Ghazels/Saifah

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Anonyme
Traduction par Marguerite Ferté.
GhazelsÉdition Bossard (p. 6-7).


SAIFAH



Saïfah, mon âme, pourquoi revêts-tu le tchartchaf alors que le vent souffle sur la plaine et soulève les cailloux tranchants ?

Saïfah, couronne de ma tête, pourquoi ton sein bat-il à coups plus pressés que la feuille du platane secouée par le vent de la plaine ?

Saïfah, lumière de mes yeux, pourquoi ton regard si doux est-il devenu plus aride que la plaine desséchée par le vent ?

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Je revêts le tchartchaf – ô maudit – pour voler au vent de la plaine dans les bras de celui qui m’attend.

Mon sein bat à me rompre l’âme — ô maudit — parce que ta main menteuse a brisé sans émoi la coupe limpide de mon cœur.

Mon regard est aride — ô maudit — parce que toutes mes larmes je les ai données pour former le ruisseau qui me noiera dans la plaine.