Glossaire des jeux wallons de Liège/Section complète - P

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P

Pâ d’ jètt’rèye. Pieu du jeu de l’oie.

Page. Valet au jeu de cartes.

Pai d’anwèye. Peau d’anguille, servant aux enfants à fouetter le sabot (tournaî, boubène).

Pâle. Pique. Couleur du jeu de cartes.

Palât (J. â). Le palet. Armé de plusieurs palets, le joueur cherche à les lancer le plus près possible d’une ligne tracée sur le sol. Celui qui en approche le plus joue le premier à la partie suivante.

Papillotte. Papillotte. Petits tuyaux de papier ou de carton formant la queue d’un cerf-volant.

Paradis. Paradis. La dernière case de la marelle. (V. tahaî.)

Parfaite (J. à l’). Sur un tableau quelconque sont écrits les six premiers chiffres, sur lesquels les joueurs déposent leurs mises. L’un d’eux joue avec trois dés et fait gagner les trois points qu’il amène. Ce gain consiste dans un objet d’un prix un peu plus élevé que l’enjeu.

Pârt (J. à l’). Façon spéciale de jouer aux quilles.

Pas. Pas. Au jeu du saut de mouton, le trimeur applique le pied droit en équerre sur le gauche ; la pointe du pied droit marque la place où il doit se courber à nouveau.

Passer lès baguètte. Punition spéciale au jeu de la balle au pot (à l’calotte). Le joueur se tourne la face au mur et reçoit les coups de balles de ses excellents amis, qui lancent â tournant brèsse. (V. baguètte.)

Passêye (Mètte à l’). Passe ; mettre à la passe.

Passêye oute ! Un joueur, dont la cachette a été dépassée, en sort en criant : Passêye oute ! Passêye oute ! (A l’ rèspounètte â cachî.)

Passer oute. C’est passer entre les quilles sans en abattre.

Patin. Patin.

Pau foirt chivâ (J. â). Le cheval fondu, où les joueurs enfourchent leurs compagnons courbés.

Pèce. Pièce de 5 centimes, en terme de jeu surtout. Pièce de 5 francs au jeu de quilles.

Pêle. De l’expression li côp ou l’ pèle, dans la désignation du trimeur. Le joueur qui reste après élimination de tous les autres par la méthode des chiffres.

Pènitince. Pénitence. L’enfant doit parcourir, le palet posé sur le pied, les différentes cases de la marelle (dè tahaî) sans le laisser tomber et sans se reposer jamais sur les deux pieds.

Pèrchî (J. â). Le chat perché. Dans ce jeu, l’on ne peut prendre un joueur, si, par un moyen quelconque, il parvient à ne pas toucher le sol des pieds à ce moment là, s’il est perché, en un mot. Je dois dire que ce jeu n’a pas force de loi chez la jeune population wallonne.

Pèta. Bâtons ferrés servant à faire progresser le traîneau.

Pètârd. Jouet d’enfant. Espèce de soufflet en papier plié, qui, lancé en avant, et retenu par une extrémité, se détend et produit un bruit analogue au bruit d’une giffle.

Pètârd di dièlle (J. âx). Les pétards de terre glaise. De la terre glaise en forme de coupelle. L’enfant crache dans le creux, et lance le tout sur une pierre, le creux en bas. L’air comprimé fait sauter le sommet du dôme, avec bruit. Le pétard qui fait le plus de bruit (qui pètte li pus foirt) reçoit un accroissement de volume pris au pétard de l’autre joueur moins heureux.

Pèter. Toucher de sa bille la bille d’un adversaire.

Pèter (J. â). Espèce de jeu de bille. La trime à caler la bille.

Peûre. Cerf-volant en forme de poire.

Peûre à barquètte. Cerf-volant en forme de poire dont la queue soutiendrait une nacelle.

Pèye. Pile. Au jeu de pile ou face (à l’ dèye, pèye ou tièsse). Le lion sur une pièce de 2 centimes de Belgique.

Pîce J’han Farène (Li). Blanc et noir. (Perche Jean Farine.) Une perche arrondie est déposée, mais non fixée, sur deux supports. À droite, est une toile saupoudrée en assez forte épaisseur de farine (di farène) ; à gauche, une autre toile saupoudrée de noir de fumée (di wârsel). Le but du joueur est de marcher d’un bout à l’autre de la perche sans tomber ni dans la farine ni dans le charbon.

Picraî. Bâton ferré pour traîneau. (V. pèta.)

Pîd d’ gatte. Les quilles des coins, en Ardenne.

Pigeole (J. à l’). Les barres. Jeu de course. (Syn. pourèye.)

Piner ou fer pinètte. Râtisser, ruiner un adversaire.

Piou. As. Surtout au jeu de banque. (A l’ banque.)

Pique ou pique roge. Autre dénomination de la couleur carreau du jeu de cartes.

Piquer. Caler sa bille. On la tient pour cela, entre l’extrémité de l’index et celle de la première phalange du pouce, l’extrémité de ce dernier étant maintenue par le médium. Le pouce forçant la résistance que lui oppose ce médium, lance, en se détendant, la bille avec une vitesse que règle le joueur.

Piquèt (J. â). Le piquet, jeu de cartes.

Piqueu. Celui qui cale sa bille.

Pîre di Nameûr (J. âx). Le chat aux pierres bleues. (V. bleuvès pîre.)

Pirètte (J. âx). Les noyaux. Ce jeu consiste à jeter à bas d’une pierre plate des noyaux de cerises au moyen d’un palet quelconque.

Pistole. Les quilles 1, 9 et 8. (V. fig. au mot bèye.)

Pitî. ?

Pitit camp. Un des camps de la balle au camp.

Pitite coide. La petite corde, qu’un seul sauteur manœuvre.

Pitit maisse. Joueur qui lutte le plus longtemps au jeu du grand maître (à l’hite).

Pîwèye. Moule de bouton. Fiche pour tous les jeux, souvent de forme ronde. Toton fait avec un moule de bouton.

Placârd. Rondelle de cuir au centre de laquelle est fixée une corde. Mouillée et appliquée contre un caillou, elle l’enlève de terre en opérant par succion.

Planche. Planche, au jeu de quilles.

Plaquî. Toucher un adversaire au jeu de barres (ine pourèye).

Platte pèce. Cochonnet, Au jeu suivant.

Plate pèce (J. à l’). Le palet. Quelques joueurs choisissent chacun deux pierres plates. L’un d’eux en prend trois, dont une plus petite qu’il lance devant lui. Cela fait, chacun jette ses deux palets improvisés dans la direction de ce cochonnet (plate pèce). Celui qui en approche le plus a le droit de lancer, au tour suivant, le cochonnet, et de jouer le premier. Ce jeu, comme on le voit, n’est pas compliqué. Il ressemble au jeu de boule français, où ces pierres sont remplacées par des boules de moyenne grosseur, et la plate pèce par une boule plus petite d’os, ou de fer, qui porte le nom de cochonnet.

Plate pîre (J. à l’). La pierre plate. (V. chak’trèsse.)

Platène (J. âx). Espèce de jeu de tonneau. Avec douze plaques rondes en tôle, on cherche à recouvrir une plaque de cuivre de même diamètre qui porte un numéro. Ce numéro correspond à un objet à gagner.

Plonquèt (Fer dès). Une pierre plate, une ardoise par exemple, que l’on fait glisser ou rebondir sur une surface liquide. (Syn. fer dès rondaî.)

Pochèye (J. ine). Le saut de mouton où les joueurs sautent, en s’aidant des mains, au-dessus d’un patient courbé.

Pochèye à sûre. Façon de jouer au saut de mouton.

Pocheû. Sauteur.

Pochî. Sauter.

Pochî oute (J. â). Ancien jeu du saut de mouton où les chevaux étaient remplacés par des bornes.

Pogne è tôt ! Si l’adversaire prononce ces mots, le joueur doit caler sa bille de la place qu’elle occupait, sans empan, et le poing sur le sol.

Pomme. Cerf-volant rappelant plus ou moins ce fruit.

Pontonnier (Jèter à la). Jeter à la pontonnier c’est, sans mouvement sensible du corps, amener d’un coup sec le coude à la hanche et lâcher en même temps l’ardoise que l’on tient entre le pouce et l’index recourbé.

Pope ou Poupe. Poupée.

Porsûte (Fer ’ne). La poursuite à l’empan. Jeu de bille. (V. aspagne.)

Pot (Casser l’). Casser la cruche. (V. casser.)

Po tot. De l’expression chamme, chamme, ouhaî po tot, du jeu de la mère garuche. (Chamme.)

Potte (J. à l’). Jeu de cartes. Le joueur qui mêle fait deux paquets de cartes et laisse choisir à l’autre un des paquets. C’est la plus haute carte du dessous qui l’emporte.

Potte âx pirètte (J. à l’). La bloquette. Un nombre égal de billes ou de noyaux d’abricots (plus souvent que de cerises) sont mis par chaque joueur. L’un d’eux les lance dans une fossette, nommée bloquette (ine fosse). Si toutes les pièces y entrent, le jeteur les gagne. Si le nombre des billes entrées est pair, il empoche ce nombre, laissant le reste aux autres. Si le nombre est impair, tout revient aux adversaires qui continuent de la même façon, à tour de rôle.

Pouce (J. ’ne ou âx). Le chat, où l’un des joueurs poursuit les autres jusqu’à ce qu’il en touche un qui trime à son tour.

Pouce accropiou (J. ine). Le chat accroupi. Tout joueur devient inviolable s’il est accroupi, telle est la règle de cet autre jeu de chat.

Pougnège. Tirage au sort pour désigner les clans dans certains jeux.

Pougneu. Celui qui tire au sort.

Pougnî. 1o Tirer au sort pour partager les joueurs en camps. 2o Couper, au jeu de cartes.

Pourèye (J. ine ou âx). Le jeu de barres. Très compliqué. Les joueurs d’un camp cherchent à toucher (plaquî) ceux de l’autre. Tout joueur plaquî doit se rendre aux pourèye gardées par le camp opposé, et ne peut plus prendre part au jeu à moins qu’un ami vienne le délivrer.

Pourichinelle. Polichinelle.

Poye (J. à l’). La poule, jeu de cartes.

Préchî. Prêcher. Lorsqu’à la campagne l’enfant fixe le fil à la pointe qui termine l’abdomen du hanneton, celui-ci continue ses battements d’ailes un certain temps après que l’enfant l’a saisi de ses doigts par cette pointe, chose qu’il parvient à faire en s’aidant du fil.

Prinde si côp. Frapper très doucement la première fois sur le calot du trimeur en différents jeux de billes.

Prinde sès fosse. Faire entrer son calot ou sa bille dans le pot.

Prumîre. La quille 1. (V. fig. au mot bèye.)

Pus foirt chivâ (J. â). Le cheval fondu. (V. pau foirt chivâ.)

Pus haut, Pus bas (J. â). Plus haut, plus bas. Une corde que deux patients soulèvent petit à petit après chaque saut d’une série de joueurs, voilà le jeu. Le sauteur, qui touche la corde du pied, prend la place de l’un des patients.