Gaspard de la nuit (éd. 1920)/Le Bibliophile
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LE BIBLIOPHILE
Ce n’était pas quelque tableau de l’école flamande, un David Téniers, un Breughel d’Enfer, enfumé à n’y pas voir le diable.
C’était un manuscrit rongé des rats par les bords, d’une écriture tout enchevêtrée et d’une encre bleue et rouge.
— « Je soupçonne l’auteur, dit le bibliophile, d’avoir vécu vers la fin du règne de Louis XII, ce roi de paternelle et plantureuse mémoire.
» Oui, continua-t-il d’un air grave et méditatif, oui, il aura été clerc dans la maison des sires de Chateauvieux. »
Ici il feuilleta un énorme in-folio ayant pour titre : le Nobiliaire de France, dans lequel il ne trouva mentionnés que les sires de Chateauneuf.
— « N’importe, dit-il un peu confus, Chateauneuf et Chateauvieux ne sont qu’un même château. Aussi bien il est temps de débaptiser le Pont-Neuf. »