Géographie de la Corse/7

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VII. — Personnages célèbres.


Neuvième siècle. — Formose, évêque de Porto, pape de 891 à 896. Sa mémoire fut flétrie par Etienne VI, mais réhabilitée par Jean IX, en 898.

Dixième siècle. — Sambucuccio d’Alando, organisateur de la constitution de la terre de commune ; mort en 1012.

Citons, entre cette période et le seizième siècle, les patriotes : Giudice della Rocca ; Arrigo della Rocca ; Vincentello d’Istria, et l’historien Pietro Corso (Petrus Cyrnœus).

Seizième siècle. — D’Ornano, dit Sampiero ou San Pietro, capitaine corse au service delà France, né en 1497, assassiné en Corse, le 17 janvier 1567. Il devint colonel général des Corses et seigneur de Benane. Il lutta souvent avec succès contre les Génois, dominateurs de sa patrie. — D’Ornano, (Alphonse), fils de Sampiero, maréchal de France, né en 1548, mort en 1610. Colonel général des Corses au service de la France, gouverneur de Valence, puis de Pont-Saint-Esprit, il prit part aux guerres de religion et fut un des premiers à reconnaître Henri IV, qui le nomma lieutenant général de Guienne et maréchal de France.

Dix-huitième siècle. — Paoli (Pascal), célèbre chef corse, né à Morosaglia, en 1726, mort près de Londres, le 5 février 1807. Fils du général Hyacinthe Paoli, il déploya la plus grande habileté dans les luttes de sa patrie contre les Génois, ses oppresseurs, qu’il aurait chassés de l’île sans l’intervention de la France, à qui elle fut cédée (1768). Paoli, hors d’état de résister, se retira en Angleterre. Il revint en France à la Révolution, et fut nommé lieutenant-général des gardes nationales de la Corse. Le 17 juillet 1795, il fut mis hors la loi, à cause de sa conduite suspecte. Il s’allia alors aux Anglais, et combattit avec eux contre la France. — Casabianca (Raphaël, comte de), général, né à Vescovato le 27 novembre 1738, mort à Bastia le 28 novembre 1825. Il servit successivement dans les armées du Nord et des Alpes, et soutint un siège glorieux à Calvi, contre les Anglais. Il fut nommé général de division et sénateur après le 18 brumaire. Exclu momentanément de la Chambre, lors du retour des Bourbons, il y rentra en 1819. — Casabianca (Louis), frère cadet du précédent, né à Bastia vers 1755, tué le 1er août 1798. Député à la Convention, il vota la détention dans le procès du roi, passa au conseil des Cinq-Cents, puis rentra dans la marine ; il était capitaine de pavillon de l’amiral Brueys au combat d’Aboukir, où il périt avec son fils, âgé de dix ans, qui refusa de l’abandonner. — Abbatucci (Charles), né à Zicavo, en 1771. Aide de camp de Pichegru, il se signala en Hollande. En 1796, étant général de division, il défendit Huningue contre les Autrichiens, et y fut tué. En 1854, une statue lui a été élevée à Ajaccio. — Cervoni (Jean-Baptiste), général, né à Soveria (1768), tué à la bataille d’Eckmühl, le 22 avril 1809.

Dix-neuvième siècle. — Pozzo di Borgo (Charles-André), célèbre diplomate, né à Alata près d’Ajaccio, le 8 mars 1764, mort à Paris le 15 février 1842. Après avoir été chassé, le 10 août, de l’Assemblée législative dont il était membre, il s’allia comme Paoli aux Anglais. Plus tard, il entra au service de la Russie et ne cessa d’intriguer contre la France. À la chute de l’Empire, il représenta la Russie à Paris. Après la révolution de 1830, Nicolas le nomma ambassadeur à Londres, où il resta jusqu’en 1839. — Napoléon Ier, empereur des Français, roi d’Italie, né à Ajaccio le 15 août 1769, de CharlesMarie Bonaparte et de Letizia Ramolino, mort à Sainte-Hélène le 5 mai 1821. Son nom appartenant à l’histoire, nous ne pouvons donner ici tous les détails que comporterait sa biographie. — Sébastiani (François-Horace-Bastien, comte), maréchal de France, né le 10 novembre 1772, à la Porta d’Ampugnani, mort le 20 juillet 1851, à Paris. Il fut nommé général de brigade en 1803, et général de division après Austerlitz, en 1805. C’est lui qui défendit Constantinople, où il était ambassadeur, contre la flotte anglaise (1807). Il combattit en Espagne (1809-1810). Il fut ensuite député, ministre, ambassadeur, et nommé maréchal de France en 1840. — Arrighi (Jean-Toussaint), duc de Padoue, né à Corte le 8 mars 1778, mort le 21 mars 1855. Il fit la campagne d’Égypte, se distingua à Marengo et dans les guerres d’Allemagne, et fut nommé duc de Padoue et général de division. Après avoir été créé pair pendant les Cent-Jours et gouverneur de la Corse, il fut exilé par les Bourbons et ne rentra en France qu’en 1820. En 1849, il fut élu député à l’Assemblée législative et devint sénateur (1852).

Citons encore, parmi les notabilités corses de ce siècle, les médecins Poggiale, Marchal de Calvi, Ceccaldi, et un grand nombre de personnages politiques que Napoléon III appela à de hautes fonctions.