Giovanni-Battista Piranesi (Focillon)
Apparence
Giovanni-Battista Piranesi (1720 -1778).
Thèse de doctorat présentée
à la faculté des lettres de l'université de Paris.
Thèse de doctorat présentée
à la faculté des lettres de l'université de Paris.
Librairie Renouard. Henri Laurens, éditeur., .
GIOVANNI-BATTISTA
PIRANESI
1720 — 1778
THÈSE DE DOCTORAT
PRÉSENTÉE À LA FACULTÉ DES LETTRES
DE L’UNIVERSITÉ DE PARIS
DE L’UNIVERSITÉ DE PARIS
PAR
HENRI FOClLLON
ANCIEN ÉLÈVE DE L’ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE
CHARCÉ DU COURS D’HISTOIRE DE l’ART MODERNE
À LA FACULTÉ DES LETTRES DE l’UNIVERSITÉ UE LYON
PARIS
Librairie Renouard. — HENRI LAURENS, Éditeur
6, RUE DE TOURNON, 6.
1918
À mes Maîtres respectés et aimés,
Henry Lemonnier.
Victor Focillon
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TABLE DES MATIÉRES
VII
I. L’Italie du xviiie siècle et les historiens. Cicognara et le miracle » d’Herculanum. Que reste-t-il des forces actives de la Renaissance ? — II. L’individualisme. Originaux et gens d’esprit. Les caprices du théâtre. — III. La curiosité. Les belle culture encyclopédiques. Renouvellement des techniques en art : la peinture à l’encaustique ; les bois en camaïeu ; le pastel ; la chambre claire ; toutes les formes de la gravure. — IV. La tradition antiquisante. Les recherches des archéologues. Les sources de Mont faucon. Bianchini. — L’art et l’érudition vivent à part. Piranesi les concilie et unit.
LIVRE PREMIER
VIE DE PIRANESI. HISTOIRE DE SES OUVRAGES.
I. Naissance de Piranesi. Sa famille. Son enfance. Ses premiers maîtres : Lucchesi. Scalfarotto, Zucchi. — II. Venise reste, au xviii" siècle, la grande cité vivante de l’Italie. La magnificence. L’étrangeté. Les visionnaires : le théàtre fiabesque de Carlo Gozzi. La verdeur populaire. — III. Les arts à Venise au xviiie siècle. Toute liberté permise, fécondité et variété. — IV. Les grands architectes. Ils sont à la fois des érudits et des ingénieurs. Le retour à la tradition de la Renaissance et le souvenir de Palladio dans le Veneto : Lucchesi et Temanza. Les Antiquités de Rimini. Départ de Piranesi pour Rome.
I. De Venise à Rome au xviiie siècle. Les abords de la Ville Éternelle. L’année 1740 : avènement de Benoit XIV ; goût du nouveau pape pour l’architecture, les antiques et la gravure. — II, Première rencontre avec les ruines de Rome. Séjour chez les frères Valeriani, décorateurs pour le théâtre. Liaison avec le graveur Felice Polanzani. L’atelier de Vasi. Les premiers protecteurs : Bottari, Nicola Giobbe. Publication de la Prima Parte. — III. Études de peinture. Voyage à Naples. Voyages à Venise : Tiepolo Le graveur-éditeur Wagner et les projets de Piranesi.
I. L’atelier du Corso, Bouchard et Gravier, éditeurs de Piranesi. Relations de Piranesi etdes pensionnaires de l’Académie de France. Panini, professeur de prospettiva à l’Académie. Principes nouveaux de méthode chez Piranesi. — L’éducation romaine de Piranesi et les antiquaires : Nolli, Ficoroni. Les amateurs : les cardinaux Albani et Rezzonico. Les Antichità Romane de tempi della Repubblica et les Opere Varie. — III. Les Trofei, les Antichità. La dédicace à Charlemont. Plan de l’ouvrage. Originalité de la méthode : Rome vue par un artiste et par un technicien. Succès des Antichità. Encouragements officiels. — IV. Avènement d’un pape vénitien, Clément XIII. La Magnificenza. Piranesi s’élève contre la vogue de la Grèce. David Le Roy. Dans quelle mesure Piranesi est-il l’auteur de la Magnificenza ? Allégations de Bianconi. — V. La polémique de Piranesi et de Mariette. Les Étrusques exhumés et restitués à la recherche historique.
I. Piranesi à quarante ans. Ardeur et continuité de son labeur solitaire. Ses violences : contre les blasphémateurs de Rome, contre son médecin, contre sa femme. Ses portraits. Le roman de son mariage. L’atelier de la Trinité des Monts. Les élèves de Piranesi. Sa fortune. — II. Honneurs et controverses académiques. Le monument Balestra. — III. Les grands recueils archéologiques postérieurs à 1760 : ils sont la suite logique des Antichità. — Relations de Piranesi avec les Rezzonico. Restauration du Prieuré de Malte. Campagne d’études à la villa d’Hadrien.
I. Origine des Vedute. Leur importance, leur diffusion, leur succès. Les Vedute de Vasi. Essai de classement chronologique des Vedute de Piranesi. — II. Voyage de Piranesi à Naples. Son agonie et sa mort. — III. La chalcographie Piranesi continue les publications de son fondateur et les enrichit. L’œuvre de Francesco. Sa carrière d’antiquaire et de diplomate. Son séjour et sa mort à Paris. — IV. Le tombeau de Piranesi.
LIVRE II
L’ART DE PIRANESI
I. Rome d’après les voyageurs. Les grandes dates de son histoire monumentale. La reconstruction de Sixte-Quint et de Paul III. Les décors et les points de vue. La topographie, les aspects essentiels et le charme de la ville restent intacts. Les vergers, les jardins et les ombrages. Alliance du style et du pittoresque. Auprès des décors savants, les motifs rustiques et populaires. L’itinéraire et les promenades du pèlerin. — II. Origines de la prospettiva. Passion des Italiens pour les problèmes et les jeux de la perspective. Évolution du genre : les gouaches de Vanvitelli, Claude Lorrain et Gaspard Dughet, Panini, les t ruinistes » français du xviiie siècle, Clérisseau, Robert. — III. L’image de Rome chez les graveurs. Burinistes et aquafortistes. Jean Barbault. Ce qui manque à tous.
L’œuvre de Piranesi s’ouvre par un portique de fictions. — I. La Prima Parte et les origines des Carceri. La décoration théâtrale. Les châtiments publics à Rome. Les égouts de Tarquin. Analyse de la première édition des Carceri. — II. La deuxième édition. Plus de solidité. Tout tend à un but : l’effet. Comparaison des états. Le vertige des Carceri.
L’imagination maîtresse d’erreur et l’imagination maîtresse de vérité. — I. Genèse des planches de Piranesi. Les dessins. Pourquoi sont-ils sommaires ? La notation de l’effet et le clair de lune. La documentation du détail. Le calque. — II. L’instatllation du motif et la mise en page. Comparaison avec les Vedute de Vasi. Piranesi présente les monuments de Rome sous l’angme le plu sfrappant et de la manière qui les impose le mieux. — III. Les personnages. La flore. — IV. La Rome de Piranesi est-elle conforma à la réalité ? Étude du portique d’Octavie, du Temple d’antonin et de Faustine et du Pronaos du Panthéon. L’exactitude des mesures, des profils et des matières. — V. La transfiguration obtenue par l’effet. Le soleil de Piranesi.
I. Piranesi a vu Rome en graveur et on aquafortiste. Il aurait été desservi par la peinture. La violence, les risques et le mystère de l’eau-forte convenaient à son humeur et à son génie. La gamme des l’eau-forte. Les coloristes du blanc et du noir. — II. Eau-forte des peintres, eau-forte des graveurs. L’eau-forte art complet. Rembrandt. Fragilité des noirs à la pointe sèche. Évolution de l’eau-forte vers les effets du burin en France au xviiie siècle. — III. De l’eau-forte blonde à l’eau-forte intense. L’économie de Canaletto. Tiepolo et l’enseignement des Vénitiens. Étude technique des deux éditions des Carceri. — IV. Les procédés de Piranesi : les vernis, la conduite de la taille, les pointes, la morsure, les couvertures. Piranesi expliqué par l’eau-forte.
I. Les planches décoratives antérieures aux Cheminées. L’élément vénitien : la faune et la flore de Tiepolo, le dauphin de Murano. L’élément personnel : profusion et mouvement ; l’ampleur, la richesse et le sentiment des masses. Les frontispices. — II. Les Cheminées. La hase théorique du renouvellement des styles. Justification du choix des sources : l’art égyptien, l’art étrusque, l’art romain. Piranesi entend rester libre et refuse de s’asservir à une formule. Il veut faire moderne et vivant. — III. Choix des éléments : tous présentent un caractère de grandeur et d’autorité. L’art romain à Rome est triomphal et funèbre. La documentation égyptienne de Piranesi. Goût italien pour les formes organiques. La couleur et le relief. Rareté des lignes droites ; fréquence des systèmes de courbes. Juxtaposition des motifs. Sens italien des recherches de Piranesi.
I. Publicité faite aux grandeurs de Rome par Piranesi. Son action personnelle. La diffusion de son œuvre. La place qu’elle tient dans les grandes collections du xviiie siècle. Ses planches copiées, réduites et partout propagées. — L’influence sur les peintres au xviiie siècle : Mauro Tesi ; les accessoires des Davidiens. — II. L’influence sur les architectes et sur les décorateurs. Les Anglais, Robert Adam, Georges Dance. Les mégalomanes en France à la fin du xviiie siècle. — Le style Piranesi et révolution des styles en Occident. Les deux courants d’imitation de l’antique : maigreur et sobriété, — les décorateurs linéaires ; couleur et profusion, — les décorateurs coloristes. Le style Louis XVI et le style Adam. L’école de Piranesi en Italie. La genèse et les caractères du style Empire. — III. Influence sur le goût public, sur l’imagination et sur les lettres. Les amateurs anglais. Le Vathek de Berkford, Coleridge. Le peintre Jolin Martin. — Les romantiques français, les feuilletons de Gautier. — Influence de Piranesi sur l’eau-forte française au xixe siècle : Méryon, Olivier de Rochebrune.
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TABLE DES ILLUSTRATIONS
Planche. | Page. | ||
Portrait de G. B. Piranesi par F. Polanzini (1750) |
PL. I. | Au titre | |
Frontispice de la Prima parte di Architetture |
PL. II. | 17 | |
Camera sepolcrale, Vue imaginaire d’un colombarium, Opere varie, pl. 16. |
PL. III. | 25 | |
Vue imaginaire d’un port romain, Opere varie, pl. 23. |
PL. IV. | 39 | |
Caprice décoratif, Opere varie, pl. 25. |
PL. V. | 49 | |
Les prisons, pl. 6. |
PL. VI. | 57 | |
Les prisons, pl. 7. |
PL. VII. | 65 | |
Frontispice de la première édition des Prisons |
PL. VII. bis | 73 | |
L’arc de Titus à Rome, Archi Trionfali, pl. 6. |
PL. VIII. | 81 | |
L’arc de Rimini, Archi Trionfali, pl. 17. |
PL. IX. | 91 | |
Tombeau dit de Neron, Antichità, III, pl. 14. |
PL. X. | 97 | |
1. Détail de la construction du tombeau de Cecilia Metella, Antichità, III, pl. 53 ; 2. Détail de la nef de pierre du temple d’Esculape, Ibid., IV, pl. 13. |
PL. XI. | 105 | |
Les fondations du mole d’Hadrien, Antichità, IV, pl. 9. |
PL. XII. | 113 | |
Frontispice des Antichità d’Albano |
PL. XIII. | 119 | |
Emissario del Lago Albano pl. 5. |
PL. XIV. | 129 | |
Ruines d’une piscine à Castel Gandolfo, Antichità d’albano, pl. 22 |
PL. XV. | 137 | |
Panthéon vu par derrière, Campo Marzio, pl. 24 |
PL. XVI. | 147 | |
Vue du temple d’Antonin et de Faustine, Vedute |
PL. XVII. | 153 | |
Atrium du portique d’Octavie, Vedute |
PL. XVIII. | 161 | |
1. G. P. Panini, le portique d’Octavie, tableau de la galerie Corsini, Rome ; 2. État actuel du portique d’Octavie d’après une photographie |
PL. XIX | 169 | |
Grande salle des thermes de Caracalla, Vedute |
PL. XX. | 177 | |
Les Thermes de Caracalla, état actuel, calque d’après photographie |
PL. XX bis. | 185 | |
Vue du tombeau dit la Conocchia, Vedute |
PL. XXI. | 195 | |
L’église de Saint-Urbain, Ancien temple de Bacchus, Vedute |
PL. XXII. | 201 | |
Le tombeau des Plautii, Vedute |
PL. XXIII. | 209 | |
Détail du tombeau des Plautii |
PL. XXIV. | 217 | |
École des gladiateurs (Serraglio delle fiere), détail, grandeur de la planche, Vedute |
PL. XXV. | 225 | |
Vue intérieure du Colisée, Vedute |
PL. XXVI. | 233 | |
Vue du Colisée à vol d’oiseau, Vedute |
PL. XXVII. | 241 | |
Pronaos du temple de Neptune, Vues de Pæstum, pl. 13 |
PL. XXVIII | 249 | |
1. Groupe de personnages extrait de la vue intérieure du Tempio della Tosse, Vedute ; 2. Groupe de personnages extrait de la vue du Temple d'Antonin et de Faustine, Vedute |
PL. XXIX. | 257 | |
Cheminée à l'égyptienne, Diverse manière, pl. 14. |
PL. XXX. | 267 | |
1. Cheminée à la romaine, Diverse maniere, pl. 31. ; 2. Cheminée à la romaine, Ibid., pl. 40. |
PL. XXXI. | 273 | |
Chaise à porteur, Console etc, Diverse maniere, pl. 57. |
PL. XXXII. | 281 |