Génie du christianisme/Partie 4/Livre 4/Chapitre VIII

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Garnier Frères (p. 462-469).

Chapitre VIII - Missions de la Nouvelle-France

Nous ne nous arrêterons point aux missions de la Californie, parce qu’elles n’offrent aucun caractère particulier, ni à celles de la Louisiane, qui se confondent avec ces terribles missions du Canada où l’intrépidité des apôtres de Jésus-Christ a paru dans toute sa gloire.

Lorsque les Français, sous la conduite de Champlain, remontèrent le fleuve Saint-Laurent, ils trouvèrent les forêts du Canada habitées par des sauvages bien différents de ceux qu’on avait découverts jusque alors au Nouveau-Monde. C’étaient des hommes robustes, courageux, fiers de leur indépendance, capables de raisonnement et de calcul, n’étant étonnés ni des mœurs des Européens ni de leurs armes[1], et qui, loin de nous admirer comme les innocents Caraïbes, n’avaient pour nos usages que du dégoût et du mépris.

Trois nations se partageaient l’empire du désert : l’Algonquine, la plus ancienne et la première de toutes, mais qui, s’étant attiré la haine par sa puissance, était prête à succomber sous les armes des deux autres ; la Huronne, qui fut notre alliée, et l’Iroquoise, notre ennemie.

Ces peuples n’étaient pas vagabonds ; ils avaient des établissements fixes, des gouvernements réguliers. Nous avons eu nous-même occasion d’observer chez les Indiens du Nouveau-Monde toutes les formes de constitutions des peuples civilisés : ainsi les Natchez, à la Louisiane, offraient le despotisme dans l’état de nature, les Creecks de la Floride la monarchie, et les Iroquois, au Canada, le gouvernement républicain.

Ces derniers et les Hurons représentaient encore les Spartiates et les Athéniens dans la condition sauvage ; les Hurons, spirituels, gais, légers, dissimulés toutefois, braves, éloquents gouvernés par des femmes, abusant de la fortune et soutenant mal les revers, ayant plus d’honneur que d’amour de la patrie ; les Iroquois, séparés en cantons que dirigeaient des vieillards, ambitieux, politiques, taciturnes, sévères, dévorés du désir de dominer, capables des plus grands vices et des plus grandes vertus, sacrifiant tout à la patrie ; les plus féroces et les plus intrépides des hommes.

Aussitôt que les Français et les Anglais parurent sur ces rivages, par un instinct naturel les Hurons s’attachèrent aux premiers, les Iroquois se donnèrent aux seconds, mais sans les aimer : ils ne s’en servaient que pour se procurer des armes. Quand leurs nouveaux alliés devenaient trop puissants, ils les abandonnaient ; ils s’unissaient à eux de nouveau quand les Français obtenaient la victoire. On vit ainsi un petit troupeau de sauvages se ménager entre deux grandes nations civilisées, chercher à détruire l’une par l’autre, toucher souvent au moment d’accomplir ce dessein et d’être à la fois le maître et le libérateur de cette partie du Nouveau Monde.

Tels furent les peuples que nos missionnaires entreprirent de nous concilier par la religion. Si la France vit son empire s’étendre en Amérique par delà les rives du Meschacebé, si elle conserva si longtemps le Canada contre les Iroquois et les Anglais unis, elle dut presque tous ses succès aux Jésuites. Ce furent eux qui sauvèrent la colonie au berceau, en plaçant pour boulevard devant elle un village de Hurons et d’Iroquois chrétiens, en prévenant des coalitions générales d’Indiens, en négociant des traités de paix, en allant seuls s’exposer à la fureur des Iroquois pour traverser les desseins des Anglais. Les gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre ne cessent dans leurs dépêches de peindre nos missionnaires comme leurs plus dangereux ennemis : " Ils déconcertent, disent-ils, les projets de la puissance britannique ; ils découvrent ses secrets, et lui enlèvent le cœur et les armes des sauvages. "

La mauvaise administration du Canada, les fausses démarches des commandants, une politique étroite ou oppressive, mettaient souvent plus d’entraves aux bonnes intentions des Jésuites que l’opposition de l’ennemi. Présentaient-ils les plans les mieux concertés pour la prospérité de la colonie, on les louait de leur zèle, et l’on suivait d’autres avis. Mais aussitôt que les affaires devenaient difficiles on recourait à ces mêmes hommes qu’on avait si dédaigneusement repoussés. On ne balançait point à les employer dans des négociations dangereuses, sans être arrêté par la considération du péril auquel on les exposait : l’histoire de la Nouvelle-France en offre un exemple remarquable. La guerre était allumée entre les Français et les Iroquois : ceux-ci avaient l’avantage ; ils s’étaient avancés jusque sous les murs de Québec, massacrant et dévorant les habitants des campagnes. Le père Lamberville était en ce moment même missionnaire chez les Iroquois. Quoique sans cesse exposé à être brûlé vif par les vainqueurs, il n’avait pas voulu se retirer, dans l’espoir de les ramener à des mesures pacifiques et de sauver les restes de la colonie : les vieillards l’aimaient et l’avaient protégé contre les guerriers.

Sur ces entrefaites il reçoit une lettre du gouverneur du Canada, qui le supplie d’engager les sauvages à envoyer des ambassadeurs au fort Catarocouy pour traiter de la paix. Le missionnaire court chez les anciens, et fait tant par ses remontrances et ses prières, qu’il les décide à accepter la trêve et à députer leurs principaux chefs. Ces chefs, en arrivant au rendez-vous, sont arrêtés, mis aux fers, et envoyés en France aux galères.

Le père Lamberville avait ignoré le dessein secret du commandant, et il avait agi de si bonne foi qu’il était demeuré au milieu des sauvages. Quand il apprit ce qui était arrivé, il se crut perdu. Les anciens le firent appeler ; il les trouva assemblés au conseil, le visage sévère et l’air menaçant. Un d’entre eux lui raconta avec indignation la trahison du gouverneur, puis il ajouta :

" On ne saurait disconvenir que toutes sortes de raisons ne nous autorisent à te traiter en ennemi, mais nous ne pouvons nous y résoudre. Nous te connaissons trop pour n’être pas persuadés que ton cœur n’a point de part à la trahison que tu nous as faite, et nous ne sommes pas assez injustes pour te punir d’un crime dont nous te croyons innocent et que tu détestes sans doute autant que nous… Il n’est pourtant pas à propos que tu restes ici : tout le monde ne t’y rendrait peut-être pas la même justice ; et quand une fois notre jeunesse aura chanté la guerre, elle ne verra plus en toi qu’un perfide qui a livré nos chefs à un dur et rude esclavage, et elle n’écoutera plus que sa fureur à laquelle nous ne serions plus les maîtres de te soustraire[2]. "

Après ce discours, on contraignit le missionnaire de partir, et on lui donna des guides qui le conduisirent par des routes détournées au delà de la frontière. Louis XIV fit relâcher les Indiens aussitôt qu’il eut appris la manière dont on les avait arrêtés. Le chef qui avait harangué le père Lamberville se convertit peu de temps après, et se retira à Québec. Sa conduite en cette occasion fut le premier fruit des vertus du christianisme qui commençait à germer dans son cœur.

Mais aussi quels hommes que les Brébeuf, les Lallemant, les Jogues, qui réchauffèrent de leur sang les sillons glacés de la Nouvelle-France ! J’ai rencontré moi-même un de ces apôtres au milieu des solitudes américaines. Un matin que je cheminais lentement dans les forêts, j’aperçus venant à moi un grand vieillard à barbe blanche, vêtu d’une longue robe, lisant attentivement dans un livre et marchant appuyé sur un bâton ; il était tout illuminé par un rayon de l’aurore qui tombait sur lui à travers le feuillage des arbres ; on eût cru voir Thermosiris sortant du bois sacré des Muses, dans les déserts de la Haute-Égypte. C’était un missionnaire de la Louisiane. il revenait de la Nouvelle-Orléans, et retournait aux Illinois, où il dirigeait un petit troupeau de Français et de sauvages chrétiens. Il m’accompagna pendant plusieurs jours : quelque diligent que je fusse au matin, je trouvais toujours le vieux voyageur levé avant moi et disant son bréviaire en se promenant dans la forêt. Ce saint homme avait beaucoup souffert ; il racontait bien les peines de sa vie ; il en parlait sans aigreur, et surtout sans plaisir, mais avec sérénité : je n’ai point vu un sourire plus paisible que le sien. Il citait agréablement et souvent des vers de Virgile et même d’Homère, qu’il appliquait aux belles scènes qui se succédaient sous nos yeux ou aux pensées qui nous occupaient. Il me parut avoir des connaissances en tous genres, qu’il laissait à peine apercevoir sous sa simplicité évangélique ; comme ses prédécesseurs les apôtres, sachant tout, il avait l’air de tout ignorer. Nous eûmes un jour une conversation sur la révolution française, et nous trouvâmes quelque charme à causer des troubles des hommes dans les lieux les plus tranquilles. Nous étions assis dans une vallée, au bord d’un fleuve dont nous ne savions pas le nom, et qui depuis nombre de siècles rafraîchissait de ses eaux cette rive inconnue : j’en fis faire la remarque au vieillard qui s’attendrit ; les larmes lui vinrent aux yeux à cette image d’une vie ignorée sacrifiée dans les déserts à d’obscurs bienfaits.

Le père Charlevoix nous décrit ainsi un des missionnaires du Canada :

" Le père Daniel était trop près de Québec pour n’y pas faire un tour avant de reprendre le chemin de sa mission. (…)

Il arriva au port dans un canot, l’aviron à la main, accompagné de trois ou quatre sauvages, les pieds nus, épuisé de force, une chemise pourrie et une soutane toute déchirée sur son corps décharné, mais avec un visage content et charmé de la vie qu’il menait, et inspirant, par son air et par ses discours, l’envie d’aller partager avec lui des croix auxquelles le Seigneur attachait tant d’onction[3]. "

Voilà de ces joies et de ces larmes telles que Jésus-Christ les a véritablement promises à ses élus.

Ecoutons encore l’historien de la Nouvelle-France :

" Rien n’était plus apostolique que la vie qu’ils menaient (les missionnaires chez les Hurons). Tous leurs moments étaient comptés par quelque action héroïque, par des conversions ou par des souffrances, qu’ils regardaient comme de vrais dédommagements, lorsque leurs travaux n’avaient pas produit tout le fruit dont ils s’étaient flattés. Depuis quatre heures du matin qu’ils se levaient, lorsqu’ils n’étaient pas en course, jusqu’à huit, ils demeuraient ordinairement renfermés : c’était le temps de la prière et le seul qu’ils eussent de libre pour leurs exercices de piété. A huit heures chacun allait où son devoir l’appelait : les uns visitaient les malades ; les autres suivaient, dans les campagnes, ceux qui travaillaient à cultiver la terre ; d’autres se transportaient dans les bourgades voisines qui étaient destituées de pasteurs. Ces causes produisaient plusieurs bons effets ; car, en premier lieu, il ne mourait point ou il mourait bien peu d’enfants sans baptême ; des adultes mêmes, qui avaient refusé de se faire inscrire tandis qu’ils étaient en santé, se rendaient dès qu’ils étaient malades ; ils ne pouvaient tenir contre l’industrieuse et constante charité de leurs médecins[4]. "

Si l’on trouvait de pareilles descriptions dans le Télémaque, on se récrierait sur le goût simple et touchant de ces choses ; on louerait avec transport la fiction du poète, et l’on est insensible à la vérité présentée avec les mêmes attraits.

Ce n’était là que les moindres travaux de ces hommes évangéliques : tantôt ils suivaient les sauvages dans des chasses qui duraient plusieurs années, et pendant lesquelles ils se trouvaient obligés de manger jusqu’à leur vêtement. Tantôt ils étaient exposés aux caprices de ces Indiens, qui, comme des enfants, ne savent jamais résister à un mouvement de leur imagination ou de leurs désirs. Mais les missionnaires s’estimaient récompensés de leurs peines s’ils avaient durant leurs longues souffrances acquis une âme à Dieu, ouvert le ciel à un enfant, soulagé un malade, essuyé les pleurs d’un infortuné. Nous avons déjà vu que la patrie n’avait point de citoyens plus fidèles ; l’honneur d’être Français leur valut souvent la persécution et la mort : les sauvages les reconnaissaient pour être de la chair blanche de Québec, à l’intrépidité avec laquelle ils supportaient les plus affreux supplices.

Le ciel, touché de leurs vertus, accorda à plusieurs d’entre eux cette palme qu’ils avaient tant désirée et qui les a fait monter au rang des premiers apôtres. La bourgade huronne où le père Daniel[5] était missionnaire fut surprise par les Iroquois au matin du 4 juillet 1648 ; les jeunes guerriers étaient absents. Le Jésuite, dans ce moment même, disait la messe à ses néophytes. Il n’eut que le temps d’achever la consécration et de courir à l’endroit d’où partaient les cris. Une scène lamentable s’offrit à ses yeux : femmes, enfants, vieillards, gisaient pêle-mêle expirants. Tout ce qui vivait encore tombe à ses pieds et lui demande le baptême. Le Père trempe un voile dans l’eau, et, le secouant sur la foule à genoux, procure la vie des cieux à ceux qu’il ne pouvait arracher à la mort temporelle. Il se ressouvint alors d’avoir laissé dans les cabanes quelques malades qui n’avaient point encore reçu le sceau du christianisme ; il y vole, les met au nombre des rachetés, retourne à la chapelle, cache les vases sacrés, donne une absolution générale aux Hurons qui s’étaient réfugiés à l’autel, les presse de fuir, et, pour leur en laisser le temps, marche à la rencontre des ennemis. A la vue de ce prêtre, qui s’avançait seul contre une armée, les barbares, étonnés, s’arrêtent et reculent quelques pas ; n’osant approcher du saint, ils le percent de loin avec leurs flèches. " Il en était tout hérissé, dit Charlevoix, qu’il parlait encore avec une action surprenante, tantôt à Dieu, à qui il offrait son sang pour le troupeau, tantôt à ses meurtriers, qu’il menaçait de la colère du ciel, en les assurant néanmoins qu’ils trouveraient toujours le Seigneur disposé à les recevoir en grâce s’ils avaient recours à sa clémence[6]. " Il meurt, et sauve une partie de ses néophytes en arrêtant ainsi les Iroquois autour de lui.

Le père Garnier montra le même héroïsme dans une autre bourgade : il était tout jeune encore et s’était arraché nouvellement aux pleurs de sa famille pour sauver des âmes dans les forêts du Canada. Atteint de deux balles sur le champ de carnage, il est renversé sans connaissance : un Iroquois le croyant mort le dépouille. Quelque temps après le Père revient de son évanouissement ; il soulève la tête et voit à quelque distance un Huron qui rendait le dernier soupir. L’apôtre fait un effort pour aller absoudre le catéchumène ; il se traîne, il retombe : un barbare l’aperçoit, accourt, et lui fend les entrailles de deux coups de hache : " Il expire, dit encore Charlevoix, dans l’exercice et pour ainsi dire dans le sein même de la charité[7]. " Enfin, le père Brébeuf, oncle du poète du même nom, fut brûlé avec ces tourments horribles que les Iroquois faisaient subir à leurs prisonniers.

" Ce père, que vingt années de travaux les plus capables de faire mourir tous les sentiments naturels, un caractère d’esprit d’une fermeté à l’épreuve de tout, une vertu nourrie dans la vue toujours prochaine d’une mort cruelle, et portée jusqu’à en faire l’objet de ses vœux les plus ardents, prévenu d’ailleurs par plus d’un avertissement céleste que ses vœux seraient exaucés, se riait également des menaces et des tortures ; mais la vue de ses chers néophytes cruellement traités à ses yeux répandait une grande amertume sur la joie qu’il ressentait de voir ses espérances accomplies.

" Les Iroquois connurent bien d’abord qu’ils avaient affaire à un homme à qui ils n’auraient pas le plaisir de voir échapper la moindre faiblesse ; et comme s’ils eussent appréhendé qu’il ne communiquât aux autres son intrépidité, ils le séparèrent, après quelque temps, de la troupe des prisonniers, le firent monter seul sur un échafaud et s’acharnèrent de telle sorte sur lui, qu’ils paraissaient hors d’eux-mêmes de rage et de désespoir.

" Tout cela n’empêchait point le serviteur de Dieu de parler d’une voix forte, tantôt aux Hurons qui ne le voyaient plus, mais qui pouvaient encore l’entendre, tantôt à ses bourreaux, qu’il exhortait à craindre la colère du ciel s’ils continuaient à persécuter les adorateurs du vrai Dieu. Cette liberté étonna les barbares ; ils voulurent lui imposer silence, et, n’en pouvant venir à bout, ils lui coupèrent la lèvre inférieure et l’extrémité du nez, lui appliquèrent par tout le corps des torches allumées, lui brûlèrent les gencives, etc[8]. "

On tourmentait auprès du père Brébeuf un autre missionnaire, nommé le père Lallemant, et qui ne faisait que d’entrer dans la carrière évangélique. La douleur lui arrachait quelquefois des cris involontaires ; il demandait de la force au vieil apôtre, qui, ne pouvant plus parler, lui faisait de douces inclinations de tête et souriait avec ses lèvres mutilées pour encourager le jeune martyr ; les fumées des bûchers montaient ensemble vers le ciel, et affligeaient et réjouissaient les anges. On fit un collier de haches ardentes au père Brébeuf ; on lui coupa des lambeaux de chair, que l’on dévora à ses yeux, en lui disant que la chair des Français était excellente[9] ; puis, continuant ces railleries : " Tu nous assurais tout à l’heure, criaient les barbares, que plus on souffre sur la terre, plus on est heureux dans le ciel : c’est par amitié pour toi que nous nous étudions à augmenter tes souffrances[10]. "

Lorsqu’on portait dans Paris des cœurs de prêtres au bout des piques, on chantait : Ah ! il n’est point de fête quand le cœur n’en est pas.

Enfin, après avoir souffert plusieurs autres tourments que nous n’oserions transcrire, le père Brébeuf rendit l’esprit, et son âme s’envola au séjour de celui qui guérit toutes les plaies de ses serviteurs.

C’était en 1649 que ces choses se passaient en Canada, c’est-à-dire au moment de la plus grande prospérité de la France et pendant les fêtes de Louis XIV : tout triomphait alors, le missionnaire et le soldat.

Ceux pour qui un prêtre est un objet de haine et de risée se réjouiront de ces tourments des confesseurs de la foi. Les sages, avec un esprit de prudence et de modération, diront qu’après tout les missionnaires étaient les victimes de leur fanatisme : ils demanderont, avec une pitié superbe, ce que les moines allaient faire dans les déserts de l’Amérique. A la vérité, nous convenons qu’ils n’allaient pas, sur un plan de savants, tenter de grandes découvertes philosophiques ; ils obéissaient seulement à ce maître qui leur avait dit : " Allez et enseignez, Docete omnes gentes ; " et sur la foi de ce commandement, avec une simplicité extrême, ils quittaient les délices de la patrie pour aller, au prix de leur sang, révéler à un barbare qu’ils n’avaient jamais vu… Quoi ? — Rien, selon le monde, presque rien : L’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme ; docete omnes gentes !

  1. Dans le premier combat de Champelain contre les Iroquois, ceux-ci soutinrent le feu des Français sans donner d’abord le moindre signe de frayeur ou d’étonnement. (N.d.A.)
  2. Charlevoix, Hist. de la Nouv.-France, in 4 o, t. I, liv. XI, p. 511. (N.d.A.)
  3. Charlevoix, Hist. de la Nouv.-France, in-4 o, t. I, liv. V, p. 200. (N.d.A.)
  4. Charlevoix, Hist. de la Nouv.-France, in-4 o, t. I, liv. V, p. 217. (N.d.A.)
  5. Le même dont Charlevoix nous a fait le portrait. (N.d.A.)
  6. Hist. de la Nouv.-France, t. I. liv. VII, p. 286. (N.d.A.)
  7. Hist. de la Nouv.-France, t. I, liv. VII, p. 298. (N.d.A.)
  8. Charlevoix, t. I, liv. VII, p. 292. (N.d.A.)
  9. Hist. de la Nouv.-France, p. 293 et 294. (N.d.A.)
  10. Hist. de la Nouv.-France, p. 294. (N.d.A.)