Glossarium mediae et infimae latinitatis/1879, avec additions/Tome 1

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DU CANGE
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GLOSSAIRE

FRANÇOIS

Faisant suite au
GLOSSARIUM MEDIÆ ET INFIMÆ LATINITATIS
AVEC ADDITIONS
DE MOTS ANCIENS EXTRAITS DES GLOSSAIRES
DE LA CURNE DE SAINTE-PALAYE, ROQUEFORT, RAYNOUARD,
BURGUY, DIEZ, ETC.
ET UNE NOTICE SUR DU CANGE
Par L. FAVRE
Membre correspondant de la Société des Antiquaires de France.
___________

TOME PREMIER

A-F

NIORT
TYPOGRAPHIE DE L. FAVRE
1879
FIN D’UNE SERIE DE DOCUMENTS

EN COULEUR







GLOSSAIRE FRANÇOIS DE DU CANGE
DU CANGE
_____________

GLOSSAIRE

FRANÇOIS

Faisant suite au
GLOSSARIUM MEDIÆ ET INFIMÆ LATINITATIS
AVEC ADDITIONS
DE MOTS ANCIENS EXTRAITS DES GLOSSAIRES
DE LA CURNE DE SAINTE-PALAYE, ROQUEFORT, RAYNOUARD,
BURGUY, DIEZ, ETC.
ET UNE NOTICE SUR DU CANGE
Par L. FAVRE
Membre correspondant de la Société des Antiquaires de France.
___________

TOME PREMIER

A-H

NIORT
TYPOGRAPHIE DE L. FAVRE
1879

AVIS

CONCERNANT LA NOUVELLE ÉDITION DU
GLOSSAIRE FRANÇOIS DE DU CANGE
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Nous croyons répondre au désir de beaucoup de philologues en publiant une nouvelle édition, aussi complète que possible, et d’un format facile à consulter, du Glossaire François extrait de Du Cange, par Dom Carpentier.

Le savant Henschel a donné une édition de ce Glossaire mais dans des conditions qui ne le rendent pas accessible à de modestes bibliothèques. C’est cependant le problème qu’il faut résoudre, aujourd’hui que l’étude de notre ancienne langue est devenue si répandue.

Il ne suffit pas qu’une publication offre seulement des avantages matériels pour qu’elle ait du succès ; non, il faut plus. Elle doit être faite avec un soin consciencieux qui, tout en reproduisant le texte ancien, le complète et l’améliore. C’est ce qui nous a préoccupé.

Au texte ancien de Du Cange, nous ajoutons une grande quantité de mots que nous marquons par des astérisques. Les additions que nous y faisons sont aussi indiquées par des parenthèses. Il sera ainsi facile de reconnaître les parties ajoutées à l’ancien texte, qui n’a subi aucune modification.

Nous n’avons pas suivi le plan de Henschel, qui a cru devoir ajouter à son édition les Index, dont la place se trouve indiquée naturellement à la suite du Glossaire latin.

Il y a bien des années que les philologues de toutes les nations souhaitaient la publication du Glossaire de l’ancienne langue françoise, laissé manuscrit par La Curne de Sainte-Palaye. Nous avons entrepris cette publication, et, grâce à de nombreuses et bienveillantes sympathies, nous sommes sur le point de la terminer.

Nous venons, aujourd’hui, placer à côté de l’œuvre colossale de La Curne de Sainte-Palaye, une œuvre moins considérable, mais non moins utile, et dont le mérite est reconnu depuis longtemps. Nous espérons qu’on nous tiendra compte de nos efforts, et que, grâce à l’érudition de Du Cange, on fera bon accueil à cette nouvelle édition du Glossaire françois.


NOTICE SUR DU CANGE



Lorsque nous visitons les musées nous restons frappés d’étonnement en voyant les armes des anciens chevaliers. Ces lances, ces haches, ces casques, ces cuirasses, que nous pouvons à peine soulever, ont appartenu à une race de géants qui maniait ces armes comme des jouets. Il en est ainsi quand nous entrons dans ces bibliothèques où se trouvent les œuvres de ces savants qui se nomment les Robert et Henri Estienne, les Mabillon, les Monfaucon, les Du Cange, les La Curne de Sainte-Palaye, et bien d’autres érudits des deux derniers siècles. Plus encore que pour les armes, nous éprouvons un vif sentiment d’admiration.

Est-ce de nos jours, qu’on trouverait un Du Cange ? Nous chercherions en vain, nous ne rencontrerions certes pas un homme revêtu d’une fonction publique et ayant encore assez de loisir pour apprendre une foule de langues, produire des œuvres d’une prodigieuse érudition sur l’histoire, la philologie, la géographie, les usages et coutumes du moyen âge, la généalogie des grandes familles, la numismatique, et enfin approfondir les nombreuses questions qui préoccupent les historiens.

Le secret de cette activité merveilleuse se découvre dans la vive intelligence de Du Cange et dans son ardent amour de l’étude.

Pendant toute sa vie, il a travaillé quatorze heures par jour. Qu’il nous soit permis de citer un fait caractéristique, à ce sujet. Le jour même de son mariage, en sortant de la cérémonie nuptiale, il s’enferma pendant six heures dans son cabinet, en tête-à-tête avec ses livres. Il venait leur prouver que sa nouvelle affectionne lui faisait pas oublier ses chères études.

N’avons-nous pas raison de dire que si la race chevaleresque ; qui jouait avec la Durandal et la lance de Roland est éteinte pour toujours, les géants de la science historique n’ont pas, eux aussi, laissé de successeurs, et sont descendus dans la tombe en nous léguant, pour consolation, de gigantesques travaux élevés à la gloire de l’esprit humain.

Etudions, avec respect, la vie de ces infatigables travailleurs, de ces grands remueurs de chartres, de diplômes, de documents de toutes sortes. Leur souvenir mérite notre reconnaissance, puisque ces savants ont élevé des monuments qui nous permettent de connaître si complètement le moyen âge.

Au premier rang de ces érudits, nous plaçons Charles du Fresne, sieur de Du Cange, né à Amiens, le 18 décembre 1610, dans cette année où Henri IV tombait sous les coups de Ravaillac. Son père, prévôt royal de Beauquesne, d’un esprit cultivé, voulant que son fils reçût une instruction très étendue. Le jeune Du Cange entra, dès l’âge de neuf ans, au collège des jésuites d’Amiens. Son attention soutenue, son amour de l’étude et la vivacité de son esprit furent bientôt remarqués de ses professeurs, qui s’attachèrent à développer ces précieuses qualités. Aussi, fit-il de rapides progrès, et, en quelques années, il apprit le latin, le grec, le français et plusieurs langues étrangères.

Il acheva ses études dans cet établissement, et alla faire son droit à Orléans. Là comme à Amiens, il attira l’attention et gagna la bienveillance de ses professeurs par son amour du travail et la pénétration de son esprit. On raconte qu’il approfondit plusieurs questions de notre vieux droit coutumier, considérées jusque là comme des problèmes insolubles, par les plus éminents jurisconsultes. Ce n’étaient plus l’intelligence, la capacité, le travail qui se montraient, c’était le génie qui commençait à paraître avec éclat, pour jeter ses vives lueurs sur les usages, les coutumes, les mœurs des premiers siècles de notre monarchie.

Le jeune érudit quitta Orléans et vint à Paris, où il fut reçu avocat au Parlement, le 11 août 1631 Le courant de ses idées l’eut retenu dans la capitale, où il pouvait satisfaire son goût si prononcé pour les recherches studieuses, mais son père désirait le voir revenir près de lui. Sans hésiter, le fils respectueux de la volonté paternelle, abandonne Paris, ses riches bibliothèques et ses précieux dépôts de manuscrits, pour revenir à Amiens.

Dans sa ville natale, Du Cange rencontra de vives sympathies ; une foule de familles nobles mirent à sa disposition des chartriers, des titres et des documents historiques de toute nature. On comprenait déjà que ce jeune homme serait l’honneur de sa province.

Il eut la douleur de perdre son père, mais par respect pour sa mémoire et pour ses dernières volontés, il resta à Amiens, où il sembla se fixer définitivement, en épousant, le 19 juillet 1638, Catherine du Bos, fille d’un trésorier de France de cette ville. Ce jour-là, comme nous l’avons déjà fait remarquer, le nouvel époux consacra six heures à l’étude.

Sept ans plus tard, en 1645, Du Cange acheta la charge de son beau-père. Voici l’historien, le philologue, le compulseur de vieux titres, le littérateur, car il l’était a un haut degré, devenu financier non pas à l’aide de commis et de fondés de pouvoirs, mais alignant lui-même les chiffres, et en contact avec le public, qu’il charmait par ses manières distinguées et bienveillantes. Pour tout homme qui avait avec lui des rapports, il montrait l’urbanité dont la nature l’avait si heureusement doué.

La peste, qui décima la population d’Amiens, en 1668, le força de quitter cette ville, et il alla s’établir à Paris, où l’appelaient de nombreux amis et les riches collections de documents qu’il avait autrefois quittées avec tant de regrets. Là, il vécut dans l’intimité de M. d’Hérouval,un érudit qui, lui aussi, s’occupait de recherches historiques, mais qui reconnaissait la haute supériorité de son ami et avait accepté le rôle dévoué et modeste de recueillir des documents. Pendant vingt ans, Du Cange travailla avec une ardeur et une persévérance que rien ne ralentit. Dégagé des obligations de la société, qui imposent une si grande perte de temps, il consacrait sa vie entière à l’étude. Ce qu’il produisit dans cette période d’activité intellectuelle paraît prodigieux, et on pourrait croire qu’il se faisait aider par de nombreux secrétaires, si tous ses manuscrits n’étaient écrits de sa main.

Sa robuste constitution résista longtemps à cet excès de travail mais il souffrait d’une strangurie, et, le 23 octobre 1688, il mourut à soixante-dix-huit ans, des suites de cette maladie, qui fait tant de victimes parmi les hommes de lettres.

Le plus remarquable ouvrage de Du Cange est le Glossarium médiæ et infimæ latinitatis. Le célèbre Bayle en parle avec admiration. « Ou est, » dit ce critique, « le savant, parmi les nations « les plus fameuses pour l’assiduité au travail et pour la patience « nécessaire à copier et à faire des extraits, qui n’admire là- « dessus les talents de M. Du Cange et qui ne l’oppose à tout ce « qui peut être venu d’ailleurs en ce genre-là ? Si quelqu’un ne « se rend pas à cette considération générale, on n’a qu’à le « renvoyer ad pœnam libri qu’il feuillette ces dictionnaires, et «  il trouvera, pour peu qu’il soit connaisseur, qu’on n’a pu les « composer sans être un des plus laborieux et des plus patients « hommes du monde. »

Cependant, malgré son rare mérite, Du Cange était l’homme modeste par excellence. On raconte qu’un étranger, animé du même esprit qui, d’un bout de l’Asie à l’autre, avait amené le philosophe Apollonius dans l’école du brahmane Yarka, et qui des extrémités de la terre avait conduit à Padoue un admirateur de Tite-Live, était venu à Paris rendre hommage aux savants français, et s’éclairer de leurs lumières. On l’adressa au plus savant de tous, à Du Cange, qui lui dit : C’est Mabillon que vous devez aller voir et consulter ; mais Mabillon le renvoya dans l’instant, en lui répondant Retournez à Du Cange, il a été, il est mon maître, et il sera le vôtre. Ce combat touchant d’une préférence réciproque n’était pas un discours, c’était un sentiment et ces deux savants n’eussent pas été également grands s’ils n’eussent pas été également modestes. C’est par cette modestie de sentiments, comme par l’élévation de ses talents, que M. Du Cange avait mérité cette sorte de respect qui lui survit.

Dom Mabillon proclame la valeur et l’utilité du Glossaire de Du Cange dans la préface de son traité De Re diplomatica (1681). Il parle du Glossaire en ces termes « Amplissimus liber, omnibus apertus, de omnibus agens, ex quo, quantum profecerim, malo alios quam te judicare. »

Le Glossaire latin de Du Cange parut en 1678. Plus heureux que La Curne de Sainte-Palaye, il put voir la publication de son ouvrage. Dès l’année suivante, le Glossaire latin fut réimprimé à Francfort-sur-le-Mein

Au commencementdu xviiie siècle, les deux tirages étaient épuisés, et des bénédictins de la congrégation de Saint-Maur préparèrent une nouvelle édition elle fut complétée à l’aide des travaux publiés, depuis 1679, par les savants Mabillon ([1]), Martène ([2]), Dachery ([3]), les frères Sainte-Marthe ([4]), Baluze ([5]), Muratory ([6]) et Adrien de Valois ([7]).

Cette édition parut de 1733 à 1736, et fut suivie, en 1766, d’un supplément en quatre volumes par Dom Carpentier. MM. Didot ont eu l’excellente pensée de réimprimer l’édition de 1733-36, en y plaçant, dans l’ordre alphabétique, les articles du supplément de Dom Carpentier. Ce travail, confié au savant M. Henschel, a été exécuté de 1840 à 1850, avec le soin le plus consciencieux et le plus intelligent.

L’œuvre de Du Cange mérite notre respectueuse admiration. Avant cet érudit, on ne possédait aucun dictionnaire de la basse latinité. Cependant, beaucoup d'ouvrages et une foule de documents publics et privés étaient écrits dans cet idiome incorrect et barbare, désigné sous le nom de mediœ et infimœ latinitatis. Scaliger avait tracé le plan d'un glossaire de cette nature Meursius l'avait commencé, Spelman et Vossius réunirent un grand nombre de mots, mais aucun de ces lexicographes n'avait pu mener à fin cette colossale entreprise. Du Cange était seul capable de composer ce dictionnaire. Il possédait une immense érudition, une excellente méthode, un esprit clair et un infatigable amour de l'étude.

« On est effrayé seulement quand on pense qu'il a fallu que ce savant lût et relût plus de six mille écrivains dont les ouvrages ne présentaient de la langue latine tout au plus qu'une terminaison vicieuse quand on pense que ce savant a non-seulement remonté jusqu'à l'étymologie de toutes ces expressions corrompues, mais qu'il en a suivi les variations, qu'il en a donné toutes les explications, qu'il en a fourni les diverses acceptions. Au reste, ce n'est là, pour ainsi dire, que le mérite grammatical de l'ouvrage de M. Du Cange. Un dictionnaire d'une langue ancienne, et surtout d'une langue dégénérée, paraît ne devoir être qu'une nomenclature vide de choses c'est ordinairement un tombeau obscur, qui semble ne pouvoir renfermer que des cendres froides. Le Glossaire latin de M. Du Cange a conservéde la lumière, on pourrait dire de la chaleur. « Cent quarante mille passages nourrissent le « corps de ce grand ouvrage. » La préface seule est un prodige de travail et d'érudition c'est la porte qui annonce un édifice immense, hardi, riche, bien ordonné, et qui annonce mieux encore le génie de l'architecte le plus habile. Il cherche cependant à en dissimuler le mérite. Sous le titre simple de Glossaire, M. Du Cange avait caché modestement d'excellents traités sur presque toutes les sciences. Il semble qu'il ne lui suffise pas d'avoir tenté de diminuer l'éclat de tant et de si belles dissertations, que la vanité de tant d'autres écrivains eût tâché d'augmenter son humilité prétend que les autres lisent pour tirer des livres ce qu'il y a de bon, mais que pour lui il ne les a lus que pour en prendre ce qu'il y a de mauvais que les autres font leur travail sur les plus belles pensées, mais que pour lui il ne s'est attaché qu'à des mots corrompus qu'enfin les autres imitent les abeilles, mais que pour lui il a contrefait l'araignée ou la sangsue. Ce qu'il dit est vrai sans doute, et n'en est pas moins l'éloge de son travail. Mais nous dirons encore plus vrai, en ajoutant qu'il a communiqué à ce qu’il appelle les méchants extraits, une bonté plus utile que celle qui se rencontre dans les meilleurs morceaux des auteurs les plus brillants. Aussi M. Du Cange est-il bien plus que ce qu’il a voulu paraître ; et celui qui ne s’est donné que pour un simple philologue se trouve le critique le plus éclairé, l’historien le plus sûr, enfin le savant le plus universel et le plus profond. O vous, qui devez toute votre science à M. Du Cange ; ô vous, cénobites savants, qui dans son ouvrage avez appris à le continuer, à l’augmenter, à le corriger même ; ô vous tous enfin, qui ne deviendrez savants qu’en lisant et relisant jour et nuit le Glossaire latin, attestez la profondeur et l’étendue des connaissances de son auteur. Et quand vous n’en connaîtriez que cet ouvrage, mettez-le, sans aucune prévention nationale, au-dessus de tous les savants de notre âge et même au-dessus des savants des autres siècles ([8]). »

Cet éloge a été ratifié par tous les savants, et, de nos jours encore, le Glossaire de Du Cange est considéré comme un prodige d’érudition. Cette œuvre seule suffisait à sa gloire mais il ne se borna pas à ce travail, et il en prépara un semblable pour la langue grecque, devenue, elle aussi, rustique. Dans ce vocabulaire, il ne se borne pas à donner la véritable signification des mots ; il fait connaître la religion de l’empire grec et sa liturgie, sa jurisprudence et ses lois, la tactique et les armes ou les machines de guerre, la médecine et la botanique avec leurs termes originaux recueillis dans les manuscrits arabes, la chimie et les mathématiques avec leurs signes et leurs hiéroglyphes, la numismatique et toutes ses branches, l’archéologie, enfin l’histoire de l’empire d’Orient. Cet ouvrage mérite ainsi d’être placé à côté du Glossaire latin, et a valu à son auteur les louanges les mieux méritées. En voici une des plus délicates. C’est un distique composé par de la Monnaie, auteur de poésies latines estimées :

Ausonios postquam graiosque effusa per agros
Barbaries Romam pressit utramque diu,
Cangius hanc vinclis qui tandem et carcere frænet,
Res mira ! e Gallis ecce Camillus adest.

Rien n’était superficiel chez Du Cange ; il savait approfondir un sujet et il ne l’abandonnait qu’après l’avoir complètement étudié. C’est ce qu’il fit pour l’histoire byzantine. Nous lui devons une histoire de Constantinople sous les empereurs français ; des notes et des éclaircissements sur la conquête de Constantinople

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  1. (1) Vetera Analecta.
  2. (2) Veterum scriptorum.
  3. (3)Spicilegium veterum aliquot scriptorum.
  4. (4)Gallia Christiana.
  5. (5) Capitular. Regnum Francorum. Miscellanea.
  6. (6) Rerum Italicarum scriptores.
  7. (7)Valesiana.
  8. (1)Éloge de Du Cange qui a remporté le prix à l’académie d’Amiens en 1764.