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Franck - Dictionnaire des sciences philosophiques/1re éd., 1844/Tome 4

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Texte établi par Hachette, Hachette (4p. --1).


DICTIONNAIRE

DES

SCIENCES PHILOSOPHIQUES

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IV












Les noms des Rédacteurs seront publiés dans la dernière livraison du Dictionnaire des Sciences Philosophiques, avec l’indication de leur signature.








Paris — Typographie Panckoucke, rue des Poitevins, 14.

DICTIONNAIRE

DES

SCIENCES PHILOSOPHIQUES


PAR UNE SOCIÉTÉ
DE PROFESSEURS ET DE SAVANTS



_________________



TOME QUATRIÈME




PARIS


CHEZ L. HACHETTE ET Cie


RUE PIERRE-8ARRAZIN, N° 12


(Quartier de l’École de médecine)
___
1849

DICTIONNAIRE


DES


SCIENCES PHILOSOPHIQUES


M


MABLY (Gabriel-Bonnet de) naquit à Grenoble, le H mars 1809, d’une famille honorable. Son père faisait partie du parlement du J)au- phioé^etil était le frère atné de Condillac. C’est un curieux spectacle, même pour le temps qui nous le présente, de voir ces deux frères nourris des plus sévères traditions, engagés tous deux dans les ordres sacrés, que leur origine non moins que leur état et leur éducation dé- tail aVlacber à la vieille foi politique et religieuse, se partager, en quel- qoe sorte, Tœavre de destruction et attaquer la société, l’un dans ses croyances, Vautre dans ses institutions et ses souvenirs, l’un par la phi- losophie, Tautre par Thisloirc. Le même niveau où Condillac fait descen- dre rame humaine en regardant ses plus nobles facultés comme un sim- ple prolongement ou un écho intérieur des sens, Mably Tadople pour 1 ordre social : il veut que la vie se dépouille de ce qui en fait le charme, la dignité, Vhonneur ; les affections et les scrupules du cœur, les ambi- tions de la pensée, les élans de Timagination ne sont à ses yeux que des maladies ou des vices ^ s’il ne dit pas, avec un philosophe contem- porain, que celui qui a construit la première paire de sabots méritait la mort y il réduit toute la tâche de la civilisation à satisfaire nos besoins les plus grossiers, et, renfermant tous les hommes dans ce cercle borné, il supprime la liberté, la propriété, l’individu, pour élever à leur place la communauté de Hgnorance et de la servitude. Mais ce n’est pas en un jour que Mably fut conduit à ce résultat. Il était un de ces esprits intraitables qui ne connaissent que les opinions extrêmes, parce qu’ils ne vivent qu’avec leur propre pensée, parce qu’au lieu de confirmer leurs idées à la nature des choses, ils exigent que les chos^ se conforment à leurs idées; mais c’était aussi une laborieuse intelli- gence, qui, avec le goût plutôt que le sens de l’érudition, aspirait k être complète dans l’erreur, et avait besoin de temps pour passer d’un pôle à un autre. Il fit ses humanités et sa philosophie à Lyon , chez les jésuites, qui , par une singulière fortune , ont aussi compté parmi leurs