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Fierté de race/36

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Edouard Garand (p. 56).

CONCLUSION


Les Pâques furent belles et joyeuses… car Lucienne et Georges se sont épousés. Puis le voyage traditionnel, le retour, la petite noce, l’installation des époux… Et quelle installation !… Eh bien, oui ! le docteur Crevier avait fait don à son neveu de sa demeure embellie… cette demeure qu’il avait rendue luxueuse pour Lucienne… oui pour elle… puisqu’elle devait devenir sa nièce un jour ou l’autre. !… Ensuite, le vieux docteur — certes il n’était pas homme à ne faire que juste la demie — ah ! non… il avait donné toute sa fortune aux deux époux, ne se réservant pour lui que le cinquième des intérêts de son argent : car, pour traiter sa goutte qui l’avait malhonnêtement repris, cela lui suffisait !

Ensuite, par l’entremise de Lucienne, il avait versé aux époux Renaud une somme ronde de vingt mille dollars, ce qui était plus que suffisant pour leur permettre de finir convenablement leurs vieux jours. De sorte que, enfin, c’était le bonheur pour chacun et pour tous. Et Lucienne, reconnaissante, répétait souvent au vieux médecin :

— Monsieur le docteur, vous avez maintenant deux enfants pour vous soigner !

— Deux anges ! répliquait le docteur en clignant son œil gris et moqueur vers Georges épanoui de bonheur.

Et puis, pour terminer, il est juste de dire un peu ce que sont devenus les autres de nos personnages.

Un mois après le mariage de Lucienne, le gros banquier Cox épousait Mme Foisy, et, quinze jours après sa mère, Gabrielle se laissait volontiers épouser par le jeune Hartley — et par quel miracle, sinon par un de ces curieux phénomènes de l’amour ? Ah ! l’amour !…

Aussi, M. Renaud en apprenant ce mariage ne put-il s’empêcher de dire entre deux sourires :

— J’aurais plaint Lucienne si elle eût épousé Hartley ; mais à présent, sacré gué, c’est lui que je plains, pauvre diable !…


FIN