Grammaire et exercices de la langue internationale Esperanto/Texte entier

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INTRODUCTION


COMMENT IL FAUT APPRENDRE
« L’ESPERANTO »

Si faciles et si simples que puissent être une science ou un art quelconque, on ne doit pas moins les étudier avec ordre et méthode. C’est un principe qu’il n’est pas inutile de rappeler à propos de l’Esperanto. En face d’une langue qu’ils comprennent hic et nunc à l’aide du dictionnaire, certains adeptes oublient que, même en Esperanto, l’art de parler et d’écrire est forcément moins facile que celui de comprendre. Ils veulent le pratiquer trop tôt. À cause de cette précipitation, ils y trouvent une gêne qu’ils s’éviteraient, s’ils procédaient d’une manière plus logique. Ils n’en iraient pas moins vite et atteindraient le but plus sûrement.

L’expérience nous permettant de le dire, nous garantissons aux adeptes qu’ils se trouveront bien de suivre la marche indiquée ci-dessous :

1° Bien s’assimiler la valeur immuable de chacune des lettres de l’alphabet. Pour cela, après avoir pris connaissance des quelques remarques placées aux pages 14 et 15, faire très attentivement et en articulant chaque lettre les exercices 2, 3, 4 où les syllabes sont séparées et l’accent tonique constamment indiqué.

Les noms attribués aux lettres avant l’exercice 2, n’ont pas une très grande importance ; cependant on fera bien de les employer pour désigner tel ou tel caractère. Ils présentent cet avantage de donner à l’alphabet esperanto sa physionomie propre, nettement distincte de tous les alphabets connus.

Remarquez que le son de la lettre se fait toujours entendre au commencement du nom. Remarquez encore que les lettres ĉ, ĝ, ĵ, ŝ sont chuintantes, c’est-à-dire qu’elles font entendre le son de j ou de ch dans je, chat, soit pur : ĵ, ŝ, soit précédé de d ou de t : ĝ, ĉ.

2° Une fois maître de la prononciation, commencer l’étude de la grammaire proprement dite. La lire attentivement, pour en avoir une idée générale. Puis s’assimiler les règles 1, 2, 3, 5, 6, 7, 8. En d’autres termes acquérir la valeur des 17 caractéristiques grammaticales o, a, e, j, n (non verbales), as, is, os, us, u, i (verbales), ant, int, ont, at, it, ot (participales). En réalité, on peut dire qu’elles constituent le fonds le plus clair de la grammaire esperanto. On ne s’occupera de la règle 4 qu’une fois arrivé à l’exercice 10. La règle 11 se verra avec l’exercice 25 ; la règle 13 avec l’exercice 24 ; la règle 14 avec les exercices 26 et 27.

3o  Tout en acquérant les 17 caractéristiques, faire de suite les exercices 5, 6, etc., jusqu’au vingt-sixième, très posément, par écrit[1]. Prononcer l’Esperanto à haute voix, si on le peut ; ceci pour s’exercer à la prononciation, pour bien habituer son oreille aux sons de l’Esperanto, enfin pour mieux retenir les mots, l’ouïe aidant la mémoire.

4o  Procéder sans précipitation, car trop de hâte est nuisible en toute chose et spécialement dans l’étude d’une langue, quelle qu’elle soit. Mieux vaut y mettre un peu plus de temps et assurer le résultat. Cette traduction de l’Ekzercaro est la base de votre science en Esperanto, faites donc tout pour qu’elle soit solide.

Ne vous contentez pas d’écrire chaque version à l’aide du vocabulaire placé dessous. Refaites-la immédiatement de mémoire. Ne négligez ni une phrase ni un mot. À quoi vous servirait-il, en effet, de traduire tout ce petit ouvrage grâce au dictionnaire, si ensuite vous étiez incapable de comprendre sans ce secours les exercices qu’il renferme ?

5o  Bien que l’étude approfondie et complète des affixes multiplicateurs des mots soit rejetée avec raison dans les 10 derniers exercices et qu’on puisse fort bien ne s’en occuper qu’à partir du trentième, si l’on y voit avantage, nous conseillons d’en prendre au moins une légère connaissance générale, dès qu’on possédera les 17 terminaisons grammaticales. La possession des affixes facilite énormément l’intelligence et le souvenir des mots Esperanto, outre qu’elle vous dispense à chaque instant de recourir au dictionnaire.

6° Nos Thèmes d’application vous fourniront la contre-partie développée et autrement présentée des versions de l’Ekzercaro, plus huit dialogues et thèmes sur le Texte synthétique dont nous parlerons plus bas et des exercices spéciaux sur la formation des mots en Esperanto, à l’aide des prépositions. Si vous travaillez sans maître, nous ne vous engageons pas à faire de Thèmes en Esperanto avant d’avoir atteint la 26e version de l’Ekzercaro parce que, si on doit éviter la précipitation pour la traduction des textes esperanto dans sa langue maternelle, il ne faut pas moins se garder de commencer trop tôt la traduction de textes étrangers en Esperanto. Cette deuxième opération offre, en effet, plus de difficulté que la première. L’entreprendre dès qu’on commence l’étude de la langue, est le plus sûr moyen de contracter pour toujours peut-être de mauvaises habitudes, dont on aura souvent beaucoup de peine à se défaire. Comment bien traduire un texte étranger dans une langue dont on commence l’étude ? Comment imiter ce qu’on ne connaît pas encore ? La nature même condamne ce procédé : l’enfant entend et comprend depuis assez longtemps déjà sa langue maternelle, quand il commence à la parler.

Pour bien s’assimiler et pour bien reproduire les mots, les règles et les expressions d’une langue, quelle qu’elle soit, il faut une observation attentive et un travail d’imitation, dont personne au monde ne peut nous dispenser. Sans doute cette observation et ce travail sont infiniment plus faciles en Espéranto qu’en toute autre langue ; mais, si faciles, si réduits qu’ils soient, ils ont une importance capitale. Sans eux, impossible de bien parler l’Esperanto, car seuls ils peuvent nous empêcher de transporter inconsciemment dans la langue internationale, les bizarreries et les idiotismes des langues nationales. Précisément parce que l’Esperanto est tout entier fondé sur la logique, nous devons nous approprier avec soin les mots justes, les expressions rationnelles qu’il substitue à tant de mots vagues ou faux, à tant d’expressions illogiques employées dans nos langues. C’est d’ailleurs la seule voie que nous puissions prendre pour obtenir entre nous l’unité de formes et le style régulier indispensables à l’entente réciproque. Car, pas plus en Esperanto que dans un autre idiome, il n’est permis à personne de prendre pour guide sa langue maternelle. On doit, au contraire, se demander constamment, surtout au début, si la forme ou le mot qu’on veut employer sont bien admis par l’Esperanto. On comprendra donc facilement que nous recommandions de ne rien traduire en Esperanto avant d’avoir atteint le 26e exercice.

7° Parallèlement à la traduction de l’Ekzercaro, l’étudiant fera celle du Texte synthétique[2]. On peut la commencer aussitôt qu’on sait la valeur des 17 terminaisons grammaticales. On pourrait même la commencer avant, sans aucune préparation antérieure, si l’on pensait que la traduction du texte fût précisément le meilleur moyen d’acquérir sans confusion possible et de retenir fidèlement cette valeur : tous les cerveaux ne fonctionnent pas exactement de même. Mais alors, il faudrait noter très attentivement la valeur de chacune des susdites terminaisons, ce qui est facile à l’aide de la traduction française juxtaposée. Nous indiquons dans l’ouvrage lui-même la meilleure manière d’en tirer profit.

Ceci dit pour quelques-uns, nous pensons que la plupart des adeptes feront mieux de n’adjoindre à l’Ekzercaro ce petit livre, très utile, qu’à partir du 26e exercice.

8° Fort de l’expérience acquise et des aveux reçus nous n’hésitons pas à dire : si vous voulez écrire et parler l’Esperanto avec facilité et correction, ne craignez pas de vous borner à le traduire, jusqu’à ce que vous sentiez que ses formes et ses mots ordinaires vous viennent sans effort à l’esprit. Or ce fait n’est possible qu’au bout d’un certain temps uniquement consacré à le traduire dans votre langue maternelle. Toute autre voie vous exposerait à des désillusions.

En dehors des ouvrages indiqués ci-dessus la revue l’Espérantiste peut vous aider beaucoup à la prompte acquisition de la langue[3].

À tous ceux qui suivront fidèlement les conseils que nous venons de donner nous garantissons une assimilation facile, rapide et complète de l’Esperanto.

« L’Espero ».

En la mondon venis nova sento,
Tra la mondo iras forta voko ;
Per flugiloj de facila vento
Nun de loko flugu ĝi al loko.
 
Ne al glavo sangon soifanta
Ĝi la homan tiras familion :
Al la mond’ eterne militanta
Ĝi promesas sanktan harmonion.

Sub la sankta signo de l’espero
Kolektiĝas pacaj batalantoj
Kaj rapide kreskas la afero
Per laboro de la esperantoj.

Forte staras muroj de miljaroj
Inter la popoloj dividitaj ;
Sed dissaltos la obstinaj baroj
Per la sankta amo disbatitaj.

Sur neŭtrala lingva fundamento,
Komprenante unu la alian,
La popoloj faros en konsento
Unu grandan rondon familian.

Nia diligenta kolegaro
En laboro paca ne laciĝos,
Ĝis la bela sonĝo de l’homaro
Por eterna ben’ efektiviĝos.


« L’Espero ».

Dans le monde a surgi un sentiment nouveau,
A travers le monde passe un puissant appel ;
Sur les ailes d’un vent propice
Qu’il vole maintenant de lieu en lieu.

Ce n’est pas au glaive altéré de sang
Qu’il attire la famille humaine ;
Au monde éternellement en guerre
Il promet une sainte harmonie.

Sous le signe sacré de l’espérance
Se réunissent de pacifiques combattants
Et l’œuvre croît rapidement
Par le travail de ceux-qui-espèrent (des espérants[4]).

Solidement se tiennent debout des murailles de-milliers-d’années
Entre les peuples divisés ;
Mais elles sauteront-de-tous-côtés les barrières obstinées,
Abattues par le saint amour.

Sur la base d’une langue neutre,
Se comprenant les uns les autres,
Les peuples formeront de concert
Un seul grand cercle de famille.

Notre collège diligent
Ne se lassera pas dans son travail pacifique,
Jusqu’à ce que le beau rêve de l’humanité
Se réalise, pour être éternellement béni.


Cette composition n’est donnée ici que comme spécimen de poésie. Il ne faut y voir en rien une sorte de programme. En tant qu’espérantistes, les partisans ou amis de l’Esperanto sont au contraire aussi neutres que leur langue pour toutes les idées qui se partagent le monde au point de vue politique, religieux ou social.

AVIS


Les personnes qui désirent figurer sur les listes officielles des Espérantistes, sont priées de s’adresser directement au docteur Zamenhof, 9, ul. Dzika, Varsovie, en observant les formalités indiquées ci-après :

1o Remplir la feuille verte incluse dans cet ouvrage ;

2o L’adresser, soit avec la traduction des deux textes qui suivent, soit avec une missive esperanto suffisamment correcte ;

3o Y adjoindre 40 centimes pour recevoir franco le dernier Adresaro de la Esperantistoj[5].

La traduction ou la lettre esperanto sont exigées comme preuve qu’on a commencé l’étude de la langue.

On se rend facilement compte de l’extrême importance de ces listes. Elles permettent à nos amis de se connaître, de se compter, et de pouvoir correspondre entre eux, s’ils le désirent, des divers points du globe. Elles font passer, ipso facto, la langue internationale dans le domaine des faits accomplis, du moins pour les communications écrites, en attendant que le nombre toujours croissant des adeptes leur permette d’être sûrs de rencontrer partout des gens avec lesquels ils puissent communiquer oralement, grâce à elle, en pays étranger, comme l’ont déjà fait un grand nombre d’Espérantistes. Aussi prions-nous instamment ceux qui approuvent notre entreprise de ne pas différer à nous donner leur adhésion. Seule la feuille signée et accompagnée de la preuve requise nous autorise à les compter comme nôtres.

TEXTES ESPERANTO


Pour arriver à traduire ces textes, sans aucune étude préalable de la grammaire, on n’a qu’à chercher à part, dans le dictionnaire Esperanto-Français, chaque mot, ou chaque partie composante du mot, si le vocable est composé. Par exemple, pour « estim’at’a », on y cherche séparément d’abord « estim », puis « at », enfin « a ».

On n’emploie les petits signes séparatifs qu’avec les commençants. Ils leur permettent de trouver aisément, dans le dictionnaire, le sens précis de chacun des éléments du mot, et d’en obtenir ainsi la signification complète, sans aucune étude préparatoire. Il va de soi qu’en écrivant à un Espérantiste sachant la langue on ne les emploie jamais.

Estim’at’a Sinjor’o.

Per tiu ĉi libr’et’o mi hav’as la honor’o’n prezent’i al vi la lingv’o’n inter’naci’a’n « Esperanto »[6].

Antaŭ ĉio mi pet’as vin for’las’i ĉiu’n dub’o’n aŭ mal’just’a’n supoz’o’n kontraǔ ni’a entrepren’o, kaj juĝ’i Esperanto’n, ne laŭ kelk’a’j mal’prav’a’j dir’o’j pri la afer’o, sed laŭ tio, kio’n vi mem pens’os post atent’a kaj sen’parti’a rigard’o.

Esperanto tut’e ne hav’as la intenc’o’n mal’fort’ig’i la lingv’o’n natur’a’n de la popol’o. Ĝi devas nur serv’i por la rilat’o’j inter’naci’a’j kaj por tiu’j verk’o’j aǔ produkt’o’j, kiu’j interes’as egal’e la tut’a’n mond’o’n.

Vi pov’os vid’i, esplor’ant’e ĝi’n, ke Esperanto est’as ver’e tre simpl’a, ekster’ordinar’e facil’a, bon’son’a, fleks’ebl’a kaj riĉ’a. Tial ĝi taŭg’as plene por la scienc’o, la komerc’o, la literatur’o kaj eĉ por la poezi’o. Tamen oni bezon’as nur tre mal’long’a’n temp’o’n por posed’i ĝi’n tut’e : unu du’on’o da hor’o sufiĉ’as komun’e por la gramatik’o — kelk’a’j tag’o’j, por la vort’ar’o. Sed, nenia lern’ad’o estas necesa por kompren’i tuj leter’o’n skrib’it’an en Esperanto. Vi mem vid’as, ke sen grand’a pen’o vi pov’as traduk’i la mi’a’n.

Mi do esper’as, ke la simpl’ec’o kaj merit’o de ni’a kar’a lingv’o al’tir’os vi’n al ĝi kaj far’os vin labor’i por ĝi’a dis’vast’iĝ’o en la mondo.

Vol’u ricev’i tre kor’a’n salut’o’n.
L. de Beaufront.


Estimata Sinjorino.

Vi demandas min, kiel vi povos helpi al la sukceso de nia granda ideo. Pri tio ĉi ekzistas diversaj manieroj, dependantaj de la personoj, de la lokoj, de la cirkonstancoj. Sed la plej grava rimedo por la lingvo mem kaj la plej facila por ĉiu estas konigi Esperanton, laŭ sia tuta povo, inter la personoj, kun kiuj oni vivas aŭ korespondas. Ĉu do ni devas konstante prediki pri nia lingvo kaj ĉiam paroli pri ĝi en la leteroj ? Ne, ĉar ni tedus al la amikoj per tia ripetado. Ni estu pli ruzaj kaj, uzante la bonan okazon, ni prezentu Esperanton al ili en tiaj kondiĉoj, ke ili mem esprimu la deziron koni ĝin pli detale. Mi kredas, ke unu tre bona maniero konigi la lingvon estas doni libreton parolantan pri ĝi. Tial mi forte konsilas al vi uzi, por via propagando, la verketon 122bis de nia literaturo. En kelkaj paĝoj tiu ĉi libreto prezentas Esperanton multe pli bone ol ni povus fari per parolo. La ekzemploj donitaj en ĝi, pri la utileco praktika de la lingvo, kaj la tre signifaj atestoj de Max Müller, de Tolstoj k. t. p. pri ĝia merito influos pli efike sur la legantojn. Vi scias, ke 10 ekzempleroj de l’verketo kostas nur 1 fr. 25, se vi aĉetos ilin ĉe la sekretario de la societo por la propagando de Esperanto.

Dezirante plenan sukceson al via propagando, mi petas vin ricevi, estimata Sinjorino, la esprimon de mia profunda respekto.

GRAMMAIRE
DE LA LANGUE INTERNATIONALE
ESPERANTO


Alphabet
A a,
â
B b,
b
C c,
ts
dans tsar.
Ĉ ĉ,
tch
dans tchèque
D d,
d
E e,
é
F f,
f
G g,
g
dans gant.
Ĝ ĝ,
dj
dans adjudant.
H h,
h
légèrement aspiré.
Ĥ ĥ,
h
fortement aspiré.
I i,
i
J j,
y
dans yeux.
Ĵ ĵ,
j
K k,
k
L l,
l
M m,
m
N n,
n
O o,
ô
P p,
p
R r,
r
S s,
ss, ç
Ŝ ŝ,
ch
dans chat.
T t,
t
U u,
ou
Ŭ ŭ,
ou
bref.
V v,
v
Z z,
z

Prononciation.

Il n’y a pas de lettre muette en Esperanto, et toute voyelle comme toute consonne, s’y prononce toujours avec le son qui lui est attribué dans l’alphabet. En conséquence :

1o  m et n ne s’y combinent jamais avec la voyelle qui les précède, pour former un son nasal, comme en français. Am, an, em, en, im, in, um, un, om, on, devront toujours se prononcer : âme, âne, éme, éne, ime, ine, oume, oune, ôme, ône.

2o  Gn ne se prononce pas comme dans agneau mais le g et l’n se séparent et font entendre chacun leur son : regno = régue-nô.

3o  Foiro foire, soifo soif, trouzi abuser, trairi parcourir, krei créer, se prononcent : fô-i-ro, sô-i-fô, trô-ou-zi, tra-i-r-i, kré-i. De même aŭdi entendre, leŭtenanto lieutenant, se prononcent âoudi, léouténânetô, mais en mettant le moins de temps possible entre les sons â, é et le son ou : et formant diphtongue en Esperanto.

4o  Prononcez bien en une seule émission de voix : aj comme â-ye, ej comme é-ye, oj comme ô-ye, uj comme ou-ye, d’une manière analogue à celle dont nous prononçons en français les syllabes soulignées dans les mots paille, oseille, boyard, fouille.

Accent tonique.

Comme vous le verrez dans la grammaire, l’accent tonique est invariablement sur l’avant-dernière syllabe du mot, en Esperanto.

Observez donc bien d’élever toujours la voix sur cette syllabe, et non point sur la finale, comme pourrait vous y porter une propension naturelle à tous les Français. Partout, même dans les mots de deux syllabes tels que : mia, via, Dio, kie, tiel, kiu, l’accent tonique doit être fortement senti sur la pénultième, représentée ici par la seule voyelle i.

Par une conséquence naturelle de ce principe et de ce que nous avons dit (remarque sur la prononciation, 3°) à propos de et de , les mots hodiaŭ, antaŭe ont l’accent sur la syllabe soulignée, qui est bien là pénultième. Prononcer hodia-ŭ, anta-ŭ-e, serait violer, du même coup, la règle absolument invariable de l’accent tonique, et celle qui fait de , non pas un mot de deux syllabes, mais une diphtongue.

Inspirez-vous bien de cette observation dans tous les cas analogues.

Nous avons cru devoir l’insérer ici, à cause de la tendance qu’ont nos compatriotes à négliger toujours l’accent tonique, dans les langues étrangères. À la vérité, le faire en Esperanto ne vous exposerait pas à devenir incompréhensible, comme dans beaucoup d’idiomes ; mais, à coup sûr, vous dépouilleriez la langue d’une grande partie de son harmonie.

PARTIES DU DISCOURS

Règle 1. — L’ARTICLE

L’article défini (l’, le, la, les) est invariablement LA, en Esperanto, quels que soient le sexe, le nombre, le cas du mot que détermine cet article.

Exemples.La homo, l’homme (l’espèce humaine) ; la patro, le père ; la patrino, la mère ; la infanoj, les enfants. — Prenu la plej maturan pomon, prenez la pomme la plus mûre. — Oni transportis la vunditajn soldatojn, sed oni lasis la mortintajn, on transporta les soldats blessés, mais on laissa les morts (ceux qui étaient morts).

L’article indéfini un, une, ni son pluriel des n’existent en Esperanto. Il en est de même des articles partitifs du, de l’, de la, des.

Exemples.Homo pretendis ke..., un homme (une créature humaine) a prétendu que.... — Ĉu vi ne vidas birdojn sur tiu arbo, ne voyez-vous pas des oiseaux sur cet arbre ? — Donu al mi panon, donnez-moi du pain. — Mi manĝas fragojn, je mange des fraises[7].


Règle 2. — LE NOM

Le nom est invariablement caractérisé par la lettre finale o. Il n’ajoute rien à cette forme appelée nominatif, tant qu’il reste au singulier et joue le rôle de sujet. II en est encore de même, s’il vient après une préposition.

Exemples.La frato skribas kaj la fratino legas, le frère écrit et la sœur lit. — De la patro, du père. — Al la patrino, à la mère. — Por la onklo, pour l’oncle. — Kun la kuzo, avec le cousin. — Per la mano, par la main.

Le pluriel du nom se marque invariablement par un j ajouté à l’o du singulier. Cette forme (oj) sert toutes les fois que le nom pluriel est sujet ou vient après une préposition.

Exemples.La patrinoj estas malseveraj, les mères sont indulgentes. — Sur ĉevaloj, sur des chevaux. — Pro la fratinoj, à cause des sœurs[8].

L’n accusatif s’ajoute au nom, tant au singulier qu’au pluriel, quand il joue le rôle de complément direct.

Exemples.Mia nevo alportis al mi leteron, mon neveu m’a apporté une lettre. — Ludoviko tre amas la infanojn, Louis aime beaucoup les enfants.


Règle 3. — L’ADJECTIF

L’adjectif et le participe qui en joue le rôle sont invariablement caractérisés par la lettre finale a.

Exemples.Bona, bon ; ŝi estas estimata, elle est estimée[9] ; la mono redonita, l’argent rendu.

Ils prennent le j du pluriel et l’n accusatif dans les mêmes conditions que le nom.

Exemples.Grandaj arboj, de grands arbres. — Prenu la bluan paperon kaj lasu al mi la blankan, prenez le papier bleu et laissez-moi le blanc. — La sumoj, kiujn al mi li ŝuldas, ne estas ankoraŭ pagitaj al mi, les sommes qu’il me doit ne m’ont pas encore été payées.

Le comparatif d’égalité se rend par tiel (ainsi) ... kiel (comme) ;
de supériorité, par pli (plus).... ol (que) ;
d’infériorité, par malpli (moins)... ol (que).

Exemples.Li estas tiel forta kiel vi, il est aussi fort que vous. — Li estas pli forta ol vi, il est plus fort que vous. — Li estas malpli forta ol vi, il est moins fort que vous.

Le superlatif de supériorité, se rend par plej (le plus).... el (d’entre) ;
d’infériorité, par malplej (le moins).... el (d’entre) ;
absolu, par tre.

Exemples.Li estas la plej riĉa homo el la mondo, c’est l’homme le plus riche du monde. — Li estas la malplej riĉa el ni c’est le moins riche de nous. — Li estas tre riĉa, il est très riche.


Règle 4. — LES MOTS DE NOMBRE

Les numéraux cardinaux sont toujours invariables : unu (1), du (2), tri (3), kvar (4), kvin (5), ses (6), sep (7), ok (8), naŭ (9), dek (10), cent (100), mil (1000). Les dizaines et les centaines se forment par la simple réunion des dix premiers nombres.

Exemples.Dudek-unu (21) ; kvincent (500) ; mil okcent tridek-tri (1833)[10]

Les numéraux ordinaux se forment des cardinaux par la simple addition de la caractéristique a de tous les adjectifs.

Exemples.Unua, premier ; sesdeka, soixantième ; tricent sepdeka, trois cent soixante-dixième.

Les multiplicatifs se forment des cardinaux à l’aide du suffixe obl auquel se soudent les caractéristiques o, a. ou e, selon que le multiplicatif est substantif, adjectif ou adverbe.

Exemples.La duoblo, le double ; dudek estas la nombro kvarobla de kvin, vingt est le nombre quadruple de cinq.

Les fractionnaires se forment des cardinaux à l’aide du suffixe on auquel se soudent les caractéristiques o, a ou e, selon que le fractionnaire est substantif, adjectif ou adverbe.

Exemples.— La kvarono de okdek estas la duono de kvardek, le quart de quatre-vingts est la moitié de quarante. — La duona franko, le demi-franc.

Les collectifs se forment des cardinaux à l'aide du suffixe op auquel se soudent les caractéristiques a ou e selon que le collectif est adjectif ou adverbe. (Voir la règle 7.)

Exemples.La duopa atako, l'attaque à deux. — Kvinope ili sin ĵetis sur min, ils se jetèrent à cinq sur moi.

Les mots de nombre peuvent, selon les cas, prendre la forme nominale (o), adjective (a) ou adverbiale (e).

Exemples.La unuo, l’unité ; unua, premier ; unue, premièrement ; duone, à demi ; trioble, triplement.


Règle 5. — PERSONNELS ET POSSESSIFS

Les pronoms personnels sont mi (je, moi), vi (vous, tu, toi), li (il, lui), ŝi (elle), ĝi (il, elle, cela pour les animaux ou les choses et pour tout être humain dont le nom ne révèle pas le sexe), si (soi, se), ni (nous), ili (ils, elles), oni (on). Ils reçoivent l’n accusatif, s’ils sont compléments directs.

Exemples.Ili atakis nin sesope, ils nous attaquèrent à six. — La infano kisis min kaj ĝi diris al mi..., l’enfant m’embrassa et il me dit....

Les possessifs se forment de leur pronom personnel correspondant par la simple addition de la caractéristique a. Véritables adjectifs, ils en suivent la règle en tout point. (Voir la règle 3.)

Exemples.Viaj gepatroj venis, vos parents sont venus. — Mia fratino renkontis vian fraton kaj liajn amikojn, ma sœur a rencontré votre frère et ses amis (à lui). — Ŝiaj infanoj estas pli grandaj ol (la) viaj, ses enfants (à elle) sont plus grands que les vôtres.


Règle 6. — le verbe

Le verbe ne change, en Esperanto, ni pour les personnes, ni pour les nombres.

Exemples.Mi faras, je fais. — La avo faras, le grand-père fait. — Ili faras, ils font.

Ses douze formes[11].
As marque le présent.
Ex. : li amas — il aime.
Is marque le passé.
Ex. : ni amis — nous avons aimé.

Os marque le futur.
Ex. : vi amos — vous aimerez.
Us marque le conditionnel.
Ex. : ŝi amus — elle aimerait.
U marque l’impératif-subjonctif.
Ex. : venu — venez ; li venu — qu’il vienne.
I marque l’infinitif.
Ex. : esti — être ; ami — aimer.
Ant marque le participe présent actif.
Ex. : faranta — faisant ; farante — en faisant.
Int marque le participe passé actif.
Ex. : farinta — ayant fait.
Ont marque le participe futur actif.
Ex. : faronta — devant faire.
At marque le participe présent passif.
Ex. : amata — qu’on aime, étant aimé.
It marque le participe passé passif.
Ex. : amita — qu’on a aimé, ayant été aimé.
Ot marque le participe futur passif.
Ex. : amota — qu’on aimera, devant être aimé.

La voix passive n’est, comme en français, que la combinaison du verbe être (esti) et du participe du verbe. Seulement l’Esperanto possédant conformément à la logique un participe présent passif et un participe passé passif, il prend naturellement entre les deux celui que réclame le sens.

Le de (ou le par) qui précède le complément du verbe passif en français se rend par de.

Exemples. — Ŝi estas amata de ĉiuj, elle est aimée de tous (participe présent, car la chose se fait). — La pordo estas fermita, la porte est fermée (participe passé, car la chose a été faite antérieurement).

Les temps composés de la voix active ne sont, eux aussi, que la combinaison du verbe être et du participe du verbe.

Exemples.Mi estis kurinta (j’étais ayant couru), j’avais couru. — Kiam mi estos lavinta min (quand je serai ayant lavé moi), quand je me serai lavé. — Se mi estus rekompencinta lin, mi… (si je serais ayant récompensé lui, je…), si je l’avais récompensé, je… — Li volas ke mi estu fininta antaŭ lia reveno (il veut que je sois ayant fini), il veut que j’aie fini avant son retour[12].


Règle 7. — L’ADVERBE

L’adverbe, qu’il dérive d’une racine adjective, substantive, verbale ou prépositive, est invariablement caractérisé par la lettre finale e.

Exemples.Bon(a), bon, bonne ; bone, bien. — Kapric(o), caprice ; kaprice, capricieusement. — Koler(i), se fâcher, se mettre en colère ; kolere, avec colère. — Antaŭ, avant ; antaŭe, antérieurement. — Post, après ; poste, postérieurement.

Ses degrés de comparaison se marquent de la même manière que ceux de l’adjectif.

Exemples.Li laboris tiel bone kiel vi, il a travaillé aussi bien que vous (comparatif d’égalité). — Li laboris pli bone ol vi, il a travaillé mieux que vous (comparatif de supériorité). — Li laboris malpli bone ol vi, il a travaillé moins bien que vous (comparatif d’infériorité). — Ŝi kantas plej bone el ĉiuj, elle chante le mieux de toutes (superlatif de supériorité). — Ŝi kantas malplej bone el ĉiuj, elle chante le moins bien de toutes (superlatif d’infériorité). — Ŝi kantas tre bone, elle chante très bien (superlatif absolu).


Règle 8. — LES PRÉPOSITIONS

Les prépositions veulent toutes, par elles-mêmes, le nominatif (o, oj — a, aj) dans le nom, l’adjectif ou le participe qui leur sert de complément.

Exemples.Li iris al la rivero, il allait à la rivière. — Ni kuris ĝis la placo, nous courûmes jusqu’à la place. — Lasu la grandajn antaŭ la malgrandaj, laissez les grands avant les petits. — La kato saltis sur la tablo, le chat sautait sur la table. (Il y était et y faisait des sauts.)

RÈGLES GÉNÉRALES

Règle 9. — LA PRONONCIATION

La prononciation de l’Esperanto est régie par ce principe unique : chaque mot se prononce absolument comme il est écrit, ce qui revient à dire que chaque lettre d’un mot se prononce et garde toujours le son qui lui est attribué dans l'alphabet de la langue. Nous l’avons constaté aux pages 14 et 15[13].


Règle 10. — L’ACCENT TONIQUE

L’accent tonique se place toujours sur l’avant-dernière syllabe du mot, comme nous l’avons dit à la page 15. Cependant les finales, quelles qu’elles soient, n’en doivent pas être moins clairement perçues, et chacune avec le son spécial et toujours immuable de sa voyelle et de sa consonne, ou de ses voyelles et de ses consonnes (aŭ, anta par exemple).

En d’autres termes, il faut bien se garder de manger les finales, sous prétexte de faire entendre l’accent tonique. L’un ne doit pas empêcher l’autre.


Règle 11[14]. — LES MOTS COMPOSÉS

Les mots composés s’obtiennent par la simple réunion des éléments qui les forment, écrits ensemble, mais qu’on sépare par de petits traits verticaux, ou des virgules, quand on s’adresse à des personnes qui ne connaissent pas la langue[15]. Le mot fondamental se place à la fin et les terminaisons grammaticales sont alors considérées comme de véritables mots. Ainsi vapor’ŝip’o (bateau à vapeur) est formé de trois éléments : vapor, vapeur ; ŝip, bateau ; o, terminaison caractéristique du nom.


Règle 12. — LES MOTS NÉGATIFS

Les mots négatifs figurant dans une phrase espéranto y déterminent logiquement la suppression de la négation ne.

Exemples.Mi neniam vidis, je n’ai jamais vu. — Ni renkontis neniun, nous n’avons rencontré personne.

Remarque. — Par une conséquence toute naturelle de cette règle, si ne est rendu dans la phrase esperanto, l’autre mot négatif de la phrase française doit être traduit par son correspondant affirmatif.

Exemples. — Je ne voudrais rester débiteur de personne, mi ne volus resti ŝuldanto de iu (je ne voudrais pas rester débiteur de quelqu’un). — Sans aucune étude, sen ia lernado (sans quelque étude). « Sans » est par nature un négatif.


Règle 13[16]. — LA DIRECTION

La direction vers le point nommé, vers le lieu où l’on va, se marque par l’n accusatif ajouté au mot qui est l’objet de cette direction.

Exemples.Kie vi estas, où êtes-vous ? (Kie parce qu’il n’y a pas direction). Kien vi iras, où allez-vous ? (Kien parce que cet est l’objet d’une direction). — Mi estas en Parizo, je suis à Paris (Pas d’n accusatif, parce qu’on y est). Mi iras Parizon, je vais à Paris (n accusatif parce qu’on y va). — La kato saltas sur la tablon, le chat saute sur la table (n accusatif pour montrer qu’il s’y rend par saut. S’il y était déjà et y exécutait des sauts, on mettrait simplement le nominatif tablo, comme nous l’avons vu à la règle 8).


Règle 14[17]. — L’EMPLOI DES PRÉPOSITIONS

L’emploi des prépositions est fixé par le sens immuable et bien déterminé que chacune d’elles possède en Esperanto. Il faut donc bien se garder de traduire, sans examen attentif, une préposition française par sa correspondante apparente en Esperanto. En agissant ainsi, on ferait fausse route huit fois sur dix et on ne rendrait pas le rapport.

Prenez toujours la préposition qui, de par son sens en Esperanto, exprime bien l’idée que vous avez à rendre.

Exemples. — Je parle de mon cheval, mi parolas pri mia ĉevalo (pri et non de, en Esperanto, parce que le de français signifie bien ici sur, touchant, au sujet de). — J’ai tout fait de mes dix doigts, mi ĉion faris per miaj dek fingroj (per parce que de français signifie bien ici par, au moyen de). — L’amour de Dieu, la amo de Dio (celui qu’il nous porte, qui va de lui à nous). La amo al Dio (celui que nous lui portons, celui qui va vers lui).

Si, après une recherche attentive, vous ne voyez pas de préposition qui rende l’idée d’une manière pleinement satisfaisante, employez la préposition je qui seule, en Esperanto, n’a pas de signification déterminée.

Exemples. — Remplir de sable un tonneau avec les mains, plenigi barelon je sablo per la manoj (à l’aide, au moyen des mains. Kun, avec, marquant uniquement l’accompagnement, en Esperanto, serait aussi faux devant le mot sablo que devant le mot manoj). — À neuf heures, je la naŭa horo (à la neuvième heure).

La clarté du langage ne souffre aucunement de cet emploi de la préposition je restreint aux cas analogues. En effet, chaque peuple traduit alors nécessairement par la préposition que sa langue lui suggère. Puis, dans ces cas-là, nos idiomes emploient une préposition quelconque, pourvu qu’elle soit sanctionnée par l’usage. Il n’y a donc pas d’inconvénient à ce que l’Esperanto adopte pour cet office la seule préposition je. À sa place on peut aussi employer l’accusatif, quand aucune amphibologie n’est à craindre.


Règle 15. — LES MOTS ÉTRANGERS

Les mots étrangers, c’est-à-dire ceux que la plupart des langues ont empruntés à la même source, ne changent pas en Esperanto. Ils prennent seulement l’orthographe et les terminaisons grammaticales de la langue. Mais quand, dans une catégorie, plusieurs mots différents dérivent de la même racine, l’Esperanto n’emploie que le mot fondamental sans altération et forme les autres d’après les règles de la langue.

Exemples. — Tragédie, tragedio, tragique, tragedia ; théâtre, teatro, théâtral, teatra ; téléphone, telefono, téléphonique, telefona, par téléphone, telefone, téléphoner, telefoni.


Règle 16. — L’ÉLISION

L’élision d’une lettre finale ne se pratique en Esperanto que pour la terminaison de l’article et celle du substantif (au nominatif singulier). D’ailleurs cette élision n’est pas obligatoire et l’o du substantif ne s’enlève guère qu’en poésie[18].

Exemples.La palaco de l’reĝo (pour de la), le palais du roi. — Tie ĉe l’pordo, là-bas à la porte. — Je l’vespero, le soir (au soir). — L’amiko, l’oro, l’arĝento (pour la amiko, la oro, la arĝento qui ne sont nullement prohibés).

Al la mond’ eterne militanta. — Por eterna ben’ efektiviĝos (Dans l’hymne « l’Espero » page 8).

FORMATION ET MULTIPLICATION

DES MOTS
———

L’étude spéciale des affixes (préfixes et suffixes) ne commençant qu’à l’exercice 30, on pourrait à la rigueur sauter pour le moment les pages suivantes qui en traitent. On y reviendrait alors, quand on serait arrivé à cet exercice. Nous croyons cependant que l’élève fera bien d’en prendre connaissance avant, sans s’y appesantir aucunement d’ailleurs, puisqu’il doit s’en occuper spécialement dans les dix derniers exercices. La légère étude qu’il en fera, par une simple lecture attentive, lui permettra de mieux saisir tout de suite la richesse réelle, la logique et la souplesse de l’Esperanto. Ce sera une préparation utile à l’étude fondamentale qu’il leur consacrera à partir de l’exercice 30.

Pour former d’un mot quelconque divers autres mots l’Esperanto emploie :

1° Les terminaisons grammaticales. Ex. :

Am’i aimer, am’o amour, am’ant’o amant ; mort’i mourir, mort’o (la) mort, mort’int’o (le) défunt ; koler’o colère, koler’a irrité ; tuj de suite, tuj’a immédiat ; parol’o parole, parol’i parler, parol’a oral, parol’e de vive voix, verbalement, parol’ant’o (l’)orateur (l’homme en train de parler) ; leg’i lire, leg’ant’o lecteur ; oft’e souvent, oft’a fréquent, etc., etc.

2° La réunion des mots. Ex. :

En’ir’i entrer (en dans, ir’i aller) ; el’ir’i sortir (el hors de, d’entre, ir’i aller) ; al’port’i apporter (al à, port’i porter) ; okul’vitr’o'j lunettes (okul œil , vitr’o verre) ; staci’dom’o gare (staci station, dom’o maison).

3° Les préfixes et les suffixes suivants :

Mal, qui marque les contraires ; ex. : bon’a bon, mal’bon’a mauvais ; fort’a fort, mal’fort'a faible ; estim'i estimer, mal’estim’i mépriser ; ĝoj’i se réjouir, mal’ĝoj’i s’attrister ; ferm’i fermer, mal’ferm’i ouvrir ; supr’e en haut, mal’supr’e en bas ; am’o amour, mal’am’o haine ; amik’o ami, mal’amik’o ennemi, etc.

In, qui marque le sexe féminin ; ex. : patr’o père, patr’in’o mère ; frat’o frère, frat’in’o sœur ; fianĉ’o fiancé , fianĉ’in’o fiancée ; vir’o homme , vir’in’o femme ; sinjor’o monsieur, sinjor’in'o madame ; fraŭl’o célibataire, homme non marié, fraŭl’in’o demoiselle, mademoiselle ; kok’o coq, kok’in’o poule ; bov’o bœuf, bov’in’o vache, etc., etc.

Il, qui marque l’instrument ; ex. : hak’i hacher, hak’il’o hache ; komb’i peigner, komb’il’o peigne ; kudr’i coudre, kudr’il’o aiguille ; tond’i tondre, tond’il’o ciseaux ; tranĉ’i trancher, tranĉ’il’o couteau.

Ad, qui marque durée dans l’action, dans l’idée exprimée par la racine ; ex. : paf’o coup de fusil, paf’ad’o fusillade ; parol’o parole, parol’ad’o discours ; progres’o un progrès, progres’ad’o le progrès continu, la succession des progrès ; ir’i aller, ir’ad’i aller longtemps ; kri’i crier, kri’ad’i crier longtemps ; produire une succession de cris. Toute action de quelque durée est marquée par ce suffixe.

, qui marque quelque chose possédant une certaine qualité ou fait de… ; ex. : mal’nov’a vieux, ancien, mal’nov’aĵ’o une antiquité, une vieillerie ; mol’a mou, mol’aĵ’o (le) mou ; mal’mol’a dur, mal’mol’aĵ’o (le) dur ; pentr’i peindre, pentr’aĵ’o une peinture ; bon’a bon, bon’aĵ’o une bonne chose, une qualité ; mal’bon’aĵ’o une chose mauvaise, un défaut. Avec ce suffixe l’idée est concrète ; avec ec qu’on verra plus loin, elle est abstraite.

An, qui marque le membre, l’habitant, le partisan de… Ex. : regn’o état, regn’an’o citoyen ; vilaĝ’o village, vilaĝ’an’o villageois ; Pariz’o Paris, Pariz’an’o Parisien ; krist’an’o chrétien.

Ar, qui marque une réunion, une collection de… ; ex. : arb’o arbre, arb’ar’o forêt ; ŝtup’o marche, ŝtup’ar’o escalier ; vort’o mot, vort’ar’o dictionnaire.

Bo, qui marque la parenté résultant du mariage, ex. : patr’o père, bo’patr’o beau-père ; frat’o frère, bo’frat’o beau-frère ; fil’in’o fille, bo’fil’in’o belle-fille, bru.

Ĉj, après les 2-5 premières lettres d’un nom d’homme, sert de diminutif caressant ; ex. : Miĥael’o Michel, Mi’ĉj’o petit Michel, Michel chéri ; Aleksandr’o, Ale’ĉj’o ; Aŭgust’o, Aŭgu’ĉj’o, ; Petr’o, Pe’ĉj’o.

Dis = dis, marque désunion et dissémination ; ex. : sem’i semer, dis’sem’i semer çà et là, disséminer ; ĵet’i jeter, dis’ĵet’i jeter çà et là, éparpiller ; kur’i courir, dis’kur’i courir de côté et d’autre, se disperser en courant ; ir’i aller, dis’ir’i aller chacun de son côté, se séparer.

Ebl, qui se peut... ; ex, : kred’i croire, kred’ebl’a croyable ; leg’i lire, leg’ebl’a lisible ; fleks’i fléchir, fleks’ebl’a flexible.

Ec marque la qualité (abstraitement) ; ex. : bel’a beau, bel’ec’o (la) beauté ; jun’a jeune, jun’ec’o jeunesse ; amik’o ami, amik’ec’o amitié ; vir’o homme vir’ec’o virilité ; grand’a grand, grand’ec’o grandeur ; mal’riĉ’a pauvre, mal’riĉ’ec’o pauvreté.

Edz marque le conjoint de.... ; ex. : lav’ist’in’o laveuse, blanchisseuse, lav’ist’in’edz’o mari de blanchisseuse ; doktor’o docteur, doktor’edz’in’o femme de docteur ; forĝ’ist’edz’in’o femme de forgeron.

Eg, augmentatif qui marque le plus haut degré ; ex. : varm’a chaud, varm’eg’a brûlant ; grand’a grand, grand’eg’a énorme, immense ; pluv’o pluie, pluv’eg’o averse ; paf’il’o fusil , paf’il’eg’o canon ; baston’o bâton, baston’eg’o gourdin.

Ej marque le lieu spécialement affecté à ... ex. : kuir’i faire cuire, kuir’ej’o cuisine ; preĝ’i prier, preĝ’ej’o église ; lern’i apprendre, lern’ej’o école ; ĉeval’o cheval, ĉeval’ej’o écurie.

Ek marque une action qui commence ou qui est momentanée ; ex. : kant’i chanter, ek’kant’i se mettre à chanter ; kri’i crier, ek’kri’i s’écrier ; vid’i voir, ek’vid’i apercevoir ; dorm’i dormir, ek’dorm’i s’endormir ;

Em marque le penchant à . . . , l’habitude de . . . ex. : kred’i croire, kred’em’a crédule, kred’em’o crédulité ; venĝ’i venger, venĝ’em’a vindicatif ; si’n gard’i se garder, si’n’gard’em’a prudent, circonspect, si’n’gard’em’o prudence, circonspection ; koler’i se fâcher, être en colère, koler’em’a irascible,

Er ramène à l’élément, à l’unité partielle ; ex. : mon’o argent, monnaie, mon’er’o (une) pièce de monnaie ; sabl’o sable, sabl’er’o (un) grain de sable ; fajr’o feu, fajr’er’o (une) étincelle.

Estr veut dire chef de ... ; ex. : reg’no état, regn’estr’o chef d’état ; ŝip’o vaisseau, ŝip’estr’o capitaine ; lern’ej’o école, lern’ej’estr’o maître d’école.

Et diminutif ; ex. ; ĉambr’o chambre, ĉambr’et’o chambrette ; knab’o garçon, knab’et’o petit garçon, garçonnet ; mur’o mur, mur’et’o petit mur ; mont’o montagne, mont’et’o colline ; rid’i rire, rid’et’i sourire ; dorm’i dormir, dorm’et’i sommeiller, dormir légèrement ; kant’i chanter, kant’et’i fredonner.

Ge réunit les deux sexes ; ex. : patr’o père, ge’patr’o’j le père et la mère, les parents ; mastr’o maître, patron, ge’mastr’o’j les maîtres, les patrons (homme et femme).

Id veut dire enfant de ... , descendant de ... ex. : bov’o bœuf, bov’id’o veau ; kok’o coq, kok’id’o poulet ; Izrael’id’o Israélite ; Napoleon’id’o’j (les) descendants de Napoléon.

Ig veut dire : rendre, faire ... ; ex. : pur’a propre, pur’ig’i nettoyer ; sci’i savoir, sci’ig’i faire savoir, informer ; brul’i brûler, être en feu, brul’ig’i faire brûler ; dev’i devoir, être obligé, dev’ig’i obliger ; mort’i mourir, mort’ig’i faire mourir, tuer ; fianĉ’o fiancé, fianĉ’ig’i fiancer ; ven’i venir, ven’ig’i faire venir ; pli grand’a plus grand, pli’grand’ig’i accroître ; augmenter ; for loin (loin d’ici!) for’ig’i éloigner ; sen sans, sen’ig’i dépouiller.

veut dire : se faire, devenir ... ex. : mal’jun’a vieux, mal’jun’iĝ’i se faire, devenir vieux ; pal’a pâle, pali’iĝ’i pâlir ; fianĉ’o fiancé, fianĉ’iĝ'i se fiancer (devenir fiancé) ; edz’o mari, edz’iĝ’i se marier (devenir marié) ; sid’i être assis, sid’iĝ’i s’asseoir (devenir assis) ; fluid’a liquide, fluid’iĝ’i se fondre ; al à, al’iĝ’i se joindre, adhérer.

Ind signifie digne de ... , qui mérite ... ex. : kred’o croyance, foi, kred’ind’a digne de foi ; laŭd’o louange, laŭd’ind’a louable ; memor’o souvenir, mémoire, memor’ind’a mémorable ; bedaŭr’o regret, bedaŭr’ind’a regrettable ; bedaŭr’ind’e (regrettablement) malheureusement.

Ing marque l’objet dans lequel se met ordinairement, ou mieux s’introduit, la chose exprimée par la racine ; ex. : kandel’o chandelle, kandel’ing’o chandelier ; plum’o plume, plum’ing’o porte-plume ; fingr’o doigt, fingr’ing’o dé à coudre.

Ist marque la profession ; ex. : bot’o botte, bot’ist’o bottier ; kurac’i traiter (les malades), kurac’ist’o médecin ; ŝtel’i voler, ŝtel’ist’o voleur ; instru’i instruire, instru’ist’o instituteur ; mar’o mer, mar’ist’o marin ; komerc’i commercer, komerc’ist’o commerçant.

Moŝt’o, titre général de politesse ; ex. : reĝ’o roi, Vi’a Reĝ’a Moŝt’o, Votre Majesté ; Vi’a Princ’a, Duk’a, Graf’a, Baron’a, General’a Moŝt’o, Monsieur le Prince, le Duc, le Comte, le Baron, le Général ; Via Duk’in’a Moŝto Madame la Duchesse, Vi’a Moŝt’o votre altesse, éminence, excellence, noblesse, etc.

Nj, après les 2-5 lettres d’un nom féminin, sert de diminutif caressant ; ex. : Mari’o Marie, Ma’nj’o petite Marie ; Emili’o — Emi’nj’o ; Aŭgust’in’oAŭgu’nj’o.

Re veut dire : en retour, de nouveau ; ex. : ven’i venir, re’ven’i revenir ; ir’i aller, re’ir’i retourner ; viv’iĝ’i s’animer, devenir vivant, re’viv’iĝ’i se ranimer, ressusciter.

Uj veut dire : qui porte, renferme ..., ex. : cigar’o cigare, cigar’uj’o porte-cigares ; mon’o monnaie, mon’uj’o porte-monnaie ; suker’o sucre, suker’uj’o sucrier ; pom’o pomme, pom’uj’o pommier ; Turk’o Turc, Turk’uj’o Turquie.

Ul marque l’être caractérisé par ... ex. : jun’a jeune, jun’ul’o jeune homme ; mal’jun’a vieux, mal’jun’ul’o vieillard ; mal’riĉ’a pauvre, mal’riĉ’ul’o le pauvre, un pauvre ; tim’o crainte, tim’ul’o le poltron ; avar’a avare, avar’ul’o l’avare.


MOTS SIMPLES

Pour terminer, nous donnons ici le tableau des mots simples qu’il faudra apprendre à mesure qu’on les rencontrera dans l’Ekzercaro. Ce tableau, qui se trouve à la page suivante, n’a été fait et mis dans cet ouvrage que pour montrer le lien logique qui rattache entre eux ses éléments. L’élève ne doit s’en préoccuper que lorsqu’il sera parvenu à l’exercice 28. Arrivé là il fera bien de lire les différentes façons que nous indiquons à la page 125 du Commentaire, pour se l’assimiler, suivant la nature particulière de son esprit. On remarquera qu’il présente tout le temps les mêmes racines i, ki, ti, ĉi, avec les diverses caractéristiques al, am, etc. La dernière ligne horizontale n’est que la première affectée de la négation.

Tableau des mots simples.
QUALITÉ Ia
quelque, quelconque
Kia
quel
Tia
tel
Ĉia
chaque
Nenia
nul, aucun
MOTIF Ial
pour une raison quelconque
Kial
pourquoi
Tial
pour cela
Ĉial
pour toutes les raisons
Nenial
pour aucune raison
TEMPS Iam
un jour, une fois quelconque
Kiam
quand
Tiam
alors
Ĉiam
toujours
Neniam
jamais
LIEU Ie
quelque part
Kie
Tie
là, y
Ĉie
partout
Nenie
nulle part
MANIÈRE Iel
d'une manière quelconque
Kiel
comment
Tiel
ainsi, comme cela
Ĉiel
de toute manière
Neniel
nullement
PROPRIÉTAIRE Ies
à quelqu'un
Kies
à qui, de qui
Ties
à un tel
Ĉies
à chacun
Nenies
à personne
CHOSE Io
quelque chose
Kio
quoi
Tio
cela
Ĉio
tout
Nenio
rien
QUANTITÉ Iom
quelque peu
Kiom
combien
Tiom
autant, tant
Ĉiom
le tout
Neniom
rien du tout
INDIVIDUALITÉ Iu
quelqu'un
Kiu
qui, lequel
Tiu
celui-là
Ĉiu
chacun, tous
Neniu
personne
EKZERCARO[19]
(recueil d’exercices)

1er  EXERCICE
Alphabet.

Nomoj de la literoj : a, bo, co, ĉo, do, e, fo, go, ĝo, ho, ĥo, i, jo, ĵo, ko, lo, mo, no, o, po, ro, so, ŝo, to, u, ŭo, vo, zo.


2e EXERCICE
Lecture.

Al. Bá-lo[20]. Pát-ro. Nú-bo. Cé-lo. Ci-tró-no. Cén-to. Sén-to, Scé-no. Scí-o. Có-lo. Kó-lo. O-fi-cí-ro. Fa-cí-la. Lá-ca. Pa-cú-lo. Ĉar. Ĉe-mí-zo. Ĉi-ká-no. Ĉi-é-lo. Ĉu. Fe-lí-ĉa. Cí-a. Ĉí-a. Pro-cé-so. Sen-ĉé-sa. Ec. Eĉ. Ek. Da. Lú-do. Dén-to. Plén-di. El. En. De. Té-ni. Sen. Vé-ro. Fá-li. Fi-dé-la. Trá-fi. Gá-lo. Grán-da. Gén-to. Gíp-so. Gús-to. Lé-gi. Pá-go. Pá-ĝo. Lé-ĝo. Ĝis. Ĝús-ta. Ré-gi. Ĝar-dé-no. Lón-ga. Rég-no. Síg-ni. Gvar-dí-o. Lín-gvo. Ĝu-á-do. Há-ro. Hi-rún-do. Há-ki. Ne-hé-la. Ses-hó-ra. Bat-hú-fo. Hó-ro. Ĥó-ro. Kó-ro. Ĥo-lé-ro. Ĥe-mí-o. I-mí-ti. Fí-lo. Bír-do. Tró-vi. Prin-tém-po. Min. Fo-í-ro. Fe-í-no. Í-el. Í-am. In. Jam. Ju. Jes. Ju-rís-to. Kra-jó-no. Ma-jés-ta. Tuj. Dó-moj. Ru-í-no. Prúj-no. Ba-lá-i. Pá-laj. De-ín-o. Véj-no. Pe-ré-i. Mál-plej. Jús-ta. Ĵus. Ĵé-ti. Ĵa-lú-za. Ĵur-ná-lo. Má-jo. Bo-ná-ĵo. Ká-po. Ma-kú-lo. Kés-to. Su-ké-ro. Ák-vo. Ko-ké-to. Li-kvó-ro.


3e EXERCICE
Lecture.

Lá-vi. Le-ví-lo. Pa-ró-li. Mem. Im-plí-ki. Em-ba-rá-so. Nó-mo. In-di-fe-rén-ta. In-ter-na-cí-a. Ol. He-ró-i. He-ro-í-no. Fój-no. Pí-a. Pál-pi. Ri-pé-li. Ar-bá-ro. Sá-ma. Stá-ri. Si-gé-lo. Sis-té-mo. Pe-sí-lo. Pe-zí-lo. Sén-ti. So-fís-mo. Ci-pré-so. Ŝi. Pá-ŝo. Stá-lo. Ŝtá-lo. Vés-to. Véŝ-to. Dis-ŝi-ri. Ŝan-cé-li. Ta-pi-ŝo. Te-o-rí-o. Pa-tén-to. U-lí-la. Ún-go. Plú-mo. Tu-múl-to. Plu. Lú-i. Kí-u. Ba-lá-u. Tra-ú-lo. Pe-ré-u. Fráŭ-lo. Paŭ-lí-no. Láŭ-di. Eŭ-ró-po. Tro-ú-zi. Ho-dí-aŭ. Vá-na. Vér-so. Sól-vi. Zór-gi. Ze-ní-to. Zo-o-lo-gí-o. A-zé-no. Me-zú-ro. Ná-zo. Tre-zó-ro. Mez-nók-to. Zú-mo. Sú-mo. Zó-no. Só-no. Pé-zo. Pé-co. Pé-so. Ne-ní-o. A-dí-aŭ. Fi-zí-ko. Ge-o-gra-fí-o. Spi-rí-to. Lip-há-ro. In-díg-ni. Ne-ní-el. Spe-gú-lo. Spí-no. Ŝpí-no. Né-i. Ré-e. He-ró-o. Kon-scí-i. Tra-e-té-ra. He-ro-é-to. Lú-e. Mó-le. Pá-le. Tra-í-re. Pa-sí-e. Me-tí-o. In-ĝe-ni-é-ro. In-sék-to. Re-sér-vi. Re-zér-vi.


4e EXERCICE
Lecture.

Citrono. Cento. Sceno. Scio. Balau. Ŝanceli. Neniel. Embaraso. Zoologio. Reservi. Traire. Hodiaŭ. Disŝiri. Majesta. Heroino. Pezo. Internacia. Seshora. Cipreso. Stalo. Feino. Plu. Sukero. Gento. Indigni. Sigelo. Krajono. Ruino. Pesilo. Lipharo. Metio. Ĝardeno. Sono. Laŭdi. Pale. Facila. Insekto. Kiu. Zorgi. Ĉikano. Traetera. Sofismo. Domoj. Spino. Majo. Signi. Ec. Bonaĵo. Legi. Iel. Juristo. Ĉielo. Ĥemio.

———

5e EXERCICE
Substantifs et adjectifs au singulier.

Patro kaj frato. — Leono estas besto. — Rozo estas floro kaj kolombo estas birdo. — La rozo apartenas al Teodoro. — La suno brilas. — La patro estas sana. — La patro estas tajloro. — Infano ne estas matura homo. — La infano ne ploras plu. — La ĉielo estas blua. — Kie estas la libro kaj la krajono ? — La libro estas sur la tablo, kaj la krajono kuŝas[21] sur la fenestro. — Sur la fenestro kuŝas krajono kaj plumo. — Jen estas pomo. — Jen estas la pomo, kiun mi trovis. — Sur la tero kuŝas ŝtono.

patro père.
o marque le substantif.
kaj et.
frato frère.
leono lion.
esti être.

as marque le présent d’un verbe.

besto animal.

rozo rose.
floro fleur.
kolombo pigeon.
birdo oiseau.
la article défini (le, la, les).
aparteni appartenir.
al à.
suno soleil.
brili briller.
sana sain, en santé.
a marque l’adjectif.
tajloro tailleur.
infano enfant.
ne non, ne, ne… pas.
ne… plu ne… plus.
matura mûr.
homo homme.
plori pleurer.
ĉielo ciel.
blua bleu.
kie où.
libro livre.
krajono crayon.
sur sur.
tablo table.
kuŝi être couché.
fenestro fenêtre.

plumo plume,
jen estas voici, voilà,
pomo pomme.
kiu qui, lequel, laquelle.

n marque l’accusatif ou le complément direct.

mi je, moi.

trovi trouver.
is marque le passé.
tero terre.
ŝtono pierre.


6e EXERCICE

Substantifs, adjectifs au singulier, au pluriel et à l’accusatif. Adverbes.

Leono estas forta — La dentoj de leono estas akraj. — Al leono ne donu la manon. — Mi vidas leonon. — Resti kun leono estas danĝere[22]. — Kiu kuraĝas rajdi sur leono ? — Mi parolas pri leono. — La patro estas bona. — Jen estas la ĉapelo de la patro. — Diru al la patro, ke mi estas diligenta. — Mi amas la patron. — Venu kune kun la patro. — La filo staras apud la patro. — La mano de Johano estas pura. — Mi konas Johanon. — Ludoviko, donu al mi panon. — Mi manĝas per la buĉo kaj flaras per la nazo. — Antaŭ la domo staras arbo. — La patro estas en la ĉambro.

forta fort.
dento dent.
j marque le pluriel.
de de.
akra aigu.
doni donner.
u marque l’impératif subjonctif.

mano main.
vidi voir.
resti rester.
kun avec.
danĝero danger.
e marque l’adverbe.
kuraĝi avoir le courage de.
rajdi aller à cheval.
i marque l’infinitif.
paroli parler.
pri sur, touchant, de.
bona bon.
ĉapelo chapeau.
diri dire.
ke que.
diligenta diligent.
ami aimer.
veni venir,
kune ensemble,
filo fils.
stari être debout.
apud auprès de.
pura pur, propre,
koni connaître.
pano pain.
manĝi manger.
per par, au moyen de.
buŝo bouche.
flari flairer, sentir,
nazo nez.
antaŭ devant.
domo maison,
arbo arbre,
ĉambro chambre.


7e EXERCICE

Pluriel et accusatif.

La birdoj flugas. — La kanto de la birdoj estas agrabla. — Donu al la birdoj akvon, car ili volas trinki. — La knabo forpelis la birdojn. — Ni vidas per la okuloj kaj aŭdas per la oreloj. — Bonaj infanoj lernas diligente. — Aleksandro ne volas lerni, kaj tial mi batas Aleksandron. — De la patro mi ricevis libron, kaj de la frato mi ricevis plumon. — Mi venas de la avo, kaj mi iras nun al la onklo. — Mi legas libron. — La patro ne legas libron, sed li skribas leteron.

flugi voler (avec des ailes).
kanti chanter.
agrabla agréable.
akvo eau.

ĉar car, parce que.
ili ils, elles.
voli vouloir.
trinki boire.
knabo garçon.
for loin.
peli chasser, renvoyer.
ni nous.
okulo œil.
aŭdi entendre.
orelo oreille.
lerni apprendre.
tial c’est pourquoi.
bati battre.
ricevi recevoir, obtenir.
avo grand-père.
iri aller.
nun maintenant.
onklo oncle.
legi lire.
sed mais.
li il, lui.
skribi écrire.
letero lettre, épître


8e EXERCICE
Récapitulation. — Comparatif et superlatif.

La papero estas blanka. — Blanka papero kuŝas sur la tablo. La blanka papero ne kuŝas plu sur la tablo. — Jen estas la kajero de la juna fraŭlino. — La patro donis al mi dolĉan pomon. — Rakontu al mia juna amiko belan historion. — Mi ne amas obstinajn homojn. — Mi deziras al vi bonan tagon, sinjoro ! — Bonan matenon ! — Ĝojan feston ! (mi deziras al vi). — Kia ĝoja festo ! (estas hodiaŭ). — Sur la ĉielo staras la bela suno. — En la tago ni vidas la helan sunon, kaj en la nokto ni vidas la palan lunon kaj la belajn stelojn. — La papero estas tre blanka, sed la neĝo estas pli blanka. — Lakto estas pli nutra, ol vino. — Mi havas pli freŝan panon, ol vi. — Ne, vi eraras, sinjoro : via pano estas malpli freŝa ol (la)[23] mia. — El ĉiuj miaj infanoj Ernesto estas la plej juna. — Mi estas tiel forta, kiel vi. — El ĉiuj siaj fratoj Antono estas la malplej saĝa.

papero papier.
blanka blanc.
kajero cahier.
juna jeune.
fraŭlo homme non marié.
in marque le féminin ; ex. : patro père — patrino mère.
(fraŭlino demoiselle, mademoiselle).
dolĉa doux.
rakonti raconter.
mia mon.
amiko ami.
bela beau.
historio histoire.
obstina entêté, obstiné.
deziri désirer, souhaiter.
vi vous, toi, tu.
tago jour.
sinjoro monsieur.
mateno matin.
ĝoji se réjouir.
festi fêter.
kia quel.
hodiaŭ aujourd’hui.
en en, dans.
hela clair (qui n’est pas obscur).
nokto nuit.
pala pâle.
luno lune.
stelo étoile.
neğo neige.
li plus.
lakto lait.
nutri nourrir.
ol que (dans une comparaison).
vino vin.
havi avoir.
freŝa frais, récent.
erari errer.
mal marque les contraires ; ex. : bona bon — malbona mauvais ; estimi estimer — malestimi mépriser.
el de, d’entre.
ĉiu chacun (ĉiuj tous).
plej le plus.
tiel ainsi, de cette manière.
kiel comment, comme.
si soi, se (sia son, sa).
saĝa sage, sensé.


9e EXERCICE
La feino.

Vidvino havis du filinojn. La pli maljuna estis tiel simila al la patrino per sia karaktero kaj vizaĝo, ke ĉiu, kiu ŝin vidis, povis pensi, ke li vidas la patrinon ; ili ambaŭ estis tiel malagrablaj kaj tiel fieraj, ke oni ne povis vivi kun ili. La pli juna filino, kiu estis la plena portreto de sia patro laŭ sia boneco kaj honesteco, estis krom tio unu el la plej belaj knabinoj, kiujn oni povis trovi.

feino fée.
vidvo veuf.
du deux.
simila semblable.
karaktero caractère.
vizaĝo visage.
povi pouvoir.
pensi penser.
ambaŭ l’un et l’autre, tous deux,
fiera fier,
oni on.
vivi vivre.
plena plein, complet.
portreto portrait.
laŭ selon, d’après.
ec marque la qualité (abstraitement) ; ex. bona bon — boneco bonté ; viro homme — vireco virilité,
honesta honnête.
krom hormis.
tio cela.


10e EXERCICE
Adjectifs numéraux cardinaux et ordinaux.

Du homoj povas pli multe fari ol unu. — Mi havas nur unu buŝon, sed mi havas du orelojn. — Li promenas kun tri hundoj. — Li faris ĉion per la dek fingroj de siaj manoj. — El ŝiaj multaj infanoj unuj estas bonaj kaj aliaj estas malbonaj. — Kvin kaj sep faras dek-du. — Dek kaj dek faras dudek. — Kvar kaj dek-ok faras dudek-du. — Tridek kaj kvardek-kvin faras sepdek-kvin. — Mil-okcent-naŭdek-tri. — Li havas dek-unu infanojn. — Sesdek minutoj faras unu horon, kaj unu minuto konsistas el sesdek sekundoj. — Januaro estas la unua monato de la jaro, Aprilo estas la kvara, Novembro estas la dek-unua, Decembro estas la dek-dua. — La dudeka (tago) de Februaro estas la kvindek-unua tago de la jaro. — La sepan tagon de la semajno Dio elektis, por ke ĝi estu pli sankta, ol la ses unuaj tagoj. — Kion Dio kreis en la sesa tago ? — Kiun[24] daton ni havas hodiaŭ ? — Hodiaŭ estas la dudek-sepa (tago) de Marto. — Georgo Vaŝington estis naskita la dudek-duan de Februaro de la jaro mil sepcent tridek-dua.

multe beaucoup, nombreux.
fari faire.
nur seulement, ne... que.
promeni se promener.
tri trois.
hundo chien.
ĉio tout.
dek dix.
fingro doigt.
alia autre.
konsisti consister.
sekundo seconde.
Januaro Janvier.
monato mois.
jaro année.
Aprilo Avril.
Novembro Novembre.
Decembro Décembre.
Februaro Février.
semajno semaine.
Dio Dieu.
kvin cinq.
sep sept.
kvar quatre.
ok huit.
mil mille (nombre).
cent cent.
naŭ neuf (9).
ses six.
minuto minute.
horo heure.
elekti choisir.
por pour, dans le but de.
ĝi il, elle (quand il n’y a pas de sexe), cela.
sankta saint.
krei créer.
dato date.
Marto Mars.
naski enfanter, faire naître.
it marque le participe passé passif.


11e EXERCICE
La feino (Daŭrigo).

Ĉar ĉiu amas ordinare personon, kiu estas simila al li, tial tiu ĉi patrino varmege amis sian pli maljunan filinon, kaj en la sama tempo ŝi havis teruran malamon kontraŭ la pli juna. Ŝi devigis ŝin manĝi en la kuirejo kaj laboradi senĉese. Inter aliaj aferoj tiu ĉi malfeliĉa infano devis, du fojojn en ĉiu tago, iri ĉerpi akvon en tre malproksima loko kaj alporti domen plenan grandan kruĉon.

daŭri durer.
ig faire.., ; ex. pura pur, propre— purigi nettoyer ; morti mourir — mortigi tuer (faire mourir).
ordinara ordinaire.
persono personne.
tiu celui-là.
ĉi ce qui est le plus près ; ex. tiu celui-là — tiu ĉi celui-ci.
varma chaud.
kuiri faire cuire.
ej marque le lieu spécialement affecté à... ex. preĝi prier — preĝejo église kuiri faire cuire — kuirejo cuisine.
labori travailler.
ad marque durée dans l’action ; ex. pafo coup de fusil — pafado fusillade.
sen sans.
ĉesi cesser (intrans.).
inter entre, parmi.
afero affaire.
eg marque le plus haut degré ; ex. varma chaud, varmega brûlant ; peti prier — petegi supplier.
sama même (qui n’est pas autre).
tempo temps (durée)
teruro terreur, effroi.
kontraŭ contre
devi devoir ; devigi forcer, obliger.
feliĉa heureux.
fojo fois.
ĉerpi puiser.
tre très.
proksima proche, près de.
loko place, lieu.
porti porter.

n marque l’accusatif et le lieu où l'on va,
domen à la maison ; sous forme adverbiale et avec l’n accusatif, parce qu’on y va.
kruĉo cruche.


12e EXERCICE
Noms et adjectifs de nombre.

Mi havas cent pomojn. — Mi havas centon da pomoj. — Tiu ĉi urbo havas milionon da logantoj. — Mi aĉetis dekduon (aŭ dek-duon) da kuleroj kaj du dekduojn da forkoj. — Mil jaroj (aŭ milo da jaroj) faras miljaron. — Unue mi redonas al vi la monon, kiun vi pruntis al mi ; due mi dankas vin pro la prunto ; trie mi petas vin ankaŭ poste prunti al mi, kiam mi bezonos mon on. — Por ĉiu tago mi ricevas kvin frankojn, scd por la hodiaŭa tago mi ricevis duoblan pagon, t. e. (= tio estas) dek frankojn. — Kvinoble sep estas tridek kvin. — Tri estas duono de ses. — Ok estas kvar kvinonoj de dek. — Kvar metroj da tiu ĉi ŝtofo kostas naŭ frankojn ; tial du metroj kostas kvar kaj duonon frankojn (aŭ da frankoj). — Unu tago estas tricent-sesdek-kvinono aŭ tricent-sesdek-sesono de jaro. — Tiuj ĉi du amikoj promenas ĉiam duope. — vinope ili sin ĵetis sur min, sed mi venkis ĉiujn kvin atakantojn. — Por miaj kvar infanoj mi aĉetis dek du pomojn, kaj al ĉiu el la infanoj mi donis po tri pomoj. — Tiu ĉi libro havas sesdek paĝojn ; tial, se mi legos[25] en ĉiu tago po dek kvin paĝoj, mi fi nos la tu tan libron en kvar tagoj.

on marque les nombres fractionnaires ; ex. kvar quatre — kvarono le
quart.
da de (après un mot marquant mesure, poids, nombre).
urbo ville.
loĝi habiter, loger.
ant marque le participe présent actif.
aĉeti acheter.
ou.
kulero cuillère.
forko fourchette.
re de nouveau, de retour.
mono argent (monnaie).
prunti prêter.
danki remercier.
pro pour, à cause de.
peti prier.
ankaŭ aussi.
post après.
kiam quand, lorsque.
bezoni avoir besoin de.
obl marque l’adjectif numéral multiplicatif ; ex. du deux — duobla double.
pagi payer.
ŝtofo étoffe.
kosti coûter.
ĉiam toujours.
op marque l’adjectif numéral collectif ; ex. du deux — duope à deux.
ĵeti jeter.
venki vaincre.
ataki attaquer.
po à raison de.
paĝo page (d’un livre).
se si.
fini finir (trans.)
tuta entier, total


13e EXERCICE
La feino (Daŭrigo).

En tago, kiam ŝi estis apud tiu fonto, venis al ŝi malriĉa virino, kiu petis ŝin, ke ŝi donu al ŝi trinki. « Tre volonte, mia bona ! », diris la bela knabino. Kaj ŝi tuj lavis sian kruĉon kaj ĉerpis akvon en la plej pura loko de la fonto kaj alportis al la virino, ĉiam subtenante la kruĉon, por ke la virino povu trinki pli oportune. Kiam la bona virino trankviligis sian soifon, ŝi diris al la knabino : « Vi estas tiel bela, tiel bona kaj tiel honesta, ke mi devas fari al vi donacon » (ĉar ŝi estis feino, kiu prenis sur sin la formon de malriĉa vilaĝa virino, por vidi, kiel granda estos[26] la ĝentileco de tiu ĉi juna knabino). « Mi faras al vi donacon », daŭrigis la feino, « ke ĉe ĉiu vorto, kiun vi diros, el via buŝo eliros aŭ floro aŭ multekosta ŝtono. »

fonto source.
riĉa riche.
viro homme (sexe).
volonte volontiers.
tuj tout de suite, aussitôt.
lavi laver.
sub sous.
teni tenir.
oportuna commode.
trankvila tranquille,
soifi avoir soif,
donaci faire cadeau,
preni prendre,
formo forme,
vilaĝo village.
ĝentila courtois,
ĉe chez, à.
aŭ… aŭ ou… ou (soit… soit).


14e EXERCICE
Pronoms personnels.

Mi legas. — Ci skribas (anstataŭ « ci » oni uzas ordinare, « vi »). — Li estas knabo, kaj ŝi estas knabino. — La tranĉilo tranĉas bone, ĉar ĝi estas akra. — Ni estas homoj. — Vi estas infanoj. — Ili estas rusoj. — Kie estas la knaboj ? Ili estas en la ĝar- deno. — Kio estas la knabinoj ? Ili ankaŭ estas en la ĝardeno. — Kie estas la tranĉiloj ? Ili kuŝas sur la tablo. — Mi vokas la knabon, kaj li venas. — Mi vokas la knabinon, kaj ŝi venas, — La infano ploras, ĉar gi volas manĝi, — La infanoj ploras, ĉar ili volas manĝi. — Knabo, vi estas neĝentila. — Sinjoro, vi estas neĝentila. — Sinjoroj, vi estas neĝentilaj. — Mia hundo, vi estas tre fidela. — Oni diras, ke la vero ĉiam venkas. — En la vintro oni hejtas la fornojn. — Kiam oni estas riĉa (aŭ riĉaj), oni havas multajn amikojn.

ci tu, toi.
anstataŭ au lieu de.
uzi employer.
tranĉi trancher, couper.
il instrument ; ex. tondi tondre — tondilo ciseaux ; pafi tirer (coup de feu) — pafilo fusil.
ruso russe.
ĝardeno jardin.
voki appeler.
voli vouloir.
fidela fidèle.
vero vérité.
vintro hiver.
hejti chauffer, faire du feu,
forno fourneau, poêle.


15e EXERCICE
La feino (Daûrigo).

Kiam tiu ĉi bela knabino venis domen[27] ŝia patrino insultis ŝin, kial ŝi revenis tiel malfrue de la fonto. « Pardonu al mi, patrino », diris la malfeliĉa knabino, « ke mi restis tiel longe ». Kaj kiam ŝi parolis tiujn ĉi vortojn, elsaltis el ŝia buŝo tri rozoj, tri perloj kaj tri grandaj diamantoj. « Kion mi vidas ! » diris ŝia patrino kun grandega miro. « Ŝajnas al mi, ke el ŝia buŝo elsaltas perloj kaj diamantoj ! De kio tio ĉi venas, mia filino ! » (Ĝi estis la unua fojo ke ŝi nomis ŝin sia filino)[28]. La malfeliĉa infano rakontis al si naive ĉion, kio okazis al ŝi, kaj, dum ŝi parolis, elfalis el sia buŝo multego da diamantoj. « Se estas tiel », diris la patrino, « mi devas tien sendi mian filinon. Marinjo, rigardu, kio eliras el la buŝo de via fratino, kiam ŝi parolas ; ĉu ne estus al vi agrable[29] havi la saman kapablon ? Vi devas nur iri al la fonto ĉerpi akvon ; kaj kiam malriĉa virino petos de vi trinki, vi donos ĝin al ŝi ĝentile ».

insulti injurier.
kial pourquoi.
frue de bonne heure,
pardoni pardonner,
longa long.
salti sauter, bondir.
perlo perle.
granda grand.
diamanto diamant.
miri s’étonner, admirer.
ŝajni sembler.
nomi nommer, appeler.
naiva naïf.
okazi avoir lieu, arriver.
dum pendant, tandis que.
sendi envoyer.
ĉu est-ce que.
kapabla capable, apte.


16e EXERCICE
Pronoms personnels et possessifs.

Li amas min, sed mi lin ne amas. — Mi volis lin bati, sed li forkuris de mi. — Diru al mi vian nomon. Ne skribu al mi tiel longajn Ieterojn. — Venu al mi hodiaŭ vespere. — Mi rakontos al vi historion. — Ĉu vi diros al mi la veron ? — La domo apartenas al li. — Li estas mia onklo, ĉar mia patro estas lia frato. — Sinjoro Petro kaj lia edzino tre amas miajn infanojn ; mi ankaŭ tre amas iliajn (infanojn). — Montru al ili vian novan veston. — Mi amas min mem, vi amas vin mem, li amas sin mem, kaj ĉiu homo amas sin mem. — Mia frato diris al Stefano, ke li amas lin pli, ol sin mem. — Mi zorgas pri ŝi tiel, kiel mi zorgas pri mi mem ; sed ŝi mem tute ne zorgas pri si kaj tute sin ne gardas. — Miaj fratoj havis hodiaŭ gastojn ; post la vespermanĝo miaj fratoj eliris kun la gastoj el sia domo kaj akompanis ilin ĝis ilia domo[30]. — Mi jam havas mian ĉapelon ; nun serĉu vi vian. — Mi lavis min en mia ĉambro, kaj ŝi lavis sin en sia ĉambro. — La infano serĉis sian pupon ; mi montris al la infano, kie kuŝas ĝia pupo. — Oni ne forgesas facile sian unuan amon.

kuri courir.
vespero soir.
ĉu est-ce que.
edzo mari, époux.
montri montrer.
nova nouveau.
vesti vêtir, habiller.
mem même (moi-toi, etc.).
zorgi avoir soin.
tute… ne pas du tout (entièrement pas).
gardi garder,
gasto hôte (invité).
akompani accompagner,
ĝis jusqu’à.
jam déjà.
serĉi chercher,
pupo poupée,
forgesi oublier,
facila facile.


17e EXERCICE
La feino (Daŭrigo).

« Estus tre bele »[31], respondis la filino malĝentile, « ke mi iru al la fonto ! » — « Mi volas ke vi tien iru », diris la patrino, « kaj iru tuj » La filino iris, sed ĉiam murmurante. Ŝi prenis la plej belan arĝentan vazon, kiu estis en la loĝejo. Apenaŭ ŝi venis al la fonto, ŝi vidis sinjorinon, tre riĉe vestitan, kiu eliris el la arbaro kaj petis de ŝi trinki (tio ĉi estis tiu sama feino, kiu prenis sur sin la formon kaj la vestojn de princino, por vidi, kiel granda estos[32] la malboneco de tiu ĉi knabino). « Ĉu mi venis tien ĉi », diris al ŝi la malĝentila kaj fiera knabino, « por doni al vi trinki ? Certe, mi alportis arĝentan vazon speciale por doni trinki al tiu ĉi sinjorino ! Mia opinio estas : prenu mem akvon, se vi volas trinki. » — « Vi tute ne esta ĝentila », diris la feino sen kolero. « Bone, ĉar vi estas tiel servema, mi faras al vi donacon, ke ĉe ĉiu vorto, kiun vi parolos, eliros el via buŝo aŭ serpento aŭ rano ».

us marque le conditionnel.
murmuri murmurer, grommeler.
vazo vase.
arĝento argent (métal).
apenaŭ à peine.
ar une réunion de certains objets : ex. arbo arbre -— arbaro forêt.
princo prince.
certa certain.
speciala spécial.

opinio opinion.
koleri se fâcher.
servi servir.
em qui a le penchant, l’habitude ; ex. babili babiller — babilema babillard.
serpento serpent.
rano grenouille.


18e EXERCICE
La Conjugaison. — Temps simples.

Nun mi legas, vi legas kaj li legas ; ni ĉiuj legas[33]. Vi skribas, kaj la infanoj skribas ; ili ĉiuj sidas silente kaj skribas. — Hieraŭ mi renkontis vian filon, kaj li ĝentile salutis min. — Hodiaŭ estas sabato, kaj morgaŭ estos dimanĉo. — Hieraŭ estis vendredo, kaj post-morgaŭ estos lundo. — Antaŭ tri tagoj mi vizitis vian kuzon kaj mia vizito faris al li plezuron. — Ĉu vi jam trovis vian horloĝon ? — Mi ĝin ankoraŭ ne serĉis ; kiam mi finos mian laboron, mi serĉos mian horloĝon, sed mi timas, ke mi ĝin ne trovos plu. — Kiam mi venis al li, li dormis ; sed mi lin vekis. — Se mi estus sana, mi estus feliĉa. — Se li scius[34], ke mi estas tie ĉi, li tuj venus al mi. — Se la lernanto scius bone sian lecionon, la instruanto lin ne punus. — Kial vi ne respondas al mi ? Ĉu vi estas surda aŭ muta ? — Iru for ! — Infano, ne tuŝu la spegulon ! — Karaj infanoj, estu ĉiam honestaj ! — Li venu kaj mi pardonos al li. — Ordonu al li, ke li ne babilu. — Petu ŝin, ke ŝi sendu al mi kandelon. — Ni estu gajaj, ni uzu bone la vivon, ĉar la vivo ne estas longa. — Ŝi volas danci. — Morti por la patrujo estas agrable. — La infano ne ĉesas petoli.

sidi être assis.
silenti se taire.
hieraŭ hier.
renkonti rencontrer.
saluti saluer.
sabato samedi.
morgaŭ demain.
dimanĉo dimanche.
os marque le futur.
vendredo vendredi.
lundo lundi.
antaŭ devant, avant, il y a.
viziti visiter.
kuzo cousin.
plezuro plaisir.
horloĝo horloge, montre.
timi craindre,
dormi dormir.
veki réveiller, éveiller.
scii savoir.
leciono leçon.
instrui instruire, enseigner.
puni punir.
surda sourd.
muta muet.
tuŝi toucher.
spegulo miroir.
kara cher.
ordoni ordonner.
babili babiller.
kandelo chandelle.
gaja gai.
danci danser.
morti mourir.
petoli faire le polisson, faire des bêtises.
uj qui porte, qui renferme.
patrujo patrie.


19e EXERCICE
La feino (Daŭrigo).

Apenaŭ ŝia patrino ŝin rimarkis, ŝi kriis al ŝi : « Nu, mia filino ? » — « Jes, patrino », respondis al ŝi la malĝentilulino, elĵetante unu serpenton kaj unu ranon. — « Ho, ĉielo ! » ekkriis la patrino, « kion mi vidas ? Ŝia fratino en ĉio estas kulpa ; mi pagos al ŝi pro tio ĉi ! » — Kaj ŝi tuj kuris bali ŝin. La malfeliĉa infano forkuris kaj kaŝis sin en la plej proksima arbaro. La filo de la reĝo, kiu revenis de ĉaso, ŝin renkontis ; kaj, vidante, ke ŝi estas[35] tiel bela, li demandis ŝin, kion ŝi faras[36] tie ĉi tute sola kaj pro kio ŝi ploras. — « Ho ve, sinjoro, mia patrino forpelis min el la domo. »

rimarki remarquer.
krii crier.
nu eh bien !
jes oui.
ek indique une action qui commence ou qui est momentanée ; ex. kanti chanter — ekkanti commencer
à chanter ; krii crier — ekkrii s’écrier.
kulpa coupable.
kaŝi cacher.
reĝo roi.
ĉasi chasser (vénerie).
demandi demander, questionner.
sola seul.
ho oh ! ho !
ve malheur !
ho ve hélas !


20e EXERCICE
Participes-substantifs, participes-adjectifs, participes-adverbes.

Fluanta akvo estas pli pura, ol akvo, staranta senmove. — Promenante sur la strato, mi falis. — Kiam Nikodemo batas Jozefon, tiam Nikodemo estas la batanto kaj Jozefo estas la batato. — Al homo, pekinta senintence, Dio facile pardonas. — Trovinta pomon, mi ĝin manĝis. — La falinta homo ne povis sin levi. — Ne riproĉu vian amikon, ĉar vi mem pli multe meritas riproĉon ; li estas nur unufoja mensoginto dum vi estas ankoraŭ nun ĉiam mensoganto. — La tempo pasinta neniam plu revenos ; la tempon venontan neniu ankoraŭ konas. — Venu, ni atendas vin, Savonto de la mondo. — En la lingvo « Esperanto » ni vidas la estontan lingvon de la tuta mondo. — Aŭgusto estas mia plej amata filo. — Mono havata esta pli grava, ol havita. — Pasero kaptita estas pli bona, ol aglo kaptota. — La soldatoj kondukis la arestitojn tra la stratoj. — Li venis al mi tute ne atendite. — Homo, kiun oni devas juĝi, estas juĝoto.

flui couler.
movi mouvoir.
strato rue.
fali tomber.
at marque le participe présent d'un verbe passif.
peki pêcher.
int marque le participe passé d'un verbe actif.
intenci se proposer de,
levi lever.
riproĉi faire des reproches à.
meriti mériter.
mensogi mentir.
pasi passer (intrans.).
neniam ne..., jamais.
ont marque le participe futur d'un verbe actif.
neniu personne.
atendi attendre.
savi sauver.
mondo monde.
lingvo langue, langage.
grava grave, important.
pasero passereau.
kapti attraper.
aglo aigle.
ot marque le participe futur d'un verbe passif.
soldato soldat.
konduki conduire.
aresti arrêter.
tra à travers.
juĝi juger.


21e EXERCICE
La feino (Fino).

La reĝido, kiu vidis, ke el ŝia buŝo eliris kelke da perloj kaj kelke da diamantoj[37], petis ŝin, ke ŝi diru al li, de kie tio ĉi venas. Ŝi rakontis al li sian tutan aventuron. La reĝido konsideris, ke tia kapablo havas[38] pli grandan indon, ol ĉio, kion oni povus doni dote al alia fraŭlino, forkondukis ŝin al la palaco de sia patro, la reĝo, kie li edziĝis je ŝi. Sed pri ŝia fratino ni povas diri, ke ŝi fariĝis tiel malaminda, ke ŝia propra patrino ŝin forpelis de si; kaj la malfeliĉa knabino, multe kurinte kaj trovinte neniun, kiu volus ŝin akcepti, baldaŭ mortis en angulo de arbaro.

Id descendant de, enfant de.
kelke quelque.
aventuro aventure.
konsideri considérer.
inda, qui merite...
doto dot.
palaco palais.
se faire, devenir...; ex. pala pâlepaliĝi pâlir; sidi être assis — sidiĝi s’asseoir.
je se traduit par différente prépositions que le contexte suggère très aisément.
propra propre (à soi).
akcepti accepter, accueillir.
baldaŭ bientôt.
angulo coin, angle.


22e EXERCICE
La conjugaison. — Temps composés.

Nun li diras al mi la veron. — Hieraŭ li diris al mi la veron. — Li ĉiam diradis al mi la veron. — Kiam vi vidis nin en la salono, li estis dirinta al mi la veron. — Li diros al mi la veron. — Kiam vi venos al mi, li estos dirinta al mi la veron. — Se mi petus lin, li dirus al mi la veron. — Mi ne farus la eraron, se li estus dirinta al mi la veron. — Kiam mi venos, diru al mi la veron. — Kiam mia patro venos, estu dirinta al mi la veron. — Mi volas diri al vi la veron. — Tuj kiam mi estos ricevinta vian leteron, mi foriros. — Se mi estus aŭdinta tion, mi ĝin dirus. — Kiam mi estis kolektinta la sumon, mi aĉetis novan libron. — Estas necese ke vi estu fininta vian laboron, antaŭ ol mi revenos. — Mi dezirus ke vi estu vidinta lin antaŭe. — Kiam li estis estinta tre obea, mi rekompensis lin[39].

salono salon.
tuj kiam aussitôt que (aussitôt quand).
foriri partir.
kolekti amasser, réunir.
sumo somme.
necesa nécessaire.
obea obéissant.


23e EXERCICE
La conjugaison. — Verbe passif.

Mi estas amata. Mi estis amata. Mi estos amata. Mi estus amata. Estu amata. Esti amata. — Vi estas lavita[40]. Vi estis lavita. Vi estos lavita. Vi estus lavita. Estu lavita. Esti lavita. — Tiu ĉi komercaĵo estas ĉiam volonte aĉetata de mi. — La surtuto estas aĉetita de mi, sekve ĝi apartenas al mi. — Kiam via domo estis konstruata, mia domo estis jam de longe konstruita. — Mi sciigas, ke de nun la ŝuldoj de mia filo ne estos pagataj de mi. — Estu trankvila, mia tuta ŝuldo estos pagita al vi baldaŭ. — Mia ora ringo ne estus nun tiel longe serĉata, se ĝi ne estus tiel lerte kaŝita de vi. — Laŭ la projekto de la inĝenieroj tiu ĉi fervojo estas konstruota en la daŭro de du jaroj ; sed mi pensas, ke ĝi estos konstruata pli ol tri jarojn. — Honesta homo agas honeste. — La pastro, kiu mortis antaŭ nelonge (aŭ antaŭ nelonga tempo), loĝis longe en nia urbo. — Ĉu hodiaŭ estas varme aŭ malvarme ? — Sur la kameno inter du potoj staras fera kaldrono ; el la kaldrono, en kiu troviĝas bolanta akvo, eliras vaporo ; tra la fenestro, kiu troviĝas apud la pordo, la vaporo iras sur la korton.

inviti inviter.
komerci commercer.
' quelque chose possédant une certaine qualité ou fait d’une certaine matière ; ex. mola mou, '

molaĵo partie molle d’une chose , komercaĵo marchandise, article de commerce.
surtuto, pardessus.
sekvi suivre.
konstrui construire.
ŝuldi devoir (dette).
oro or (métal).
ringo anneau.
lerta adroit, habile.
projekto projet.
inĝeniero ingénieur.
fero fer.
vojo route, voie.
agi agir.
pastro prêtre.
kameno cheminée.
poto pot.
kaldrono chaudron.
troviĝi se trouver.
boli bouillir.
vaporo vapeur.
pordo porte.
korto cour.


24e EXERCICE
L’accusatif de direction.

Kie vi estas? Mi estas en la ĝardeno. — Kien vi iras? Mi iras en la ĝardenon. — La birdo flugas en la ĉambro (ĝi estas en la ĉambro kaj flugas en ĝi). — La birdo flugas en la ĉambron (= ĝi estus ekster la ĉambro kaj flugas nun en ĝin). — Mi vojaĝas en Hispanujo. — Mi vojaĝas en Hispanujon. — Mi sidas sur seĝo kaj tenas la piedojn sur benketo. — Mi metis la manon sur la tablon. — El sub la kanapo la muso kuris sub la liton, kaj nun ĝi kuras sub la lito[41]. — Super la tero troviĝas aero. — Anstataŭ kafo li donis al mi teon kun sukero, sed sen kremo. — Mi staras ekster la domo, kaj li estas interne. — En la salono estis neniu krom li kaj lia fianĉino. —.La hirundo flugis trans la riveron, ĉar trans la rivero troviĝis aliaj hirundoj. — Mi restas tie ĉi laŭ la ordono de mia estro. — Kiam li estis ĉe mi, li staris tutan horon apŭd la fenestro. — Li diras, ke mi estas atenta. — Li petas, ke mi estu atenta. — Kvankam vi estas riĉa, mi dubas, ĉu[42] vi estas feliĉa. — Se vi scius, kiu li estas, vi lin pli estimus. — Se li jam venis, petu ke li venu al mi. — Ho, Dio ! kion vi faras ! — Ha, kiel bele ! — For de tie ĉi ! — Fi, kiel abomene ! — Nu, iru pli rapide !

ekster hors, en dehors de.
vojaĝi voyager.
piedo pied.
benko banc.
et marque diminution, décroissance ; ex. muro mur — mureto petit mur ; ridi rire — rideti sourire.
meti mettre.
kanapo canapé.
muso souris.
lito lit.
super au-dessus de, par dessus.
aero air.
kafo café.
teo thé.
sukero sucre.
kremo crème.
interne à l’intérieur, dedans.
fianĉo fiancé.
hirundo hirondelle.
trans au delà.
rivero rivière, fleuve.
estro chef.
atenta attentif.
kvankam quoique.
dubi douter.
ĉu est-ce que et si, dans une question indirecte.
estimi estimer.
fi fi donc !
abomeno abomination,
rapida rapide, vite.


25e EXERCICE
L’article. — Les mots composés.

La artikolo « la » estas uzata tiam, kiam ni parolas pri personoj aŭ objektoj konataj. Ĝia uzado estas tia sama kiel en la aliaj lingvoj. La personoj, kiuj ne komprenas la uzadon de la artikolo (ekzemple Rusoj aŭ Poloj, kiuj ne scias alian lingvon krom sia propra), povas en la unua tempo tute ne uzi la artikolon, ĉar ĝi estas oportuna sed ne necesa[43]. Anstataŭ « la » oni povas ankaŭ diri « l’ » (sed nur post prepozicio, kiu finiĝas per vokalo). — Vortoj kunmetitaj estas kreataj per simpla kunligado de vortoj ; oni prenas ordinare la purajn radikojn, sed, se la bonsoneco aŭ la klareco postulas, oni povas ankaŭ preni la tutan vorton, t. e. la radikon kune kun ĝia gramatika finiĝo. Ekzemploj : skribtablo aŭ skribotablo (= tablo, sur kiu oni skribas) ; internacia (= kiu estas inter diversaj nacioj) ; tutmonda (= de la tuta mondo) ; unutaga (= kiu daŭras unu tagon) ; unuataga (=kiu estas en la unua tago) ; vaporŝipo (= ŝipo, kiu estas movata per vaporo) ; matenmanĝi, tagmanĝi, vespermanĝi ; abonpago (= pago por la abono).

artikolo article,
tiam alors,
kiam quand,
objekto objet.
tia tel.
kompreni comprendre,
ekzemplo exemple.
Polo Polonais.

prepozicio préposition.
vokalo voyelle.
kunmeti composer.
simpla simple.
ligi lier.
radiko racine.
soni sonner, rendre des sons.
klara clair.
postuli exiger, requérir.
gramatiko grammaire.
nacio nation.
diversa divers.
ŝipo navire,
matenmanĝi déjeuner.
aboni prendre un abonnement à.


26e EXERCICE
Les prépositions et l’accusatif.

Ĉiuj prepopozicioj per si mem postulas ĉiam nur la nominativon. Se ni iam post prepozicio uzas la akuzativon, la akuzativo tie dependas ne de la prepozicio, sed de aliaj kaŭzoj. Ekzemple : por esprimi direkton, ni aldonas al la vorto la finon « n » ; sekve : tie (= en tiu loko), tien (=al tiu loko) ; tiel same ni ankaŭ diras : « la birdo flugis en la ĝardenon, sur la tablon », kaj la vortoj « ĝardenon », « tablon » staras tie ĉi en akuzativo ne ĉar la prepozicioj « en » kaj « sur » tion ĉi postulas, sed nur ĉar ni volis esprimi direkton, t. e. montri, ke la birdo ne troviĝis antaŭe en la ĝardeno, aŭ sur la tablo kaj tie flugis, sed ke ĝi de alia loko flugis al la ĝardeno, al la tablo (ni volas montri, ke la ĝardeno kaj tablo ne estis la loko de la flugado, sed nur la celo de la flugado) ; en tiaj okazoj ni uzus la finiĝon « n » tute egale ĉu ia prepozicio starus aŭ ne. — Morgaŭ mi veturos Parizon (aŭ en Parizon). Mi restos hodiaŭ dome. — Jam estas tempo iri domen. — Ni disiĝis kaj iris en diversajn flankojn : mi iris dekstren, kaj li iris maldekstren. — Flanken, sinjoro ! [44] — Mi konas neniun en tiu ĉi urbo. — Mi neniel povas kompreni, kion vi parolas. — Mi renkontis nek lin, nek lian fraton (aŭ mi ne renkonlis lin, nek lian fralon).

nominative nominatif.
iam jamais, un jour.
akuzativo accusatif.
tie là-bas, là, y.
dependi dépendre.
kaŭzo cause.
esprimi exprimer.
direkti diriger.
celi viser.
egala égal.
ia quelconque.
veturi aller, partir (à l’aide d’un véhicule).
dis marque séparation, dissémination ; ex. iri aller — disiri se séparer, aller chacun de son côté.
flanko côté.
dekstra droit, droite.
neniel nullement, en aucune façon.
nek… nek ni… ni.


27e EXERCICE
La préposition je et l’accusatif.

Se ni bezonas uzi prepozicion kaj la senco ne montras al ni, kian prepozicion uzi, tiam ni povas uzi la komunan prepozicion « je ». Sed estas bone uzadi la vorton « je » kiel eble plej malofte. Anstataŭ la vorlo « je » ni povas ankaŭ uzi la akuzativon sen prepozicio. — Mi ridas je lia naiveco (aŭ : mi ridas pro lia naiveco, aŭ : mi ridas lian naivecon). — Je la lasta fojo mi vidas lin ĉe vi (aŭ : la lastan fojon).— Mi veturis du tagojn kaj unu nokton. — Mi sopiras je mia perdita feliĉo (aŭ : mian perditan feliĉon). — El la dirita regulo sekvas, ke se ni pri ia verbo ne scias, ĉu ĝi postulas post si la akuzalivon (t. e. ĉu ĝi estas aktiva) aŭ ne, ni povas ĉiam uzi la akuzativon. Ekzemple, ni povas diri « obei al la patro » kaj « obei la patron » (anstataŭ « obei je la patro » ). Sed ni ne uzas la akuzativon tiam, kiam la klareco de la senco tion ĉi malpermesas ; ekzemple : ni povas diri « pardoni al la malamiko » kaj « pardoni la malamikon », sed ni devas diri ĉiam « pardoni al la malamiko lian kulpon » [45].

senco sens, acception.
komuna commun,
ebla possible.
ofte souvent.
ridi rire.
lasta dernier.
sopiri soupirer.
regulo règle.
verbo verbe,
obei obéir,
permesi permettre.


28e EXERCICE
Mots simples[46].

Ia, ial, iam, ie, iel, ies, io, iom, iu. — La montritajn naŭ vortojn ni konsilas bone ellerni[47], ĉar el ili ĉiu povas jam fari al si grandan serion da aliaj pronomoj kaj adverboj. Se ni aldonas al ili la literon « k », ni ricevas vortojn demandajn aŭ rilatajn : kia, kial, kiam, kie, kiel, kies, kio, kiom, kiu. Se ni aldonas la literon « t », ni ricevas vortojn montrajn : lia, lial, liam, tie, tiel, ties, tio, tiom, tiu. Aldonante la literon « ĉ », ni ricevas vortojn komunajn : ĉia, ĉial, ĉiam, ĉie, ĉiel, ĉies, ĉio, ĉiom, ĉiu. Aldonante la prefikson « nen », ni ricevas vortojn neajn ; nenia, nenial, neniam, nenie, neniel, nenies, nenio, neniom, neniu. Aldonante al la vortoj montraj la vorton « ĉi », ni ricevas montron pli proksiman ; ekzemple : tiu (pli malproksima), tiu ĉi aŭ ĉi tiu (pli proksima) ; tie (malproksime), tie ĉi aŭ ĉi tie (proksime). Aldonante al la vortoj demandaj la vorton « ajn », ni ricevas vortajn sendiferencajn : kia ajn, kial ajn, kiam ajn, kie ajn, kiel ajn, kies ajn, kio ajn, kiom ajn, kiu ajn. Ekster tio, el la diritaj vortoj, ni povas ankoraŭ fari aliajn vortojn, per helpo de gramatikaj finiĝoj kaj aliaj vortoj (sufiksoj) ; ekzemple : tiama, ĉiama, kioma, tiea, ĉi-tiea, tieulo, tiamulo k. t. p. (= kaj tiel plu : et ainsi davantage, et ainsi de suite).

ia quelconque, quelque,
ial pour une raison quelconque,
iam jamais, un jour.
ie quelque part,
iel d’une manière quelconque.
ies de quelqu’un.

io quelque chose.
iom quelque peu.
iu quelqu’un.
konsili conseiller.
serio série.
pronomo pronom.
adverbo adverbe.
litero lettre (de l’alphabet).
rilati avoir rapport à.
prefikso préfixe.
ajn que ce soit.
diferenci différer (intrans.).
helpi aider.
sufikso suffixe.


29e EXERCICE
La dérivation et la composition.

Lia kolero longe daŭris. — Li estas hodiaŭ en kolera humoro. — Li koleras kaj insullas. — Li fermis kolere la pordon. — Lia filo mortis kaj estas nun malviva. — La korpo estas morla, la animo estas senmorla. — Li estas morle malsana, li ne vivos pli, ol unu tagon. — Li parolas, kaj lia parolo fluas dolĉe kaj agrable. — Ni faris la kontrakton ne skribe, sed parole. — Li estas bona parolanto. — Starante ekstere, li povis vidi nur la eksteran flankon de nia domo. — Li loĝas ekster la urbo. — La ekstero de tiu ĉi homo estas pli bona, ol lia interno. — Li tuj faris, kion mi volis, kaj mi dankis lin por la tuja plenumo de mia deziro. — Kia granda brulo ! kio brulas ? — Ligno eslas bona brula materialo. — La fera bastono, kiu kuŝis en la forno, eslas nun brule varmega. — Ĉu li donis al vi jesan respondon aŭ ncan ? — Li eliris el la dormoĉambro kaj eniris en la manĝoĉambron. — La birdo ne forflugis[48] : ĝi nur deflugis de la arbo, alflugis al la domo kaj surflugis sur la tegmenton. — Por ĉiu aĉetita funto da teo tiu ĉi komercisto aldonas senpage funton da sukero. — Lernolibron oni devas ne Iralegi, sed tralerni.—Li portas rozkoloran superveston kaj lelerforman ĉapelon. — En mia skribtablo troviĝis kvar tirkestoj. — Liaj lipharoj estas pli grizaj, ol liaj vangharoj.

humoro humeur.
fermi fermer.
korpo corps,
animo âme.
kontrakti contracter.
um suffixe peu employé, et qui est, dans les affixes, le pendant de je dans les prépositions. Bien que les mots où il entre doivent être appris comme s’ils étaient de simples racines, il n’en a pas moins son utilité pour la mémoire comme on peut le remarquer par kolumo faux-col, collet, manumo manchette, etc.
plenumi accomplir.
bruli brûler (être en feu).
ligno bois.
materialo matière.
bastono bâton.
tegmento toit.
funto livre (mesure).
ist marque la profession ; ex. boto botte — botisto bottier ; maro mer — maristo marin.
koloro couleur.
telero assiette.
tero terre.
kesto caisse, coffre.
tiri tirer.
tirkesto tiroir.
lipo lèvre.
haro cheveu.
griza gris.
vango joue.


30e EXERCICE
Suffixe de profession, ist — et préposition da.
(Pour le suffixe ist, voir à la page 36 de cet ouvrage).

Treatramanto ofte vizitas la teatron kaj ricevas baldaŭ teatrajn manierojn. — Kiu okupas sin je meĥaniko, estas meĥanikisto, kaj kiu okupas sin je ĥemio, estas ĥemiisto. — Diplomatiiston oni povas ankaŭ nomi diplomato, sed fizikiston oni ne povas nomi fiziko, ĉar fiziko estas la nomo de la scienco mem. — La fotografisto fotografis min, kaj mi sendis mian fotografaĵon al mia patro. — Glaso de vino estas glaso, en kiu antaŭe troviĝis vino, aŭ kiun oni uzas por vino ; glaso da vino estas glaso plena je vino[49]. Alportu al mi metron da nigra drapo (metro de drapo signifus metron, kiu kuŝis sur drapo, aŭ kiu estas uzata por drapo). — Mi aĉetis dekon da ovoj. — Tiu ĉi rivero havas ducent kilometrojn da longo. — Sur la bordo de la maro staris amaso da homoj. — Multaj birdoj flugas en la aŭtuno en pli varmajn landojn. — Sur la arbo troviĝis multe (aŭ multo) da birdoj. — Kelkaj homoj sentas sin la plej feliĉaj, kiam ili vidas la suferojn de siaj najbaroj. — En la ĉambro sidis nur kelke da homoj. — « Da » post ia vorto montras, ke tiu ĉi vorto havas signifon de mezuro.

teatro théâtre.
maniero manière, façon.
okupi occuper.
meĥaniko mécanique.

ĥemio chimie.
diplomatio diplomatie.
diplomato diplomate.
fiziko physique.
scienco science.
glaso verre (à boire).
nigra noir.
drapo drap.
signifi signifier.
ovo œuf.
bordo bord, rivage.
maro mer.
amaso amas, foule.
aŭtuno automne.
lando pays.
suferi souffrir, endurer.
najbaro voisin.
mezuri mesurer.


31e EXERCICE
Suffixe des contraires, malet suffixe des êtres féminins, in.
(Pour ces deux suffixes, voir à la page 32 de cet ouvrage).

Mia frato ne estas granda, sed li ne estas ankaŭ malgranda : li estas de meza kresko. — Li estas tiel dika, ke li ne povas trairi tra nia mallarĝa pordo. — Haro estas tre maldika. — La nokto estis tiel malluma, ke ni nenion povis vidi eĉ antaŭ nia nazo. — Tiu ĉi malfreŝa pano estas malmola, kiel ŝtono. — Malbonaj infanoj amas turmenti bestojn. — Li sentis sin tiel malfeliĉa, ke li malbenis la tagon, en kiu li estis naskita. — Mi forte malestimas tiun ĉi malnoblan[50] homon. — La fenestro longe estis nefermita[51] ; mi ĝin fermis, sed mia frato tuj ĝin denove malfermis. — Rekta vojo estas pli mallonga, ol kurba. — La lablo staras malrekte kaj kredeble baldaŭ renversiĝos. — Li staras supre sur la monto kaj rigardas malsupren sur la kampon. — Malamiko venis en nian landon. — Oni tiel malhelpis al mi, ke mi malbonigis mian tutan laboron. — La edzino de mia patro estas mia patrino kaj la avino de miaj infanoj. — Sur la korto staras koko kun tri kokinoj. — Mia fratino estas tre bela knabino. — Mia onklino estas bona virino. — Mi vidis vian avinon kun ŝiaj kvar nepinoj kaj kun mia nevino. — Lia duonpatrino estas mia bofratino. — Mi havas bovon kaj bovinon. — La juna vidvino fariĝis denove fianĉino.

mezo milieu.
kreski croître.
dika gros,
larĝa large.
lumi luire.
mola mou.
turmenti tourmenter.
senti sentir, éprouver.
beni bénir.
nobla noble.
rekta droite direct.
kurba courbe, tortueux.
kredi croire,
renversi renverser,
supre en haut,
monto montagne,
kampo champ,
koko coq.
nepo petit-fils.
nevo neveu.


32e EXERCICE
Suffixe de l’instrument, ilet suffixe des collections, des ensembles, ar.
(Voir pages 32 et 33).

La tranĉilo estis tiel malakra, ke mi ne povis tranĉi per ĝi la viandon kaj mi devis uzi mian poŝan tranĉilon. — Ĉu vi havas korktirilon, por malŝtopi la botelon ? — Mi volis ŝlosi la pordon, sed mi perdis la ŝlosilon. — Ŝi kombas al si la harojn per arĝenta kombilo. — En somero ni veturas per diversaj veturiloj, kaj en vintro ni veturas per glitveturilo[52]. — Hodiaŭ estas bela frosta vetero, tial mi prenos miajn glitilojn kaj iros glitumi. — Per hakilo ni hakas, per segilo ni segas, per fosilo ni fosas, per kudrilo ni kudras, per tondilo ni tondas, per sonorilo ni sonorigas, per fajfilo ni fajfas. — Mia skribilaro[53] konsistas el inkujo, sablujo, kelke da plumoj, krajono kaj inksorbilo. — Oni metis antaŭ mi manĝilaron, kiu konsistis el telero, kulero, tranĉilo, forko, glaseto por brando, glaso por vino kaj buŝtuketo. — En varmega tago mi amas promeni en arbaro. — Nia lando venkos, ĉar nia militistaro estas granda kaj brava. — Sur kruta ŝtuparo li levis sin al la tegmento de la domo. — Mi ne scias la lingvon hispanan, sed per helpo de vortaro hispana-germana mi tamen komprenis iom vian leteron. — Sur tiuj ĉi vastaj kaj herboriĉaj kampoj paŝtas sin[54] grandaj brutaroj, precipe aroj da bellanaj ŝafoj.

viando viande.
poŝo poche.
korko bouchon.
tiri tirer.
ŝtopi boucher.
botelo bouteille.
ŝlosi fermer à clef.
kombi peigner.
somero été.
gliti glisser.
glitumi patiner.
frosto gelée.
vetero temps (température).
haki couper à la hache.
segi scier.
fosi creuser le sol.
fosilo bêche.
kudri coudre.
tondi tondre.
tondilo ciseaux.
sonori sonner (intrans.).
fajfi silfler.
inko encre.
sablo sable.
sorbi faire lentement passer en soi.
brando eau-de-vie.
tuko (un) linge.
militi guerroyer.
brava brave.
kruta roide, escarpé.
ŝtupo marche.
Hispano Espagnol.
Germano Allemand.
tamen pourtant, néanmoins, cependant.
vasta vaste, étendu.
herbo herbe.
paŝti paître.
bruto brute, bétail.
precipe principalement, surtout.
lano laine.
ŝafo mouton.


33e EXERCICE
Suffixe des idées concrètes, et suffixe de la qualité abstraite, ec.
(Voir pages 33 et 34).

Vi parolas sensencaĵon, mia amiko. — Mi trinkis teon kun kuko kaj konfitaĵo. — L’akvo estas fluidaĵo. — Mi ne volis trinki la vinon, ĉar ĝi enhavis en si jan suspektan malklaraĵon. — Sur la tablo staris diversaj sukeraĵoj. — En tiuj ĉi boteletoj troviĝas diversaj acidoj : vinagro, sulfuracido, azotacido kaj aliaj. — Via vino estas nur ia abomena acidaĵo. — La acideco de tiu ĉi vinagro estas tre malforta. — Mi manĝis bongustan ovaĵon. — Tiu ĉi granda altaĵo ne estas natura monto. — La alteco de tiu monto ne estas tre granda. — Kiam mi ien veturas, mi neniam prenas kun mi multon da pakaĵo. — La ĉemizojn, kolumojn, manumojn kaj ceterajn similajn objektojn ni nomas tolaĵo, kvankam ili ne ĉiam estas faritaj el tolo. — Glaciaĵo estas dolĉa glaciigita frandaĵo. — La riĉeco de tiu ĉi homo estas granda, sed lia malsaĝeco estas ankoraŭ pli granda. — Li amas tiun ĉi knabinon pro ŝia beleco kaj boneco. — Lia heroeco tre plaĉis al mi. — La tuta supraĵo de la lago estis kovrita per naĝantaj folioj kaj diversaj aliaj kreskaĵoj. — Mi vivas kuna li en granda amikeco.

kuko gâteau.
konfiti confire.
fluida liquide.
enhavi avoir en soi, contenir.
suspekti suspecter, soupçonner.
acida aigre, acide.
vinagro vinaigre.
ovaĵo omelette.
sulfuro soufre.
azoto azote.
gusto goût.
alta haut.
naturo nature.
paki empaqueter, emballer.
pakaĵo bagage.
ĉemizo chemise.
kolo cou.
kolumo faux-col.
manumo manchette.
cetera autre (le reste).
tolo toile.
glacio glace.
frandi aimer les friandises.

frandaĵo friandise.
heroo héros.
plaĉi plaire,
lago lac.
kovri couvrir,
naĝi nager.
folio feuille.

L’importance pratique de ces deux suffixes et l’habitude illogique qu’ont certaines de nos langues et notamment le français, d’employer le même mot pour l’idée concrète et pour ridée abstraite nous engagent à insister sur ce point et à présenter avec plus de développements et d’exemples les explications données sur les deux suffixes et ec aux pages 33 et 34.

Ec et Aĵ.

Le suffixe ec ne se soude qu’à des racines marquant la qualité ou l'état.

Avec ec l’idée est abstraite ; avec elle est concrète. — Exemples : Infaneco (enfance), l’état dans lequel nous sommes pendant la première période de la vie ; infanaĵo (enfantillage), acte ou parole qui conviendraient dans un enfant, qui seraient dignes de lui, mais qui ne conviennent pas dans un homme mûr. Amikeco (amitié), l’état qui existe entre amis ; amikaĵo (une amitié), un acte ou une parole d’amitié, un procédé amical. — Moleco état de ce qui est mou ; molaĵo, partie molle de quelque chose, et, au figuré, acte de mollesse. — Exemples : La mollesse (moleco) de la cire permet d’y imprimer tout ce qu’on veut, mais la dureté (malmoleco) du diamant est proverbiale. — Ce fruit a une partie très mûre et par conséquent molle ; mais il a une partie non mûre et par conséquent dure. Prenez la première, je veux dire la partie molle (molaĵon) et laissez-moi la seconde, c’est-à-dire la partie dure (malmolaĵon). — Le vinaigre est une chose acide, c’est donc un acidaĵo et il possède de l’acidité (acidecon).

Si je suis beau, bon, fort, etc., je possède la beauté (belecon), la bonté (bonecon), la force (fortecon) etc. ; j’ai alors de bonnes choses, des qualités (bonaĵojn). Si, au contraire, je suis laid, mauvais, faible, j’ai de mauvaises choses, des défauts (malbonaĵojn), car évidemment la laideur, la méchanceté et la faiblesse sont par elles-mêmes des qualités non bonnes, mais mauvaises et, partant, des défauts.

Par conséquent, les qualités bonnes sont des bonaĵoj et ce que le français nomme des défauts donne, en Esperanto, des malbonaĵoj. Eco par lui-même n’exprime donc pas plus quelque chose de bon que quelque chose de mauvais. D’ailleurs, même en français, le mot qualité signifie uniquement ce par quoi vous devenez tel ou tel. Ne disons-nous pas en français « de très mauvaise qualité » ?

Remarque. — Pour exprimer l’idée purement en elle-même, c’est-à-dire ni sous la forme d’une qualité abstraite (eco), ni sous la forme d’une chose concrète (aĵo), l’Esperanto emploie la racine seule avec o. C’est ainsi qu’il traduit les mots bien, utile et agréable dans les phrases suivantes : la langue internationale vise le bien de toute l’humanité (bonon). — Joindre l’utile (utilon) à l’agréable (agrablo).

Par tout ce que nous venons de dire, on voit qu’il y a une différence entre bono (le bien en lui-même), boneco (la bonté), bonaĵo (une bonne chose, une qualité). Une même différence existe entre acido (un acide), acideco (l’acidité), et acidaĵo (une chose acide). L’acide sulfurique est acido, mais le vinaigre n’est qu’un acidaĵo, quoique tous deux possèdent l’acideco. Le blanko est la couleur blanche, le blanc en lui-même ; la blankeco est l’état, la qualité d’un objet blanc envisagé au point de vue de la couleur ; enfin blankaĵo est une chose blanche : la lune, la neige sont blankaĵoj (des blancheurs).

Rappelons, en finissant, que l’Esperanto n’emploie le suffixe que lorsqu’il est absolument nécessaire. Si la racine avec o suffit pour exprimer l’idée, il n’ajoute jamais . Citons par exemple : votre dire, votre réponse, votre effort etc. (via diro, respondo, peno). Il n’emploie jamais en pareils cas.


34e EXERCICE
Affixes pour marquer la réunion des deux sexes, gela parenté par mariage, bola descendance, id.
(Voir pages 33 et 35)

Patro kaj patrino kune estas nomataj gepatroj. — Petro, Anno kaj Elizabeto estas miaj gefratoj. — Gesinjoroj N. hodiaŭ vespere venos al ni. — Mi gratulis telegrafe la junajn geedzojn. — La gefianĉoj staris apud la altaro. — La patro de mia edzino estas mia bopatro, mi estas lia bofilo, kaj mia patro estas la bopatro de mia edzino. — Ĉiuj parencoj de mia edzino estas miaj boparencoj, sekve ŝia frato estas mia bofrato, ŝia fratino estas mia bofratino; mia frato kaj fratino (gefratoj) estas la bogefratoj de mia edzino. — La edzino de mia nevo kaj la nevino de mia edzino estas miaj bonevinoj. — Virino, kiu kuracas, estas kuracistino; edzino de kuracisto estas kuracistedzino. — La doktored- zino[55] A. vizitis hodiaŭ la gedoktorojn P. — Li ne estas lavisto, li estas lavistinedzo. — La filoj, nepoj kaj pranepoj de reĝo estas reĝidoj. — La hebreoj estas Izraelidoj, ĉar ili devenas de Izraelo. — Ĉevalido eslas nematura ĉevalo, kokido nematura koko, bovido nematura bovo, birdido nematura birdo[56].

ge les deux sexes réunis ; ex. patro père — gepatroj les parents (père et mère).
gratuli féliciter.
altaro autel.
kuraci traiter (une maladie).
doktoro docteur.
pra bis-, arrière-.
id enfant de, descendant de ; ex. bovo bœuf — bovido veau ; Izraelo Israël — Izraelido Israélite.
hebreo juif, hébreu.
ĉevalo cheval.


35e EXERCICE
Suffixes pour le membre de, anle chef de, estrle professionnel, istl’homme caractérisé par, ul.
(Voir pages 32 à 37).

La ŝipanoj devas obei la ŝipestron. — Ĉiuj loĝantoj de regno estas regnanoj[57]. — Urbanoj estas ordi- nare pli ruzaj, ol vilaĝanoj. — La regnestro de nia lando estas bona kaj saĝa reĝo. — La Parizanoj estas gajaj homoj. — Nia provincestro estas severa, sed justa. — Nia urbo havas bonajn policanojn, sed ne sufiĉe energian policestron. — Luteranoj kaj Kalvinanoj estas kristanoj. — Germanoj kaj Francoj, kiuj loĝas en Rusujo, esta Rusujanoj, kvankam ili ne estas Rusoj. — Li estas nelerta kaj naiva provincano. — La loĝantoj de unu regno estas samregnanoj[58], la loĝantoj de unu urbo estas samurbanoj, la konfesantoj de unu religio estas samreligianoj. — Nia regimentestro estas por siaj soldatoj kiel bona patro. — La botisto faras botojn kaj ŝuojn. — La lignisto vendas lignon, kaj la lignaĵisto faras tablojn, seĝojn kaj aliajn lignajn objektojn. — Ŝteliston neniu lasas en sian domon. — La kuraĝa maristo dronis en la maro. — Verkisto verkas librojn, kaj skribisto simple transskribas paperojn. — Ni havas diversajn servistojn : kuiriston, ĉambristinon, infanistinon kaj veturigiston. — La riĉulo havas multe da mono. — Malsaĝulon ĉiu batas. — Timulo timas eĉ sian propran ombron. — Li estas mensogisto kaj malnoblulo. — Preĝu al la Sankta Virgulino.

an membre de, habitant de ; ex. : regno état, regnano citoyen ; Parizo Paris — Parizano (un) Parisien.
regno l’État.
vilaĝano villageois.
provinco province.
severa sévère.
justa juste.
polico police.

sufiĉe suffisamment.
Kristo Christ.
Franco Français,
sama même.
konfesi avouer,
religio religion.
regimento régiment.
boto botte.
ŝuo soulier.
lasi laisser.
droni se noyer.
verki composer, faire des ouvrages (littér.).
ul qui est caractérisé par telle ou telle qualité ; ex. : bela beau — belulo bel homme.
même, jusqu’à,
ombro ombre.
preĝi prier (Dieu),
virga virginal.

Quelques explications sur les trois suffixes ist, an, ul nous paraissent utiles pour bien fixer l’esprit sur l’emploi qu’en fait l’Esperanto. Nous les donnons ci-dessous et les recommandons à l’attention de l’étudiant.

Ist et An.

Le sens intime du suffixe « ist » est : « qui s’occupe spécialement de… », qui fait plus ou moins d’un art, d’une science ou d’un métier sa principale occupation, la grande affaire de sa vie, en un mot sa profession.

Comme on le voit, la considération de gain ne doit pas guider sur ce point, mais uniquement la considération d’occupation ordinaire, habituelle, spéciale. S’il est vrai que le métier comporte une idée de gain ou d’argent, il ne l’est pas moins que la profession ne comporte pas la même idée. Pensons-nous au gain ou au profit, quand nous donnons à quelqu’un le nom de musicien, d’artiste, de légiste, de prédicateur, de linguiste ou de missionnaire ?

Aussi, page 36, n’avons-nous pas dit que ist marque le métier, mais qu’il marque la profession, mot dont le sens est infiniment plus étendu.

Nous appellerons donc pordisto (concierge, portier) l’homme qui a la garde d’une porte d’entrée, car cet homme s’occupe spécialement d’une porte, quoiqu’il ne fasse pas de portes. S’il avait la profession, non pas de garder mais de faire des portes, nous l’appellerions pordfaristo, comme nous appelons bierfaristo (brasseur), brandfaristo (bouilleur), celui qui fait la bière, l’eau-de-vie.

Le sens intime de an est membre de… Ainsi, comme les habitants d’un pays, les adeptes d’une religion, d’un parti, d’une société, etc., sont vraiment membres de ce pays, de cette religion, de ce parti, de cette société, etc., nous pouvons dire landano (un habitant du pays), urbano (citadin), Amerikano (un Américain), Parizano (un Parisien), kristano (chrétien), mahometano (mahométan), luterano (luthérien), partiano (partisan), klubano (clubiste), societano (sociétaire), senatano (sénateur), regnano (un membre de l’État), etc.

Cette explication sur le sens spécial de ist et de an fait comprendre que nous devions dire Esperantistoj et non Esperantanoj, car nous ne disons pas lingvano, propagandano, muzikano, etc. Par essence, l’Esperanto est une langue et on ne peut être membre d’une langue. Mais on peut, par contre, s’occuper spécialement de langues, de l’Esperanto, et être à cause de cela appelé linguiste ou Espérantiste.

Ul.

Ce suffixe sert à exprimer l’idée de « personne caractérisée par... »

Par conséquent, l’homme caractérisé par sa bonté, sa beauté, sa justice, sa force, etc. ; par l’amour qu’il a pour la paix, le babillage, le mensonge, etc., sera bonulo, belulo, justulo, fortulo ; paculo, babilulo, mensogulo.

De même, comme la pauvreté, la jeunesse, l’avarice caractérisent vraiment l’homme qui les possède, nous l’appellerons malriĉulo, junulo, avarulo.

Mais, par contre, comme la lecture, la visite, le travail ne caractérisent pas les hommes qui s’y livrent, nous n’emploierons jamais ul pour les désigner, et nous dirons uniquement leganto, vizitanto, laboranto. Nous agirons naturellement ainsi pour tous les cas analogues.


36e EXERCICE
Diminutif, etaugmentatif, egsuffixes de caresse : cj, nj.
(Voir pages 33 à 36).

Mi aĉetis por la infanoj tableton kaj kelke da seĝetoj. — En nia lando ne troviĝas montoj, sed nur montetoj. — Tuj post la hejto, la forno estis varmega ; post unu horo, gi estis jam nur varma ; post du horoj, ĝi estis nur iom varmeta ; kaj post tri horoj, ĝi estis jam tu te malvarma. — En somero ni trovas malvarmeton en densaj arbaroj. — Li sidas apud la tablo kaj dormetas. — Mallarĝa vojeto kondukas tra tiu ĉi kampo al nia domo. — Sur lia vizaĝo mi vidis ĝojan rideton. — Kun bruo oni malfermis la pordegon, kaj la kaleŝo enveturis en la korton. — Tio ĉi estis jam ne simpla pluvo, sed pluvego. — Grandega hundo metis sur min sian antaŭan piedegon, kaj mi de teruro ne sciis, kion fari. — Antaŭ nia militistaro staris granda serio da pafilegoj. — Johanon, Nikolaon, Erneston, Vilhelmon, Marion, Klaron kaj Sofion iliaj gepatroj nomas Johanĉjo (aŭ Joĉjo), Nikolĉjo (au Nikoĉjo au Nikĉjo au Niĉjo), Erneĉjo (aŭ Erĉjo), Vilhelĉjo (au Vilheĉjo, au Vilĉjo, au Viĉjo), Manjo (aŭ Marinjo), Klanjo kaj Sonjo (aŭ Sofinjo).

densa épais, dense,
brui faire du bruit,
kaleŝo carrosse, calèche.
pluvo pluie.
pafi tirer, faire feu.
ĉj, nj après les 2-5 premières lettres d’un prénom masculin (nj-féminin) lui donne un caractère diminutif et caressant.

Pour lui éviter toute méprise au sujet de et et de eg, nous appelons l’attention de l’étudiant sur les remarques suivantes :

Et n’est pas toujours synonyme de petit, quoique, d’après quelques mots, nos langues puissent le faire croire.

Si et équivalait juste à petit, « rivereto » signifierait petite rivière, tandis qu’il signifie ruisseau. Par le fait, ce suffixe est à tout instant plus amoindrissant, plus affaiblissant pour l’idée que le simple adjectif petit. Le mot rivereto le prouve, car entre lui et rivero se place malgranda rivero, comme entre monto (montagne) et monteto (colline) se place malgranda monto (petite montagne).

Mais prenons quelques mots et ajoutons-leur eg et et, afin de montrer les degrés atteints par la même idée grâce à ses deux suffixes : Varmeta (tiède), varma (chaud), tre varma (très chaud), varmega (brûlant) ; beleta (joli), bela (beau), tre bela (très beau), belega (superbe) ; rivereto (ruisseau), malgranda rivero (petite rivière), rivero (rivière, cours d’eau), granda rivero (grand cours d’eau), riverego (cours d’eau immense, cours d’eau des plus importants) ; rideti (sourire), ridi (rire), ridegi (rire à gorge déployée, rire aux éclats) ; kanteti (fredonner), kanti (chanter), kantegi (hurler) ; ameti (affectionner), ami (aimer), tre ami (aimer beaucoup), amegi (adorer).

Eg n’est pas du tout synonyme de très, autrement varmega ne serait pas traduit plus haut par brûlant, mais seulement par très chaud, ce qui est évidemment bien différent. De même grandega, traduit par énorme, immense, le serait seulement par très grand.

Entre le varma et le varmega se place le tre varma ; de même entre le granda et le grandega se place le tre granda.

Donc en employant les mots estimegata ou amegata vous dites quelque chose de beaucoup plus fort que très estimé ou très aimé, car, en français, le premier de ces mots signifie révéré, vénéré et le second, adoré.

Ce qui prouve mieux que tout que eg n’a pas le sens de tre (très), c’est qu’on l’ajoute à cet adverbe, pour lui donner le sens de extrêmement, excessivement, au plus haut point. Ex. : treege malbone (excessivement, extrêmement mal, mal au plus haut point).

N’employez donc pas le suffixe eg, quand l’adverbe tre vous suffit pour rendre l’idée.


37e EXERCICE
Sufixe ig faire, rendresuffixe se faire, devenir.
(Voir page 35).

En la kota vetero mia vesto forte malpuriĝis ; tial mi prenis broson kaj purigis la veston. — Li paliĝis de timo kaj poste li ruĝiĝis de honto. — Li fianĉiĝis kun fraŭlino Berto ; post tri monatoj estos la edziĝo ; la edziĝa soleno estos en la domo do liaj estontaj bogepatroj, — Tiu ĉi maljunulo tute malsaĝiĝis kaj infaniĝis. — Post infekta malsano oni ofte bruligas[59] la vestojn de la malsanulo. — Forigu vian fraton, ĉar li malhelpas al ni. — Ŝi edziniĝis kun sia kuzo, kvankam ŝiaj gepatroj volis ŝin edzinigi kun alia persono. — En la printempo la glacio kaj la neĝo fluidiĝas. — Venigu la kuraciston, ĉar mi estas malsana. — Li venigis al si el Berlino multajn librojn. — Mia onklo ne mortis per natura morto, sed li tamen ne mortigis sin mem kaj ankaŭ estis mortigita de neniu ; unu tagon, promenante apud la reloj de fervojo, li falis sub la radojn de veturanta vagonaro kaj mortiĝis. — Mi ne pendigis mian ĉapon sur tiu ĉi arbeto ; sed la vento forblovis[60] de mia kapo la ĉapon, kaj ĝi, flugante, pendigis sur la branĉoj de la arbeto. — Sidigu vin (aŭ sidiĝu), sinjoro! — La junulo aliĝis[61] al nia militistaro kaj kuraĝe batalis kune kun ni kontraŭ niaj malamikoj.

koto boue,
broso brosse.
ruĝa rouge.
honti avoir honte.
solena solennel.
infekti infecter,
printempo printemps.
relo rail
rado roue.
pendi pendre, être suspendu.
ĉapo bonnet.
vento vent.
blovi souffler.
kapo tête.
branĉo branche.

Les deux suffixes dont traite spécialement cet exercice forment une infinité de mots. Aussi croyons-nous bon de présenter avec beaucoup de détails et d’exemples le jeu de cette formation.

Comme on a pu le remarquer dans le dictionnaire Esperanto-Français, un très grand nombre de racines sont traduites sous forme adjective, par exemple bon, saĝ, fort, qui signifient bon, sage, fort.

1° En soudant à ces racines adjectives les suffixes ig faire... rendre..., se faire... devenir..., l’Esperanto en tire par le fait même un nombre illimité de verbes. Exemples : bonigi bonifier, saĝigi assagir, fortiĝi se fortifier.

De ces verbes sortent des substantifs correspondants, et qui par conséquent expriment l’action de rendre…, ou l’action de devenir… Exemples : bonigo action de rendre bon, saĝigo action de rendre sage, fortigo action de rendre fort — boniĝo action de devenir bon, saĝiĝo action de devenir sage, fortiĝo action de devenir fort.

Ces substantifs peuvent à leur tour donner des adjectifs. Exemples : boniga qui bonifie, saĝiga qui assagit, fortiga qui fortifie, fortifiant.

Enfin, des adjectifs ainsi, formés peuvent sortir des adverbes. Exemples : bonige d’une manière bonifiante, saĝige d’une manière assagissante, fortige d’une manière fortifiante.

N’oublions pas que les mots ainsi formés peuvent avoir des contraires. Exemples : malbonigi gâter, malbonigo action de gâter, malboniĝo action de se gâter, malboniga qui gâte, qui rend mauvais, malbonige d’une manière gâtante — malsaĝigi rendre insensé (pas fou), malsaĝiĝi devenir insensé, malsaĝigo l’action de rendre insensé, malsaĝiĝo l’action de devenir insensé, malsaĝiga qui rend insensé — malfortigi affaiblir, malfortiĝi s’affaiblir, malfortigo l’action d’affaiblir, malfortiĝo l’action de s’affaiblir, malfortiga affaiblissant, malfortige d’une manière affaiblissante.

On voit par ces exemples quelle quantité de mots ig et coopèrent à former, ce nombre s’accroît encore si nous employons re (de retour). Exemples : rebonigi rendre bon de nouveau, remettre en bon état, réparer, raccommoder, reboniĝi, rebonigo, reboniĝo, reboniga, rebonige ; refortigi, refortiĝi, refortigo, refortiĝo, refortiga, refortige, etc.

Ig et peuvent s’ajouter aussi à des racines verbales pour former de nouveaux termes. Exemples : morti mourir, mortigi faire mourir, tuer ; sidi être assis, sidiĝi s’asseoir, residiĝi se rasseoir ; qui donneront : mortigo meurtre, mortiga qui tue, mortige mortellement ; sidiĝo action de s’asseoir, residiĝo action de se rasseoir.

D’une façon générale ig traduit notre faire français devant un infinitif. Exemple : sciigi faire savoir, vidigi faire voir, komprenigi faire comprendre, venigi faire venir, etc.

Ig et peuvent encore s’ajouter à des racines substantives pour donner des verbes, des noms, des adjectifs et des adverbes. Exemples : fianĉo fiancé, fianĉigi (rendre fiancé), fiancer, fianĉiĝi (devenir fiancé) se fiancer, fianĉiĝo fiançailles, fianĉiniĝi se fiancer (pour une femme), fianĉiĝa de fiançailles, fianciĝe par fiançailles ; edziĝo mariage, edziĝa de mariage, nuptial, edziĝe par mariage. — Ordo ordre, orda en ordre, orde avec ordre, ordigi mettre en ordre, ordigo mise en ordre, rangement. Malordo désordre, malorda qui est en désordre, malorde avec désordre, malordigi déranger, mettre en désordre, malordigo dérangement, mise en désordre, malordiga qui dérange, met en désordre, reordigi remettre en ordre, reordigo, etc.

Ig et s’unissent encore à des numéraux, à des prépositions, à des préfixes ou à des suffixes. Exemples : Unuigi unifier, duobligi doubler ; unuigo, action de rendre un, d’unifier, unuiĝo action de devenir un, de s’unifier, duobligo action de doubler, duobliĝo action de se doubler. — Enigi faire entrer ; eligi faire sortir ; eksigi révoquer, destituer, eksiĝi démissionner ; aliĝi adhérer, aliĝo adhésion ; disiĝo action de se séparer, de se désunir ; forigo action d’éloigner , foriĝi s’éloigner , se retirer ; senigi dépouiller, seniĝo action de se dépouiller ; kunigo action d’unir, de mettre ensemble, kuniĝi s’unir.

5° Enfin ig et s’unissent à des mots qui, en plus de la racine, renferment des préfixes ou des suffixes. Nous en avons déjà des exemples dans malbonigi, malfortiga, reboniga, fianĉiniĝi. En voici encore d’autres : senvestigi déshabiller, dévêtir ; aliformigi transformer, aliformigo transformation (qu’on fait subir), aliformiĝo transformation (qu’on éprouve) ; subakviĝi aller sous l’eau, plonger ; eksedziĝi divorcer.

Remarque. — Les verbes ĉesi cesser, daŭri durer, continuer, pasi passer ont toujours et uniquement en Esperanto le sens neutre ou plus exactement intransitif. Ex. : La pluvo ĉesas la pluie cesse. La pafado daŭras la fusillade dure, continue. La tempo, la homo, ĉio sur la tero pasas rapide le temps, l’homme, tout sur la terre passe vite. Pasu unue, mi pasos poste passez d’abord, je passerai après.

Par une conséquence logique de ce que nous venons de dire, s’il s’agit de faire cesser, de faire continuer, de faire passer, ce qui est le cas pour les verbes français cesser, continuer, passer pris au sens transitif, il faut employer ĉesigi, daŭrigi, pasigi et non plus ĉesi, daŭri, pasi. Ex. : Cessez (ce que vous faites), vous m’assourdissez avec votre bruit ĉesigu, vi surdigas min per via bruo. — Continuez votre récit daŭrigu vian rakonton. — Passez-moi la carafe pasigu al mi la karafon. — Il passe tout le jour au cabaret li pasigas la tutan tagon en drinkejo.

Par contre fini et komenci ayant le sens transitif, je dirai sans ig : Finu finissez. — Finu vian laboron finissez votre travail. — Li komencu qu’il commence. — Ni komencis la vojaĝon… nous commençâmes le voyage. Mais j’emploierais si la chose en question se finissait ou se commençait. Ex. : La jaro finiĝos post kelkaj tagoj, l’année finira (prendra fin se finira) dans quelques jours. — La monato komenciĝas le mois commence (se commence).

Faisons remarquer, en finissant, combien est juste dans les verbes, les adjectifs et les adverbes gajigi, gajiga, gajige ; ĝojigi, ĝojiga, ĝojige ; kontentigi, kontentiga, kontentige, aussi bien que dans tous leurs analogues l’emploi de ig. En effet, égayer, égayant, d’une manière qui égaie ; réjouir, réjouissant ; contenter, qui contente, satisfaisant, ne renferment-ils pas bien l’idée de faire… de rendre… gai, joyeux, etc. ?

Naturellement, ces mots peuvent avoir un contraire. Ex. : malgajigi, malĝojigi assombrir, attrister, malgajiga, malĝojiga assombrissant, attristant, etc.


38e EXERCICE
Suffixes marquant la durée, adle lieu affecté à, ejce qui porte, renferme, ujl’objet dans lequel on introduit, on insère, ing.
(Voir pages 32 à 37).

En la daŭro de kelke da minutoj mi aŭdis du pafojn. — La pafado daŭris tre longe. — Mi eksaltis de surprizo. — Mi saltas tre lerte. — Mi saltadis la tutan tagon de loko al loko. — Lia hieraŭa parolo estis tre bela, sed la tro multa parolado lacigas lin. — Kiam vi ekparolis, ni atendis aŭdi ion novan, sed baldaŭ ni vidis, ke ni trompiĝis. — Li kantas tre belan kanton. — La kantado estas agrabla okupo. — La diamanto havas belan brilon. — Du ekbriloj[62] de fulmo trakuris tra la malluma ĉielo. — La domo, en kiu oni lernas, estas lernejo, kaj la domo, en kiu oni preĝas, estas preĝejo. — La kuiristo sidas en la kuirejo. — La kuracisto konsilis al mi iri en ŝvitbanejon. — Magazeno, en kiu oni vendas cigarojn, aŭ ĉambro, en kiu oni tenas cigarojn, estas cigarejo. — Skatoleto aŭ alia objekto, en kiu oni tenas cigarojn, estas cigarujo ; tubeto, en kiun oni metas cigaron, kiam oni ĝin fumas, estas cigaringo. — Skatolo, en kiu oni tenas plumojn , estas plumujo, kaj bastoneto, sur kiu oni tenas plumon por la skribado, estas plumingo. — En la kandelingo estis brulanta kandelo. — En la poŝo de mia pantalono mi portas monujon, kaj en la poŝo de mia surtuto mi portas paperujon ; pli grandan paperujon mi portas sub la brako. — La Rusoj loĝas en Rusujo kaj la Germanoj en Germanujo.

surprizi surprendre.
laca las, fatigué.
trompi tromper.
fulmo éclair.
ŝviti suer.
bani baigner.
magazeno magasin.
vendi vendre,
cigaro cigare.
tubo tuyau.

fumo fumée.
ing marque l’objet dans lequel se met ou mieux s’introduit… ex. : kandelo chandelle — kandelingo chandelier.
skatolo boîte.
pantalono pantalon.
sidi siéger, être fixé.
brako bras.

Ad.

Ce suffixe indique toujours une durée quelque peu longue, ou même très longue, dans l’acte ou l’idée exprimés par la racine. Ainsi avec pafo (coup de fusil) le tireur produit un seul acte presque sans durée, tant il passe vite ; avec pafado (fusillade) on produit une série d’actes répétés qui exigent nécessairement une durée beaucoup plus longue.

Par conséquent, les mots kantado, desegnado, skulptado, pentrado, dancado, legado, skribado signifieront non pas un acte, un exercice momentané, mais une pratique habituelle ; ils nommeront donc l’art du chant, du dessin, de la sculpture, de la peinture, de la danse, de la lecture, de l’écriture. La kanto est un court exercice et kantado une assez longue pratique, par conséquent le nom même de l’art du chant. Si un homme a chanté une romance, je dirai : li kantis ; mais, si ce même homme a chanté pendant longtemps, je dirai : li kantadis.

La faculté de penser, de vouloir, d’entendre, de sentir, etc., se rendra par pensado, volado, aŭdado, flarado, etc. Mais l’exercice momentané de cette faculté ne sera que penso, volo, aŭdo, flaro, etc. — Exemples : Comme tous les hommes j’ai reçu la pensée (la faculté de penser pensado). — Ma pensée (actuelle, du moment penso) est que vous feriez bien, de

On voit donc déjà la différence qui existe entre progreso et progresado, movo et movado, parolo et parolado. Mais les phrases suivantes la montreront encore mieux : L’invention (elpenso) des chemins de fer a été un progrès (progreso) très remarquable dans le progrès (progresado) de l’humanité. — L’extension du bras et l’élévation du pied sont des mouvements (movoj) ; par conséquent ce sont des exercices momentanés du mouvement (movado), Sa parole (parolo) claire et chaude a beaucoup plu aux auditeurs de son discours (parolado).

A l’aide du suffixe ad nous distinguerons facilement fumo, verko, traduko, etc., de fumado, verkado, tradukado, etc. Nous dirons avec les premiers : Si vous vous mettez ici vous recevrez la fumée de la locomotive. — Il existe déjà beaucoup d’ouvrages sur la langue internationale Esperanto. — Cette traduction de… n’est pas bonne. Et nous dirons avec les seconds : Fumer entrave la croissance des enfants. — Pendant la traduction de ce long livre, je me suis reposé de temps en temps. — La composition de cet ouvrage l’a fatigué à l’excès.

Remarque. — L’Esperanto n’emploie pas ad sans raison, pour le seul plaisir de l’oreille, mais uniquement dans les limites indiquées plus haut.

Uj.

Ce suffixe veut dire qui porte, renferme. Il est donc tout naturel, au point de vue de la généralisation logique, qu’il serve pour tous les noms d’arbres ou d’arbustes fruitiers et pour les noms de pays, de nations portant, renfermant tel ou tel peuple particulier, telle ou telle race. En effet, pour celui qui ne s’arrête pas à la surface, mais va au fond des choses, la France (Francujo), l’Angleterre (Anglujo) par exemple, portent aussi vraiment les Français et les Anglais que le pommier (pomujo), ou l’oranger (oranĝujo), voire même le sucrier (sukerujo) ou le vinaigrier (vinagrujo) portent et renferment les pommes, les oranges, le sucre et le vinaigre.

Uj a donc comme sens propre et intime cette idée : qui porte, qui renferme, c’est le suffixe du contenant naturel (pomujo, Francujo) ou du contenant par usage (vinagrujo, sukerujo).

Ej.

Signifie toujours : lieu affecté à… Ex. : Preĝejo lieu affecté à la prière, église ; ĉevalejo lieu affecté aux chevaux, écurie ; vinberejo lieu, terrain affecté au raisin, vigne ; herbejo lieu, terrain affecté à l’herbe, pré, prairie ; rizejo lieu, terrain affecté au riz, rizière ; rozejo lieu, terrain affecté aux roses, roseraie ; pomejo lieu, terrain affecté aux pommes, pommeraie.

Ce dernier mot marque bien la différence très grande qui existe, pour le sens, entre les mots affectés du suffixe ej et ceux qui sont affectés du suffixe uj. En effet pomujo signifie pommier et pomejo pommeraie. Supposons qu’une guerre réunisse, comme la récente campagne de Chine, une armée internationale et que nous ayons à désigner le terrain, le territoire affecté aux Anglais, aux Allemands, aux Français y combattant, nous aurions Anglejo, Germanejo, Francejo le quartier affecté aux Anglais, aux Allemands, aux Français, évidemment très différent de Anglujo l’Angleterre, Germanujo l’Allemagne, Francujo la France,

Par une conséquence naturelle de ce que nous venons de dire, tabakejo lieu, terrain affecté au tabac, désignera une plantation de tabac, comme florejo une plantation, un parterre de fleurs. S’il s’agissait de désigner le lieu affecté à la vente du tabac ou des fleurs, nous dirions tabakvendejo, florvendejo ou vendejo de tabako, vendejo de floroj. Cigarejo sera donc le lieu affecté aux cigares. Nous pourrons donc nous en servir pour désigner la chambre ou le magasin ayant un dépôt de cigares. Mais si nous voulions distinguer entre le dépôt proprement dit (tenejo) et la boutique où se vendent les cigares nous dirions cigartenejo, cigarbutiko ou tenejo de cigaroj, butiko de cigaroj. Avec tabac nous aurions donc tabakejo plantation de tabac, tabakvendejo ou vendejo de tabako lieu de vente du tabac, boutique ou autre, tabaktenejo ou tenejo de tabako dépôt de tabac, enfin tabakbutiko boutique, bureau de tabac. Tabakujo est un pot, une boîte ou une blague à tabac, voire même une tabatière.

Le tenejo s’applique à tout endroit où l’on tient, où l’on conserve, où l’on met en dépôt ceci ou cela. Fruktotenejo sera donc le fruitier, l’endroit où l’on tient, où l’on conserve les fruits, et fruktejo le verger. Comme le lieu affecté au café peut aussi bien désigner le lieu public où l’on va prendre le café que la plantation de caféiers, l'Esperanto affecte kafejo au premier et kafplantejo au second ; kafarbo est le caféier, kafujo c’est la boîte dans laquelle on met le café et kafkruĉo est la cafetière.

Ing.

Avec ce suffixe nous gommes en face d’un objet dans lequel s’ntroduit habituellement la chose dont parle la racine. Exemples. : plumingo, kandelingo, fingringo l’objet dans lequel s’introduit la plume, le porte-plume ; l’objet dans lequel s’introduit la chandelle, le chandelier ; l’objet dans lequel on introduit le doigt (pour coudre), le dé,

C’est donc une sorte d’étui dans lequel l’objet en question se loge en tout ou en partie. Aussi, employé seul, le mot ingo signifie-t-il étui.

Ce que nous appelons porte-cigares est cigarujo quand il est la boîte, quelle qu’en soit la matière et la forme, dans laquelle nous mettons une provision de cigares, mais il est cigaringo quand il s’agit du petit tube dans lequel nous introduisons le cigare pour le fumer.

Ceci explique que porte-monnaie, boîte à plumes, boîte à bonbons ou bonbonnière, porte-allumettes et autres mots semblables soient formés à l’aide du suffixe uj et que nous disions monujo, plumujo, bonbonujo, alumetujo ; ces objets n’étant pas des étuis pour ce qu’ils portent et renferment ne peuvent logiquement recevoir ingo. Remarquons d’ailleurs que jamais avec le suffixe ing la chose introduite ne dépasse l’unité ; dans plumingo il n’y a qu’une plume, dans kandelingo qu’une chandelle en cause.


39e EXERCICE
Suffixes marquant la possibilité, eblle mérite, indle penchant, ou l’habitude, eml’unité partielle, er.
(Voir pages 34 à 36).

La ŝtalo estas fleksebla, sed la fero ne estas fleksebla. — La vitro estas rompebla kaj diafana. — Ne ĉiu kreskaĵo estas manĝebla. — Via parolo estas tute nekomprenebla kaj viaj leteroj estas ĉiam skribitaj tute nelegeble. — Rakontu al mi vian malfeliĉon, ĉar eble mi povos helpi al vi, — Li rakontis al mi historion tute ne kredeblan. — Ĉu vi amas vian patron ? Kia demando ! kompreneble, ke mi lin amas. — Mi kredeble ne povos veni al vi hodiaŭ, ĉar mi pensas, ke mi mem havos hodiaŭ gastojn. — Li estas homo ne kredinda. — Via ago estas tre laŭdinda. — Tiu ĉi grava tago restos por mi ĉiam memorinda. — Lia edzino estas tre laborema kaj ŝparema, sed ŝi estas ankaŭ tre babilema kaj kriema. — Li estas tre ekkolerema kaj ekscitiĝas ofte ĉe la plej malgranda bagatelo ; tamen li estas tre pardonema, li ne portas longe la koleron kaj li tute ne estas ven- ĝema. — Li estas tre kredema : eĉ la plej nekredeblajn aferojn, kiujn rakontas al li la plej nekredindaj homoj, li tuj kredas. — Centimo, pfenigo kaj kopeko estas moneroj. — Sablero enfalis en mian okulon. — Li estas tre purema, kaj eĉ unu polveron vi ne trovos sur lia vesto. — Unu fajrero estas sufiĉa, por eksplodigi pulvon.

ŝtalo acier.
fleksi fléchir, ployer.
vitro verre (matière).
rompi rompre, casser. .
diafana diaphane, transparent.
laŭdi louer, vanter.
memori se souvenir, se rappeler.
ŝpari ménager, épargner.
bagatelo bagatelle,
venĝi se venger,
eksciti exciter, émouvoir.
er marque l’unité ; ex. sablo sable — sablero un grain de sable.
polvo poussière.
fajro feu.
eksplodi faire explosion.
pulvo poudre à tirer.

Ebl et Ind.

Le premier de ces suffixes signifie qui peut être... Ex. : videbla qui peut être vu, visible ; komprenebla qui peut être compris, compréhensible.

Mais remarquons-le avec grand soin, le suffixe ebl ne signifie pas du tout qui mérite d’être. Pour cette idée, que nos langues confondent illogiquement le plus souvent avec la première, il existe en Esperanto un autre suffixe tout spécial, qui est le suivant :

Ind signifie, et signifie uniquement, qui mérite d’être... Ex. : honorinda qui mérite d’être honoré ; aminda qui mérite d’être aimé.

Mais de même qu’on ne doit pas employer le suffixe ebl au lieu de ind, de même on doit faire soigneusement attention à ne pas prendre ind à la place de ebl, car on obtiendrait des sens absolument faux.

Ainsi, par exemple, d’après l’Esperanto, tout homme est honorebla ou amebla, car on peut toujours honorer ou aimer même un homme qui ne le mérite pas. Mais, d’après la même langue, tout homme n’est pas honorinda ou aminda, car il y a beaucoup d’hommes qui ne méritent pas qu’on les honore ni qu’on les aime.

Em

Ce suffixe, comme on l’a vu à la page 34, marque le penchant à… l’habitude de… sous forme adjective : kredema crédule ; ou sous forme substantive : kredemo crédulité. Il ne se soude qu’à des racines marquant l’action. L’idée qu’il rend en Esperanto se trouve exprimée en français par les suffixes les plus divers, entre autres eur et ard. Exemples : Rieur, travailleur, dormeur, joueur, babillard, criard, qui se disent en Esperanto, ridema, laborema, dormema, ludema, babilema, kriema. Par un phénomène bizarre qui d’ailleurs n’est pas rare en français, l’idée rendue sous forme adjective ne peut l’être sous forme substantive ; il nous faut recourir à une périphrase et dire : le penchant à rire ou l’habitude de rire, le penchant au travail ou le goût du travail, le penchant au sommeil ou l’amour du sommeil, le penchant au jeu ou l’amour du jeu, le penchant au babillage ou l’amour du babillage, le penchant à crier ou l’habitude de crier ! Rien n’est plus gênant. L’Esperanto, naturellement, n’a qu’à substituer l’o du substantif à l’a des adjectifs pour éviter cette gêne. Avec ridemo, laboremo, domemo, ludemo, babilemo, kriemo nous l’évitons pleinement et donnons aux adjectifs les substantifs correspondants que réclame la logique.

Remarque. — En principe l’Esperanto ne greffe pas sur le suffixe em l’affixe ec de la qualité abstraite. L’idée étant pleinement rendue par emo, l’addition de ec sous la forme emeco serait une pure surérogation.

Er

Ramène à l’élément, à l’unité partielle, disons-nous à la page 35. Il ne faut donc pas le croire synonyme de unu, bien que forcément la traduction amène à tout instant les mots un, une. Ainsi malsanero que nous verrons dans l’exercice 40, ne signifie pas du tout une maladie, mais un des éléments, une des parties constituantes, un des principes d’une maladie qui peut en compter bien d’autres à côté. Aussi l’Esperanto dira-t-il, à l’occasion, que tel malsanero d’une maladie donne naissance à tel simptomo.

La pièce de monnaie, le grain de poudre, de poussière ou de sable, etc., sont bien réellement l’unité partielle de l’argent (monnaie), de la poudre, de la poussière ou du sable pris en totalité. Nous sommes donc dans la vérité logique en disant monero une pièce de monnaie, pulvero un grain de poudre (à canon, fusil), polvero un grain de poussière, sablero un grain de sable. Quant au mot fajrero étincelle, que le dictionnaire traduit par : « parcelle enflammée, lumineuse qui se détache d’un corps en combustion » nous ne voyons pas quel mot meilleur l’Esperanto aurait pu prendre pour l’exprimer, s’il voulait lui laisser le lien logique qui la rattache essentiellement au feu fajro. Et n’est-il pas conforme au gros bon sens de regarder l’étincelle comme une particule du feu ?


40e EXERCICE
Préfixes marquant la désunion, la dissémination, le retour, dis, re. — Titre général de politesse, mostsuffixe umExemples de dérivations sur la racine san.
(Voir pages 33 à 37).

Ni ĉiuj kunvenis, por priparoli tre gravan aferon ; sed ni ne povis atingi ian rezultanton, kaj ni disiris. — Malfeliĉo ofte kunigas la homojn, kaj feliĉo ofte disigas ilin. — Mi disŝiris la leteron kaj disĵetis ĝiajn pecetojn en ĉiujn angulojn de la ĉambro. — Li donis al mi monon, sed mi ĝin tuj redonis al li. — Mi foriras, sed atendu min, ĉar mi baldaŭ revenos. — La suno rebrilas en la klara akvo de la rivero. — Mi diris al la reĝo ; via reĝa moŝto, pardonu min ! — El la tri leteroj unu estis adresita : al Lia Episkopa Moŝto, Sinjoro N. ; la dua : al Lia Grafa Moŝto, Sinjoro P. ; la tria : al Lia Moŝto, Sinjoro D. — La sufikso « um » ne havas fiksitan signifon, kaj tial la (tre malmultajn) vortojn kun « um » oni devas lerni, kiel simplajn vortojn. Ekzemple : plenumi, kolumo, manumo. — Mi volonte plenumis lian deziron. — En malbona vetero oni povas facile malvarmumi. —[63] Sano[64], sana, sane, sani, sanu, saniga, saneco, sanigi, saniĝi, sanejo, sanisto, sanulo, malsano, malsana[65], malsane, malsani, malsanulo, malsaniga[66], malsaniĝi, malsaneta, malsanema, malsanulejo, malsanulisto[67], malsanero[68], malsaneraro, sanigebla[69], sanigisto[70], sanigilo, resanigi, resaniĝanto[71], sanigilejo, sanigejo[72], malsanemulo, sa nilaro, malsanaro, malsanulido, nesana, malsanado[73], sanilaĵo[74], malsaneco, malsanemo, saniginda, sanilujo, sanigilujo , remalsano[75], remalsaniĝo, malsanulino, sanigilista, sanilista, malsanulista k. t. p.

atingi atteindre,
rezultato résultat.
ŝiri déchirer.
peco morceau,
moŝto titre commun.
episkopo évêque.
grafo comte.
fiksi fixer.
malvarmumi s’enrhumer.

Dis

Ce suffixe marque essentiellement la désunion. Aussi désunir, se désunir sont-ils rendus en Esperanto par disigi, disiĝi. De même la désunion qu’on opère y est rendue par disigo et celle qui vous frappe vous-même par disiĝo.

Cette désunion, séparation, division peut naturellement s’opérer de bien des manières. Si elle est due à ce fait que les sujets vont dans des sens différents, c’est la disiro dont le verbe est disiri se séparer en allant chacun de son côté. Si elle s’opère par rupture ce sera le disrompo avec le verbe disrompi séparer par rupture. Si elle s’opère par lacération, nous aurons disŝiro avec le verbe disŝiri. Si c’est à l’aide de coups nous aurons disbato avec le verbe disbati qui nous servira par exemple pour rendre l’idée de murs qu’on sépare, qu’on abat à l’aide de projectiles ou même de coups de pioches. Disbati muron signifie donc abattre un mur à l’aide de coups. Si l’objet en question est rompu, brisé, en un mot désuni par une force qui le fait voler en éclats, qui en fait sauter les parties ça et là, cet objet dissaltas. Si la désunion s’opère en semant çà et là nous avons la dissemo et le verbe dissemi répondant rigoureusement au verbe français disséminer qui devrait être dissemer, puisque séminer n’existe pas.

S’agit-il de disperser (séparer en les poussant, en les faisant aller de divers côtés, des choses, des personnes qui étaient réunies), nous aurons dispeli, de peli pousser. Est-il question de distribuer (diviser entre plusieurs en donnant une part à chacun), nous aurons disdoni, de doni donner. Démonter dans le sens de défaire, en le disjoignant, ce qui est sur pied, ce qui se tient par l’assemblage de pièces sera dismeti. Séparer par une cloison se rend par disbari.

En somme, on le voit, dans tous les divers mots où dis intervient comme élément formateur, on retrouve l’idée de désunion, l’idée de mettre d’un côté et d’un autre les objets ou les personnes en cause. Parfois cet élément ne fait que fortifier l’idée de séparation déjà marquée par la racine elle-même. Ainsi entre rompi glason et disrompi glason il n’y a pas de différence essentielle, le second présente seulement l’idée avec plus de force que le premier ; il éveille à l’esprit la pensée de plus de morceaux, si je puis ainsi dire. Mais dans bien d’autres cas le dis apporte à la racine une modification essentielle, puisqu’il lui ajoute une idée de désunion, de séparation, de division ou de dissémination que par elle-même elle n’a pas. Ex. : disbati, dissalti, dispeli, disdoni, et pour la dissémination dissemi, disséminer, disporti porter ça et là, disjeti jeter çà et là, éparpiller.

Re

Ce préfixe marque le retour au lieu ou à l'état d’où on est parti. Par conséquent :

1° Si A a donné quelque chose à B et que l’objet soit de nouveau chez A, nous disons que B l’a rendu (redonis), A l’a repris (reprenis) ; l’objet est revenu à A (revenis). Ainsi un miroir renvoie (reĵetas) les rayons qui sont tombés sur lui. — La balle rebondit de terre (resaltas).

En ce cas re marque le retour vers le point de départ.

2° Si j’ai fait une chose et que je la réitère, je reviens moi aussi (dans mon acte) au point d’où j’étais parti. Par conséquent nous dirons refari faire de nouveau ce que moi ou un autre avons déjà fait, rekanti reprendre un chant (rechanter) ; rejuniĝi rajeunir (redevenir jeune) ; resaniĝi guérir (redevenir bien portant), etc.

Dans ce cas re marque la réitération.

(Cette explication sur le préfixe re a été fournie par le docteur Zamenhof lui-même).

FIN.


  1. Le Dictionnaire Esperanto-Français fournira le sens des mots qui ne sont pas traduits de nouveau, au-dessous de tel ou tel exercice, et dont la signification serait oubliée.

    Le Corrigé de grammaire et exercices permettra à ceux qui travaillent sans maître de s’assurer de l’exactitude de leurs versions, avec d’autant plus de facilité que le corrigé donne la traduction littérale.

  2. Texte synthétique des règles, préfixes, suffixes, expressions de l’Esperanto. Texte esperanto et traduction française en regard. — Prix : 0 fr. 50, à la librairie Hachette, 79, boulevard Saint-Germain, Paris.
    Cet ouvrage a pour complément indispensable le Commentaire sur la grammaire Esperanto auquel il renvoie constamment. Le Commentaire donne avec une multitude d’exemples tous les conseils nécessaires ou utiles à un Français pour acquérir sûrement un style grammatical absolument irréprochable en Esperanto. On le trouve aussi à la librairie Hachette, au prix de 2 francs.
  3. L’Espérantiste est l’organe officiel de la Société française pour la propagation de l’Esperanto. Pour le recevoir, on peut, soit prendre un simple abonnement (3 fr. pour la France, 3 fr. 50 pour l’Étranger), soit se faire inscrire à la Société (4 fr. par an).
    Cette revue mensuelle de propagande (32 pages format 15x22) est rédigée en français et en Esperanto ; tous les membres de la Société qui payent la cotisation de 4 fr. la reçoivent de droit. On y trouve des études sur la question de la langue internationale, des conseils, des remarques et des textes bien propres à faciliter encore l’acquisition de l’Esperanto. La revue relate tous les mois, les progrès de notre idée dans le monde entier et publie les adhésions reçues depuis le numéro précédent. Enfin elle met gratuitement à la disposition de ses lecteurs la Internacia Korespondado Esperanta (Correspondance internationale en Esperanto) qui leur permet de nouer avec une quantité d’Espérantistes, dans le monde entier, des relations en rapport avec leur profession et leurs goûts, ou de faire des échanges de toutes sortes.
    La revue donne aussi chaque mois la liste de tous les groupes espérantistes français et l’état actuel des publications relatives à la langue avec les indications voulues pour se les procurer.
    N. B. — Le secrétaire de la Société, 6, rue du Levant, à Vincennes, près Paris, enverra un numéro spécimen de la revue à toutes les personnes qui en feront la demande par lettre accompagnée de 30 centimes en timbres-poste. Il fournira aussi tous les renseignements dont on pourrait avoir besoin sur notre entreprise.
    On est instamment prié d’écrire très lisiblement les indications relatives au nom de l’expéditeur et à sa résidence, et de vouloir bien les répéter dans chaque lettre, afin d’éviter des recherches longues et parfois infructueuses dans des dossiers volumineux. Adjoindre à toute lettre un timbre pour la réponse.
    Pour entrer dans la Société, on n’a qu’à suivre les indications données par les statuts. (Voir page 8 de la notice qui termine cet ouvrage.) Pour s’abonner à l’Espérantiste, il suffit d’envoyer la somme indiquée à l’administration de l’Espérantiste, Louviers (Eure). — Les abonnements partent du 1er janvier, 1er avril, 1er juillet, 1er octobre.
  4. Des partisans de l’Esperanto, des Espérantistes.
  5. L’Adresaro n’est publié qu’une fois l’an. Celui qu’on reçoit aussitôt après son adhésion ne contient donc pas votre nom. Mais l’adhérent peut acheter plus tard au prix de 40 centimes l’Adresaro sur lequel il est inscrit. D’ailleurs, s’il entre dans la Société française pour la propagation de l’Esperanto, l’adepte est inscrit dans la revue de la Société, un mois au plus tard après son adhésion.
  6. Le docteur Zamenhof a publié sa langue sous le pseudonyme de doktoro Esperanto. Ce fait explique que, d’abréviation en abréviation, on ait pris l’habitude de dire « la langue Esperanto », puis, « l’Esperanto ».
  7. L’Esperanto n’emploie jamais l’article devant les noms propres, pour la raison très simple que ces noms ne peuvent être plus définis, plus déterminés par lui. Il dit donc Esperanto, Ameriko, Francujo, Danubo, Mediteraneo, Alpoj, etc., l’Esperanto, l’Amérique, la France, le Danube, la Méditerranée, les Alpes.
  8. Comme on l’a vu par patrino mère, fratino sœur, et fratinoj sœurs, pour obtenir les noms d’êtres féminins, l’Esperanto intercale le suffixe in (femelle) entre la racine désignant l’être mâle et la caractéristique o de tout substantif. Ainsi kuzo cousin, kuzino cousine, cervo cerf, cervino, biche, bovo bœuf, bovino vache, etc. Ce principe qui permet de donner un correspondant féminin à tous les êtres mâles, ce dont nos langues sont fort empêchées, débarrasse en outre l’Esperanto de toutes les chinoiseries du genre grammatical complètement inutile comme le prouve bien l’anglais qui, lui aussi, ne reconnaît que le sexe. Enfin le suffixe in décharge la mémoire d’une infinité de mots dont la forme féminine diffère souvent complètement de la forme masculine et ne la rappelle en rien, contrairement à la logique (frère, sœur — cerf, biche, etc.).
  9. Puisque le genre grammatical n’existe pas en Esperanto, la même forme (a) sert naturellement, dans les adjectifs, pour tous les noms ou pronoms de quelque sexe qu’ils soient. Ne disons-nous pas d’ailleurs, en français, l’honnête homme et l’honnête femme, l’humble serviteur, l’humble servante ? L’adjectif doit varier en nombre pour plus de simplicité et de précision ; mais il est tout à fait inutile qu’il reçoive la modification du genre grammatical ; l’anglais toujours et le français souvent le prouvent à l’évidence.
  10. À voir avec l’exercice 10.
  11. Elles remplacent avec avantage, à tout point de vue, les 2265 terminaisons que présente l’ensemble de nos verbes français constituant une difficulté telle que nous mourrons presque tous sans en être maîtres. Pour l’emploi des modes, basé sur la logique en Esperanto, les adeptes trouveront dans le Commentaire sur la Grammaire Esperanto tous les conseils que rendent utiles sinon même nécessaires, pour des Français, la haute fantaisie qui règle(?) ce point dans notre langue. Mais ils ne doivent s’en inquiéter qu’après avoir fait les exercices sur la conjugaison dans l’Ekzercaro.
  12. Comme on a pu le remarquer, le verbe esti (être) est le seul auxiliaire, en Esperanto, et on ne peut se figurer de combien de difficultés ce principe logique débarrasse. J’étais couru, dit l’Allemand ; j’avais couru, dit le Français, phrase où le verbe avoir perd évidemment son sens originel. Nous allons jusqu’à employer avoir et être pour le même verbe : Êtes-vous monté ?, qui peut signifier vous monte-t-on ; et j’avais monté l’escalier !!! Et où l’aviez-vous mis ? aurait-on le droit de demander.
    L’élève ne s’appesantira pas encore sur la conjugaison. Si facile qu’elle soit, en Esperanto, ce n’est pas le moment de l’étudier à fond. Il attendra pour cela d’être arrivé à l’exercice 22. Pour l’instant il s’appliquera surtout, pour ne pas dire uniquement, à bien s’assimiler les 12 formes verbales (y compris les 6 participes). En réalité elles constituent toute la conjugaison, puisque les temps composés de la voix active et tous les temps de la voix passive n’en présentent pas d’autres.
    Remarquons bien que le verbe être lui-même, irrégulier et difficile dans toutes les langues connues, rentre dans la conjugaison unique de l’Esperanto : mi estas, estis, estos, estus, je suis, j’ai été (j’étais ou je fus), je serai, je serais ; estu, sois, soyez ; esti, être ; mi estis estinta (j’étais ayant été), j’avais été ; mi estos estinta (je serai ayant été), j’aurai été ; mi estus estinta (je serais ayant été), j’aurais été ; ke mi estu estinta (que je sois ayant été), que j’aie été.
  13. Les personnes qui garderaient un doute sur tel ou tel cas spécial en trouveront certainement la solution dans le Commentaire, à la page 122 et suivantes, où nous avons été prolixe d’explications pour tous les cas possibles. Quant à celles qui désireraient voir combien est vain l’argument tiré contre la langue internationale des différences de prononciation, elles trouveront ce point traité dans le même ouvrage, page 208, avec une étendue qui ne laisse rien sans réponse.
  14. A voir avec l’exercice 25.
  15. Naturellement dans les ouvrages et dans les lettres qu’on adresse aux personnes sachant la langue, on omet ces petits signes séparatifs. Ils ont pour but de permettre de trouver, dans le dictionnaire, le sens précis de chacun des éléments du mot et d’en obtenir ainsi la signification complète, sans aucune étude préalable de la grammaire
  16. À voir avec l’exercice 24.
  17. À voir avec les exercices 26 et 27.
  18. Ni en prose ni en poésie l’Esperanto n’élide l’article devant un mot qui commence par la lettre h, à moins que l’article ne suive une préposition finissant par une voyelle ; sans cela, en effet, il serait impossible de faire sentir l’aspiration. On violerait donc une règle de la prononciation, puisque la valeur de la lettre h doit être perçue tout aussi bien que celle des autres caractères alphabétiques. D’ailleurs, en prose, l’élision de l’article n’est pratiquée qu’après les prépositions de, ĉe, je et encore facultativement.
  19. En dehors des notes, des explications sur les préfixes et les suffixes, des titres et de quelques phrases ajoutées à l’exercice 22, le texte des 40 exercices a été composé et supérieurement agencé par le docteur Zamenhof lui-même.
  20. La place de l’accent tonique est marquée par un accent.
  21. Quand la chose repose, est comme étendue sur l’objet désigné, l’Esperanto emploie aussi bien kuŝi que esti.
  22. Quand la phrase esperanto ne renferme ni nom, ni pronom avec lesquels puisse logiquement s’accorder le mot qui traduit l’adjectif français (ici danĝere), ce mot reçoit toujours en Esperanto la forme adverbiale (e) et non la forme adjective (a).
  23. (La) est entre parenthèses parce qu’on peut ne pas l’employer en pareil cas.
  24. On emploie toujours kiu pour traduire quel, quand ce dernier mot ne peut se tourner par « quelle espèce de », « quelle sorte de ».
  25. La logique impose le futur et non le présent comme en français, car l’idée est future.
  26. Elle fait cela, pour voir si la gentillesse de la jeune fille sera… Le fait étant positif, c’est le futur qu’il faut et non le conditionnel comme en français dans les cas analogues.
  27. Voir le mot domen à la fin de l’exercice 11, page 50.
  28. S’il y avait filinon, à l’accusatif, le sens serait : qu’elle prononçait le nom de sa fille, qu’elle la nommait. Ce point est expliqué à la page 113 du Commentaire mais l’élève n’a pas besoin de s’en occuper encore.
  29. Voir la note qui se trouve au bas de la page 43.
  30. Sia renvoie l’idée de possession au sujet du verbe, et lia, ŝia, ĝia ou ilia à un mot autre que le sujet. Pas d’équivoque possible sur le propriétaire de l’objet.
  31. Voir la note qui se trouve au bas de la page 43.
  32. Voir la note qui se trouva au bas de l’exercice 13, page 59.
  33. Les personnes qui seraient embarrassées, à cause du français, pour l’emploi des modes en Esperanto, trouveront tous les éclaircissements désirables dans le Commentaire à la page 80 et suivantes, mais nous les engageons à n’étudier ce point spécial qu’après avoir fait encore les exercices 22 et 23 et seulement quand elles remettront leurs versions en thèmes.
  34. Si je savais dit illogiquement le français, si je saurais dit logiquement l’Esperanto employant là et dans tous les autres cas analogues le mode conditionnel que réclame le bon sens.
  35. Elle est belle, ce n’est pas un fait passé, mais bien présent ; d’où le temps employé par l’Esperanto.
  36. L’emploi de faris serait illogique et faux. On s’en aperçoit bien en posant directement la question : « que faites-vous ? » et non pas « que faisiez-vous, qu’avez-vous fait ? » lui demanda le prince. C’est donc bien encore le présent qu’il faut ici, si l’on ne veut pas fausser l’idée en employant le passé, comme en français, pour une chose qui était présente et non passée pour le temps dont il est question.
  37. « Kelke da » forme adverbiale équivalente à kelkaj perloj, kelkaj diamantoj. De même qu'il dit multe da, malmulte da, l'Esperanto peut dire kelke da.
  38. Comme nous l'avons déjà remarqué, l'Esperanto emploie le présent toutes les fois que le fait est présent. Au point de vue de la logique, le passé que nous mettrions ici, en français, est tout simplement un non-sens.
  39. On consultera avec utilité le Commentaire à la page 105 (Le passé) et à la page 108 (Temps et formes d’antériorité). — Pour le verbe être, voir ce que nous disons page 23, à la fin de la note et dans le Commentaire, pages 50, 51.
    Mais ceci ne vise que le moment où l’on refera, en thème, la version de cet exercice.
  40. Voir dans le Commentaire sur la grammaire Esperanto, page 45, ata ou ita ?
    Comme pour l’exercice précédent, ce renvoi vise le moment où la version sera mise en thème.
  41. Quand on remettra cette version en thème, on consultera avec utilité le Commentaire à la page 66.
  42. Ĉu est-ce que prend logiquement la place de si dans une interrogation indirecte.
  43. Voir dans le Commentaire, page 12, le principe qui règle l’emploi de l’article en Esperanto ; mais uniquement quand on remettra cette version en thème.
  44. Quand on remettra cette version en thème on consultera avec profit les pages 65, 66 du Commentaire.
  45. Le point traité dans les exercices 24, 26 et 27 se trouve exposé théoriquement et appuyé de nombreux exemples dans le Commentaire, que l’on peut consulter en cas de doute, aux pages 63 et suivantes. On y trouve de très utiles remarques pour le choix des prépositions. Il faudra lire attentivement ces pages avant de remettre en thème la version ci-dessus.
  46. Pour le sens que nous attachons à cette expression, mais surtout pour la meilleure manière d’apprendre les mots simples dont le tableau se trouve à la page 38 de cet ouvrage, on se trouvera bien de lire ce que nous disons dans le Commentaire à la page 117 et suivantes.
  47. La preposition el exprime une idée d’extraction, de sortie et signife de, d’entre, é —, ex —. Ex. : iri aller ; — Eliri aller hors de, sortir ; — Elĵeti jeter hors de, rejeter ; — Elveni venir de, provenir ; — Eliĝi sortir, se retirer de. Comme préfixe cette préposition donne souvent au mot une idée de parachèvement : l’œuvre est tout à fait terminée, on l’a accomplie d’un bout à l’autre, on en sort. Ex. : lerni apprendre, ellerni apprendre à fond ; — Ellabori travailler (une chose) à fond, achever.
  48. S’enfuir se dit logiquement en Esperanto d’une façon différente, suivant le mode de fuite qu’emploie l’animal on question. S’il se sauve en courant, on dit forkari (l’homme, le chien, etc.) ; s’il se sauve en rampant, on dit forrampi (reptiles) ; s’il se sauve en nageant, on dit fornaĝi (poissons) ; s’il se sauve en volant, on dit forflugi (oiseaux).
  49. Le Commentaire, aux pages 63, 64, fixe pleinement les offices différents des deux prépositions de et da. On fera bien de le consulter quand on remettra cette version en thème.
  50. Le Français qui a « noble » (dans le sens de grand, de beau par les sentiments, le caractère) n’a pas, comme l’Esperanto, d’adjectif qui lui soit strictement opposé. Nobla noble, malnobla le contraire.
  51. Si l’idée est purement négative, comme dans ce mot, l’Esperanto n’emploie pas mal, suffixe des contraires. Une fenêtre nefermita (non fermée) n’est pas une fenêtre malfermita (ouverte) ; les deux battants rapprochés l’un de l’autre mais laissant passer l’air constituent la première ; mais il faut évidemment un écartement plus grand de ces deux mêmes battants pour constituer la seconde. L’Esperanto est donc logique en ne confondant pas les simples négatifs avec les contraires ; il y a une nuance et souvent une très forte nuance entre les uns et les autres. Ainsi être neriĉǐa (non riche) est beaucoup moins regrettable que d’être malriĉa (pauvre).
    À côté des négatifs l’Esperanto possède encore les privatifs constitués par sen (sans) employé comme préfixe. Ex. : senhonta sans honte, éhonté ; senriska qui est sans risque, sûr ; senĉesa qui est sans cesse, continuel ; senrompa qui est sans rupture, continu.
  52. Veturi c’est aller à l’aide d’un véhicule. Vetur’il’o c’est l’instrument, le véhicule qui vous transporte, la voiture. Glit’vetur’il’o c’est le véhicule qui glisse, la voiture glissante, le traîneau.
  53. Mia skribilaro l’ensemble de mes instruments pour écrire.
  54. Ici comme toujours c’est l’Esperanto qui est logique et nous qui ne le sommes pas. Si nous admettons : « pais mes brebis, paître un troupeau » nous devons dire « les brebis se paissent », quand elles paissent dans un champ.
  55. Kuraclsto médecin, doktoro docteur en quoi que ce soit ; par conséquent kuracistino médecin-femme et doktorino doctoresse. Kuracistedzino femme de médecin ; doktoredzino femme de docteur, femme de quiconque est docteur en une science quelconque.
  56. Le poulain, le poulet, le veau, l’oisillon sont les petits du cheval, du coq, du bœuf (espèce), de l’oiseau. Le sens intime de id est donc petit de. Il va de soi qu’une fois parvenus à la maturité ils deviennent à leur tour ĉevalo, koko, bovo, birdo. De même le princido, jeune prince, s’appellera princo quand son âge ne permettra plus de le regarder comme jeune. Alors, pour le distinguer de son père, quand il en sera besoin, nous devrons dire la filo de l’princo ou la princo-filo. Mais, quel que soit leur âge, les descendants d’Israël ne deviendront jamais d’autres Israël, aussi ne les appellerons-nous toujours qu’Izraelidoj.
  57. Le mot exact nous manque. « Sujets » serait faux, puisqu’il représente aussi bien les membres d’un empire que ceux d’un royaume et ne s’applique pas à ceux d’une république.
  58. Pas d’équivalent en Français. Ce mot veut dire membres-du-même-état, concitoyens (du même état).
  59. Nous disons : « le feu brûle » et « brûler des vêtements » ; sens intransitif ou neutre dans le premier cas, sens transitif ou actif dans le second. L’Esperanto prend logiquement bruli pour la première acception, et bruligi pour la seconde. Bruli être en feu, bruligi faire que cela brûle, que cela soit en feu.
  60. De ma tête le vent a soufflé au loin le chapeau. Forblovi souffler au loin ; ou d’une manière plus compréhensible pour nous Français, « emporter au loin par soufflement ».
  61. Aliĝi a un sens très précis en Esperanto, mais il rentre dans la catégorie des mots qui se comprennent beaucoup mieux qu’ils ne se traduisent. De par sa composition même il signifie « se faire à... devenir à... » S’il est question d’un parti, d’une cause, ce sera donc y adhérer, l’embrasser, s’y attacher. S’il est question de gens, ce sera aussi s’y attacher ou mieux, se vouer à eux, se donner, devenir à eux.
  62. Il faudrait pouvoir traduire par « brillements » pour bien rendre l’idée. Mais le verbe briller existe en français et son substantif n’existe pas, comme bien d’autres d’ailleurs.
  63. À propos de toute la famille du mot sano, notons d’abord qu’il ne s’agit ici que de la santé, aussi bien dans les adjectifs que dans les substantifs, les verbes ou les adverbes dérivés de ce mot. Sana qui se porte bien, saniga qui fait se bien porter. Ex : Cet homme est bien portant, sain : sana. Cet air est salubre, sain : saniga. Cette nourriture est saine : saniga.
  64. Sano c’est la santé en elle-même, comme malsano est son contraire. Saneco c’est la qualité de l’homme qui jouit de la santé (sano), l’heureux état dans lequel il se trouve. Malsaneco en sera le contraire et par conséquent l’état dans lequel vous met la malsano.
  65. Malsana est adjectif, comme l’indique sa terminaison a ; malsanulo, au contraire, est le substantif, comme l’indique sa terminaison o. Ce dernier représente l’homme caractérisé par ce fait qu’il est l’opposé d’un bien portant, c.-à.-d. le malade. Cette phrase française « le pauvre malade est bien malade » se traduit en Espéranto : la mizera malsanulo estas tre malsana.
  66. Malsaniga est le contraire de saniga dont il est question à la note 1 (page 105).
  67. Malsanulisto homme qui s’occupe des malades c.-à-d. un garde-malade ; kuracisto (de kuraci traiter les malades) homme qui traite les malades, c.-à-d. un médecin.
  68. Ce mot ne fait aucunement double emploi avec simptomo (symptôme) qui désigne un des signes indicateurs de la maladie. On peut dire à l’occasion en Esperanto : tel simptomo vient de tel malsanero ou inversement : tel malsanero donne naissance à tel simptomo.
  69. Sanigebla se dira de quelqu’un qui est maladif, mais dont le fonds de constitution est assez bon pour qu’il soit quand même sanigebla. Resanigebla se dirait de quelqu’un qui est malade mais guérissable.
  70. Un saint, par exemple, ou même une autre personne peuvent être appelés sanigisto sans être pour cela kuracisto (médecin).
  71. Resaniĝi redevenir bien portant, se guérir. D’où resaniĝanto celui qui redevient bien portant, qui se guérit, le convalescent.
  72. Littéralement : lieu pour rendre bien portant. Dans un sanigejo, d’après le sens du mot lui-même, on rend bien portants les malades (malsanuloj). Dans un malsanulejo (hôpital) on les traite, sans succès fréquemment. Enfin, dans un sanejo (lieu de santé, endroit bon pour la santé) les gens bien portants mettent leur santé à l’abri de la maladie, en temps d’épidémie, par exemple.
  73. Un exemple fera comprendre la différence entre malsano et malsanado. Cette phrase : « Il ne craint pas la maladie, mais l’état, la situation prolongée de malade est incommode pour lui, par la grande perte de temps qu’elle occasionne » se rend en Esperanto par : li ne timas la malsanon, sed la malsanado estas por li maloportuna per la granda perdado de tempo kiun ĝi kaŭzas.
  74. Exemple, du bon pain représentera un sanilaĵo.
  75. Remalsano c’est une rechute en elle même, sans renvoi de l’esprit au sujet. Remalsaniĝo, au contraire, implique, par sa composition même, réflexion sur le sujet. C’est lui qui devient, se fait malade de nouveau.