Grand Traité d’instrumentation et d’orchestration modernes/L’Harmonica à clavier

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L’HARMONICA À CLAVIER.

C’est un instrument de la même espèce que le précédent, dont les marteaux frappent sur des lames de verre. Son timbre est d’une délicatesse voluptueuse incomparable, dont on pourrait faire souvent la plus poëtique application. Ainsi que celle du clavier à barres d’acier dont je viens de parler, sa sonorité est d’une excessive faiblesse, dont il faut tenir compte en l’associant aux autres instruments de l’orchestre. Le moindre accent fort des violons seulement le couvrirait entièrement. Il se mêlerait mieux à de légers accompagnements en pizzicato ou en sons harmoniques, et à quelques notes très douces des flûtes dans le médium.

Le son de l’harmonica à clavier sort tel qu’il est écrit. On ne peut guère lui donner que deux octaves ;

toutes les notes qui dépassent à l’aigu le mi

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étant à peine perceptibles et celles qui dépassent au grave le ré

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n’ayant qu’un très mauvais son et plus faible encore que celui du reste de la gamme. On pourrait peut-être remédier à cet inconvénient des notes graves en leur donnant des lames de erre plus épaisses que les autres. Les facteurs de piano se chargent ordinairement de la fabrication de ce délicieux instrument trop peu connu. On l’écrit, comme le précédent, sur deux lignes et sur deux clefs de sol.

Inutile d’ajouter que le mécanisme d’exécution de ces deux petits claviers est exactement le même que celui du piano, et qu’on peut écrire pour eux dans leur étendue respective tous les traits, arpèges et accords qu’on écrirait pour un très petit piano.