Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Perroquet et la Chatte (bilingue)

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LE PERROQUET ET LA CHATTE


Un homme, ayant acheté un perroquet, le laissa libre en sa maison. Le perroquet, qui était apprivoisé, sauta et se percha sur le foyer, et de là se mit à caqueter d’une manière plaisante. Une chatte, l’ayant vu, lui demanda qui il était et d’où il venait. Il répondit : « Le maître vient de m’acheter. — Et tu oses, bête effrontée entre toutes, reprit la chatte, tu oses, tout nouveau venu, pousser de pareils cris, tandis qu’à moi, née à la maison, les maîtres m’interdisent de crier ! et si parfois cela m’arrive, ils se fâchent et me jettent à la porte. — Va te promener, ma belle dame ; il n’y a pas de comparaison à faire entre nous ; ma voix n’agace pas les maîtres comme la tienne. »

Cette fable convient aux critiques malveillants toujours prêts à jeter le blâme sur les autres.

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Ψιττακὸς καὶ γαλῆ.

Ψιττακόν τις ἀγοράσας ἀφῆκεν ἐπὶ τῆς οἰκίας νέμεσθαι. Ὁ δὲ τῇ ἡμερότητι χρησάμενος, ἀναπηδήσας ἐπὶ τὴν ἑστίαν ἐκάθισε, κἀκεῖθεν τερπνὸν ἐκεκράγει. Γαλῆ δὲ θεασαμένη ἐπυνθάνετο αὐτοῦ τίς τέ ἐστι καὶ πόθεν ἦλθεν. Ὁ δὲ εἶπεν· « Ὁ δεσπότης με νεωστὶ ἐπρίατο. — Οὐκοῦν, ἰταμώτατε ζῴων, ἔφη, πρόσφατος ὢν τοιαῦτα βοᾷς, ὅτε ἐμοὶ τῇ οἰκογενεῖ ἐπιτρέπουσιν οἱ δεσπόται, ἀλλ᾽ ἐάν ποτε τοῦτο πράξω, προσαγανακτοῦντες ἀπελαύνουσί με. » Ὁ δὲ ἀπεκρίνατο λέγων· « Οἰκοδέσποινα, ἀλλὰ σύ γε βάδιζε μακράν· οὐχ ὁμοίως γὰρ δυσχεραίνουσιν οἱ δεσπόται ἐπὶ τῇ ἐμῇ φωνῇ ὅσον ἐπὶ τῇ σῇ. »

Πρὸς ἄνδρα πονηροψόγον ἑτέροις ἀεὶ αἰτίας προσάπτειν ἐπιχειροῦντα ὁ λόγος εὔκαιρος.