Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/BARRY (Bernard-François), peintre français contemporain

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Administration du grand dictionnaire universel (2, part. 1p. 272).

BARRY (Bernard-François), peintre français contemporain, né à Marseille en 1813, commença par exercer le métier de coiffeur. Entraîné bientôt par sa véritable vocation, il suivit assidûment les cours de l’École des beaux-arts de sa ville natale, et reçut de M. Aubert, alors directeur de cette école, les premières leçons de peinture. Il exposa, à Marseille, en 1838, un Intérieur de forge et un Naufrage. Il se rendit ensuite à Paris et entra dans l’atelier de Gudin, Deux marines (Effet de brouillard et Bateaux de pêche) qu’il exposa, pour son début, au Salon de 1840, lui valurent une médaille de 3e classe. À partir de cette époque, il a pris part à presque toutes les expositions qui ont eu lieu à Paris. Nous citerons, parmi ses ouvrages les plus importants : Combat de l’Eurotas et de la Clorinde, en 1814 (Salon, 1841) ; Sortie du port de Marseille (effet de soleil couchant) et Pêche au thon par les Catalans (Salon, 1843), qui ont obtenu une médaille de 2e classe ; Chantier de construction de Marseille lors de la mise à l’eau du navire le Comte-de-Paris (Salon, 1844) ; la Reine Victoria arrivant en vue du Tréport, tableau commandé par Louis-Philippe (Salon, 1845) ; la Pêche aux bogues (tableau appartenant au musée de Lyon) et Vue de l’anse du Pharo (Salon, 1846) ; deux épisodes du Combat naval de Punto-Obligado (musée de Versailles) et François Ier visitant le château d’If (Salon, 1848) ; les Naufragés et le Coup de vent (Salon, 1848) ; Après la tempête, Sortie du port de Marseille, effet du soir (Salon, 1849) ; Navire échouant sur les rochers du Pharo (Salon, 1852) ; Entrée du port de Marseille, le Nouveau parlement de Londres (Salon, 1855) ; Réception à Marseille du cardinal Patrizzi (Salon, 1857) ; Napoléon III recevant la reine Victoria à Cherbourg (Salon, 1859), tableau appartenant, ainsi que le précédent, au musée de Marseille ; Vue de Marseille prise de la résidence impériale (Salon, 1861) ; deux Vues du canal de Suez (Salon, 1863) ; Ruines de Karnac et Vue de la première cataracte du Nil. Ces deux derniers tableaux représentent des épisodes du voyage du prince Napoléon en Égypte. M. Barry a exposé une foule d’autres tableaux dans sa ville natale, où son talent de mariniste est des plus estimés. Peu de peintres connaissent mieux que lui l’art d’asseoir un navire sur les eaux ; il dessine à merveille tous les détails du gréement et sait donner aux vagues du mouvement, de la transparence et cette qualité essentielle que M. Théophile Gautier appelle la liquidité. En général, il aime, comme W. Van de Velde, à peindre les calmes et à faire flotter sur la mer endormie de légers brouillards ; ses marines, d’une facture délicate et soignée, gagnent ainsi en harmonie, en finesse, en poésie, ce qu’elles perdent en animation.