Fables de Florian (1838)/1/Les Deux Voyageurs

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LES DEUX VOYAGEURS

FABLE IV.

LES DEUX VOYAGEURS.


L

e compère Thomas et son ami Lubin

Allaient à pied tous deux à la ville
prochaine.
e compère Thomas et son ami LubinThomas trouve sur son chemin
Une bourse de louis pleine ;
Il l’empoche aussitôt. Lubin, d’un air content,
Lui dit : Pour nous la bonne aubaine !
Non, répond Thomas froidement,
Pour nous n’est pas bien dit, pour moi c’est différent.
Lubin ne souffle plus ; mais, en quittant la plaine,
Ils trouvent des voleurs cachés au bois voisin.
Thomas tremblant, et non sans cause,
Dit : Nous sommes perdus ! Non, lui répond Lubin,
Nous n’est pas le vrai mot ; mais toi c’est autre chose.
Cela dit, il s’échappe à travers le taillis.

Immobile de peur, Thomas est bientôt pris :
Il tire la bourse et la donne.

Qui ne songe qu’à soi quand sa fortune est bonne,
Dans le malheur n’a point d’amis.