Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/BATZ (Jean, baron DE), arrière-petit-fils du précédent, conspirateur royaliste

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Administration du grand dictionnaire universel (2, part. 1p. 383).

BATZ (Jean, baron de), arrière-petit-fils du précédent, conspirateur royaliste, né près de Tartas en 1760, mort en 1822. Député de la noblesse aux états généraux de 1789, il siégea au côté droit, et montra quelque connaissance des matières de finances. Lors du procès du roi, il organisa une conjuration pour enlever ce prince pendant le trajet du Temple à l’échafaud ; mais la plupart des conjurés ayant manqué au rendez-vous, tout se borna à une démonstration insignifiante à la hauteur du boulevard Bonne-Nouvelle. L’infatigable Batz consacra alors tous ses efforts à la délivrance de la reine, du dauphin et des princesses, noua des intelligences de tous côtés, et, avec la complicité de l’officier municipal Michonis, pénétra même au Temple, à la tête d’une fausse patrouille. Il était sur le point d’exécuter ses plans, lorsqu’il en fut empêché par la surveillance de Simon. Toutes ces mésaventures, les poursuites dont il était l’objet, n’arrêtèrent pas un moment ses entreprises. Il se lança dans mille intrigues nouvelles, entra en relation avec quelques conventionnels qui ne passaient point pour incorruptibles, Delaunay d’Angers, Julien, Chabot, etc., et fut lui-même activement mêlé à de honteux tripotages sur les fonds publics. Toutes ces affaires sont demeurées assez obscures, d’autant plus qu’elles ont été exagérées et mêlées de choses absurdes et fausses, pour envelopper une foule de victimes dans la conspiration dite de Batz ou de l’étranger. Ce qui n’est pas douteux, c’est l’incroyable audace et l’activité de cet intrigant royaliste, qui échappa à toutes les recherches quand tous ses complices étaient successivement arrêtés, et qui, suivant un rapport de la police que nous avons eu sous les yeux, se vanta même un moment de tenir le comité de sûreté générale par la barbe (allusion à ses liaisons avec l’ex-capucin Chabot, qui était alors membre de ce comité). Il continua à s’agiter jusque sous l’Empire, et fut nommé, à la Restauration, maréchal de camp.