Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Les Chiens affamés (bilingue)

La bibliothèque libre.

Pour les autres éditions de ce texte, voir Les Chiens affamés.

176
LES CHIENS AFFAMÉS

Des chiens affamés virent des peaux qui trempaient dans une rivière. Ne pouvant les atteindre, ils convinrent entre eux de boire toute l’eau, pour arriver ensuite aux peaux. Mais il advint qu’à force de boire ils crevèrent avant d’atteindre les peaux.

Ainsi certains hommes se soumettent, dans l’espérance d’un profit, à des travaux dangereux, et se perdent avant d’atteindre l’objet de leurs désirs.


176


Κύνες λιμώττουσαι.


Κύνες λιμώττουσαι, ὡς ἐθεάσαντο ἔν τινι ποταμῷ βύρσας βρεχομένας, μὴ δυνάμεναι αὐτῶν ἐφικέσθαι, συνέθεντο ἀλλήλαις ὅπως πρῶτον τὸ ὕδωρ ἐκπίωσι, εἶθ᾿ οὕτως ἐπὶ τὰς βύρσας παραγένωνται. Συνέβη δὲ αὐταῖς πινούσαις διαρραγῆναι πρὶν ἢ τῶν βυρσῶν ἐφικέσθαι.

Οὕτως ἔνιοι τῶν ἀνθρώπων δι᾿ ἐλπίδα κέρδους ἐπισφαλεῖς μόχθους ὑφιστάμενοι φθάνουσι πρότερον καταναλισκόμενοι ἢ ὧν βούλονται περιγενόμενοι.