel l’ivraie se trouve avec le bon grain, et qu’il en sera ainsi jusqu’à la fin du monde. (Math., xiii.)

Dans son existence extérieure, et par rapport aux gouvernements, l’Église peut se trouver, soit à l’état libre, soit à l’état d’institution sociale protégée, soit à l’état de persécution. Elle peut vivre, selon les circonstances, sous ces divers régimes. Si elle est libre, ses membres doivent obéissance, comme citoyens, au gouvernement légitimement établi ; si elle est protégée, elle ne doit rien sacrifier à l’État de sa doctrine et de ses institutions essentielles ; si elle est persécutée, ses membres n’ont pas le droit de se révolter contre le gouvernement légitimement établi.

Dans tous les cas, l’autorité de l’Église est toute spirituelle ; ses chefs n’ont aucun pouvoir pour les choses extérieures, et elle ne doit jamais avoir recours à la coaction, à la ruse, à la violence, ni contre les particuliers ni contre les gouvernements.




DIFFÉRENCES ENTRE LES ÉGLISES CHRÉTIENNES TOUCHANT LE DOGME DE L’ÉGLISE


L’Église romaine prétend, depuis le neuvième siècle, que le patriarche de Rome est chef visible de l’Église, de Droit divin et par héritage de saint Pierre, qui aurait été, selon elle, chef de l’Église et évêque de Rome.

Elle ajoute aujourd’hui que le patriarche de Rome est le représentant infaillible de toute l’Église, et l’interprète infaillible de l’Écriture sainte et de la tradition catholique ; qu’il jouit d’une souveraineté absolue dans toute l’Église et que les évêques ne sont que ses vicaires, tirant toute leur autorité de l’institution qu’il leur donne.

Quand saint Pierre aurait été chef de l’Église, il ne s’ensuivrait pas que ce titre aurait passé à l’évêque de Rome, car cette prérogative aurait pu être personnelle, et l’on ne peut soutenir que les prérogatives personnelles des apôtres aient passé aux évêques des Églises qu’ils ont gouvernées.

De plus, il faudrait que saint Pierre eût été évêque de Rome. Or, l’histoire atteste que Linus a été premier évêque de cette ville, et que saint Pierre n’y alla que pour y souffrir le martyre ; que cette Église a été fondée par saint Paul. Ce n’est donc qu’à cause du martyre de saint Pierre à Rome, que les évêques de cette ville ont pu se dire successeurs de cet apôtre, et non pas parce qu’il aurait été évêque de Rome.

En outre, saint Pierre n’a point été chef visible de l’Église. Il a été seulement premier entre les apôtres. Cette prérogative ne fut que personnelle, et jamais le titre de premier n’a équivalu à celui de chef, encore moins à celui de souverain absolu.

L’Église romaine a essayé d’appuyer les prétentions papales sur l’Écriture sainte et la tradition.

Les textes de l’Écriture qu’elle a cités ont un tout autre sens que celui qu’elle leur attribue, comme on l’a démontré par d’autres textes de l’Écriture, et par les témoignages des Pères qui ont interprété ces textes autrement que les papes.

Quant à la tradition, Rome n’a pu en citer que des faits et des témoignages, ou tout à fait inventés, ou altérés, ou dénaturés, ou qui ne prouvent point ce qu’elle prétend.

La papauté détruit donc la constitution de l’Église, laquelle n’a qu’un chef, Jésus-Christ, toujours présent au milieu d’elle ; laquelle n’a qu’une autorité : le sacerdoce, dont les évêques possèdent la plénitude en vertu de leur ordination, et qu’ils exercent de droit divin, en vertu de leur consécration, et non par délégation de qui que ce soit ; laquelle n’a qu’une infaillibilité qui lui vient de l’assistance du Saint-Esprit. L’Église entière, composée des fidèles aussi bien que des pasteurs, est assistée par le Saint-Esprit et elle se montre infaillible par le témoignage constant qu’elle rend à la vérité révélée. Elle n’a de droit divin qu’un centre d’unité, Jésus-Christ, et sa vérité attestée par la voix constante et universelle de tous les siècles chrétiens, dont l’Épiscopat est l’écho permanent.

L’autorité centrale extérieure réside dans le corps entier de l’Épiscopat, qui est un et que tous les évêques légitimes possèdent solidairement, comme dit saint Cyprien.

Ces vérités, attestées par les conciles œcuméniques et les saints Pères, témoins de la tradition catholique, sont directement attaquées par les prétentions des évêques de Rome.

Quant à l’existence extérieure de l’Église, les papes et leurs théologiens en donnent une idée très erronée, en lui attribuant des pouvoirs extérieurs qu’elle aurait le droit d’exercer même contre les gouvernements, par les évêques, et principalement par le pape, dont les souverains seraient les lieutenants pour le temporel, comme les évêques ne seraient que ses délégués ou vicaires pour le spirituel.



Les protestants attaquent en sens contraire les mêmes vérités, en rejetant le sacerdoce. D’après leur opinion, le ministère n’est qu’une délégation des fidèles, et l’imposition des mains est une pure cérémonie qui ne confère ni la grâce, ni l’autorité.

Le ministre protestant n’est ainsi qu’un simple fidèle délégué pour présider au culte, et non pas un prêtre investi de fonctions sacrées par un moyen divin. Il ne peut, par conséquent, ni enseigner, ni administrer les sacrements que comme délégué, non pas de Jésus-Christ, mais des fidèles, et c’est l’élection qui lui confère certaines prérogatives.

L’élection proprement dite n’étant plus en usage dans la plupart des Églises protestantes, le ministre n’est plus le délégué des fidèles, mais de quelques autres ministres choisis eux-mêmes sans la participation du troupeau.

Il n’y a donc aujourd’hui chez les protestants ni sacerdoce, ni même de ministère proprement dit, mais seulement un corps de fidèles chargés de certaines fonctions par d’autres fidèles qui s’attribuent le droit d’en investir ceux qu’ils choisissent.

De tels ministres ne peuvent s’attribuer aucune autorité, ni divine ni humaine, puisqu’ils n’ont ni l’ordination, ni l’élection véritable. Ils ne pourraient, du reste, s’en attribuer, qu’en portant atteinte au principe fondamental du protestantisme, d’après lequel chaque fidèle doit se former à lui-même sa foi, au moyen de l’Écriture interprétée librement.

On ne peut, dans les aggrégations protestantes, reconnaître aucun des signes de l’Église, une, sainte, catholique, apostolique, car elles ne se rattachent à rien, soit au point de vue doctrinal, soit au point de vue du gouvernement.



L’Église anglicane admet les trois ordres sacrés de l’épiscopat, de la prêtrise et du diaconat. Elle admet la transmission de ces ordres au moyen de l’ordination.

Sous ce double rapport, elle est d’accord avec l’Église orientale, sauf son opinion touchant le caractère de l’ordination, opinion dont nous parlerons plus bas.

Mais elle refuse au corps épiscopal de l’Église universelle le droit d’attester infailliblement la croyance constante et universelle de l’Église, au nom de cette Église (art. 21) et elle ne reconnaît pas à l’Église elle-même l’infaillibilité, tout en lui accordant l’autorité dans les controverses en matière de foi (art. 20).

Il y a ici contradiction, car une autorité doctrinale ne peut exister qu’à la condition d’être infaillible.

On aurait tort de considérer l’infaillibilité comme un droit d’imposer telle ou telle doctrine ; c’est là l’erreur romaine contre laquelle l’Église anglicane a voulu sans doute protester. Selon la doctrine orthodoxe, l’infaillibilité n’est que la prérogative que possède la vraie Église de ne rien changer à la doctrine révélée, par la raison qu’elle a Jésus-Christ pour chef et le Saint-Esprit pour guide. D’après cette notion on comprend qu’il ne peut y avoir aucun inconvénient à enseigner que l’Église parle par ses pasteurs, et que l’épiscopat, établi de Dieu pour gouverner l’Église, est infaillible lorsqu’il parle au nom de cette Église et qu’il constate sa foi ; si l’Église n’était pas infaillible, elle ne serait pas dirigée par l’Esprit-Saint ; si ses pasteurs ne pouvaient pas parler en son nom, son infaillibilité serait purement passive et ne pourrait se manifester.