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Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/BARRUEL-BEAUVERT (Antoine-Joseph, comte DE), publiciste français

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Administration du grand dictionnaire universel (2, part. 1p. 269).

BARRUEL-BEAUVERT (Antoine-Joseph, comte de), publiciste français, né en 1756 au château de Beauvert près de Bagnols, mort en 1817. Cousin de Rivarol, il s’affubla comme lui du titre de comte, grâce auquel il fit un bon mariage, obtint le commandement d’une compagnie de réforme des dragons de Belzunce, puis celui d’une compagnie de la milice de Bretagne, et vécut à Paris dans l’intimité des gens de lettres. Lorsque éclata la Révolution, et qu’il vit menacés les privilèges d’une caste au sein de laquelle il s’était introduit de son autorité privée, il se crut profondément lésé dans ses droits et devint un des plus ardents défenseurs de la noblesse. Après avoir habité quelque temps Bagnols, où il devint commandant de la garde nationale, en 1790, il retourna à Paris. Il y publia quelque temps un journal intitulé le Royaliste, s’offrit comme otage de Louis XVI après la fuite de Varennes, accourut près du roi le 20 juin 1792, ce qui lui fit envoyer le lendemain la croix de Saint-Louis, et, après le 10 août, vécut dans la plus profonde retraite, tant que dura la la Terreur. En 1795, il devint le principal rédacteur des Actes des apôtres, journal qui n’a de commun que le titre avec celui du royaliste Peltier. Condamné en 1797 à la déportation, il parvint à se soustraire à toutes les recherches. Quelques brochures, qu’il publia contre le 18 brumaire, le firent enfermer au Temple pendant deux ans. Il en sortit en 1802, grâce à l’intercession de Joséphine, qui, au lieu d’une préfecture sollicitée en vers et en prose, lui fit obtenir enfin, en 1808, une place d’inspecteur des poids et mesures à Besançon. En 1815, le comte Barruel ne pouvait manquer de reparaître sur la scène, ce qu’il fit en jouant un rôle exécrable, celui de dénonciateur. Un rôtisseur nommé Biennais fut, entre autres, dénoncé par lui comme un des auteurs des massacres de septembre. Le tribunal condamna à cinq francs d’amende le calomniateur, qui ne put fournir de preuve, et acquitta Biennais ; mais celui-ci, ruiné par le seul fait de cette calomnie, perdit la raison et se tua. Le colonel comte de Barruel-Beauvert, comme il ne manqua jamais de se faire appeler depuis qu’il fut nommé commandant de la garde nationale de Bagnols, a publié plusieurs écrits qui se ressentent de son manque d’instruction première, et qui n’ont point échappé à l’oubli. Nous citerons seulement : Actes des philosophes et des républicains (1807), et Lettres sur quelques particularités secrètes de l’histoire pendant l’interrègne des Bourbons (1815, 3 vol).