Glossarium mediae et infimae latinitatis/1887, Henschel, T9/Tome 9

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GLOSSARIUM
MEDIAE ET INFIMAE LATINITATIS


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TOMUS IX.
GLOSSARIUM

MEDIÆ ET INFIMÆ LATINITATIS

TOMUS IX.

GLOSSARIUM

MEDIA ET INFIMÆ LATINITATIS

CONDITUM A CAROLO DU FRESNE

DOMINO DU CANGE

AUCTUM

A MONACHIS ORDINIS S. BENEDICTI

CUM SUPPLEMENTIS INTEGRIS

D. P. CARPENTERII

ADELUNGII, ALIORUM, SUISQUE

DIGESSIT

G. A. L. HENSCHEL

SEQUUNTUR

GLOSSARIUM GALLICUM, TABULÆ, INDICES AUCTORUM ET RERUM, DISSERTATIONES

EDITIO NOVA auctta pluribus verbis aliorum scriptorum

A

Léopold FAVRE

Membre de la Société de l’Histoire de France et correspondant de la Société des Antiquaires de France.

TOMUS NONUS

NIORT

L. FAVRE, IMPRIMEUR-ÉDITEUR

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1887

TOUS DROITS RÉSERVÉS

AVIS

CONCERNANT L’ÉDITION DU GLOSSARIUM PUBLIÉE PAR M. AMBROISE FIRMIN DIDOT

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Le grand nombre d’astérisques placés en tête des mots ajoutés au Glossaire français, qui fait suite au Glossarium mediæ et infimæ latinitatis, et les additions non moins considérables enfermées entre parenthèses, indiquent le nouveau travail de M. Henschel ; ces additions ont accru du double l’ancien Glossaire français, extrait de Ducange, par dom Carpentier.

Ce nouveau travail, aussi savant que consciencieux, ne sera pas moins apprécié que l’a été celui dont le Glossaire latin est également redevable à M. Henschel (1)[1]. Par une sage réserve, il s’est gardé d’adjoindre au Glossaire français de Ducange des mots dont l’authenticité ne pouvait être constatée par de bons exemples tirés de sources certaines il a donc cru devoir laisser aux hypothèses tout mot, toute explication dont le sens ou l’origine offrait des doutes, se renfermant ainsi dans le système suivi par dom Carpentier, qui s’exprime en ces termes dans la préface :

« Je ne donne que les anciens mots français contenus dans le Glossaire latin de Ducange et dans le Supplément, « et ne leur attribue que le sens où ils me paraissent avoir été employés dans les passages auxquels je renvoie, «  pour que le lecteur puisse juger lui-même de la justesse de mon interprétation. J’ai tâché d’être court, sans que « la clarté des explications en souffrît. »

Afin de compléter ce Glossaire français, nous avons pensé qu’il serait utile d’ajouter tout ce qui, dans les observations de Ducange, sur l’histoire de saint Louis par Joinville, pouvait être extrait et servir à composer un nouveau Supplément au Glossaire. A cet effet, ces observations écrites en français par Ducange ont été rangées dans l’ordre alphabétique.

Mais ce qui ajoutera un grand prix à notre édition, c’est la reproduction des quarante-cinq Index disposés, par Ducange, par ordre de matières.

Ces Index, qui ne se trouvent que dans la première édition (2)[2], donnée par Ducange, la rendent indispensable aux savants, auxquels ils facilitent toute espèce de recherche ; cette édition est maintenant très-rare.

On ne conçoit pas le motif qui a pu engager les Bénédictins à supprimer un travail aussi précieux, dans l’édition qu’ils ont donnée, en 1733, du Glossarium mediæ et infimæ latinitatis, si considérablement accru par leurs soins (1)[3], et on ne s’étonne pas moins que dom Carpentier, dans son Supplément en 4 volumes in-folio, publié en 1756, ait négligé de reproduire ces Index, qui, complétés des mots nombreux dus aux travaux postérieurs à Ducange, auraient rendu un grand service à la science. Il serait même à désirer que l’exemple donné par l’illustre lexicographe français, digne continuateur des travaux de Robert et de Henri Estienne, fût généralement adopté pour tout grand répertoire lexicographique.

Nous avons réparé cet oubli de nos prédécesseurs, et sans nous borner à reproduire textuellement le beau et utile travail de Ducange, nous avons ajouté à ses Index tout ce qu’offraient de nouveau les travaux supplémentaires des Bénédictins, de dom Carpentier, d’Adelung et, enfin, de M. Henschel, à qui la nouvelle édition est redevable de tant d’importantes additions, et qui, pour compléter ces Index, a relu la plume à la main le Glossaire latin tout entier.

Les astérisques placés en tête de chaque mot font juger du nombre des additions dont les Index se sont enrichis ; ils égalent presque le travail primitif de Ducange.

Ces Index, ainsi complétés, peuvent donc être considérés comme autant d’Encyclopédies par ordre de matières, où l’ordre alphabétique permet de retrouver facilement dans notre édition tout mot concernant au moyen âge les Mœurs et les Coutumes, l’Agriculture, les Arts et métiers, l’Histoire naturelle, les Dignités et emplois, la Liturgie, les Fêtes et les jeux, la Magie et les superstitions, la Médecine, l’Art militaire, la Navigation, la Musique, les Poids et mesures, les Monnaies, les Vêtements, les Impôts, la Chasse, la Jurisprudence, etc., etc.

Nous avons cru devoir reproduire dans notre édition les Dissertations relatives aux médailles et monuments concernant les Empereurs de Byzance, et nous avons fait graver de nouveau les planches qui accompagnaient ces dissertations, en corrigeant les dessins d’après les monuments qui existent encore.

Ces dissertations  :

De Imperatorum constantinopolitanorum numismatibus Dissertatio ;

Constantini Imp. Byzantini numismatis argentei Expositio ;

Sappirus Constantii Imp. Aug. Exposita ;

se rattachent plus naturellement au Glossarium mediœ et infîmœ Grœcitatis du même auteur ; cependant, comme il les a données à la suite de son Glossarium medioe et infîmœ Latinitatis, nous n’avons pas voulu que cette omission fût reprochée à notre édition, bien que nous espérions pouvoir donner un jour une nouvelle édition du Glossaire Grec de Ducange qui complète la série des grands travaux lexicographiques sur la langue grecque et latine dont la France a le droit de se glorifier (2)[4].
[5][6].

Ainsi donc, indépendamment des nouveaux travaux de M. Henschel, notre édition réunira tous les avantages : 1° de la première édition donnée par Ducange ; 2° de l’édition des Bénédictins ; 3° du supplément de dom Carpentier ; 4° des additions d’Adelung.

Enfin, le public nous saura gré d’avoir joint à notre édition les Dissertations de Ducange sur l’histoire de saint Louis (1)[7]. C’est un trésor d’érudition qui complète encore le vaste Répertoire littéraire et scientifique du moyen âge dont nous sommes redevables à cet illustre érudit auquel la France, par une souscription nationale, vient d’élever une statue dans la ville qui s’honore de sa naissance.

Ambroise Firmin Didot

GLOSSAIRE FRANÇAIS

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A


AAG

A pour En. Dire à secret, en secret. Gl. A secretis.

° A AIS, A. poil. Gl . Aisientia. Voyez Ais.

A CAU, En cachette. Gl. Acau. [Statuts de Montpellier.]

AABATRE. Voyez Abatre. Roquef., Suppl., a un passage de Beaumanoir où ce mot signifierait déduire ; mais dans l’édit. de M. Beugnot on lit, chap. 17, § 18, rabatu, au lieu de aabatu. Voyez Halliwell, au mot Abate 1.

AACHEMENT, Appât, amorce et

AACHIER, Attirer, engager. Gl. Allectatio. [La racine de ces deux mots est le lat. Esca. Voyez Aeschier, et Rayn. tom. III, pag. 142 aux mots Adesc et Adescar.]

° AAFINANCE, Injure sanglante. Chron. des ducs de Normandie, tom. I, pag. 407, vers 9398 :

Bernart, à braz, tot en oiance
M’avez dit honte e aafinance.

Faut-il lire Aasmance  ?

AAGE. La durée de la vie [majorité]. Gl. Ætas, [et Minorennis. Partonopeus de Blois, vers 329 :

Mais quant il vint en son aage
Tant sorsamble Hector et Paris.]

AAGEMENT, Majorité.

AAGER, Déclarer majeur et

AAI

AAGIÉ, Majeur. Il se dit aussi des animaux sevrés. Gl. Aagiatus, Ætas Baroniœ] et Sequela 7.

AAGNER, Contredire, contester avec chaleur, disputer. Gl. Atia, 452 1.

AAIGE, Majorité. Gl. Aagiatus.

° AAIGIÉ, Voyez Aagié.

° AAINNEECHE. Voyez Ainsneece. ° AAIRER (S’) Se nicher. Li Congié Baude Fastoul d’Aras, vers 469 :

Cuers en cui grans anuis s’aaire.

Voyez Roquef. Suppl.

° AAISE, Richesse, aisance. Traduct. de Guill. de Tyr, dans le Glossaire de Joinville : Il leur douroit assez plus que il n’avoient là, et seraient plus à honour et à greignour aaise.

AAISER, Aaisier, Donner de l’aise, mettre à l’aise, soulager. Chastel. de Couci, vers 3130 :

Si l’a mené en un destour
Et Va grandement aaisiet.
Puis li a quinze solz bailliet.

Roman de Garin le Loherain, tom. I, pag. 296  :

En la cité ne se puet aaisier
Tant a léans Alemans e Baviers.

Flore et Blanceflor, vers 1430 :

Puis establerent lor cevaus,
Moult les lisent bien aaisier
E de litiere et de mangier.

AAI

Chron. des ducs de Normandie, tom. II, pag. 214, vers 2162 1 :

Unc mais nus hom de son saveir
Si n’aaisa ses enemis,
De lui damagier, ce m’est vis.

Pag. 220, vers 21854 :

Mais oi puet son cors aaisier.

Flore et Jehane, pag. 55 : Et elle ot esté bagnie et tifée et aaisie de tous poins lesxv jours. Garin le Loherain, tom. I, pag. 242 :

Mais Isores qui tant fist à prisier
Derrier se mest por les siens aaisier.

Le Reclus de Moliens, dans le Glossaire de Joinville :

Une heure se mesaaisoit
Por lui à toujours aaisier.

Voyez Rayn. tom. 2, pag. 42’, au mot Aisar.

° AAISIÊ, Qui est à son aise, riche. Roman de Renard, tom. 1, pag. 46, vers 1190 :

Et mesire Costant Desgranges
Un vavassor bien aaisié.

Agile, aisé à conduiie. Chron. des ducs de Normandie, tom. 1, pag. 410, vers 9480 :

Sur le cheval bauzan Gascon
Fort e isnel e aaisié.

AAISIER, Accorder l’usage de quelque chose, prêter. Gl. Aaisientia.

AAISSIER, Aider, donner des secours. Gl. Aaisientia.

* AAMER, Aimer. Agolant, vers 1288 :

Voit le la dame, si l’a tot aamé.

Voyez Rayn. tom. 2, pag. 66a, au mot  : Adamar.

* AAMPLIR, Remplir, accomplir. Chron. des ducs de Normandie, tom. 1. pag. 547, vers 13504 :

De lui, del regne e de la gent
Puez tost aamplir ton talent.

Voyez Aemplir.

* AANCRER, Mettre à l’ancre. "ANCHORISARE" ; Anchorisareadd ; Roi Guillaume, pag. 81 :

Là fu aancrée la nés.]

* AARDRE. Voyez Aerder.

* AASAER, Assiéger. Chron. des ducs de Normandie, tom. 2, pag. 102, vers 18278 :

Quant ce unt fait, s’ont conseil pris ;
D’aasaer à force Paris.

Voyez Asaer

* AASMANCE, Honte, peine. Chron. des ducs de Normandie, tom. 2, pag. 220, vers 21872 :

Li reis Lohiers, plein d’aasmance,
Plein de dolor et de pesance.

Voyez Aafinance Rom. des Empereors de Rome, cité par Roquef. Suppl. :

Duc Ferris, sachiez sanz doutance,
Encor vous plore en aasmance.

* AASME. Voyez Esme

* AASMEMENT, Pensée, attente. Sermon de Saint Bernard, cité par Roquef. : Ensi acrast assi en mi et dolor et crimor li aasmemenz de la medicine. ; En lat.  : medicinæ æstimatio.

* AASMER. Voyez Aesmer

* AASTIE. Voyez Aatie Chastel. de Couci, vers 7440 :

Car Sarrasin par aastie ;
Les menaçoient chascun jour ;
D’occire à duel et à tristour.

* AASTIR, Animer, inciter, irriter, exciter.  ; Atia 451c.  : S’aastir, Chastel. de Couci, vers 4888 :

Ains s’est mallement aastie
Et de parolles aqueillie.

Vers 1464 :

Là ot des bien faisans parlé,
Et dient que bien ont jousté
Cil de Fère..
Cil qui encor jousté n’avoient
De ce forment s’aastissoient
De lendemain tel chose faire, etc.]

* AATE, Agile. Partonop. de Blois, vers 3183 :

Moult sont andui buen cevalier
Et moult aate et moult legier.

La Chanson de Roland, stance 113, vers 4 :

Li destrers est e curanz e aates.

Voyez stance 283, vers 4, et ci-dessous,  : s’Aster

* AATIE, Haine, querelle. Gl. Atia [Provocation, engagement, lutte. Partonop. de Blois, vers 9585 :


Or m’a devant vos aati,
Et tant buen cevalier voi ci
Qui bien oent ceste aatie.

Vers 9509 :

Cis paiens fait grant aatie De pris et de cevalerie.

Gérard de Vienne, vers 1293 :

Oït aveiz ke prise est l’aiatie
De la bataille que grande iert à devise.

Vers 1803 :

Mais ce n’iert jai, se deus ne m’en aïe,
Por la bataile dont j’ai fait l’aatie
Vers Olivier de Genes.

Vers 1769 :

Lors recommance molt fiere l’aiatie
Lancent et getent par molt fort aramie.

Voyez vers 1776.]

* AATINE, Fâcherie, querelle, contestation. Gl. Atia, pag. 451c.

* AATINE, Hâte, empressement. Gl. Atia, pag. 451c. Entreprise. Gilles de Viniers, Laborde, pag. 232 :

Douz gentis cuers, Genevre la roïne
Fist Lanceloz plus preuz et melz vaillant
Pour li enprist mainte dure aatine
Et s’en souffri paines et travaux granz.]

* AATIR, Se hâter. Voyez Aastir et Aatie Roman de Renart, tom. 4, pag. 29, vers 782 :

Andoi vinrent tout aatit
Au vilain.. . . .

Gérard de Vienne, vers 1525 :

Un mes s’en torne poignant toz aatis.

S’engager à un combat, accepter une provocation. Gérard de Vienne, vers 1831 :

Estez vos ceu Rollan dont j’ai oï,
Ke vers mon freire vos estez aati  ?

Lutter, combattre. Chron. des ducs de Normandie, tom. 1. pag. 552, vers 13659 :

Sachant d’un grand jeu aatir,
D’eschès, des dés et de escremir.

* ABACO, Arithmétique. Raynouard, t. 2, pag. 11a, au mot  : Abac.

* ABAERESSE, Abaiaresse, Convoiteuse. Roman de Renart, tom. 1. pag. 6, vers 137 :

Se l’une iert mestre abaeresse
Et l’autre mestre lecharesse.

Abaiaresse, au vers 151.

* ABAHIER, Aboyer. Gl. Latria 2

* ABAI, terme de chasse, Aboi. Partonop. de Blois, vers 590 :

Li sainglers.. . .
Tresqu’al bas vespre lor fui,
Dont à primes abai soufri.
Partonopeus premiers i vient,
Et en son point son espiel tient.
Li sainglers a l’abai ronpu
Se li est tost seure coru, etc.

Chron. des ducs de Normandie, vers 5610, tom. 1, pag. 278 :

Kar cil d’amont sunt mult cuilvert
E mult apris d’estre en esmai
E de soffrir un grant abai.

Tom. 2, pag. 21, vers 15866 :

N’en puet aler Aigrouz li reis
Ce dient, lui ne ses Daneis. . . .


Folient le, mais bien le sai
Que mult prise poi lor abai.

Voyez Halliwel aux mots Abay et Bay 9.

* ABAIE, Forêt de sapins. Le Renard contrefait, Robert, tom. 2, pag. 200 :

An un destour d’une abaie Qui semblait bien estre erbaie.

Voyez Rayn. tom. 2, pag. 13a, au mot Abadia 2, et ci-dessous, Abiete

* ABAIETE, Sentinelle, vedette, celui qui fait le guet. Gl. Bayeta

* ABAIGNER, Baigner, mettre dans le bain. Balneria

* ABAILLER, Atteindre, rejoindre, rattraper. Attendre 4. Voyez Bailler 1.]

* ABAISSER, Honneur, Manquer au respect dû à quelqu’un, ou à sa charge. Gl. Abassare

* ABAISSER, la main, expression figurée pour signifier Se modérer, parler et agir avec douceur. Gl. Abassare.

* ABANDÉ, Associé, uni. Gl. Bandum 3

* ABANDON. Voyez Bandon.

* ABANDONÉ, Qui se livre sans retenue à quelque chose, qui désire vivement.  ; bibl ; Voyez Rayn. tom. 2, pag. 177b au mot Abandon Partonop. de Blois, vers 8661 :

Li rois de France a l’escu pris,
Si s’est devant les autres mis,
Abandonés est de juster
Qu’il vialt faire de soi parler.

Roi Guillaume, pag. 66 :

Molt estes ore abandonnée
De mentir, si n’en avés honte.

Garin le Loherain, tom. 1, pag. 81 :

Tex se fait ore de guerre abandonné,
Se l’emperere estoit là aroutés
Jà n’i mestroit un denier monéé.

Chastel. de Couci, vers 380 :

Fausse drue abandonnée
Veut les nos et puis les lour.

Roi Guillaume, pag. 85 :

Par terre fis ma destinée
Vix et commune abandonée,
Que nus n’en aloit refusés.

* ABANDONNÉEMENT, Impérieusement, d’un air d’autorité. Gl. Abandonnare 2, p. 8a.  : Abandonéément, tout à fait, sans résérve. Voyez Rayn. tom. 2, pag. 178a, au mot  : Abandonadamen. Li dus de Braibant, Wackern. pag. 57 :

On tient plus chier la chose desirrée,
Ke ceu c’om ait abandonéément.]

* ABANDONS, Certaine coutume à Compiègne, abolie par saint Louis. Gl. Abandum, pag. 7c.

* ABANGUE, Petite monnaie, moindre que la maille. Gl. Abenga

* ABARROS, Outil de tonnelier, p. e. le barroir, ou bien Foret, vrille. Gl. Foretum

* ABASTONNE, Armé, muni, garni d’arme offensive. Gl. Basto.

* ABATAIGE, Visite d’un pourceau pour

  1. M. Pardessus, membre de l’Académie des inscriptions et:belles-lettres, a rendu compte, en 1846, dans le Journal des Savants, des six volumes dont se compose notre édition du Glossaire latin. Nous croyons convenable de reproduire le jugement qu’il en porte; car on trouvera dans ce savant article des renseignements neufs, instructifs et intéressants.
  2. 3 vol. in-fol. 1678. Paris. Balaine.
  3. 6 vol. in-fol. 1733. Paris. Osmont plus 4 vol. in-fol. du Supplément, par dom Carpentier.
  4. Aucune nation n’a produit une série de monuments lexicographiques tels que :
    Roberti Stephani Thesaurus linguæ Latinæ, Paris, 1531-1532 ; ce célèbre imprimeur en donna trois éditions la dernière, de 1543, forme 4 volumes in-folio une autre édition a été imprimée à Lyon en 1573, 4 volumes in-folio une autre à Bâle, par les soins de Birrius, 4 volumes in-folio, 1740-43 – les Anglais en ont publié une autre édition, avec de nombreuses additions, en 1734-37, 4 volumes in-folio ; enfin, Gesner et Forcellini ont mis à profit les immenses travaux de Robert Estienne; mais le premier en lui rendant toute justice, et en n’offrant son travail que comme une nouvelle édition du Thesaurus linguæ latinæ de R. Estienne, tandis que l’autre ne le mentionne même pas dans sa préface, et cependant Forcellini a mis largement à profit les travaux de Robert Estienne et de ses prédécesseurs.
    Henrici Stephani Thesaurus Grœcæ linguæ, Paris, 1572, 4 volumes in-folio, réimprimé, sinon totalement, du moins partiellement, par H. Estienne. Une nouvelle édition en a été donnée à Londres, in ædibus Valpianis, avec de nombreuses
  5. additions, 8 volumes in-folio, 1815-1825; la nouvelle édition, rangée par ordre alphabétique, imprimée à Paris, forme 9 volumes in-folio.
    Ducange, Glossarium médiæ et infimæ Latinitatis, Paris, 1678, 3 volumes in-folio, réimprimés à Francfort-sur-le-Mein en 1679. - Les Bénédictins en ont donné une édition très-augmentée en 6 volumes, Paris, 1733 ; deux autres réimpressions en ont été faites, l’une à Venise, 1737, l’autre à Bâle, 1762 le Supplément de dom Carpentier, en 4 volumes in-folio, 1766, complète l’édition des Bénédictins.
    Ducange, Glossarium médiæ et infimæ Grœcitatis, imprimé par Anisson à Lyon en 1688 l’Appendice a été imprimé àlParis par Cramoisy (1)
    LACURNE DE Sainte-Palaye, Glossaire de l’ancienne langue française, depuis son origine jusqu’au siècle de Louis XIV. L’impression de ce beau travail, dont deux manuscrits existent à la Bibliothèque nationale, l’un en 31 volumes in-folio, à deux colonnes, l’autre, plus complet, en 61 volumes in-4o, a été interrompu lors de la révolution de 1792. Quelques exemplaires des 735 pages du tome Ier siècle ont échappé à la destruction qui a été faite de ce volume. L’impression s’est arrêtée au mot Asseurée. (Les manuscrits du Glossaire de l’ancienne langue française, par La Curne de Sainte-Palaye, ont été publiés en 1882, et forment 10 volumes in-4o.)
    Académie française, en 2 volumes in-4o. Son Dictionnaire, borné au langage usuel et écrit, a puissamment contribué à fixer notre langue, dont il est le code et dont il maintient l’unité.
    Le Grand Dictionnaire historique de la langue française, dont l’Académie française s’occupe maintenant, sera un des monuments littéraires qui fera le plus d’honneur à notre pays. Dans cet immense travail, l’Académie française, profitant des notions nouvelles acquises à la science étymologique, marquera la filiation graduelle, les transformations de chaque terme, et les suivra dans toutes les nuances d’acception, en les justifiant par des exemples empruntés aux diverses époques et à toutes les autorités du langage littéraire.
  6. (1) On trouvera à la Bibliothèque nationale, dans la correspondance entre Anisson et Ducange, des renseignements intéressants pour l’histoire de l’Imprimerie et de la Librairie à cette époque.
  7. Nous avons cru devoir reproduire, en l’abrégeant et le simplifiant, et en le sauvant ainsi de l’oubli, l’Éloge de Ducange par M. J . Léon Baron, qui remporta le prix de l’Académie d’Amiens en 1764, et qui parut sous le pseudonyme de Lesage de Samine. On y trouvera le vœu émis, il y a près d’un siècle, pour que la France érigeât une statue à Ducange, et que ses ouvrages manuscrits ne restassent pas inédits.
    On trouvera, à la suite de cet Éloge, une partie des discours prononcés à Amiens, le 19 août$1849, lors de l’inauguration de la statue de Ducange.