Français, reprenez le pouvoir !/Partie 3/Chapitre 13

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D’autant plus cher que la politique de l’autruche, pourtant dénoncée de toute part, se poursuit malheureusement. Elle revêt trois formes. Le refus de regarder en face les chiffres, la complaisance à l’égard des communautarismes, le démantèlement de notre politique migratoire.

Tout d’abord, le refus d’une analyse rigoureuse des chiffres, cette sorte d’acharnement à casser le thermomètre. Depuis 1975, la question sur l’année d’entrée en France des immigrés a été supprimée des formulaires. Quel est le nombre exact de Français d’origine étrangère naturalisés depuis une, deux ou trois générations? Combien d’immigrés dits légaux rentrent légalement sur le territoire? L’Observatoire statistique de l’immigration et de l’intégration commence tout juste à clarifier les choses. Mais force est de reconnaître que l’INSEE fait tout pour compliquer la tâche.

L’affaire des mariages est, à cet égard, intéressante. On nous parle de 50 000 mariages mixtes en 2005 parmi les 275 000 mariages célébrés en France. Mais on oublie de préciser qu’il y en a eu 45 000 supplémentaires conclus à l’étranger. En vérité, la définition traditionnelle du droit au regroupement familial est totalement détournée pour devenir le prétexte à une immigration clandestine déguisée. Un étranger récemment naturalisé, au lieu de se marier en France, va désormais chercher une femme « au pays » et perpétue ainsi son mode de vie initial, vidant de son sens l’intégration censée être apportée au bout de la deuxième ou de la troisième génération. L’assimilation est devenue utopique.

L’INSEE et l’INED propagent un double mensonge: la population étrangère est stabilisée à un peu moins de quatre millions d’individus, les immigrés présents s’intègrent. Le mensonge statistique s’explique par la sous-estimation des recensements et statistiques officiels des titres de séjour, ainsi que la comptabilisation comme étrangers communautaires des populations extra-européennes issues de chez nos voisins de l’UE, enfin par l’accès massif à la nationalité française.

En réalité, depuis 1980, les entrées régulières (sans parler des clandestins) ont en moyenne doublé, passant de 100 000 à 200 000 par an, voire 300 000 si l’on compte les 90 000 demandes d’asile dont seulement 10 000 sont acceptées. En 2004, on comptait sur le territoire 173 390 non-Européens ayant obtenu un premier titre de séjour de longue durée dont 110 619 pour raisons familiales.

Le sénateur radical de Guyane, Georges Othily, président de la commission d’enquête parlementaire sur l’immigration clandestine, insiste sur le caractère « catastro­phique » en outre-mer et « très préoccupant en métropole du phénomène migratoire ». Selon le député de Guyane, invité d’Europe 1, la métropole accueille légalement, chaque année, « 200 000 immigrants ». « On peut multiplier par trois ceux qui entrent clandestinement », a-t-il affirmé.

La population des ménages immigrés[1] originaires d’Afrique et de Turquie résidant sur le sol métropolitain serait de cinq millions environ en 2004 soit 9 % de la population totale et fournirait, en raison d’un taux de fécondité nettement supérieur à celui des femmes d’origine française, 16 % des naissances.

En 2030, si le taux de fécondité ne baisse pas (2,8 par femme contre 1,7) et si les flux migratoires sont constants, cette population représenterait 15 % de la population et 30 % des naissances.

  1. Un ménage « immigré » est défini comme : un ménage dont la personne de référence ou son conjoint est né étranger, à l’étranger, quelle que soit sa nationalité. Ne sont donc pas comptabilisés les immigrés de la deuxième ou troisième génération qui se marient entre eux ou a fortiori avec un Français d’origine.