Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/BARRY (DU), famille noble de Toulouse

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Administration du grand dictionnaire universel (2, part. 1p. 269-270).

BARRY (du), famille noble de Toulouse, qui prétendait descendre des Barri-More d’Écosse, branche cadette des Stuarts. Elle avait pour devise et pour cri d’armes : Boutez en avant. Malgré ses prétentions à une antique et illustre origine, elle n’est célèbre que pour avoir donné son nom à la maîtresse de Louis XV, Mme Du Barry. L’aîné de la famille était alors le comte Jean du Barry de Cérès, né à Lévignac, près de Toulouse, en 1722. Il fut d’abord employé dans la diplomatie et remplit diverses missions en Angleterre, en Allemagne et en Russie. Disgracié sous le ministère Choiseul, il se livra aux plaisirs et devint un des roués les plus fameux de son temps, vivant noblement du jeu et des femmes. Ce fut lui qui trouva, dans un tripot, celle qu’on nommait la petite Lange. Il exploita d’abord sa beauté en la produisant dans le monde, puis la présenta à Lebel, parvint à la donner comme maîtresse à Louis XV et lui fit épouser son frère Guillaume. Pendant tout le temps de la faveur de cette femme, il vécut royalement du Trésor public, s’enfuit en Suisse lors de la mort de Louis XV, puis revint à Toulouse, où il se fit nommer colonel de la garde nationale à l’époque de la Révolution. Prévenu de conspiration, en nivôse de l’an II, il fut condamné à mort et décapité.

Son frère puîné, Guillaume, comte du Barry, avait été officier des troupes de la marine et vivait fort maigrement à Toulouse, lorsqu’il fut appelé à Paris par son aîné, pour donner son nom à la maîtresse du roi. Aussitôt après ce mariage, il revint dans sa ville natale y dépenser les revenus que lui valut son ignominie. Après la mort de la comtesse, il se remaria et eut un fils qui devint colonel.

Pour les autres détails, voyez l’article ci-dessous, consacré à la comtesse Du Barry.

Le plus jeune des trois frères, Élie du Barry, créé comte d’Hagicourt et lieutenant général, devint capitaine des cent suisses du comte d’Artois, et mourut en 1830.

On compte encore quelques autres membres de cette famille, qui s’élevèrent à des emplois assez importants pendant la faveur de Mme  Du Barry.