Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/BOURBON (Pierre Ier, deuxième duc DE)

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Administration du grand dictionnaire universel (2, part. 3p. 1110).

BOURBON (Pierre Ier, deuxième duc DE), né en 1310, mort en 1356, était fils du précédent, auquel il succéda dans la charge de grand chambrier, devenue héréditaire dans la famille. Après avoir combattu en Bretagne près du duc de Normandie, qui fut depuis le roi Jean, il fut chargé, en qualité de lieutenant du roi, de marcher contre les Anglais, qui venaient d'entrer dans le Périgord (1345). Il leur prit plusieurs places et allait s'emparer d’Aiguillon, lorsque Philippe de Valois lui ordonna de lui amener ses troupes, qui lui étaient nécessaires pour repousser Édouard, en marche sur Paris. Pierre de Bourbon accourut avec son frère Jacques, comte de la Marche, harcela les Anglais et prit part à la désastreuse bataille de Crécy, où il fut blessé en combattant auprès du roi (1346). En 1349, il maria sa fille aînée, Jeanne, avec Charles, qui fut depuis Charles V, et sa seconde fille, Blanche, épousa en 1351 Pierre le Cruel, roi de Castille. Sous le règne du roi Jean, Pierre de Bourbon ne fut pas étranger, dit-on, à l’assassinat du connétable de la Cerda, favori du roi (1354), ou tout au moins il applaudit au crime de Charles le Mauvais. Bientôt après, il fut chargé de négocier la paix entre le roi de France et le roi de Navarre. Cette paix, qui fut signée à Nantes en 1354, était tout à l'avantage de ce dernier, ce qui fit accuser, non sans raison, le négociateur de s’être laissé séduire par l'artificieux Navarrois. La trêve qui avait été conclue avec l'Angleterre devant expirer l'année suivante, Pierre de Bourbon reçut la mission de se rendre à Avignon pour y conclure une paix définitive sous les auspices d'Innocent VI. Les négociations restèrent sans résultat, et la guerre reprit son cours. En 1356, le duc de Bourbon assistait à la bataille de Poitiers, où il succomba en voulant défendre le roi. Ruiné par ses prodigalités, il avait été excommunié par le pape, qui avait cru, par ce moyen, le contraindre à payer ses créanciers. Son corps, transporté à Poitiers, ne fut inhumé que lorsque son fils eut pris l’engagement d'acquitter les dettes paternelles.