Géographie de l’Isère/1

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DÉPARTEMENT
DE L’ISÈRE

I. — Nom, formation, situation, limites, superficie.


Le département de l’Isère doit son nom à sa situation sur le cours de l’Isère, puissante rivière venue de la Savoie, qui le traverse du nord-est au sud-ouest et y baigne Grenoble.

Il a été formé, en 1790, de la portion septentrionale du Dauphiné, l’une des provinces qui constituaient alors la France.

Situé dans la région sud-est de la France, il est séparé de l’Italie par le département de la Savoie et par celui des Hautes-Alpes, et de la Suisse par le département de l’Ain. Six départements, le Rhône, Saône-et-Loire, la Nièvre, l’Yonne, Seine-et-Marne, Seine-et-Oise, s’étendent entre sa pointe nord-ouest et Paris, dont il est à 655 kilomètres (au sud-est) par chemin de fer, et à 480 seulement en ligne droite. Trois départements le séparent du Cher, qui occupe assez exactement le centre de la France : ces départements sont le Rhône, la Loire et l’Allier. Il est traversé à l’est et près de Bourgoin, et plus près encore de Saint-Marcellin, par le 3e degré de longitude est du méridien de Paris, et tout à fait sur sa limite orientale, vers les sources du Vénéon, par le 4e degré. Enfin, sa pointe septentrionale s’approche du 46e degré de latitude nord, et, dans sa portion méridionale, au sud de Villard-de-Lans, de Vif, de Vizille, du Bourg-d’Oisans, il est coupé par le 45° degré ; il est donc, au moins dans cette portion méridionale, aussi rapproché de l’équateur que du pôle, séparés l’un de l’autre, par 90 degrés.

Le département de l’Isère est borné : au nord, par le département de l’Ain ; au nord-est, par celui de la Savoie ; au sud-est, par celui des Hautes-Alpes ; au sud, par ceux des Hautes-Alpes et de la Drôme ; à l’ouest enfin, par ceux de l’Ardèche, de la Loire et du Rhône. Ses limites sont naturelles, c’est-à-dire formées par des rivières ou des montagnes, ou artificielles, c’est-à-dire tracées à travers champs par des lignes conventionnelles. Les frontières naturelles de l’Isère l’emportent en longueur sur les limites artificielles : au nord-est, l’Isère a pour bornes le cours du Guiers, qui le sépare de la Savoie, et celui du Rhône, qui le sépare de l’Ain ; au nord, il a pour frontière le Rhône, vis-à-vis du département de l’Ain ; à l’ouest, c’est encore le Rhône qui le sépare des territoires du Rhône et de la Loire au sud et à l’est, les limites ne sont plus tracées par d’importants cours d’eau, mais par des ruisseaux, de petits torrents, des montagnes, et, plus souvent, par des lignes conventionnelles.

La superficie est de 828,934 hectares : sous ce rapport, c’est le huitième département ; en d’autres termes, sept seulement sont plus étendus. Sa forme ressemble vaguement à un ovale aminci dans la partie centrale. Sa plus grande longueur, du nord-ouest au sud-est, du Rhône en amont de Lyon aux glaciers d’où descend le Vénéon, est de 145 à 150 kilomètres ; sa largeur varie entre un peu plus de 40 kilomètres (de Roybon à Entre-deux-Guiers) et un peu plus de 80 (des montagnes d’Allevard au confluent de l’Isère et de la Bourne). Son pourtour est en nombre rond de 475 kilomètres.