Aller au contenu

Gatienne/3/8

La bibliothèque libre.


Calmann Lévy, éditeur (p. 317-334).


viii


Ici encore, on déménageait. C’est-à-dire dans toutes les chambres s’éparpillaient des caisses remplies de chiffons de femmes ; car le pavillon devait rester meublé pour les fantaisies de retour, les escapades d’une soirée, les caprices d’une nuit de poésie, où l’on voudrait s’aimer, les fenêtres ouvertes au parfum des bois, au chant du rossignol.

Un babillement de femmes emplissait la maison. Du haut en bas roulaient des rires, des appels pressés, des refrains qui voletaient se brisant à des bavardages infinis. Un frou-frou courait par les escaliers. Cela sentait bon, la joie, le plaisir. Des ouvrières arrivaient affairées, les bras lourds de cartons précieux qu’on ouvrait dans un recueillement suivi d’une explosion de conversation animées. C’étaient des surprises, des admirations, des réflexions sans fin. On essayait, on rajustait. Clotilde riait d’enlever et de remettre à chaque minute sa robe de maison, ne quittant plus sa psyché, retournée par toutes ces mains qui la cousaient d’épingles. On se hâtait ; elle voulait être libre pour l’arrivée d’Alban. Elle chassa bientôt tout le monde ; on reviendrait plus tard, dans la nuit. On l’ennuyait à la fin. Elle avait besoin de se recueillir : c’était demain !

Elle passa dans le petit salon attenant à sa chambre, où l’on avait dressé l’exposition de sa corbeille. Au milieu des plus rares merveilles de la mode, dans des mousses, les boutons d’orangers, tout frais cueillis, avec encore leurs branches et leurs feuilles vertes et luisantes, doucement s’entrouvraient pour la couronne du lendemain. Alentour et baignés dans leur parfum, les perles, les brillants, les nacres, les ors, semblaient capitonner de leurs tons chatoyants quelque vaste écrin uniquement destiné à enfermer ces fleurs. Clotilde ne voyait plus qu’elles, étourdie par leur senteur pénétrante, troublée dans toutes ses sensations par leur pâleur mystique. Elle s’oubliait, rêvant, avec un délicieux battement de cœur.

En bas, une fanfare venait d’éclater sur le piano. Gatienne s’exerçait : elle répétait pour le lendemain une marche triomphale, légèrement carnavalesque, une improvisation d’Offenbach qu’elle avait notée au vol. C’était nerveux, violent ; la mélodie hurlait dans un accompagnement saccadé comme le hoquet d’un rire fou. Et des fusées parlaient, piquées de notes claires, pendant que des accords, plaqués largement, donnaient à ce rythme bizarre une grandeur inattendue.

Gatienne, tout animée, vermeille, avec un peu de fièvre dans les yeux, avait repris sa beauté comme à vingt-cinq ans. Enfin, elle ne tremblait plus ! Rien n’était venu. Elle avait guetté, écouté : Alban ne trouvait pas. Maintenant il vendait ses meubles ; c’était fini. Cette nouvelle et dernière délivrance acheva de lui rendre ses forces. La destinée était pour elle, Fabrice lui appartenait pour jamais, avec tout son amour, cet amour sans pareil qui les grisait tous les deux de la même et inguérissable ivresse.

Maintenant elle se laissait emporter dans le tourbillon des plaisirs qui commençaient, heureuse de l’oubli qui lui venait par là.

Fabrice l’excitait : il l’aimait mieux quand elle montrait de la joie : son rire, un peu clair, avec une grande douceur, le rendait fou. Il baisait ses dents, buvait ce rire sur ses lèvres.

— Sommes-nous heureux ! lui disait-il parfois, attendri à pleurer.

Elle avait imaginé de le surprendre et ne s’était pas dévêtue du splendide costume qu’on venait de lui essayer une dernière fois avant la représentation du lendemain. Elle voulait que Fabrice l’admirât le premier, seul, et savourer son impression, et frissonner d’orgueil à le voir ébloui.

Maintenant elle se coiffait, elle dissimulait sur ses tempes les fils d’argent, et sa tête se dressait très belle, tout enroulée de nattes lourdes.

Elle se tournait par instants vers la porte, bien droite du buste sur le tabouret de piano qu’elle enveloppait de ses jupes. La porte s’ouvrit. Elle se mit debout d’un geste, rejetant sa traîne, riante, épanouie.

Mais c’était Alban. Il s’arrêta, le regard pris par l’éclat de cette toilette inattendue.

Alors elle marcha vers lui, disant avec une mine souriante :

— Ce n’est que vous ! J’attends Fabrice.

Comme une petite fille, elle regardait traîner sa longue queue de jupe qui bruissait avec un papillotement de soie cassée.

Ce mouvement lâchait le corsage par devant, et découvrait plus loin sa poitrine nue dans un carré nuageux de ruches blondes.

Au reste, elle semblait vêtue d’un nuage déchiqueté par des rayons, tant le crêpe blanc de sa robe était léger et brillant le satin d’or qui l’ornait ; sa gorge saillante et relevée, sa taille, ses hanches se moulaient dans une cuirasse de cette étoffe dorée qui ensoleillait son teint mat ; et sa jupe était si étroite, qu’on suivait la ligne du corps jusqu’aux genoux, dont la rondeur soulevait le crêpe d’un gonflement doux à chaque pas qu’elle faisait.

Lorsqu’elle fut près d’Alban, il lui dit, s’efforçant de sourire, mais la voix troublée :

— Donnez-moi votre poignet.

Il cherchait dans sa poche.

Elle comprit et lui tendit son bras, relevant sa manche :

— Voilà.

Il lui attacha le bracelet marqué à son chiffre la regardant dans les yeux.

— Oh ! que c’est joli ! dit-elle. Mais vous êtes fou ! Que va dire Fabrice ? C’est superbe ! Où avez-vous pris cela ?

— Vous ne devinez pas ?

— Chez Boucheron ?

— Peut-être. Vous plaît-il ?

— S’il me plaît !

Elle semblait rayonnante, affectant plus de joie que ne pouvait lui en donner un bijou, pour mieux témoigner sa reconnaissance.

Alban se sentit soulagé.

Ce bracelet lui était bien destiné sans doute, mais ne lui appartenait pas ; elle ne l’avait ni perdu là-bas, ni n’était venue le prendre.

Son trouble s’apaisait : il trouvait moins lourd dans sa poche le portefeuille de Robert. Et il éprouva plus de plaisir à remarquer combien Gatienne était belle. Il lui fit ses compliments et courut rejoindre Clotilde, qu’il surprit au plus profond de son extase. Comme elle était debout, il l’enlaça, encore timide, baisa lentement ses cheveux et l’appela, tout vibrant de tendresse, sa femme bien-aimée.

Puis ils causèrent tout bas de cette chose sérieuse : leur amour. Il semblait si grand, qu’il leur fallait l’infini pour l’exprimer. Leur bonheur maintenant, c’était d’avoir l’éternité pour eux. Qui pourrait les séparer jamais ? Et ils répétaient avec une douceur de rêve ces mots : « jamais, toujours, » qui déployaient devant eux tout un univers de félicités sans bornes. Rien ne pouvait altérer leur sérénité divine. Ils s’appartenaient.

Soudain le cœur d’Alban se serra au souvenir subit du portefeuille de Robert. Il hésita, puis se décida, tout d’un coup, à s’en débarrasser ; on n’y songerait plus.

— Je l’ai trouvé, dit-il à Clotilde ; le voici.

Cependant sa main le retenait encore.

Mais la jeune fille s’en empara, tout émue, avec la vision rapide de Robert, au regard riant et faux.

Elle le retourna, remarqua les armes et le chiffre.

— C’est bien cela ?

Alors elle poussa le fermoir.

Alban s’était éloigné.

Le nez dans la vitre, il essayait d’attacher son attention au va-et-vient languissant de la tête feuillue des arbres, que balançait un vent doux.

Mais une impatience intolérable le remuait.

À la fin, cela le fâchait ; Clotilde semblait l’oublier. D’un geste brusque, il se tourna vers elle et reçut la commotion d’un coup de malheur.

La jeune fille, assise, ne bougeait pas, décolorée, le regard épouvanté, les mains jointes.

Il courut, s’agenouilla, la prit dans ses bras.

— Qu’y a-t-il ?

Elle eut un frisson de tout son corps, et ses larmes jaillirent avec un grand cri.

Alban, fou d’angoisse, lui desserra les doigts et en retira, malgré elle, les papiers qu’elle froissait.

Une épaisse enveloppe intacte, cachetée, et une lettre ouverte adressée à Clotilde.

Il appuya passionnément sur sa poitrine la jeune fille qui sanglotait, et, la tenant ainsi, furieux, avide, il lut cette lettre de Robert :

« Mademoiselle, personne mieux que vous ne peut remplir la mission dont je vais vous charger. Elle est toute de confiance, comme vous allez voir. Cette enveloppe renferme un paquet de lettres. Elles appartiennent à votre frère, et il est de la plus grande importance pour lui qu’elles lui soient fidèlement remises à lui-même, à lui seul. Vous me comprenez ? Si je meurs, elles vous seront envoyées et je compte sur vous.

» Sachez maintenant que je prends cette précaution en prévision d’un danger qui me menace. Je cours le risque d’être frappé d’un moment à l’autre. Il est inutile de vous expliquer pourquoi.

» Je tiens seulement à vous léguer ma vengeance ; car, en somme, mademoiselle, on tuera peut-être en moi votre futur mari ; qui sait ?

» Donc, si votre cœur m’est assez dévoué pour qu’une généreuse colère le pousse à me venger, voici une déclaration qui vous permettra d’envoyer mon meurtrier tout au moins aux galères, ce que je lui souhaite. Car je déclare que, s’il m’arrive de mourir de mort violente, en quelque endroit que ce soit, chez vous ou ailleurs, coup de poignard ou balle dans la tête, assommé, étranglé ou noyé… il n’en faut accuser que votre frère, Fabrice Dumont… »

Alban s’était levé, étouffant un cri, trébuchant, ivre ; il se reculait de Clotilde avec horreur. Elle le regardait, aveuglée de larmes, et balbutiait :

— Noyé, noyé, Fabrice…

Tout à coup elle comprit le geste d’Alban et se leva, comme folle, les bras étendus, criant :

— C’est vrai, c’est mon frère qui a tué le vôtre. Nous sommes séparés à jamais !…

Un gémissement lui déchira la gorge ; elle tordit ses mains, le corps renversé, et se jeta à travers la chambre pour se sauver, s’enfuir, s’anéantir.

La porte s’ouvrit, Fabrice passa sa tête épanouie et cria dans un rire :

— Coucou !

Puis il entra, traînant à deux mains les enfants qui venaient de dormir, encore dévêtus, roses, ébouriffés, et riant du rire de leur père. Mimi levait sa chemise à son nez et répétait :

— Coucou !

Alors Clotilde s’arrêta et tendit vers Fabrice son poing qui tremblait :

— Misérable ! dit-elle la voix rauque.

Il la regarda, assommé de surprise, lâcha les enfants et voulut la toucher. Elle cria se reculant :

— Tu l’as tué !

— Qui ? dit-il, l’air idiot, remuant les paupières comme pour s’éveiller.

— Mon frère…, répondit Alban d’une voix terrible.

— Robert ! moi !… Sacré nom de D… ! cria-t-il tout à coup, devenant noir de colère, avez-vous fini cette farce ?

Clotilde fut secouée. Un éclair la traversa. Fabrice assassin, c’était impossible ! Elle courut ramasser la lettre qu’Alban avait jetée, l’enveloppe qui était au nom de son frère, et lui porta cela dans les mains, disant :

— Tiens, regarde vite…

Elle le couvait des yeux, ne respirant plus.

Il ne comprenait pas. Machinalement il baissa les yeux, puis ne les releva plus. Il lisait.

Il lisait tout : l’accusation de Robert d’abord, puis les lettres du paquet. Elles étaient de Gatienne.

Toutes celles qu’elle avait écrites à Robert, avant, quand elle l’aimait, puis après qu’il l’eut prise, alors que, révoltée, elle ne voulut plus de lui… Toutes !…

Fabrice debout, les jambes écartées pour se tenir d’aplomb, la tête baissée, ne bougeait pas ; il lisait et relisait. Dans son écrasement, la pensée très nette travaillait. Il se rappelait. Cette histoire-là, c’était celle que Robert racontait dans le bateau au moment où…

Un cri lui vint à la gorge et s’y étrangla : il venait de revoir la scène. Robert allait nommer le mari, Gatienne l’avait brusquement fait retourner et… il la voyait accrochée à lui, l’empêchant de sauver Robert. Elle s’était débarrassée de son amant.

Alors il comprit : c’était lui qu’on accusait de l’avoir tué. Un grand calme lui vint. Il se sentait très froid, très maître de lui. L’intensité de son malheur lui enlevait toute révolte. Le coup était sûr ; c’était la fin. Il plia soigneusement ses lettres, les mit dans sa poche, affermit sa voix et se retournant vers Alban, l’accent très net, le geste calme :

— C’est vrai, monsieur, j’ai tué votre frère. Il venait de me faire signer un contrat qui me ruinait. Le rachat des mines de Houdan. Tout le monde vous dira que c’était une opération désastreuse. En bateau, je réfléchis, je revins sur ma décision. Il refusa de me rendre ce contrat, nous discutâmes, et…

— Assez ! murmura Alban remué de pitié pour la souffrance atroce de ce malheureux qui n’avait, après tout, que vengé son honneur et s’accusait d’un crime pour que sa femme ne fût pas soupçonnée d’avoir failli.

Fabrice reprit tranquillement :

— Je vais me constituer prisonnier.

Et il marcha vers la porte.

— C’est inutile, cria Alban ; personne ne vous accusera, je pars demain.

Machinalement, Fabrice regarda sa sœur. Il n’avait pas encore pensé qu’elle aussi était frappée de ces coups. Son cœur remua si douloureusement, qu’il y porta les mains. Cette fois, c’était trop. Elle gisait, affaissée, sur un divan, demi morte ; mais ses yeux ne quittaient pas Alban. Quand elle vit qu’il s’en allait, elle se souleva et sanglota, la voix déchirée :

— Alban ! Alban !…

Le jeune homme tendit vers elle ses mains jointes, la regarda une minute avec toute son âme, puis, passant comme un fou devant Fabrice, il se sauva.

Celui-ci, d’un pas lourd d’homme ivre, s’en alla prendre ses enfants, les mena aux genoux de Clotilde :

— Tiens, dit-il, tu élèveras ces orphelins.

Il sortit.

La maison était toute vibrante du vacarme musical de Gatienne, dont les doigts impatients maintenant égrenaient des gammes vertigineuses.

— Tout à coup le bruit cessa : Fabrice venait d’entrer.

Elle s’était levée d’un saut, et, pinçant sa jupe des deux côtés, lui faisait une triomphante révérence.

Lui eut un battement de paupière, l’apercevant dans cet éclat de beauté, puis il s’approcha d’elle, lent, les lèvres gonflées, qui remuaient sans parler encore. Il la regardait.

Elle eut froid, et se tint devant lui, muette, le regard fixe.

Il commença ; la colère lui venait.

— Tu as appartenu à Robert… ne mens pas : je le sais.

Il tira ses lettres et les relut devant elle.

Un tremblement la tenait qui la secouait toute.

Elle dit très bas, très humble :

— Veux-tu que je te raconte ? C’était un lâche.

Il cria :

— Pourquoi m’as-tu caché cela quand j’ai voulu t’épouser ?

Elle murmura doucement :

— Je t’aimais…

Il se troubla, mais aussitôt la fureur lui revint, et, regardant autour de lui, il lui souffla bas au visage :

— Et tu l’as tué.

Elle se jeta en arrière, effarée, ses yeux élargis.

Il leva ses poings, répétant, l’écume aux lèvres :

— Tu l’as tué, infâme !

À ce mot, elle se redressa, bégayant :

— Il voulait me reprendre, je me suis défendue… Je t’aimais…

Cette raison le frappa. Dans la folie de douleur qui lui emplissait le cerveau, cela fit comme une clarté qu’il se mit à regarder.

Il ne disait plus rien ; alors elle continua :

— Si tu veux, je mourrai…

Il ne répondit pas, absorbé.

Gatienne se recula vers la porte, le regardant ardemment, l’œil illuminé d’une sorte d’extase, de ravissement de passion. Sa face, épanouie dans un transport d’amour, semblait dire : « Regarde mon martyre et comme je t’ai aimé, et comme je t’aime ! » Et ses lèvres, doucement agitées, priaient ainsi.

Quand elle fut près de sortir, elle s’arrêta et dit tout haut :

— Tu comprends, Fabrice, je ne voulais pas… Et puis, je t’aimais tant !… Je t’aime… je t’aime…

Sa voix s’éloignait.

Comme elle passait dehors, sur la terrasse, par la fenêtre ouverte, il semblait à Fabrice qu’il entendait, avec le frôlement doux de sa robe traînante, comme un murmure dont la vibration s’éteignait peu à peu :

— Je t’aime…

Quand il n’entendit plus rien, il se réveilla, écouta, chercha autour de lui, regarda par la fenêtre, et, soudain, eut au cœur une angoisse épouvantable.

Un malheur plus grand que tous les autres lui arrivait, car maintenant le jour s’était levé dans sa pensée.

Il courut, le pas lourd, collé au sol, comme dans un cauchemar, avec des efforts terribles pour avancer ; ses jambes le lâchaient.

Il voulait appeler Gatienne ; sa gorge, contractée, sifflait. Il s’accrochait aux arbres en passant et se poussait d’instinct vers la rivière. La grille était ouverte. Il se jeta dehors.

Comme il arrivait sur la berge, un grand claquement dans l’eau qui rejaillit lui coupa l’haleine : il tomba sur ses genoux, se releva, avança et vint rouler sur le bord au moment où s’enfonçait dans un bouillonnement, un lambeau d’étoffe blanche, bordée d’or, la robe de fête de Gatienne.

On retint Fabrice comme il se jetait. Des passants avaient vu tomber cette femme. Déjà quelques-uns plongeaient.

Cinq minutes plus tard, on la tirait de l’eau, morte.

Fabrice à genoux, par terre, la tenait dans ses bras. Pour chercher des secours, on le laissa seul.

Il murmurait tout bas à l’oreille de Gatienne :

— À bientôt, à bientôt !…

Puis il l’étreignit, toute molle et fléchissante, se pencha sur son visage blanc, dont les yeux regardaient le ciel, et colla sa bouche sur ses lèvres, qui s’écartaient comme exhalant encore leur prière d’amour.

Et, dans ce terrible et dernier baiser, Fabrice disait à Gatienne qu’elle emportait l’absolution complète de sa conscience et de son cœur.


FIN