Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Abadie (paul) fils (supplément)

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Administration du grand dictionnaire universel (16, part. 1p. 8).

ABADIE (Paul), architecte, fils du précédant, né à Paris en 1812. Il fit ses études aux collèges d’Angoulême et de Bordeaux, puis, à vingt ans, il revint à Paris, où il devint l’élève d’Achille Leclère et de l’École des beaux-arts. Grand travailleur, M. Paul Abadie fit des progrès rapides et se livra à une étude toute particulière de l’architecture du moyen âge. Nommé, en 1841, surnuméraire aux travaux de construction du palais des archives, puis auditeur au conseil des bâtiments civils, il fut attaché, en 1844, aux travaux de Notre-Dame de Paris. En 1848, M. Abadie devint architecte de la commission des monuments historiques et, en 1849, architecte des édifices diocésains. À partir de ce moment, il a construit ou restauré un grand nombre d’édifices religieux et de monuments dans la Charente, la Gironde et la Dordogne. En 1869, M. Paul Abadie, qui avait alors fondé sa réputation, fut nommé conseiller des bâtiments civils et officier de la Légion d’honneur, dont il était chevalier depuis 1856. Cette même année, il fit partie des candidats qui se disputèrent le grand prix d’architecture de 100,000 francs, décerné à M. Duc. Devenu inspecteur général des édifices diocésains en 1872, il a été nommé, en juillet 1874, architecte diocésain de Paris, et, au mois de janvier 1875, il a succédé à M. Gilbert comme membre de l’Académie des beaux-arts. Parmi les plus remarquables travaux de M. Abadie, nous citerons : l’église Saint-Ferdinand, à Bordeaux ; les églises de Langoiran et de Valeyrac, dans la Gironde ; l’église Saint-Georges, à Périgueux ; les églises de Bergerac et de Faux, dans la Dordogne. À Angoulême, M. Abadie a construit les églises Saint-Martial, Saint-Ausone, la chapelle du lycée et le très-bel hôtel de ville qui s’élève sur l’emplacement de l’ancien château, dont le donjon a été conservé et restauré. Dans la plupart des édifices qu’il a élevés, M. Abadie a adopté le style romano-byzantin, pour lequel il a un goût tout particulier. Archéologue de beaucoup de science et de goût, il a restauré de la façon la plus intelligente de nombreux édifices religieux, parmi lesquels nous mentionnerons ; la tour Saint-Michel et l’église Sainte-Croix, à Bordeaux ; la cathédrale de Périgueux, la cathédrale d’Angoulème, etc. Lors du concours ouvert à Paris, au mois d’août 1874, pour l’érection d’une église du Sacré-Cœur, à Montmartre, le projet présenté par M. Abadie fut jugé le plus remarquable et adopté, sauf quelques modifications de détails, En conséquence, l’éminent architecte a été chargé d’ériger ce monument, dont la construction présente d’énormes difficultés, et dont, à la fin de 1876, on n’était pas encore parvenu à pouvoir jeter les fondations. À l’Exposition universelle de 1855, M. Ababie a envoyé des dessins représentant la Façade de l’ancienne église d’Aubeterre, l’Église Saint-Michel d’Entraigue (Charente), l’Église de Montmoreau et l’Église de Rioux-Martin (Charente). Il obtint alors une mention honorable.