Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/BAUDIUS ou BAUDIER (Dominique), poëte et littérateur

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Administration du grand dictionnaire universel (2, part. 1p. 386).

BAUDIUS ou BAUDIER (Dominique), poëte et littérateur, né à Lille en 1564, mort en 1613. Issu d’une famille protestante, forcé par les rigueurs du duc d’Albe de se réfugier à Aix-la-Chapelle, il acheva ses études à Genève, où il reçut les leçons de Bèze, prit le grade de docteur en droit en 1585, fit partie, la même année, de l’ambassade envoyée à la reine Élisabeth par les états généraux, et, après avoir été quelque temps avocat à La Haye, il partit pour Paris, où il resta dix ans. Il s’y lia avec les hommes les plus éminents du temps, Sully, Mornay, de Thou, du Harlay, et, grâce à l’amitié de ce dernier, il devint avocat au parlement de Paris. Étant allé se fixer à Leyde vers 1602, il y fut nommé successivement professeur d’éloquence et d’histoire, et historiographe des états généraux, conjointement avec Meursius. Doué d’une brillante imagination, possédant une érudition prodigieuse, à la fois éloquent et passionné, Baudius gâta ses belles qualités par les désordres de sa vie privée, par son amour désordonné du vin et des femmes, et mourut dans la misère. Ses ouvrages en prose et ses poésies, également en latin, ne sont pas seulement remarquables par la pureté du style ; ils sont traversés par un souffle puissant de liberté, par une chaleur communicative ; ses poésies qui, ainsi que ses lettres, sont naturelles, élégantes, pleines de sentiments élevés, portent en même temps l’empreinte d’une misanthropie un peu sauvage ; qui fait songer à J.-J. Rousseau. Ses principales œuvres sont : De induciis belli Belgici ; Epistolœ ; Amores.