Fables de Florian (1838)/5/La Guêpe et l’Abeille

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LA GUÊPE ET L’ABEILLE.

FABLE XVI.

LA GUÊPE ET L’ABEILLE.


D

ans le calice d’une fleur

La guêpe, un jour voyant l’abeille,
S’approche en l’appelant sa sœur.
La guêpe, un jour voyant l’abeille,Ce nom sonnait mal à l’oreille
De l’insecte plein de fierté,
Qui lui répond ; Nous, sœurs ! ma mie ;
Depuis quand cette parenté ?
Mais c’est depuis toute la vie,
Lui dit la guêpe avec courroux.
Considérez-moi, je vous prie ;
J’ai des ailes tout comme vous,
Même taille, même corsage,
Et, s’il vous en faut davantage,
Nos dards sont aussi ressemblants.

Il est vrai, répliqua l’abeille,
Nous avons une arme pareille,
Mais pour des emplois différents.
La vôtre sert votre insolence,
La mienne repousse l’offense ;
Vous provoquez, je me défends.