Ghazels/Le Jasmin double

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Anonyme
Traduction par Marguerite Ferté.
GhazelsÉdition Bossard (p. 29).


LE JASMIN DOUBLE



   Aïcha en a fait un collier qu’elle enroule à son cou,
mais son doigt impatient a rompu le fil de soie.

   Les jasmins se répandent en pluie odorante ; l’un
reste pris dans ses cheveux dénoués. l’autre a glissé à
terre, un autre est demeuré entre deux seins plus fermes
que les chelils du mois d’amardâd.

   Que ne donnerait Mansour pour être la fleur qui
repose dans cette vallée d’amour !

   Mais le cœur de la jeune fille est une source non encore
épandue, et l’heure n’est point sonnée où des lèvres
amoureuses mettront un collier de baisers au cou flexible
d’Aïcha.